le deluge - Philippe Jean Coulomb

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LE DELUGE
En Mésopotamie, le conte d'Atra-Hasïs ( 1650 av JC) relate la création de l'homme et les raisons
qui amenèrent les dieux à le créer. Au début étaient deux catégories de dieux, les Annunaki,
classe dirigeante qui occupaient le royaume des eaux, et les Igigi, serviteurs des premiers
condamnés à travailler dur sur la terre pour leurs maîtres. Les Igigi, épuisés, finirent par se
révolter. Le dieu Enki, avec l'aide de la déesse-mère Mammi, proposa de créer une créature
capable de suppléer les dieux défaillants : l'Homme était né ! Mais le tapage des hommes
incommoda Enlil qui décida de les supprimer. Après plusieurs tentatives rendues infructueuses
par le dieu Enki qui protégeait l'homme, Enlil décida de noyer l'humanité sous un Déluge. Enki
intervient à nouveau et avertit Atra-Hasïs (dit le Supersage) de l'imminence du cataclysme, il lui
conseille de construire un bateau et d'embarquer des animaux pour les sauver. C'est alors que le
dieu des orages, Adad, déclencha un formidable cyclone, des tempêtes et des orages pendant
sept jours et sept nuits. Lorsque le Déluge prit fin, le bateau s'est échoué sur une montagne.
Atra-Hasïs lâche alors des oiseaux pour savoir si la décrue est effective et s'il existe des terres
émergées. Enlil s'aperçoit du subterfuge et se met en colère. Enki justifie son acte et obtient le
pardon d'Enlil, ainsi que l'immortalité pour Atra-Hasïs. L'homme a donc survécu et Atra-Hasïs
sera le seul homme à avoir connu l'avant-Déluge (préhistoire) et l'après Déluge (civilisation
sumérienne).
Dans l'Epopée de Gilgamesh, il est également question d'un homme qui a vécu avant et après
une gigantesque inondation, le sage et immortel Uta-Napistu, que le roi Gilgamesh veut à tout
prix rencontrer pour connaître le secret de son immortalité : le récit du Déluge est identique et
sera repris bien plus tard par les scribes de la Bible avec Noé dans le rôle du Supersage (voir le
détail dans le chapitre suivant).
Les Métamorphoses d'Ovide donnent également le récit d'un Déluge : Zeus, indigné par la
conduite impie des hommes, réunit les dieux pour leur faire part de sa décision de détruire
l'humanité, leur promettant « une race d'hommes meilleure que la première ». Aidé de Notos,
d'Iris et de Poséidon qui commande, il recouvre la terre sous les eaux, seul restant émergé le
sommet du mont Parnasse où Deucalion et Pyrrha parviennent dans une « frêle barque ». Ceuxci reçoivent un oracle de Thémis qui leur enjoint de « jeter derrière eux les os de leur grandmère » ; comprenant qu'il s'agit de simples pierres (leur grand-mère étant Gaïa, la Terre), ils
s’exécutent et engendrent ainsi une nouvelle race d'hommes. Ressemblance évidente avec le
texte sumérien…
De nombreux témoignages attestent de l'importance des phénomènes cosmiques auxquels furent
soumis les hommes des anciennes civilisations. Mais, Le phénomène du Déluge est quasi
planétaire : en Australie, aux Indes, en Polynésie, au Tibet, au Cachemire et en Lituanie le
souvenir d'un déluge s'est perpétué jusqu'à nos jours?
Pour les Aztèques, notre monde actuel a été précédé de quatre mondes ou "Soleils" qui ont été
anéantis par des cataclysmes.
Le Soleil du Tigre a pris fin dans les ténèbres et le froid à la suite d'une éclipse prolongée. Il
s'agit sans doute d'une glaciation.
Le Soleil du Vent a été anéanti par une tempête de vent. Tous les hommes ont été transformés en
singes. Allusion au passage d'une comète?
Le Soleil de la pluie de feu. Plusieurs hypothèses possibles pour la fin de ce monde : une
éruption volcanique, la foudre ou la désintégration d'une météorite?
Cette dernière hypothèse est à rapprocher de celle formulée par nos chercheurs actuels qui
estiment qu'une énorme météorite se serait abattue, vers la fin de l'ère secondaire, dans le golfe
du Mexique. Des traces d'iridium, datant de cette époque, ont été retrouvées sur une bonne partie
de notre planète. Les conséquences de l'impact furent catastrophiques, des nuages denses de
poussières auraient voilé le Soleil. Une importante glaciation et l'absence de l'énergie solaire à la
surface du sol auraient provoqué la destruction de nombreuses espèces animales (dont les
Dinosaures) et végétales. Mais il est peu probable que nos Aztèques aient eu connaissance de ce
cataclysme, car l'homme n'existait pas dans ces époques reculées. Néanmoins un phénomène
analogue, mais de moindre importance, a fort bien pu se dérouler au cours de leur civilisation.
Le Soleil d'Eau. Ce quatrième monde aurait été détruit par un déluge.
La cinquième humanité doit son existence au Dieu Quetzalcóatl qui se rend dans le Mictlan pour
récupérer les ossements des êtres humains qui avaient peuplé le quatrième monde, avant que
le déluge ne les transforme en poissons. Après maintes épreuves, le Dieu remet les ossements à
la déesse Cihuacoatl (la "Femme Serpent"). Celle-ci va les moudre en une fine farine qu'elle
dépose dans un vase à l'intérieur duquel les Dieux rassemblés versent quelques gouttes de leur
sang. C'est ainsi que, grâce aux Dieux repentis qui acceptèrent de mêler leur sang aux os des
hommes-poissons, naquit l'actuelle race humaine.
Une autre légende, concernant le déluge, qui a été recueillie par SAYAMA et ONISHI auprès
des indigènes de Formose, mérite d'être citée:
"En des temps très anciens, le trou d'écoulement de la mer se trouva bouché, ce qui produisit
un déluge.
Où que portent les regards, la plaine était devenue une mer immense : seuls émergeaient les
sommets des monts Katomoan et Tagarausu. Hommes et bêtes s'y réfugièrent donc. Or,
dans la soudaineté de la catastrophe, on avait oublié d'emporter le feu, ce qui était très
gênant. Ceux qui s'étaient réfugiés sur le mont Tagarausu essayaient, par tous les moyens,
de se procurer du feu, quand une mouche survint qui se mit à se frotter énergiquement les
pattes sous leurs yeux : alors, imitant la mouche, ils frottèrent deux bouts de bois l'un contre
l'autre et produisirent le feu. Et quand, au sommet du Tagarausu, la lumière apparut, ceux
du mont Katomoan envoyèrent le bouquetin chercher du feu, et l'animal réussit sa mission.
Un peu plus tard, les eaux se retirèrent mais le sol qui apparut n'était qu'un champ de pierres
tout à fait impropre à l'agriculture. Alors nos ancêtres lâchèrent un grand nombre de vers, et
la terre redevint fertile".
VELIKOVSKY signale que de nombreux cataclysmes cosmiques ont été décrits dans les textes
anciens de civilisations très éloignées les unes des autres.
ARISTOTE affirma qu'une météorite était tombée à Aegospotamos alors qu'une comète brillait
dans le ciel.
JOSUE indiqua qu'une chute de météorites précéda l'arrêt du Soleil et de la Lune, cet arrêt dura
18 heures.
Au Mexique, dans les annales de Cuauhtitlan, écrites en langue Nahuatl, le même type de
phénomène est rapporté : le Soleil et la Lune s'immobilisèrent, provoquant des ténèbres d'une
exceptionnelle durée.
Vers le milieu du deuxième millénaire, une comète aurait heurté la Terre de sa queue gazeuse
colorant en rouge lacs, mers et rivières.
Le manuscrit Quiché Maya rapporte que la Terre trembla, le Soleil s'arrêta et les rivières furent
transformées en sang; une pluie de bitume et de résine s'abattit sur la Terre et le ciel s'obscurcit.
Dans l'Exode, l'eau se changea en sang, les poissons moururent, et la peau des hommes et des
animaux se recouvrit de pustules. La Mer Rouge, qui actuellement est bleue, devint rouge d'où
son nom en hébreu. La Mer Rouge est la mer du "choc".
Dans le Kalevala, épopée finnoise, le monde fut aspergé de sang.
Les annales du Cuauhtitlan signalent une pluie de pierres chaudes, de bitume et de feu.
Le livre Maya, Popol-Vuh, rapporte que les hommes se noyèrent dans une substance visqueuse
qui tombait du ciel.
Le papyrus Ipuwer et les écrits Babyloniens mentionnent une pluie de feu qui détruisit
l'humanité.
Des ouragans déclenchés par le passage d'une comète sont signalés un peu partout. Le manuscrit
Troano Maya décrit un ouragan accompagné de pluie, de volcanisme, de tremblements de terre
et de cinq jours d'obscurité. Dans le Veda hindou et l'Avesta perse un vent très violent dura sept
jours.
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