G1Q1. Des cartes pour comprendre le monde Titre. La hiérarchie des Etats dans la mondialisation. Consignes. Après avoir présenté ce document, vous montrerez en quoi il illustre la hiérarchisation des Etats dans le processus de mondialisation et vous préciserez les limites de cette représentation cartographique. Proposition de corrigé Le document soumis à l'analyse est une carte en anamorphose à échelle mondiale, extraite de l'hebdomadaire Courrier international. Elle met en avant la richesse des Etats par habitant à partir de données récentes (la carte date de 2012). La mention du calcul en Parité du Pouvoir d'Achat (PPA) en dollars indique le recours à une méthode économique permettant d'exprimer par une unité commune les pouvoirs d'achat de chaque pays. Cette carte nous permet d'étudier la question de la hiérarchie des Etats en termes de richesse, produite par le processus de mondialisation. Pourtant le choix du seul critère du PIB/hab ne suffit-il pas à donner une vision complète de la hiérarchie économique mondiale. I) Une domination attendue des pays du Nord, avec des nuances internes 1) Les trois principaux pôles économiques mondiaux (Amérique du Nord, Union européenne et Japon), bénéficient de leur rôle moteur au sein de la mondialisation, mondialisation et se classent au sommet en terme de richesse : + de 25 000 dollars en PIB en PPA /hab. 2) Les pays d'Europe de l'Est sont un peu en retrait avec un PIB en PPA / hab compris entre 11 000 et 25 000 dollars, ce qu'on peut expliquer par le caractère récent de l'intégration à une économie mondialisée libérale (économies en transition depuis le début des années 1990 avec l'effondrement du bloc soviétique) 3) L'hyperpuissance étatsunienne n'est pourtant pas bien mise en valeur par la carte, et est d'une taille comparable à son voisin canadien qu'il surclasse pourtant. Cela révèle les limites du critère choisi : le PIB/hab aurait pu être complété par le PIB nominal. La forte population des Etats-Unis par rapport à d'autres pays du Nord explique ainsi ce classement. On peut souligner au passage la redondance des figurés : le PIB/hab est représenté à la fois le gradient de couleurs et par la superficie des Etats sur la carte, alors que l'un des deux figurés aurait pu être utilisé pour exprimer par exemple la taille démographique des Etats. Transition : le niveau de richesse dans les pays du Nord paraît relativement homogène, ce qui correspond ici à la hiérarchie économique mondiale « classique » ; celle des pays du Sud présente bien plus de diversité, sans pour autant qu'on retrouve à la tête du classement les principales puissances émergentes II) Quels pôles majeurs au Sud d'après cette carte ? 1) La péninsule arabique et les ex Nouveaux pays industrialisés d'Asie (ex NPIA) sont en tête du classement. classement Ces pays apparaissent aussi riches que les pays du Nord, mais si les ex NPIA comme la Corée du Sud ont connu un décollement économique qui permet en effet de comparer leurs économies à celle des pays développés du Nord, il faut souligner la spécificité des pays de la péninsule arabique. On parle d'économie de rente liée à la manne en hydrocarbures (pétrole et gaz), et la faible population d'un pays comme le Qatar permet d'expliquer qu'il soit classé en tête (devant même les Etats Unis). Les Antilles sont aussi surreprésentées : économies axées sur le tourisme ou les paradis fiscaux / pavillons de complaisance (c'est le cas des Bahamas) 2) À l'inverse, le figuré proportionnel montre que les BRICS sont très en retrait alors que ce sont les pôles émergents les plus dynamiques parmi les pays du Sud, avec un fort taux de croissance et une intégration de plus en plus importante à la mondialisation. Le cas de la Chine et de l'Inde est emblématique : dépassant le milliard d'habitants chacune, leur PIB/hab en PPA s'avère automatiquement relativement bas. Le recours, en plus, au PIB nominal, aurait donc permis de nuancer la carte, qui met sur le même plan des pays dont la situation démographique est fortement contrastée III) Afrique subsaharienne, Amérique latine et Asie centrale et du Sud sont en retrait, mais pour des raisons différentes 1) Les Pays les moins avancés (PMA) d'Afrique subsaharienne et d'Amérique centrale sont en queue de classement avec un PIB en PPA / hab situé en deça de 5000 dollars, voire de 2000 dollars par an, et correspondent à des économies avec des retards de développement en termes d'infrastructures, de formation des populations, avec des économies peu diversifiées et cumulant souvent des difficultés sanitaires et/ou des troubles géopolitiques. On peut constater néanmoins que la Guinée équatoriale, qui fait pourtant partie des PMA, est bien mise en valeur, en raison de ses ressources en hydrocarbures et du fait que sa population n'est pas numériquement très importante. Son IDH est pourtant comparable à celui des autres PMA : la carte aurait été plus pertinente si ce dernier indice avait été intégré dans la représentation des pays. 2) Les autres pays en voie de développement apparaissent dans des situations économiques comparables, révélant le manque de finesse dans le critère choisi pour cette carte. Ainsi, peut-on situer sur le même plan le Bangladesh, pays avec un IDH moyen à faible, et le Brésil, pays à fortes inégalités mais avec un IDH moyen bien plus élevé et l'existence d'une vraie classe moyenne ? Conclusion : la carte révèle la domination du Nord et l'existence d'une grande diversité de situations dans les pays du Sud, mais le choix du seul critère du PIB en PPA par habitant en dollars est trop limité pour nuancer la hiérarchie économique mondiale qui ne tient pas compte de critères comme le poids démographique de chaque pays (de grandes puissances émergentes se retrouvent ainsi déclassées) ni de la qualité de vie ds populations, qui aurait pu être mesurée par l'IDH.