Imagerie cancer prostatique

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Cancer de la Prostate
Quoi de neuf?
CAFCIM -10 décembre 2011
Y. LE BRAS
Imagerie Diagnostique et Thérapeutique de L’adulte
CHU Bordeaux
Généralités
•
•
•
•
350 000 nouveaux cas/an en Europe
25% des cancers chez l’homme.
9% des décès par cancer
Augmentation du nombre de cas
– Vieillissement de la population
– Utilisation large du dosage des PSA
– Seuil minimum de PSA bas : 4-5 ng / ml
Diagnostic du cancer de prostate
• TR +
• PSA > 3-4ng/ml
• Biopsies transrectale randomisées échoguidées
Bas risque
Risque
Moyen
Haut risque
TR
T1 – T2 a
T2b – T2c
T3 – T4
PSA
<10
10 - 20
> 20
Gleason
<6
7
8 - 10
IRM
IRM et cancer de prostate
• Recommandations de l’AFU
– Bas risque
• Pas d’indication d’IRM.
– Risque intermédiaire
• IRM dans le bilan d’extension pour les candidats à la
prostatectomie. Entre 45 et 81% risque de T3
– Haut risque: au cas par cas
• IRM pour le bilan d’extension locale et ganglionnaire
• IRM corps entier?
• Scintigraphie osseuse
IRM prostatique en 2011
• Elle doit être multiparamétrique
– Séquences morphologiques
• T1 axial
• T2 3 plans
– Séquences fonctionnelles
• Diffusion avec cartographie ADC ou spectroscopie IRM
• Séquences dynamiques avec injection de PDC
• IRM 1,5 T ou 3 T
• Suivre les recommandations Européennes
Magnetic Resonance Imaging for the detection, localisation, and characterisation of
prostate cancer: recommandations from a European consensus meeting.
European urology 59 (2011) 477-494
La séquence T2
Technique
HR, coupes 3/3m, FOV 15 cm
Sonde ER et/ou phase array
externe
Résultats
Zone focal en hyposignal
Corrélé au Gleason
Faux positifs
Prostatite chronique
Cicatrice
remaniements post radiothérapie
Saignements post biopsie (T1)
La séquence T2 dans la détection du cancer
A retenir…
Performances médiocres
?
-Sens 74%, Spéc 54%
-Petits foyers < 0,5cc
difficiles à identifier
-Cancer de la zone de
transition difficile à voir
-Estimation du volume non
fiable
??
La séquence T2 dans l’extension
-La fiabilité globale: 51 à 76 %
-PROBLEMES
. Faible sensibilité des envahissements microscopiques
Jager GJ et AL, AJR 1996
Sens = 14% si envahissement < 1 mm
Sens = 67% si envahissement 1 à 3 mm
Sens = 100% si envahissement > 3 mm
. Evaluation de l’apex
. Subjectivité de l’interprétation
Tempany et al. Radiology 1994
8 lecteurs, fiabilité de 52 à 79%
La séquence T2: franchissement capsulaire
-Infiltration d e la
graisse
Péri prostatique
-Bombement focalisé
du Contour
prostatique
-Asymétrie des
bandelettes
Neuro vasculaire
La séquence T2: atteinte des VS
Cornud
2002
N
Se
Spe
Fiabilité
336
38%
94%
77%
IRM dynamique de perfusion
-Principe
Comparer la cinétique de rehaussement du gadolinium dans la tumeur
(angiogénèse), la prostate normale et hyperplasique.
- Approche visuelle purement qualitative du rehaussement
-Approche semi-quantitative
flux d’entrée (Wash in), et de sortie (Wash out), intensité de signal
maximal et time to peak
-Approche quantitative peu utilisée
IRM dynamique de perfusion
-Séquence
Injection de Gadolinium (0,1 –
0,2 mmol/Kg) à 3 - 4 ml/s
Séries d’acquisitions T1 sur la
prostate répétées
toutes les 2 à 5 s ou 10s pendant
2 mn
- Absence de consensus sur la
résolution temporelle
Approche qualitative
du rehaussement
IRM dynamique; approche semi-quantitative
Etude du signal
Pente du pic raide et élevé (wash in) et
le lavage décroissant (wash out)
IRM dynamique: approche quantitative
Etude de la concentration du Gadolinium
Radiographics May-June 2011
Ktrans = pente
IRM dynamique de perfusion
-Spécificité moyenne (70%)
-Inflammation couramment détectée en IRM
-Hypervascularisation de l’hyperplasie bénigne simule le
cancer
-Excellente sensibilité (90-95%)
-Amélioration par rapport au T2 de la détection des nodules
cancéreux
Taux de détection
34% Gleason < 6
81% Gleason 7
97% Gleason > 7
Seuil de détection pour détecter 97 % des tumeurs
0,3 cc ZP et 0,5 cc ZT
Girouin N. et al. Eur radiol 2007
IRM de diffusion
Principe
La diffusion des molécules d’eau dans un milieu cellulaire est
d’autant plus difficile que la densité cellulaire est élevée.
Séquence
Séquence pondérée en diffusion dans laquelle le rephasage
entravé des protons entraine une chute du signal qui dans un
cancer est proportionnelle à la densité cellulaire. La chute du
signal peut être quantifiée par un coefficient de diffusion
(ADC) ou représentée dans un organe par une cartographie
(ADC)
IRM de diffusion
Avantages
Séquence robuste, rapide
(moins de 5 minutes)
Améliore la fiabilité de
l’imagerie T2
Sensibilité 86,7% Spécificité =
72,2% % pour des tumeurs >
0.5cc
Chute de l’ADC est corrélée au
Gleason
Inconvénients
Mauvaise résolution spatiale
Artefact de susceptibilité
Magnétique
Pas de consensus sur la valeur
du b
-b100 et b 800
-Valeur d’un b élevé: 1400?
IRM de diffusion
• Bilan
d’extension
• PSA: 12.7
Spectroscopie IRM
Principe
Etablir une cartographie des spectres métabolites prostatique:
- du citrate (très élevé dans la prostate périphérique,
mais faible dans le cancer)
- de la créatinine/choline faible dans la prostate et
élevée dans le cancer.
Rapport
- Choline+créatine/citrate élevé dans le cancer ce qui
différencie les hyposignaux bénins du cancer
Spectroscopie IRM
Rapport Choline,Créatine/citrate
Région Moy G O,9
Région Moy D 0,32
Radiology 261 oct 2011
Spectroscopie IRM
Résultats: détection par secteur, spectro IRM combinée
à l’IRM T2: Sens 95%, Spec 91%
Limites:
Artéfacts rendant ininterprétables les pics des métabolites
L’activité métabolique de l’hyperplasie ou de la prostatite
peut simuler un cancer
La sensibilité est limitée
La séquence longue (autour de 20 mn)
IRM multiparamétrique
une nouvelle donne
T1
T2 3 plans
+
Dynamique (Gadolinium)
Diffusion (cartographie ADC)
Et/ou Spectroscopie
IRM MP et Détection
T2
T2+Diff
T2+Diff +Perf
Tanimoto et al, AJR, 2007
Sens Spéc Acc
73% 54% 64%
84% 85% 84%
95% 74% 86%
IRM Prostatique de nouvelles indications
1- IRM et Cancer Prostatique à risque faible
2- IRM avant des biopsies ciblées
3- Bilan avant la planification d’une prostatectomie
4-Recherche d’une récidive locale après traitement
IRM et cancer prostatique à faible risque
• Peut upgrader un cancer prostatique
• Peut autoriser une surveillance active
• Peut autoriser un traitement focal
Mr B…57 ans PSA = 5,54 ng/ml. Biopsies: + sur 1 mm région moyenne droite
RCP: surveillance active ou Hémi ablatherm lobe droit
IRM référence.
T2
Siège
des
biopsies
Apex G
Partie
moyenne
G
Bloc
Nb
de
biop
sies
Taille
totale
(mm)
1
3
32mm
2
2
Long
ueur
cance
r
(mm)
ADC
26 mm
Gleason
Filets
nerveux
Tissus
péripr
ostiqu
e
Vus
Vus
Dyn 30s
Vus
Vus
Autre
lésion
IHC
(p63
p504s
)
Inflammati
on
hyperplasi
eà
cellules
basales
Re biopsies
Base G
3
2
26mm
Apex D
6
2
26mm
1,4 et
0,5m
m
3+4
Vus
Vus
Sains
Sains
Inflammati
on
dystophies
épithéliale
s
P63+/
P504
S-
P63-/
P504
S+
Inflammati
IRM et biopsies ciblées
Principe: l’IRM avant biopsies, oriente les biopsies sur des zones
suspectes
- antécédents familiaux de cancer de la prostate
- élévation persistante et croissante du PSA avec premières
séries de biopsies négatives ;
- persistance d’une élévation de taux de PSA au-delà de 2 ng
après RTU ou adénomectomie ou après découverte d’une
tumeur sur des copeaux de résection
-devant des microfoyers tumoraux ;
60 ans
TR N, PSA 6ng/ml,
Biopsies: 6 mois après …
PSA 10 ng/ml.
IRM et biopsies ciblées
KP, Gleason 6 antérieur
de 12 mm de diamètre
IRM et bilan pré thérapeutique
Patient 55 ans
Nombre, topographie
des lésions
Avant IRM: risque faible
PSA:4 mg/ml, TR+ D, CP: 14mm BG
Atteinte de l’apex, du
col vésical
Importance du
franchissement
capsulaire
Estimation du volume
lésionnel
Après IRM: stade T3
IRM et récidive locale
Après prostatectomie
IRM dynamique pour distinguer une
récidive locale d’une récidive
ganglionnaire.
Après radiothérapie et/ou Ultrasons
focalisés
IRM dynamique pour cartographier
la récidive avant traitement
de rattrapage.
Récidive locale
Patient de 65 ans. PT en 2006. élévation progressive et lente
Du PSA actuellement à 2.5ng/ml.
IRM multiparamétrique
•Points forts
•Amélioration de la détection du cancer prostatique
• Guide les biopsies
• modifie la prise en charge du cancer prostatique
• Points faibles
• absence de véritable consensus de protocole et de
Prise en charge
• Manque de spécificité
• Avenir
• mise en place de scores de probabilité de cancer
• Analyse automatique et combinées des séquences
(CAD)
Score IRM multiparamétrique
PI – RADS (2012)
•
•
•
Principe
• Division de la prostate de 16 à 27 zones
• Score pour chaque lésion, séquence par séquence
• Dimension maximal pour chaque lésion
Score diagnostic
1 cancer prostatique très peu probable
2 cancer prostatique peu probable
3 Imagerie équivoque
4 Cancer prostatique probable
5 Cancer prostatique très probable
Score d ’extension: 5
IRM 3T
Amélioration du Signal sur bruit
Amélioration de la résolution spatiale
T2 +++, Diffusion ++
Amélioration de la résolution spectrale
•Spectro IRM
Amélioration de la résolution temporelle
• IRM de Perfusion
•Spécificité
•T2+spectro: 96%
•T2+ perfusion: 86%
•IRM endorectale?
T2 HR
AJR March 2011
ECHOGRAPHIE
Echographie de contraste
•
•
-
Principe
- Le cancer prostatique se réhausse précocement et le pic
de contraste est élevé mais avec des faux + et faux Intérêt
- Augmenter la spécificité des nodules hypoéchogènes
- Essayer de localiser des nodules cancéreux isoéchogènes
- En cas de zone suspecte sur une IRM fonctionnelle et
après une ou plusieurs série de biopsies -, l’écho de
contraste permet de cibler le territoire suspect
- Récidive locale après traitement
Limite
- Brièveté du temps disponible = évaluation complète de la
prostate difficile
Mr L 58 ans
Elévation des PSA continue
3 séries de biopsies –
Biopsies ciblées sous échographie de contraste
Elastographie
•
Principe
Evaluation de l’élasticité du tissu prostatique
Cancer: diminution de l ’élasticité et compressibilité
•
Résultats
-
Miyagana
Int J Urol 2006
Sens
Elastographie
Echographie
TR
93%
59%
53%
- Augmentation de 20% du taux de détection du cancer par
biopsie en combinant élastographie et échographie TR.
Pallwein et al Eur Radiol 2007
CONCLUSIONS
•
Les progrès récents de l’imagerie sont en train de modifier
totalement les recommandations de prise en charge du cancer
prostatique
•
L’IRM MP par ses performances dans la détection du cancer
prostatique est réalisée de plus en plus en amont des
biopsies surtout si une première série s’est révélée négative.
•
Dans les cancers à bas risque, elle aide au choix de la
surveillance active ou des nouveaux traitements focaux
CONCLUSIONS
• Il est encore nécessaire de standardiser les protocoles
d’imagerie et de déterminer des paramètres quantitatifs
reproductibles du cancer prostatique. La classification Pi
RAD devrait aider.
•L’échographie de contraste ou l’élastographie jouent
actuellement un rôle dans l’ amélioration des performances
de la biopsie.
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