assassiné un père primitif ». Cette phrase explique tout simplement… l’origine de la religion. En effet,
que représente l’Eucharistie chez les catholiques ? Le banquet cannibale de la scène primitive...
La psychanalyse affirme par ailleurs que tous les garçons ont désiré leur mère et voulu la mort de
leur père, plus connu sous le nom de complexe d’Œdipe. Que nous dit Freud à l’occasion de sa scène
fondatrice ? « Ma libido s’est éveillée envers matrem […] à l’occasion d’un voyage, au cours duquel
nous avons dû passer une nuit ensemble et où il m‘a certainement été donné de la voir nudam ».
Voilà qui suffit pour énoncer le premier commandement de la future loi psychanalytique. A partir
d’une expérience, d’un souhait, Freud échafaude son édifice conceptuel : ce qu’il a vécu, tous l’ont
vécu. Mieux : de toute éternité, tout homme l’a vécu, et jusqu’à la fin des temps, tout le monde le
vivra ; Freud révolutionne la compréhension de l’humanité.
Thèse 2 : continuum scientifique ou capharnaüm existentiel ?
Freud a guéri tous ses patients grâce à la méthode psychanalytique : faux. Quelle est la méthode
psychanalytique ? En réalité, Freud en a utilisé 6. Dès 1884 il confesse « j’ai besoin de beaucoup de
cocaïne ». L’année suivante : « je conseillerai d’administrer la cocaïne par injection ». Il expérimente
sur son ami Fleischl-Marxow la substance : son ami est mort peu après des injections sous-cutanées.
Il vire de bord et pratique l’électrothérapie pendant 4 ans puis à partir de 1887 l’hypnose et jusqu’en
1890 le psychrophore (intromission d’une sonde glacée dans la verge pour calmer l’onanisme–vous
avez bien lu…) et jusqu’en 1893 les massages de l’utérus...
1
er
cas : Emma Eckstein a 30 ans lorsqu’elle vient voir Freud pour douleurs gastriques. Freud et son
ami Fliess en concluent bien sûr à… une correspondance intime entre le nez et les organes génitaux !
D’où l’idée de Freud : il faut opérer le nez. L’opération, ablation du cornet nasal gauche, a bien lieu.
Deux semaines plus tard : la patiente souffre d’un œdème facial. Les symptômes persistent jusqu’à
ce qu’un assistant, nettoyant la plaie, découvre « un morceau de gaze long d’un bon demi-mètre »
oublié dans la cavité nasale par le chirurgien et son compère ! La patiente perd son sang et fait un
malaise. Freud est décomposé, Emma Eckstein défigurée. L’origine du malaise et des saignements ?
Le désir d’Emma pour un irrésistible médecin nommé Sigmund Freud, conclut-il lui-même.
2
ème
cas : Dora a 18 ans lorsqu’elle est présentée à Freud. Elle subit depuis 3 ans les avances d’un
vieux monsieur. Elle le repousse sans cesse. Dora souffre de dépression. Diagnostic de Freud : elle est
hystérique. Lorsque le vieux monsieur s’approche d’elle, elle n’est pas dégoûtée mais… excitée ! Son
rêve d’une boîte à bijoux ? En réalité un désir inconscient de coucher avec le vieux monsieur. Evident.
3
ème
cas : le Petit Hans. Il a peur d’être mordu par un cheval. Vous pouvez deviner le diagnostic de
Freud : le cheval n’est pas que le cheval mais… le père ! Dès lors, en vertu du complexe d’Œdipe, le
Petit Hans désire s’unir sexuellement avec sa mère mais son père le lui interdit. La phobie d’être
mordu par un cheval s’analyse donc comme la crainte de voir son pénis coupé. Logique.
Dernier cas : l’Homme aux rats ou Lanzer, juriste brillant de 29 ans. Il détaille ses symptômes : désir
de faire souffrir, soi et les autres. La première aventure amoureuse de Lanzer eut lieu avec une
dénommée Robert. Par ailleurs, Lanzer raconte les détails d’une scène de torture : le tortionnaire
attache un pot où grouillent des rats au fondement de sa victime, de sorte que les animaux peuvent
pénétrer le rectum de supplicié. Dès lors, Freud échafaude une théorie –nul besoin d’aller chercher
très loin- : rat = pénis. Mais, par équivalence symbolique, le rat est aussi l’analogon du père.
Conclusion du docteur viennois : l’Homme aux rats aimerait se faire sodomiser par son père…