L’AgHBs peut ne pas être détecté du fait d’une mutation
[22] ou du fait d’une réplication virale insuffisante [13,
23-24].
La signification d’une réplication virale a minima n’a
probablement pas les mêmes conséquences chez un
patient ayant eu une infection aiguë par le virus B (elle
pourrait favoriser la mémoire immunitaire) et chez un
patient contaminé à la naissance, ayant de façon
tardive un AgHBs non détectable avec ou sans séro-
conversion dans le système S et avec une maladie
chronique hépatique. Dans ce cas, le risque de voir la
maladie continuer de s’aggraver existe (13,3 %), de
même que celui de développer un carcinome hépato-
cellulaire [13].
Même si le rôle exact de l’infection occulte par le virus
de l’hépatite B reste à confirmer, son existence ne fait
que rappeler l’intérêt majeur de la vaccination univer-
selle contre le virus de l’hépatite B.
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En résumé
L’infection occulte par le virus de l’hépatite B se définit par la
présence d’ADN du virus de l’hépatite B dans le sang chez des
sujets n’ayant pas d’Ag HBs circulant détectable. L’infection
occulte est dite séropositive lorsqu’il existe un marqueur sérique
du virus B (le plus souvent un Ac HBc), séronégative lorsqu’aucun
marqueur n’est présent.
Les concentrations d’ADN du virus B circulant sont faibles (< 10
5
copies/ml), mais le risque de transmission du virus existe (greffes,
transfusions...).
Chez les porteurs occultes du virus B de la signification clinique
de la persistance virale peut être évoquée dans les circonstances
suivantes : développement du carcinome hépatocellulaire, sévé-
rité de l’infection par le virus de l’hépatite C ou non-réponse au
traitement, ou encore absence de réponse après une vaccination
contre le virus B.
Une réplication virale B a minima pourrait aussi, après sérocon-
version au décours d’une hépatite aiguë B, favoriser la mémoire
immunitaire et protéger contre le risque d’infection ultérieure.
Mini-revue
Hépato-Gastro, vol. 13, n° 2, mars-avril 2006
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