Clarisse Coffin UPEC-ESPE SD 77 1
LES VERBES ET FORMES VERBALES
Les formes verbales sont très diverses car les verbes sont les natures de mots (les classes grammaticales) qui
varient le plus de la langue française. Leur forme peut changer selon le nombre, la personne, le temps, le mode,
la voix et, dans certains cas, le genre. On peut distinguer des catégories différentes de verbes mais aussi des
constructions verbales diverses, des modes ou des temps, par exemple les temps simples ou composés.
I. Les différentes catégories de verbes.
1. Etre :
- Il peut être un verbe à sens plein, ordinaire. Il peut alors être suivi d’un complément circonstanciel :
Ex : Il sera à midi, au pied de la statue de Danton.
- Il peut être un verbe d’état, il est alors suivi d’un attribut :
Ex : Julie est la déléguée de la classe.
Sjt du verbe attr. du sjt Paul
- Il peut être auxiliaire, dans ce cas, il est suivi d’un participe passé :
Ex : Elle était arrivée de bonne heure.
- Il est employé pour former les temps composés des verbes pronominaux :
Ils se sont dispersés au signal. Ils se sont éparpillés dans les rues.
- Il est toujours utili pour former la voix passive :
Il est acclamé par ses supporters. Elle a été rangée dans un album.
2. Avoir :
- Il peut être un verbe à sens plein, ordinaire.
Ex : Il a dix euros dans son porte-monnaie.
- Il peut être auxiliaire, dans ce cas, il est suivi par un participe passé :
Ex : Elle avait apporté son livre de sciences naturelles.
3. Les verbes d’état :
Etre, demeurer, devenir, paraître, rester, sembler, passer pour, avoir l’air de …Tous ces verbes peuvent
remplacer le verbe être. Ce ne sont donc pas des verbes d’action mais ils expriment un état, une qualité, un
défaut, un trait de caractère :
Ex : Ils sont malades à cause du roulis. Elles paraissent inquiètes. Vous restez tellement jeune ! Elles demeurent
optimistes.
Ils peuvent être employés de deux manières :
1. comme verbes d’état et ils sont suivis d’un attribut
2. comme verbes à sens plein, ordinaires, ils sont alors suivis par d’autres compléments.
1.Employés comme verbes d’état :
Notre voisin
paraît
en forme
, en ce moment.
Ce prix
semble
correct
.
Sjt. du vb. paraître = attr. du sjt. notre voisin Sjt. du vb. sembler = attr. du sjt. ce prix
2.Employés comme verbes à sens plein :
Le suspect paraît
dans le prétoire
. Il semble
venir par la route.
C. essentiel de lieu COD du verbe sembler
4. Les verbes pronominaux :
Ces verbes sont précédés de deux pronoms dont l’un est réfléchi : un pronom sujet et un pronom objet.
Les deux pronoms sont à la même personne : je me, tu te, elle/il/on/se, nous nous, vous vous, elles/ils/se.
Le pronom « se » est parfois élidé lorsque le verbe commence par une voyelle : s’asseoir, s’enfuir, s’abstenir
Exemples de verbes pronominaux : se précipiter. Je me lève. Tu te remets trop en cause. Elle se révolte. Nous nous voyons
souvent. Vous vous dépêchez. Ils s’ennuient.
On parle de forme ou de voix pronominale.
Il se contemple dans le miroir. « Il », le sujet, est ici à la fois agent et objet de l’action de regarder. Il effectue
l’action sur lui-même.
Les verbes pronominaux sont de plusieurs sortes :
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Certains verbes sont essentiellement pronominaux, ils n’existent pas à la forme non pronominale :
Ex : A cette vue, il s’évanouit devant la fenêtre de la bibliothèque. *Il évanouit.
Ils se sont écriés. * Ils ont écrié.
Quelques verbes essentiellement pronominaux existent à la forme non pronominale mais ils changent de sens.
Sémantiquement éloignés, ils sont considérés comme deux verbes différents. Ils ne partagent néanmoins pas le
même accord du participe passé.
J’aperçois un paon dans le parc. Je m’aperçois de mon oubli.
Je doute de sa bonne foi. Il se doute de quelque chose.
Certains verbes pronominaux ont un sens passif mais pas la construction. Le sujet de ces verbes ne fait pas
l’action.
Ex : La piscine s’est vidée lentement. En réalité On a vidé la piscine.
Le promontoire se voit de loin. On voit le promontoire de loin.
Tout s'oublie avec le temps.→ On oublie tout avec le temps
La porte s'est refermée avec bruit.→ On a refermé la porte avec bruit.
Les terrains près de la forêt se sont vendus rapidement.→ On a vendu rapidement les terrains près de la forêt.
Ce thé se boit même l’après-midi.→ On boit ce thé même l’après-midi.
Les autres verbes pronominaux peuvent avoir un sens réfléchi ou un sens réciproque. Lorsque le sens est
réfléchi, le sujet fait l’action sur lui-même : L’enfant se promène souvent dans ce square. → sens réfléchi. On peut
également trouver plusieurs personnes exerçant cette action : Ils se sont rassemblés sur la place. sens réfléchi
Lorsque le verbe a un sens réciproque, les sujets produisent alors une action l’un sur l’autre, mutuellement :
Ex : Les deux amies
se voient
régulièrement. → sens réciproque, Les deux duellistes se sont envoyé leurs témoins → sens
Réciproque.
L’accord des participes passés des verbes pronominaux n’est pas identique à celui des autres verbes.
5. Les verbes impersonnels :
Ils n’existent qu’à la troisième personne du masculin singulier : il, à aucune autre personne. « Il » ne
représente pas une personne, ne désigne rien, il est juste un pronom qui permet de construire grammaticalement
une phrase correcte. C’est un pronom impersonnel.
Falloir : il faut
Les verbes de météo : il pleut, il vente, il grêle, il neige etc…
6. Les verbes transitifs :
Ils introduisent un complément d’objet. * Transire veut dire en latin passer par. Transitif indique donc la
relation qui unit le verbe à son complément d’objet. On passe directement du verbe à son complément, c’est
alors un compment d’objet direct, le verbe est un verbe transitif direct.
Ex : Elle
regarde
le dauphin
, /attentivement. Elle
l observe
/ régulièrement.
Vb. trans. direct compl. d’objet direct compl. d’objet direct Vb. trans. direct
Lorsque l’on passe indirectement du verbe à son complément, par l ’ intermédiaire d’une préposition, c’est
alors un compment d’objet indirect, le verbe est un verbe transitif indirect.
Ex : Marie parle/
à
/sa voisine. Elle
/lui /parle
Parler / à /
Vb. trans. indirect compl. d’objet indirect compl. d’objet indirect Vb. trans. indirect
Quelquefois le même verbe introduit à la fois un complément d’objet direct et un complément d’objet indirect
(COS, c.o.second) Le verbe est alors transitif direct et indirect. La place dans la phrase n’est pas importante, le
COS peut se trouver en première position dans la phrase mais il est second dans cette relation verbe - complément.
Ex : L’interlocuteur
transmet
/
ses regrets
/
au /destinataire
.
Vb. trans. direct et indirect cpt. d’objet direct cpt. d’objet indirect (COS)
Ex : Il
remet
/
au / vestiaire / son manteau
.
Vb. trans. direct et indirect cpt. d’objet indirect (COS) cpt. d’objet direct
7. Les verbes
in
transitifs :
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Ils n’introduisent jamais de complément d’objet mais des attributs ou des compléments circonstanciels :
Ex : Il s’endort / souvent / dans les transports en commun.
Vb. intransitif cpt. circ. de tps cpt. circ. de lieu
II. Les différentes constructions verbales :
1. Les modes impersonnels.
A. Les participes passés.
Ils sont l’une des formes de la conjugaison des verbes. Ils ne varient pas selon la personne. C’est l’auxiliaire
qui prend la marque de la personne. Ils sont variables en nombre mais aussi, contrairement aux autres formes
verbales, en genre.
Ex :
Le candidat
est
arrivé
à l’heure.
Je
suis
passé
par cette phase.
Ex :
Les patientes
sont
arrivées
il y a quelques minutes.
Vous
êtes
venues
par là.
B. Les participes présents.
Les participes présents sont une des formes de la conjugaison des verbes. Ils sont invariables et finissent par
- ant. On ne peut reconnaître d’indication de personnes dans cette forme verbale.
Ex :
Naviguant
à vue,
le capitaine
reste concentré.
Naviguant
à vue,
tu
restes concentré.
C. Les gérondifs.
Ils sont une des formes de la conjugaison des verbes. Ils sont invariables, sont précédés de la préposition - en
et finissent par - ant. On ne peut reconnaître d’indication de personnes dans cette forme verbale.
Ex :
En arrivant
par le jardin,
elle
cueillera une rose.
Ex :
En arrivant
par le jardin,
tu
cueilleras une rose.
D. L’infinitif.
L’infinitif est la forme non conjuguée du verbe. Il n’y a donc aucune indication de personne dans cette forme
verbale.
Ex :
Parcourir
ce paysage est toujours un enchantement pour
Julien
.
Chanter
à la chorale
te
procure une grande joie.
2. Les constructions impersonnelles :
Les verbes personnels se conjuguant normalement à toutes les personnes peuvent être employés dans des
tournures impersonnelles. Ce n’est alors pas le verbe qui est impersonnel mais la construction, la
tournure dans laquelle il est employé. Le sujet est « il » mais il ne représente pas une personne.
Ex :
Il vient
tout un groupe par ici. *
Elle vient
tout un groupe par ici.
3. La voix (construction-tournure) passive.
A la voix active, le sujet fait souvent l’action exprimée par le verbe, ce dernier peut être suivi par un complément
d’objet direct. A la voix passive, le sujet subit l’action exprimée par le verbe (+ l’auxiliaire être obligatoire)
derrière lequel peut se trouver un complément d’agent introduit généralement par par.
Ex :
Le vent
a couché
les massifs
.
Les massifs
ont
été
détruits
par l’orage
.
Sjt. du vb. détruire c.o.d. du vb. détruire Sjt. du vb. être détruit cpt. d’ agent
Quelquefois le complément d’agent est introduit par de :
Ex :
Cette jeune femme
est appréciée
de tous ces amis
.
Sjt. du vb. être entouré cpt. d’ agent
Parfois le complément du passif n’est pas exprimé car l’auteur de l’action n’est pas précisé :
Ex : Il a été vaincu. (par son adversaire). La vaisselle a été faite. (par toute la famille)
III. Le procès de l'action :
1. L’ Aspect verbal.
Il peut être de plusieurs sortes :
Accompli / inaccompli ( Formes verbales simples/formes verbales composées ) :
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. Je souhaite terminer ce travail demain soir.
. Je souhaite avoir terminé ce travail demain soir.
. Quand j'ai terminé mon travail, je vais me promener.
. Quand j'avais terminé mon travail, j'allais me promener.
. Quand j'aurai terminé mon travail, j'irai me promener.
. Quand il eut terminé son travail, Pierre alla se promener.
. Après avoir terminé mon travail, je vais me promener.
. Après avoir terminé mon travail, je suis allé me promener.
. Le travail fini, Pierre va se promener.
Les formes verbales composées marquent souvent l'antériorité :
. Ce jour-là, après
qu’il a,
comme d'habitude,
écouté
les informations de huit heures, Jean
partit
se promener.
B. Borné/ non borné (Présence ou absence des bornes, de limites, de début et de fin de l'action ou de l'état
exprimés par le verbe) :
Ex :
. Le jeudi 24 octobre 1876 je suivis (borné) après dîner les boulevards jusqu'à la rue du chemin-vert par laquelle je gagnai (borné) les
hauteurs de Ménilmontant, et de là prenant les sentiers à travers les vignes et les prairies, je traversai (borné) jusqu'à Charonne le riant
paysage qui sépare ces deux villages, puis je fis (borné) un tour pour revenir par les mêmes prairies en prenant un autre chemin. Je
m'amusais (non borné) à les parcourir avec ce plaisir et cet intérêt que m'ont toujours donné les sites agréables… Rousseau
. Il était presque nuit (non borné) quand je repris connaissance (borné). Rousseau
C. Les auxiliaires d'aspect :
Inchoatif : Commencer à, se mettre à, entreprendre de…
Ex : Il commence à pleuvoir. Il a commencé à pleuvoir. Il se met à pleuvoir.
Terminatif : finir de, achever de…
Ex : Il finit de pleuvoir. Il a fini de pleuvoir.
Duratif : être en train de…
Ex : Il est en train de travailler.
Futur proche : aller + infinitif :
Ex : Il va pleuvoir.
Passé proche venir de + infinitif…
Ex : Il vient de pleuvoir.
L'aspect peut être exprimé par des adverbes, des compléments circonstanciels, etc. Des valeurs d'aspect peuvent
être marquées par certains préfixes ou suffixes.
IV. Les valeurs des temps simples
Le présent de l’indicatif :
Les valeurs de ce temps dans les textes sont multiples, elles s’accompagnent de marqueurs temporels.
Le présent d’énonciation. Il situe l’énonciation par rapport à l’actualité du locuteur (je, ici, maintenant). Il se
rencontre dans les dialogues, les répliques au théâtre, les écrits épistolaires ou autobiographiques, les journaux
intimes :
Aujourd’hui, nous étudions les temps.
« Nous sommes dans la salle d’attente du dentiste. »
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Le présent itératif. Il exprime un procès qui se répète. On l’appelle aussi « présent d’habitude ». Des indicateurs de
temps le précisent.
Chaque semaine, elle prend un cours de piano.
Tous les ans nous voyageons à l’étranger.
Le présent de description. Il permet de décrire et permet donc de faire une pause dans la narration du récit.
La maison s’aperçoit de loin car elle se trouve sur un promontoire. Son toit de vieilles tuiles rouges, ses fenêtres à petits carreaux
lui donnent un aspect ancien et accueillant.
Le présent de narration. Il est employé dans les récits pour raconter une action dans le passé en la rapprochant
de l’actualidu lecteur, pour rendre la scène plus vivante.
La nuit était calme, les étoiles brillaient quand soudain un vent se lève qui renverse la carafe et soulève la nappe.
Le présent historique. Il est employé dans les documentaires pour raconter des faits passés en les rapprochant
de l’actualité du lecteur. Il lui donne l’impression de se trouver au cœur d’événements pourtant très lointains.
Napoléon prend la ville et le port. Les pertes sont lourdes. La victoire est de courte durée. En effet, dans la nuit, un petit contingent les
attaque par surprise.
Le présent gnomique. Cest un présent général qui présente des faits atemporels.
Qui dort dîne.
Le présent de valeur générale. Il exprime des faits avérés, scientifiques.
L’eau bout à cent degrés.
Le présent à valeur de futur. Le présent indique ici une action, un état dans le futur. Les marqueurs temporels sont
essentiels pour le repérer.
Ce soir, je vais au cours de piano.
L’année prochaine, nous allons en Irlande.
Le présent à valeur de passé. Il est constitué du verbe « venir » au présent + un infinitif
« Je cherche Matthieu.
-Il vient de passer.
Le futur de l’indicatif
Le futur situe les événements dans un avenir proche ou lointain dans le discours ou le récit :
Tu passeras nous chercher dans la soirée.
Ils présenteront le projet devant l’assemblée l’année prochaine.
Il conçoit l’action future comme certaine, par opposition au conditionnel ou au subjonctif qui l’envisage de façon
hypothétique :
Elle a dit que tu nous donneras les références.
Elle a dit que tu nous donnerais les références.
Il peut être exprimé par un verbe au futur simple, un verbe au présent, le verbe « aller » + un verbe à l’infinitif
Il s’exprimera demain.
Il s’exprime demain.
Il va s’exprimer demain.
Il a également une valeur modale injonctive. Il remplace alors l’impératif.
Vous rendrez vos copies dans une heure.
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