Jacques Ellul " la subversion du christianisme" page 13 cité par Michel Leplay, p 94 et
95 de " les protestantismes" ( A.Colin 2004 )
Remarques
Pour ajouter quelques mots à la citation de Jacques Ellul ( 1912-1994- prof de droit à
Bordeaux, théologien protestant auteur de 50 ouvrages.) Je dirai ceci: ce n'est pas seulement la
pratique de l'Église et des chrétiens qui, depuis des siècles, subvertit l'Évangile du Christ.C'est
aussi, à la base de cette pratique, des doctrines et une théologie qui dénaturent l'enseignement
du Maître. Là est la racine du mal, invétéré et vivace.Il s'agit de mettre à nu cette racine, pour
la dépister.Les pages qui suivent vont modestement s'y essayer.Elles le feront sous formes de
libres propos, aussi brefs que possible mais volontairement percutants.
Sur la base de la Bible, on ne peut comprendre l’œuvre messianique du Messie Jésus que si on
en voit bien le double caractère:elle est à la fois religieuse et politique.Religieuse, parce
qu'elle est pour Dieu et par Dieu.Politique, parce qu'elle crée la cité humaine
nouvelle,transformée définitivement par l'amour et la justice.
De la même façon, on ne peut pas comprendre la déformation de l'Église de Jésus en "
Chrétienté" si on croit que l'Église voulue par le Christ n'est que de la religion, à cantonner
dans le domaine privé.C'est intentionnellement que je définit ce texte comme un essai
"politico-religieux". Le drame de l'Église ce n'est pas qu'elle fait de la politique: c'est qu'elle
ne fait pas la politique de son Chef, le " roi d'Israël"
Les convictions exprimées dans ce texte reposent toutes sur un acte de foi: le dénouement
glorieux de l'Histoire universelle et le splendide avenir qui vient rapidement vers nous
s'accompliront par le " retour" et le dévoilement mondial du Christ Jésus ressuscité, tels que
l'annoncent toutes les pages du Nouveau Testament. Ce Futur est "en vue", un peu comme la
terre, à un certain moment,est "en vue" lorsque le navire vient du large. C'est en fonction de
ce Futur promis par Dieu et c'est au service de ce futur que toutes ces pages sont écrites:
théologie,politique, histoire, morale, civisme,et c., tout veut être pensé dans cette perspective
par le mot " eschatologie" ( du latin: " eschaton" qui veut dire " fin," dénouement".
Là est notre référence, notre base,notre critère, notre norme: la croix, le sang du Christ, la
mort du Messie "Roi de Juifs"C'est Jésus crucifié que nous proclamons, jusqu’à ce qu'il
vienne.
Car il vient, il vient mettre fin à toutes nos "Babel"et il va arriver avec sa Sion à lui, sa terre
nouvelle.A " Babel" on verse le sang des autres.Lui, c'est son propre sang qu'il a donné, et le rouge
de son sang est son tapis royal.
D'une Théocratie à l'autre
Dans une démocratie, le Pouvoir politique émane du peuple souverain. Dans une théocratie,
le Pouvoir politique émane de Dieu.
Nous, démocrates occidentaux, éprouvons une répulsion profonde pour toute théocratie
quelle qu'elle soit. Qu'il s'agisse du système politico-religieux de l'Égypte ancienne avec son
Pharaon, du système féodal et de " l'ancien régime" en France, du Mao divinisé de la
révolution culturelle chinoise ou du régime des " mollah" iraniens d'aujourd'hui, nous
détestons cette alliance du sabre et du goupillon pour l'exercice du Pouvoir politique. " Le
cléricalisme, voilà l'ennemi! " s'écriait à juste titre un député ami de Gambetta, à la tribune de