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En connaissant l’an passé une natalité digne du baby boom, la France serait aux yeux
d’Adam Smith titulaire de l’avantage le plus absolu en la matière au niveau européen.
Cependant si une forte croissance démographique présage d’un bon développement
économique, l’économie française ne peut aujourd’hui se nourrir de ce seul atout.
Le développement économique semble encore être le fruit de la juxtaposition, du cumul,
de l’agrégat de multiples facteurs non sans liens entre eux. Il parait ainsi risqué
d’attribuer les performances de l’économie française sur une seule donnée, sa
démographie, ou un seul fait, comme son intégration aux organisations inter
gouvernementales.
L’économie française connaît ainsi l’expansion ou la récession par le jeux de multiples
variables, d’où un fort intérêt de les connaître et de les réguler dans une perspective de
croissance économique. Smith avec ses avantages absolus, Ricardo et ses disciples avec
la théorie des avantages comparatifs, ont montré qu’il était nécessaire pour une
économie sous contraintes, extérieures comme la mondialisation, intérieures comme
l’endettement, de connaître ses points forts et ses points faibles afin de stabiliser ou
d’acquérir de nouvelles perspectives de croissance.
Or quels sont les atouts de l’économie française ?
Dresser une liste des points forts par secteur d’activités serait réducteur, il apparaît
préférable d’envisager une approche globale de l’économie française. La population, le
territoire, le système politique et administratif peuvent encore apparaître comme le
noyau dur de l’économie française, participant à la détermination des avantages de ce
système économique (IA). Système, certes structuré en secteurs d’activités, qui
apparaissent intégrés dans des ensembles plus vastes tout en s’appuyant sur le noyau
dur (IB).
Or l’émergence de nouvelles contraintes, comme la mondialisation, oblige de nombreux
acteurs à s’adapter afin à la fois de maintenir des atouts acquis et à la fois afin d’en
acquérir de nouveaux, que ce soit le noyau dur de l’économie française (IIA) que ses
secteurs d’activités (IIB).
I/ L’économie française laisse apparaître de solides atouts
A) Territoires, agents économiques et pouvoirs publics liés pour l’économie
A la différence d’un pays comme la Chine, la France apparaît comme un pays
démocratique dont le système économique est à dominante sociale démocrate de type
keynesienne, et a malgré son insertion au système économique et monétaire européen
qui lui préfère une approche plus néolibérale de l’économie. Forte de ses 63 millions
d’habitants, l’économie française dispose de l’un des plus grands territoires européens,
avec la plus grande bande côtière. Cet avantage territorial reste le moteur de son
attraction touristique, favorisant l’économie de services.
D’un point de vue démographique, la France dispose de ressources humaines
relativement jeunes, l’espérance de vie étant l’une des plus fortes au monde, favorisant
le maintien en activité de certaines populations, voire même participant à la création de
nouveaux services (aide à la personne) porteurs de nouvelles perspectives économiques
(dépendance).
Sa jeunesse dispose d’un haut niveau de qualification (malgré des effets pervers,
Boudon) qui depuis près de soixante ans favorise la salarisation des actifs (effet de
déversement) et sa nogemisation (Bourdieu). Le secteur tertiaire emploie la majorité des
actifs (près de 70%) malgré une productivité stable : 2% pour le tertiaire contre 5 à 10
% pour le secondaire. Les facilités d’innovation étant plus rares dans ce secteur d’activité
où les gains de productivité passe par une augmentation du capital humain. Le tissu
industriel français n’est donc pas mort, il participe encore à la vie économique et sociale
de certains territoires. Il opère certes des transformations structurelles et fonctionnelles