I
RESUME
Le thème des inégalités et ses corollaires, telles la pauvreté, la précarité, l’exclusion
ou encore la ségrégation, se posent de plus en plus d’un point de vue de la justice et
concerne à la fois les enjeux spatiaux et environnementaux. Comme pour marquer
le paroxysme des inégalités, la question de la justice environnementale vient
relancer le débat autour de l’accès aux ressources au sein des catégories sociales et
spatiales, ainsi que le débat autour de l’inégale répartition et répercussion des
externalités, causées entre autres par l’usage de ces dernières d’un point de vue
environnemental.
De New York à Dakar, malgré les différences de contextes socio-culturels et
économiques, les mêmes phénomènes d’inégalités face aux conditions
environnementales s’observent avec cependant des nuances dans les formes de
manifestations et d’interprétations.
Ce travail vise à réfléchir sur les déclinaisons que peuvent avoir les injustices
environnementales dans la ville de Dakar à partir d’une approche élaborée dans les
villes américaines, berceau des mouvements de revendications. Deux localités
situées dans la baie de Hann sont choisies en raison des pollutions industrielles
dont elles souffrent. Il s’agit de Hann-Bel-Air et de Thiaroye-Sur-mer.
Partant de l’analyse des nuisances environnementales liées à la pollution
industrielle, il s’agit de montrer l’importance de la « contextualisation » dans
l’étude des injustices environnementales au regard des dynamiques socio-spatiales,
mais aussi des perceptions face aux situations dites d’injustice.
Mots clés : Justice environnementale, pollution industrielle, Baie de Hann, Hann-
Bel-Air, Thiaroye-Sur-Mer, Bronx, Brooklyn, perceptions, inégalités, Ancrage
spatial, Américain, Dakar