Thème 4 : Colonisation et décolonisation
Chapitre 8 : La décolonisation
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3. Quelles sont les conséquences des dissensions entre hindous et musulmans ?
Les antagonismes religieux atteignent le point de rupture lorsqu’en réponse Jinnah appelle à un
National Action Day qui dégénère à Calcutta du 16 au 18 août 1946, faisant plusieurs milliers de
victimes (photo). Le vice-roi tente alors un dernier effort en suscitant au moins la formation du
gouvernement intérimaire prévu, avec le Congrès seul. Nehru accepte d’en prendre la tête, mais les
tensions ne cessent de s’aggraver. Des heurts sanglants entre communautés se multiplient à Bombay,
Ahmedabad, au Bihar au Bengale et au Pendjab. Lorsque l’assemblée constituante se réunit en
décembre, les députés musulmans refusent d’y prendre part. C’est cette situation de violences et
d’impasse qui inspire la phrase d’Attlee. Il semble désormais évident que la partition est inévitable.
2) Le point de vue des britanniques
Document support : document 5 p. 277 et le texte de Clement Attlee ci-dessus.
Dès la fin de 1946, le désir des Britanniques d’en finir au plus vite avec leur empire des Indes
l’emporte. Le Royaume-Uni ne contrôle plus la situation. Les piliers du régime colonial,
l’administration, l’armée et la police donnent des signes de faiblesse et d’insoumission de plus en plus
nombreux ; les fonctionnaires britanniques souhaitent rentrer, tandis que l’opinion métropolitaine est
lasse et que la majorité au Parlement, et même nombre de conservateurs, ainsi que le gouvernement,
souhaitent se débarrasser au plus vite du fardeau indien. C’est dans ce contexte qu’Attlee déclare
devant la Chambre des communes, à Londres, le 20 février 1947, que les Britanniques évacueront
l’Inde au plus tard en juin 1948 et que le gouvernement de l’Inde sera transféré « à des autorités
établies par une Constitution approuvée par toutes les parties de l’Inde ». Attlee, soucieux de ne pas
réduire sa décision à un aveu d’impuissance, prend soin de la présenter comme un aboutissement de la
politique britannique de self-government. Dans l’idéal, ce processus gradualiste doit pouvoir aboutir au
transfert du pouvoir à des partenaires préparés, en diffusant le modèle britannique de la démocratie
parlementaire. Dans cet extrait, il est fait ainsi allusion à l’August Offer, en 1940 et à la proposition
faite par la mission menée par Sir Stafford Cripps en 1942 de créer une Union indienne, dotée
d’autonomie, à laquelle chaque État ou province pourrait adhérer librement au lendemain de la guerre.
3) La partition de l’Inde et ses conséquences :
Documents à utiliser : document 1 p. 270, document 1 p. 278, documents 3 et 5 p. 279.
Questions :
1. Quel est le représentant britannique qui donne l’indépendance à l’Inde et pourquoi ?
Le nouveau vice-roi, Lord Mountbatten, qui bénéficie de ses récentes victoires en Asie du Sud-Est,
arrive en mars 1947 dans une Inde au bord du chaos avec la difficile mission de mettre fin à la
présence britannique. Ayant tenté en vain de fléchir la position de Jinnah, et les heurts se multipliant,
Mountbatten est vite convaincu de l’inévitable partition à laquelle, de guerre lasse, Nehru et le
Congrès finissent par se rallier. Il y aura deux États, l’Union indienne et le Pakistan.
2. Quand a été prise la photographie et quelles sont les décisions prises à ce moment là ?
Cette photographie a été prise à la conférence de New Delhi en juin 1947, lors de laquelle le plan de
partition de l’Inde est accepté par les différentes parties ; le plan de transfert du pouvoir à deux
nouveaux dominions indépendants est annoncé le 3 juin. Lord Mountbatten est assis au centre entre
Nehru, représentant du parti du Congrès à sa droite et Jinnah, leader de la Ligue musulmane à sa
gauche ; le personnage en retrait est le chef de cabinet du vice-roi, Lord Ismay.
3. La photographie laisse supposer que l’indépendance a été négociée mais pour autant, est-elle
exempte de violence ? Quelles sont les conséquences de l’indépendance de l’Inde ?
Si cette photographie illustre une indépendance négociée, cette dernière est marquée par un contexte
de violence et une mise en œuvre à marche forcée, largement improvisée. Il est finalement décidé qu’il
sera procédé à une partition du pays. Les 14 et 15 août, les indépendances sont effectives. Voient alors
le jour deux dominions indépendants : l’Union indienne à majorité hindoue dont Nehru devient le
Premier ministre et le Pakistan à majorité musulmane dont Jinnah devient le lieutenant général. Le
Pakistan est lui-même divisé en deux zones séparées par 1700 km de territoire indien. Les frontières