déclenché la crise financière du libéralisme puis la crise économique du libéralisme. ... Mais aussi,
je vais vous annoncer une bonne nouvelle : c’est que les solutions aux crises écologiques
(solutions qui viennent d’être esquissées dans les exposés précédents) sont aussi des solutions à la
crise économique.
Ce modèle qui dévore déjà la planète et qu’on ne peut pas élargir à toute la population, comment
a-t-il fait pour se prendre les pieds dans le tapis ? De deux façons : par une crise énergie-climat et
par une crise alimentation-santé. ... Voilà la double crise que nous devons affronter, que Rio 2012
devrait affronter. Malheureusement, comme vous le savez déjà, les multinationales, les forces du
modèle 1980/2010, celles qui ont détruit la planète, ont déjà préempté le résultat du Sommet de la
Terre de 2012.
Non seulement le mouvement environnemental a-t-il connu l’échec, mais le mouvement social
aussi – Lipietz pourrait difficilement être plus clair. Comme nous le verrons, Lipietz met
beaucoup trop d’accent, par contre, sur le néolibéralisme en décrivant les causes de l’échec
global, même si cette grande orientation économique et politique a donné lieu directement à
plusieurs crises sociales. Mais Lipietz voit plutôt juste en soulignant que les solutions aux crises
écologiques sont aussi des solutions à la crise économique. En effet, mais pas tout à fait comme
Lipietz le pense, les crises écologiques exigent un nouveau modèle économique, et non seulement
une correction du néolibéralisme.
Peu importe les autres pistes, les autres objectifs, c’est la sobriété, en raison des contraintes
écologiques, qui marquera l’avenir des sociétés. David Suzuki est intervenu à peu près en même
temps que Lipietz pour souligner4 ce premier aspect de Rio+20, son constat de l’échec des
promesses de Rio 1992. Il s’agit finalement du thème qui inspire la création de mon site web, soit
que nous devons constater l’échec du mouvement environnemental5 et nous préparer pour les
conséquences de cet échec en ciblant un nouveau paradigme économique et social.
De nombreuses organisations de la société civile et des leaders écologiques intervenaient en
2011-2012 dans l’espoir de maintenir l’intérêt pour le développement durable, la possibilité d’un
tel développement, et pour reprendre l’initiative lors de Rio+20 : Forum francophone préparatoire
à Rio+20, avec Christian Broghag, ancien délégué interministériel au développement durable
(2004-2008); des interventions de Brice Lalonde, ancien député vert européen et ministre français
et alors organisateur/dirigeant de Rio+20; Dominique Bourg et l’accent sur l’économie circulaire;
Alain Lipietz lui-même, autre ancien député vert du Parlement européen, avec son Green Deal6.
4 http://www.davidsuzuki.org/fr/blogues/la-science-en-action/2012/05/-lechec-fondamental-de-
lenvironnementalisme/
5 http://www.harveymead.org/2013/01/10/224/
6 Alain Lipietz, Green Deal : La crise du libéral-productivisme et la réponse écologiste, La
Découverte, 2012. Nous n’en parlerons que peu, mais Lipietz se révèle un économiste hétérodoxe
qui confond, finalement, la crise occasionnée par le modèle libéral-productiviste et les crises plus
profondes occasionnées par le modèle économique de base et qui dépend de la croissance