e-UBF Info n°21- novembre 2016
EDITORIAL DU PRESIDENT
JOURNEE DU BOUDDHISME ET VESAK
LES AUMONERIES
SAGESSES BOUDDHISTESLE MAG
VASTE CHANTIER AUTOUR DE LA GRANDE PAGODE
L’UBF, OING AU CONSEIL DE L’EUROPE
L’UBF AU NIVEAU REGIONAL
ASSISES DU BOUDDHISME
RENCONTRE AVEC LES ETUDIANTS EN MEDECINE
RENCONTRES A LA CRCF
DIALOGUE BOUDDHISME-PROTESTANTISME
DEJEUNER INTERRELIGIEUX
REUNION DE TRAVAIL A LA MAIRIE DE PARIS
ATTENTATS TERRORISTES
RENCONTRE AU MINISTERE DE L’INTERIEUR
VISITE EN FRANCE DE SA SAINTETE LE DALAÏ LAMA
ENTRETIEN AVEC LA SECRETAIRE D’ETAT CHARGEE DE LA VILLE
ET REUNION AU MINISTERE DE L’INTERIEUR
LA MARCHE DE LA FRATERNITE
INTERVENTION DANS LE CADRE DE LA FORMATION EMOUNA
INSTALLATION DU CORA D’ÎLE-DE-FRANCE
2
ÉDITORIAL
Ce nouveau numéro d’UBF Info
vous présente les activités de
l’Union Bouddhiste de France
au cours des derniers mois.
Comme vous le constaterez,
elles auront été denses et
multiples. Outre son rôle
représentatif et consultatif
auprès des pouvoirs publics
et des administrations, l’Union
Bouddhiste de France est de
plus en plus sollicitée par les
autres religions pour intervenir
dans le dialogue interreligieux
où le bouddhisme a aujourd’hui
toute sa place dans notre pays.
Les attentats, qui ont
dramatiquement marqué ces
deux dernières années, ont
montré la réelle nécessité
d’une meilleure connaissance
mutuelle an de mieux
comprendre l’autre et la foi
qui l’anime. Les nombreuses
sollicitations de ces derniers
mois, qui invitaient à marquer
de façon forte et solennelle
le refus des intégrismes et
des divisions, le rejet des
amalgames et des réactions
impulsives et simplistes, ont
permis dans ces circonstances
tragiques de créer des liens,
d’ouvrir des perspectives
partagées et fraternelles.
La rencontre interreligieuse
organisée au Collège des
Bernardins autour de Sa
Sainteté le Dalaï Lama en
septembre dernier aura été
une belle illustration de cette
complicité qui peut se créer
dans un dialogue détendu
et plein d’humour entre les
responsables des principales
religions présentes en France.
Nous pouvons tous constater
que ce qui se passe au niveau
national est tout aussi présent,
sinon plus encore, dans nos
régions, nos villes et même nos
quartiers.
Car au-delà de nos diérences,
ce sont avant tout des êtres
humains qui représentent
leur religion. La qualité de ces
échanges et de ce partage
dépend en premier lieu des
qualités humaines de la
personne rencontrée et de la
façon quelle aura de vivre sa
foi, dont elle aura «digéré» les
enseignements reçus. Je suis
souvent surpris de voir à quel
point toutes ces diérences
peuvent seacer en un instant
avec un simple sourire du
cœur, une parole bienveillante
et sincère ou une poignée de
main chaleureuse.
Force est de constater que le
dialogue interreligieux sest
trop souvent installé, au cours
de ces dernières décennies,
dans une simple recherche
de tolérance ou d’acceptation
de l’autre, de ses diérences
et de ses caractéristiques.
On cherche à comprendre
le sens de certaines de ses
pratiques ou de ses fêtes, de
ses coutumes alimentaires ou
vestimentaires, ses expressions
cultuelles ou rituelles.
Il semble qu’aujourd’hui
cette démarche ne soit plus
susante et qu’il nous faille
aller plus loin. Les connaissances
d’ordre culturel ne touchent
pas au cœur de l’« expérience
religieuse». Or c’est bien cette
expérience et son partage qui
permettront un vrai dialogue
interreligieux digne de ce nom.
Ces observations faites au sujet
du dialogue interreligieux
sont tout aussi valables pour
le dialogue intra-religieux :
chaque religion est composée
de multiples expressions,
traditions et écoles. Pour les
bouddhistes, cette réalité est
particulièrement complexe,
surtout en France aujourd’hui
où toutes les traditions
cohabitent dans une proximité
parfois étonnante.
Nous pouvons tous constater à
quel point notre ignorance des
autres traditions bouddhistes
est profonde. Nous constatons
aussi que, malheureusement,
les marques d’intérêt à mieux
nous connaître les uns et
les autres sont fragiles, voire
inexistantes
La création et le développement
des aumôneries carcérales et
hospitalières au sein de l’UBF
montrent qu’une meilleure
connaissance mutuelle est
devenue centrale et nécessaire.
Pourquoi ne pas commencer
par là ?
C’est le rôle de l’UBF que
de permettre et d’organiser
ces rencontres. Aussi nous
a-t-il semblé opportun que
les prochaines Assises du
bouddhisme qui auront lieu
les 17 et 18 juin 2017 soient
consacrées à ce thème du
« dialogue intra-bouddhiste ».
Car, comment avoir une
démarche interreligieuse si
nous n’avons pas d’abord
clarié ce dialogue en interne ?
Dans cette perspective et à
l’occasion de son trentième
anniversaire, l’UBF a décidé de
lancer une revue trimestrielle :
Sagesses Bouddhistes, Le Mag,
dèle à l’esprit des émissions
« Sagesses Bouddhistes » de
France 2. Vous trouverez dans
ce numéro d’UBF Info plus de
détails sur le contenu éditorial
et l’esprit général de cette
revue. Mais je prote de cet
édito pour vous remercier de
lui réserver le meilleur accueil
possible et de nous aider à le
promouvoir dans vos sanghas
et centres de pratique. Le
premier numéro étant prévu
pour début décembre 2016, je
vous en souhaite une bonne
découverte et une bonne
lecture !
Olivier Reigen Wang-Genh
Président exécutif de l’UBF
3
JOURNEE DU BOUDDHISME ET VESAK
Rompant avec la formule des
précédentes éditions de la Fête
du bouddhisme qui se tenaient
sur un week-end à la Grande
Pagode du Bois de Vincennes,
l’UBF a ramené l’événement à une
seule journée, le 21 mai 2016.
La méditation ayant été le fil
conducteur de cette journée,
l’UBF a proposé trois séances
d’initiation ainsi qu’une
conférence sur les différentes
pratiques méditatives du
bouddhisme qui a été suivie
d’échanges avec l’assistance.
La célébration du Vesak a conclu la journée en présence de représentants des différents
cultes, de Mme la maire du XIIe arrondissement de Paris, de M. l’ambassadeur du Cambodge
et de M. Arnaud Schaumasse, chef du Bureau central des cultes, qui a prononcé le discours
que voici, fort apprécié par notre communauté :
4
Monsieur le Président
de l’Union bouddhiste de
France, Révérend Olivier
Wang-Genh,
Madame la maire du XIIe
arrondissement,
Monsieur l’ambassadeur,
Mesdames, Messieurs les
responsables de l’Union
bouddhiste de France,
Vénérable, Révérend,
Mesdames, Messieurs les
représentants des autorités
religieuses,
Mesdames, Messieurs,
C’est avec une grande joie
que j’ai répondu sans tarder à
votre invitation pour assister,
à vos côtés, à cette cérémonie.
D’abord parce que ce jour
de la quatrième pleine lune
est important pour tous les
bouddhistes présents en
France, qui célèbrent leur plus
grande fête, le Vesak.
Je crois que le symbolisme
et la portée sociale de cette
fête lui donnent cette année
un relief particulier après les
sombres jours que notre pays a
connus à l’automne. Cette fête
est en eet un jour qui incarne
cette valeur si essentielle de
l’altruisme. Quel message
plus noble pour l’ensemble de
notre société que réarmer
l’engagement en une vie où
l’on s’emploie à faire régner la
paix et l’harmonie ?
Car ce message, vous le
partagez bien au-delà de
vos dèles : comme chaque
année, vous reliez cette
grande fête à la Journée du
bouddhisme et aux Assises de
votre fédération et vous avez
ouvert, à cette occasion, vos
portes tout laprès-midi à vos
sympathisants, à vos amis, aux
curieux et aux passants aussi,
tout simplement, pour une
rencontre voire un échange.
Et je repense à cet instant
aux mots de Michelet qui,
dans la Bible de l’humanité,
saluait « le parfait accord de
l’Asie et de l’Europe, celui des
temps reculés avec notre âge
moderne» après avoir poussé
ce cri : « Laissez-moi regarder
du côté de la haute Asie, vers le
profond Orient !»
Pour le représentant du
ministre de l’Intérieur qui
est aussi le ministre chargé
des Cultes, les choses sont
simples : le bouddhisme est un
culte comme les autres. Cela
est bien sûr une armation
de nos principes les plus
fondamentaux mais c’est aussi
5
le constat du succès de votre
développement et de votre
implantation en France.
S’il s’agit singulièrement d’un
fait récent à l’aune de l’histoire,
celle de notre pays comme
celle, plus encore, de votre
religion, cette existence est
désormais une réalité dont les
illustrations sont nombreuses.
Votre visibilité, tout à la fois
réelle et modeste, est le fruit
du dévouement d’autres
générations. Je voudrais
devant vous, avant de terminer
mon propos, rendre hommage
à deux gures historiques du
bouddhisme en France, au
lendemain du jour anniversaire
de leur décès. Je pense à
deux fondateurs éminents
de l’Union bouddhiste de
France, l’historien Jacques
Martin qui en fut le premier
président jusquen 2001 et le
juriste Bernard Lebeau. Deux
convertis, deux personnes
«touchées» selon le mot que
vous préférez employer, qui
ont forgé un bouddhisme
parfaitement inséré dans le
contexte national et de respect
des valeurs républicaines dont
la laïcité.
Enn, cet anniversaire nous
renvoie naturellement à un
autre, celui des 30 ans de votre
Union, créée en juin 1986. Que
de chemin parcouru depuis !
Pour conclure, je voudrais
évoquer une facette
du bouddhisme qui est
méconnue par nombre de
nos compatriotes. Ceux-
ci entrevoient souvent le
bouddhisme comme une
spiritualité admirable mais
parfois insensible, aspirant
à se détacher du monde
et de ses sourances. Et ce
faisant, ils ignorent que le
bouddhisme s’intéresse aussi
à la vie quotidienne et au
gouvernement de la Cité.
Rassurez-vous, loin de moi la
volonté de récupérer la gure
du Bouddha Shakyamuni
pour en faire un homme
politique. Car évidemment,
le message du bouddhisme
est essentiellement de portée
spirituelle. Mais réduire le
Bouddha historique à un
personnage désincarné serait
ignorer totalement ce que fut
son existence.
Après une vie de famille
comblée, il décida de quitter
l’avenir brillant qui était le sien,
celui d’un futur souverain, pour
se consacrer à la recherche de
l’Éveil et ensuite au partage
de son enseignement. Or il
ne s’adressa pas seulement à
des disciples spirituels mais
dialogua également avec
les rois de son temps, leur
donnant plusieurs préceptes
pour conduire au mieux leurs
pays.
Comment ne pas trouver des
accents modernes voire une
préguration de l’armation
des droits de l’homme à
travers les paroles suivantes
du Bouddha : « Soyez votre
propre protecteur. Soyez votre
propre maître » ? Ou encore :
« Ne croyez jamais rien sous
prétexte que ce serait moi,
le Bouddha, qui l’aurait dit.
Rééchissez par vous-même
et n’admettez que ce dont
vous aurez personnellement
constaté la justesse.»
Ce message d’accomplissement
personnel dans la société
qui recommande l’altruisme
constitue l’essence même du
bouddhisme. Il explique qu’une
pensée née en Inde il y a plus
de 2 500 ans suscite un intérêt
sincère dans notre nation
marquée par une civilisation
diérente. Je conclurai ainsi
par quelques mots de Michelet
qui saluait dans cette rencontre
« l’immense concert de la
fraternité humaine.»
Je vous remercie.
© photos Céline Bansart
1 / 20 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !