Applications des couches minces en optique - (Expos´e
d’ensemble)
P. Giacomo
To cite this version:
P. Giacomo. Applications des couches minces en optique - (Expos´e d’ensemble). Jour-
nal de Physique, 1964, 25 (1-2), pp.237-244. <10.1051/jphys:01964002501-2023701>.<jpa-
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APPLICATIONS
DES
COUCHES
MINCES
EN
OPTIQUE
(EXPOSÉ
D’ENSEMBLE)
Par
P.
GIACOMO,
Faculté
des
Sciences
de
Caen.
Résumé.
-
On
essaye
de
dégager
les
difficultés
générales
(calcul,
contrôle,
uniformité,
stabilité,
matériaux),
comment
elles
guident
le
choix
des
solutions
adoptées
et
comment
elles
limitent
la
qualité
des
résultats.
Anti-reflets,
miroirs
semi-transparents
et
opaques,
filtres
colorés,
polariseurs,
filtres
d’amplitude
sont
analysés
de
ce
point
de
vue.
Abstract.
2014
An
attempt
is
made
to
disentangle
the
general
difficulties
(calculation,
control,
uniformity,
durability,
materials),
how
they
guide
the
choice
of
the
methods
adopted,
and
how
they
limit
the
performance.
Anti-reflection
coatings,
semi-reflecting
and
opaque
mirrors,
color
filters,
polarizers,
amplitude
filters
are
reviewed
in
this
respect.
LE
JOURNAL
DE
PHYSIQUE
TOME
25,
JANVIER-FÉVRIER
1964,
Il
a
été
souvent
question,
dans
les
communi-
cations
précédentes
de
mesures
précises
des
pro-
prietes
optiques
des
couches
minces :
pouvoir
re-
flecteur R
(ou
R’)
transmission
T,
d6phasages
cor-
.
respondants
Ar{
(ou
A,,),
At,
auxquels
il
no.us
sera
utile
d’ajouter
l’absorption
A
= 1
-
R -
T
(ou
A’ =
1
-
R’
-
T).
Ces
mesures
visaient
a
obtenir
des
renseignements
sur
les
proprietes
des
matériaux
constituant
les
couches
et
sur
leur
structure.
Pour
Ie
physicien
paresseux,
il
est
tentant
d’uti-
liser
toute
cette
doumentation
dans
un
autre
but :
on
a
souvent
besoin
de
modifier
les
propri6t6s
optiques
d’une
surface,
par
exemple
d’augmenter
son
pouvoir
r6flecteur,
ou,
au
contraire,
de
le
dimi-
nuer,
sans
modifier
ses
propriétés
géométriques ;
en
cherchant
bien
dans
les
nombreux
exemples
déjà
6tudi6s,
on
a
quelque
chance
de
trouver
une
couche
mince
susceptible
de
rendre
le
service
attendu.
Comme
la
chose
semble
facile,
on
pourra
meme
empiler
les
unes
sur
les
autres
plusieurs
couches
et
obtenir
ainsi
des
propri6t6s
int6ressantes
ou
amu-
santes.
Cette
demiere
idee
61argit
effectivement
beau-
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01964002501-2023701
238
coup
le
champ
d’application
des
couches
minces
en
optique,
mais
cela
ne
va
pas
sans
quelques
diffi-
cult6s.
Nous
essaierons
d’abord
de
donner
ane
vue
d’en-
semble
de
ces
difficultés.
Cela
nous
permettra,
sur
quelques
exemple
d’applications,
de
mieux
d6gager
les
probl6mes
resolus
ou
a
r6soudre.
I.
Problèmes
gdn6raux.
-
1-1.
PROBLÈMES
DE
CALCUL.
-
On
sait
calculer
les
proprietes
optiques
d’une
couche
mince
(a
faces
planes
et
paralleles, .
homog6ne,
isotrope)
dont
on
connait
1’epaisseur e
et
l’indice
de
refraction
n,
d6pos6e
sur
un
support
massif
dont
on
connait
6galement
l’indice,
pour
diverses
longueurs
d’ondes
X.
Ceci
reste
valable
lorsque
les
indices
sont
complexes.
Pour
un
empilement
de
couches
minces
di6lec-
triques,
le
calcul
des
propri6t6s
optiques,
a
partir
des
valeurs
de n
et
e
pour
chaque
couche,
n’est
simple
que
dans
quelques
cas
particuliers.
Dans
le
cas
general,
on
peut
faire
appel
a
des
proc6d6s
graphiques
ou
analogiques ;
malgr6
leur
precision
modeste,
ils
ont
l’avantage
de
donner
rapidement
une
vue
d’ensemble.
On
peut
aussi
utiliser
des
machines
digitales
[1] :
un
programme,
6tabli
une
fois
pour
toutes,
permet
de
faire
tous
les
calculs
avec
precision ;
encore
faut-il
qu’il
fournisse,
a
la
sortie,
des
r6sultats
rapidement
utilisables. ,
Le
calcul
est
sensiblement
plus
compliqu6
si
les
couches
sont
absorbantes.
11
risque
d’ailleurs
d’6tre
un
peu
illusoire,
au
moins
dans
le
cas
des
m6taux,
1 es « constantes
optiques »
apparentes
ayant
fàcheu-
sement
tendance
a
varier.
11
vaut
mieux
alors
partir
des
propri6t6s
optiques
nlesurées
pour
chaque
couche
métallique.
En
vue
des
applications,
le
problème
se
pose
différemment.
On
a
besoin,
par
exemple,
d’un
reve-
Lement
donnant
it R
des
valeurs
d6termin6es
pour
plusieurs
longueurs
d’ondes
X,
imposées.
lj’id8al
serait
cie
pouvoir
déàuire
des
valeurs
de
R
et
À
lc
nombre
de
couches,
les
indices
et
les
6paisseurs
necessaires
pour
obtenir
ce
r6sultat.
Meme
dans
le
cas
de
couches
diélectriques
parfaites,
ceci
est
beau-
coup
plus
difficile.
II
semble
que
tres
peu
d’auteurs
soient
arrives
a
une
solution
alg6brique
formelle
du
problème
[.2].
Plus
souvent,
on
a
cherche
des
solu-
tions
par
approximations
successives :
partant
d’un
empilement
connu,
ayant
des
propr]6t6s
voisines
tlu
but
cherche,
on
essaie
de
s’en
approcher
par
variation
des
epaisseurs
ou
des
indices.
Les
calculs
sont
generalement
effectués
a
la
machine
[3],
[4].
La
principale
difficulté
est
de
trouver
une
m6thode
rapidement
convergente.
1-2.
PROBLEMES
DE
REALISATION.
-
Le
calcul
conduit
a
des
valeurs
d6termin6es
des
indices,
et
des
6paisseurs.
1-2.1.
Epaisseurs.
-
Pour
les
épaisseurs,
cela
se
traduit
par
trois
conditions
distinctes.
a)
Uniformité:
L’epaisseur
doit
avoir
la
même
valeur
sur
toute
la
surface
considérée :
la
couche
doit
etre
« uniforme ».
Les
consequences
des
d6fauts
d’uniformité
sont
variables
suivant
leur (,
longueur
d’onde
spatiale »
A
[5,6].
Si
A
«
x,
ils
se
traduisent
par
1’existence
de
couches
de
passage
apparentes ;
les
couches
de
passage,
apparentes
ou
r6elles,
sont
heureusement
peu
g6nantes,
tout
au
moins
pour
les
angles
d’inci-
dence
faibles.
Si
A
» x
les
d6fauts
d’uniformit6
se
traduisent
par
des
différences
de
propri6t6s
optiques
entre
les
differentes
regions
de
la
surface
consideree ;
on
peut
les
appeler
alors
aberrations
g6om6triques,
quoiqu’il
s’agisse
aussi
bien
de
variations
d’ampli-
tude
que
de
variations
de
phase ;
on
pourra
traiter
leurs
effets
par
les
lois
de
l’optique
geometrique.
l,e
cas
intermediaire
est
couvert
par
le
terme
assez
vague
de
((
diffusion ».
11
n’y
a
pas,
en
fait,
de
limite
nette
entre
la
diffusion
et
les
aberrations
g6om6triques,
cette
limite
dependant
essentiellement
des
conditions
d’utilisation.
Une
discussion
complete
serait
trop
longue,
mats
on
peut
en
indiquer
les
grandes
lignes.
Le
param6tre
important
est
la
resolution
utills6e
apr6s
travers6e
de
la
couche
mince.
On
peut
carac.
t6riser
cette
resolution
par
l’ouverture
Ao
du
« dia-
phragme
juste
r6solvant)),
i.e.
le
diaphragme,
situc
dans
le
plan
diffusant,
donnant
une
tache
de
dif-
fraction
de
largeur
égale
4
la
limite
de
resolution
titills6e.
Seuls
les
d6fatits
d’uniformité
de
periode
spatiale
A
Ao
se
traduiront
par
unc
«
diffusion
»
plus
ou
moins
genante,
la
lum]6re
qu’ils
diffractent
se
dispersant
abusivement
apr6s
travers6e
de
la
couche
non
uniforme.
Si
Ao
correspond
a
l’existence,
apres
la
couche
mince,
d’un
diaphragme
limitant
1’ouverture
nile
des
faisceaux,
ces
defauts
se
traduiront
par
une
perte
de
luminosite ;
si
Ao
correspond
au
besoin
de
r6soudre
des
détails
de
l’image
d’un
objet
etendu,
les
def auts
de
A
A0
se
traduiront
par
une
perte
de
resolution
et
de
contraste.
Ces
deux
effets
coexistent
en
general.
Enfin,
les
d6fauts
d’uniformite
des
couches
se
repercutent
sur
les
propriétés
optiques
par
1’inter-
m6diaire
des
deformations
des
surfaces
d’ondes :
l’amplitude
des
defauts
des
surfaces
d’ondes
corres-
pondant
a
un
def aut
d’unif oi-m it6
donne
sera
multi-
pli6e
par
un
facteur
complexe
dont
le
module
peut
etre
bien
supérieur
a
1
si r
ou t
(complexes)
varient
tres
rapidement
en
fonction
des
6pa*sseur .
-
b)
recision :
Le
calcul
pr6voit’une
epaisseur
(g6n6ralement
une
epaisseur
optique)
bien
deter-
min6e
pour
chaque
couche.
La
tolerance
sur
cette
epaisseur
est
souvent
faible.
On
doit
donc
pouvoir
controler
avec
precision
l’épaisseur
des
couches
d6pos6es.
Les
proc6d6s
les
plus
sur
sont
ceux
utili-
sant
les
proprietes
optiques
elles-memes
de
1’empi-
239
lement
en
cours
de
preparation.
Mais
les
propri6t6s
de
l’ ensemble.
ne
sont
pas
toujours
fonction
simple
de
celles
de
chaque
couche :
les
empilements
de
couches
p.
X/4
(p
entier)
seront
relativement
f at;iles
a
controler,
parce
que
1’6paisseur
optique
p.
X/4
correspond
a
des
propri6t6s
optiques
remarquables;
il
n’en
sera
pas
de
meme
pour
des
couches
d’épais-
seur
optique
quelconque.
c)
Procédés
de
préparation :
Parmi
les
procédés
de
préparation,
l’évaporation
sous
vide
pousse
est
le
seul
qui
permette
a
la
fois
d’obtenir
des
couches
uniformes
sur
de
grandes
surfaces,
d’en
controler
l’épaisseur
avec
precision
et
de
travailler
avec
des
substances
tres
vari6es.
Encore
faut-il
que
ces
substances
supportent
1’evaporation
sans
decom-
position
(thermique
ou
par
reaction
avec le
creuset).
1-2.2.
Indices
de
réjraction.
-
L’indice
(com-
plexe)
est
lie
a
la
nature
chimique
de
la
couche.
Si
l’on
veut
obtenir
un
indice
defini,
bien
repro-
ductible,
il
est
n6cessaire
que
le
procédé
de
prepa-.
ration
soit
« chimiquement
propre »
l’évaporation
sous
vide
et
meme
sous
ultravide
est
a
cet
6gard,
le
plus
sur.
Mais
les
substances
susceptibles
d’être
6vapor6es
sous
vide
sans
decomposition
et
donnant
des
couches
bien
uniformes
sont
en
nombre
limite ;
par
voie
de
consequence,
le
choix
des
indices
de
refraction
utilisables
1’est
6galement.
Deux
m6-
thodes
permettraient
d’échapper
a
cette
limitation.
La
premiere
consiste
a
utiliser
des
couches
for-
mcees
de
melanges,
en
proportions
variables,
de
deux
substances
d’indices
nettement
differents
[7,
8].
Si
l’on
veut
obtenir
une
valeur
d6termin6e
de
l’indice,
il
faut
pouvoir
controler
la
proportion
des
deux
substances.
La
complexité
du
controle
simul-
tané,
sur
une
meme
couche,
de
l’indice
et
de
1’epaisseur
optique,
limite
I’application
de
ce
pro-
cede
a
des
cas
Oll
1’un
au
moins
de
ces
controles
n’a
pas
besoin
d’être
precis.
La
seconde
[9]
résulte
de
la
remarque
suivante :
11 n
empilement
de
couches
d’indices
n,
et
n2
a
dis-
tribution
synlétrique
des
indices
et
des
6paisseurs,
est
equivalent
a
une
couche
unique
d’indice n
(nl
rz
n2).
Le
choix
de
la
distribution
des
llpaisseurs
et
de
1’epaisseur
totale
permet
de
simuler
une
couche
unique
d’indice
arbitraire,
compris.
entre
n,
et
n2
et
d’6paisseur
quelconque.
Pour
que
i’indice
et
1’epaisseur
equivalents
restent
constants
dans
un
domaine
de
longueurs
d’onde
appréciable.
i
1 sufnt
que
chacune
des
couches
ait
une
epaisseur
petite
devant
la
longueur
d’onde.
Ce
procédé,
outre
des
difficult6s
de
controle,
a
l’inconv6nient
d’aug-
menter
fortement
le
nombre
de
couches.
Si
elles
présentent
des
def auts
d’uniformité,
on
peut
craindre
que
leur
accumulation
entraine
une
dif-
fusion
importante.
1-2.3.
Fragilité.
-
Si
toutes
les
conditions
pr6c6-
dentes
sont
remplies,
il
taut
encore
que
les
couches
obtenues
conservent
leurs
propri6t6s
pour
une
duree
suffisante,
et
ceci
malgr6
les
mauvais
traitements
qu’on
est
oblige
de
leur
infliger :
mise
en
contact
avec
1’atmosphere,
parfois
humide
ou
corrosive,
nettoyage,
etc...
Ceci
interdit,
ou
limite
a
des
appli-
cations
délicates
a
mettre
en
0153uvre,
l’emploi
de
certains
mat6riaux,
m6taux
ou
halogenures
alca-
lins
par
exemple,
dont
les
propri6t6s
optiques
seraient
pourtant
tres
int,eressantes.
Toutes
ces
difficulties
’ont
des
importances
va-
riables
suivant
les
applications
envisages.
II.
Exemples
d’applieations.
--
II 1.
COUCHES
ANTI-REFLET.
--
11
est
tres
profitable
de
supprimer
les
reflexions
sur
les
faces
des
lentilles
des
qu’une
optique
comprend
un
nombre
élevé
de
dioptres :
on
augmente
la
transmission,
qui
peut
passer
de
(0,96)16 ~
0,5
a
(0,995)
cr
0,9,
mais
surtout
on
supprime
la
lumi6re
parasite
qui,
par
reflexions
multiples,
vient
se
superposer
a
l’image
definitive,
diminuant
le
contraste.
On
peut
aussi
etre
amene
a
supprimer
une
reflexion
m6tallique
au
profit
de
l’absorption,
par
exemple
pour
ameliorer
1’efficaeit6
d’un
r6cepteur
photoélectrique
[10]
ou
d’un
r6cepteur
ther-
mique
[11],
dans
ce
dernier
cas,
on
a
interet,
simul-
tan6ment,
a
augmenter
l’absorption
du
rayon-
nement
incident
et
a
diminuer
le
rayonnement
propre,
il
s’agit
donc
plutot
d’un
probl6me
de
filtrage.
11-1.1.
Anti-reflet
simple.
-
Pour
un
support
d’indice
n3
reel,
en
contact
avec
un
milieu
d’in-
dice
ni
r6e],
on
peut
supprimer
la
reflexion
sous
incidence
normale
a
la
longueur
d’onde
Xo
avec
une
couche
di6lectrique
appropri6e.
Le
principe
et
Ie
calcul
sont
simples :
en
premiere
approximation,
il
suflit
que
les
amplitudes
r 1
et
r2
des
deux
pre-
mieres
ondes
réfléchies
par
les
deux
faces
de
la
couche
mince
soient
6gales
en
module
et
oppos6es
en
phase,
les
reflexions
multiples
6tant
n6g]l-
geables.
Le
calcul
complet,
gu6re
plus
difficile,
con-
duit
aux
memes
conditions :
n2 -
n,
n3
et
n2 e
==
XO/4
(ou
(2p
+
1)
À/4).
Pour
l’incidence
oblique
(en
s6parant
les
deux
polarisations
princi-
pales)
ou
pour
un
support
d’indice
n2
complexe,
le
calcul
conduit
facilement
a
des
r6sultats
analogues :
indice
et
epaisseur
determines.
L’application
pr6sente
quelque
f acilite
puisqu’il
suf’it
de
controler
1’6paisseur
pendant
la
prépa-
ration,
par
la
propriété
désirée
elle-meme :
s’il
s’agit
d’un
anti-reflet
pour
le
vert,
la
surface,
6clair6e
en
lumiere
blanche,
sous
l’incidence
d’utili-
sation,
donnera
par
reflexion
une
teinte
sensible ;
le
controle
est
a
la
fois
simple
et
precis.
On
trou-
vera
dans
la
literature
divers
proc6d6s
photo-
m6triques
de
controle,
adaptables
a
toutes
les
longueurs
d’onde,
parfois
tres
precis
6galement.
La
valeur
de
l’indice
n6eessaire
est
fondamentale,
l’utilisation
de
couches
fragiles
pratiquement
exclue.
La
probabilite
pour
qu’une
meme
sub-
stance
remplisse
simultanernent
ces
deux
condi-
240
tions
est
faible.
Heureuseinent,
on
dispose,
sur
l’in-
dice,
d’une
certaine
latitude :
si
n2
s’écarte
de
la
valeur
id6ale,
R,augmente
progressivement
mais
reste
inf6rieur
a
celui
du
support
tant
que n2
reste
compris
entre
nl
et
n3.
11
faut
chercher
le
meilleur
compromis
entre
1’efficacit6
et
la
solidite.
Ainsi,
pour
les
anti-reflets
sur
verre
d’indice
n3
=
1,52,
en
contact
avec
1’air
(nl
=
1),
on
a
besoin
d’une
substance
d’indice
n2
=
1,23.
F2Ca,
evapore
dans
certaines
conditions,
donne
bien
cet
indice,
mais
des
couches
tres
fragiles.
Na3AlFs,
FLi,
F3Al,
F2Ig
ont
des
indices
de
plus
en
plus
6loign6s
de
la
valeur
optimale.
F2Mg,
a
un
indice
sensiblement
trop
élevé
(1,38),
laissant
subsister
un
pouvoir
r6flecteur
de
1
%,
mais
il
donne,
par
des
traitements
thermiques
appropri6s,
des
couches
remarquablement
resistantes.
Le
compromis
le
plus
couramment
utilise
est
F2Mg :
pour
les
appli-
cations
courantes,
la
solitité
1’emporte
sur
1’effl-
cacité.
11-1.2.
Antireflets 4
couches
multiples.
-
Si
F2lVIg
a
un
indice
trop
élevé,
Irli
est
superieur
a
Ir21.
On
peut
y
remedier,
comme
l’a
propose
J.
Strong,
en
augmentant
lr2l
a
1’aide
d’une
couche
mince
supplémentaire.
La
solution
proposee
consiste
a
d6poser
préalablement,
sur
le
verre,
une
couche
de
transition
dont
l’indice
varie
progressivement
depuis
n3 =
1,52
jusqu’a
n’
=
(1,38)2
~
1,9.
On
utilise
pour
cela
une
couche
form6e
d’un
m6lange
de
Si02
et
Ti02
dont
les
proportions
varient
lente-
ment
lorsqu’on
s’éloigne
du
verre.
SiO2
et
TiO2
donnant
des
couches
tres
resistantes,
cette
solution
am6liore
refticacite
sans
nuire
a
la
solidite ;
on
perd
un
peu
de
la
simplicite
de
preparation
et
de
controle.
Les
deux
solutions
pr6c6dentes
conservent
une
faiblesse :
l’antireflet
n’est
tres
efficace
qu’au
voisi-
nage
de
Ào.
Or
l’utilisation
de
deux
couches
permet
le
choix
arbitraire
de
quatre
parametres :
deux
indices
et
deux
épaisseurs ;
l’annulation
de
R
cor-
respondant
a
deux
conditions
(une
pour
la
partie
r6elle
de
r,
une
pour
sa
partie
imaginaire),
on
doit
pouvoir
la
r6aliser
pour
deux
longueurs
d’ondes
À1,
À2.
On
pourra
de
m6me
annuler R
pour
trois
lon-
gueurs
d’ondes
avec
trois
couches,
p
longueur
d’ondes
avec
p
couches.
On
peut
esp6rer
qu’entre
ces
longueurs
d’ondes, R
restera
faible.
Le
calcul
conduit
a
des
empilements
de
couches
p
X
XO/4
pour
une
longueur
d’onde
m6diane ;
la
commodite
de
controle
subsiste.
De
plus,
les
longueurs
d’ondes
Xi,
X2,
...,
li6es
aux
indices
des
couches,
ne
sont
pas
fix6es
de
façon
imperative.
Le
choix
des
indices
utilisables
est
donc
plus
large.
Toutefois,
l’intérêt
de
ces
couches
anti-reflet
6tant
de
diminuer R
dans
un
domaine
6tendu
de
longueurs
d’ondes,
le
visible
par
exemple,
on
peut
se
demander
s’il
y
a
int6r6t
a
choisir
À1
?2
...
proches
ou
6loign6s
et
si,
dans
les
meilleures
condi-
tions,
un
tel
anti-retlet
est
plus
efficace
que
les
precedents.
De
tels
calculs
relèvellt
des
machines
digitales.
On
peut
meme
les
agr6menter
en
tenant
compte
de
l’ouverture
angulaire
des
faisceaux
[4]
et
thercher
ainsi
le
meilleur
compromis
entre
1’efficacit6
pour
un
spectre
6tendu
et
un
faisceau
ouvert,
et
la
solidite
des
couches.
En
augmentant
le
nombre
de
couches,
donc
le
nombre
de
zeros
de
R(À)
on
peut
esp6rer
r6aliser
des
anti-reflets
durables
et
d’efficacité
remarquable,
sans
que
les
difficultés
de
preparation
et
de
con-
tr6le
(couches
p
x
Ào/4)
deviennent
importantes.
On
verra,
a
propos
des
miroirs
semi-réfléchissants,
que
de
tels
empilements
sont
couramment
utilis6s ;
mais
on
atteint
alors
facilement,
du
fait
de
la
diffusion
par
les
irrégularités
superficielles,
des
absorptions
apparentes
de
l’ordre
de
1
%.
Une
diffusion
de
cet
ordre
de
grandeur,
r6p6t6e
sur
de
nombreux
dioptres,
peut
devenir
plus
nui-
sible
qu’un
fond
continu :
schématiquement,
il
vaut
mieux
observer
la
lune
en
plein
jour
que
la
nuit
par
temps
de
brouillard.
C’est
d’ailleurs
parce
qu’ils
deviennent
diffusants
que
les
anti-reflets
fragiles
ne
sont
gu6re
utilisables.
Le
probl6me
des
anti-reflets
sur
support
m6tal-
lique
n’est
pas
sensiblement
different.
Comme
il
ne
s’agit
plus
de
former
une
image
apr6s
traversee
de
la
couche
anti-reflet,
mais
seulement
de
diminuer
1’energie
r6fi6chie
au
profit
de
1’energie
absorbee,
une
diffusion
beaucoup
plus
importante
peut
etre
tol6r6e.
Les
solutions
a
nombre
de
couches
6lev6,
permettant
d’étendre
l’efficacité
a
un
domaine
spectral
tres
large,
s’appliquent.
Par
contre,
pour
les
r6cepteurs
photoelectrique,
la
presence
de
couches
minces
sur
le
support
photosensible
risque,
par
diffusion
d’impuretés,
de
diminuer
la
sensi-
bilit6.
C’est
une
limitation
suppl6mentaire
impor-
tante
au
choix
des
substances
utilisables.
11-2.
MIROIRS
SEMI-TRANSPARENTS
A
HAUT
POU-
VOIR
RÉFLECTEUR.
-
Ils
sont
couramment
utilises
dans
les
systèmes
interférentiels
a
ondes
multiples:
interféromètre
de
Fabry-Perot,
syst6mes
a
franges
localis6es
pour
1’examen
des
surfaces,
plus
r6cem-
ment
laser.
Ces
applications
demandent
des
surfaces
de
pouvoir
r6flecteur
eleve,
donnant
des
franges
fines
(ou,
en
langage
de
radioelectricien,
des
surtensions
importantes),
mais
aussi
de
transmission
non
petite
par
rapport
a
l’absorption
puisque
la
lumiere
non
r6fl6chie
a
l’int6rieur
du
systeme
doit
en
sortir
pour
etre
utilisee :
1
-
R
=
T
+
A
doit
etre
petit,
sans
que
T /A
le
soit.
Les
argentures
pour
le
visible,
les
aluminiures
pour
l’ultraviolet
ont
longtemps
ete
les
seuls
reve-
tements
utilisables
a
cet
egard.
Les
couches
di6lectriques
multiples
permettent,
au
prix
d’une
complexite
de
preparation
sup6-
rieure,
d’obtenir
des
absorptions
plus
faibles
donc
des
pouvoirs
eflecteurs
utiles
plus
élevés.
11-2.1.
Principe.
-
Ici
encore,
le
principe
est
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