UNIVERSITE MONTPELLIER II INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DEVELOPPEMENT Ecole Doctorale Sciences de la Terre et de l'Eau Département Milieux et Environnement UR GREATICE Forçages climatiques et précipitations en très haute montagne tropicale, comparaison sols nu et englacé Vallée du Rio Zongo (Cordillère Royale, Bolivie) Marie BOURQUI Mémoire de DEA en Sciences de l'Eau dansl'Environnement Continental Sous la direction de Pierre Chevallier Soutenu le 30 Juin 2003 devant un Jury composé de : Michel DESBORDES Alain DELACOURT Pierre CHEVALLIER Yann L'HÔTE SOMMAIRE l Introduction générale , " 1 1 1 2 2 I.l Objectif des programmes de recherche de l'unité GREAT ICE I.2 Problématique cl Objectif I.3 Description du site d'étude I.4 Plan de travail n Diverses définitions de climatologique la zone intertropicale et sa spécificité 3 n.l Généralité et définition astronomique II.2 Limite thermique YS limite astronomique n.3 Limite météorologique YS limite astronomique II.3.1Les mouvements méridiens de la ZIcr II.3.2 La ZIcr et la saison des pluies4 3 3 4 nI Conditions climatiques et glaciologiques de la vallée du Zongo et de la Cordillère Royale de Bolivie '" 5 m.l Le climat en terme de précipitations m.2 FonctiONlements des glaciers tropicaux et régimes hydrologiques associés 5 6 m.3 Le phénomène El Niiio sur la région 7 IV Le réseau de mesures hydrométéorologiques dans la Cordillère Royale et .. des donnees assoclees origines .8 1 .1 IV.l Les 3 types de provenances de données utilisées 8 IV.l.l La SMA pour le PNRH la station Charquini IV.1.2 La station Zongo-5150 IV.1.3 La station Plataforma IV.1.4 Les stations secondaires de la vallée IV.2 Une station de la veille météorologique: La Paz-El Alto IV.3 Les Réanalyses NCEPINCA 15 15 V Caractéristiques climatologiques générales de l'année étudiée par rapport aux années antérieure 16 V.l Un paramètre météorologique majeur pour la définition des caractéristiques du climat de la région : les précipitations 16 v.u Les totaux annuels pour l'année 200112002 V.1.2 Les précipitations saisonnières : humides (cumuls décembre, janvier, février et mars) & sèches (cumuls mai, juin, juillet et aoQt) V.1.3 La répartition intra annuelle des précipitations de novembre 2001 à décembre. 2002 sur la Plataforma V.1.4 Résultats sur les totaux de précipitations à La Paz El Alto depuis 1944 V.1.5 synthèse V.2 Un second paramètre météorologique représentatif pour la définition des 21 caractéristiques du climat de la région: la température V.2.1 La répartition inter annuelle des températures V.2.2 Températures mensuelles & dénombrement par apport aux années antérieures V.2.2.a) Sur la série de la Plataforma 1995 à 2002 (7 années hydrologiques de novembre à octobre) V.2.2.b) Sur le modèle des Réanalyses depuis 1948 V.3 Synthèse 23 VI Dynamique locale , '" 26 VI.1Conditions météorologiques de la yallée du Rio Zongo 26 VI.1.1 Moyennes annuelles et valeurs extrêmes des différents météorologiques VI.1.2 Dynamique des températures de l'air et des paramètres associés paramètres VU.2.a) Dynamique saisonnière globale VIol.2.b) Dynamique saisonnière des gradients altidunaux de température VI.l.2.c) Dynamique saisonnière de l'amplitude thermique journalière VI.1.3 Humidité de l'air au pas de temps mensuel et décadaire VI.1.4 Analyse des vents en surface (vitesse et direction) VIol.4. a) Analyse globale VIol.4. b) Dynamique journalière VI.2 Dynamique des précipitations 39 Vt2.1 Répartition des précipitations et de leur phase VI.2ol a) Répartition annuelle VI.2ol.b) Répartition horaire des précipitations et de leurs phases VI.2.l.c) Répartition saisonnière des précipitations selon l'heure de la journée et les phases VI.2.2.Tenue de la neige au sol: comparaison sols nu et englacé vn Notions de bilan radiatif comparaison sols nu et englacé 46 m.l Rappels physiques m.2 Etude globale et saisonnière du bilan radiatif 46 47 VII.2.1 Radiation solaire incidente VII.2.2 L'albédo et la radiation courtes longueurs d'ondes réfléchie VII.2.3 Radiations nette grandes longueurs d'ondes 52 m.3 Radiation nette toutes longueurs d'ondes et synthèse vm Conclusions et perspectives Références bibliographiques 53 '" '" 54 1 Introduction générale 1.1 Objectif des programmes de recherche de l'unité GREAT ICE Depuis 1991, l'équipe GREAT ICE (Glacier et ressources en Eau dans les Andes Tropicales: Indicateurs climatiques et environnementaux) l'IRD (Institut pour la Recherche et le Développement) a engagé des programmes de recherche sur les ressources en eau des vallées à forte dominante glaciaire dans les Andes Tropicales. En effet, les glaciers tropicaux, qui représentent des stocks d'eau conséquents utiles pour les populations locales, connaissent depuis le début les années 1980 un recul accéléré. Afin de rechercher dune part l'origine de ce retrait (évolution des températures ou autre) et de modéliser le transfert précipitation débit dun bassin versant glaciaire de nombreux modèles de couplage glaciers tropicaux/ climat ont été réalisés. De plus les calottes sommitales de hauts sommets Andins constituent des enregistrements du climat des siècles dernier. Cet enregistrement est très important dans cette zone intertropicale qui est la région clé du monde dans l'étude de l'évolution du climat. C'est la partie terrestre qui est censée redistribué l'énergie excédentaire qu'elle reçoit aux plus hautes latitudes. Elle est donc le siège d'échanges énergétiques et hydriques considérables entre le sol et l'atmosphère dont seul les glaciers tropicaux ont ·pu enregistrer l'évolution passée. Dans cette optique GREAT ICE a réalisé ou va réaliser de nombreux carottages sur les calottes sommitales le long des Andes Tropicales. Aujourd'hui, le domaine d'étude s'étend aux zones non englacées qui peuvent avoir leur intérêt afin d'étudier la formation du stock de neige sur ces pentes et la dynamique de la couverture neigeuse. Un Programme National de Recherche en Hydrologie (PNRH) a donc été lancé par 1unité en collaboration avec le Centre National de Recherche en Météorologie afin d'étudier la formation et l'évolution de cette couverture neigeuse sur les zones non englacées. Le but principal est de constituer une base de données météorologiques et nivologiques dans les Andes tropicales. Pour ceci une station météorologique très complète pour l'étude de la neige et des paramètres météorologiques sur un sol nu a été installée au lieu dit Charquini dans une vallée de la Cordillère Royale Bolivienne à proximité de la capitale La Paz. Au sein de cette vallée, le principal glacier, le glacier du Zongo est déjà étudié par 1unité depuis 1991. La station météorologique de Charquini, quant à elle, a été mise en route le 20 octobre 2001. 1.1 Problématique et objectifs Comment réaliser la discrimination pluie-neige des précipitations? Y at-il une couverture neigeuse durable hors des zones englacées? Ce sont les questions que se sont posés les acteurs du projet avant de le soumettre au PNRH. L'objectif est d'avoir connaissance de l'ampleur de la formation de stock de neige hors des glaciers en très haute montagne Tropicale. Mais l'intérêt premier de cette étude est de réfléchir au fonctionnement météorologique d une vallée andine tropicale, afin de connaître la réelle situation climatique 1 dans laquelle sera modélisé le manteau neigeux. Et il est aussi primordial de réaliser une étude comparative avec un sol englacé afin de dégager des différences climatologiques très locales qu'il existe entre les deux types d'occupation de sol, d'autant plus que les sols englacés sont déjà très étudiés. 1.3 Description du site d'étude La station météorologique est située à 4795 métres dans la partie terminale d'une vallée andine de très haute montagne appelée vallée du Rio Zongo. Cette zone est située 16° de latitude sud dans la Cordillère Royale Bolivienne. La partie étudiée de la vallée s'élève entre 4800 et 5150 mètres au-dessus du niveau de la mer. La Cordillère Royale relie l'Altiplano, plateau sédimentaire froid et sec, situé en moyenne à 4000 mètres d'altitude, aux « Yungas n, zones tropicales boisées et pentues, relativement humides et chaudes. Ces Yungas font par la suite la transition avec la forêt amazonienne toute proche (figure 1.1). La partie haute de la vallée est constituée de hauts sommets majoritairement entourés de glaciers dont le plus haut culmine à 6088 m (le Huyna Potosi). Contexte de EO Figure 1.1 Localisation géographique de la zone d'étude 1.4 Plan de travail : Après avoir défini les spécificités climatologiques de la zone intertropicale, il s'agira de dégager les conditions météorologiques moyennes observées autour du nouveau site d'étude de Charquini. Ces conditions moyennes s'appuieront sur l'analyse de différents jeux de données afin de les comparer avec les observations de l'année 2001/2002 à la station Charquini. Puis, on étudiera la dynamique locale du climat et des précipitations en comparant les résultats obtenus aux stations du glacier Zongo et du site Charquini. De méme il sera fait un examen de la tenue de la neige au sol. Un dernier chapitre introduira des notions de bilan radiatif en confrontant les différents bilans réalisés sur les deux sites. 2 Il Diverses définitions de la zone intertropicale et sa spécificité climatologique Il.1 Généralité et définition astronomique La zone intertropicale est en premier lieu définie géographiquement et astronomiquement comme la bande géographique contenue entre deux méridiens appelés Tropique du Cancer (23°27 N) et Tropique du Capricorne (23°27 SOl qui délimitent la région du globe où le soleil passe deux fois par an au zénith. Aux limites, il ne passe qu une seule fois aux solstices : le 21 juin sur le tropique du Cancer et le 21 décembre sur le tropique du Capricorne (WAGNON 1999). La bande intertropicale possède un climat très perturbé. En effet, c'est la zone qui reçoit les plus fortes valeurs de radiation du soleil. Ces rayons arrivant avec un angle zénithal très faible et un trajet atmosphérique moins important. Par conséquent, c'est une région qui reçoit un gain d'énergie excédentaire dans le système terre atmosphère. Cela crée un lieu d'échanges énergétiques énormes entre le sol, l'océan et la troposphère car il est indispensable de redistribuer cette énergie vers les plus hautes latitudes. Cependant une définition plus climatologique de cette zone va rendre compte de frontières beaucoup moins rectilignes et parallèles. Il.2 Limite thermique vs limite astronomique Dans la zone intertropicale la radiation solaire présente peu de changements au cours de l'année contrairement à nos latitudes, l'angle zénithal solaire restant élevé toute l'année (HASTENRATH, 1991). Pour cette raison la variation annuelle des températures moyennes est très faible. Sur l'Equateur l'amplitude thermique annuelle est de l°à 2°. Par conséquent la variation diurne de température excède largement la variation annuelle. Ainsi par ces températures, le climat de la zone intertropicale peut être délimité thermiquement par une ligne où l'amplitude thermique annuelle (ôTa; définie par la différence de température entre le jour le plus chaud et le jour le plus froid de l'année) est égale à l'amplitude thermique journalière (ôTd; définie par la différence de la moyenne des maximaux journaliers moins la moyenne des minimaux journaliers sur une année (KASER and OSMASTON, 1996)). La variation de températures moyennes journalières est donc réduite tout au long de l'année. Cette remarque est particulièrement importante en terme de variabilité intraannuelle du climat; en effet elle montre qu'il est préférable dutiliser un autre indicateur météorologique que la température de l'air pour définir les saisons. Il.3 Limite météorologique vs limite astronomique Une autre frontière existe; c'est celle créée par les limites de la circulation Nord-Sud de la zone de convergence des alizés. Ces vents induits dynamiquement par la rotation de la terre apportent des masses d'air humides ramenées de leurs passages sur les océans. Cette région est appelée 3 zone de convergence intertropicale (ZICT) 1 ou équateur météorologique. C'est une zone de basses pressions qui provoque l'ascension des masses d'air ramenées par les alizés, leur refroidissement puis leur condensation et finalement beaucoup de précipitations. (RAMIREZ, 2003) II.3. ILes mouvements méridiens de la ZICT Les variations méridiennes des positions de la ZICT sont liées au mouvement apparent du soleil, ceci étant dû à l'inclinaison de la terre et à sa rotation autour du soleil. La ZICT est toujours tirée vers l'hémisphère d'été. Ses déplacements nord sud s'effectuent avec un décalage de 5 à 6 semaines sur les mouvements du maximum d'émission énergétique. Ce maximum est situé le 21 décembre dans l'hémisphère sud. C'est donc après cette date que la ZICT sera située dans sa position sud (DHONNEUR, 1980). Sa localisation extrême dépend du type de surface qu'elle recouvre. L'inertie thermique des océans limite l'amplitude de ses déplacements. Sur les continents la ZICT se déplace jusqu'à 30 S en Amérique Latine. (Figure 1.1) 0 Figure 1i.1 Déplacement de la Zone Intertropicale de Convergence (lICT). En, janvier à gauche et en juillet à droit. (Source National Geographie Society, ERS-1, modifié d'après (ROZANSKI and ARAGUAS, 1995) II.3.2 La ZICTet la saison des pluies La ZICT étant une zone de fort couvert nuageux et très précipitante, sa présence est signe d'humidité. Ses mouvements saisonniers contrôlent les précipitations dans les régions intérieures et contiguës à ces limites d'extension. Cette mobilité créée respectivement deux types de climats dans les Tropiques d'Amérique Latine. Les zones situées entre les positions extrêmes de la ZICT ont une année marquée par deux saisons humides et deux autres moins humides: c'est la zone tropicale interne. Et les zones situées sur la limite extrême de la ZICT sont marquées par une saison humide quand la ZICT est présente (en général de décembre à avril) et par une saison sèche le reste de l'année. Cette zone est appelée zone tropicale externe. C'est le cas de la Cordillère Royale Bolivienne, notre zone d'étude, qui jouit d'un climat très variable en humidité avec l'alternance entre un climat subtropical aride et un climat dit tropical (WAGNON 1999). 1 ITCZ Inter Tropicale Convergence Zone en anglais 4 III Conditions climatiques et glaciologiques de la vallée du Zongo et de la Cordillère Royale de Bolivie III. 1 Le climat en terme de précipitations La Cordillère Royale est une zone de climat très contrasté en précipitations avec une saison des pluies humide (ou été austral) qui débute en novembre et dure jusqu'à 6 mois, avec un maximum de précipitations généralement en janvier (ROCHE et al., 1990). Cette saison des pluies se produit lorsque la ZICT se trouve à la latitude de la Cordillère Royale et apporte par les flux intertropicaux d'est, l'humidité issue de l'Atlantique et de l'Amazonie dans les bases couches de l'atmosphère (VUILLE, 1999) (Figure 111.1 a). Lors de cette période il tombe en moyenne 80% des précipitations annuelles, dont les % entre novembre et février (RAMIREZ et al., 1995). Les précipitations arrivent par cycles de plusieurs jours, entrecoupés de périodes de temps plus sec (GARREAUD and ACEITUNO, 2001). Ces cycles sont liés à la position d'un anticyclone situé à un niveau de pression 200hPa dans la haute troposphère, et centré approximativement sur l'Altiplano en hiver Austral (Figurelll.l.b). Une période faible en précipitations serait due à un affaiblissement assorti d'un déplacement vers le nord de cette zone de hautes pressions. Le schéma contraire (déplacement vers le sud) est rencontré pendant les longues périodes humides (GARREAUD 1999; VUILLE, 1999). Figure 111.1 Conditions climatologiques d'été austral (1968 -1996) basées sur les réanalyses NCEP/NCAR). D'après (VUILLE, 2000). a) vent au niveau 850 hpa (flux intertropicaux d'est) b) vent à 200hPa, le « High Bolivian » centré sur la Bolivie. Le point blanc marque la zone d'étude. La saison sèche (ou hiver austral) est, quant à elle, associée au départ de la ZICT donc à un affaiblissement des alizés, ainsi qu'à l'arrivée de solides anticyclones subtropicaux au sud qui maintiennent une forte stabilité des masses d'air et bloquent les arrivées humides de la plaine amazonienne. La 5 saison sèche sévère dure généralement 4 mois (mai, juin, juillet et août) et représente entre 5 et 10 % des précipitations annuelles. Ces précipitations, sont en majorité dus à des perturbations de ce système de stabilité qui provoque une remontée par le sud d'air polaire. Ces fronts polaires sont appelés « surazos Il en Bolivie. Ils se produisent durant toute l'année mais sont 4 fois plus fréquents durant l'hiver Austral (GARREAUD 2000; ROCHE et al., 1990; RONCHAIL, 1989). Lors de ce phénomène, les masses d'air sont originaires du Pacifique sud oriental. Elles sont canalisées dans la direction sud-nord par la cordillère et sont ressenties jusqu'à 10° de latitude sud. La présence de ces masses d'air est signe dun abaissement des températures et de pics de précipitation en saison sèche. En hiver, ces fronts polaires provoquent des fluctuations de températures moins fortes, mais ils sont aussi associés à des précipitations causées par la rencontre d'air froid et d'air relativement chaud de la région. Ces csurazosll entraînent, en saison sèche, des chutes de neiges qui peuvent être conséquentes en haute montagne durant quelques jours (RIB8TEIN et al., 1995). Dans les vallées de montagne, on peut noter l'importance dun gradient altitudinal de précipitations. Les flux humides en provenance d'Amazonie étant bloqués par la Cordillère, ceux ci s'élèvent et provoquent des précipitations d'origine orographique par la remontée des masses d'air le long des pentes. La cause vient de la diminution des températures avec l'altitude qui entraîne la chute de la pression de vapeur saturante, déclenchant la condensation (BARRY, 1992). Les précipitations augmentent depuis les contreforts amazoniens pour atteindre un optimum pluviométrique entre 1500 et 2000 mètres d'altitude (avec 2 à 3 mètres d'eau par an) (WAGNON 1999). Au-dessus, le gradient de précipitations devient franchement négatif, l'air se déchargeant au fur et à mesure de son humidité. En haute montagne, le cumul de précipitations annuelles se situe entre 800 et 1000 mm (CABALLERO, 2001). Du fait des forts changements saisonniers d'humidité, les gradients altitudinaux de températures ont eux aussi leur évolution saisonnière. Ceci étant dû aux lois de la thermodynamique et à l'existence deux types d'adiabatiques 2 : l'adiabatique sèche étant supérieure en valeur absolue à l'adiabatique humide (QUENEY, 1974). On passe d'environ -0,55 OC pour 100 m en saison humide à -0,80°C/ 100m en saison sèche dans les Andes du Nord du Chili (LLIBOUTRY, 1999). 111.2 Fonctionnements des glaciers tropicaux et régimes hydrologiques associés Le bassin versant de la vallée du Zongo est à forte composante glaciaire. Les glaciers tropicaux ont un fonctionnement très différent de leurs homologues tempérés. En effet, à ces latitudes, la saison des pluies ayant lieu pendant l'été austral, ces glaciers subissent leur maximum d'ablation en même temps que leur période d'accumulation. Mais la particularité de ces glaciers est qu'ils sont en période d'ablation toute l'année, (POUYAUD et al., 1995) même en hiver austral. Ceci est du au fait de l'absence de précipitations régulières qui les protègeraient de la fonte par augmentation de l'albédo (voir définition 2 Diminution de la température d'une masse d'air lorsque qu'elle prend de l'altitude du fait de la diminution de la pression. Le tout se faisant sans échange de chaleur avec l'extérieur 6 partie VI) (FRANCOU et al., 2003) et du rayonnement solaire intense provenant de la basse latitude et de la haute altitude. Ce rayonnement est plus intense en haute altitude car le facteur de transmission solaire est plus élevé qu'à basse altitude. Cette caractéristique a une conséquence sur le régime hydrologique des bassins versants intertropicaux à forte influence glaciaire. Ceux-ci peuvent maintenir un débit soutenu de leurs torrents émissaires même en saison sèche. Ce débit est capital pour la ressource en eau des populations locales. Ici, les maximums de débit aux émissaires des glaciers ne correspondent pas aux maximums de précipitations. Cette différence se situe à plusieurs pas de temps : diurnes, l'ablation n'ayant lieu qu'en présence du soleil (SICART 2001) et mensuelles car le maximum d'ablation (mois de novembre) ne correspond pas au maximum de la saison des pluies au mois de janvier (RIBSTEIN et al., 1995). De plus la présence d'un stock de neige conséquent sur des parties non englacées accentuerait la différence entre maximum de précipitations et maximum de débit observé. 111.3 Le phénomène El Kino sur la région Une manifestation majeure de la variabilité climatique interannuelle dans cette région est le phénomène d'oscillation australe (ENSO)3. Signe d'anomalie chaude sur la partie ouest de l'océan Pacifique, ce phénomène est défini par l'indice d'oscillation australe (SOI)4 qui représente la valeur centrée réduite de la différence de pression entre Tahiti et Darwin (Australie). Lorsque cette valeur passe en dessous de -1, l'événement correspondant est nommé El Niiio. L'événement inverse est appelé La Nina. Les conséquences de l'arrivée d'El Niiio sont nombreuses et disparates en Amérique du Sud. Lorsque ce phénomène apparaît dans la Cordillère Royale de Bolivie, il est constaté une très nette diminution des précipitations pendant la saison humide en conséquence de la réduction des alizés du nord-est et d'un renforcement des vents d'ouest (ACEITUNO, 1988; RONCHAIL, 1998; VUILLE, 1999). L'épisode El Niiio est de même synonyme d'une augmentation des températures de surface de 0.7 à 1.3 oC par rapport à la phase La Niiia (VUILLE, 2000). Cette augmentation a pour conséquence une remontée des isothermes et donc de la limite pluie-neige en haute montagne. 3 4 ENSO: El Nifio Southem Oscillation SOI: Southern Oscillation Index 7 IV Le réseau de mesures hydrométéorologiques dans la Cordillère Royale et les origines des données associées Dans le but d'étendre le réseau de mesure des glaciers à la zone intertropicale, l1RD (à cette époque l'ORSTOM), aidé par la COBEE (Compagnie Bolivienne d'électricité) a mis en place en 1991 les premières balises afin d'étudier le bilan de masse dun glacier à proximité de la Paz, le glacier du Zongo (POUYAUD et al., 1995). Ensuite est venue la volonté de réaliser des modélisations de la fonte du glacier du transfert pluie-débit dans le bassin versant englacé à partir des forçages météorologiques. Ainsi, l' IRD a mis en place dès 1992, tout un réseau de limnigraphes et de pluviomètres totalisateurs dans la vallée au niveau de retenues hydro-électriques. Puis à partir de 1995, sont arrivées les stations météo automatiques (ou SMA) au lieu dit « La Plataforma Il et sur le glacier Zongo. Ces stations permettent des relevés à un pas de temps précis des forçages atmosphériques. Ils s'expriment par la mesure des grandeurs climatiques qui ont une influence sur les processus hydrologiques et glaciologiques (CABALLERO, 2001). Depuis, le réseau de mesures du glacier a évolué et s'est intensifié au fur et à mesure des besoins et de l'évolution des méthodes. C'est de nos jours lun des glaciers qui possède le réseau de mesure le plus dense de la zone intertropicale f'N AGNON 1999). Aujourd'hui, le programme continue et le réseau se diversifie avec l'installation en novembre 2001 dune SMA très complète. Cette installation permet d'étudier la couverture neigeuse des zones non englacées en très haute montagne tropicale sur un site nommée Charquini. Il est intéressant de noter que l' IRD étudie ou a étudié dès 1992 d'autres sites glaciaires en Bolivie, comme le glacier de Chacaltaya (FRANCOU et al., 2003) situé au même endroit dans la Cordillère Royale mais sur le versant coté Altiplano et l111imani (6439 m) au Sud Est de la Paz (17.6°S)(WAGNON et al., 2003). L'institut dirige aussi des programmes similaires sur des bassins versants glaciaires équatoriens et péruviens. IV. 1 Les 3 types de provenances de données utilisées Nous allons confronter et comparer les données des paramètres hydroclimatiques issues de la station dite Charquini installée pour le PNRH à 3 types de stations météorologiques et d'emplacements géographiques. Dans la même vallée, il existe 2 autres stations météorologiques automatiques (SMA) du même type : la station dite Zongo-5150 située sur le versant d'en face et sur la langue terminale du glacier du même nom à 5150 mètres d'altitude. Et celle située au lieu dit la Plataforma juste sous le col Zongo à 4750 mètres d'altitude. Une station secondaire sera utilisée, c'est la station de Llaullini à 3417 mètres. La figure IV.I présente la localisation géographique de ces 4 sites dans la vallée. Ces stations météorologiques automatiques prennent une moyenne des paramètres météorologiques mesurés toutes les lh heures. Ces paramètres étant entre autres la température, l'humidité relative de l'air, les radiations incidentes et réfléchies longues et courtes longueurs d'ondes, la vitesse et la direction du vent. 8 Une station du réseau de veille météorologique internationale de l'OMM (Organisation Mondiale de la Météorologie) sera utilisée. Cette station est celle d'El Alto située sur l'aéroport desservant la ville de la paz à 24 km au sud à vol d'oiseau du site Charquini. On utilisera aussi les données issues du modèle de réanalyses établies par les services de la météorologie américaine. 9 -- Figure IV.1 Carte topographique au 1/50000ème de la partie haute de la vallée du Rio Zongo. 10 IV.l.l La S.IfA du projet PNRH : la station Charquini La SMA est située à 4795 m sur un versant orienté nord ouest à 150 mètres de dénivelée sous le petit glacier du Cerro Charquini. Le type de sol est composé d'éboulis granitiques très pauvres en végétation. La station est constituée de plusieurs types de capteurs. Ceux qui sont utiles pour notre étude sont reportés dans le tableau IV. 1. La station est aussi composée de 2 pluviographes. Le premier fonctionne par pesées automatiques de marque GEONOR. Ce pluviomètre est très spécifique pour les mesures de chutes de neige. Le second marche avec des augets basculeurs de marque HOBO. Ces 2 pluviographes seront complémentaires pour la discrimination pluie-neige lors des précipitations (Voir partie VI.2). La figure VI.2 représente cette station et ses différents appareillages. Tableau /V.1 Liste des capteurs utiles installés à la station météorologique Charquini Paramètre mesuré, (unité) Type de capteur et marque Température de l'air dite ventilée (OC) Hygrothermomètre Vaisala installé a 'intérieur d'un abri ventilé cylindrique Humidité relative de l'air ('II.) Hauteur Précision (donnée constructeur) Problèmes rencontrés et dates +-o,2°C à 20·C 1m +-1% à 20°C Si la tem pérature passe Direction du vent (degré) +- 3° Girouette-anémomètre de marque YOUNG 2m Force du vent (mis) +-1,5% SW: Radiation courtes longueurs d'ondes incidentes et réfléchies Bilanmètre unique Kipp & Zonnen: (W.m") pyranomètre longueurs d'ondes [305LW: Radiation longues ~8001 nm et longueurs d'ondes ~OOOOI nm incidentes et réfléchies (W.m") Température du sol pyrgéomètre [5000- 90 cm (OC) Thermocouple de type CuivreConstantan réalisé et testé sur place Ocm Température de l'air non ventilée (OC) Thermocouple de type CuivreConstantan réalisé et testé sur place et placé dans un abri météo 100 cm ~n dessous de O·C (souvent pendant les averses neigeuses) la girouette se bloque parfois ,Un problème de connexion électrique quelquefois entre le 15/01/02 et le 09/02/02 Neige sur les capteurs mais le problème ne dure jamais +-1 0% pour les bien longtemps!! LW totaux réfléchies fausses du 15/01 journaliers au 23/03/02 corrigées avec empérature du sol, Remarque: les capteurs de température, d'humidité, de rayonnement et de vent n'ont pas jonctionnés du 18 avrll2002 au 10 mai 2002 pour cause de changement de centrale d'acquisition et de mauvaise programmation sur la nouvelle. Le pluviographe par pesées possède une surface de collecte de 200 cm2 située à 1,75 m du sol. Le seau de collecte est rempli d'alcool pour empêcher la prise de glace et d'une couche d'huile pour éviter l'évaporation. La mesure par pesée est effectuée par le principe du fil vibrant : mesure d'une fréquence électrique transformée en voltage. Pour pallier les erreurs dues au vent, 11 l'entonnoir de captage est entouré de 32 panneaux pares-vents fIxés sur une structure circulaire. La fInesse de cet engin a été validée à l'aide d'un pluviomètre relevé quotidiennement pendant une campagne de mesures intensive. Le pluviographe à augets possède une surface de collecte de 200 cm située à 1,5 mètres du sol. Il bascule pour 0,25 mm de pluie. Les différents capteurs sont reliés à 2 centrales d'acquisition de marque CAMPBELL de type CR 23-X (pour les pluviographes et les différents thermocouples) et CR 10-X (pour l' hygrothermomètre, l'anémomètre girouette et les capteurs de rayonnement). Les centrales permettent l'enregistrement des paramètres. Pour ceci une scrutation des quantités mesurées est réalisée toute les 10 secondes et une moyenne est enregistrée chaque 1;2 heure, ceci à l'exception de la direction du vent. En effet dans ce cas, la centrale enregistre la valeur instantanée chaque 30 minutes. Pour les pluviographes, la centrale enregistre les cumuls sur la 1;2 heure. Un fIchier annexe est aussi créé chaque jour enregistrant les minimums et maximums instantanés des différents paramètres. Les deux centrales d'acquisition de la station ont été mises en route le 20 octobre 2001. Le 18 avril 2001 les capteurs de la CR 10-x ont été débranchés (humidité relative, température ventilée, girouette et anémomètre) puis raccordés le 24 avril à la centrale CR 23-x. Les capteurs de rayonnement Kipp & Zonnen ont été remplacés par des capteurs de type Shenk qui mesurent dorénavant les radiations courtes longueur d'ondes incidentes et réfléchies et la radiation nette toutes longueurs d'ondes (voir explications partie VI). Des erreurs de programmation ont fait que de nombreux enregistrements ont été mauvais sur les capteurs nouvellement branchés entre le 24 avril et 14 mai. La figure IV.I présente la station météorologique sur son site ainsi que les différents appareillages. 2 Figue IV.2 La station météorologique automatique de Charquini 12 lV.1.2 La station Zongo-5150 Cette station est située au centre du glacier à 5150 mètres sur un plateau horizontal à l'endroit où celui ci prend un virage vers l'Est. Ce glacier s'étant sur 3 kilomètres dune altitude de 6000 mètres en dessous du sommet du Huyana Potosi (6088m) à 4800 mètres d'altitude. Il a une superficie de 2,1 Km2. Jusqu'à la cote 5150 mètres, ce glacier descend par une pente importante de 30° orientée sud-est. Puis, il s'écoule doucement vers l'est entre deux moraines abruptes. Ce glacier est dit tempéré, c'est à dire à la température du point de fusion de la glace: O°C. La station météorologique a été mise en route le 16/04/98. Elle est composée de différents capteurs posés sur un même mats, reliés à une centrale d'acquisition de type Campbell CRI0-X. L'énergie nécessaire au fonctionnement de la station est fournie par panneaux solaires. L'enregistrement des valeurs fonctionne comme sur station Charquini. Le tableau IV.2 est un récapitulatif des capteurs installés et des paramètres mesurés utiles dans cette étude. Tableau IV.2 Liste des capteurs utiles installés à la station météorologique ZONGO 5150 Param6tre mesuré (unité) Type de capteur et marque Température de l'air dite ventilée (OC) Hygrothermomètre Vaisala ventilé dans un abri météo Humidité relative de l'air (%) Hauteur Précision (donnée constructeur) +-Q,2°C à 20°C 180 cm +- 3° 180 cm Force du vent (mis) +-1,5% Radiation courtes longueurs d'ondes Pyranomètre de marque SKYE:longueur incidentes et réfléchies d'onde [350-11 OO)nm (w/m 2 ) 90 cm Radiation nette toutes longueurs d'ondes (w/m") 100 cm Bilanmètres de marque Rebs: longueur d'onde [250-60000] nm Données mauvaises du 20 juin au 23 juillet 02 +-1% a 20°C Direction du vent (degré) Girouette-anémomètre de marque YOUNG Probl6mes rencontrés et dates Si la température passe en dessous de O°C (souvent pendant les averses neigeuses) la girouette se bloque parfois. Données très mauvaises du 20 juin au 23 juillet 02 +-3% Neige et givre peuvent recouvrir les capteurs et données mauvaises du 20 juin au 23 juillet 02 niveau doit être horizontal Remarque: la station n'a pas fonctionné du 15 septembre 2002 au 10 octobre 2002 (panne de batterie) Le principal problème rencontré vient du fait que le glacier est un milieu mouvant» donc de nombreuses visites régulières sont à prévoir pour réajuster la position des différents capteurs (hauteurs au sol, horizontalité pour les capteurs de rayonnement..). Un réseau de pluviomètres totalisateurs simples avec une surface de collecte 2000 m 2 relevés mensuellement est installé sur les moraines autour du glacier. « 13 IV. 1.3 La station Plataforma La station météorologique de la Plataforma est à une distance de 1,5 Km à l'ouest à vol d'oiseau de la station Charquini. Elle est située à 150 mètres de dénivelée sous le front du glacier, surplombant de quelques mètres un petit lac artificiel de retenue des eaux glaciaires. Ce lieu dénommé la Plataforma porte bien son nom. Cette station est aussi placée à 500 mètres à peine du col menant aux versants orientés vers l'Altiplano. C'est une station météorologique de marque Mevis. Elle est constituée dun mat unique où sont rassemblés les différents capteurs et la centrale d'acquisition. L'enregistrement des données se fait de façon similaire à la station Charquini. Le tableau 111.3 offre un résumé des paramètres mesurés et utiles pour cette étude. Cette station a été mise en service en septembre 1995, ce qui fait 7 années hydrologiques de mesures. Un pluviomètre totalisateur est installé sur le même site. Il est relevé quotidiennement et mensuellement par un opérateur de la COBEE. Un des intérêts de ce pluviomètre, est qu'il a été mis en place en 1971 et ainsi il existe de une longue série de relevés mensuels depuis plus de 30 ans. Tableau 111.3 Liste des capteurs utiles installés à la station météorologique Plataforma et éventuels problèmes rencontrés, Paramétre mesuré, (unité) Type de capteur et marque Hauteur Précision (donnée constructeur) Problèmes rencontrés et dates Température de l'.ir non ventilée (OC) Sonde de marque Thies dans abri météorologique 190cm inconnue la température non ventilée peut donner des valeurs amplifiées pour les maxi joumaliers Humidité reIBtive de l'air(%) Sonde de marque Thies dans abri météorologique 190cm +-3% Force du vent (mis) Anémomètre de marque Windgeber 230 cm inconnue 155cm +- 3°A, SW:Radiation courtes Pyranomètre de marque Kipp & Zonnen longueurs d'ondes orienté vers le ciel Incidentes (w/m") Quelques blocages par le gel Remarque: la station n'a pas fonctionné les 29, 30 et 31 août 2002. IV.1.4 Les stations secondaires de la vallée Plusieurs stations secondaires, comportant essentiellement des capteurs de mesure du vent, de la température et de l'humidité relative de l'air, étaient envisagées pour fournir des données sur des lieux situés beaucoup plus bas dans la vallée à 3400metres et 4125 mètres d'altitude, Ces données étaient prévues dans le but déterminer des gradients précis de températures et de précipitations dans la vallée. Malheureusement, nous ne disposons que des valeurs de température et d'humidité relative toutes les th heures de mimars 2002 à fin mai 2002 soit 2 mois. Ces données proviennent de la station située à 3417 mètres d'altitude au lieu dit Llaullini. De même, il était aussi envisagé d'utiliser des données provenant de la station située sous le glacier de Chacaltaya, à quelques kilomètres de la station Charquini sur le versant coté Altiplano de la Cordillère Royale. Mais cette centrale a été démontée à cause de fortes contraintes techniques. 14 Ces indications montrent combien il est difficile de maintenir en place un réseau de mesures consistant dans des milieux difficiles d'accès de haute montagne. De plus, ces réseaux isolés sont victimes de vols et de dégradations. 1V.2 Une station de la veille météorologique: La Paz-El Alto La station El Alto est une station du réseau météorologique Bolivien et du réseau de veille météorologique de l'organisation Mondiale de la Météorologie, elle est placée sur l'aéroport de La paz dénommé EL Alto. Cet aéroport se trouve sur l'Altiplano à une altitude de 4070 mètres et à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest des reliefs de la Cordillère Royale. Le climat est ici beaucoup plus sec, car de nombreuses précipitations se déchargent depuis l'Amazonie à l'est en surmontant la Cordillère. Les paramètres utilisés ici sont la température et les précipitations. La température est relevée toutes les 6 h (à 2h ,8h, 14h et 20h heures locales). Les précipitations sont relevées quotidiennement et mensuellement à raide d'un pluviomètre totalisateur simple. L'intérêt de cette station est que l'on dispose des relevês mensuels de précipitations depuis 1944. 1V.3 Les Ré analyses NCEP/NCAR Les données dites de Rêanalyses proviennent du NCEP (National Center for Environmental modelling) et NCAR (National Center for Atmospherics Research). Ces deux centres font partie de la NOAA (National Oceanic Atmospheric Administration). C'est un modèle météorologique global dont les données d'entrées proviennent des relevés issus de la veille météorologique mondiale (stations synoptiques, ballons sondes, différents satellites météorologiques, avions, campagnes océanographiques... ). Ces relevés sont intégrés et réanalysés avec de puissants modèles météorologiques aux multiples paramètres (dont celui de révolution des systèmes d'assimilations des données) sur des super calculateurs. Ces modèles fournissent les valeurs les plus probables des différents paramètres météorologiques (entres autres : la température, l'humidité, composantes u et v des vents) sur 17 niveaux de pression et les rayonnements solaires incidents théoriques en ciel clair. Le tout est produit avec une résolution horizontale de 2°5 degrés (soit environ 260 Km à l'équateur) à un pas de temps mensuel depuis 1948 sur le globe entier (KALNAY et al., 1996; KISTLER et al., 1999). Les données utilisées ici sont celles centrées sur 15° S ; 65 °W à proximité de la ville Bolivienne de Trinidad. On utilisera les niveaux 500 hPa et 600 hPa, la pression théorique à 4800 mètres dans la vallée du Zongo étant d'environ 570 hPa. 15 V Caractéristiques climatologiques générales de l'année étudiée (12 mois de novembre 2001 à octobre 2002) par rapport aux années antérieures Remarque importante: La station Charquini à été mise en route le 20 octobre 2001. Cette date nous permet seulement de débuter l'année hydrologique le 1er novembre tandis que par convention celle ci débute le 1er septembre (SICART et al., 2003), période qui signe la fin de la saison sèche (c'est à dire ou les stocks d'eau sont minimums et vont commencer à être renouvelés) . V.I Un paramètre météorologique majeur pour la définition des caractéristiques du climat de la région : les précipitations Le but ici est de rechercher si l'année hydrologique de novembre 2001 à octobre 2002 (12 mois) fut une année de fortes précipitations ou non. Et par la suite, d'étudier où se repartit, dans ces 12 mois, l'excédent ou le déficit de précipitations par rapport à la normale. Le problème vient du fait que le pluviographe de la station Charquini n'a qu'une année d'existence. La solution est que nous disposons de trente années de mesures mensuelles sur le site de la Plataforma situé à proximité. Ainsi, il est possible de réaliser un dénombrement des précipitations annuelles et mensuelles sur ces trente années afin de dégager une année moyenne. La méthode consiste à vérifier par une corrélation linéaire au sens de moindres carrés que les précipitations mensuelles sur ces 12 mois enregistrées au site Charquini sont liées à celles relevées au même moment à la Plataforma. Ce calcul de corrélation permettra d'interpoler au site Charquini le dénombrement des précipitations réalisé pour le site de la Plataforma. La figure V.I représente le total de précipitations mensuelles de novembre 2001 à octobre 2002 sur le site de Charquini et de la Plataforma. Le pluviomètre de la Plataforma présente des valeurs mensuelles nettement déficitaires par rapport au site Charquini. Le total annuel s'élève à 1175 mm pour Charquini et 720 mm pour la Plataforma. On rappelle que les appareils sont de types différents, celui de Charquini étant un pluviographe très sophistiqué fonctionnant par pesées automatiques. Les pertes dues au vent et aux précipitations neigeuses sont minimes par rapport à celui de Plataforma qui est un simple pluviomètre totalisateur à lecture manuelle. Cependant, si on regarde la corrélation sur les 14 mois de mesures mensuelles (les valeurs de novembre 2002 et décembre 2002 ont été ajoutées), on arrive à un coefficient de corrélation (R2) de 0,908 qui pour 14 points de mesures reste largement acceptable au seuil de 0.01 (c'est-à-dire qu'il y a 1% de chance de se tromper en acceptant la corrélation). Ce résultat exprime que si il y a différence en valeur absolue sur les deux sites, il n'yen a quasiment aucune différence en valeur relative sur le total annuel de précipitations. La perte est donc proportionnelle ; les précipitations se repartissent de la même façon dans l'année aux deux endroits. 16 250,..----------------------------------, 222,0 o Precipitation par pesée "Charquini" 207,1 200 • Precipitation totalisateur "Plataforma" a; ::> (J) c ~ 150 138,2 125,8 :§'" .30,3 c Z '" '5, '100 '99,2 129,0 108,8 103 101 , 102,9 100 u ~ 0... 80 76,4 73,4 55,8 1,5 50 84 45 ,2 43,9 27,2 23 o nov-01 dic-01 ene-02 feb-02 mar-02 abr-02 may-02 jun-02 jul-02 ago-02 sep-02 oct-02 nov-02 dic-02 Figure V.1 Précipitations mensuelles de novembre 01 à décembre 02 relevées sur le pluviographe du site Charquini &sur le pluviomètre du site La Plataforma. V.1.1 Les totaux annuels pour l'année 2001/2002 8uite au dénombrement statistique des précipitations annuelles sur le site de la Platafonna sur 12 mois de novembre à octobre depuis 1971 (Figure V.2), les précipitations de l'année 2001/2002 sont comparées par rapport à la médiane de cette étude. Pour infonnation, les précipitations annuelles correspondant aux évènements extrémes de l'oscillation australes depuis 1971 sont aussi confrontées à ce dénombrement. Ces années sont 1982/1983 avec un 801=-2,04 qui indique un fort El Nino et 1972-73 pour la Nina avec un 801=+ 1,44. Les totaux 2001/2002 se trouvent entre le quartile inférieur et la médiane. Ce qui indique que l'année fut relativement sèche. Pour les forts évènements de l'oscillation australe, on retrouve les résultats attendus. Ainsi, durant l'épisode 82/83 ont a enregistré les plus faibles cumuls de précipitations depuis 1971 sur la Plataforma tandis que l'évènement la Nina rend compte du plus fort cumul annuel. 17 1200 1124,1 1124,1 1100 1000 900 Ê §. III s:::: 0 ~ 495,1 ... 400 Q. 1111111 :::::.:-: 600 500 -QI 677,0 700 ~ 'ü 779,0 800 mEn mnn \~;I 300 200 ::::m 100 rmm 0 Min Dedie inf Quartile in' Mediane Quartile sup Dedie sup Max 2001/12002 nino 82183 nins 731174 Figure V.2 Dénombrement statistique des cumuls de précipitations de novembre à octobre relevés sur le site de La Plataforma de 1971 à 2002. En noir sur l'année 200112002. L'ajustement à une loi statistique normale des cumuls 2001/2002 indique que cette année sèche est de période de retour de 3 ans. Ce qui n'est pas exceptionnel, la médiane représentant une période de retour d'une année sur deux. Il convient de chercher maintenant dans quelle partie de l'année se trouve ce déficit: saison sèche ou humide. v: 1.2 Les précipitations saisonnières: humides (cumuls décembre, janvier, février et mars) & sèches (cumuls mai, juin, juillet et août). Bien que la saison humide comporte en général 6 mois, nous avons préférer donner des cumuls sur 4 mois les plus représentatifs (décembre à mars) de façon à comparer plus aisément les cumuls de la saison sèche qui dure aussi 4 mois (mai à août). Les figures V.3 et V.4 présentent un dénombrement statistique, depuis 1971, des cumuls de précipitations en décembre, janvier, février et mars (saison humide) et en mai, juin, juillet et août (saison sèche). Les mêmes cumuls pour l'année 2001/2002 et ceux des deux événements ENSO cités précédemment sont confrontés à ce dénombrement. Pendant l'année 2001/2002, 60 % des précipitations ont lieu en pendant les 4 mois de saison humide contre 67 % en moyenne. C'est donc plutôt la saison sèche qui est apparemment excédentaire. En effet, la saison humide se trouve sous la médiane et la saison sèche est située au-dessus du quartile supérieur donc excédentaire par rapport aux précipitations habituelles. Mais comment retrouve t-on ces excédents et ces déficits à l'échelle mensuelle? Pour les évènements El Nino et la Nina, toutes les saisons sont affectêes d'une diminution ou d'une augmentation des précipitations. En effet, l'année 82/83, représente le minimum de précipitations relevées en saison humide et, est située en dessous du décile inférieur en saison sèche. 18 1000 864,8 900.j--------------------------------800+--------------------700.j------------------:::--_=__600 -I-------------!~e___- 500 .j-- --4.:~-_ '00 -1------- 3110 -I-"""'-o>L-- 200 100 Min Decile inf Quartile inf Mediane Quartile sup Decile sup Max 2001112002 nino 82183 nina 73tn4 Figure V.3 Dénombrement statistique des cumuls de précipitations de décembre, janvier, février et mars sur la Plataforma depuis 1971/1972 jusqu'à l'année 2001/2002. En noir sur la saison 2001/2002. 120 , - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - ; - ; ; : 1 0 : 0 - ; 7 . ' ; - - - - - - - - - : - : 1 0 : 0 - ; 7 . ' : : - - - 1 100 Ê S +----------------------1 80 +- ----1 60 +------------019;0----==----1 7=2:-' fil s::: ~ ~ -a. .. ü '4l J4.' .0 + - - - - - - - - - - - - 1 26.J D. 20 +----'-".J'------j $ .~ .;? o~ .~ .~ ~ .::>'li 0: ~tb § .~ q,'lS ~ § 0 .~ ~ ,§i 0' 0 # otZi Figure V.4 Dénombrement statistique des cumuls de précipitations de mai, juin, juillet et août sur la Plataforma depuis 1971 jusqu'à l'année 2002. En noir les cumuls de 2002. 19 V.1.3 La répartition intra annuelle des précipitations de novembre 2001 à décembre 2002 sur la Pla taforma. Figure V.S Dénombrement statistique des précipitations mensuelles sur le site de la Plataforma. En trait noir épais: les totaux mensuels enregistrés de novembre 2001 à décembre 2002. Dans la vallée à 4750 mètres, la saison des pluies est en moyenne à son maximum en janvier et la saison sèche est très marquée en mai, juin, juillet et août (figure V.S). Pour l'année 2001/2002, la majorité des totaux mensuels se situent autour de la médiane, exception faite du mois de novembre 2001 et janvier 2001 qui ont été déficitaires respectivement au niveau du quartile inférieur et sous le quartile inférieur. Les mois de juillet 02 et d'octobre 02 se situent au niveau des maximums de précipitations, pour cette période, depuis 30 ans. Le gros déficit pluviométrique en janvier 2002 est une remarque importante car ce mois est normalement la période culminante de la saison des pluies. V.1.4 Résultats sur les totaux de précipitations à La paz El Alto depuis 1944. Les précipitations mensuelles de la haute vallée du Zongo sont liées avec celles de La Paz EL Alto. En effet, la corrélation des précipitations mensuelles de Charquini et d'El Alto de novembre 2001 à décembre 2002 est largement acceptable au seuil 0,01 (R2=0,893 pour 14 points) (figure V.6). De novembre 2001 à octobre 2002, il est tombé 710 mm de pluie (il neige rarement) à El Alto contre 1175 mm enregistrés sur la station Charquini. La moyenne annuelle 1943-2002 sur El Alto étant 605,4 mm, l'année 2001 /02 s'avère excédentaire. Dans un dénombrement statistique des totaux annuels depuis 1944, on trouve que cette année se situe entre le quartile supérieur et le décile supérieur (entre les 25% et les 10% les plus humides). Un même dénombrement sur les données depuis 1971 (pour comparer avec la série de la Plataforma) place cette année au méme niveau. L'ajustement à la loi statistique dite «Normale» des précipitations annuelles novembre-octobre par le logiciel Safhary, après vérification de l'homogénéité de la série par le 20 logiciel de statistiques Khronostat, indique que cette pluviométrie excessive est de période de retour 6 ans. VI 1.5 SYNTHESE Les climats de la vallée du Zongo et de La Paz, bien que liés, sont très différents du fait de l'influence orographique (les hauteurs d'eau à La Paz sont bien moindres qu'en montagne) et du climat global qui fait qu'on peut trouver un excédent de pluie à La Paz et un déficit sur la vallée la même année. Il faudrait faire une analyse plus fine en régionalisant plusieurs stations pluviométriques pour confirmer ces résultats. Un autre problème vient du pluviomètre utilisé à la Plataforma qui n'est pas très adapté à la mesure des précipitations neigeuses. Ceci peut être une cause d'énormes incertitudes sur les hauteurs d'eau tombées. Ce dernier présente apparemment une sous-estimation systématique de 20% par rapport aux précipitations réellement tombées (WAGNON 1999). Mais, c'est le seul de la vallée qui dispose de la série complète mensuelle de 1971 à fin 2002. V.2 Un second paramètre météorologique représentatif pour la définition des caractéristiques du climat de la région : la température V..2.1 La répartition inter annuelle des températures Les températures mensuelles présentent peu d'amplitude sur l'année. Il y a seulement 3,5 OC entre le mois le plus chaud et le plus froid (figure V.6). Mais cette amplitude thermique annuelle est non négligeable contrairement à la zone tropicale interne, avec des températures de l'air plus faibles en saison sèche qu'en saison humide ce qui confirme l'appartenance de la région à la zone tropicale externe. Les données de Réanalyses sont situées sur la même altitude théorique que le site Charquini mais possèdent des valeurs inférieures de 4°C en moyenne. Ceci est dû au fait que les données sont calculées en atmosphère libre sans influence de la chaleur du sol. Il existe une excellente corrélation des valeurs relevées sur le site Charquini et toutes les autres stations. Le tableau V.I récapitule les valeurs des différents coefficients de corrélation. Tableau V.1 Coefficient de corrélation linéaire (R2) des différentes données avec celles du site Charquini sur les 12 mois de tem ératures mensuelles. Site ou modèle R2 Site de La paz- El Allo 0,64 Rèanalyses Niveau 570 hPa 0,880 Site de la Plataforma 0,976 Grâce aux liens qui unissent les séries de données de la Plataforma et des Réanalyses avec celles de Charquini, les résultats d'un dénombrement des températures mensuelles depuis 1995 à la Plataforma et depuis 1944 sur les Réanalyses, pourra être interpolé à la station Charquini. Ce dénombrement ne sera pas réalisé sur les données d'El Alto. Car, dune part la corrélation est la moins bonne; d'autre part, les fichiers de températures antérieures sont jugés d'assez mauvaise qualité par les experts consultés de l'IRD. 21 10,0.-....,...--------------------------------, •• 8,0 8·--G-~·8-,._. .e. -@ .. 6,0 P ~2! 4,0 2,0 ~ - , "" • .,.;'-. . . ._~ ....... -o.t-----**---,.,OO'-- ? . .- . CIl D. ~ 0,0 1- *' -2,0 -6.0 *' *' ~ : T c:arqUini - -0 .ToEIAIto n_ Réanalyses niveau 570 hPa T Plataform a O '* -4,0 [ w~ ~ O +-------,--'----.-_ _"'"T""_ _......._ _.---_.....,.._--J.-,-__-,-__r--_---,_ _--,-_--I nov-01 déc-01 janv-02 févr-02 mars-02 avr-02 mai-02 juin-02 juil-02 aoOt-02 sept-02 oct-02 Figure V.6 Températures moyennes mensuelles de températures de novembre 2001 à septembre 2002 sur les sites de Charquini, la Plataforma, El Alto et sur les données de Réanalyses mensuelles extrapolées au niveau de pression de 570hPa. V.2.2 Températures mensuelles & dénombrement par rapport aux années antérieures V.2.2.a) Sur la série de la Plataforma 1995 à 2002 (7 années hydrologiques de novembre à octobre) L'analyse porte, certes, sur une durée relativement courte, mais c'est quand même un repère pour se situer dans l'étude. D'autant plus que le site de la Plataforma est parfaitement corrélé avec le site Charquini. La figure IV.7 présente le dénombrement des moyennes mensuelles depuis 1995 avec en comparaison les valeurs relevées de novembre 2001 à octobre 2002. Une première remarque à propos de la saisonnalité des températures, il y seulement une différence de 4,5 oC entre le mois le plus chaud et le mois le plus froid depuis 7 ans (figure V.7). Les valeurs médianes rendent bien compte de la faiblesse de cette saisonnalité cependant, il existe quand même une différence de température entre les deux saisons. Cette zone présente donc généralement un léger hiver thermique. Les deux mois où la médiane est la plus élevée depuis 7 ans, sont les mois d'octobre et novembre qui correspondent au début de la saison des pluies. Le mois le plus froid est celui de juillet situé, en pleine saison sèche. Pour la situation de l'année 2001/2002, le mois de novembre fut le plus chaud depuis 1995 et les mois de juillet et d'août furent les plus froids. Le mois de janvier se retrouve nettement au-dessus de la médiane et donc relativement assez chaud lui aussi. 22 4,5 7Ï-.. • • -l • 4,0 ~ -t •• .. +- - - + 3,5 , ;r- 3,0 U ~ 2! :::l l'!! -GI a.. E QI 1- 2,5 2,0 1,5 +- . , 1,0 .. ~ .... + .... --t ' . ~"* """T---+'" - + - Min 0 Mediane -+-Max 0,5 0,0 2001/2002 -0,5 Nov Déc Janv Févr Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Figure V.7 Dénombrement des valeurs mensuelles des températures de La Plataforma depuis septembre 1995 jusqu'en novembre 2002.En trait noir épais, les valeurs de novembre 2001 à octobre 02. V.2.2.b) Sur le modèle des Réanalyses depuis 1948 Une excellente corrélation entre la série de températures mensuelles de la Plataforma de septembre 1995 à novembre 2002 et celle des Réanalyses, permet de confirmer la même tendance entre les deux jeux de données (figure V.S). Le coefficient de corrélation linéaire (R2)aux sens des moindres carrés est de 0.74. Cette valeur est largement acceptable pour 75 points de mesures. Les deux sites fonctionnent donc de la même façon en terme de variation de température (un mois de chute des températures sur la Plataforma est aussi ressenti sur les Réanalyses). Un dénombrement depuis 1948 des données mensuelles des Réanalyses permettra de dégager une année moyenne en températures. Le but sera de comparer les 12 mois de l'année 2001/2002 par rapport à la normale depuis 1948 et ainsi de déterminer l'époque des écarts thermiques décelés. Le mois le plus chaud en valeur médiane est le mois de janvier, le plus froid est le mois de juillet (figure V.9). Tout les mois de la série «médiane de 1995 à 2002» sont situés au-dessus de la médiane 1948-2002. Ce qui nous permet un faire un léger lien avec le réchauffement climatique. Les Réanalyses ne rendent pas compte des températures élevées du mois de novembre dans cette même série (voir figure V. 7). Pour la série 2001/2002, le mois de novembre est toujours très chaud mais aussi les mois de mai et juin qui atteignent le décile supérieur. Mais un point très vraiment intéressant, c'est la température du mois de juillet 2002 qui est la seule valeur située en dessous de la médiane des températures. Il ne sera pas réalisé d'ajustement à une loi statistique car d'une part la série est tirée d'un modèle et d'autre part celle ci n'est pas homogène et comporte 23 des ruptures (il est observé une augmentation de la moyenne des températures annuelles depuis 1970. Le modèle des Réanalyses rend bien compte des variations de températures globales de la région. La chute des températures au mois de juillet 2002 est un phénomène de grande ampleur ressemblant à une advection polaire sur la sur la Bolivie car cette période est ressentie comme plus froide que la normale par tout les indicateurs. La chaleur du mois novembre 2001 est aussi généralisée à toute la région. 5 U-L 1 -----'-- -~~~~----'----'-, T"C Réanalyses570hpa _ .• - . T"C ~1-~, 4 J .~. ~~ 3 , G ..., 0 1 " '" Il L ~ a L '"t 1 Il t- -1 -+-+--1 -2 -;----+----+---+----+----+---+--+--+---+---+-t--+-+--;----+--+--+--+---+--+-+--+---+-t--+--+--+--+----1 Figure V.S Températures mensuelles de septembre 1995 à novembre 2002 sur le site de La Plataforma et provenant des résultats du modèle de Réanalyses au niveau de pression 570 hPa. La station Plataforma a essuyé une panne de janvier 1997 à septembre 1997. 24 2,25 -+' 1,25 t ~ 0,25 ...~ ! -0,75 + -li -1.75 -2,75 +---~-~--~-~----,--~--~-~~,.~--~-~-~--~-------1 Noy. Die Min Quartile sup. Jany Fivr & -6c Mol'"S AYr Mediane Decile inf, Mai Juin Juil • -i- Max of< AC>llt Deci le sup. Sept Oct Nov Dole 8 2001/2002 •. - ••• Médiane 95/02 Figure V.9 Dénombrement depuis 1948 des valeurs mensuelles de températures du modèle de Réanalyses NCEP/NCAR.En trait noir épais, le modèle en 200112002, en pointillé rouge la médiane des valeurs de 1995 à 2002. V.3 Synthèse Dans son ensemble, l'année 2001/2002 fut légèrement déficitaire en précipitations notamment en saison humide. Elle est aussi significativement plus chaude que la moyenne de la période 1948-2002. Ce constat peut donc influencer, en altitude, l'élévation de la limite pluie-neige et la quantité de neige éventuellement stockée. Deux cas intéressants se dégagent. Les mois de novembre et janvier sont les plus déficitaires en précipitations, sont aussi les plus chauds par rapport à la normale en température. Ce problème est surtout à prendre en considération au mois de janvier qui correspond normalement à l'optimum pluviométrique. C'est cette période avec 70 mm de précipitations en moins par rapport à la médiane qui provoque le déficit pluviométrique annuel. L'autre cas, correspond au mois de juillet qui représente la seule période a avoir été, à la fois vraiment excédentaire en précipitations et a avoir connu des températures nettement inférieures à la moyenne. Juillet fut donc globalement froid et pluvieux (ou neigeux). Ces caractéristiques correspondent à une remontée d'air polaire majeure sur la Bolivie. Cette remontée est confirmée dans la presses qui relate des chutes de neige exceptionnelles au sud du Pérou. Voir site Web par exemple: htlp"/I\".....v..· .f heJ\'\·fl> illt/w/n ,Il )"-1? pen 5 n~r/o/-+elJnlgd '53 8-+el cl.25()(·010032a 25 VI Dynamique locale VI.1Conclitions météorologiques de la vallée du Rio Zongo La dynamique météorologique locale est principalement régulée dans la vallée par un cycle de 24 heures. En premier lieu, le cycle des températures est majoritairement journalier. En effet, l'amplitude thermique diurne est supérieure à l'amplitude thermique saisonnière. Cette variation thermique jour-nuit prépondérante va entraîner avec elle une variation journalière de la direction des vents dominants. Ceux ci ont pour origine le bas de la vallée durant la journée. C'est une conséquence du fort réchauffement matinal des masses d'air sur les contreforts boisés de la Cordillère (appelés les Yungas en Bolivie). Cet air, moins dense car plus chaud s'élève par advection le long des pentes et s'engouffre dans les vallées. Le tout est accompagné par les flux synoptiques d'est. C'est donc le résultat de la convection thermique locale qui crée un vent diurne en direction des sommets. Ce vent est appelé anabatique. Le soir, après la disparition de la source de chaleur (le soleil), l'air situé à proximité des glaciers, se refroidit à leur contact et devient plus froid que l'atmosphère environnante. Ce refroidissement est plus rapide que sur les topographies plus basses car elles ne sont pas englacées. L'air devient plus dense et glisse par gravité le long des pentes. On dénomme ce type de vent, généralement nocturne, les vents catabatiques. Les précipitations possèdent aussi un cycle principalement journalier. En effet, quand les masses d'air remontent les pentes de la Cordillère dans la matinée, celles ci sont chargées d'humidité des Yungas. La prise d'altitude correspond à une perte de température qui provoque le phénomène de condensation par diminution de la pression de vapeur saturante de l'eau dans l'air. Cette condensation provoque donc des précipitations de type orographiques qui se produisent de plus en plus haut en altitude au cours de la journée tout en diminuant d'intensité. Avec la tombée de la nuit, les nuages disparaissent, laissant place à un ciel clair. Ce ciel clair, signe de forts refroidissements nocturnes augmente l'amplitude thermique journalière (LEBLANC, 2001; WAGNON 1999). Finalement, Il existe un maximum de précipitations en fm de matinée pour le bas de la vallée et en début d'après-midi au niveau de notre zone d'étude (SICART et al., 2003). Lorsqu'il neige, le type de grain observé est généralement du grésil mou appelé Il granizo » dans les Andes. Ce sont de petits flocons assez denses à la limite de la grêle. Ceux-ci, aussitôt tombés, disparaissent rapidement dès la dispersion des nuages à cause de l'intense rayonnement solaire. S'il se produit des précipitations solides la nuit, la neige disparaît dès le lever du soleil. Les précipitations nocturnes représentent 1/3 des précipitations (CABALLERO, 2001)(voir partie suivante). Remarque importante : Le cycle de lever et de coucher du soleil varie très peu au cours des saisons à ces latitudes. Il apparaît vers 6-7 heures pour disparaître vers 17-18 heures. 26 VIl.l Moyennes annuelles et valeurs extrêmes des différents paramètres météorologiques tableau VI.I présente les différents paramètres météorologiques (température, humidité et force du vent) en valeurs moyennes et extrêmes au pas de temps journalier sur toute l'année et sur les saisons humides et sèches. On rappelle que ce sont les mêmes appareils sur les deux sites qui mesurent la température, l'humidité relative, direction et force du vent Le Tableau VI.1 Valeurs moyennes et extrêmes annuelles et saisonnières de 3 paramètres météorologiques sur les sites de Charquini et du glacier du Zongo. NovembreOl-Octobre02 c Min. Charquini Zongo HR (%) Moy. 1 75.54 1 Max. Décembre 01-Mars 02 Min. 1 Moy. 1 Max. 97,74 97,74 41,24 1,64 5,76 -0,49 85,16 2,12 0,29 1,30 4,41 0,29 l,lI TOC 24,96 -4,84 72,40 -0,53 41,40 -1,89 79,19 0,20 u (m.s-l) 0,57 2,17 96,29 2,80 6,89 0.57 1,66 TOC 19,95 -2,54 u (m.s-l) HR(%) 6,82 1,86 96,29 2,80 3,40 Mai 02 -aofit 02 Min. 1 Moy. 1 Max. 31,45 -2,51 63,55 0,63 88,36 5,23 0,57 1,20 3,40 24,96 -4,74 58,32 -l,59 94,55 1,97 1,35 2.19 6,89 La moyenne de l'humidité est très élevée en saison des pluies. De plus, elle possède une très grande saisonnalité sur les deux sites. L'évolution saisonnière des vents est aussi marquée. Ils sont plus intenses en saison sèche. Cependant leur moyenne annuelle reste faible. Le maximum journalier est 3,4 mis sur Charquini et 6,9 mis sur le glacier. Le vent est presque deux fois supérieure sur le site Zongo. En terme de température, ces résultats permettent de calculer la valeur précise de l'amplitude thermique annuelle (ôTa). On obtient 8, 11°C pour le site Charquini et 7,51 oC pour le site Zongo. Pour l'amplitude thermique journalière (ôTd), on trouve sur le site Charquini 7,41 oC et 9,05°C sur le glacier. ~Ta est une valeur assez globale. Ainsi on trouve des résultats relativement proches pour les deux sites. Pour l'autre indice, il y a une différence assez significative car les extrêmes journaliers peuvent être des phénomènes plus locaux. Cependant les chiffres sont très proches, ce qui prouve bien l'appartenance à la délimitation thermique de la zone intertropicale. Cette limite étant assez évolutive, l'amplitude thermique annuelle peut être légèrement supérieure à l'amplitude journalière comme c'est le cas pour le site Charquini (HASTENRATH, 1991). Pour le glacier, cette appartenance est très claire. 27 VI 1.2 Dynamique des températures de l'air et des paramètres associés VI.1.2.a) Dynamique saisonnière globale 4,0,-----------------------------, 3,0 2,0 E ~ 1,0 ~ 'i" •.. '...... 0,0 1- ....... .... .... •..... " .- -1,0 I---+--Clw"'~ -2,0 •• - ~ .-.•...""".. 1 .' •. .. .. " ' - - , -3,0 _ _- ~ - ~ - ~ - ~ - ~ - ~ - _ - - ' -I----~-~-~-~-~- oct-01 nov·01 déc.o1 j..,..o2 févr.o2 ",..-..02 _.02 ma-02 jurH)2 jul-02 oolÏ·02 sepl.o2 od-02 (l)v-02 Figure VI.2 Moyennes mensuelles des valeurs journalières de novembre 2001 à octobre 2002 des températures sur les sites de Charquini et de Zongo 5150. 4,0 3,0 Û e... 2,0 III I!! :::s ~ 'GI C. 1,0 o 0,0 \ E QI 1- ~ - 00 o -1,0 è P o 1 \ " p '\ o 00 ---e.- Charquini -2,0 -3,0 ZONGO P o \ • -0- - o 1 o 1 o 0 \ ,1 ..... ~ ..... ..... ...... ..... Figure VI.3 Moyennes décadaires des températures journalières du 01/11/2001 au 31/12/2002 sur les sites de Charquini et Zongo-5150 La température sur le site Charquini est tout au long de l'année en moyenne mensuelle supérieure de deux degrés et demi par rapport au site Zongo (figure VI.2). Cette différence vient principalement des 350 mètres de dénivelée qu'il y a entre Charquini et Zongo. Les deux sites fonctionnent de la même façon en terme de variation de température tant en valeurs mensuelles qu'en décadaires (figure VI.3). Les pics de chaleur, notamment début novembre et fin mai, sont situés au même endroit. Le haut de la vallée est apparemment influencé des deux cotés de la vallée par les mêmes masses d'air qu'elles soient plus ou moins froides. 28 VI.1.2.b} Dynamique saisonnière des gradients altidunaux de température Le gradient de températures varie selon les effets attendus (Figure VI.4). Figure VI.4 Gradient moyen mensuel de température pour 100 m entre le site Charquini et Zongo (en trait plein) et humidité moyenne des deux sites au même pas de temps (en pointillé). La saisonnalité de ce gradient est fortement associée à la saisonnalité de l'humidité relative qui est due au climat global de la région. Ces deux variables possèdent en effet une dépendance physique. Le gradient moyen pour la saison humide (moyenne de décembre à mars) est de 0,5rC pour 100m et celui de la saison sèche (moyenne de mai à août) est de 0,80 oC / 100 m. Ceci est conforme aux résultats données par la littérature(LLIBOUTRY, 1999). Les rares données enregistrées à la station Llaulini située à 3417 mètres d'altitude beaucoup plus bas dans la vallée, vont permettre d'approfondir le fonctionnement météorologique de cette vallée. La figure VI.S représente les gradients de température journaliers pour 100 mètres de dénivelée, calculés entre Llaullini et le site Charquini sur une période allant du 23 mars au 24 mai. Les valeurs d 'humidité relative journalière du site de Llaullini et du site Charquini ont été placées en parallèle. Au niveau du site Llaullini situé 1400 m plus bas, les valeurs d'humidité relative sont nettement plus élevées que sur Charquini. Le bas de la vallée est complètement saturé en vapeur d'eau en permanence du 13 mars au 10 avril 2002. Ce lieu reçoit en effet toutes les masses d'air humides qui n'entament pas forcement leur ascension vers les sommets. D'autre part, on constate que le gradient de température entre Llaullini et Charquini a tendance à diminuer en valeur absolue lorsque l'humidité baisse sur Charquini. Ce résultat est contraire aux lois de la thermodynamique physique (voir 11.1). Cette situation est très visible autour du 25 mars et du 8 avril et dure plusieurs jours pendant lesquels on n'observe aucune précipitation sur Charquini. Ce schéma peut être celui d'une inversion thermique, phénomène fréquent dans les vallées de montagne (BARRY, 1992): la température croît jusqu'à une certaine altitude au-dessus de Llaullini puis décroît avec un gradient normal jusqu'au site Charquini. Cette situation thermique crée une couche d'inversion qui se comporte comme une couche de blocage pour la convection et par consêquent l'air est beaucoup plus sec en haute altitude (WAGNON.P et LEJEUNE.Y, communications 29 personnelles). Cette situation fausserait le gradient de température entre les sites et rendrait compte de la faiblesse de l'humidité relative sur Charquini. Ces inversions thermiques semblent se reproduire, durant la période analysée, assez souvent dans la vallée, mais nous ne disposons pas de données suffisantes pour les généraliser à l'année entière. 100 90 -0,1 80 -0,2 70 -0,3 ~ ' . BO E o o ~ «II > i ;;. -04 u ~ 50 ' ~ '411 'C -0,5 . ~ .. " 'C 1 40 .. : 'Ë ::::1 :I: 30 -0,6 20 -0,7 Grdlent tt1ermlque uaullnVcharqulnl - 10 HR Charqunl -HRllaulini -0,8 1313f02 18/3102 2313102 2Bi3102 0 214102 7/4102 1214102 17/4102 2214/02 27/4102 215102 7/5102 1215/02 17/5102 2215102 Figure VI.5 Gradients de températures moyens journaliers pour 100 mètres de dénivelé du 12/03/02 au 24/05/02 entre le site de L1aullini (3417 m) et le site de Charquini (4800 mètres). En trait épais l'humidité relative relevée sur les 2 sites. VI.1.2.c) Dynamique saisonnière de l'amplitude thermique journalière L'amplitude thermique journalière est plus intense au cours des mois les plus secs (mai, juin et août). De plus, sur le glacier, elle est systématiquement plus étendue. Les amplitudes thermiques sont généralement intimement liées à la présence ou non de couverture nuageuse. Si celle-ci est plus faible comme en saison sèche, rien ne peut éviter la déperdition de chaleur par rayonnement au cours de la nuit. Cela provoque une diminution des minimums sur les sites (Figure VI.6) et ainsi, l'amplitude thermique augmente en saison sèche. L'amplitude thermique est plus forte sur le glacier, car les minimaux sont très bas. En effet, la différence entre les maximums des sites est inférieure à celle entre les minimums, et cette différence augmente avec la saison sèche (Figure VI.7). C'est donc les valeurs très basses des minimums qui font augmenter l'amplitude thermique sur le glacier Zongo. Ce refroidissement plus important peut, pour partie, avoir pour origine les vents catabatiques froids toujours présents sur le glacier et qui se renforcent en saison sèche (Voir partie VI. 1.4). 30 11.0 ".Q -- 10.0 E .; 9- 9.0 : ~ - - - _. -- ---0 S- '" ... : !; -2. '. B.O :' ~ -S B J- 7.0 6.0 5.0 nO'o'-01 déc-01 je.nY-02 fé'llT-02 mar!]:-02 moi-02 ~= juin-02 jull-02 3001-02 98pt-02 oc1-D2 Figure VI.6 Moyennes mensuelles de novembre 01 à octobre 02 des amplitudes thermiques journalières sur le site de Charquini (trait épais) et du Zongo (trait pointillé). 100 Bo 60 40 G ~ ., " 20 i DO ~ ·20 E -40 ·60 - _ M a x Charquini Max Zongo Min Zongo -80 ·100 26110 - Min Cherquini 15111 5112 ' 25112 1411 312 2312 1513 414 241' "/5 :M; 2:M; 13fl 218 2218 11>9 1110 21/10 Figure VI.7 Moyennes mobiles sur 10 jours du 01111101 au 31110/02 des extrêmes (maximums et minimums) des températures journalières relevées sur le site Charquini (trait épais) et le site Zongo (trait fin). VI. 1.3 Humidité de l'air au pas de temps mensuel et décadaire L'humidité des masses d'air est la variable la plus marquée saisonnièrement, elle est majoritairement dépendante de l'arrivée des masses d'air humide d'Amazonie. Ces arrivées sont elles-mêmes régulées par les mouvements de la ZICT. Le paramètre utilisé pour rendre compte de l'humidité est dénommé humidité relative (ou état hygrométrique). Il est généralement exprimé en %. C'est le rapport de la pression de vapeur d'eau de l'air sur sa pression de vapeur saturante. La valeur de la pression de vapeur saturante de l'air augmente avec la température. En effet, l'air peut contenir plus d'eau quand il est chaud. 31 95,[1 ~I ro,[l ~-V _-x- 85,[1 "m,[l ~ t! 75,[1 _ 7~~~~e.... • - ~ 7[],[I 'Z ~ 65,[1 6[],[I 55,[1 SD,[I - -x.- - :><: - .- -~ - - 1----.,....- It.__ ...... f- h_ _._._- -~.\ ...... .. ,\ , i 1 tw •• ·• 1·- t- • olH]1 de 0{) 1 linu~ 1! uF-02 mall- 3.1 FD2 , - t~ XIX . maHJ2 I~ III œ -r 1 - - ~l~" - - ~_ .1.-"-- .b:,.. -rf-~ .L=-"-:--~~:_ . . . lL 1 ",- ._-- - - - 1 1~ 1Hl2 a::lTHl2 'epH12 ocKI2 0C'Hl2 .aJ-l12 [l2 Figure VI.8 Moyennes mensuelles de novembre 2001 à octobre 2002 de l'humidité relative sur les sites de Charquini et du Zongo. L'humidité relative mensuelle possède une énorme saisonnalité variant du simple au double entre les mois les plus secs (mai et juin) et les plus humides (janvier, février et mars) (Figure VI.S). L'humidité relative du site Charquini est constamment supérieure à celle mesurée sur le glacier. La température étant inférieure sur le glacier (celui-ci étant 350 mètres plus haut), si la pression de vapeur d'eau était la même sur les deux sites, le glacier devrait être beaucoup plus saturé en vapeur d'eau. L'humidité absolue de l'air au niveau du glacier est de la sorte beaucoup plus faible que sur le site de Charquini. Pour avoir des résultats consistants, il convient de calculer la teneur en eau absolue de l'air et ainsi de s'affranchir du paramètre «température)t dont dépend l'humidité relative. Nous allons donc calculer la pression de vapeur d'eau mensuelle de chaque site. Cette pression se chiffre à partir de la température et de l'humidité relative selon les équations psychométriques: (QUENEY, 1974) Pression de vapeur saturante: esat = 6.1078 EXP «17.08085 T sec) / (234.175 + T sec Pression de vapeur: e = esat* Hr/100 (Hr désigne l'humidité relative). » L'humidité absolue des masses d'air situées à 180 cm au-dessus du glacier Zongo est en moyenne bien plus faible que celle sur le site Charquini (figure VI.9). Ce résultat provient principalement du gradient physique d'humidité dans l'atmosphère. La pression de l'air réduisant avec la prise d'altitude (car le poids de l'air diminue), la pression partielle d'oxygène est réduite dans des proportions iden tiques(FRAN COU , 1993). La source permanente d'humidité qu'est la glace n'a donc aucun effet pour renverser ce gradient. La figure VI.IO illustre les valeurs d'humidité relative en décadaire pour considérer l'évolution plus fine du taux de saturation de l'air au cours de l'année. 32 1,Jl 1 1 /~ ~ -= '0 .E e: D.. ~~ ~ l. -- - co _G - - . 1- - 0- - - c.aQ~I.1 , ZKnQO / 1 . \" 1 1 "3,5 ...... "..... "3,Jl d@!cIl 1 la'l}112 li!! ur112 m alll:- au r-02 m al-02 D2 - 0- - - .rr-- '" .r _ <;) 1 Go- / 1 V J .--; -, .oo-fl 1 ! 1 1 1 ~ .... , (. ~,Jl ~- 1 ! 1'\ \. o~ ~-ï ~,5 1 1 1 ."":" - 'c 1_ Il -fl2 1~ 1Hl2 <DTtD2 .p 1 1 ;l!:ept- ocHl2 • 0IJ-02 112 Figure VI.9 Moyennes mensuelles de novembre 2001 à octobre 2002 de la pression de vapeur d'eau calculée sur les sites de Charquini et du Glacier Zongo 100 1 ,, 1 1 95 1 - 9J 85 q !\ 80 g . 75 ~ 70 \ b-d > ~ ~ '0 ~ ~ 1 1 \ 1 1-1 1 \ j v'\ d ~ \ 65 \ \ 80 _ _ HR Charquini - - 0 - HR lonao 50 !_- 45 40 N N 0 0 1:2 '2 ::: !2 !2 .... '2 N N .... ii5 m 0 ;;r N ~ ~ ~ N ~ ~ r:: N ~ N N .... Cl .... ~ r:: e::; 0 N N N N N N N N '2 1:2 '2 '2 !2 Cl Cl .... ~ ~ ~ '<;t ID ~ '<;t t- e::; CD N <D C') ~ - N ~ Cf) ~ N N N N N Cl '2 '2 '2 co !2 le t::: t::: tID CD ~ N -- N N N N N ~ al ;;:; '2 Cl !2 ID N Cl Cl .... ~ N N 1:2 !2 Cl ~ N Cl ::: .... ;;r a3 N C') N '2 N N ~ Figure VI.10 Moyennes en décadaires du 111112001 au 31110/2002 de l'humidité relative de l'air sur les sites de Charquini et du Zongo. La diminution du pas de temps permet d'apercevoir plusieurs phases de fortes valeurs d 'humidité relative dans la haute vallée du rio Zongo. Des pics de plus de 90% sur 10 jours, donc très proches de la saturation, sont observés. Ce qui confirme les arrivées précipitantes par périodes de plusieurs jours en saison humide. En saison sèche, on constate deux arrivées majeures d'humidité, dont une en juillet d'une durée de plus de 10 33 jours. La transition (chute brutale de l'humidité) entre les deux saisons très marquée entre fin avril et début mai. L'humidité relative varie de la même façon sur les deux sites. Ils reçoivent mêmes cycles d'arrivée d'air plus ou moins saturé en vapeur d'eau. gradient négatif d'humiditê de Charquini vers Zongo se généralise sur plus courtes périodes. est les Le de VI 1.4 Analyse des vents en surface (vitesse et direction) VI.1A. a) Analyse globale L'analyse des vents en surface va permettre d'avoir connaissance des conditions atmosphériques très locales. Pour le traitement de cette variable, on comparera le site Charquini aux valeurs relevées sur le glacier Zongo mais aussi à celles relevées à la Plataforma. Ces valeurs peuvent se révéler intéressantes vu la situation de cette station. En effet, celle-ci est située à proximité du col de la vallée et du glacier du Zongo. Les vents peuvent donc être influencés par ce voisinage. Le vent est représenté par deux paramètres: sa direction en degrés par rapport au Nord, et sa force en rn/s. Malheureusement, le site de la Plataforma ne présentant pas d'anémomètre, l'origine des vents relevés sur ce site restera indéterminée. Une première analyse (figure VI.11) expose l'aspect très saisonnier de ces vents, ceux-ci se renforçant considérablement en saison sèche. De plus, il existe une très forte disparité entre le site Charquini et le site Zongo, les vents sur le glacier étant deux fois plus importants. Les vents, sur la Plataforma, sont supérieurs à ceux relevés sur Charquini. Ceci peut être dû, soit à la proximité du col, soit aux vents catabatiques provenant du glacier. Les plus fortes valeurs sur le site Zongo proviennent certainement des vents descendants. 3.5,-------------------------------, o .... {j' ···_·_C).·····__ ·zongo • Chaq...r.l -X-Pllll:alonn. cr .. -.. , o "0 . ....-0 1.5 Figure VI.ll Moyennes mensuelles de novembre 01 à octobre 02 de la vitesse du vent sur les stations Cbarquini, Zongo-5150 et sur la station Plataforma. En règle générale les vitesses des vents ne sont pas très élevées pour de la haute montagne. Elles sont de forces minimales en période de saison de précipitations. Le type de précipitations de novembre à mars n'est pas donc 34 pas de type tempétueux. Ce qui est confirmé par les intensités horaires très faibles de celles-ci au maximum 20 mm par heures le 14 avril. En saison des pluies, en moyenne sur le site Charquini, plus de 30 % des vents sont d'origine nord-ouest ce qui correspond à un vent provenant de la vallée et 25 % sont sud/ sud-est ce qui correspond aux vents de montagne descendants (Figure V1.12). En saison sèche, la tendance des vents de vallée diminue au profit des vents descendants qui passent à 40 %. Pour la situation du glacier Zongo, on retrouve très bien cette dynamique avec plus 13 de vents est sud-est qui correspondent aux vents montants de la vallée et 1;4 de vents de montagnes. En saison sèche, les vents de montagne passent aussi 40 %. Il existe donc la même dynamique saisonnière sur les deux sites avec plus de vents de montagne en saison sèche qui sont certainement la conséquence de la plus faible nébulosité pendant cette saison. llJl " 15,0 N Wf-+-+-f- 5 Figure VI.12 Fréquences moyennes des directions des vents à gauche en saison humide Oci, de décembre à mars) et à droite en saison sèche (de ma; à août) (En haut le site Charquini, en bas le site Zongo).Le flèches centrales indiquent la direction du bas de la vallée relative à la position de chaque station. 35 VI.l.4. bJ Dynamique Journalière En parallèle à la légère dynamique saisonnière, c'est le cycle nycthéméral qui varie le plus. La figure VI.13 présente l'évolution moyenne d'~ horaire sur les sites de Zongo et Charquini, de la fréquence de la direction des vents pour tous les jours du mois de mars, considérés comme représentatifs de la saison humide. La figure VI. 14 présente la même série, mais en terme de vitesse de ces vents. Il faut premièrement noter que les deux sites ne sont pas orientés de même façon vers la vallée (Charquini regarde le nord-ouest de la vallée et zongo l'est sud-est). Sur chaque secteur, les vents de vallée apparaissent vers 8h30 et il n'y a plus que ce type de vent jusqu'environ 21 h sur le site Charquini heure instant où les vents descendants arrivent. Sur le glacier, les vents de montagnes démarrent plus tôt vers 17 heures. Au cours des nuits, les vents de montagnes restent partout majoritaires. Ces vents sont donc des vents catabatiques. Cependant, on constate généralement la présence de vents nocturnes de vallée sur chaque site. Ces vents peuvent résulter des nuits de mauvais temps général et véhiculer des précipitations nocturnes (voir partie VI.2). Les vents de vallées diurnes sont exactement de la même force sur les deux sites ce qui prouve leur origine commune (figure VI. 14). Les vents nocturnes sur le site Charquini sont de très faible d'intensité (environ 0,8 ml s) et sont tout à fait négligeables par rapport aux vents montants de la vallée le jour. Ce qui veut dire que les vents catabatiques du petit glacier du Cerro Charquini n'ont que très peu d'influence sur la météorologie locale du site. Par contre les vents catabatiques du glacier Zongo sont quant à eux à peu près de la même intensité que les vents de vallée. Mais il y a une chute de la vitesse de ces vents le matin, entre 9h30 et 11h30, et l'après-midi, entre 15h30 et 17h30 au moment où leur direction s'inverse. Le cycle journalier des vents au mois d'août, (figure VI.IS et VI. 16) représentatif de la saison sèche, montrent sur les deux sites une totale domination des vents catabatiques la nuit. Le jour, les deux sites reçoivent un vent de vallée assez marqué car plus intense qu'au mois de mars (plus de 2 mis au lieu de 1.5). Les vents catabatiques provenant du Cerro Charquini sont dune intensité légèrement supérieure aux vents nocturnes du mois de mars. Mais ces vents sont à nouveau d'une intensité négligeable par rapport aux vents diurnes. Ainsi, ce petit glacier possède très peu d'influence sur les vents relevés sur le site. Par contre en cette saison, les vents catabatiques nocturnes du glacier sont beaucoup plus forts que les vents diurnes. 36 ~ :z ,.-L~,-.--...,---...,.-....,....---.-----r'---f:>....-..,-...o...,.----.,.-L--JT--.lf--""'"t"'&'-r'--T-"""'t-.....,...'-->-r"""'~"""""'~ o 1 2 3 ~ 5 6 7 B 9 10 11 12 13 1~ 15 16 17 1B 19 20 21 22 23 CIl c: al :> CIl -8 CIl .~ 10 o 1 2 3 4 5 6 7 o 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 heure locale Figure VI.13 Fréquences (%) des directions originelles des vents selon l'heure de la journée pour le mois de mars 2002. Le panneau supérieur représente la station Charquini et celui du bas le site Zongo. 3.5 - - - . - - - - - - , - - - , - - " - r-• -,~- 1 2.5 ." i .1 -il 1.5 0.5 I-Cho.rqu'n; - - - - ZONGO 1 1 o +--+--+--+--4__-+--+-______+_-+-~-.;..__+_-4________+_-4__-l__I~-~_I_-1____' 0:00 1:12 2:24 3:36 4:48 6:00 7:12 8:24 P:36 10:48 12:00 13:12 14:24 15:36 16:48 18:00 19:12 20:24 21:36 22:48 Figure V1.14 Evolution journalière de la vitesse moyenne des vents au cours du mois de mars 2002 (en pointillés le site Zongo et en trait épais le site Charquini). 37 o 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 ~_...... _"--:'Ilo=' -- .~. o w w 10 Z o Z o 1 2 3 4 5 6 7 B 9 10 11 12 13 14 15 16 17 1B 19 20 21 22 23 Heure locale Figure V1.15 Fréquences (%) des directions originelles des vents selon l'heure de la journée pour le mois de d'août 2002. Le panneau supérieur représente la station Charquini et celui du bas le site Zongo. . .. _..... _. O." Char-qulni - - - - ZClf'.JGO o +--____+_----l-~____I_-.:----____+_-----!-_+I-_l__-+__I__+_______+-__l_____I_-+____+__-__l___+_----' 0:00 1:12 2:24 3:36 4:48 6:00 7:J2 8:24 9:96 10:48 12:00 13:12 14:24 15:96 16:48 18:00 10:12 20:24 21:36 22:48 Figure V1.16 Evolution journalière de la vitesse moyenne des vents au cours du mois de d'août 2002 (en pointillés le site Zongo et en trait épais le site Charquini). 38 VI.2 Dynàmique des précipitations Dans la vallée du Zongo, les précipitations sont principalement régulées par une dynamique journalière résultant de la convection thermique après réchauffement matinal des zones humides pré-amazoniennes et par une dynamique saisonnière provenant des déplacements de la ZICT. Le site Charquini, à l'origine, a été installé pour étudier la dynamique de la couverture neigeuse. Pour commencer cette étude, il est nécessaire d'avoir connaissance de la répartition entre les phases solides et liquides sur le site. L'avantage principal du pluviographe Géonor, outre le fait qu'il va nous permettre de voir évoluer heure par heure les précipitations, permet aussi d'avoir connaissance de leur phase par des méthodes plus ou moins complexes. (LEBLANC, 2001) avait recherché une température seuil pour tenter de discriminer les phases de précipitations sur le site de la Plataforma mais il avait conclu que seul ce paramètre ne suffisait pas. Les résultats avaient été très décevants. Il a fallu donc mettre au point d'autres méthodes d'analyses. Une première, très simple, est basée sur le fait que le pluviographe par pesée soit complété par un pluviographe à augets basculeurs. Cette méthode est appelée «méthode directe» (L'HOTE et al., 2003). En installant côte à côte les deux enregistreurs, on peut remarquer un décalage de temps d'enregistrement lors des précipitations neigeuses car dans l'entonnoir du pluviographe à augets, il est nécessaire d'attendre la fonte de la neige pour que celle ci soit comptabilisée. Ce décalage est associé à une température seuil pour l'occurrence de la neige de 0,3°C et à un intervalle [0,3 ; 2°C] où l'on peut considérer les deux phases. Une série de trois photos quotidiennes, prises automatiquement sur le site, aide à la décision de la séparation pluie-neige. Les résultats sont jugés assez satisfaisants. Mais le centre d'étude de la neige de Météo France, a lui, mis au point une méthode dite «experte» (LEJEUNE et al., 2003) prenant en compte les cas difficiles: quand la température de l'air est comprisse entre O°C et 2°C. Cette méthode utilise d'autres paramètres comme la température au sol, le flux géothermique, le rayonnement terrestre et la variation de l'albédo (voir partie VI pour la définition de ce paramètre de rayonnement). Les précipitations sur le site Charquini ont été discriminées par méthode experte du 1 novembre au 24 avril et, faute de mieux, par la méthode directe pour la période restante. VL2.1 Répartition des précipitations et de leur phase VI•.2.1. a} Répartition annuelle De novembre 2001 à octobre 2002, sur le site Charquini, il est tombé 1175 mm de précipitations. 75 % ont eu lieu de novembre à avril dont 59 % de décembre à mars (partie N figure N.1). Au cours de l'année, il est tombé plus de neige que de pluie (figure VI.17). 35 % des précipitations seulement étaient apparemment de la pluie. Il existe une légère saisonnalité dans la répartition de leurs phases. De novembre à mars 40 % du total était de la pluie. De mai à août, il est seulement tombé 28 % de phase liquide. Ce dernier chiffre provient des températures un peu 39 plus fraîches en cette saison. La part des précipitations neigeuses sur le site est très élevée mais il y a quand méme de la pluie. On est donc au-dessous de la limite permanente pluie-neige annuelle située vers 51 00-5200m sur sol nu (FRANCOU, 1993). 25lJ , - - - - - - - - - - --- ----~oneige .pluie 200 50 o nov-01 dlc-01 ene-02 feb-0'2 mar-02 abr-02 may-02 jun-02 jul-02 8go-02 ser>02 ocl-02 Figure VI.17 Répartition mensuelle de novembre 2001 à octobre 2002 des précipitations et de leurs phases sur le site Charquini. VI.2.1.b) Répartition horaire des précipitations et de leurs phases Au cours de l'année, un maximum de précipitations est observé entre 12 h et 15 h avec plus de 35 % des précipitations qui tombent dans ce créneau. Ceci est conforme aux chiffres de la littérature où l'on annonce un maximum de précipitations en début d'après midi (SICART et al., 2003)(figure VI.18). La période de 12h à 13h00 et de 16h à 18 h comporte, elle, 18 % des précipitations. Ces précipitations appartiennent pour grande partie à la convection thermique journalière. Le reste des précipitations (un peu prés de 50% du total) se repartit à peu près également au cours de la journée. 35 % du total survient la nuit. Ces précipitations concernent donc un autre schéma moins local. Elles appartiennent sans doute aux longues périodes de mauvais temps permanent sur la Cordillère. Si ces longues dépressions apportent aussi des précipitations dans la période 12h-18h, cela ne fait plus qu'un tiers des précipitations qui répondent au schéma de convection locale thermique et orographique. Ce schéma ne serait plus majoritaire pour provoquer des précipitations dans la vallée. Quant à la répartition des différentes phases, en milieu de journée, près des % des précipitations sont de la pluie. Ce chiffre passe à la moitié en première partie de nuit. Par contre après minuit et jusqu'à 9heure du matin, on observe plus de 90% des précipitations neigeuses (c'est la période la plus froide de la nuit). 40 12 [J noige .mnuelle 1 • pluie annuelle la l- I l! ~" 1 0- ~ B - 1- ... ...., 1 1 Il ::' 6 1 'l: ~ <>. 2 a l- - I- r- .. . . a 2 3 - - I- Il 5 6 7 8 1 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 - 1-- 11 20 21 1-" r-- i 1 22 23 Figure VI.18 Evolution de la répartition des quantités relatives de précipitations et de leurs phases au cours de la journée sur toute l'année de novembre 2001 à octobre 2002. VI.2.1.c) Répartition saisonnière des précipitations selon l'heure de la journée et les phases. La saison humide (décembre à mars) fait apparaître quasiment le méme schéma, en terme de répartition horaire, des totaux de précipitations et de leurs phases. C'est logique puisque la saison influence 60 % des précipitations annuelles (figure VI19). C'est en saison sèche que la répartition est la plus inégale avec un véritable pic de précipitations de 14 heures à 15 heures contenant presque 25 % du total. 90% de ce pic est sous forme de pluie (figure VI.20). Il y a présence de deux pics secondaires de 10% du total chacun de 13 h à 14 h et de 15 h à 16 heures dont plus des 3/4 sont de la pluie. Le reste des précipitations est réparti presque aléatoirement avec uniquement de la neige de 2h à 9h et 96% de neige de 20 heures à 9 heures. Cette forte proportion de neige dépend des températures très froides régnant la nuit en saison sèche (faible nébulosité). C'est donc en saison sèche que les précipitations sont majoritairement représentées par le schéma local de convection thermique sur les Yungas avec un pic très significatif vers 14 heures. En effet, le sol amazonien plus humide que l'atmosphère ambiante connaît une nébulosité croissante au cours de la journée, ce qui provoque des «granizadas)) isolées l'après-midi (FRANCOU, 1993). 41 -- 12.0 ----1[] neige saison humide 1 10.0 . j • pluie saison humide - f-- 8,0 B ~ l ~ - 6.0 ~ ~ ~_ 4,0 Cl. f- 2.0 Il 0.0 o c- f- • 2 - - '- 3 5 l- i- i- • 1~ 6 6 9 10 f-- 11 12 13 14 15 16 17 16 1 11 19 2IJ 21 22 23 Figure VI.19 Evolution de la répartition des quantités relatives de précipitations et de leurs phases au cours de la journée sur la saison humide de décembre 2001 à mars 2002 25,0,-----------------------------------, 20.0 El neige saison seche - • pluie saison seche ~ Ï! -!t 15,0 -j-------------------------------------1 ~ 10,0 + - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1 t-_.f--:=:-----------------j .... ~ IL .-:. ~ ::> o IL 5,0 + - f - l ' - - - - - - - - - - - - - - - - - _ _ . I - - o 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 f-----i 15 16 17 18 19 20 21 22 23 Figure V1.20 Evolution de la répartition des quantités relatives de précipitations et de leurs phases au cours de la journée sur la saison sèche de mai 2002 à août 2002 VI. 2.2 Tenue de la neige au sol: comparaison sols nu et englacé Si 65 % des précipitations sont neigeuses sur le site Charquini, cela ne veut pas dire qu'il y a présence de couche de neige durable au sol. Cette information est essentielle pour l'étude de la couverture neigeuse et de sa dynamique. Un paramètre capital permet de savoir si cette neige tient au sol: l'albédo (voir définition partie VII). L'albédo varie suivant la composition de la surface au sol de minimum 0,2 pour un sol nu sans végétation comme c'est le cas sur Charquini à entre 0,55 et 0,9 suivant le type de neige et son degré de transformation (SICART 2001). C'est la variation journalière de l'albédo qui va nous permettre de savoir s'il y a formation de couche de neige 42 sur le site Charquini et sur le site Zongo. De plus, ne disposant pas de pluviographe pour réaliser la discrimination pluie-neige sur le glacier, la variation de l'albédo du glacier peut informer s'il y a précipitation neigeuse sur le glacier lorsque l'on enregistre de la pluie sur Charquini. En saison humide (ici du 20 janvier au 31 mars) (figure VI.21), dès que les précipitations neigeuses journalières sont majoritaires, l'albédo moyen journalier du site Charquini augmente. D'une valeur de 0.3, si la précipitation a été faible où si la neige n'a apparemment pas tenu, jusqu'à [0,5 ; 0,9], si la précipitation a été de plus forte intensité, de plus longue durée ou suivant le type de neige. Par contre, dès le lendemain d'une montée d'albédo, s'il ne reneige pas, celui-ci retombe à sa valeur initiale de 0,2. Ce qui signifie qu'il n'y a pas formation de stock de neige sur le site. La neige est donc très éphémère. Ce phénomène se retrouve tout au long de l'année avec une exception lors de la saison sèche (du 28 au 30 juillet) (figure VI.22), où cette neige a tenu presque 3 jours. Cet événement est certainement lié aux précipitations et au froid exceptionnel observé durant ces quelques jours. Cette fugacité de la couverture neigeuse sur sol nu provient majoritairement de l'intensité du rayonnement solaire qui chauffe considérément les sols. En effet, s'il y a chute de neige (matérialisée par une augmentation notable de l'albédo), dès que le jour se lève ou que la couverture nuageuse laisse passer à nouveau les rayons du soleil, l'albédo chute considérablement. La figure VI.23 illustre cet exemple avec une précipitation matinale neigeuse d'environ 4 cm (calculée avec une densité moyenne de 0,35). Moins d'une heure après l'apparition des rayons du soleil (matérialisés par l'augmentation considérable de l'intensité du rayonnent solaire), l'albédo était revenu à sa valeur initiale signalant la disparition totale de cette neige en très peu de temps. Pour le site du glacier Zongo en saison humide, lorsqu'il n'y a aucune précipitation enregistrée sur Charquini, l'albédo moyen journalier est de 0,6, ce qui correspond à de la neige transformée et non de la glace. Il y a donc un stock de neige sur le glacier au niveau de la station météorologique. Par contre dès qu'il y a précipitation de quelque type que ce soit sur Charquini, on observe sur le site Zongo une augmentation notable de l'albédo. Ce qui veut dire d'une part, que quand il y a précipitation sur le site Charquini, il y a aussi précipitation sur le glacier. Et d'autre part que sur cette partie du glacier, les précipitations sont systématiquement de type neigeux car on retrouve le même schéma tout au long de l'année (figure VI.21 li VI.22). Mais l'albédo présente une forte variabilité inter-journalière car la neige se transforme très rapidement. Le fort rayonnement solaire aux basses latitudes et à haute altitude est la cause de cette transformation rapide. 43 .- 30,0 - -- ; , " 25,0 -- .i ,, . " : 0, 0' ',' .. .'.'. ., ; .'., . . .: . , , , " 1..' " .' , , : 1 c,' 0,9 >c- ", A . , - 0 ' ' : , ~' , " r, --- .. / 0,7 .... c:=:::::J Neige Charquini _ Pluie Charquini 20,0 u: 0,6 , Albedo longo --Albedo Charquini • .. ...~ 0,8 - .' !. c: 0 15,0 ü ~ CL li 10,0 ~ 5,0 1 l 1 Il ~ :i ,.,J 1. / ,/ N \- \J v 0,3 f'v-/'J l W 0,2 0,1 1 1 1 Y li 1 YI. ~ . 1 Figure V1.21 Précipitations pluvieuses et neigeuses journalières relevées sur le site Charquini du 20 janvier 2002 au 31 mars 2003 et albédo moyen journalier de 9h à 17 h calculé pour le site de Charquini (en trait continu rouge) et pour le site du Zongo (en pointillés bleus). ,- , 30,0 0,9 -., " , , ., 25,0 20,0 0 il 0,6 0,50 Albedo Charquini '0 -4> 15,0 '" Q. Ü ... 0,7 Albedo Zongo ! c: .' .' Neige Charquini _Pluie CharqUlnl or . 0,8 ~ 10,0 5,0 .<:l j ----. ------- -. .~ o,ii 0,3 ------- 0,2 0,1 Figure VI.22 Précipitations pluvieuses et neigeuses journalières relevées sur le site Charquini du 22 juillet 2002 au 10 septembre 2003 et albédo moyen journalier de 9h à 17 h calculé sur le site de Charquini (en trait continu rouge) et du Zongo (en pointillés bleus). 44 1500 0,9 1350 • Albedo - - . - Rayonnemnt solaire Incident 1200 0,8 0,7 "E- 1050 ! .. ë :!1 .' 900 0,6 u .= f ai 750 0,5 600 0,4 450 0,3 "0 co ë .. E t: t: 0 ,., co Il< 0,2 300 .i 150 0 7:00 0,1 8:00 9:01 10:01 11:02 12:02 13:03 14:03 15:04 16:04 17:05 18:05 Figure VI.23 Evolution Y2 horaires de l'albédo et de la radiation solaire incidente pour une journée moyenne de saison humide où il a neigé dans la matinée. L'albédo nocturne est fixé à 1 car il n'y a aucun rayonnement solaire. 45 VII Notions de bilan radiatif: comparaison sols nu et englacé Un paramètre fondamental du forçage climatique qui entre dans l'évolution dun manteau nival ou dun glacier de haute montagne est la variation des flux radiatifs. L'énergie disponible au sol pour la fonte de la neige ou de la glace dépend en grande partie de la variation de ces flux. Ces flux forment les quantités d'énergie les plus importantes échangées avec la surface et la couche d'atmosphère proche nommée Il couche limite de surface Il. Les autres types de flux constituant les systèmes multiples d'échange d'énergie sont les flux conductifs ou flux turbulents (transfert de chaleur sensible et latente) et les flux convectifs (transfert de masses). Mais il ne sera pas abordé dans cette étude car la station Charquini ne possède pas l'appareillage approprié pour ce type d'étude. Les résultats présentés ci après font donc plus office de constatation sur les paramètres relatifs au bilan radiatif que de réelle analyse du bilan d'énergie. VlI.l Rappels physiques Une radiation est une onde électromagnétique dont le champ d'action est défmi par sa longueur d'onde. La surface terrestre et les différents composants de l'atmosphère reçoivent des radiations dites incidentes des sources extérieures et absorbent, réfléchissent ou réemettent ces radiations. Afin de réaliser un bilan, pour savoir si une surface stocke ou non de l'énergie radiative, on somme les différents types de radiation; Les radiations incidentes sont par convention comptées positives. Les radiations réfléchies et celles qui sont émises par la surface elle-même sont négatives. L'intensité dune radiation est mesurée en watt par mètres au carrées (W 1m2 ). La radiation courte longueurs d'ondes incidentes est la radiation émise principalement par les rayons directs du soleil dans la gamme [300 -1100] nm, cette radiation est également diffusée par l'atmosphère et réfléchie par les surfaces avoisinantes. Cette gamme comprend majoritairement les radiations appelées visible, ultraviolets et proche infrarouge. La surface réfléchie ou absorbe ce type de radiations en fonction de son état (neige, glace, végétation ou sol nu). Le deuxième type de radiation à prendre en compte dans un bilan radiatif, sont les radiations grandes longueurs d'ondes. C'est celles émises dans une gamme nommée l'infrarouge thermique par tous les éléments du système terrestre dont l'atmosphère. Les longueurs d'ondes correspondantes appartiennent à l'intervalle [4000-60000] nm. L'intensité des radiations grandes longueurs d'ondes est fonction de la température de l'objet émetteur (tout corps dont la température est supérieure à OaK ou -273°C rayonne) et la quantité d'énergie émise est fonction de la température et de l'émissivité de l'objet (potentiel à émettre) selon la loi de Stefan Boltzmann. Les gammes situées dans l'intervalle [1100-4000] nm sont ignorées car il n'a quasiment aucune énergie transmise à ces longueurs d'ondes; La radiation nette (Rn) toutes longueurs d'ondes sur une surface est constituée par le bilan des radiations courtes longueurs (SW: short waves) 46 d'ondes incidentes et réfléchies, et des radiations grandes longueurs (LW: long waves) d'ondes incidentes et réfléchies: (LLIBOUTRY, 1964) Rn=SW J+SWt+LWJ+LWt Avec swJ: radiation courtes longueurs d'ondes incidentes swt: radiation courtes longueurs d'ondes réfléchies par la surface LWJ: radiation grandes longueurs d'ondes incidentes LWt radiation grandes longueurs d'ondes émises par la surface. La part d'énergie radiative courtes longueurs d'ondes réfléchies par la surface est principalement fonction de sa réflectivité. Cette réflectivité dépend du type de sol rencontré et de sa couleur. La quantité relative d'énergie radiative courtes longueurs d'ondes réfléchies est indiquée par un paramètre appelé l'albédo (symboliser par le signe a). L'albédo est défini par le rapport entre la quantité de radiation SW réfléchie sur la quantité de radiation SWincidente. a=SW1ïSWJ La grandeur de ce paramètre part d un maximum de 0,9 pour de la neige fraîche (la neige poudreuse par exemple), cette valeur descend à 0,5 pour un névé (vieille neige transformée) puis à environ 0,4 pour de la glace et 0,15 pour un sol nu. La valeur de l'albédo permet donc de reconnaître le type de sol rencontré. L'albédo est doit être calculé uniquement lorsque les rayons du soleil sont présents en toutes saisons, ici de 9 heures à 17 heures. VII.2. Etude globale et saisonnière du bilan radiatif au niveau de la station Zongo et de la station Charquini Vll.2.1 Radiation solaire incidente A cette latitude (16°8°), la radiation solaire théorique en ciel clair présente une légère saisonnalité, celle ci étant d'intensité moindre en hiver austral. A cette époque, le soleil est dans sa position la plus éloignée par rapport à la terre (c'est l'aphélie) et la quantité d'atmosphère est plus épaisse à traverser (la vapeur d'eau, le gaz carbonique, l'ozone, et les aérosols absorbent une bonne partie du rayonnement solaire), la combinaison de ces deux éléments atténue légèrement la radiation solaire. Les valeurs de rayonnement incident courtes longueurs d'ondes relevées sur les sites de Charquini et Zongo sont en majorité supérieures au rayonnement théoriques ciel clair car ces rayonnements comprennent aussi les réflexions multiples sur les nombreuses surfaces englacées avoisinantes (figure V1I.I). De plus, ce flux théorique est calculé à plus basse altitude, la radiation solaire étant plus intense, lorsque l'on s'élève en altitude car il y a moins d'atmosphère à traverser. La saisonnalité du rayonnement solaire incident sur les deux sites est inversée par rapport à la théorie. Ces valeurs sont très atténuées en saison humide car le rayonnement solaire est intercepté par la présence quasi 47 permanente de couverture nuageuse (nébulosité) en cette période. Cette couverture nuageuse absorbant (car elle est constitué de vapeur d'eau) et réfléchissant une majeur partie des rayons du soleil, ceux n'atteignent pas la surface terrestre. La valeur minimale de l'année pour ce paramètre est située au mois de février qui est celui où l'on a relevé le plus de précipitations donc le plus nuageux. En recherchant les valeurs maximales de rayonnement solaire incident sur 10 jours, il est constaté une saisonnalité identique à la théorie avec une diminution nette de ces valeurs au mois de mai juin et juillet (figure VII.2). Ces valeurs maximales sont environ trois fois supérieures à la radiation théorique ciel clair à causes de réflexions multiples sur les pentes avoisinantes et sur les nuages (SrCART 2001). Un ajustement polynomial d'ordre 3 permet d'observer cette tendance sur les deux sites d'étude. 700,0 1 , 1 1 <l 600,0 1 , -o ..... .~ ~---- -~-Q ~ , , , , $>,. '. _J_.oQ ____ ......' J fi --, ~ K" \ /--.c::.... N ~ r---- r--. -- ----- ----+-- Charquini ---<>----Zongo L,....-- 1\0 l-) ~ --Réanalyses ciel clair 100,0 0,0 Figure VII.1, valeurs mensuelles de la radiation solaire incidente de novembre 2001 à octobre 2002 sur les sites de Zongo et de Charquini. En trait continu, la radiation théorique ciel clair du modèle de Réanalyses NCEP/NCAR. 1600 -r----------------------------, 1500 +-- ---1 • i • 1300 ~ ! . , x Charqtali ZlJ1go - Pl1yTmiaI (Zmgo) - Pl1yTmiaI (Char~) ':--'=======__ -,,--~~..===--->'-----=~---__ • 1200 i 1100 f 1003 i • • x • • • +------"- _ _ _ _ _ _ _ _• -JL.-.;~ • ...2.....-h.ll • x 900 ~------------------------- 1 8OO+--r-----.------,r----,-----.-----r~.-_._____._-r-.______._____._______._-._____.___r_---,--1 ~~~,~~~:<S'##,#.f~///.I:~~~:/###~//~~~~# Figure V11.2, Valeurs maximales sur 10 jours de la radiation solaire incidente journalière relevée de novembre 2001 à octobre 2002 sur les sites de Charquini et du Zongo. Les deux ajustements polynomiaux d'ordre 3 sont dessinés pour illustrer la tendance saisonnière. 48 Le glacier reçoit plus d'énergie incidente que le site Charquini. Ce phénomène est très visible en saison humide (figure VII. 1). Car, d'une part la station Zongo est plus élevée de 350 mètres. D'autre part, la station est située dans un vallon encaissé entouré de surfaces enneigées et constamment englacées. Cette situation qui provoque de multiples réflexions du rayonnement solaire d'où sa plus forte intensité. Le glacier peut, par sa température plus froide, tamponner la convection nuageuse, et donc disperser les nuages. Cette moindre couverture nuageuse moindre laisserait mieux passer le rayonnement solaire. VII.2.2. L'albédo et la radiation courtes longueurs d'ondes réfléchies La glace et la neige présentes en permanence sur le glacier font que celui ci possède un albédo nettement plus élevé que le site Charquini. L'albédo moyen mensuel du glacier présente une légère saisonnalité avec des valeurs minimales en mai et juin où il descend à 0,7 qui correspond à de la neige transformée. Cette période est synchrone à celle où il y a eu le moins de précipitations relevées (50 mm en deux mois) (figure VII.3). Pour le site Charquini, l'albédo moyen reste constant toute l'année avec des valeurs qui oscillent entre 0,2 et 0,26 à l'exception du mois de juillet où la moyenne sur la période a augmenté significativement. Cette période a vu tomber beaucoup de précipitations dont 90 % étaient de la neige; la neige tombée ce mois ci a donc vraiment eu une influence sur la réflexion du rayonnement solaire. Le mois de février qui possède l'albédo moyen minimum est l'unique période où les précipitations pluvieuses ont été excédentaires. 00,9 l'..-.-0------.---.----,------,.1---- -,---------:------,---[--.--.o-.-.~..-.-.Q-.-.-. ,8 "ij": .•• . -0. .-.'. .-.-0-------, :-~{ir~.7---~-----..;::..c'-.:....""'___=_- ::: ~-'-_--I----;----I-:-- - - - --r--L-i --- 0,5 --+------~.-~ ~~~+--_I ~j~- -- .' _~!__ 1 • CharQJini ••. 0- .. Zongo 0,4 0,3 0,2 0,1 - 1 - - - - + - - - - - - - - 1 1 - - 0,0 -t------i---+---+----j---+---+----t---+---+-----j---+----j nov -01 déc·01 janv -02 fév r-02 mars·02 av r-02 mai-02 juin·02 juil-02 aoül-02 sepl-02 ocl-02 Figure VII.3, Albédo moyen mensuel (calculer à partir des moyennes journalières de 9 heures à 17 heures) de novembre 2001 à octobre 2002 sur les sites de Zongo et Charquini. Pour voir varier significativement l'albédo sur le site Charquini, il faut obligatoirement passer en valeurs journalières. La variabilité des valeurs journalières est énorme au cours de l'année. Ainsi les variations d'albédo rendent compte de la fréquence des pics de précipitations neigeuses qu'il y a eu au cours de l'année, les pics d'albédo correspondent à des jours de précipitations neigeuses conséquentes. Mais comme annoncé 49 précédemment, il n'y a formation d'aucun manteau neigeux durable. Car dès qu'il y a observation d'un pic d'albédo celui-ci retourne à sa valeur initiale dès le lendemain. Malgré ces pics, l'albédo moyen mensuel ne ressent quasiment pas cette neige. L'albédo du site Charquini présente des légères variations dans ses valeurs minimales. Ces variations proviennent de la teneur en eau du sol. Si le sol est humide, par exemple lorsqu'il a beaucoup plu, l'albédo atteint des valeurs minimales car l'humidité assombrit ce sol. Celui-ci absorbe plus le rayonnement solaire qu'il ne le reflète. Ainsi, un sol très sec donc clair présente des valeurs d'albédo d'environ 0,20 comme fin mai, où pendant une longue période aucune précipitation n'est survenue. Pour un sol très humide donc sombre, les valeurs plafonnent à 0,16 comme mi-février où il est tombé intensément et majoritairement de la pluie (figure VII.4). Les valeurs journalières à 5150 mètres sur le glacier restent, quant à elles, très élevées, sauf pour le début de mois de novembre où l'on atteint la valeur journalière minimale de 0,5. Cette valeur est très roche de l'albédo de la glace. En effet, ce mois ci les températures ont été très chaudes et les précipitations faibles, ce qui a provoqué la fonte rapide du manteau neigeux en place. Cependant, cette partie du glacier ne passe jamais durablement en glace vive et celui-ci reste enneigé une grande partie de l'année. ;; i; 0 '" ;; ::- 0 C .T ~ D ::-0 C cD N D ;; .." <J <..> '<Il "0 "0 N CD ~ N N N D ::- '7> '" c:,'" "J: 0 C C N N N D ~ D ~ > :J!? ch 0 > ~ 6 N N 0 N N D D > ê ~ '" E 0 D N N D ~ ch ~ ~ > ID '" ..:. (Tl D ~ N 0 ..l. '" E N N N N N N D ~ '" E D D D D .è::::J C â ~ .... (ij ~ E ,;, 0 ~ en N :~ N CD ~ N 6 ~ N N D ..... <::::J N D ..... <::::J 0 0 '" '" l'- 0 N N N ..... 0. D 0 ..... 0. Q) (J) Q) (J) .T 00 0 N D N D -t; -t; N cO o D 0 ~ N 0 t':; 0 6 M ~ Figure V11.4; Albédo moyen journalier de 9h à 17h du 1er novembre 2001 au 31 octobre 2002 calculé sur les sites du Zongo et de Charquini. VII.2.3 Radiation nette grandes longueurs d'ondes. La station du glacier ne présentant uniquement des capteurs de rayonnement net toutes longueurs d'ondes et de radiations incidentes et réfléchies courtes longueurs d'onde, on peut uniquement accéder à la radiation nette grandes longueurs d'ondes (Rn(LW)r: Rn(LW)=Rn - swJ+swt Et Rn(LW) = LwhLwt Cependant, ce résultat est discriminable en valeurs incidentes et réfléchies par un calcul approprié des températures et de l'émissivité des surfaces et de 50 l'atmosphère (WAGNON 1999). Ce calcul long et minutieux ne sera pas réalisé pour cette étude. Les valeurs de Rn(LW) sont systématiquement négatives pour les deux sites car la surface glacier ou du sol nu rayonne toujours plus que l'atmosphère (figure VIL5). En effet la température moyenne de la voûte céleste possède des valeurs largement négatives. Les valeurs du site Charquini sont plus fortes en valeur absolue, le site rayonne plus que le site Zongo du fait de la température du sol nettement supérieur à celle du glacier: DOC (le sol ne gèle jamais sur Charquini sur la période observée). Cette différence de rayonnement net grandes longueurs d'ondes est constante durant toute l'année. La température du sol nu variant très peu et celle du glacier restant constante (c'est un glacier dit homéotherme c'est à dire à la température du point de fusion de la glace (WAGNON, 1999)), leur énergie radiative émise en grande longueur d'ondes reste constante toute l'année. Mais pour les deux sites, la valeur de Rn(LW) varie avec une saisonnalité marquée étant en général plus forte en valeur absolue en saison sèche. La quantité d'énergie radiative grandes longueurs d'ondes émise par l'atmosphère est contrôlée par le couvert nuageux. En effet, lorsque le ciel est nuageux, celui-ci rayonne à la température des nuages, c'est à dire à une valeur proche de DOC. Si le ciel est clair, sa température est beaucoup plus froide, est celui-ci rayonne beaucoup plus faiblement. Dans la Vallée du Zongo, le couvert nuageux présente de fortes variations durant l'année. Le ciel est très couvert en saison humide et il est très clair en saison sèche. Ainsi, si on considérer le radiation émise par les surface avoisinantes comme constante, le rayonnement grandes longueurs d'ondes arrivant au sol dans la vallée, présente la même saisonnalité que la couverture nuageuse. Les moyennes décadaires de la Rn(LW) permettent de repérer les périodes de forts couverts nuageux sur la région. On retrouve un pic au mois de juillet qui correspond à la couverture nuageuse exceptionnelle due au front polaire. 0.0,----------------------------- -50.0 .. ~, ,,", ...... -. t-----------,';<---=;------+----------------, !, -100.0 1 ...-7------+-,.:...~-'-+-------------=-0'-----1" t----,:-,:-:-'\::",.,. r • f\ !. ", .~ 1 E -150.0 t-+--':---+-------.------7!------1~~...;..--"':----'-~--------' ~ ~m'o • .,' :. !\ -',/ +-:-__-----:----7-----',~r_f_V_-----'I-----+-------;.------:--_+l_---..!...--_____:_---1 0 " ~ 'i ~ -250.0 t-----1----f-------+-+------+-+--+-+----+----" -DJ,O ++-+---+--------t-f---------,I++---++-----'r-+-+-f------é .3!ilJ,O t----t-;;F------L:.=.:..:..:==----------+--+----I-----------'------; -4OO,O+--~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~ § § ~ ~ § § § ; ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ § ~ ~ ~ § ~ ~ § ~ ~ ~ ~ ~ ê ~ ~ ~ _ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ë _ ~ _ ~ ~ Figure Vl1.5. Moyenne décadaire de la radiation nette grandes longueurs d'ondes du 26/10/2002 au 15/10/203 sur les sites de Charquini et du Zongo N 51 VII.3 Radiation nette toutes longueurs d'ondes et synthèse La radiation nette toutes longueurs d'ondes reste très élevée vers les valeurs positives sur le site Charquini contrairement au site du site glacier qui présente un rayonnement net moyen annuel de 1 W 1m 2 , donc quasi nul (figure VII.6 & VII.7). Le site Charquini stocke de l'énergie donc de la chaleur, ce qui est très mauvais pour la tenue de la neige au sol. La différence entre provient de l'albédo moyen de chaque site. L'albédo est responsable du stockage ou non de la majeure partie de l'énergie radiative disponible sur le glacier. Le glacier avec un albédo très élevé, réfléchit quasiment toute l'énergie solaire qui arrive à sa surface et ainsi se protège naturellement de la fusion. La corrélation entre le rayonnement net et l'albédo est importante sur le glacier. C'est donc l'albédo qui contrôle le stocke d'énergie radiative (SICART et al., 2003) .. L'albédo moyen étant beaucoup plus faible, la radiation nette du site Charquini présenté des valeurs largement plus élevées. Donc bien que le site Charquini présente un bilan radiatif grandes longueurs d'ondes très négatif, le rayonnement net est très excédentaire. La surface stocke donc de la chaleur et cette chaleur peut faire fondre immédiatement le manteau neigeux en place. C'est aussi l'albédo qui contrôle le signe du bilan radiatif sur le site Charquini. 120 / l' / \,,-- 90 l 00 c a: 70 1=:.-1 ;' .' \" -~ r 1 0,9 ~ \;/ \ \, \ / 0,8 1 07 \ ' \/ ' 0,6 'If 0,5 j 4! 0,4 ~ 0,1 //~/~//~,/,,/~/~'// Figure V11.6 Moyenne mensuelles de l'albédo (trait épais) et rayonnement net toutes longueurs d'ondes (trait fin,) sur le site Charquini de novembre 2001 à octobre 2002. 70 60 50 40 30 ~ ~ 20 c: '" ---v I=:eool ° -20 0,8 0,7 0,6 0 0,5) 0: 10 -10 0,9 0,4 P 0,3 0,2 0,1 ° 52 VIII Conclusions et perspectives Ce travail a permis de préciser les conditions climatologiques normales d'un site non englacé dans les Andes Tropicale. Ces conditions se caractérisent par une forte saisonnalité des précipitations dont 66% se produisent durant les 4 mois de saison humide et par la très faible, mais significative, amplitude thermique annuelle. En effet un léger hiver thermique se produit durant l'été austral. Ces situations climatiques moyennes ont permis de classer l'année 2001/2002 comme chaude et légèrement sèche. De nombreuses différences on été mises en évidences entre la zone non englacée et le site situé sur le glacier du Zongo 350 m plus haut et sur le versant opposé. La station du glacier subit une domination des vents catabatiques alors que sur l'autre site ces vents sont totalement insignifiants. Néanmoins, quelque soit le type d'occupation du sol de chaque station et leur environnement proche, les vents de vallée reçus dans la journée sont similaires. L'analyse de la dynamique des précipitations a remis en cause l'existence du schéma local généralement admis qui serait à l'origine de ces précipitations en saison humide. Et, bien qu'il tombe environ 75 % de la neige à 4800 m, ces chutes ne provoquent jamais la formation d'un manteau neigeux qui perdure plus dune journée. Par contre à 5150 mètres, le glacier voit uniquement tomber de la neige. Cette neige bien que se transformant vite, persiste sur la glace toute l'année. Le problème est que ces résultats ont été décrits uniquement sur des analyses très ponctuelles de deux stations d'altitudes différentes. Pour pouvoir confirmer ces observations, il faudrait maintenant spatialiser ces connaissances en utilisant, par exemple, des méthodes satellitales d'étude de l'évolution de l'albédo. De plus, afin d'obtenir de nouvelles informations sur les différences météorologiques locales entre un sol englacé ou non et de s'affranchir des effets de différence d'altitude, la station de Charquini va être déplacée en juillet 2003 à proximité du glacier à environ 5100 m d'altitude. Ce déplacement aura, aussi pour but, d'aider à la simulation des bilans de masses des glaciers tropicaux en prenant en compte la neige tombée à proximité sur les moraines. Ces travaux futurs se feront dans le cadre de l'Observatoire de Recherche en Environnement (ORE) .Glacioclimll. Beaucoup d'interrogations demeurent sur la dynamique des perturbations climatiques à l'origine les précipitations dans la vallêe. Certes, la journée, on trouve des pics de précipitations avec des vents de surface ayant pour origine principale le bas de la vallée. Mais ces vents sont ils de bons indicateurs de l'origine des systèmes précipitants? De plus aucune suggestion n'a été faite sur l'origine des précipitations nocturnes. Il est donc nécessaire de réaliser une étude plus complète de la circulation de systèmes précipitants, par exemple, avec les modèles de réanalyses au pas de temps journalier de ECMWF (European Center for Medium Range Weather Forecasts) situé à Readings (Royaume-Uni). 53 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ACEITUNO, P., 1988. On the functionning of the Southem Oscillation in the South America sector. Part 1: Surface Climate. Monthly Weather Review, 116: 505-524. BARRY, R.G., 1992. Mountain weather and c1imate. 2nd editions. Library ofCongress Catalogue-publication-Data. 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Le projet était intitulé « dynamique de la couverture neigeuse dans les Andes Tropicales» avec le but de créer une base de données météorologiques et nivologiques propre à cette région. Dans ce mémoire, on étudie les conditions climatiques moyennes (température, précipitations, vent, radiations). Cette étude est réalisée à partir de différents jeux de données antérieurs et des résultats du modèle de réanalyses NCEP/NCAR. De plus, une comparaison des données météorologiques relevées à la station du PNRH représentant un sol nu avec celles de la station située sur le glacier Zongo a été réalisée. Enfin, une étude de la dynamique des précipitations et de leurs différentes phases, ainsi que de la tenue de la neige au sol est faite en comparant les deux types d'occupation du sol.