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Le présent colloque pourrait se structurer autour de plusieurs axes de réflexion :
Anthropologie des interventions pour le développement
Face aux changements récents dans les approches du développement, quelles nouvelles
directions peut emprunter l’anthropologie du développement ? On pourrait accueillir ici tant
des communications faisant un bilan des travaux précédents (les organisations paysannes, les
courtiers du développement, les transferts de technologies et de savoirs, etc.) que des travaux
s’intéressant aux organisations internationales, aux formes de l’action humanitaire, ou encore
à l’émergence des nouveaux courtiers de la bonne gouvernance et aux entreprises
d’exportation de la démocratie.
Méthodes de l’anthropologie du développement et du changement social
Ici, les communications à proposer pourraient mettre l’accent sur la contribution de
l’anthropologie du développement à la transformation de nos méthodes de recherche :
variation des échelles d’observation et études multi-site, combinaison d’enquêtes
individuelles et collectives, abandon des monographies classiques, intérêt pour les situations
d’interaction, les conflits, les décalages entre discours et pratiques, interdisciplinarité.
Qu’apportent ces travaux à la discipline anthropologique ? Quelles questions soulèvent-ils sur
le plan éthique et déontologique ?
Anthropologie de l’État et des espaces publics
Partant des travaux orientés sur la question de l’État, des réformes et des politiques publiques,
tels que la décentralisation, le foncier, la délivrance de services et biens publics, la corruption,
et les modes de gouvernance locaux, des communications peuvent se focaliser sur une
anthropologie des réformes qui intéressent les Etats africains et leur impact sur les
administrations publiques.
Développement et invention des traditions
La dimension culturelle du développement est de plus en plus promue par des organisations
aussi bien au niveau international qu’aux niveaux national et local. Les communications
peuvent porter sur les transformations et inventions de la tradition intervenues dans le
contexte de développement. Il s’agit par exemple de la promotion de la chefferie et d’autres
institutions dites « traditionnelles » au nom de la culture et du développement.
Changement coupé et modernité décalée
Cet axe, exprimé de façon quelque peu provocatrice, pourrait permettre de conceptualiser et
d’intégrer les discours et pratiques sur la modernité dans une anthropologie du développement
et du changement social. Les communications se focaliseraient sur les modernités multiples
exprimées et appropriées par divers acteurs, comme par exemple les bricolages, les savoir-
faires quotidiens et les attentes et imaginations d’être « moderne ». Loin d’être planifiés ou
organisés, il ne s’agit pas, le plus souvent, de changements coupés de la modernité ?
Emergence de réseaux et d'acteurs transnationaux et translocaux
L'échelle des observations des pratiques du développement et de changement social s'est
beaucoup transformée : les acteurs stratégiques et les chaines de décisions se retrouvent dans
un espace 'mondialisé' ou les frontières (dans tous les sens) ont pris une autre signification.
L'analyse en termes de réseaux sociaux transnationaux ou bien translocaux invite à poursuivre
et/ou à reconduire l'anthropologie du développement et du changement social dans le sens
d'un ancrage des pratiques locales dans les espaces internationaux et translocaux. Les
communications pourraient s'inscrire ici dans le questionnement actuel des nouveaux acteurs