L`émission de particules électrisées par le soleil et la théorie des

L’´emission de particules ´electris´ees par le soleil et la
th´eorie des aurores polaires
Daniel Barbier
To cite this version:
Daniel Barbier. L’´emission de particules ´electris´ees par le soleil et la th´eorie des aurores polaires.
J. Phys. Radium, 1937, 8 (7), pp.303-308. <10.1051/jphysrad:0193700807030300>.<jpa-
00233513>
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L’ÉMISSION
DE
PARTICULES
ÉLECTRISÉES
PAR
LE
SOLEIL
ET
LA
THÉORIE
DES
AURORES
POLAIRES
Par
DANIEL
BARBIER.
Observatoire
de
Marseille.
Sommaire. 2014 La
pénétration
dans
l’atmosphère
terrestre
des
particules
produisant
les
aurores
montre
que
leur
énergie
doit
être
assez
considérable
Au
contraire
l’énergie
des
particules
émises
par
le
soleil
est
toujours
faible,
une
dizaine
d’électron-volts
par
exemple
pour
les
électrons
au
lieu
de
6
104
eV
qui
seraient
suffisants
pour
produire
l’aurore
ou
de
1010eV
qui
seraient
nécessaires
dans
la
théorie
de
Dauvillier.
On
réconcilie
les
points
de
vue
en
admettant
que
la
terre
est
chargée
positivement
de
manière
à
donner
aux
électrons
une
vitesse
suffisante.
L’entretien
de
la
charge
terrestre
est
possible
grâce
à
la
charge
apportée
par
les
rayons
cosmiques.
La
théorie
proposée
fait
prévoir une
variation
de
l’altitude
de
la
base
des
aurores
au
cours
d’un
cycle
solaire.
1.
Introduction. -
L’émission
de
particules
élec-
trisées
par
le
soleil
est
actuellement
un
fait
bien
établi.
Il
est
en
effet
très
difficile
d’expliquer
la
formation
des
aurores
sans
faire
intervenir
des
particules
déviables
par
le
champ
magnétique
de
la
terre,
car
ces
phéno-
mènes
sont
observés
en
des
régions
de
l’atmosphère
qui
ne
sont
pas
illuminées
par
la
lumière
solaire.
Des
aurores
artificielles
furent
obtenues
par
Birkeland
au
laboratoire,
à
l’aide
de
faisceaux
d’électrons
(1)
et
Stôrmer
établit
une
théorie
mathématique
du
phéno-
mène
(2)
(~).
Les
particules
électrisées
émises
par
le
soleil
ont
été
invoquées
avec
plus
ou
moins
de
succès
pour
expliquer
divers
autres
problèmes
posés
par
la
couronne
solaire,
la
lumière
zodiacale,
la
lumière
du
ciel
nocturne,
les
comètes,
les
rayons
cosmiques,
l’ozone
atmosphérique
,
sans
parler
des
perturbations
magnétiques
terrestres
qui
sont
directement
liées
à
la
production
des
aurores.
L’émission
de
particules
électrisées
par
le
soleil
pose
un
problème
très
intéressant
en
soi-même
et
aussi
à
cause
de
l’influence
qu’elle
pourrait
avoir
sur
l’équi-
libre
des
couches
extérieures
du
soleil
(**).
En
outre,
la
théorie
pourrait
montrer
quel
est
le
rôle
de
ces
parti-
cules
dans
la
formation
des
raies
brillantes
de
certaines
étoiles
chaudes
et
des
nébuleuses.
Le
but
de
cette
note
est
d’examiner
ce
que
nous
savons
réellement
sur
les
particules
électrisées
émises
par
le
soleil
et
d’essayer
de
réconcillier
nos
connais-
sances
sur
ce
sujet
avec
celles
obtenues
par
l’étude
des
aurores.
~
2.
Les
aurores
polaires. -
Le
seul
phénomène
qui
se
présente
à
l’état
pur
comme
avec
certitude
(.)
Ces
auteurs
avaient
eu
d’ailleurs
des
précurseurs,
mais
t’eat
bien à
eux
que
sont
dus
les
travaux
fondamentaux
sur
ce
sujet.
L’historique
de
la
question
est
assez
bien
connu
pour
qu’il
n’y
ait
pas
lieu
de
l’exposer
à
nouveau
ici.
(**)
Rosseland
a
étudié
déjà
l’équilibre
d’une
chromosphère
supportée
par
des
rayons
corpusculaires
(3).
aux
particules
émises
par
le
soleil
est
l’aurore
polaire
(*).
C’est
à
ce
seul
phénomène
que
nous
allons
demander
des
renseignements
sur
la
nature
des
parti-
cules
et
en
particulier
sur
le
signe
de
leur
charge
et
leur
vitesse.
Rappelons
la
théorie
de
Stôrmer
e)
en
mettant
en
évidence
les
conclusions
pratiques
qui
en
découlent.
Dans
sa
première
approximation,
Stôrmer
assimile
la
terre
à
un
aimant
élémentaire
et
il
étudie
le
mouvement
des
particules
dans
le
champ
de
cet
aimant
et
dans
le
vide
en
négligeant
leurs
actions
mutuelles
ainsi
que
leur
action
sur
le
champ
de
l’aimant.
Stôrmer
trouve
alors
que
les
aurores
doivent
se
produire
au
voisinage
d’un
cercle
situé
à
une
distance
angulaire
a
du
pôle
magné-
tique.
a
ne
dépend
que
de
la
quantité
,H~
qui
caracté-
rise
les
particules; ?
désigne
le
rayon
du
cercle
en
cen-
timètres
que
décrit
une
particule
sous
l’action
d’un
champ
de
H gauss
perpendiculaire
à
la
direction
de
son
mouvement.
Il
trouve a
_-__
pour
des
rayons
catho-
diques
moyens,
pour
les
rayons ~
du
radium
et ~ 7°
pour
les
rayons
x
du
radium.
La
distance
angulaire
réelle
de
la
zone
du
maximum
de
fréquence
des
aurores
est
200
et
seules
les
particules
les
moins
déviables
comme
celles
constituant
les
rayons
oc pourraient
donner
la
solution
du
problème.
Pour
être
sûr
de
la
valeur
de
ce
résultat,
il
convient
de
vérifier
que
les
hypothèses
simplificatrices
énoncées
plus
haut
n’ont
pas
d’influence
appréciable
sur
le
résultat.
Stôrmer
rejette
d’abord
l’hypothèse
de
l’aimant
élémentaire
et
il
utilise
la
théorie
de
Gauss
du
magnétisme
terrestre;
il
trouve
que
les
résultats
sont
sensiblement
les
mêmes
et
que
par
suite
l’hypothèse
de
l’aimant
élémentaire
est
très
suffisament
correcte.
Stürmer
examine
ensuite
l’effet
des
actions
mutuelles
des
corpuscules
ainsi
que
leur
action
sur
le
magnétisme
terrestre
et
il
simplifie
le
(*) A
l’exception
des
aurores,
assez
rarement
observées,
écalai-
rées
par
le
soleil
qui
jouissent
de
propriétés
légèrement
diffé-
rentes
(altitude
-
répartition
de
l’énergie
dans
le
spectre).
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:0193700807030300
304
problème,
qui
pris
dans
toute
sa
généralité
est
absolu-
ment
inextricable.
La
théorie
comme
l’expérience
de
laboratoire
montre
qu’il
doit
se
former
autour
de
la
terre
un
anneau
de
particules
électrisées,
situé
à
une
distance
dépendant
de
leur
produit
Hp.
Stôrmer
assi-
mile
cet
anneau
à
un
courant
d’intensité i ampères
et
il
calcule
la
position
sur
la
terre
de
la
zone
aurorale
en
fonction
de i
et
des
produits
Hp
relatifs
aux
particules
formant
l’anneau
et
à
celles
produisant
l’aurore.
Si
nous
supposons
que
les
deux
sortes
de
particules
sont
iden-
tiques,
on
trouve
d’après
les
tableaux
de
Stürmer
qu’il
suffit
d’une
valeur
de
HP
peu
supérieure
à
100
pour
retrouver
la
position
réelle
de
la
zone
aurorale
si i
est
108
ampères.
Si
l’on
se
rappelle
que
la
théorie
ci-dessus
n’est
encore
que
grossièrement
approchée,
il
faut
bien
constater
que
la
position
de
la
zone
aurorale
sur
la
terre
ne
nous
apprend
pratiquement
rien
sur
la
nature
des
particules.
Théoriquement,
la
zone
aurorale
n’est
pas
tout
à
fait
un
cercle
mais
une
sorte
de
spirale
qui
en
diffère
assez
peu
et
dont
le
sens
d’enroulement
dépend
du
signe
des
particules.
De
l’orientation
des
arcs
auroraux
observés
en
divers
lieux
et
à
diverses
heures,
Vegard
a
conclu
(1)
que
les
observations
sont
un
peu
mieux
représentées
en
supposant
que
les
particules
sont
des
électrons,
mais
que
ce
résultat
est
toutefois
très
incertain.
Stôrmer
a
montré
(2)
que
l’on
peut
trouver
une
limite
supérieure
de
Ho
d’après
la
largeur
des
rayons
auro-
raux.
Les
nombres
s’échelonnent
entre 5
000
et
30
000.
L’absorption
des
rayons
de
particules
dans
l’atmos-
phère
terrestre
a
été
étudiée
par
Vegard
et
surtout
par
Stôrmer
(5)
et
moyennant
certaines
simplifications
ils
ont
reconnu
que les
rayons
ne
peuvent être
des
rayons
a.
Pour
des
électrons,
l’absorption
est
totale
à
80
km
d’altitude
(base
des
aurores)
ce
qui
conduit
à
une
valeur
de
Ho
de
l’ordre
de
700
c’est-à-dire
à
une
vitesse
de
l’ordre
de
100
000
kmlsec
ou
encore
à
une
énergie
de
60
000
clectron-volts.
Il
semble
que
les
grandes
aurores
(grandes
perturba-
tions
magnétiques)
soient
assez
étroitement
liées
aux
taches,
car
le
passage
au
méridien
solaire
est
accom-
pagné,
avec
un
certain
retard,
plus
souvent
que
le
hasard
seul
ne
le
ferait
prévoir,
d’une
perturbation
magnétique
sur
terre ;
le
passage
d’une
tache
au
méri-
dien
n’est
pas
toujours
accompagné
d’une
perturbation
et
certaines
perturbations
ont
lieu
en
l’absence
de
toute
tache.
Par
suite,
les
taches
ne
sont
pas
la
cause
vraie
de
la
perturbation
mais
lui
sont
seulement
assez
étroite-
ment
corrélatées.
Tacchini
et
Hale
voient
l’origine
des
perturbations
dans
les
éruptions
visibles
au
spectrohé-
lioscope
qui
accompagnent
ies
taches.
On
pourra
voir
à
ce
sujet
l’exposé
d’Abetti
(6).
Le
retard
s’écoulant
entre
le
passage
au
méridien
d’une
tache
et
la
pertur-
bation
magnétique
correspondante
a
été
évalué
par
divers
auteurs.
La
détermination
la
plus
récente
est
due
à
lVTaurain
(’)
(8)
qui
a
trouvé
des
nombres
éche-
lonnés
entre
23,5
et
116,~
h
avec
une
moyenne
de
60
h.
Si
les
particules
se
propagent
en
ligne
droite
avec
une
vitesse
uniforme,
ces
temps
correspondent
à
des
vitesses
comprises
entre
1
800
et
300
km/sec
avec
une
moyenne
de
700
km/sec.
Si
les
particules
pro-
duisant
les
aurores
étaient
des
électrons
de
grandes
vitesses,
comme
cela
a
été
parfois
admis,
on
ne
pour-
rait
expliquer
leur
retard
que
par
la
présence
d’un
champ
magnétique
solaire
qui
courberait
leurs
trajec-
toires.
Malheureusement
ce
champ
devrait
avoir
le
sens
opposé
du
champ
connu.
3.
Examen
sommaire
de
diverses
théories.
-
)
La
théorie
radioactive
de
l’émission
de
particules
par
le
soleil
est
maintenant
complètement
abandonnée.
Lindemann
a
montré,
en
particulier,
qu’elle
revient
à
admettre
une
radioactivité
absolument
inadmissible
pour
le
soleil.
2’
La
théorie
de
Dauvillier.
- Dauvillier
pour
réaliser
une
synthèse
d’un
très
grand
numbre
de
phénomènes
cosmiques
a
imaginé
(9)
que
le
soleil
émet
des
électrons
de
101°
V;
l’aurore
serait
alors
produite
par
des
élec-
trons
secondaires
prenant
naissance
dans
notre
atmos-
phère
à
environ
6
000
kms
d’altitude.
Les
électrons
primaires
seraient
accélérés
par
un
champ
électrique
existant
dans
la
chromosphère
solaire
(9,
p.
306).
3’
La
théorie
de
Milne.
-
C’est
la
forme
nouvelle
de
la
théorie
de
la
pression
de
radiation
pour
les
atomes,
conforme
aux
données
de
la
physique.
Elle
a
d’abord
été
proposée
pour
expliquer
la
grande
hauteur
atteinte
par
le
calcium
ionisé
dans
la
chromosphère
solaire
(1°);
un
développement
ultérieur
de
la
théorie
a
permis
à
Milne
de
montrer
que
des
atomes
de
Ca
II
peuvent
s’échapper
du
soleil
(11).
C’est
à
la
pénétration
de
ces
atomes
dans
notre
atmosphère
que
Milne
attribue
les
aurores.
Il
est
bien
évident
que
la
charge
électrique
du
soleil
doit
rester
constante,
et
par
suite
en
négligeant
les
charges
qui
pourraient
arriver
à
sa
surface,
sous
forme
de
rayons
cosmiques
par
exemple,
il
doit
émettre
autant
de
charges
positives
que
de
charges
négatives.
Les
seules
modes
d’émission
que
nous
ayons
à
consi-
dérer
sont
liés
à
l’état
électrique
du
soleil
ainsi
qu’à
la
pression
de
radiation.
Nous
allons
étudier
ces
divers
effets.
4.
La
pression
de
radiation.
Théorie
de
Milne.
-
Considérons
un
atome
ne
pouvant
exister
que
dans
deux
états
désignés
par
1
et 2
et
supposons-le
dans
l’état
1 ;
il
peut
absorber
un
quantum
hv
qui
le
porte
à
l’état 2
et
qui
lui
fournit
une
quantité
de
mouvement
h.
c
Il
reste
un
temps T
dans
l’état 2
puis
il
émet,
dans
une
direction
quelconque,
un
quantum
Il v
et
il
acquiert
une
v
.
quantité
de
mouvement ",
qui
en
moyenne
est
nulle,
c
puisque
le
rayonnement
émis
est
isotrope
(la
quantité
de
mouvement
fournie
par
l’absorption
est
dirigée
en
moyenne
vers
l’extérieur
puisque
le
rayonnement
absorbé
provient
du
soleil).
L’atome
revient
ainsi
à
l’état
1,
y
reste
en
moyenne
un
temps
le
cycle
305
recommence.
Pendant
un
cycle,
l’atome
tombe
libre-
ment
et
acquiert
par
suite
une
quantité
de
mouvement
ln g
«
+
’t’)
qui
pour
que
l’atome
libre
soit
en
équilibre
doit
en
moyenne
être
égale
à
la
quantité
de
mouve-
ment
obtenue
par
suite
de
l’absorption
du
rayonne-
ment.
On
démontre
que,
pour
le
soleil,
ces
considérations
s’appliquent
spécialement
au
calcium
ionisé.
L’état
1
est
28
et
l’état 2
est
obtenu
en
confondant
les
états
2Pi
et
2P2
qui
sont
très
voisins ;
la
pression
de
radia-
tion
est
relativement
très
négligeable
pour
les
autres
atomes.
Fig. 1.
~:.Exam~inons
maintenant
comment
des
atomes
peuvent
être
émis.
La
figure
1
représente
schématiquement
une
(raie
la
raie
H
ou
la
raie
/f
de
Call).
Un
atome
en
èqui-
libre
absorbe
une
longueur
d’onde
),o
correspondant
au
minimum
d’intensité
dans
la
raie.
En
réalité
par
suite
de
l’agitation
thermique
et de
ce
que
l’absorption
des
quanta
s’effectue
au
hasard
et
n’assure
que
statistique-
ment
l’équilibre,
il
peut
se
faire
qu’un
atome
prenne
une
vitesse
appréciable
dirigée
vers
l’extérieur
du
soleil;
alors
par
suite
de
l’effet
Doppler
la
longueur
d’onde
qu’il
absorbe
est
déplacée
vers
les
courts
1B,
par
exemple
en
A
ce
moment
il
est
soumis
à
un
rayon-
nement
plus
intense
qui
accélère
son
mouvement
vers
l’extérieur.
L’accélération
croît
jusqu’à
ce
que
la
lon-
gueur
d’onde
absorbée
devienne
,~2,
elle
devient
constante.
Mais
comme
entre
temps
l’atome
s’éloigne
du
soleil,
le
rayonnement
devient
plus
faible
puis
négli-
geable
et
on
conçoit
que
la
vitesse
des
atomes
tende
vers
une
limite.
Si
par
contre
les
circonstances
ame-
naient
un
atome
à
avoir
une
vitesse
dirigée
vers
l’inté-
rieur
du
soleil,
il
absorberait
une
longueur
d’onde
telle
que
~’,
et
l’intensité
du
rayonnement
augmentant,
la
valeur
absolue
de
sa
vitesse
serait
diminuée
et
la
longueur
d’onde
qu’il
absorbe
tendrait
à
redevenir
Ao.
L’équation
du
mouvement
est :
ci,
est
le
rayon
du
soleil;
g,
la
gravité
à
sa
surface,
r,
la
distance
de
l’atome
au
centre
du
soleil ;
I,
l’inten-
sité
du
rayonnement
pour
la
longueur
d’onde
À
qu’il
peut
absorber
et
IQ
l’intensité
au
centre
de
la
ligne.
En
intégrant
on
trouve
que
la
vitesse
limite
des
atomes
CaII est
1,6 . 108
cm . sec-1.
Tout
ceci
ne
peut
s’appliquer
que
lorsqu’un
très
petit
nombre
d’atomes
est
expulsé,
en
effet
dans
le
cas
contraire
la
raie
d’absorption
serait
elle-même
déplacée
et
par
suite
l’effet
serait
considérablement
réduit.
3.
Expulsion
thermique
d’électrons
par
le
Soleil.
Etat
électrique
du
Soleil.
---
La
température
de
la
surface
solaire
est
environ
6
000
K.
Calculons
la
vitesse
des
électrons
libres
et
considérons
la
possibilité
qu’ils
ont
d’échapper
au
soleil.
Si n
est
le
nombre
total
d’électrons
par
unité
de
volume,
le
nombre
d n
d’élec-
trons
de
vitesse
comprises
entre v
et v
-~-
d v
est :
m,
est
la
masse
de
l’électron; Il,
une
constante.
La
vitesse
quadratique
moyenne
des
électrons
est,
en
appelant
T
la
température,
donnée
par :
pour
les
électrons
solaires
on
trouve :
Le
nombre
ni
d’électrons
ayant
une
vitesse
supérieure
à
une
certaine
limite
vo
est
donné
par
la
petite
table
suivante :
on
voit
qu’il
n’y
a
pratiquement
pas
d’électrons
ayant
des
vitesses
supérieures
à
3
000
km/sec.
Cette
vitesse
correspond
à
une
énergie
de
20
e.
V
environ.
La
vitesse
limite
d’échappement
à
la
surface
solaire
est :
(g,
gravitation
à
la
surface
solaire;
a,
rayon
du
soleil).
On
voit
que
la
plupart
des
électrons
solaires
ont
des
vitesses
supérieures
à
la
vitesse
d’échappement
et
par
suite
il
est
nécessaire
que
le
soleil
soit
chargé
positive-
ment
car
s’il
n’en
était
pas
ainsi
à
un
instant
donné
la
déperdition
d’électrons
serait
tellement
rapide
qu’il
acquerrait
bientôt
une
charge
positive.
Supposons
que
la
charge
positive
du
soleil
soit
répar-
tie
en
couches
concentriques,
sans
qu’il
y
ait
lieu
de
préciser
davantage.
Tout
se
passe
comme
si
la
charge
était
concentrée
au
centre
du
soleil
pourvu
que
les
élec-
C1I
306
trons
libres
étudiés
trotive
placés
extérieurement
à
la
région
chargée
positivement,
ce
qu’on
pourra
toujours
supposer,
ear
s’il
n’en
était
pas
ainsi
leur
expulsion
hors
du
soleil
les
placerait
forcément
à
un
moment
donné,
à
l’e;térieur
des
couches
chargées.
Soit
- e
la
charge
négative
d’un
électron,
¡BTe
la
charge
positive
du
soleil,
on
calcule
sans
peine
que
la
vitesse
limite
d’échappement
deviènt V2
-
--
Si
l’on
détermine
la
charge
par
la
condition
qu’elle
doit
empêcher
l’échappement
de
tous
les
électrons
de
vitesse
inférieure
à 3.108
ém jseé
Oh
obtiént :
t
Le
volume
du
soleil
est
en
nombre
rond
2x~0~
cm3
si
on
admet
que
la
charge
est
répartie
uniformément
dans
toute
sa
masse,
la
charge
que
nous
venons
de
calculer
signifierait
qu’il
faudrait
ajouter
un
électron
pour
chaque
cube
de
deux
cents
millions
de
mètres
cubes
pour
l’amener
à
être
électriquement
neutre.
Une
telle
charge
est
extrêmement
petite.
L’influence
de
la
charge
électrique
que
nous
venons
de
calculer
est
négligeable
pour
des
ions.
En
effet
si p
est
la
masse
d’un
ion
et
V:i
sa
vitesse
limite
d’échappe-
ment,
on
a :
on
trouve
que
pour
les
ions
d’hydrogène
est
de
l’ordre
de
10-2
et
que
pour
les
ions
CalI
il
est
de
l’ordre
de
2
X
10-4.
D’autre
part
la
vitesse
quadratique
moyenne
des
ions
d hydrogène
et
de
calcium
est
respective-
25
4
d
’1
.
ment
et
de
celle
des
électrons
et
par
suite
1OOu 1uuu
leur
émission
thermique
est
pratiquement
impossible.
Ces
résultats
ont
t
été
obtenus
par
Milne
e 2)
et
ils
nous
étaient
inconnus
lorsque
nous
sommes
arrivée
à
la
même
conclusion
(13).
L’émission
d’ions
positifs
par
la
pression
de
radia-
tion
tend
à
diminuer
la
charge
positive
du
soleil
et
par
suite
à
permettre
l’émission
d’électrons
destinée
à
la compenser
électriquement.
Il
est
difficile
de
se
ren-
dre
compte
si
l’émission
est
constamment
neutre,
ou
seulement
statistiquemnnt
neutre.
On
peut
imaginer
des
représentations
valables
pour
l’un
ou
l’autre
cas.
i"
e
Si
constamment
l’émission
est
neutre,
lorsque
le
soleil
possède
une
zone
active
on
doit
admettre
que
celle-ci
possède
un
caractère
éruptif,
c’est-à-dire
que
les
électrons
aussi
bien
que
les
ions
possèdent
une
vitesse
d’ensemble
qui
leur
permet
plus
facilement
d’échapper
à
l’attraction
solaire.
En
l’absence
d’une
zone
active,
la
charge
du
soleil
aurait
juste
la
valeùr
donnant
lieu
à
une
émission
égale
d’ions
et
d’électrons.
Si
l’émission
est
neutre
seulement
statistiquement
on
peut
admettre
que
les
régions
actives
sont
caractés
risées
par
une
perturbation
locale
du
champ
élec-
trique
facilitant
l’émission
des
électrons.
Cette
émission
tend
à
diminuer
la
perturbation
électrique
et
par
suite
au
bout
d’un
certain
temps
l’émission
s’arrête,
mais
à
ce
moment
la
charge
totale
positive
du
soleil
est
aug-
mentée,
de
forte
que
l’ensemble
du
soleil
n’émet
que
des
ions
par
la
pression
de
radiation,
jusqu’à
ce
qu’une
nouvelle
perturbation
du
champ
électrique
se
produise
sur
la
surface
solaire.
Il
est
d’ailleurs
assez
probable
que
les
deux
phéno-
mènes
énumérés
entrent
simultanément
en
jeu.
Dans
tous
les
cas,
les
vitesses
des
électrons
émis
seront
faibles,
d’un
ordre
de
grandeur
de
quelques
centaines
à
quelques
milliers
de
km
par
sec.
Il
faut
examiner
encore
si
au
dessus
de
la
surface
solaire,
c’est-à-dire
dans
la
chromosphère,
ne
peut
exister
un
champ
électrique
qui
accélérerait
les
élec-
trons.
Un
tel
champ
a
été
postulé
par
Dauvillier
qui
avait
besoin,
pour
sa
théorie,
d’électrons
ayant
une
énergie
de
10iOe. V.
Nous
avons
vu
d’autre
part
(p.
304)
que
la
production
des
aurores
ne
peut
s’expliquer
par
des
électrons
que
si
ceux-ci
ont
des
énergies
de
6
X
10~
e. V
àu
moins.
L’étude
du
champ
chromosphérique
a
fait
l’objet
de
recherches
par Pannekoek
(1+),
Rosseland
(’à)
et
sur-
tout
Milne
(16)
en
négligeant
la
pression
de
radiation.
Leur
conclusion
est
que
le
champ
électrique
est
extra-
OMinairenient
faible.
Milne
par
exemple
trouvé
que
la
séparation
des
ions
et
des
électrons
suivant
la
loi
de
Dalton
ne
se
ptoduit
que
lorsque
la
pression
devient
inférieure
à
10-34.
En
outre,
si
artificiellement
on intro-
duisait
un
èhamp
électrique
dans
line
atmosphère
stellaire
de
40.
000 Y
par
cm,
on
ne
pourrait
obtenir
entre
deux
points
quelconques
de
cette
atmosphère
des
différences
de
potentiel
excédant
Un
volt.
En
un
mot,
tout
se
passe
comme
si
les
atmosphères
stellaires
étaient
extraordinairement
conductrices.
Si
l’on
négligeait
rémission
des
ions
et
des
électrons
et
qu’on
reprenne
le
calcul
précédent
en
tenant
compte
de
la
pression
de
radiation,
on
serait
conduit
à
des
résultats
tout
à
fait
analogues,
car la
pression
de
radia-
tion
n’agit
au
fond
que
comme
une
modification
à
la
loi
de
gravité
et
ne
pourra
donner
par
suite
lieu
à
une
augmentation
dans
le
rapport
~ï0la
ou
même
6
10~
du
champ
électrique.
D’ailleurs
le
problème
ne
présente
iiii
intérêt
que
si
l’on
tient
compte
de
l’émission
des
particules.
Nous
allons
l’étudier
dans
ce
cas
mais
sans
effectuer
de
théorie
générale,
ce
qui
n’en
vaut
pas
la
peine.
Supposons
qu’à
l’état
initial
il
n’y
ait
qu’un
champ
très
petit,
il
est
bien
évident
qu’aucun
champ
impor-
tant
ne
pourra
prendre
naissance,
car
nous
nous
trouvons
dans
le
cas
que
nous
venoiis
d’examiner
tout
au
long.
En
effet,
si
l’émission
par
pression
de
radiation
était
nulle,
le
champ
serait
très
petit
et
aurait
pour
simple
effet
de
retenir
les
électrons
de
manière
à
con-
trebalancer
les
effets
de
l’agitation
thermique.
Si
l’émis-
sion
des
ions
est
faible,
l’émission
d’électrons
qui
doit
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