Économie

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Économie
Une composition sur un sujet se rapportant aux grands systèmes et doctrines
économiques ainsi qu’aux politiques économiques.
SUJET : Quels sont les atouts de l’économie française ?
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Depuis le début des années 2000, les discours défaitistes, voire déclinistes, se sont peu à
peu imposés dans le champ médiatique français. Les arguments et les bouc-émissaires
sont nombreux pour expliquer le « déclin français » : la mondialisation, l’Europe, les 35
heures, les impôts… Aux yeux de ces « déclinologues » - incarnés par l’éditorialiste
Nicolas Baverez (auteur de « Cette France qui tombe ») -, la France cumule trop de
fardeaux et de pesanteurs pour accélérer son rythme de croissance et maintenir son rang
de 5ème puissance économique mondiale.
Mais comment expliquer alors la vigueur de la natalité en France ? Comment analyser la
bonne tenue de l’économie française face à la crise (récession de 2,8% en 2009 contre
4,7% en Allemagne par exemple) et l’accélération de la croissance du PIB au premier
trimestre 2011 (+1,0% selon l’INSEE) ?
En vérité l’économie française compte de nombreux atouts qui lui permettent de générer
des richesses (I) tout en étant relativement bien protégée (des risques macroéconomiques) et protectrice (des individus) (II).
I/ L’économie française crée de la croissance grâce à sa structure, son niveau de
productivité et la dynamique de son marché intérieur
1) Une économie mixte, créatrice de croissance
L’économie française, héritière d’une histoire marquée par le royalisme et le Colbertisme,
se caractérise par une forte présence de l’Etat (près de 50% du PIB). Ce modèle
d’économie mixte s’oppose au modèle anglo-saxon dans lequel l’Etat a un rôle limité
dans l’économie. Mais le modèle français repose également sur un tissu d’entreprises
particulièrement développé (2 millions d’entreprises en France), principalement de
petites tailles (1 million de TPE). La France compte aussi un grand nombre de groupes
leaders mondiaux dans leur domaine : on peut citer l’Oréal et LVMH (luxe, cosmétique),
EDF, Areva et Total (énergie), PSA, Renault ET EADS (automobile, aéronautique), ou
encore Carrefour, numéro 2 de la grande distribution mondiale. Les grandes entreprises
françaises concentrent l’essentiel des exportations et la moitié de l’emploi salarié.
Cette structure diversifiée permet à l’économie française d’afficher des résultats
relativement positifs. Au-delà de la croissance (+2,1%) prévue pour 2011, l’économie
française suit les taux de croissance européens depuis 10 ans et fait mieux que
l’économie allemande sur 7 des 10 dernières années.
2) Une économie très productive et riche en capital
Alors que le marché du travail est morose depuis plusieurs décennies, la croissance
française est tirée par les importants gains de productivité qui font des français les
travailleurs les plus productifs au monde (en termes de productivité horaire). Cette
performance s’explique en partie par l’accélération des rythmes de travail liée au passage
aux 35 h, mais aussi et surtout aux fortes dotations en capital physique, financier et
humain dont jouit l’économie française. En effet, les investissements publics permettent
à la France de disposer d’infrastructures dont la qualité est largement reconnue. Le fort
niveau d’investissement privé des entreprises (près de 60% des bénéfices sont réinvestis
selon un rapport de l’INSEE remis au Président de la République en 2010 – Rapport sur le
partage de la valeur ajoutée) est également soutenu par des dispositifs tels que le CIR
(Crédit Impôt Recherche – 5 milliards d’euros en 2010 selon Valérie Pécresse, ministre
en charge de l’innovation). Les entreprises françaises sont enfin financées par les
Investissements Directs Étrangers, dont elles sont les premières destinataires en Europe,
ce qui témoigne de leur attractivité. La productivité des travailleurs français s’explique
également par l’effort public dans l’éducation : si l’enseignement secondaire et supérieur
sont en déficit de ressources comparativement aux autres pays de l’OCDE, le système
français offre cependant un niveau de diplôme élevé à une large base de la population.
3) Une croissance basée sur la consommation, en adéquation avec le modèle de
partage des revenus
Contrairement à d’autres pays tels que l’Allemagne, la France a fait le choix d’un modèle
de croissance basé sur la consommation des ménages. Ce choix impose une croissance
rapide et continue du revenu des ménages et une forte propension marginale à
consommer (0,8 en France en moyenne).
Le modèle de redistribution français, en redistribuant une partie des revenus des plus
riches vers les plus pauvres (fortes propensions marginales à consommer), soutient donc
ce modèle de croissance basé sur la consommation. La faiblesse relative des inégalités de
revenus en France (par rapport aux Etats-Unis notamment, comme le montrent les
travaux de Emmanuel Saez) rend ce modèle sain et soutenable : en effet, la société de
classes moyennes françaises (70% de la population selon l’INSEE) permet de dégager de
l’épargne au niveau agrégé, contrairement à l’économie américaine dont les ménages
sont endettés et surconsomment.
Ce modèle de croissance mixte, basé sur les gains de productivité et la consommation,
font de l’économie française une économie à la fois protégée et protectrice.
II/ Une économie protégée et protectrice
1) La protection sociale et les stabilisateurs automatiques
Outre son modèle de redistribution, l’économie française se distingue également des
économies anglosaxonnes par son pacte social, construit autour de la protection sociale
des risques de l’existence (emploi, maladie, pauvreté-exclusion, logement, vieillesse).
Inspirée du CNR et du rapport Laroque, la protection sociale « à la française » représente
environ 30% du PIB (500 milliards d’euros) et tend à couvrir tous les individus (avec la
CMU, le RSA, etc.) et non les seuls travailleurs cotisants. Si ce système pèse sur le coût
du travail, il permet également d’atténuer les chocs économiques par des dépenses
contra-cycliques (au premier rang desquelles l’assurance-chômage), qu’on appelle
« stabilisateurs automatiques ». Ces stabilisateurs prennent en charge une partie de la
perte de revenus des prestataires (liée à la maladie, au chômage, etc.) et assurent donc
un certain niveau de revenus à chacun. Olivier Blanchard, chef-économiste au FMI, ou
Paul Krugman, Prix Nobel d’économie 2008, soulignent régulièrement l’importance de ces
stabilisateurs économiques depuis le début de la crise. En effet, le système de protection
sociale a joué un rôle décisif dans la relative bonne tenue de l’économie française
pendant la crise (-2,8% du PIB en 2009, et +1,4 en 2010).
2) Une économie modérément ouverte au commerce international et protégée par
l’Euro
Le modèle de croissance basé sur la consommation offre à la France une protection vis-àvis des aléas du commerce international et du dumping fiscal et social. L’Allemagne, bien
plus dépendante du commerce extérieur que la France, a connu une récession de 4,8%
en 2009 largement imputable à l’érosion de ses exportations. D’ailleurs, le déficit
commercial français s’explique bien plus par un déficit vis-à-vis des autres pays
européens (où la compétitivité-coût joue peu) que par un déséquilibre avec les pays
émergents (balance commerciale à l’équilibre entre la France et la Chine en 2010) : en
effet ¾ du commerce français s’effectuent avec des partenaires de la zone euro.
L’euro, outre qu’il protège l’essentiel de nos exportations, allège également le poids de
l’inflation importée (liée à la montée des prix des matières premières et de l’énergie).
Dans cette période de retour de l’inflation, l’euro joue donc un rôle de protecteur des
économies de la zone, sans dégrader trop fortement le niveau d’exportation français,
faiblement exposé au dumping monétaire.
3) Une économie relativement protégée des risques financiers
La crise de 2008 a montré que la financiarisation pouvait coûter cher aux économies
quand leur secteur financier y était à la fois très important et dérégulé. Contrairement à
l’économie britannique par exemple (où la City représente 15% du PIB national),
l’économie française a pu essuyer les pertes de son secteur financier et participer à la
recapitalisation des banques sans trop d’encombres. Les banques françaises, mieux
régulées, étaient en effet moins exposées au risque des crédits subprimes. La crise de la
dette grecque (et le possible défaut ou rééchelonnement des obligations du Trésor
grecque) pourrait de nouveau fragiliser les banques françaises (exposées à hauteur de 50
milliards d’euros au risque grec). Mais quelle que soit l’issue de cette crise, elle ne pèsera
pas sur le point-clé des pensions de retraite comme ce fut le cas dans les systèmes par
capitalisation.
Enfin, bien que la situation financière de l’Etat et de la Sécurité sociale soit largement
déficitaire (-19,5 milliards d’euros pour la seule Sécurité sociale en 2011 selon ses
projections), tous les pays – exceptés 4 – envient la note AAA dont bénéficient les OAT
françaises, synonyme de faibles taux de financement.
L’économie française bénéficie de nombreux atouts, au premier rang desquels la forte
productivité horaire de ses travailleurs. Son modèle de croissance et son modèle social
protecteur sont également complémentaires. Enfin, l’économie française est relativement
mieux protégée que ses partenaires de part sa structure économique et financière,
comme la crise vient de le démontrer. Il reste cependant de nombreux enjeux à
affronter, comme le retour à une situation budgétaire soutenable (le Gouvernement
espère un déficit public inférieur à 3% en 2013, pour revenir dans les critères du Pacte
de Stabilité et de Croissance) ou le recul du chômage (qui devrait reculer à 9 % fin 2011
selon le ministre du travail Xavier Bertrand grâce aux 225 000 créations d’emplois que
prévoit l’INSEE).
Copie notée 11/20
En connaissant l’an passé une natalité digne du baby boom, la France serait aux yeux
d’Adam Smith titulaire de l’avantage le plus absolu en la matière au niveau européen.
Cependant si une forte croissance démographique présage d’un bon développement
économique, l’économie française ne peut aujourd’hui se nourrir de ce seul atout.
Le développement économique semble encore être le fruit de la juxtaposition, du cumul,
de l’agrégat de multiples facteurs non sans liens entre eux. Il parait ainsi risqué
d’attribuer les performances de l’économie française sur une seule donnée, sa
démographie, ou un seul fait, comme son intégration aux organisations inter
gouvernementales.
L’économie française connaît ainsi l’expansion ou la récession par le jeux de multiples
variables, d’où un fort intérêt de les connaître et de les réguler dans une perspective de
croissance économique. Smith avec ses avantages absolus, Ricardo et ses disciples avec
la théorie des avantages comparatifs, ont montré qu’il était nécessaire pour une
économie sous contraintes, extérieures comme la mondialisation, intérieures comme
l’endettement, de connaître ses points forts et ses points faibles afin de stabiliser ou
d’acquérir de nouvelles perspectives de croissance.
Or quels sont les atouts de l’économie française ?
Dresser une liste des points forts par secteur d’activités serait réducteur, il apparaît
préférable d’envisager une approche globale de l’économie française. La population, le
territoire, le système politique et administratif peuvent encore apparaître comme le
noyau dur de l’économie française, participant à la détermination des avantages de ce
système économique (IA). Système, certes structuré en secteurs d’activités, qui
apparaissent intégrés dans des ensembles plus vastes tout en s’appuyant sur le noyau
dur (IB).
Or l’émergence de nouvelles contraintes, comme la mondialisation, oblige de nombreux
acteurs à s’adapter afin à la fois de maintenir des atouts acquis et à la fois afin d’en
acquérir de nouveaux, que ce soit le noyau dur de l’économie française (IIA) que ses
secteurs d’activités (IIB).
I/ L’économie française laisse apparaître de solides atouts
A) Territoires, agents économiques et pouvoirs publics liés pour l’économie
A la différence d’un pays comme la Chine, la France apparaît comme un pays
démocratique dont le système économique est à dominante sociale démocrate de type
keynesienne, et a malgré son insertion au système économique et monétaire européen
qui lui préfère une approche plus néolibérale de l’économie. Forte de ses 63 millions
d’habitants, l’économie française dispose de l’un des plus grands territoires européens,
avec la plus grande bande côtière. Cet avantage territorial reste le moteur de son
attraction touristique, favorisant l’économie de services.
D’un point de vue démographique, la France dispose de ressources humaines
relativement jeunes, l’espérance de vie étant l’une des plus fortes au monde, favorisant
le maintien en activité de certaines populations, voire même participant à la création de
nouveaux services (aide à la personne) porteurs de nouvelles perspectives économiques
(dépendance).
Sa jeunesse dispose d’un haut niveau de qualification (malgré des effets pervers,
Boudon) qui depuis près de soixante ans favorise la salarisation des actifs (effet de
déversement) et sa nogemisation (Bourdieu). Le secteur tertiaire emploie la majorité des
actifs (près de 70%) malgré une productivité stable : 2% pour le tertiaire contre 5 à 10
% pour le secondaire. Les facilités d’innovation étant plus rares dans ce secteur d’activité
où les gains de productivité passe par une augmentation du capital humain. Le tissu
industriel français n’est donc pas mort, il participe encore à la vie économique et sociale
de certains territoires. Il opère certes des transformations structurelles et fonctionnelles
afin de s’adapter à la compétitivité prix liée à l’essor de la mondialisation
(externalisation, délocalisation). Ce secteur d’activité apparaît encore comme un atout
économique par sa capacité d’innovation et d’emploi, les pouvoirs publics aménageant
des dispositions législatives (Grenelle de l’environnement, OSEO) fiscales (dépenses
fiscales en faveur de l’innovation, de secteurs comme la construction automobile ou le
bâtiment) et sociales (allégement des charges, des modalités, en cas de cessation ou de
reconversion d’activités) pour favoriser soit son maintien, soit son essort.
L’ensemble de ces variables (territoire, population, structure des secteurs d’activité,
participation des pouvoirs publics au système économique) participe à la création d’un
climat favorable aux affaires, comme peut le témoigner l’indicateur des investissements
directs étrangers établis sur le sol français malgré une balance commerciale souvent
négative.
Cependant, les politiques publiques en forme de policy mix en faveur de l’économie ne
font que révéler la structure des secteurs d’activités de l’économie française qui
privilégient tous « les champions nationaux » sur la scène nationale et internationale afin
de faire valoir les avantages de l’économie française.
B) Perspectives mondiales pour champions nationaux
Ainsi tout en s’appuyant sur un dense réseau de petites et moyennes entreprises et
industries, l’un des principaux atouts de l’économie française peut apparaître auprès de
ces champions nationaux. Ces entreprises, parfois issues du secteur public (France
Télécom) ont su se développer en premier lieu par la richesse du territoire national
(Vivendi) pour ensuite conquérir et accroitre des parts de marchés sur le plan
international (Veolia, EDF, PSA, Bouygues, Groupe Bollore).
Les champions nationaux apparaissent dans de nombreux secteurs d’activités :
automobile (PSA), aéronautique (Dassault), Banque finance (BNP Paribas), et participent
à l’expansion économique de la France, ils sont donc des atouts.
Or pour privilégier et maintenir ces atouts économiques, la France se doit de participer à
des instances supranationales. Si certaines organisations inter gouvernementales
affichent une tonalité en faveur de la marchandisation et de la régulation entre acteurs
privés (OMC), l’issue des confrontations reste cependant politique, en matière
économique la souveraineté nationale étant vite en jeu, seuls les Etats existent sur la
scène internationale.
Ainsi pour maintenir ses avantages économiques la France participe aux organisations
liées à la régionalisation du continent européen (Union européenne, mais aussi Conseil de
l’Europe). En matière de mondialisation, la tendance économique est ressentie auprès de
l’Organisation Mondiale du Commerce, mais aussi de la Banque Mondiale et du Fonds
Monétaire International. Ce n’est qu’en participant à ce type d’instances que la France
maintient et développe ses activités économiques, l’atout apparaît alors dans la capacité
de représentativité des intérêts, et atouts, économiques Français sur la scène
internationale auprès de ces organisations (G8/G20, forums).
Sur le plan national, en interne, il existe aussi des instances de régulation et de
confrontation des acteurs économiques. Seulement si la crise économique a su
démontrer que le rôle des « stabilisateurs automatiques » était primordial, elle a su
surtout mettre en avant son coût et son efficience, au risque d’une insoutenabilité de la
dette et des prélèvements obligatoires, futurs, vecteurs d’affaiblissement des atouts de
l’économie française. Les instances de régulation et de confrontation ont donc été mis à
profit afin de pérenniser l’atout économique d’un système politico administratif stable et
attrayant, et de conquérir de nouveaux atouts auprès de certains secteurs d’activités, de
catégories de la population, et de certains territoires en souffrance.
2/ Atouts qui semblent s’adapter à de nouvelles contraintes
A) Pérenniser l’attractivité par une modernisation des services publics
Avec près de 5 millions d’actifs le secteur public (Etat, territorial, hospitalier) peut
apparaître comme l’un des principaux moteurs économiques de la France. L’analyse
libérale ne considère pas cela comme un atout économique (Friedmann).
L’intégration dans le système économique et monétaire européen a apporté certaines
innovations budgétaires amenant à une reconsidération des services publics offerts par
l’Etat, mais aussi par les organismes de Protection sociale. Financés par l’impôt et, ou,
des contributions, ces organismes recourent aujourd’hui à l’emprunt afin de financer
leurs politiques, mais surtout leurs budgets de fonctionnement (analyse de la Cour des
Comptes), ces ressources ne pouvant plus se résorber dans la perspective d’une
croissance économique (analyse keynésienne) seuls le recours à de nouveaux emprunts,
ou à l’allourdissement des prélèvements obligatoires, peut, à offre de service public
égale, alléger la charge de la dette.
Seulement la hausse des prélèvements obligatoires est un frein à la propension
économique (courbe de Lattes) tout comme le recours à l’emprunt (analyse de
Friedmann). Le traité de Maastricht est donc venu casser cette spirale en limitant
quantitativement le poids de la dette pour chaque Etat (3% du déficit, 60% de PIB).
L’atout de l’économie française peut ainsi se trouver en l’intégration de concepts issus du
secteur privé dans le secteur public. Au niveau de l’Etat, la transparence financière, la
modernisation des services, la recherche d’efficience, la justification des dépenses au
premier euro, participent à l’adéquation de l’appareil administratif aux nouvelles
contraintes structurelles, mais aussi globales (Prévision Générale des politiques
publiques, LOLF). Au niveau décentralisé, un effort a été porté sur une symétrie des
documents comptables, une facilitation des démarches des particuliers et des
entrepreneurs, renforçant l’échelon local comme territoire de développement
économique.
Pour la protection sociale, le risque de surchauffe du système en période de crise
économique a été refondu à la fois par une recherche d’efficience et de performance (loi
T2A) mais aussi par une rationalisation des services au niveau des territoires (loi HPST)
afin de garantir une démocratie médicale propice à rendre attractive la population
française par les agents économiques (lutte contre les déserts médicaux, contre les
inégalités d’accès aux soins), une population viable étant l’un des principaux atouts de
l’économie française.
Ainsi pour maintenir l’atout économique issu de la stabilité et l’efficacité de l’appareil
administratif, les pouvoirs publics intègre les concepts et idéaux issus du secteur privé et
de la mondialisation.
B) Etre un atout en anticipant la demande future
Les atouts de l’économie française restent dans leurs capacités à anticiper. L’on peut
ainsi distinguer l’anticipation économique, propre aux secteurs marchands, et la
prospective économique propre aux secteurs non marchands. L’anticipation économique
est la capacité des entreprises à imaginer et concevoir l’offre de demain (Keynes).
L’économie française tire son épingle du jeu en ayant opté pour les technologies de
pointe (dont le nucléaire) dans certaines industries : en matière d’armement, de
nanotechnologies, de l’aérospatiale ou en matière agroalimentaire. Si les recherches
fondamentales et leurs budgets alloués restent comparativement faibles vis-à-vis
d’autres pays (Etats-Unis en tête) la France sais garder un atout indéniable en la
matière, recherche développement, par une législation adaptée et évolutive. Par
exemple, la France crée et maintient des pôles de recherches, des pôles de compétences,
facilite les partenariats public-privé entre université et entreprises afin de favoriser son
avantage économique en matière de recherche vis-à-vis de pays tiers. Ces pôles
disposent de facilités d’accès, les entreprises qui y siègent jouissent de nombreuses
dépenses fiscales (de type Fonds de soutien à l’Innovation), concepts issus de
prospectives économiques (Conseil d’Analyse Stratégique).
Aussi en matière d’aménagement du territoire, la France lutte contre la désertification
des campagnes (FEDER) par des aides à l’installation, des aménagements spécifiques, en
accord avec le principe de libre concurrence européen. L’attractivité du territoire ne
devant pas se limiter qu’au tourisme.
L’anticipation d’une nouvelle demande, de nouvelles formes de régulation afin de créer
soit un atout économique, comme le statut d’autoentrepreneur, soit d’en stabiliser, peut
être entre aperçu via l’émergence des autorités administratives indépendantes, qui dans
un esprit de détachement de la régulation d’un secteur d’activité aux pouvoirs publics,
peuvent apparaître comme un signe de modernisation des concepts économiques au sein
d’un Etat souvent accusé de dirigisme économique.
Ainsi les AAI peuvent être le reflet que les atouts de l’économie française tout en gardant
une part d’histoire ancrée dans le système économique, à l’image de la SNCF, ont su
s’adapter aux nouvelles contraintes économiques et à la rapidité des échanges.
Seulement si la plupart des atouts économiques visés participent à l’expansion de
l’économie française, il ne faut pas faire abnégation de la prédation de certains agents
économiques et de la recherche de profit de certaines actions, l’économie française ne
répondant pas, malgré ses atouts, à la recherche du bonheur universel cher à Adam
Smith et aux classiques. Ses atouts ont seulement su s’adapter, se moderniser et
anticiper dans une période où les contraintes sont les plus fortes.
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