ECONOTE
| N°18 – JUIN 2013
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financement des sociétés non-financières est passé de
11 Mds EUR en 2003 à 58 Mds EUR en 2008.
GRAPH. 3 : TAUX D'INVESTISSEMENT
DES SOCIÉTÉS NON FINANCIÈRES
16
17
18
19
20
21
22
23
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010
En %
Source : INSEE
En revanche, sur l’ensemble de cette période, au-delà
de variations parfois importantes, la capacité de
financement des ménages reste globalement assez
stable et la capacité de financement des sociétés
financières ne progresse que faiblement.
A
U PLUS FORT DE LA CRISE
,
CHUTE DE
L
’
INVESTISSEMENT DES ENTREPRISES ET BOND DU
DÉFICIT PUBLIC
En 2009, sous l’effet de la crise, les évolutions ont été
très brutales sur chacun des agents économiques.
Mais, au total, cela s’est traduit par une interruption de
la dégradation du solde extérieur courant de la France.
Ainsi, le déficit public de la France s’est envolé, sous le
coup de la chute des recettes dans le sillage de la forte
dégradation de l’activité, d’une part, et de la mise en
œuvre du plan de relance, d’autre part. Le déficit public
est alors passé de 3,5 % du PIB à 6,4 % du PIB, soit
un creusement de près de 80 Mds EUR.
Cet alourdissement du besoin de financement public a
néanmoins été compensé par l’amélioration de la
capacité de financement des autres secteurs.
Ainsi, confrontés à la crise, les ménages ont fortement
accru leur épargne, leur taux d’épargne progressant de
près d’un point sur l’année, et ils ont sensiblement
réduit leur investissement
2
. Ils ont ainsi dégagé une
capacité de financement supplémentaire de plus de
30 Mds EUR.
Les sociétés non financières ont été confrontées à la
baisse de leur épargne, du fait de la chute de l’activité,
2
Il s’agit essentiellement de l’achat de logements neufs par les
ménages
mais, surtout, elles ont fortement coupé dans leurs
investissements et elles ont réduit leurs stocks. Par
conséquent, elles ont fortement réduit leur besoin de
financement sur l’année, de plus de 40 Mds EUR (cf.
graph. 4).
GRAPH. 4 : BESOIN DE FINANCEMENT
DES SOCIÉTÉS NON FINANCIÈRES
-250
-200
-150
-100
-50
0
50
100
150
200
1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011
Investissement Stocks
Épargne
Source : INSEE
Enfin, les sociétés financières ont accru leur épargne
de près de 10 Mds EUR, la baisse des taux d’intérêt à
court terme ayant amélioré leurs marges
3
.
D
EPUIS LA CRISE
,
UNE NETTE DÉGRADATION DE LA
SITUATION FINANCIÈRE DES ENTREPRISES
Depuis la crise, le déficit courant de la France s’est de
nouveau creusé, pour s’établir à 42 Mds EUR en 2012,
après un pic à 49 Mds EUR en 2011.
Cette dégradation provient essentiellement de
l’augmentation des besoins de financement des
sociétés non-financières, de plus de 40 Mds EUR. Elle
tient également à un repli de la capacité de
financement des ménages, à hauteur de plus de
10 Mds EUR : leur épargne est restée stable alors que
leur investissement s’est redressé. En revanche, elle a
été limitée par le début d’assainissement des finances
publiques, qui a réduit le besoin de financement de
l’État de plus de 40 Mds EUR.
La forte augmentation du besoin de financement des
sociétés non financières résulte d’un effet de ciseau
entre, d’une part, une érosion de leurs marges et,
d’autre part, un investissement qui est reparti
nettement à la hausse puis s’est stabilisé en 2012
3
Ce résultat n’est pas contradictoire avec la forte dégradation des
résultats des entreprises financières sur la même période. En
effet, les pertes réalisées, du fait de la crise, sur leurs
investissements n’ont pas d’impact en comptabilité nationale sur
leurs revenus ou leur épargne mais directement sur leur
patrimoine.