Quentin Ludwig
Comprendre le judaïsme
© Groupe Eyrolles, 2004,
ISBN 2-7081-3528-7
30
Depuis lors, le calendrier juif n’a subi
aucune modification. Ainsi, selon le
calendrier juif, jusqu’au 27 septembre
2003, nous sommes en 5763 (3760+
2003). Mais dès le 28 septembre 2003
(début de la nouvelle année juive ou
Rosh
Hachana
), nous passerons en 5764. On
remarquera que l’année juive commence
3 à 4 mois plus tôt que l’année civile (en
septembre ou octobre). On notera égale-
ment, que samaritains,sadducéens et
esséniens (voir pages 180-181) disposaient
de leur calendrier personnel.
Étant donné que les mois du calendrier
Juif sont des mois lunaires de 29 ou 30
jours, il y a, chaque année, un retard de 11
jours à rattraper sur l’année solaire de
365 jours. Ce retard est comblé tous les 3
ans (année dite embolismique) par un
mois intercalaire. Il est intéressant de
noter que dans les temps anciens la déci-
sion de fixer la date du nouvel an appar-
tenait aux prêtres qui, le cas échéant,
pouvaient retarder d’un jour ou deux
l’annonce du Nouvel An. En effet, il était
indispensable de fixer cette date de
manière à ce que les fêtes de Yom
Kippour3et de Hochana Rabba (le septiè-
me jour de la fête de Souccoth) ne tom-
bent ni un vendredi, ni un samedi (ce qui
aurait perturbé le déroulement du chab-
bat étant donné que pour les Juifs une
journée commence et finit au coucher du
soleil). C’est pour cette raison que les
rabbins décrétèrent que le premier jour
de Rosh Hachana (Nouvel An) ne pouvait
tomber ni un dimanche, ni un mercredi,
ni un vendredi.
Calendrier juif et fêtes juives
© Eyrolles Pratique
L’année juive se calcule depuis la « création du monde ». Selon les rabbins du
IIesiècle (qui arrivèrent à ce calcul en utilisant les repères généalogiques de la
Bible, l’âge des Prophètes, etc.), en l’an zéro de notre ère, le monde avait déjà
3760 années derrière lui. Ainsi, pour connaître l’année « juive » correspondant
à une date, il suffit d’ajouter le nombre 3760 au chiffre de l’année du calen-
drier « civil universel ». Jusqu’en 358, le calendrier était fixé en fonction de
témoignages oculaires mais à partir de cette date il fut basé sur des calculs
mathématiques et astronomiques.
Comprendre le judaïsme
À Pourim tout est possible
À Pourim, au mois de mars, tout est organisé
pour s’amuser, s’offrir des cadeaux, etc.
Les jours de Pourim sont les plus joyeux du
calendrier juif.
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L’année embolismique
Le calendrier juif possède la particularité d’être à la fois solaire (cycle annuel) et lunaire
(cycle mensuel). La conséquence en est qu’il faut ajouter, de manière irrégulière, lors de
certaines années (dites embolismiques), un mois supplémentaire.
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Eloul
Av
Tamouz
Sivan
Iyar
Nissan
Veadar
Adar
Janvier
Juin
Shevat
Tèvèt
Kislev
Heshvan
Tichri
ROSH HACHANA
YOM KIPPOUR
SOUCCOTH
SIMHAT TORAH
10 Tichri
1-2 Tichri
9 Av
6 Sivan
33ejour de Omer
15-21 Nissan
14-15 Adar
15-21 Tichri
23/23 Tichri
25 Kislev - 3 Tèvèt
HANOUKAH
POURIM
Mois embolismique
PESSAH
CHAVOUOTH
LAG BA OMER
TICHA BE AV
Les fêtes juives selon le calendrier hébraïque
Roue des fêtes juives
Cette roue doit se lire dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Il n’y a pas de correspondance
exacte entre notre calendrier civil et le calendrier religieux hébraïque. Ainsi, le mois de janvier
chevauche sur deux mois du calendrier hébraïque (tèvèt et shevat). Les mois adar et veadar sont grisés
car c’est à cette période qu’on ajoute parfois le mois embolismique (veadar). Cette roue permet de
bien visualiser la succession des fêtes religieuses. On constate ainsi que les fêtes les plus importantes
(Rosh Hachana, Yom Kippour, Souccoth et Simhat Torah) ont lieu durant le mois de Tichri
(septembre-octobre).
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Calendrier juif et fêtes juives
© Eyrolles Pratique
Les grandes fêtes juives
La loi juive décrète l’observance de sept
jours de fête où le travail, comme pour le
chabbath, est interdit. Ces fêtes sont :
πRosh Hashana (fête du Nouvel an).
πYom Kippour (fête du grand pardon).
πSouccoth (le premier jour ou fête des
cabanes et le huitième jour ou
Chemini Atsèret
).
πPessah (fête de la sortie d’Egypte : le
premier et le dernier jour).
πChavouoth (fête des semaines).
Liturgie des fêtes
Elle est assez complexe et nous n’entre-
rons donc pas dans les détails qui n’inté-
ressent certainement pas les lecteurs qui
ne fréquentent pas la synagogue.
Signalons simplement que, pour chaque
fête, il existe une liturgie spécifique don-
nant lieu à des offices supplémentaires
et à des prières ou lectures en rapport
avec la fête. Pour certaines fêtes, des
objets rituels spécifiques sont égale-
ment nécessaires comme, par exemple,
le chofar (pour
Rosh Hashana
) ou des
branches spécifiques de végétaux (pour
la fête de
Souccoth
). Ceci ne devrait pas
étonner le lecteur chrétien car des objets
rituels sont également utilisés dans sa
religion pour, par exemple, célébrer le
Dimanche des Rameaux.
Les fêtes en Diaspora et en exil : deux jours de fête au lieu d’un
Avant la fixation définitive du calendrier, le début des fêtes était fixé en fonction de l’ap-
parition de la nouvelle lune. Comme il était difficile de fixer exactement l’apparition de
celle-ci, il avait été décidé que les Juifs vivant hors d’Israël observeraient les fêtes (à l’ex-
ception de Yom Kippour) pendant deux jours au lieu d’un. Malgré la précision du calen-
drier actuel, les rabbins ont décidé que cette règle ne serait pas modifiée.
Équivalence des calendriers juif et grégorien
Tichri . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . septembre-octobre
Heshvan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . octobre-novembre
Kislev . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . novembre-décembre
Tèvèt. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . décembre-janvier
Shevat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . janvier-février
Adar. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . février-mars
Véadar. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . mois intercalaire des années embolismiques
Nissan. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . mars-avril
Iyar . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . avril-mai
Sivan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . mai-juin
Tamouz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . juin-juillet
Av . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . juillet-août
Eloul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . août-septembre
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© Eyrolles Pratique
Présentation des grandes
fêtes juives
Dans les pages qui suivent, nous présen-
terons les grandes fêtes juives en signa-
lant pour chacune :
πsa signification actuelle et
historique ;
πla date de célébration dans le calen-
drier juif ;
πla date de célébration pour les
années civiles 2003 à 2005 ;
πla durée de la fête ;
πles éléments extérieurs qui symboli-
sent la fête ;
πles nourritures associées à la fête ;
πle folklore (s’il y en a) associé à la
fête.
1. Rosh Hachana
(« tête de l’année »)
Signification : c’est le Nouvel An juif.
Cette fête commémore le jour anniver-
saire de la création du monde ainsi que le
passage en jugement de toute créature.
Cette fête marque le début des « dix jours
terribles » (entre Rosh Hachana et Yom
Kippour) durant lesquels Dieu pèse la
« valeur » de chacun pour l’inscrire dans
son registre (le « livre de Vie » ) à la date
de Yom Kippour.
Date de célébration (calendrier juif) :
1-2 Tichri.
Dates de célébration (calendrier civil) :
27-28 septembre 2003, 16-17 septembre
2004 et 4-5 octobre 2005.
Les pèlerinages juifs
Depuis que Salomon a construit le Temple, trois pèlerinages annuels (obligatoires pour
les Juifs de sexe masculin) ont pour but Jérusalem (à l’époque des Juges, la ville des pèle-
rinages était Silo). Après la destruction du Temple, les Juifs continuèrent à se rendre à
Jérusalem mais c’était pour y pleurer sa destruction (d’où le nom donné par les non-Juifs
au mur occidental du Temple : Mur des Lamentations).
Aujourd’hui, le Mur des Lamentations est certainement le principal lieu de pèlerinage des
Juifs, bien qu’il n’existe plus d’obligations de pèlerinage, comme c’était le cas lorsque le
mur existait. Le pèlerinage s’effectuait lors des trois fêtes juives pour lesquelles Dieu
l’avait ordonné ; ce sont Pessah (sept jours en Israël), Chavouoth (un jour en Israël) et
Souccoth (huit jours en Israël). Si l’obligation du pèlerinage disparut avec la destruction
du Temple, l’obligation de se réjouir durant ces fêtes (à signification nationale et agrico-
le) persista. On notera que d’autres lieux, comme Safed qui abrite la tombe de nombreux
sages, sont, aujourd’hui encore, des destinations de pèlerinage.
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