Pôle de Recherche 3
Assistante : Chrystel CONOGAN chrystel.conogan@collegedesbernardins.fr – 01.53.10.41.95
b. qui reste conforme au principe républicain de laïcité
La création du CFCM n’est pas une immixtion de l’Etat dans le religieux. Elle a seulement pour objectif d’être
une structure de dialogue.
En complément des différentes structures de dialogue entre l’Etat et les religions, l’Observatoire de la laïcité
veille au respect de la séparation des Eglises et de l’Etat et du principe de laïcité. Cet observatoire joue un rôle
de « garde fou » et alerte les pouvoirs publics sur un certains nombre de comportements incompatibles avec
la laïcité. Il a aussi un rôle pédagogique pour rappeler ce que la laïcité permet et ce qu’elle interdit.
B. L’approche des autres religions
.La Conférence des Responsables des cultes
Cette volonté d’intégration de la religion musulmane est encouragée par les autres religions. Ainsi, à
l’initiative du Cardinal Vingt-Trois, la Conférence des responsables des cultes (CRCF) a été créée après la
deuxième Intifada (2000 – 2005). Cette structure active joue un rôle de liens entre les religions en France pour
examiner les problèmes qu’elles rencontrent ensemble dans la société française et présenter aux pouvoirs
publics des analyses et des propositions communes.
Aujourd’hui, les équilibres juridiques qui existent entre, d’une part, la nécessaire neutralité des
services publics et d’autre part, la liberté de conscience sont délicats. Le réflexe naturel face aux problèmes
posés est de réglementer mais cette voie a ses limites. La liberté de conscience est aussi un principe
constitutionnel garanti, tout comme celui de laïcité.
La laïcité n’est pas la négation du fait religieux et n’interdit en rien aux pouvoirs publics d’avoir des échanges
avec les représentants des cultes. La liberté du culte est un droit qui ne peut être restreint que lorsqu’elle
met en cause l’ordre public. C’est selon cette règle de la loi de 1905 que doivent être traitées les nouvelles
manifestations religieuses. Un travail reste encore à faire notamment dans l’accompagnement de la formation
des cadres religieux de l’islam afin de s’assurer de leur acceptation de l’ordre républicain. C’est un axe de
travail commun aux ministères de l’Intérieur et de l’Enseignement supérieur. C’est un enjeu important car la
France a la plus grande diversité religieuse au monde.
II. Echanges sur le thème de « l’islam et les pouvoirs publics »
- Appréhension de la laïcité.
La question est de savoir si, sur les questions d’intérêt social (tels que les pratiques hallal ou la formation des
aumôniers pénitenciers) la laïcité au-delà de son pouvoir de contrainte est un principe permettant de gérer
ces réalités au quotidien.
La laïcité telle qu’elle est appréhendée par le ministère de l’Intérieur est un principe d’organisation des
pouvoirs publics pour que chacun puisse exercer sa liberté de conscience dans les limites du respect de l’ordre
public. C’est également un principe instrumental pour «le mieux vivre ensemble». Il ne faut pas entrer dans
des débats d’ordre normatif ou prescriptif, la liberté est la règle et les limites l’exception.
- Dialogue islamo chrétien.
Depuis Vatican II, l’église de France s’est efforcée de nouer des contacts avec les musulmans de France, tout
comme avec les israélites et les orthodoxes. Le bureau des cultes apprécie l’existence du dialogue
interreligieux et en connaît les acteurs. Il ne peut cependant être question pour les pouvoirs publics
d’interférer dans ces échanges ; les religions doivent se parler entre elles, sans les pouvoirs publics.