INVENTAIRE DES SAVOIRS ET CONNAISSANCES DES

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INVENTAIRE DES SAVOIRS ET CONNAISSANCES DES
PEKUAKAMIULNUATSH SUR LES PLANTES MEDICINALES |
RAPPORT FINAL PHASE 3 | 31 MARS 2013
Numéro de projet
Date
Promoteur de projet
213-2223
31 mars 2013
Association du Parc Sacré
Chargé de projet
Chargé de suivi
Géraldine Laurendeau
Paul Vézina
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Les renseignements contenus dans le présent document ont été obtenus en partie grâce au
financement fourni par Ressources naturelles Canada dans le cadre du Programme des
collectivités forestières du Service canadien des forêts.
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Résumé
Faire lʼinventaire des savoirs et connaissances des Pekuakamiulnuatsh permet de découvrir la
valeur des espèces végétales de notre forêt et leurs utilisations par les populations autochtones, mais
aussi dʼélaborer des principes directeurs pour lʼutilisation, la protection des savoirs tout en considérant
une exploitation des ressources forestières non ligneuses dans une perspective de gestion durable et
intégrée des ressources, et en vue de favoriser le développement des communautés autochtones dans le
respect de leurs traditions.
LʼAssociation du Parc Sacré de Mashteuiatsh, en activité depuis 11 ans, travaille à rassembler et
à transmettre les savoirs et connaissances traditionnels sur les plantes médicinales détenus par les
membres de la communauté ilnue de Mashteuiatsh par lʼentremise dʼactivités éducatives de transmission
du savoir et de formation. Lʼassociation documente ces savoirs à lʼaide dʼentrevues et de sorties
dʼidentification en forêt quʼelle réalise grâce à la participation des porteurs de traditions et aînés de la
communauté.
Une documentation systématique a débuté en 2008, alors que Géraldine Laurendeau a collaboré
avec lʼAssociation du Parc sacré afin de réaliser et analyser des entrevues faites auprès dʼaînés et
porteurs de tradition pour rassembler les savoirs et connaissances des Pekuakamiulnuatsh sur les plantes
médicinales dans une base de données prévue à cet effet. Ce travail se poursuit depuis lʼété 2010 dans le
cadre de lʼInventaire des savoirs et connaissances des Pekuakamiulnuatsh sur les plantes médicinales
(ISCPPM), projet de recherche réalisé par lʼAssociation du Parc sacré de Mashteuiatsh et financé par la
Forêt modèle du Lac-Saint-Jean. Depuis sa deuxième phase, lʼAssociation du Parc sacré sʼest aussi
adjoint les services de M. Paul Vézina, ingénieur forestier qui, pour sa part, a le mandat de réaliser un
portrait de végétation des espèces ciblées présentes sur le Nitassinan.
Les informations colligées dans une base de données virtuelle disponible pour consultation à la
communauté et aux gens qui en font la demande, pourra aussi servir la transmission, la protection et à la
conservation du patrimoine naturel, de la biodiversité et du patrimoine culturel immatériel (les
connaissances traditionnelles autochtones).
La diversité des informations rassemblées dans la base de données permettent de mieux
connaître la pharmacologie, la phytochimie des plantes et leur potentiel de reproduction et de culture dans
une perspective de développement de nouveaux produits de santé naturels basés sur les connaissances
traditionnelles. Cʼest une source dʼinformation inestimable pour comprendre la forêt et les éléments qui la
constituent.
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Équipe de projet, ressources externes et institutions partenaires
Promoteur
Association du Parc Sacré de Mashteuiatsh - Kanatakuliuetsh uapikun
Équipe de projet
Géraldine Laurendeau, Chargée de projet, volet ethnologique
Paul Vézina, Chargé de suivi, volet écologique
Annick Gill, Assistante horticole
Marie-Claire Gervais, Assistante technique
Sonia Robertson, Assistante de recherche
Mercédès Valin, Assistante de recherche
Caroline Lambert, Technicienne en études de marchés
Ressources externes
Vincent Girardin, PhD Écologie végétale, Consultant
Alain Cuerrier, PhD Biologie végétale, Chercheur à lʼIRBV, Université de Montréal
Giancarlo Marino, Professionnel de recherche, Reproduction et aménagement des espèces
Marie-Joëlle Tétreault, Étudiante à la Maîtrise en Architecture, Université Laval
Institutions partenaires
Musée amérindien de Mashteuiatsh
Société dʼhistoire et dʼarchéologie de Mashteuiatsh
Pekuakamiulnuatsh Takuhikan (Conseil des Montagnais du Lac-Saint-Jean)
ARUC-Tetauan, Université Laval
CEDFOB
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Table des matières
RÉSUMÉ ............................................................................................................................................................. 4 ÉQUIPE DE PROJET, RESSOURCES EXTERNES ET INSTITUTIONS PARTENAIRES ........................... 5 TABLE DES MATIÈRES .................................................................................................................................... 6 PRÉSENTATION GÉNÉRALE ........................................................................................................................................ 8 MISSION ET VISION DE LʼASSOCIATION DU PARC SACRÉ .......................................................................................... 8 EXPERTISE ................................................................................................................................................................. 8 OBJECTIFS DU PROJET EN LIEN AVEC LE PLAN STRATÉGIQUE DE LA FMLSJ ........................................................... 9 II. ACTIVITÉS DE LA PHASE III EN COURS ................................................................................................. 11 A. VOLET ETHNOGRAPHIQUE .................................................................................................................................. 11 Collecte des données et validation ..................................................................................................................... 11 Analyse et intégration des données .................................................................................................................... 12 Assistante de recherche ...................................................................................................................................... 12 B. VOLET ÉCOLOGIQUE. PORTRAIT ET INVENTAIRE DE LA VÉGÉTATION ................................................................. 13 Base de données Echo2000 ................................................................................................................................ 15 Portrait des espèces ............................................................................................................................................ 15 Requêtes cartographiques .................................................................................................................................. 16 Ajustement des requêtes et validation terrain ................................................................................................... 17 C. VOLET COMMUNICATION ..................................................................................................................................... 18 D. VOLET RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT .......................................................................................................... 19 Projet Nituhkulin Nuhtshimitshuap : plantes indigènes et médicinales en milieu ilnu au sein de l’ARUC – Tetauan (Université Laval) .................................................................................................................................. 19 Revues de littérature – Potentiel de reproduction des espèces ......................................................................... 20 Revues de littérature – Pharmacologie et phytochimie des espèces ................................................................. 20 Étude de marché et développement de produits ............................................................................................... 21 III. CONCLUSION ............................................................................................................................................. 22 ANNEXES ......................................................................................................................................................... 24 ANNEXE 1 – EXEMPLE DE FICHES SYNTHÈSE .......................................................................................... 1 ANNEXE 2 – RAPPORT DU CONSULTANT EN ÉCOLOGIE – VINCENT GIRARDIN .............................. 43 ANNEXE 3 – PROJET ARUC - TETAUAN ..................................................................................................... 68 7
ANNEXE 4 INVENTAIRE DES SAVOIRS ET CONNAISSANCES DES PEKUAKAMIULNUATSH SUR
LES PLANTES MÉDICINALES PHASE IV | 2013–2014 .............................................................................. 78 ANNEXE 5 - SONDAGE À LA POPULATION | DÉVELOPPEMENT DE PRODUITS ................................ 81 ANNEXE 6 – EXEMPLE DE FICHE TECHNIQUE ET ÉTUDE DE MARCHÉ (EN COURS) ....................... 87 ANNEXE 7 – ÉTATS FINANCIERS 2012-2013 ........................................................................................... 106 8
I. Introduction
Présentation générale
Lʼinventaire des savoirs et connaissances des Pekuakamiulnuatsh sur les plantes
médicinales a débuté à lʼété 2010. Il est à la fois la suite dʼun projet de recherche entamé lors
dʼune maîtrise en Ethnologie, mais surtout la consolidation des efforts soutenus, entre autres,
par lʼAssociation du Parc Sacré de Mashteuiatsh – Kanatakuliuetsh uapikun depuis 11 ans pour
transmettre les connaissances liées aux plantes médicinales dans la communauté ilnu de
Mashteuiatsh et de sensibiliser la population aux méthodes de guérison traditionnelles. Pour la
troisième année consécutive, lʼAssociation du Parc Sacré est le promoteur du projet dont le
rapport final vous est présenté ici.
Mission et vision de lʼAssociation du Parc sacré
L'Association du Parc Sacré - Kanatukuliuetsh uapikun (APS-KU) est une organisation
dʼéconomie sociale située à Mashteuiatsh et qui fait rayonner la culture des Premières Nations
par le biais des connaissances et pratiques traditionnelles liées aux médecines du Nitassinan.
Cʼest un lieu de rencontre et dʼéchanges intergénérationnels qui permet le partage et
lʼappropriation dʼun mode de vie sain en lien avec la tradition autochtone, la nature et ses
produits.
Lʼassociation réalise des activités de recherche, de sauvegarde, de protection et de
transmission des savoirs traditionnels et offre des services qui visent la prise en charge et
lʼamélioration de la santé globale des Pekuakamiulnuatsh et autres Nations du Québec. Grâce à
ses actions, lʼAssociation du Parc Sacré contribue à maintenir vivante la culture des
Pekuakamiulnuatsh.
Expertise
LʼAssociation du Parc Sacré – Kanatakuliuetsh uapikun, en activité depuis 11 ans,
travaille à rassembler et à transmettre les savoirs et connaissances traditionnels sur les plantes
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médicinales des membres de la communauté ilnue de Mashteuiatsh par lʼentremise dʼactivités
éducatives de transmission du savoir et de formation. Lʼassociation documente ces savoirs à
lʼaide dʼentrevues et de sorties dʼidentification en forêt quʼelle réalise grâce à la participation des
porteurs de traditions et aînés de la communauté. Ses activités sont destinées aux jeunes et aux
adultes qui cherchent à se réapproprier la culture traditionnelle ilnue et qui veulent apprendre à
identifier, à cueillir, à transformer et à utiliser les plantes médicinales faisant partie de la
pharmacopée ilnue et présentes sur le territoire ancestral, le Nitassinan.
Une documentation systématique a débuté en 2008, alors que Géraldine Laurendeau,
étudiante à la maîtrise en ethnologie à lʼUniversité Laval, a collaboré avec lʼAssociation du Parc
Sacré – Kanatakuliuetsh uapikun afin de réaliser des entrevues auprès des aînés et porteurs de
tradition pour rassembler les savoirs et connaissances des Pekuakamiulnuatsh sur les plantes
médicinales. Ce travail se poursuit depuis lʼété 2010 dans le cadre de lʼInventaire des savoirs et
connaissances des Pekuakamiulnuatsh sur les plantes médicinales, projet de recherche réalisé
par lʼAssociation du Parc Sacré – Kanatakuliuetsh uapikun et financé par la Forêt modèle du
Lac-Saint-Jean. Lʼinformation recueillie est placée dans une base de données qui est rendue
accessible à la communauté par lʼentremise de la Société dʼhistoire et dʼarchéologie de
Mashteuiatsh, située dans les locaux du Musée amérindien de Mashteuiatsh. Depuis sa
troisième phase, le projet sert aussi à documenter le potentiel de reproduction et de culture, la
pharmacologie et la phytochimie des espèces médicinales dans le but de développer des
produits de santé naturels basés sur les savoirs ancestraux.
Objectifs du projet en lien avec le plan stratégique de la FMLSJ
Faire lʼinventaire des savoirs et connaissances des Pekuakamiulnuatsh permet de
découvrir la valeur des espèces végétales de notre forêt et leurs utilisations par les populations
autochtones, en considérant une exploitation des ressources forestières non ligneuses dans une
perspective de gestion durable et intégrée des ressources, en vue de favoriser le
développement des communautés autochtones dans le respect de leurs traditions.
La base de données qui résulte de ce travail de recherche est inestimable puisquʼelle
concède les savoirs collectifs sur les plantes médicinales appartenant à la tradition orale et
collige également les documents écrits existants qui contiennent des connaissances
traditionnelles sur les plantes médicinales des groupes appartenant à la grande famille
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linguistique algonquienne. De plus, cette base de données contient les caractéristiques
écologiques des espèces et leur portrait éco-forestier développé suite à l'analyse des points
d'observation écologique du ministère des Ressources naturelles (MRN). Cette analyse a permis
la confection de requêtes cartographiques localisant le potentiel dʼoccurrence des espèces
ciblées par les aînés en forêt boréale. Cette base de données permet aussi lʼintégration de
données variées sur la pharmacologie, la phytochimie des espèces (composantes actives) et les
savoirs herboristiques, autant que des données sur leur potentiel de reproduction en milieu
naturel ou contrôlé. Lʼannexe 1 donne lʼexemple de ce qui a été colligé au cours des trois
phases du projet sur quatre espèces dʼimportance utilisées par les Pekuakamiulnuatsh.
Ce projet répond donc à un besoin urgent de documenter la langue, les pratiques et les
connaissances
traditionnelles
qui
ont
toujours
été
transmises
oralement
chez
les
Pekuakamiulnuatsh et qui sont par conséquent appelées à disparaître avec le départ des aînés
si rien n'est entrepris pour les préserver. La base de données favorise lʼaccès au savoir et elle
permet, à plus long terme, de développer des outils de préservation et de transmission de la
culture, des outils de gestion, de mise en valeur et de conservation, ainsi que de développer des
produits originaux issus de la pharmacopée autochtone, par lʼutilisation des ressources nonligneuses de la forêt boréale présentes sur le territoire ancestral.
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II. Activités de la phase III en cours
Dans cette section du rapport, nous évoquons brièvement les activités qui ont été
réalisées au cours de la phase III de lʼISCPPM. Il y a en tout quatre volets : le volet
ethnographique, le volet écologique, le volet communication et le volet plus présent cette année,
celui de la recherche et du développement.
A. Volet ethnographique
Collecte des données et validation
Les activités liées au volet ethnographique qui se sont déroulées au cours de la Phase III
du projet sont la continuité de ce qui a été mené lors des deux années précédentes. Nous avons
poursuivi la collecte de données ethnographiques lors dʼactivités en territoire, mais
principalement dans le cadre dʼentrevues réalisées auprès dʼaîné(e)s de la communauté.
Lʼutilisation des plantes médicinales du Nitassinan est le principal sujet dʼenquête. Par contre, le
questionnaire a été modifé afin dʼy introduire des questions en lien avec les modes de
transmission et le développement de produits, ce qui nous permet de connaître lʼopinion des
porteurs de savoirs quand à la diffusion des résultats et à lʼacceptabilité sociale des projets de
développement futur de lʼAssociation du Parc Sacré (APS), soit le développement de produits de
santé naturels et la culture de certaines plantes en milieu contrôlé.
Bien que les aînés de la communauté ilnue de Mashteuiatsh nʼaient pas tous été
interviewés, un seuil a été atteint en terme de données sur lʼutilisation des plantes médicinales
puisque maintes informations ont été répétées de manière récurrente par la majorité des
porteurs de savoir. Ces informations colligées dans la base de données donnent un bel aperçu
de ce que sont les savoirs et connaissances traditionnelles des Pekuakamiulnuatsh sur les
plantes médicinales aujourdʼhui, bien que les espèces végétales ne soient pas toujours décrites
de manière exhaustive.
Une validation des savoirs a été entamée afin de vérifier les informations et de valider les
espèces et leur nom en nehlueun, la langue des Pekuakamiulnuatsh. Le processus doit se
poursuivre dans lʼidée de publier les résultats, par la conception dʼun guide sʼadressant
principalement aux membres des Premières Nations, mais aussi au grand public.
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Analyse et intégration des données
À la fin de la Phase II, un poste de travail fut installé à lʼASP et la nouvelle base de
données FileMaker y fut transférée, ainsi que les document relatif à celle-ci. Le contenu des
données provenant des phases I et II fut intégré au nouveau système, incluant la lʼidentification
des plantes, le numéro dʼherbier, la documentation écrite et la synthèse des entrevues.
Plusieurs mises à jour ont eu lieu au cours de lʼété et de lʼautomne, entre autres en ce qui
concerne les images disponibles servant à identifier les espèces. Quelques modifications restent
encore à faire à la nouvelle base de données FileMaker afin dʼajuster le contenu des champs
Environnement et caractéristiques écologiques, contenu révisé par notre consultant en écologie,
Vincent1 Girardin. Dʼautres données restent à être intégrées à la base de données, soit les
modifications apportées par la validation du savoir traditionnel, les données sur la phytochimie et
la reproduction des espèces.
Lʼensemble des informations colligées sur 84 espèces végétales ainsi que lʼHerbier des
Pekuakamiulnuatsh (plus de 50 espèces séchées), ont été déposés aux archives de la Société
dʼhistoire et dʼarchéologie de Mashteuiatsh (SHAM), situées dans les locaux du Musée
amérindien de Mashteuiatsh (MAM). Les documents provenant de cette recherche sont classés
et archivés dans un Fonds prévu à cet effet, identifié par le numéro de Fonds P40 – Association
du Parc Sacré.
Assistante de recherche
À lʼété 2012, nous avons embauché une assistante de recherche qui avait comme
mandat de co-réaliser les entrevues avec les aînés et de participer à lʼintégration des données
ethnographiques et documentaires dans la base de données, de prendre part aux activités de
transmission de lʼAPS et de faire de la prise de vue et de son lors des entrevues et des activités
en territoire. Sonia Robertson, fondatrice de lʼassociation a tenu ce rôle pendant plusieurs
semaines. Une nouvelle assistante, Mercédès Valin, sʼest jointe à lʼéquipe au mois de décembre
et a poursuivi le travail entamé précédemment.
Comme nous lʼavons mentionné plus tôt, nous croyons avoir atteint en quelque sorte un
seuil ethnographique au niveau des données touchant lʼutilisation traditionnelle des plantes. Par
1 Voir le rapport à lʼannexe 2.
13
contre, un travail de validation reste à faire et celui-ci sera poursuivi dans les mois qui viennent
avec une aînée de la communauté, spécialiste des savoirs traditionnels sur les plantes
médicinales, soit Madame Thérèse Bégin, qui a rejoint récemment lʼéquipe de lʼAPS.
B. Volet écologique. portrait et inventaire de la végétation
Le volet écologique avait comme principal objectif d'évaluer l'abondance des espèces
médicinales identifiées par les aînés de la communauté sur le Nitassinan (cf. carte ci-après). Les
résultats obtenus vont servir la communauté à diverses fins, notamment sur le plan d'études
d'impacts des projets de développement industriel en territoire et d'évaluation d'opportunités de
développement d'entreprises locales basées sur la mise en valeur durable des ressources du
milieu. L'information écologique constitue aussi un complément obligé aux savoirs traditionnels
des aînés lors de leur transmission aux générations futures.
Dans un premier temps, une recherche documentaire a été réalisée afin de caractériser
la morphologie des espèces, leur reproduction et leur milieu de croissance (cf. fiches synthèse à
l'annexe 1). Cette recherche s'est réalisée tout au long des deux dernières phases du projet.
L'information écologique est par la suite précisée avec l'évaluation du potentiel d'occurrence.
À cet égard, la phase II du projet a permis de développer la méthodologie localisant les
sites offrant les meilleurs potentiels pour retrouver les espèces. Au cours de la phase III, les
activités se sont concentrées vers l'établissement des requêtes cartographiques et leur
validation terrain. Le résultat final se retrouve sous forme de fiches descriptives par espèce et
une cartographie sommaire localisant leur abondance sur le territoire de la réserve faunique
Ashuapmushuan qui fait actuellement l'objet d'une prise en charge par les Pekuakamiulnuatsh.
Les textes qui vont suivre résument les activités qui ont été réalisées en ce qui concerne
le volet écologique du projet, avec une mention particulière pour la phase III.
14
Carte du Nitassinan de Mashteuiatsh.
15
Base de données Echo2000
La base de données Echo 2000 contient les points d'observation écologique qui ont été
observés lors de l'élaboration du cadre écologique forestier du MRNF. La présence et le
recouvrement des espèces y sont structurés par strates (arbres, arbustes, éricacées, latifoliées,
fougères, mousses et lichens). Un ensemble de caractéristiques écologiques stables (dépôt,
drainage, texture, pH, etc.) des sites a également été relevé lors des observations. Une telle
information géoréférencée s'est avérée très pertinente en tant qu'inventaire car elle est
disponible pour tout le Québec dont le Nitassinan, qui couvre quelque 92 000 km². Plus de 4000
points d'observation ont été utilisés à cette fin.
Les données contenues dans la base ont nécessité un travail de structuration afin de
permettre la création d'un fichier par espèce2 indiquant leur présence dans l'une ou l'autre des
strates de végétation. Ce travail a été réalisé au cours de la phase II du projet.
Portrait des espèces
Un portrait synthèse a été réalisé en analysant la table d'attribut des fichiers de
présence. L'objectif était d'identifier quelles sont les caractéristiques biophysiques apparaissant
sur les cartes écoforestières qui permettent le mieux d'expliquer la présence des espèces. À
cette fin, des tableaux croisés dynamiques3 ont permis de compiler la proportion des points
d'observation que l'on retrouve pour chacune des variables écologiques. L'exemple de la
savoyane (Coptis trifolia) est présenté au tableau suivant (voir aussi les fiches synthèse en
annexe 1).
2 Un total de 45 fichiers ont été constitués parmi les 84 espèces identifiées par les aînés de la communauté.
3 Utilisation du chiffrier Excel.
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Requêtes cartographiques
L'information des portraits synthèse a servi à élaborer des requêtes cartographiques
visant à localiser les peuplements écoforestiers présentant les meilleures probabilités
d'occurrence. Au cours de la phase II, l'analyse des données, le portrait synthèse, l'élaboration
des requêtes cartographiques, la localisation des peuplements potentiels et la validation terrain
ont été réalisés pour 5 espèces jugées prioritaires (Prunus pensylvanica, Sorbus americana,
Coptis trifolia, Larix laricina et Betula papyrifera) et servant de prototypes pour valider la
méthodologie retenue. Les sorties terrain ont eu lieu dans la partie sud de la réserve faunique
Ashuapmushuan,
territoire
où
convergent
3
sous-domaines
bioclimatiques.
Plusieurs
discussions ont été tenues à cette occasion sur les sites avec Gordon Moar, un aîné de la
communauté.
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Ajustement des requêtes et validation terrain
Les requêtes cartographiques ont été réalisées, pour l'ensemble des 45 espèces
sélectionnées, au cours de la phase III. Les requêtes sont réalisées en les appliquant à la
description écoforestière de chaque enregistrement de la base de données Echo2000. Le
nombre de points sélectionnés pour une espèce donnée est par la suite comparé à son fichier
de présence et un pourcentage d'occurrence en est simplement déduit. Même si la base de
données peut être considérée comme fiable, il est important de valider les résultats sur le
terrain.
À cette fin, quelque 65 points d'observation ont été établis au cours des mois d'août et
septembre 2012 suivant un plan de sondage visant à procurer 3 échantillons par espèce.
L'échantillonnage consistait à identifier des peuplements sélectionnés par les requêtes et à
établir les points d'observation dans un endroit représentatif de la strate végétale. Toutes les
espèces étaient identifiées à chaque point à l'intérieur d'un rayon de 11,28 mètres. En outre, le
type écologique était vérifié de même que l'appellation cartographique du peuplement.
Les probabilités d'occurrence dans la base de données Echo2000 et celles issues du
sondage terrain apparaissent sur les fiches modèles des espèces (cf. annexe 1). Ces
pourcentages sont indicateurs du potentiel d'occurrence que l'on devrait retrouver dans un
peuplement écoforestier sélectionné par la requête correspondante.
Certaines requêtes n'ont pas de probabilité d'occurrence. C'est le cas des espèces qui
ont été trop peu échantillonnées dans la base Echo2000 pour différentes raisons, comme par
exemple les espèces de tourbières. Les requêtes ont dans ces cas été élaborées à partir des
informations documentées.
Des fiches modèles incluant le portrait synthèse, les requêtes cartographiques ainsi
qu'une cartographie des sites potentiels sont présentées pour quatre espèces à l'annexe 1
(Aralia nudicaulis, Coptis trifolia, Larix laricina, Sorbus americana). Il est important de
mentionner que les espèces ciblées peuvent se trouver sur des sites non identifiés par leur
requête respective, mais les sites à potentiel élevé d'occurrence sont une information de base
recherchée pour des projets nécessitant un approvisionnement en matériel végétal, tout en
constituant un indicateur de choix sur l'abondance et la répartition des espèces pour une
évaluation d'impact. L'information est certainement d'importance majeure pour la pratique des
activités traditionnelles des Pekuakamiulnuatsh, en particulier lʼutilisation des plantes à des fins
médicinales, alimentaires, domestiques ou encore spirituelles.
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C. Volet communication
Au cours de cette troisième phase, nous voulons mettre de lʼavant le volet
communication, soit le partage des résultats du projet. En collaboration avec la Forêt modèle du
Lac-Saint-Jean, les chargés de projet participent à lʼorganisation dʼun colloque sur la question
des savoirs traditionnels autochtones et du territoire, thème proposé mais non réalisé au cours
de la phase II. Ce colloque permettra, entre autres, de présenter une partie des résultats de
lʼISCPPM et dʼéchanger avec les acteurs du milieu, que ce soit dʼautres communautés
autochtones, forêts modèles, chercheurs, entrepreneurs ou avec le grand public. Deux jours de
rencontres et de partage dʼidées, de présentation de projets, de conférence et ateliers auront
lieu au début du mois de mai 2013. Des films seront aussi au menu, dont un court métrage
documentaire sur le projet dʼInventaire lui-même, réalisé par Philippe Belley et les Films de La
Baie.
En mars 2013, les chargés de projet se sont aussi rendus dans la communauté ilnue de
Pessamit afin de présenter le projet dʼinventaire lors dʼun colloque organisé par le CEDFOB
portant sur les créneaux novateurs en foresterie, sur le thème des perspectives de
développement des produits forestiers non ligneux (PFNL) et l'agroforesterie en contexte boréal.
Nous avons aussi abordé la question de la publication avec nos informateurs, pour savoir
si cela serait une solution pour faciliter la transmission, dans un but pédagogique. À ce stade, la
question de la propriété intellectuelle doit être abordée avec les collaborateurs dans la
communauté et les partenaires du projet, Pekuakamiulnuatsh Takuhikan et le Musée amérindien
de Mashteuiatsh. La perspective dʼune publication semble être une voie pour la protection et la
continuité des connaissances mais il est nécessaire que ce processus soit fait de manière à
respecter lʼaspect confidentiel du patrimoine ilnu, en ce qui concerne lʼutilisation de la flore
médicinale. Ce processus doit se poursuivre dans les mois à venir.
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D. Volet recherche et développement
Projet Nituhkulin Nuhtshimitshuap : plantes indigènes et médicinales en milieu ilnu
au sein de lʼARUC – Tetauan (Université Laval)
Lʼan dernier, une approche avait été faite durant la phase II par la chargée de projet pour
participer au projet de recherche ARUC - Tetauan « Habiter le Nitassinan mak Innu Assi »,
partenariat de recherche université-communauté initié par lʼUniversité Laval et dont
Mashteuiatsh fait partie.
Un projet4 a donc été déposé auprès du comité paritaire de lʼARUC – Tetauan en
septembre dernier afin dʼobtenir du financement pour réaliser une étude de faisabilité de serres
ou dʼinstallations horticoles en milieu boréal ilnu. Lʼobjectif principal du projet est de développer
l’autonomie et la prise en charge de milieux de vie durables et culturellement adaptés par les
collectivités. Ce projet, qui sʼintègre par ses objectifs communs avec lʼISCPPM, permet dʼévaluer
l’intérêt, la faisabilité et la pertinence d’un projet de serre, pépinière, tunnel ou autre installation
visant la culture de plantes médicinales indigènes dans la communauté ilnu de Mashteuiatsh ou
sur Nitassinan. Il sert aussi à évaluer le potentiel de culture des plantes médicinales indigènes
utilisées par les Pekuakamiulnuatsh en milieu naturel ou contrôlé, pour élaborer une stratégie
d’approvisionnement communautaire qui respecte les valeurs, le territoire et le mode de vie ilnu.
En novembre 2012, un financement de 12 000$ fut accordé pour réaliser ces activités
(c.f. annexe 3). Deux revues de littératures ont été réalisées entre le mois de décembre et
février (poursuite de la revue horticole5 et revue de littérature sur les précédents de serres en
termes architecturaux). Des rencontres avec des groupes et personnes ciblés furent organisés
durant l’hiver afin de mieux comprendre les besoins de la communauté et de déterminer les
fonctions de la serre.
Le projet se poursuit jusqu’au printemps 2013 et culminera avec une proposition de
solution et un rapport sur la faisibilité du projet6. Bien que le projet soit supervisé et coordonné
par l’Association du Parc Sacré de Mashteuiatsh, ce sont principalement deux étudiants de
l’Université Laval qui y travaillent : Marie-Joëlle Tétreault, étudiante à la maitrise en architecture
4 Voir Proposition de projet de recherche en annexe 3.
5 Détails à la section suivante du rapport.
6 Pour les détails du projet en cours, se référer à lʼannexe 3.
20
(volet architecture), et Giancarlo Marino, étudiant en aménagement écosystémique de la forêt
(volet horticole).
Une affiche a été présentée lors de la rencontre des partenaires qui s’est tenue à
Mashteuiatsh en décembre 2012 où Paul Vézina (chargé de projet) et Caroline Lambert
(membre du Conseil d’administration de l’APS) étaient présents pour informer le public et
répondre aux questionx concernant le projet.
Revues de littérature – Potentiel de reproduction des espèces
Une revue de littérature sur la reproduction in vivo et in vitro de 45 des espèces
végétales indigènes contenues dans la base de données fut réalisée à la fin de la phase II du
projet dʼISCPPM, afin de connaître lʼavancement des travaux scientifiques sur lʼhorticulture et le
potentiel de reproduction des espèces ciblées en milieu naturel et contrôlé. Giancarlo Marino,
professionnel de recherche en foresterie et biologiste ayant travaillé à cette documentation, vint
présenter les résultats dans la communauté en septembre 2012. Dans le cadre du projet ARUC
présenté ci-haut, il a poursuivi ce travail en fouillant la littérature scientifique plus
particulièrement sur la question de la reproduction végétative. Il sʼest aussi penché sur 25
espèces supplémentaires7. Ce travail aura servit à mieux connaître le potentiel de reproduction
des plantes indigènes et médicinales dans le but de les cultiver pour ne pas nuire à la
ressource. Certaines de ces espèces sont fragiles aux perturbations, et nous devons tenir
compte de lʼimpact de la cueillette dans le cas où elles seraient utilisées en continu pour la
fabrication et la vente de produits.
Revues de littérature – Pharmacologie et phytochimie des espèces
Une revue de littérature a aussi été réalisée par le chercheur en ethnobotanique Alain
Cuerrier et ses étudiants à lʼInstitut de recherche en biologie végétale de lʼUniversité de Montréal
(Cuerrier, A., M. Rapinski et Y. Tandland, 2012) afin de faire ressortir les connaissances
scientifiques actuelles apportées par les travaux de recherche en pharmacologie et en
phytochimie. Basée sur la liste des 45 espèces végétales soulignées précédemment, la
7 Un exemple du type dʼinformation comptabilisé se trouve dans les fiches synthèse en annexe 3.
21
synthèse des résultats fut aussi présentée à Mashteuiatsh en septembre 2012. Une rencontre
eut lieu afin de discuter de la possibilité de mettre sur pied un projet en partenariat avec lʼéquipe
de recherche de Monsieur Cuerrier pour la suite de notre projet. À ce stade, un choix préalable
dʼespèces intéressantes a été fait8, mais nous souhaitons pouvoir analyser et comparer celles-ci
selon une grille multi-critères élaborée à cet effet afin de mieux cerner les plantes les plus
intéressantes pour le développement de produits naturels.
Considérant que peu dʼétudes existent sur les espèces qui nous intéressent, et les coûts
reliés à ces types de recherche, il sera nécessaire de chercher du financement supplémentaire
pour poursuivre la recherche sur les composantes actives des plantes sélectionneés et
commercialisables, en collaboration avec les chercheurs de lʼIRBV détenant lʼexpertise
spécifique à ce domaine. Cela est indispensable pour mettre en marché des produits de santé
naturel et pour obtenir leur homologuation auprès de Santé Canada.
Étude de marché et développement de produits
Le travail réalisé par Annick Gill, assistante horticole embauchée durant lʼété, consiste à
évaluer le marché existant des plantes médicinales. Annick a mis sur pied des fiches
techniques9 contenant diverses informations touchant la transformation et la vente des plantes.
Elle a entre autres colligé les revues de littérature et les données existantes du marché dans un
document, ce qui nous permet de mettre en perspective les différents aspects : économique,
horticole, phytochimique, technique, etc. Ces fiches techniques servent à déterminer quelles
espèces végétales utilisées par les Pekuakamiulnuatsh peuvent être transformées et
possiblement commercialisées sans danger, en connaissant leurs propriétés et leurs
composantes chimiques, leur homologuation existante ou pas, ou encore pour identifier celles
dont le travail reste encore à faire à différents niveaux. Ces informations servent aussi au
développement de prototypes de produits, ce qui devra se poursuivre dans les prochains mois.
Depuis janvier 2013, Caroline Lambert a mis la main à la pâte pour poursuivre lʼétude de marché
et compiler les données disponibles, mais ce travail reste encore à compléter.
8 Voir annexe 6.
9 Exemple à lʼannexe 6.
22
Dans la perspective de mieux connaître lʼopinion des membres de la communauté de
Mashteuiatsh, un sondage10 a été présenté à des groupes cibles afin dʼévaluer lʼacceptabilité
sociale de la transformation et la vente de produits traditionnels. Différents groupes ont été
ciblés à cet effet, afin dʼentamer un dialogue sur le sujet avec lʼAssociation du Parc Sacré et les
collaborateurs du projet. Ce processus cherche à mieux définir les orientations de lʼorganisme
quand à son développement et à mieux connaître les besoins des Pekuakamiulnuatsh en
plantes médicinales traditionnelles.
III. Conclusion
LʼAssociation du Parc Sacré de Mashteuiatsh envisage de sʼinvestir dans la mise en
marché de produits utilisés traditionnellement et contribuant au bien-être de la collectivité,
conformément à sa mission. Cette activité permettra dʼaméliorer lʼaccessibilité des produits
médicinaux traditionnels pour la population et les praticiens autochtones, de créer des emplois
directement liés à la pratique dʼIlnu aitun et de favoriser lʼentreprenariat et la création de projets
dʼéconomie sociale auprès des membres.
À cet égard, il apparaît profitable de cibler les produits les plus abondamment utilisés
traditionnellement, ceux qui traitent les problèmes de santé les plus fréquents chez les Ilnus, de
même que ceux offrant une valeur ajoutée supérieure et par conséquent les meilleures
opportunités de rentabilité. Ces activités à caractère socio-économique nécessitent la confection
de plans dʼaffaires complets intégrant les aspects de la quantité et la qualité de
lʼapprovisionnement, la production et transformation des produits ainsi que des études de
marché.
De plus, lʼAssociation du Parc Sacré évalue présentement la possibilité de mettre en
place une serre passive et autonome qui pourrait, à moindre coût, permettre la reproduction
dʼespèces indigènes utiles en complément de la cueillette de produits sauvages. Cette
technologie écologique permettrait de préserver certaines espèces fragiles aux prélèvements ou
aux perturbations naturelles et humaines. La phase IV du projet11 proposé à la Forêt modèle du
Lac-Saint-Jean en mars 2013 met lʼemphase sur des activités de développement qui
10 Sondage à lʼannexe 5.
11 Voir la phase IV du projet à lʼannexe 4.
23
permettraient à lʼAssociation du Parc Sacré et à ses potentiels collaborateurs de créer de
lʼactivité économique dans la région.
TSHINISHMUNITIN!
24
Annexes
Annexe 1 (p. 1)
Exemple de fiches synthèse
Annexe 2 (p. 43)
Rapport du consultant en écologie – Vincent Girardin
Annexe 3 (p. 68)
Projet ARUC – Tetauan
Annexe 4 (p. 78)
Inventaire des savoirs et connaissances des Pekuakamiulnuatsh
sur les plantes médicinales phase IV | 2013–2014
Anexe 5 (p. 81)
Sondage à la population | Développement de produits
Annexe 6 (p. 87)
Exemple de fiche technique et étude de marché (en cours)
Annexe 7 (p. 106)
États financiers 2012-2013
1
Annexe 1 – Exemple de fiches synthèse
Fiche 1
IDENTIFICATION
Aralia nudicaulis
Uapushuminan
Aralie à tige nue
Salsepareille
Sarsaparilla
SAVOIRS TRADITIONNELS AUTOCHTONES
Ilnuatsh de Mashteuiatsh (entrevues)
Médicinal
Racine et fruit : Décoction ou mastication de la racine contre la toux, les infections, la diarrhée et
pour soigner le système urinaire, en cas de cystite entre autres. On la nomme le ginseng
sauvage pour ses propriétés énergisantes. Sa racine constitue un aliment de survie en forêt.
Fait baisser la fièvre. Contre les maux de ventre, traite les intestins. Pour les femmes
(menstruations). Traite la grippe, le diabète, la nervosité.
Alimentaire
Fruit comestible
2
Documentation écrite
Innus de Mingan (Uâpush-ushkâtiâpîa)
Seules les femmes connaissent ce lexème (terme). L’utilisation indiquée n’est pas certaine. Il est
probable que les racines étaient autrefois préparées en tisane par décoction : le tout aurait servi
à combatrtre la diarrhée ou encore les infections causées par le toux (Clément, 1990).
PÉRIODE DE CUEILLETTE
Racine
1 au 15 septembre ou dès que les nuits sont sous 0°C et que les feuilles commencent à tomber.
Fruit
À la fin de lʼété ou lorsque les fruits sont mûrs (août/septembre).
REVUE DE LITTÉRATURE
(Cuerrier, A., M. Rapinski et Y. Tendland, 2012 Synthèse des informations trouvées dans la
littérature scientifique sur quarante-sept plantes médicinales de la pharmacopée des
Pekuakamiulnuatsh, Jardin botanique de Montréal, Institut de recherche en biologie végétale,
Université de Montréal pour lʼAssociation du Parc Sacré, non-publié).
a. Aralia nudicaulis L.
Pharmacologie :
Activité antimycobactérienne :
Rhizomes
Contre Mycobacterium tuberculosis H37Ra;
Acitvité anticancérigène :
Rhizomes
Contre le cancer du côlon et leucémie
Fruits
Contre le cancer de lʼutérus (cellules HeLa)
3
Phytochimie :
Alcools : Falcarinol, panaxydol;
Herboristerie :
La plante (A. nudicaulis) jouerait sur le système hormonal. Donc, elle entre dans le traitement
dʼacné, arthrite en plus de faciliter lʼaccouchement.
b. Aralia hispida Vent.
Pharmacologie :
Activité antimicrobienne
Rhizome (activité plus réduite pour la partie aérienne) :
Contre Candida albicans, Cladosporium cucumerinum, Bacillus subtilis, Escherichia coli,
Aedes aegypti, Biomphalaria glabrata;
Phytiochimie :
Polyacétylènes : falcarinone, falcarinolone, falcarindione;
Autres : saponines.
Herboristerie :
Plante utilisée pour ses propriétés toniques, altératives et diurétique.
4
PORTRAIT DOCUMENTÉ DE LʼESPÈCE (Aralia nudicaulis)
IDENTIFICATION Nom de l’espèce en latin/synonymes Nom en nelueun Uapushuminan (fruit du lièvre) Nom commun Salsepareille Nom français Aralie à tige nue Nom anglais Wild Sarsaparilla Autres TAXINOMIE Aralia nudicaulis L noms autochtones + Uâpush-­‐ushkâtiâpia (racine du lièvre) (Mingan) provenance Wâposocipihk (Woods Cree) Autres noms Famille de l’espèce Araliacées Indigénéité + origine Indigène Port Latifoliée Dimensions 30 à 40 cm Tige glabre issue d’un rhizome, ne portant qu’une seule feuille Tige/Rameau/Branche divisée en 3 parties elles-­‐mêmes subdivisées habituellement en 5 autres segments. Composée d’une quinzaine de folioles ovales (5-­‐13 cm) finement Feuille dentées. Petite fleur blanche groupée avec d’autres sur l’une ou l’autre des Fleur 3 ombelles habituelles qui surgissent sur une autre tige, plus MORPHOLOGIE courte que la tige feuillée. Fruit/Cône/Graine Baie pourpre très foncé. Écorce Système racinaire Rhizome traçant souterrain ou rampant Enracinement/profondeur Très superficiel Similitude/confusion Mode de REPRODUCTION reproduction/propagation Végétatif (rhizomes); graines Floraison/maturité Estivale Fructification Estivale Production des graines Fin de l’été Maturité sexuelle 5
Fréquence Annuelle Abonbance Faible Mode de dispersion Oiseaux Dormance Vivace Germination Moyenne Essai de culture Culture facile Potentiel d’aménagement Oui CARACTÉRISTIQUES BIOPHYSIQUES ENVIRONNEMENT Habitat Forêts mixtes ou résineuses mésiques ; brûlis, rochers Sol Type/composition Épaisseur/profondeur Indifférent Drainage Bon à modéré Dépôt Minéral Texture Moyenne Acidité Acide à peu acide Tolérance à l’ombre Semi-­‐tolérant à tolérant Stade de succession Intermédiaire à terminal Associations végétales Longévité Vivace Distribution géographique Partout USAGES VALEURS ENVIRONNEMENT (suite) Valeur écologique Statut de l’espèce Aucun Utilisation écologique Valeur faunique Plusieurs animaux et oiseaux se nourrissent de ses fruits Présence des animaux Utilisation (nourriture/protection/reproduction) Usage médicinal Usage alimentaire Vin, root beer 6
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7
ABONDANCE ET OCCURRENCE DE LʼESPÈCE ET CARTOGRAPHIE
Requête cartographique - ARALIA NUDICAULIS (ARN)
REQUÊTE CARTOGRAPHIQUE
( "GES_CODE" = 'BB' OR "GES_CODE" = 'BBE' OR "GES_CODE" = 'BBPG' OR "GES_CODE" = 'BBR'
OR "GES_CODE" = 'BBS' OR "GES_CODE" = 'BJ' OR "GES_CODE" = 'BJR' OR "GES_CODE" = 'ER' OR
"GES_CODE" = 'ERBB' OR "GES_CODE" = 'ERBJ' OR "GES_CODE" = 'ERFI' OR "GES_CODE" = 'ERFT'
OR "GES_CODE" = 'ERPE' OR "GES_CODE" = 'ERR' OR "GES_CODE" = 'F' OR "GES_CODE" = 'F(AL)'
OR "GES_CODE" = 'FH' OR "GES_CODE" = 'FHR' OR "GES_CODE" = 'FI' OR "GES_CODE" = 'FIE' OR
"GES_CODE" = 'FIPG' OR "GES_CODE" = 'FIR' OR "GES_CODE" = 'FIS' OR "GES_CODE" = 'FNC' OR
"GES_CODE" = 'FT' OR "GES_CODE" = 'FTR' OR "GES_CODE" = 'PE' OR "GES_CODE" = 'PEE' OR
"GES_CODE" = 'PEPB' OR "GES_CODE" = 'PEPG' OR "GES_CODE" = 'PER' OR "GES_CODE" = 'PES')
AND ( "CHA_CODE" = '1' OR "CHA_CODE" = '2' OR "CHA_CODE" = '3' ) AND( "CDE_CODE" = 'A' OR
"CDE_CODE" = 'B' OR "CDE_CODE" = 'C' ) AND( "CDR_CODE" = '00' OR "CDR_CODE" = '10' OR
"CDR_CODE" = '11' OR "CDR_CODE" = '16' OR "CDR_CODE" = '20' OR "CDR_CODE" = '21' OR
"CDR_CODE" = '24' OR "CDR_CODE" = '30' OR "CDR_CODE" = '31' OR "CDR_CODE" = '32' OR
"CDR_CODE" = '34' ) AND ( "CAG_CODE" = '10' OR "CAG_CODE" = '30' OR "CAG_CODE" = '30120' OR
"CAG_CODE" = '3050' OR "CAG_CODE" = '3070' OR "CAG_CODE" = '3090' OR "CAG_CODE" = '50' OR
"CAG_CODE" = '50120' OR "CAG_CODE" = '5030' OR "CAG_CODE" = '5070' OR "CAG_CODE" = '5090'
OR "CAG_CODE" = '70' OR "CAG_CODE" = '70120' OR "CAG_CODE" = '7030' OR "CAG_CODE" =
'7050' OR "CAG_CODE" = 'JIN' OR "CAG_CODE" = '90' OR "CAG_CODE" = '90120' OR "CAG_CODE" =
'9030' OR "CAG_CODE" = '9050' OR "CAG_CODE" = 'VIN' )
DESCRIPTION DES SITES RECHERCHÉS
Groupements d'essences:
Classes de hauteur:
Drainage:
dominance feuillue
1: > 22 m
Rapide
2: 17 m – 22 m
Bon
Classes de densité:
3: 12 m – 17 m
Modéré
A, B ou C
Classes d'âge:
de 10 ans à 90 ans
TYPES ÉCOLOGIQUES
À venir
RÉSULTATS DU SONDAGE TERRAIN
NOMBRE DE PARCELLES INVENTORIÉES SELON REQUÊTE 9 OCCURRENCE DE LA PLANTE RECHERCHÉE 7 POURCENTAGE D'OCCURRENCE SUIVANT LA REQUÊTE 78% PROPORTION DE L'ENSEMBLE DES PARCELLES AVEC PRÉSENCE DE L'ESPÈCE 50% PROBABILITÉ D’OCCURRENCE DANS LA BASE ECHO 2000 SUIVANT LA REQUÊTE 80%
REMARQUES
Espèce présente dans 43% des points d'observation. Elle préfère nettement les forêts à dominance
feuillue (67% À 76%). Elle se distingue peu quant aux perturbations d'origine, bien que près de la moitié
des sites après coupe totale et épidémie sévère témoignent de sa présence. Les perturbations moyennes
de coupe partielle avec épidémie légère et de coupe partielle seule ne s'appliquent qu'aux peuplements à
dominance résineuses et ne sont donc pas retenues dans la requête. Les forêts avec densité>40% et
hauteur >12 m donnent les meilleures proportions de points avec présence de l'espèce. Les drainages
imparfaits (29%) à très mauvais (17%) sont à éviter, de même que la classe d'âge de 120 ans (10%). On
8
note une forte présence d'aralie à tige nue sur les dépôts littoraux de la vallée du Saint-Laurent.
9
REVUE DE LITTÉRATURE (REPRODUCTION/HORTICULTURE)
Marino, Giancarlo, 2013), Les plantes médicinales des Pekuakamiulnuatsh. Revue de littérature
sur la culture de plantes indigènes en serre et sur le potentiel de propagation de ces plantes en
milieu naturel, Mashteuiatsh, Association du Parc Sacré, non-publié.
Habitat
Lʼaralie est une espèce tolérante à l'ombre12, dominante du sous-étage des forêts mixtes
et des forêts de conifères13. On la retrouve aussi dans les bosquets, les zones riveraines, les
bords des prairies et les tourbières121. Elle est utilisée comme espèce indicatrice dans la
classification de la végétation forestière du Cap Enragé, dans le Parc national du Bic
(Québec)122.
Les sols sont acides (pH 5-6), avec une granulométrie qui varie de loameuse-fine à
loameuse-grossière121.
Potentiel de reproduction végétative
Aralia nudicaulis est une vivace rhizomateuse14. Les longs rhizomes rampants favorisent
la multiplication végétative15, la quelle se produit à intervalles réguliers par des pousses qui se
développent perpendiculairement aux rhizomes16. Les populations naturelles sont souvent des
monocultures extensives, constituées d'un entrecroisement complexe dʼindividus17. Une colonie
peut être constituée de centaines de clones18, lesquels peuvent pousser jusquʼà 11 mètres de la
plante parent121 et atteindre une densité de 37 individus par mètre carré19. Chaque clone peut se
12 http://www.rook.org/earl/bwca/nature/herbs/aralianud.html
13 http://www.fs.fed.us/database/feis/plants/forb/aranud/all.html
14 Flanagan L.B., Moser W.1985. Flowering phenology, floral display and reproductive success in dioecious, Aralia nudicaulis L.
(Araliaceae). Oecologia 68: 23–28.
15 Brouillet L., Hay S.G., Goulet I., Marie-Victorin. Flore laurentienne, 3e édition. Boucherville (QC): Éditions Gaëtan Morin; 2002.
16 Barrett S.C.H., Thomson J.D.1982. Spatial pattern, floral sex ratios, and fecundity in dioecious Aralia nudicaulis (Araliaceae).
Canadian Journal of Botany 60: 1662-1670.
17 Kenkel N.C. 1995. Markovian spatial-inhibition models for established clonal populations. Abstracta Botanica 19: 29-33.
18 Barrett S.C.H. 1984. Variation in floral sexuality of diclinous Aralia (Araliaceae). Annals of the Missouri Botanical Garden 7(1):
278-288.
19 Edwards J. 1985. Effects of herbivory by moose on flower and fruit production of Aralia nudicaulis. Journal of Ecology 73: 861-868
10
déconnecter de son rhizome dʼorigine et fonctionner indépendamment20. Toutefois, les
connexions entre les pousses individuelles peuvent persister pendant plusieurs années, ce qui
suggère que la fragmentation d'un clone se produit rarement21. À cause de la fragmentation des
parties souterraines, ainsi que de lʼextension et de la complexité du système de rhizomes, il est
pratiquement impossible dʼisoler parfaitement un clone pur22.
Techniques de propagation expérimentées
Une méthode efficace de régénération dʼAralia cordata à partir d'embryons somatiques a
été développée en 200123. Des inflorescences de la plante ont été utilisées pour effectuer les
suspensions cellulaires embryogènes qui ont permis dʼobtenir des embryons somatiques à des
stades précoces. Ces derniers ont été élevés dans un milieu liquide de Murashige et Skoog
(MS) contenant différentes concentrations dʼacide abscissique (ABA). Pour la régénération, les
embryons cotylédonaires matures ont été transférés dans un milieu MS solide pendant six
semaines. La fréquence de régénération des plantes à partir des embryons matures a été
proportionnelle à la concentration dʼABA (de 0,76 μM à 3,8 μM). La fréquence la plus élevée a
été de 60,7 %. Par la suite, les plantules ont été transférées en chambre de croissance et
placées dans des pots en plastique contenant de la vermiculite. À cette étape, le taux de survie
a été de 90 %. Toutes les plantes transférées dans le sol en serre ont survécu. Les résultats de
cette recherche indiquent que la procédure de micropropagation peut être appliquée pour
effectuer une propagation de masse efficace dʼAralia cordata.
Dai et coll. (2011)24 ont développé un système rapide et répétitif de régénération dʼAralia
elata par embryogenèse somatique primaire et secondaire. Lʼembryogenèse primaire somatique
a été induite en utilisant des disques foliaires, des pétioles et des segments de racines
individuellement cultivées pendant cinq semaines sur un milieu de culture de Schenk et
Hildebrandt (SH) avec 0 à 5 mg/L dʼAcide indole-3-butyrique (AIB). Des concentrations
20 Bawa K.S., Keegan C.R.,Voss R.H. 1982. Sexual dimorphism in Aralia nudicaulis L. (Araliaceae). Evolution 36(2): 371-378.
21 Edwards J. 1984. Spatial pattern and clone structure of the perennial herb, Aralia nudicaulis L. (Araliaceae). Bulletin of the Torrey
Botanical Club 111: 28-33.
22 Barrett S.C.H., Helenurm K. 1981. Floral sex ratios and life history in Aralia nudicaulis L. (Araliaceae). Evolution 35:752–762.
23 Lee, K.S.; Lee, J.C.; Soh, W.Y. 2002. High frequency plant regeneration from. Aralia cordata somatic embryos. Plant Cell, Tissue
and Organ Culture 68: 241–246.
24 Dai J.L., Tan X., Zhan Y.G., Zhang Y.Q., Xiao S., Gao Y., Xu D.W., Wang T., Wang X.C., You X.L. (2011). Rapid and repetitive
plant regeneration of Aralia elata Seem. via somatic embryogenesis. Plant Cell Tissue Organ Cult 104(1):125–130.
11
optimales d'AIB de 3, 2, et 0,3 mg/L ont conduit à l'embryogenèse somatique avec un taux de
réussite du 100 %. Les embryons somatiques primaires ont été utilisés pour procéder à
l'embryogenèse somatique secondaire. Trois traitements ont été examinés, dans une série de
gradients: 0,3 à 4,0 mg/L d' AIB, 10 à 70 g/L de saccharose et 0,2 à 3,0 mg/L dʼABA. Les
résultats indiquent que lʼAIB est plus efficace que le saccharose et l'ABA, et que 3 mg/L est la
concentration la plus appropriée pour lʼembryogenèse somatique secondaire. Les embryons
somatiques primaires et secondaires ont germé facilement et ils se sont développés en
plantules normales après deux semaines, dans le milieu de culture pour les plantes ligneuses
(WPM), avec 20 g/L de saccharose. Une fois rendues à 4-5 cm de longueur, les plantules ont
été transférées dans un mélange de mousse de tourbe et sable (1:1 v/v). Après quatre
semaines dans des conditions de serre, le taux de survie a été de 89 %.
Peak et coll. (2001)25 ont mis en place un système différent de propagation par
embryogenèse somatique qui a été effectué à l'aide d'une suspension liquide de cellules
embryogènes déterminées. Plus de 500 000 embryons somatiques dʼépines dʼAralia elata, à
différents stades de développement, ont été récoltés à partir d'un bioréacteur BTBB (balloontype bubble bioreactor) de 10 litres, au bout de six semaines de culture. Le développement
successif des embryons dans un milieu solide et, éventuellement, dans le terrain ont également
réussi.
25 Paek K.Y., Hahn E.J. & Son S.H. 2001. Application of bioreactors for large-scale micropropagation systems of plants. In Vitro
Cellular and Development Biology – Plant 37: 284-292.
12
Fiche 2
IDENTIFICATION
Coptis trifolia
Uishaushkemiku
Coptide du Groenland
Savoyane
Goldthread
SAVOIRS TRADITIONNELS AUTOCHTONES
Ilnuatsh de Mashteuiatsh (entrevues)
Antiseptique contre les infections. Ulcères et autres maux de la bouche. Régulateur du système.
Problèmes respiratoires. Maux de reins, colonne, dos. Brûlements et ulcères dʼestomac. Guérit
les plaies, les maladies de peau (psoriasis, eczéma). Enlève la soif. Antidouleur, antiscobutique.
Nettoie le sang.
Documentation écrite
Ilnuatsh de Mashteuiatsh
At Pt. Bleue, the stems and leaves are boiled to make a wash for sore eyes, lips, and mouth.
(Tantaguideon, 1932). Traite les maux de gorge, maux de bouche et de dents, tonique.
(Association des métis et indiens hors réserves, 1982)
13
Algonquin
At River Desert, a tea is prepared from the rhizomes for the threatment of heart disease and for
the relief of toothache. At Grand Lake Victoria and at Barrière the tea is used for the treatment of
diarrhea and also as an eyes wash. Its use as an eye wash was also reported by informants
from Obedjiwan and Weymontaching (Black, 1973)
Mi’kmaq
The Micmac use the roots as medicine (Speck and Dexter 1950). According to Wallis (1922)
they use a plant identified only by the common name goldroot. It is chewed raw to treat chapped
or cut lips (dans Black, 1973).
Abénakis
The Abenaki use the roots for a cough medicine (Rousseau, 1947).
Attikamekw
At Manouan the roots are boiled and the infusion used to treat serious colds and repiratory
ailments. A cloth dipped into this infusion is applied to sore or infected eyes (Raymond, 1945).
PÉRIODE DE CUEILLETTE
Racine cueillie à la fin de lʼété et à lʼautomne, mais généralement en septembre.
PHARMACOLOGIE, PHYTOCHIMIE, HERBORISTERIE
(Cuerrier, A., M. Rapinski et Y. Tendland, 2012)
Coptis trifolia (L.) Salisb.
Phytochimie :
Alcaloïdes : Coptisine, coptine, berbérine;
Coumarines : Épiberbérine, groenlandicine, scopolétine, β -sitostérol, 7-(10′-hydroxygéranyl)scopolétin-10′-O-β-d-glucopyranoside;
14
PORTRAIT DOCUMENTÉ DE LʼESPÈCE (Coptis groendlandica)
IDENTIFICATION Nom de l’espèce en Coptis trifolia (L.) Salisb. latin/synonymes Coptis trifolia groenlandica Coptis groenlandica Fern. u Nom en nelueun Uishaushkemik
Nom commun Savoyane Nom français Coptide du Groenland Nom anglais Goldthread Autres noms autochtones + TAXINOMIE provenance Autres noms Famille de l’espèce Renonculacées Indigénéité + origine Indigène Port Latifoliée Dimensions 5 à 10 cm Tige/Rameau/Branche Petite tige aérienne (10 cm), glabre. Feuille Basilaire longuement pétiolée, petite (3 cm) trilobée, dentée, vert foncé luisant ; persistantes (sempervirentes). Fleur Petite fleur solitaire blanche formée de 5 à 7 sépales qu’on peut MORPHOLOGIE confondre avec des pétales. Sur une hampe. Fruit/Cône/Graine Capsule, terminée en pointe, en ombelle. Écorce Système racinaire Rhizome jaune, filiforme, à saveur amère. Enracinement/profondeur Très superficiel Similitude/confusion 15
Mode de Vivace (rhizome). REPRODUCTION reproduction/propagation Floraison/maturité De mai à juillet suivant la latitude Fructification Production des graines Maturité sexuelle Fréquence Abonbance Mode de dispersion Dormance Germination Essai de culture Potentiel d’aménagement CARACTÉRISTIQUES BIOPHYSIQUES ENVIRONNEMENT Habitat Forêts de conifères à mousse sur sites frais à humide. Sol Substrat : humus organique de type mor. Type/composition Épaisseur/profondeur Indifférent. Drainage Modéré à imparfait. Dépôt Indifférent. Texture Indifférent. Acidité Acide à très acide.. Tolérance à l’ombre Tolérant. Stade de succession Terminal. Associations végétales Rubus pubescens 16
Lonicera canadensis Cornus canadensis Aralia nudicaulis Kalmia angustifolia Maianthenum canadense Clintonia borealis Vaccinium angustifolium Picea mariana Oxalis montana Abies balsamea Rhododendron groenlandicum Tsuga canadensis Mitchella repens Alnus incana Gaultheria hispidula Rubus idaea Sphagnum spp. Croissance Longévité Distribution géographique Générale au Québec. ENVIRONNEMENT (suite) Valeur écologique VALEURS Statut de l’espèce On trouve de moins en moins de savoyane, du à la fragilité de son système racinaire et à la déforestation. Utilisation écologique Valeur faunique Présence des animaux Utilisation (nourriture/protection/reproduction) Usage médicinal USAGES Feuilles utilisées en faible quantité par la gélinotte huppée Antiseptique; tonique; antiscorbutique; stomachique. Usage alimentaire Usage domestique Teinture du cuir. Usage rituel antimicrobien; antibiotique; 17
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18
ABONDANCE ET OCCURRENCE DE LʼESPÈCE ET CARTOGRAPHIE
Requête cartographiqhue - COPTIS GROENDLANDICA (COG)
REQUÊTE CARTOGRAPHIQUE
(( "TYPE_COUV" = 'M' OR "TYPE_COUV" = 'R' ) AND( "ORIG_ECO" = 'BR' OR "ORIG_ECO" = 'CT' OR
"ORIG_ECO" = 'ES' OR "ORIG_ECO" = 'HT' ) AND( "DEPOT" = '7E' OR "DEPOT" = '7T' OR "DEPOT" = '7TM'
OR "DEPOT" = '7TY' OR "DEPOT" = '8AY' OR "DEPOT" = '8C' OR "DEPOT" = '8E' OR "DEPOT" = 'M7T' OR
"DEPOT" = 'R7T' ) AND ("DRAINAGE" = '40' OR "DRAINAGE" = '41' OR "DRAINAGE" = '42' OR "DRAINAGE" =
'44' OR "DRAINAGE" = '50' OR "DRAINAGE" = '51' OR "DRAINAGE" = '54' OR "DRAINAGE" = '60' OR
"DRAINAGE" = '61' OR "DRAINAGE" = '62')) OR(( "TYPE_COUV" = 'M' OR "TYPE_COUV" = 'R') AND (
"PERT_ECO" = 'BP' OR "PERT_ECO" = 'CE' OR "PERT_ECO" = 'CP' OR "PERT_ECO" = 'DP' OR "PERT_ECO"
= 'EL' OR "PERT_ECO" = 'HP' OR "PERT_ECO" = ' ' ) AND ( "DEPOT" = '7E' OR "DEPOT" = '7T' OR "DEPOT" =
'7TM' OR "DEPOT" = '7TY' OR "DEPOT" = '8AY' OR "DEPOT" = '8C' OR "DEPOT" = '8E' OR "DEPOT" = 'M7T'
OR "DEPOT" = 'R7T' ) AND ("DRAINAGE" = '40' OR "DRAINAGE" = '41' OR "DRAINAGE" = '42' OR
"DRAINAGE" = '44' OR "DRAINAGE" = '50' OR "DRAINAGE" = '51' OR "DRAINAGE" = '54' OR "DRAINAGE" =
'60' OR "DRAINAGE" = '61' OR "DRAINAGE" = '62'))
DESCRIPTION DES SITES RECHERCHÉS
Types de couvert forestier :
Mixtes
Résineux
Perturbations dʼorigine:
Brûlis
Coupe
Chablis
Épidémie
Perturbation moyennes:
Brûlis partiel
Coupe + épidémie
Chablis partiel
Coupe partielle
Dépérissement partiel
Épidémie légère
Aucune
Dépôts de surface :
Organiques
Drainage :
Imparfait
Mauvais
Très mauvais
RÉSULTATS DU SONDAGE TERRAIN
NOMBRE DE PARCELLES INVENTORIÉES SELON REQUÊTE
3
MENTION DE LA PLANTE RECHERCHÉE
POURCENTAGE D'OCCURRENCE SUIVANT LA REQUÊTE
1
33%
PROPORTION DE L'ENSEMBLE DES PARCELLES AVEC PRÉSENCE DE
L'ESPÈCE
31%
PROBABILITÉ DʼOCCURRENCE DANS LA BASE ECHO 2000 SUIVANT LA REQUÊTE
71%
REMARQUES
L'espèce est présente dans plus de la moitié des points d'observation écologique disponibles dans la base de données.
Nous retenons les types de couvert mixtes et résineux car les couverts feuillus présentent des résultats sous la moyenne
générale. Nous écartons les peuplements sans type de couvert, densité, hauteur et âge, soit les perturbations totales
récentes même sʼils représentent 43% des points avec présence de savoyane. Lorsque les densités et hauteurs sont
présentes, elles se distinguent peu entre elles. Elles ne sont donc pas utilisées dans la requête. C'est le cas aussi pour l'âge.
Nous retenons les dépôts organiques au drainage imparfait à très mauvais. La requête combine les sites avec perturbations
dʼorigine à ceux avec perturbations partielles, dans les deux cas sur les mêmes dépôts/drainages.
19
20
POTENTIEL DE REPRODUCTION/HORTICULTURE
(Marino, G. 2013)
Habitat
Coptis groenlandica est souvent associée aux habitats froids, humides et pauvres en
éléments nutritifs75. Elle pousse bien sur les sols podzoliques et acides (pH de 4,0 à 5,0). La
coptide a de la difficulté à tolérer des températures estivales supérieures à 26 °C76. Elle préfère
les terrains de peu à modérément bien drainés, à basse et moyenne altitude. Cette espèce
sʼétablit fréquemment dans ou à proximité de tourbières de différents types. Elle est commune
aussi dans les forêts de conifères et dans les fossés en bordure de route. Elle pousse souvent
librement sur des lits de sphaigne et dʼautres types de mousses, en particulier dans les marais
boisés. On la retrouve associée avec d'autres plantes aimant l'humidité (Gaultheria procumbens,
Gailtheria hispidula, Cornus canadensis26) et avec différentes espèces dʼarbres, plus souvent
des conifères. La coptide est généralement associée à des sites sous ou à proximité de
l'épinette noire et de la pruche75, ainsi que du cèdre blanc et du sapin baumier78. Au Labrador,
elle couvre un large éventail de zones, des marécages aux sites bien drainés. La savoyane n'est
pas tolérante aux perturbations et elle disparaît après l'exploitation forestière. Toutefois, il n'est
pas clair si sa disparition est due à la perte de lʼabri qui était fourni par la couverture des arbres
ou à des dégâts mécaniques aux racines75.
Potentiel de reproduction
Aussi appelé savoyane, elle se propage à partir des rhizomes et tend à former des
colonies. Les rhizomes lui permettent de survivre aux feux de faible intensité. Toutefois, ses
rhizomes sont suffisamment près de la surface pour être tués par les incendies de gravité
modérée. Après le feu, si les rhizomes sont encore vivants, ils répondent avec une reproduction
végétative vigoureuse, mais on nʼobserve pas de production de semences27. En effet les graines
sont difficiles à obtenir28. Le meilleur résultat de culture est obtenu en semant les graines à
26 http://www.henriettesherbal.com/eclectic/dmna/coptis.html
27 http://www.fs.fed.us/database/feis/plants/forb/copgro/all.html
28 http://www.rook.org/earl/bwca/nature/herbs/coptis.html
21
l'extérieur dès qu'elles sont mûres29. Ils doivent être maintenus humides jusqu'à la germination76.
La germination se produit après un hiver et la fleuraison au bout de deux. La propagation est
également possible par boutures de racines ou simplement en divisant les touffes de la plante
au printemps77. Les plantes achetées en pépinière doivent être mises dans le sol au printemps
ou à automne, distanciées lʼune de lʼautre de 15 à 30cm. À lʼhiver il serait préférable de protéger
les racines en plaçant du paillis avec des feuilles de chêne sur le sol. Le tout devrait être
partiellement retiré au printemps76.
29 http://www.wildflower.org/plants/result.php?id_plant=COTR2
22
Fiche 3
IDENTIFICATION
Larix laricina
Uatshinakan
Mélèze laricin
Épinette rouge
Tamarack, American Larch
SAVOIRS TRADITIONNELS AUTOCHTONES
Ilnuatsh de Mashteuiatsh (entrevues)
La décoction des jeunes pousses, des jeunes branches avec cônes, de l'écorce ou la
mastication de l'écorce ou de jeunes branches constitue un bon tonique général, un bon
préventif et remède contre la grippe, le rhume, la toux, la pneumonie, les ulcères d'estomac, la
jaunisse et pour soigner les reins, les poumons, les bronches et les yeux. Mélanger cette
décoction à des rognons (tondreux) de castor pour soigner les reins et contre la grippe et les
attaques plus sérieuses. Cataplasme de l'écorce pour désinfecter et faire cicatriser les plaies.
Pour les nouveaux nés dont le nombril a du mal à cicatriser. Bois pourri en poudre sur les fesses
de bébés en rougeurs. Aux fins préventives, pour renforcir le système immunitaire, pour soigner
les reins et pour combattre les brûlements d'estomac, la grippe et les attaques sérieuses, on
suggère une décoction en combinaison avec l'écorce de sorbier, toujours potentiellement
majorée de rognons de castor. Elle serait la meilleure médecine et soignerait tout. La décoction
23
de mélèze peut devenir laxative si prise en grande quantité. Tonique, immunostimulant,
purifiant, désinfectant, digestif, estomac, stomachique.
Documentation écrite
Ilnuatsh de Mashteuiatsh
Onguent pour les blessures, pneumonie, psoriasis de la peau, tisane, ulcères d’estomac
(Association des métis et indiens hors réserves, 1982).
Wood Cree
The warm boiled inner bark was applied to wounds to draw out infection and promote healing
(Wash, unpublished, dans Leighton, 1985).
The inner bark and according to some, the wood also, were boiled to make a poultice to aid
healing of frostbite or deep cuts. In both cases, the decoction was used to wash the wound. An
unspecified part of the tree was an ingredient in a treatment, involving eight different kinds of
tree, for vomiting (Leighton, 1985).
Algonquin
At Grand Lake Victoria and at Barrière larch needles and inner bark are used as a source of
cough medicine and to prepare poultices for treating infections. At Barrière it is also used in
combination with ground pine (Lycopodium spp.) for a medicinal tea. It is also used as medicine
at Obedjiwan (Black, 1973). The Abitibi Indians apply green strips of inner bark to burns and
make a tea to treat sore throat (Jenkins, 1939 dans Black, 1973).
Attikamekw
The Manouan Indians make a laxative tea from the young branches (Raymond, 1945).
Abénakis
The Abenaki use the bark to make a cough medicine (Rousseau, 1947).
PÉRIODE DE CUEILLETTE
Écorce cueillie vers la mi-mai à la montée de la sève, mais peut être prélevée à lʼannée.
24
PHARMACOLOGIE, PHYTOCHIMIE, HERBORISTERIE
(Cuerrier, Rapinski et Tendland, 2012)
Pharmacologie :
Activité antimicrobienne
Aiguilles et branches
Bactéricide contre Mycobacterium intracellulare; Antifongique contre Trichophyton
mentagrophytes; Inhibition (activité faible) de Bacillus coagulans et Alcaligene
xylosowydans.
Activité antivirale
Aiguilles et branches
Rhinovirus type 1-A
Herpès Simplex 1
Lʼécorce a également montré un certain potentiel à traiter les problèmes de goutte.
Phytochimie :
Flavonoïdes : Taxifoline;
Lignanes : Isolaricirésinol, laricirésinol, sécoisolaricirésinol, polyphénols oligomériques;
Monoterpènes : Bornéol, acétate de bornéol, camphène, car-3-ene, citronellol, limonène,
myrcène, sabinol, terpinolène, α-pinène, β-pinène, α-terpinéol, β-phellandrène;
Sesquiterpènes : Caryophyllène, humulène, longifolène, nérolidol;
Triterpènes : Lupéol; Phytostérols : Campestérol, β-sitostérol;
Autres : Benzenoïdes, diterpènes, phénylpropanoïdes, stilbènes.
25
PORTRAIT DOCUMENTÉ DE LʼESPÈCE – Larix laricina
IDENTIFICATION Nom de l’espèce en latin/synonymes Larix larcina (Du Roi) K. Koch Nom en nelueun Uatshinakan Nom commun Épinette rouge Nom français Mélèze laricin Nom anglais Eastern larch, tamarack Autres noms autochtones + TAXINOMIE provenance Autres noms Famille de l’espèce Pinacées Indigénéité + origine Indigène Port Arbre conifère, cime étroite, tronc élancé et droit. Dimensions 15 à 20 m; ≤ 50 cm Tige/Rameau/Branche Branches horizontales ou souvent ascendantes. Ramures coniques et claires. Feuille Aiguille molle (2-­‐5 cm) aplatie sur le dessus ; carénée en dessous, réunie en faisceaux de 15 à 60. Les aiguilles se colorent d’un jaune vif à l’automne et tombent. Fleur Fruit/Cône/Graine Cône femelle ; petit cône trapu et ovoïde (1 à 2 cm). Écorce L’écorce est gris bleuâtre chez l’arbre jeune, puis elle se divise en MORPHOLOGIE petites écailles brun rougeâtre et arrondies. Système racinaire Fasciculé Enracinement/profondeur Superficiel Similitude/confusion 26
Mode de Graines ;marcotte REPRODUCTION reproduction/propagation Floraison/maturité Printanière fin avril début mai Fructification Automnal Production des graines Jusqu’à 2000 cônes (300 000 graines)/arbre à tous les 3-­‐6 ans Maturité sexuelle 15 ans à 40 ans Fréquence 3 à 6 ans Abonbance Prolifique Mode de dispersion principalement Vent ; écureuils ; gravité. Dormance 1 an. Germination Moyen Essai de culture Plantation forestière et en tourbière, Potentiel d’aménagement Oui. Ensemencement ou reboisement des sites perturbés. Aussi bouturage et marcottage (limite nord de son aire). Élagage naturel prononcé. ENVIRONNEMENT Peuplement pur; mélangé aux forêts résineuses humides à très humides, tourbières et milieu riverain; . Il pousse mieux sur des sols Habitat bien drainés bien qu'il se retrouve le plus souvent en tourbière, dans CARACTÉRISTIQUES BIOPHYSIQUES le sud. Sol Type/composition Épaisseur/profondeur Moyenne à épaisse Drainage Excessif à très mauvais Dépôt Minéral et organique Texture Indifférent 27
Acidité Acide à peu acide Tolérance à l’ombre Intolérant Stade de succession Pionnier à terminal Associations végétales Picea mariana Cornus stolonifera Betula glandulosa Chamaedaphne calyculata B. pumila Andromeda glaucophylla Vaccinium spp. Rhododendron groenlandicum Salix spp Alnus incana Abies balsamea Picea glauca Betula papyrifera Populus tremuloides Sphagnum spp. Thuja occidentalis Fraxinus nigra Acer rubrum Croissance Rapide Longévité 180 ans Distribution géographique Partout sauf en arctique ENVIRONNEMENT (suite) Valeur écologique Oui Statut de l’espèce Aucun Utilisation écologique Revégétalisation des zones tourbeuses perturbées. Valeur faunique Présence des animaux Faible valeur de protection du couvert en raison de la chute annuelle des aiguilles. Nourriture : Tétra des savanes, lièvre (écorce et ramilles), porc-­‐
Utilisation (graines). Le caribou consomme une petite quantité de feuilles. Site de nidification pour le balbuzard et le pygargue à tête blanche. Usage médicinal S E
G
A
S
U
VALEURS (nourriture/protection/reproduction) épic (cambium), écureuil, autres petits mammifères et oiseaux 28
Usage alimentaire Usage domestique Traineaux, cordages, coussins. Usage rituel NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES : TRES GRANDE AMPLITUDE ECOLOGIQUE LIEE A SA LARGE DISTRIBUTION http://www.fs.fed.us/database/feis/plants/tree/larlar/all.html LEBOEUF, Michel, Arbres et plantes forestières du Québec et des Maritimes (2007), Éd.Michel Quintin, 391p. Artisannat chez les Cris (Appeau à bernaches) 29
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ABONDANCE ET OCCURRENCE DE LʼESPÈCE ET CARTOGRAPHIE
Requête cartographiqhu - LARIX LARICINA (MEL)
REQUÊTE CARTOGRAPHIQUE
( "GES_CODE" = 'CME' OR "GES_CODE" = 'EME' OR "GES_CODE" = 'MEE' OR "GES_CODE" = 'MEL'
OR "GES_CODE" = 'MEME' ) AND ("CDR_CODE" = '40' OR "CDR_CODE" = '41' OR "CDR_CODE" = '43'
OR "CDR_CODE" = '50' OR "CDR_CODE" = '51' OR "CDR_CODE" = '60')
DESCRIPTION DES SITES RECHERCHÉS
Groupements d'essences:
•
présence de mélèze dans l'appellation
Drainage:
•
Imparfait à très mauvais
RÉSULTATS DU SONDAGE TERRAIN
NOMBRE DE PARCELLES INVENTORIÉES SELON REQUÊTE
0
OCCURRENCE DE LA PLANTE RECHERCHÉE
0
POURCENTAGE D'OCCURRENCE SUIVANT LA REQUÊTE
0
PROPORTION DE L'ENSEMBLE DES PARCELLES AVEC PRÉSENCE DE
L'ESPÈCE
1%
PROBABILITÉ DʼOCCURRENCE DANS LA BASE ECHO 2000 SUIVANT LA REQUÊTE
100%
REMARQUES
Le mélèze ne se retrouve que dans 340 points d'observation écologiques du Nitassinan, soit 7%. Dans la
base de données, il figure dans tous les points où il est utilisé pour décrire le groupement d'essences. Pour
décrire les sites potentiels, la requête utilise donc le groupement d'essences, mais également les
mauvaises conditions de drainage qui caractérisent les sites où on le retrouve normalement. Les types de
dépôts fluviatiles, lacustres et organiques peuvent aussi être utilisés, mais le nombre de peuplements
sélectionnés seraient trop restreints et la requête atteint déjà 100% d'occurrence.
31
32
POTENTIEL DE REPRODUCTION/HORTICULTURE
(Marino, G., 2013)
Habitat
Lʼépinette rouge (Larix laricina) se retrouve sur les terrains humides, tourbeux et
granitiques. La distribution est générale dans son habitat. Son aire géographique est très vaste
et elle se plaît aux habitats les plus divers. Son impuissance à supporter lʼombre des autres
arbres est probablement la raison de sa prédilection pour les tourbières, où tant de concurrents
plus ou moins calciphiles sont éliminés. Dans la formation de nos tourbières, il y a un stade de
mélèze succédant au stade des éricacées ; mais le mélèze est à son tour déplacé par lʼépinette
noire au fur et à mesure du dessèchement. Vers 1874 une mouche à scie (Lygaeone-matus
erichsonii) détruisit presque complètement cette espèce ; seulement les jeunes pousses
échappèrent de lʼextinction. Cinquante ans plus tard, lʼespèce avait reconquis complètement sa
place au soleil30.
Potentiel de reproduction
Larix laricina se reproduit principalement par pollinisation des cônes femelles à partir du
pollen libéré par les cônes males31. Lʼarbre se reproduit aussi par boutures, toutefois il y a une
importante diminution de l'enracinement des boutures entre la première et cinquième année de
vie de lʼarbre. La réussite de lʼenracinement des boutures du mélèze laricin peut dépendre aussi
de leur position dans la canopée : les boutures prévenantes des branches inférieures présentent
un pourcentage de réussite plus élevé de celles qui sont originaires des branches supérieures32.
Techniques de propagation expérimentées
Une expérience de marcottage aérien a été faite sur 18 arbres. Les racines se sont
formées dans moins du 6 % des cas33.
30 Brouillet L., Hay S.G., Goulet I., Marie-Victorin. Flore laurentienne, 3e édition. Boucherville (QC): Éditions Gaëtan Morin; 2002.
31 Powell G.R. and Tosh K.J. 1991. The pollination mechanism and development after bud burst of cones of Larix laricina. Can. J.
Bot. 69: 1179-1187.
32 Peer K.R. and Greenwood M.S. 2001. Maturation, topophysis and other factors in relation to rooting in Larix. Tree Physiol. 21:
267–272.
33 Chouinard, L. 1956. Essai de Marcottage en l'air de Betula papyrifera, Populus tremuloides, Larix laricina et Abies balsamea.
[Trials of air-layering with Betula papyrifera, Populus tremuloides, Larix laricina and Abies balsamea.] Corp. Ingen. Forest. Quebec.
Conf. Texte 36:47-53.
33
Fiche 4
IDENTIFICATION
Sorbus americana
Mashkuminan
Sorbier dʼAmérique
Cormier, mascoubina
American Mountain Ash
SAVOIRS TRADITIONNELS AUTOCHTONES
Ilnuatsh de Mashteuiatsh (entrevues)
Ingérer les fruits (riches en vitamine C) contre les affections des voies urinaires (diurétique), la
diarrhée et pour soigner le cœur. Fruits ou décoction de la feuille contre la constipation, pour
purger. Décoction des feuilles contre les calculs rénaux et pour soigner les reins. Décoction de
la branche contre la grippe, l'inflammation des poumons et les maux d'estomac, notamment
contre les coliques des enfants. Décoction du bois contre la grippe et le scorbut. Décoction de
l'écorce comme tonique général (renforcie, fortifie), en médecine préventive. Contre les
étourdissements, un surplus de bile, le mal de cœur et de ventre. À des fins préventives, pour se
renforcir le système immunitaire, pour soigner les reins et pour combattre les brûlements
d'estomac, la grippe et les attaques sérieuses, on suggère de le combiner avec l'écorce de
mélèze, potentiellement majorée de rognons de castor. Elle serait la meilleure médecine car elle
soignerait tout. Cicatrisant en externe. Maladies de coeur, consomption, amaigrissement (donne
34
de l’appétit), faiblesse. Digestif, désintoxicant, laxatif, diurétique, purifiant. Contre la fièvre, les
rhumatismes, les maux osseux.
Documentation écrite
Ilnuatsh de Mashteuiatsh
En compresse contre lʼinflammation des poumons. Peut se faire également pour quelquʼun qui a
pris du froid.
Innus de Mingan
Pour les hommes, lʼécorce bouillie peut être préparée sous forme de pâte (comme
apueiminânakashi – petites merises -, dʼailleurs, la «mélasse» fabriquée avec cette dernière
espèce peut être ajoutée à la préparation de celle-ci); la pâte est appliquée localement dans les
cas de douleurs corporelles, de rhumatisme ou dʼarthrite. Pour les femmes, cette espèce est
destinée à plusieurs fins: (1) les feuilles sont séchées, battues dans la paume de la main jusquʼà
consistance granuleuse puis utilisée (mâchée?) pour les maux de gorge; (2) lʼécorce peut être
grattée et bouillie, la préparation servant en tisane dans les cas de toux (de la «gomme» du bout
des feuilles peut être également ajoutée avant de bouillir); (3) lʼécorce interne placée dans un
linge chaud et humide sert de compresse pour les enflures; (4) lʼécorce peut encore être
préparée en tisane par décoction pour les maladies du coeur ou les maux de dents (Clément,
1990).
Innus de Tadoussace et Escoumins
The berries of the Mountain Ash (Sorbus americana), maskəә’man, ‘’bear berries’’, so called
because they are a favorite food of bears, are good for people to eat. The bark of the tree is
boiled and the decotion is drunk to stimulate the appetite and to purify the blood (Speck, 1917).
Algonquin
At River Desert a tea is made from the inner bark which is used as a cold remedy. This same
use is also reported at Barrière and at Obedjiwan. At Grand Lake Victoria and at Barrière the
terminal buds as well as the inner bark are used. At River Desert it also serves as a tonic in a
combination tea with sweet flag (Acorus calamus) (Black, 1973).
35
Mi’kmaq
The Micmac-Montagnais drink a root infusion for colic according to Howley (Speck, 1917).
Cree
A decoction of the peeled sticks was imbibed for the treatment of back pain. A decoction of the
inner bark taken from the stem base of plants not producing berries was used to treat backaches
and rheumatism (S. decora) (Leighton, 1985).
Usage alimentaire
Le fruit est cueilli après la gelée et mangé en confiture.
PÉRIODE DE CUEILLETTE
Les fruits après la gelée, l’écorce à l’année.
PHARMACOLOGIE, PHYTOCHIMIE, HERBORISTERIE
(Cuerrier, Rapinski et Tandland, 2012)
Pharmacologie :
Activité antioxydante de lʼécorce, des feuilles et des fruits.
36
PORTRAIT DOCUMENTÉ DE LʼESPÈCE (Sorbus americana)
IDENTIFICATION Nom de l’espèce en Sorbus americana Marsh.
latin/synonymes Pyrus americana L. Nom en nelueun Mashkuminan Nom commun Sorbier, cormier, ormier, mascobina Nom français Sorbier d'Amérique Nom anglais American moutain-­‐ash Autres noms autochtones + TAXINOMIE provenance Autres noms Famille de l’espèce Rosacées Indigénéité + origine Indigène Port Arbuste ou très petit arbre, branches étalées, parfois multi-­‐tiges. Dimensions Peut atteindre 3-­‐9 m de hauteur et 10 à 25cm de D.B.H. Tige/Rameau/Branche Plante presque complètement glabre, tige longues de 5 à 10 cm Feuille Composée de 13-­‐15 folioles (5-­‐8 cm de longueur) lancéolées, acuminées, nettement denticulées. Dessus vert pâle, dessous plus pâle. Alterne. Fleur Blanche, en cyme aplatie. Corymbe de 5 à 10 cm. Fruit/Cône/Graine Fruit est une baie rouge ou orangé, globuleuse, luisante, de 4 à 6 MORPHOLOGIE mm de diamètre, groupée. Écorce Système racinaire Fibreux Enracinement/profondeur Intermédiaire Similitude/confusion Mode de Par graines, rejets de souche REPRODUCTION reproduction/propagation Floraison/maturité Mai à juillet Fructification Maturation en août. PErsistents et disponibles pour les oiseaux tout l’hiver Production des graines Maturité sexuelle Fréquence 37
Abonbance 325000 graines/kg. Peut atteindre une densité de 375 tiges/ha sur sites non broutés (4-­‐6 tiges/ha sur sites broutés); bonne densité sur sites avec présence éparse d'espèces résineuses et feuillues; faible densité sur sites avec résineux matures denses ou sites reboisés Mode de dispersion Graines dispersées par les oiseaux. Dormance Germination Essai de culture Potentiel d’aménagement Ensemencement de graines non stratifiées à l'automne ENVIRONNEMENT Humide, bord de marécages jusqu'au coteaux rocheux, peu se Habitat retrouvé en milieu boisé, sur le bord des routes et dans des aires semi-­‐ouvertes; Commun dans les ouvertures en forêt, dispersés en bordures, le long des routes et dans peuplements semi-­‐ouverts Sol Sites plutôt humides et riches (e.g. bordure de marais). Forme de croissance altérée sur sols relativement secs Type/composition Épaisseur/profondeur Drainage Modéré à bien drainé Dépôt Occasionnellement rocailleux et plus sec Texture Podzols et Brunisols. 1,7% M.O., 7% argile (pour la culture) Acidité 4,7-­‐6,0 Tolérance à l’ombre Intolérant CARACTÉRISTIQUES BIOPHYSIQUES Espèces préclimaciques. Considéré comme espèce de succession, Stade de succession mais peu être présent en faible densité dans les stades avancés des peuplements SAB/EP Taxus canadensis Acer Spicatum Associations végétales Clintonia borealis Dryopteris disjuncta Rubus idaeus var. strugosis Abies balsamea 38
Lonicera canadensis Lycopodium annotium Linnea borealis Mitella nuda Circeau alpina Aralia nudicaulis Croissance Lente Longévité Relativement courte Général mais plus abondant en forêt de conifères. De l'ouest des Distribution géographique Grands-­‐Lacs en passant par le sud de la Baie James jusqu'à Terre-­‐
Neuve et les états du nord-­‐est des É-­‐U. ENVIRONNEMENT (suite) Valeur écologique Espèce de succession. Statut de l’espèce Utilisation écologique Valeur faunique Brise-­‐vent. Présence des animaux Castor, ours noir Brout préférentiel de l'orignal (feuilles, ramilles et écorce) et du chevreuil. La martre, le lièvre et la gélinotte huppée broutent également le sorbier. Les fruits sont consommés Utilisation (nourriture/protection/reproduction) par plusieurs oiseaux et petits mammifères: gélinotte huppée, lagopède, tétras, merle d'Amérique, grives, geais, écureuils, rongeurs. Un des aliments les plus appréciés du chevreuil. Peut consttiuer plus de 57% de la diète d'été de USAGES VALEURS l'orignal selon la disponibilité. Considéré comme passable comme couvert faunique. Usage médicinal Antiscorbutique, fortifiante Usage alimentaire Fruits comestique. Gelée Usage domestique Canot, raquette Usage rituel 39
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40
ABONDANCE ET OCCURRENCE DE LʼESPÈCE ET CARTOGRAPHIE
Requête cartographique - SORBUS AMERICANA (SOA)
REQUÊTE CARTOGRAPHIQUE
( "GES_CODE" = 'EFI' OR "GES_CODE" = 'EOR' OR "GES_CODE" = 'FIE' OR "GES_CODE" = 'FIPG' OR "GES_CODE" = 'FIR' OR "GES_CODE" = 'FIS' OR "GES_CODE" = 'PGFI' OR "GES_CODE" = 'RFI' OR "GES_CODE" = 'SFI' OR "GES_CODE" = 'EOR' OR "GES_CODE" = 'REO' ) OR ("PER_CO_MOY" = 'CE' OR "PER_CO_MOY" = 'DP') DESCRIPTION DES SITES RECHERCHÉS
Groupement d'essences:
Perturbations moyennes:
Mixtes avec feuillus intolérants
Coupe partielle + épidémie légère
EoR ou REo
Dépérissement partiel
RÉSULTATS DU SONDAGE TERRAIN
NOMBRE DE PARCELLES INVENTORIÉES SELON REQUÊTE 5 OCCURRENCE DE LA PLANTE RECHERCHÉE 2 POURCENTAGE D'OCCURRENCE SUIVANT LA REQUÊTE 40% PROPORTION DE L'ENSEMBLE DES PARCELLES AVEC PRÉSENCE DE L'ESPÈCE 48% PROBABILITÉ D’OCCURRENCE DANS LA BASE ECHO 2000 SUIVANT LA REQUÊTE 73%
REMARQUES
Plusieurs caractéristiques écoforestières se démarquent peu quant à la présence du sorbier dans la base de
données. Cela rend d'autant plus difficile la confection d'une requête appropriée. Une démarche en deux
étapes a été utilisée.
Un des paramètres qui se démarquent le plus quant à la présence du sorbier sont le type de couvert mixte
(65%) et les perturbations moyennes de coupe + épidémie et le dépérissement partiel. Un examen plus
attentif de la base de données révèle que les groupements d'essences mixtes avec feuillus intolérants (Fi) et
ceux avec érable rouge (Eo) présentent un potentiel élevé (plus de 70% en général) d'occurrence de sorbier et
ce, sans tenir compte des autres paramètres. Une telle requête localise des points d'observation avec
présence de sorbier surtout dans les domaines de la sapinière à bouleau jaune et de la sapinière à bouleau
blanc.
Une requête avec uniquement les perturbations moyennes de coupe partielle avec épidémie légère et de
dépérissement partiel obtient à elle seule des points d'observation avec une proportion élevée de présence
de sorbier. Cette requête permet de sélectionner plus de points dans le domaine de la pessière.
La requête résultante combine les deux paramètres: (peuplements mixtes avec Fi ou Eo) ou peuplements
avec perturbations moyennes de coupe partielle avec épidémie ou de dépérissement partiel. 73% des points
sélectionnés par la requête finale ont une présence de sorbier.
41
42
POTENTIEL DE REPRODUCTION/HORTICULTURE
(Marino, G., 2013)
Habitat
La distribution du Sorbier dʼAmérique est générale dans la forêt du Nord, mais il est peu
grégaire. Il est plus abondant dans la grande forêt de conifères34. Le sorbier est intolérant à
lʼombre, raison pour laquelle on le retrouve souvent dispersé sur les hautes terres, le long des
bords des bois et des routes. Cette espèce indigène préfère les habitats humides des bords de
marais à versants rocheux12 mais il peut pousser aussi bien sur des sols secs. Dans les endroits
humides, il ressemble à un arbre. Dans les sols rocheux et secs, il devient étalé et a un port plus
arbustif13. Sorbus americana a montré une distribution d'âge stationnaire dans les peuplements
vierges épinette-sapin35. Ses graines sont largement dispersées par les oiseaux12
Potentiel de reproduction
Il sʼagit dʼune espèce qui se prête bien à la propagation artificielle36. Après coupe du
tronc de lʼarbre, une nouvelle germination débute à partir de la souche37. Les semences doivent
être soumises à 60 jours ou plus de stratification à froid (de 0,6 à 5 °C). En alternative, les
graines de sorbier peuvent être semées non stratifiées au début de l'automne ou à lʼhiver. Les
semailles effectuées en juillet ou en août sont également satisfaisantes pour la germination au
printemps suivant. La culture du sorbier exigence des sols avec un pH compris entre 4,7 et 6,0,
un minimum de 1,7 % de matière organique. En pépinière, il faut le former à basse tige avec un
petit tronc, ou à multitiges38. Cette dernière méthode convient pour les sujets servant à la
naturalisation. La taille doit toujours être modérée39.
Le Sorbier dʼAmérique se reproduit bien sur une large gamme de peuplements forestiers.
Les meilleures conditions de reproduction se retrouvent dans les peuplements mixtes de
bouleau, sapin et épinette. Les semis sont assez rustiques et résistants aux insectes et aux
maladies12.
34 Brouillet L., Hay S.G., Goulet I., Marie-Victorin. Flore laurentienne, 3e édition. Boucherville (QC): Éditions Gaëtan Morin; 2002.
35 Leak, WB 1975. Age distribution in virgin red spruce and northern hardwoods. Ecology 56 (6): 1451-1454
36 Wilde, S. A. 1946. Soil-fertility standards for game food plants. Journal of Wildlife Management. 10(2): 77-81.
37 http://www.rook.org/earl/bwca/nature/trees/sorbusam.html
38 http://www.fs.fed.us/database/feis/plants/tree/sorame/all.html
39 Tortorici F. 1994. La taille des végétaux ligneux, Les sorbiers (2e partie). Québec Vert, Mars: 52, 53
43
Annexe 2 – Rapport du consultant en écologie – Vincent Girardin
Rapport dʼanalyse des fiches signalétiques et sur la
méthodologie, les bases de données et les requêtes sur les
plantes médicinales
Par
Vincent Gerardin
10 avril 2013
44
Contenu A. Commentaires sur les fiches signalétiques des 45 plantes médicinales retenues
45 1. INTRODUCTION ........................................................................................................................... 45 2. FORMAT DES FICHES ................................................................................................................... 45 2.1. IDENTIFICATION ............................................................................................................................... 46 2.1.1. Taxinomie ...................................................................................................................... 46 2.1.2. Morphologie .................................................................................................................. 46 2.1.3. Reproduction ................................................................................................................. 46 2.1.4. Environnement ............................................................................................................... 47 2.1.5. Valeurs et usages ........................................................................................................... 48 2.1.6. En résumé ....................................................................................................................... 48 3. ESPÈCES IMPORTANTES ............................................................................................................... 49 4. CONCLUSION .............................................................................................................................. 50 Annexe 1. Exemple de standardisation des classes des variables des fiches signalétiques des plantes médicinales .......................................................................................................................................... 52 Annexe 2. Exemple de fiche signalétique simplifiée ............................................................................. 56 Annexe 3. Quelques sources d’information utilisées pour la révision des fiches signalétiques ............ 58 B. NOTE SUR LA MÉTHODOLOGIE, LES BASES DE DONNÉES ET LES REQUÊTES SUR LES PLANTES D’INTÉRÊT
59 1. INTRODUCTION ........................................................................................................................... 59 2. Méthodologie
59 2.1. DONNÉES DE BASE ............................................................................................................................ 59 2.2. PROFILS STATISTIQUES ...................................................................................................................... 60 2.2.1. Analyse des tableaux ..................................................................................................... 60 2.2.2. Calcul des fréquences
2.2.3. 2.3. 3. 61 Présence/absence ou abondance/dominance ? ........................................................... 63 REQUÊTES ...................................................................................................................................... 64 CONCLUSION .............................................................................................................................. 64 Bibliographie .................................................................................................. Erreur ! Signet non défini. C. RECOMMANDATIONS GÉNÉRALES SUR LES DEUX VOLETS DU PROJET ........................................... 65 45
A Commentaires sur les fiches signalétiques des 45 plantes médicinales retenues
1. Introduction
Dans le cadre de lʼinventaire des savoirs et connaissances des Pekuakamiulnuatsh sur les
plantes médicinales,40 deux travaux distincts et complémentaires ont été menés. Dʼun côté, une
compilation des connaissances botaniques, écologiques et dʼusage au sens large des termes, et
de lʼautre la préparation dʼune base de données et dʼune méthode dʼextraction menant à la
prédiction de localisation des espèces sur le territoire. Dans ce rapport nous nous intéressons à
la première partie de ce projet.
La révision des 45 fiches signalétiques a porté essentiellement sur la validation empirique et
bibliographique des informations contenues dans la base de données, et lʼajout dʼinformation,
particulièrement dans les champs non remplis. Certaines remarques ponctuelles ont déjà été
consignées dans un premier rapport, et nous nʼy ferons appel que pour illustrer certaines
remarques et recommandations.
Dans un premier temps, nous faisons état du format des fiches signalétiques, du sens donné
aux variables descriptives, de la codification des informations et de la cohérence du tout.
2. Format des fiches
Par format, nous entendons le choix des informations et des variables descriptives. Une
première remarque sʼimpose pour toutes les variables présentées : leurs objectifs doivent être
présentés, elles doivent être décrites en termes clairs et la typologie des états de ces variables
bien établie. À titre dʼexemple, nous fournissons en annexe 1 une ébauche des typologies qui
pourraient être appliquées dans une version subséquente à cette première étape de récolte
dʼune information qui peut être qualifiée de brute. Ceci ne signifie pas quʼil faut se passer de
descriptions en clair, non codées, mais il faut alors juger de la nécessité de le faire, au regard
des objectifs et de la singularité ou de la redondance de lʼinformation textuelle ajoutée.
Nous allons brièvement passer en revue toutes les sections de la fiche modèle.
40 Peut-être serait-il préférable dʼétendre le champ dʼintérêt au-delà des aspects médicinaux puisque plusieurs espèces présentent
aussi des intérêts dʼun autre ordre, artisanal, alimentaire, domestique, etc. Dʼailleurs, certaines de ces plantes nʼont pas dʼintérêt
médicinal connu. Lʼon pourrait ainsi parler de plantes médicinales et patrimoniales.
46
2.1. Identification
2.1.1. Taxinomie
De manière générale, cette section reprend de lʼinformation existante dans une
littérature connue, notamment dans les flores applicables au Québec et en Amérique du
Nord. Lʼinformation sur la taxinomie – ou taxonomie – est nécessaire pour bien nommer
les espèces dans la langue scientifique, mais aussi dans les langues (français,
nehlueun et anglais) vernaculaires.
Un commentaire : On devrait limiter la liste des synonymes aux espèces dont le nom a
récemment changé, comme Pinus divaricata ancien nom de Pinus Banksiana. Par
contre, Populus tremuloides nʼa pas de synonymes, puisque cette espèce nʼa pas
changé réellement de nom.
2.1.2. Morphologie
Lʼimportance de cette sous-section mérite réflexion. En effet, lʼinformation qui y est
consignée nʼest quʼun résumé de ce que lʼon peut retrouver dans la littérature, et
notamment dans les flores. Il y a peut-être trop dʼinformations qui de toute façon ne
peuvent réellement pas aider à lʼidentification des espèces. Certaines variables qui
seraient intéressantes à compléter, comme celles sur le système racinaire sont peu
documentées. Cʼest pourquoi cette section nʼapparait pas être dʼun grand intérêt.
Le champ Similitude/confusion pourrait très bien remonter dans la section taxinomie.
2.1.3. Reproduction
Dans la perspective de la culture et de lʼaménagement de ces espèces, cette section
présente un intérêt certain. Il faudrait toutefois voir à mieux définir la signification des
variables et de leurs conditions ou classes. À ce point de vue, il y a peut-être trop de
variables.
Par contre, les deux champs Essai de culture et Potentiel dʼaménagement ne sont pas à
leur place. Ces champs sont, de toute évidence, intéressants, mais il faudra bien cerner
lʼobjectif, le rôle, le contenu et le vocabulaire. Pour le moment, ces champs nʼapportent
pas grand-chose, mais ils devraient être bien documentés. Nous pensons quʼils
47
devraient faire lʼobjet dʼune sous-section à part, qui pourrait sʼintituler Aménagement et
culture.
2.1.4. Environnement
Cette section fait appel à des connaissances à la fois empiriques et bibliographiques.
Elle cherche à cerner les conditions écologiques dans lesquelles la plante en question
peut sʼinstaller. Lʼon fait alors référence à ce que lʼon appelle lʼécologie végétale, laquelle
repose sur lʼintégration de plusieurs sciences naturelles. Contrairement à lʼidentification
des espèces, il nʼy a pas de manuel de référence de lʼécologie des espèces, et les
quelques annotations des botanistes sur leur « habitat » ne sont pas dʼune grande
précision. Dʼautre part, les informations bibliographiques sont parfois inadaptées aux
conditions environnementales qui prévalent au Québec, notamment pour les espèces qui
ont une distribution géographique qui déborde largement les limites méridionales du
Québec.
Comme dans les autres sections, mais plus encore, il y a donc nécessité de concevoir un
cadre descriptif rigoureux soutenu par une typologie efficace. Le champ Associations
végétales mérite une attention particulière, si lʼon souhaite y trouver une information
précise sur les espèces étroitement associées à la présence de lʼespèce caractérisée.
Pour le moment, ce champ laisse penser par son nom que lʼon parle des associations
végétales au sens phytosociologique de lʼexpression. Cependant, les informations qui sʼy
trouvent semblent plutôt provenir de listes dʼespèces qui ont pu être relevées dans des
études particulières. Il y a matière à réflexion sur ce sujet, afin que lʼinformation fournie
soit quelque peu utile.
Certaines espèces ont une écologie très variable. Ainsi, Picea mariana ne peut être
traitée simplement, car son écologie est très dépendante de la région, ou plutôt de la
zone bioclimatique dans laquelle est croit. Au sud du Québec, elle se cantonne dans les
milieux humides, mais en milieu boréal et subarctique elle colonise tous les sols, épais
ou très minces, très secs ou très humides, et toutes les conditions climatiques, en
adoptant même des formes prostrées (krummholz). Cʼest un peu la même chose pour les
lichens, qui colonisent avant tout les sites xériques, mais aussi parfois certaines
tourbières ombrotrophes dont la surface est sèche en été, ou en hiver là où le couvert
neigeux est très mince.
48
Comment contourner ce problème ? Lʼon pourrait soit limiter la description de ces
espèces à grande amplitude écologique aux conditions régionales correspondant à
lʼutilisation traditionnelle du territoire par les Ilnus, ou alors développer une fiche plus
explicite qui subdiviserait la section Environnement en quelques grandes zones
climatiques.
2.1.5. Valeurs et usages
Cʼest volontairement que nous faisons une sous-section de ces deux thèmes, car nous
pensons quʼils doivent être traités séparément, et que lʼon doit y adjoindre les champs
Essais de culture et Potentiels dʼaménagement.
Cette section est dʼune importance majeure, puisque cʼest elle qui va donner toute sa
dimension culturelle et patrimoniale au projet. Là encore, il sera nécessaire de bien
cerner la nature de lʼinformation que lʼon souhaite y consigner. Par contre, peut-être
quʼici la nécessité dʼune typologie rigoureuse nʼest pas souhaitable ni réaliste. Lʼon
pourrait plutôt favoriser une description en clair plutôt que des données codées, et ce
dʼautant plus quʼune part de lʼinformation de cette section est de nature empirique et
provient dʼenquêtes anthropologiques.
2.1.6. En résumé
Lʼinformation contenue dans ces fiches signalétiques est de nature très variable, et peut
parfois donner une fausse impression de précision. Il y a encore dans ces fiches une
certaine inconstance dans le sens donné aux champs descriptifs, qui devrait être
corrigée par une recherche de standardisation des classes des variables. Lʼinformation
parfois trop détaillée devrait être regroupée et simplifiée. Plusieurs champs se
chevauchent, comme ce qui concerne la faune, ou les sols (type/composition, dépôt et
texture) ou un même type dʼinformation se retrouve tantôt dans un champ, tantôt dans
lʼautre.
Pour pallier plusieurs de ces problèmes dʼinconstance dans la qualité de lʼinformation,
lʼon pourrait faire un relevé de toutes les valeurs descriptives présentées pour ensuite
tenter de les normaliser. Un glossaire sera une nécessité.
49
Dans certains cas, lʼinformation fournie est très précise, voire trop précise pour être une
généralité. Si cette information est jugée nécessaire, il serait alors important de citer la
source, voire aller jusquʼau numéro de page.
Pour ce qui concerne la section identification, si lʼon souhaite conserver les sous-sections
morphologie et reproduction, des experts en botanique et en physiologie végétales
pourraient être avantageusement sollicités.
3. Espèces importantes
Parmi les objectifs fixés à ce travail de caractérisation, il y a celui de pouvoir identifier les plantes
qui furent et sont encore importantes pour la conservation de la culture des Pekuakamiulnuatsh
et de mesurer les impacts que pourraient avoir certaines activités humaines, notamment au
cours des procédures dʼévaluation environnementales.
De ces deux points de vue, celui de lʼimportance culturelle des espèces à propriétés
médicinales, alimentaires ou rituelles, et de celui du suivi de la présence de ces espèces, il faut
dʼabord distinguer les espèces communes, répandues des espèces plutôt peu fréquentes. Il faut
aussi distinguer les espèces vulnérables aux changements des conditions écologiques de celles
qui sʼadaptent facilement à ces changements.
Par exemple, dans le rapport de Géraldine Laurendeau (201141), lʼépinette noire, le sapin
baumier ou le peuplier faux-tremble qui sont classées comme des essences « prioritaires », sont
aussi très communes et très abondantes dans la zone boréale. Ce qui les rend très accessibles
pour des usages traditionnels, et peu susceptibles de disparition, notamment à cause de leur
grande capacité de régénération après perturbation. En outre, formant des peuplements très
souvent à lʼétat pur, elles peuvent très facilement être localisées par consultation des inventaires
forestiers.
Mais dans la même liste des espèces prioritaires se trouvent le cerisier de Virginie, la savoyane
du Groenland et le polypode de Virginie. Ces trois espèces sont moins répandues que les
premières, voire rares pour le polypode, et plus sensibles aux perturbations humaines, même
peut-être menacées, non pas de disparaitre totalement, mais de se confiner dans les seuls
territoires protégés, comme lʼon peut le soupçonner pour la savoyane ou le polypode qui
supportent mal lʼabsence brutale dʼun couvert forestier.
41 Laurendeau, G. 2011. Inventaire des savoirs et connaissances traditionnels des Pekuakamiulnuatsh sur les plantes médicinales.
Phase II : Regroupement des plantes médicinales par importance. Mashteuiatsh, 21 juin 2011. Non publié.
50
Dʼoù la nécessité dʼun exercice de classement de ces plantes qui permettrait de concentrer les
futures recherches sur celles qui présentent à la fois un grand intérêt patrimonial et une grande
fragilité en regard de lʼaménagement du territoire. Pour que ce travail se fasse, il faudra dʼabord
améliorer les connaissances quant à lʼintérêt de chacune de ces espèces, connaissances à la
fois empiriques, comme celles que détiennent les anciens et ceux qui perpétuent ces traditions,
et à la fois scientifiques dans les domaines de la biologie, de la pharmacie et de la médecine. Il
faudra aussi améliorer les connaissances portant sur leur abondance, leur répartition sur le
territoire et leur vulnérabilité, ainsi que sur les meilleures pratiques de conservation en
aménagement forestier, et de production en milieu artificiel.
4. Conclusion
Quels sont les objectifs premiers de ces fiches : dresser un bilan des connaissances ou
documenter une argumentation pour lʼanalyse des impacts de projets dʼutilisation industrielle du
Nitassinan ? Probablement les deux, et les réponses à cette question détermineront la nature de
poursuite de ce travail qui nʼen est quʼà lʼétape de collection des informations brutes. Ces 45
fiches sont en quelque sorte la compilation de données éparses, récoltées dans des flores,
comme la Flore laurentienne de Marie-Victorin, ou sur des sites web, comme ceux qui sont cidessous. Ces fiches sont le premier niveau dʼinformation, ce sont les données brutes qui ne sont
donc pas destinées à être publiées, mais serviront de base pour des publications vulgarisées à
venir.
Devant la complexité technique de la poursuite du travail, il faudrait peut-être reprendre le format
des fiches pour nʼy conserver que les informations permettant de répondre à cet objectif
prioritaire. À titre dʼexemple, nous en proposons un modèle en annexe 2.
Dans une perspective de publication et de vulgarisation, sous quelque forme que ce soit, les
présentes fiches doivent être utilisées pour en générer dʼautres, limitées dans les informations à
ce qui est aisément accessible. Par exemple, ce qui concerne la description de la plante
nʼapparait pas nécessaire puisquʼelle existe déjà dans les flores et autres sources dʼinformation
spécialisée. Lʼinformation concernant lʼécologie de lʼespèce est nécessaire, mais elle doit être
alors exacte, tout en étant vulgarisée.
Que faire ? Dans une seconde phase du travail, il faudrait se pencher dʼabord sur les objectifs à
poursuivre, objectifs qui dirigeront peut-être vers un nouveau format de fiche, où les variables
retenues le seront pour leur intérêt réel, où ces variables seront décrites et leurs classes
51
définies, et le vocabulaire utilisé standardisé, normalisé, mais aussi vers des domaines de
recherche plus centrés sur les valeurs patrimoniales de ces espèces sauvages.
Annexe 1. Exemple de standardisation des classes des variables des fiches signalétiques des
plantes médicinales
IDENTIFICATION Nom de l’espèce en En italique, avec auteurs TAXINOMIE latin/synonymes Nom en nehlueun Nom commun Nom français Nom anglais Autres noms autochtones + provenance Autres noms Famille de l’espèce Indigénéité + origine Indigène (au Québec) ; introduite Port Arbre, arbuste, arbrisseau, latifoliée (stolonifère, en rosette), MORPHOLOGIE graminoïde, érigé, prostré… muscinal (mousses et lichens), Dimensions Hauteur, et diamètre maximal (pour les arbres) Tige/Rameau/Branche Feuille Forme ; taille ; couleur Fleur Fruit/Cône/Graine Écorce Système racinaire Pivotant, fasciculé, traçante Enracinement/profondeur Très superficiel (≤ 25 cm) ; superficiel (25 à 100 cm) ; profond (≥ 100 cm) N O
I
T
Mode C
U
D
O
R
Similitude/confusion P
E
52
Espèce ressemblante de Graine, végétatif (marcottage, drageonnement, rhizome, stolon) 53
reproduction/propagation Floraison/maturité Période de floraison Fructification Période de fructification Production des graines Âge de maturité de la plante, surtout pour les arbres, arbustes et Maturité sexuelle arbrisseaux Fréquence Annuelle ; cycle de production importante en années ; … Abondance Prolifique, moyenne, faible Mode de dispersion Vent ; gravité ; eau ; mammifères ; oiseaux Dormance Période et durée de dormance Germination Taux : faible (≤ 20 %) ; moyen (20-­‐50 %) ; élevé (≥ 50 %) Essai de culture Y a-­‐t-­‐il eu des essais connus ? Références Potentiel d’aménagement ??? Oui ; non ENVIRONNEMENT Combinaison des formations végétales (biocénose) dominantes et Habitat des conditions de dépôt et de drainage (biotope) dominantes CARACTERISTIQUES BIOPHYSIQUES Sol Type/composition Épaisseur/profondeur Drainage ??? Très mince (≤ 5 cm) ; mince (5-­‐30 cm) ; moyenne (30-­‐100 cm) ; épaisse (100 cm +) ; indifférent Excessif (1) ; bon (2) ; modéré (3) ; imparfait (4) ; mauvais (5) ; très mauvais (6) ; indifférent Roc ; glaciaire ; fluvio-­‐glaciaire ; fluviatile ; lacustre ; marin ; Dépôt organique (tourbe) ; colluvionnaire ; éolien ; minéral (tout sauf organique) ; indifférent Texture Grossière (sable et gravier) ; moyenne (sable loameux et loam) ; 54
fine (limon et argile) ; sans objet (roc et tourbe) ; indifférent Acidité Neutre (pH ≥ 6,0) ; peu acide (pH 5,0-­‐6,0) ; acide (pH 3,5 à 5,0) ; très acide (pH ≤ 3,5) ; indifférent Tolérance à l’ombre Tolérant ; semi-­‐tolérant ; intolérant ; indifférent Stade de succession Pionnier ; intermédiaire ; terminal (climacique) ; tous les stades On présente des plantes qui peuvent accompagner l’espèce Associations végétales Croissance Longévité Uniquement pour les arbres, arbustes et arbrisseaux : rapide, moyenne, lente Uniquement pour les arbres, arbustes et arbrisseaux : courte (≤ 50 ans) ; moyenne (50 à 100 ans) ; longue (≥100 ans) Réfère plus ou moins à la carte des domaines bioclimatiques du Distribution géographique Québec. Méridionale (érablière à sapinière à bouleau jaune : ≤ 48° N) ; boréale inférieure (sapinière à bouleau blanc : ≤ 49° N) ; boréale supérieure (pessière à épinette noire et mousses : ≤ 52° 55
N) ; subarctique (landes boisées à épinette noire et lichens : ≤ 56° VALEURS N) ; arctique (toundra : ≤ 62° N) ; ubiquiste (partout) Valeur écologique Statut de l’espèce Vulnérable, menacée, aucun Utilisation écologique ? Valeur faunique Quelle différence avec les deux points suivants, surtout le 2e ? Présence des animaux Utilisation (nourriture/protection/reproductio
Nourriture ; protection ; reproduction ; USAGES n) Usage médicinal Énumération Usage alimentaire Énumération Usage domestique et industriel Énumération Usage rituel Énumération NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES : LISTE DES REFERENCES UTILISEES 56
Annexe 2. Exemple de fiche signalétique simplifiée
IDENTIFICATION Nom scientifique et synonymes Cornus stolonifera, MORPHOLOGIE TAXINOMIE Cornus sericea Famille Cornacées Nom en nehlueun Mukutushpi, Kapishashish Autres noms autochtones Mikuâpemuk (Mingan) Nom commun Hart-­‐rouge, Aulne rouge, Saule rouge Nom français Cornouiller stolonifère Nom anglais Red-­‐osier dogwoow, red willow Port Arbuste (1 à 3 m) Fleur Blanches, cyme aplatie en corymbe Fruit/Cône/Graine Drupe blanc bleuâtre, globuleuse Mode u de Reproduction végétative, marcottage, drageonnage, stolon reproduction/propagation ou par graine ENVIRONNEMENT Biotope Zone riveraine, tout sol bien à mal drainé Biocénose Forêts, taillis, friches agricoles Tolérance à l’ombre Héliophile Stade de succession Pionnier, après feu, coupe, abandon de culture Espèces associées Alnus spp.; Salix spp. Ribes spp. Crataegus spp. Distribution, fréquence abondance et Indigène ; général dans le Québec ; zone boréale tempérée ; moyennement fréquent, mais souvent abondant dans un environnement favorable. 57
VALEURS/USAGES/POTENTIELS Utilisation écologique Brise-­‐vent, contrôle de l’érosion, stabilisateur des sols, réhabilitation des sites humides Nourriture, ombre, nidification pour de nombreux oiseaux, Utilisation faunique rongeurs, canards, ours, castor, chevreuil, orignal, lièvre, perdrix, et animaux domestiques prédateurs Vermifuge, antidiurétique, tonique, ophtalmologie, reins, gorge Usage médicinal sèche, vomitif, légèrement narcotique, anti-­‐démangeaisons dues à l’herbe à puces. Usage alimentaire Fruits comestibles, mais peu gouteux Flèches et arcs, capteurs de rêves, outils, brosse à dents, tannage Usage domestique des peaux, teinture végétale rouge, vannerie Usage rituel Fumigation Période de récolte Fruits et tiges en automne Potentiel de d’aménagement culture et Facile à cultiver, nécessite d’entretenir la formation qui évolue vers un stade forestier. 58
Annexe 3. Quelques sources dʼinformation utilisées pour la révision des fiches signalétiques
Flores
http://www.fs.fed.us/database/feis/plants/
http://www.fs.fed.us/database/feis/plants/tree/
http://www.efloras.org/object_page.aspx?object_id=6487&flora_id=1
http://www.wdt.qc.ca/w3dictiofr/treesna2srch.asp
Marie-Victorin. Flore laurentienne
Fernald M. L. Grayʼ s Manuel of Botany
Écologie des espèces
Gerardin V. 1977. An Integrated Approach to the Determination of Ecological Groups in
Vegetation Studies.
Gerardin V., 1979. Lʼinventaire du Capital-Nature du territoire de la Baie-James : Les
régions écologiques et la végétation des sols minéraux.
59
A. Note sur la méthodologie, les bases de données et les requêtes sur les plantes
dʼintérêt
1. Introduction
Dans le cadre de lʼinventaire des savoirs et connaissances des Pekuakamiulnuatsh sur les
plantes médicinales42, deux travaux distincts et complémentaires ont été menés. Dʼun côté, une
compilation des connaissances botaniques, écologiques et dʼusage au sens large des termes, et
de lʼautre la préparation dʼune base de données et dʼune méthode dʼextraction menant à la
prédiction de localisation des espèces sur le territoire. Dans ce rapport nous nous intéressons à
cette deuxième partie de ce programme de recherche.
2. Méthodologie 43
2.1. Données de base
Dʼun point de vue méthodologique, lʼutilisation des données dʼinventaire écologique du service
des inventaires forestiers (SIF) du ministère des Ressources naturelles nous apparait logique,
car cʼest lʼinventaire le plus complet à disposition. Quoique lʼinventaire se limite aux terrains
forestiers, cʼest celui qui recèle le plus grand nombre de relevés.
La base de données constituée à partir du SIF comprend 4 875 relevés provenant
essentiellement (près de 90 %) du Nitassinan des Pekuakamiulnuatsh. Toutefois, il serait
intéressant dʼétendre le territoire couvert en respectant les grandes zones bioclimatiques qui se
retrouvent dans le Nitassinan. Ainsi, il serait possible de regrouper les données dʼinventaire
couvrant tout le domaine de la sapinière à bouleau blanc et de la pessière à mousse de lʼouest ;
ainsi que les domaines de la sapinière et de lʼérablière à bouleau jaune. En faisant cela, non
seulement augmenterait-on lʼéchantillonnage, mais aussi la précision des profils écologiques
des espèces. Un autre avantage, serait dʼinclure des territoires ancestraux dʼautres Premières
nations de la Baie-James jusquʼà la Côte-Nord.
42 Peut-être serait-il préférable dʼétendre le champ dʼintérêt au-delà des aspects médicinaux puisque plusieurs espèces présentent
aussi des intérêts dʼun autre ordre, artisanal, alimentaire, domestique, etc. Dʼailleurs, certaines de ces plantes nʼont pas dʼintérêt
médicinal connu. Lʼon pourrait ainsi parler de plantes médicinales et patrimoniales.
43 La méthodologie que nous discutons est présentée dans le rapport de Vézina (2013).
60
En outre, dʼautres inventaires pourraient être intégrés à cette base de données, comme celui
effectué au tournant des années 70 par le Service canadien des forêts (Jurdant et coll., 1972 ;
Gerardin, 1977) qui comporte quelque 500 relevés écologiques et phytosociologiques, et celui
de lʼinventaire du Capital-Nature du territoire de la Baie-James, tout au moins pour les régions
écologiques les plus méridionales (Gerardin, 1979) qui comportent près de 180 relevés. Une
recherche bibliographique plus poussée permettrait probablement de récupérer dʼautres
données compatibles ayant été récoltées par exemple au cours de projets dʼévaluation
dʼimpacts.
Les tableaux constitués à partir des données du SIF sont une base de données très intéressante
à consulter et analyser. À la vue de certaines caractéristiques écologiques que fait ressortir cette
base de données, nous pensons quʼil serait cependant nécessaire dʼévaluer la qualité des
données récoltées sur le terrain. Non pas que nous mettions en doute la qualité globale des
inventaires écologiques forestiers, mais ceux-ci ayant été réalisés par de très nombreuses
équipes, et exigeant des compétences scientifiques et techniques de haut niveau, nous pensons
quʼil serait bon de discuter et dʼévaluer les méthodes utilisées dans ces inventaires, notamment
sur les aspects taxinomiques (bonne identification de lʼespèce), pédologiques (bonne
identification du dépôt, de sa texture et surtout du drainage), voire géomorphologiques, ainsi que
sur la méthode de sélection et dʼhomogénéité des stations échantillonnées.
2.2. Profils statistiques
2.2.1. Analyse des tableaux
Les tableaux construits à partir des données du SIF sont très instructifs à plusieurs niveaux,
particulièrement pour permettre de comprendre le domaine et lʼamplitude écologique de chacune
des espèces retenues.
Toutefois, pour certains paramètres, leur lecture est peu concluante, surtout par le très grand
nombre de classes de certaines variables, et ce à cause des trop faibles effectifs que cet
éclatement engendre. Cʼest particulièrement le cas pour les groupements dʼessences qui
comporte 88 classes, et dont les effectifs égaux ou supérieurs à 50 ne se retrouvent que dans
19 classes.
Pour dʼautres variables, comme perturbation moyenne qui comporte 10 classes dont 4 dʼentre
elles combinent 99 % des 4 869 échantillons, et une classe, celle sans perturbation, couvre
57 % de tous les échantillons, ce sont aussi les classes qui sont à revoir. Il serait certainement
plus intéressant de recombiner les classes de cette variable pour en faire peut-être un facteur
61
plus discriminant. Cette réorganisation des classes peut être unique et sʼappliquer à toutes les
espèces, ou au cas par cas.
2.2.2. Calcul des fréquences
Lʼinterprétation des données de fréquences observées est très liée à ces quelques principes de
base, comme le nombre de classes, et la répartition des effectifs dans chacune dʼelle. Comme
principe général, lʼon pourrait dire quʼidéalement, le nombre de classes devrait être modéré, et
que les effectifs de ces classes devraient approcher au mieux une égale répartition. Les
fréquences en seraient ainsi comparables entre les classes dʼune même variable. Mais comme
les effectifs des classes sont, en partie, liés à la réalité du terrain – par exemple, en milieu
collinéen, les milieux mésiques – sols de texture moyenne et bien à modérément bien drainés –
, il est normal de retrouver plus dʼéchantillons dans ces classes que dans les classes extrêmes –
sols de texture grossière, ou très fine, et excessivement ou très mal drainés. Si lʼorganisation du
plan dʼéchantillonnage est statistiquement valide, et que le classement de chacune des
variables considère bien la variation de ses états, il ne reste alors que les mesures statistiques
qui peuvent être modulées pour faire ressortir lʼinformation que détiennent les données
recueillies et organisées.
Le paramètre statistique de base de toute analyse est la fréquence, qui indique combien de fois
en pourcentage une espèce dans notre cas, a été observée dans une situation, une classe
précise. Mais cette fréquence est souvent marquée par la qualité de lʼéchantillonnage, ce que
nous venons de voir. Sans entrer dans des mesures statistiques complexes, ce qui pourrait être
objet de recherches ultérieures, la fréquence brute peut facilement être améliorée par des
calculs visant à normaliser la valeur des fréquences, c.-à-d. les rendre comparables en terme de
capacité dʼinterprétation.
La fréquence utilisée dans les tableaux statistiques que nous analysons est le rapport entre le
nombre de présences observées dʼune espèce dans une classe de la variable étudiée et le
nombre dʼéchantillons effectués dans cette classe. Cette fréquence relative, quoiquʼintéressante,
ne tient pas compte de la qualité de lʼéchantillonnage (nombre dʼéchantillons/classe) ni du
nombre de classes du facteur. Pour remédier, partiellement, à ce problème, une fréquence
normalisée pourrait être utilisée. Son calcul est présenté au tableau 1 qui suit. Cette formulation
a été appliquée à trois situations, pour lesquelles lʼon discute brièvement de lʼinterprétation à
donner aux résultats (tableaux 2, 3, 4).
62
Tableau 1. Calcul de la fréquence normalisée (Gerardin, 1977 ; 1979)
Lʼavantage de la fréquence normalisée est quʼelle peut être associée, se rapprocher dʼune
probabilité dʼoccurrence dans chacune des classes. Autrement dit, si une espèce a été
échantillonnée 100 fois, les fréquences normalisées donnent la probabilité en % dʼoccurrence
dans chacune des classes de la variable.
Tableau 2. Fréquences pondérées du sorbier dʼAmérique (SOA) sur le drainage
Classe
1
2
3
4
5
6
Total
R(K)
180
1551
2167
568
154
255
4875
P(K)
87
709
1007
233
65
89
2190
P(K)/R(K)*100
48,3
45,7
46,5
41
42,2
34,9
258,6
Fn (E/L)
18,7
17,7
18,0
15,9
16,3
13,5
100
Ce calcul montre que si lʼon ne connait pas la classe de drainage, les % de probabilité de
rencontrer SOA varient de 13,5 % en classe 6 à 18,7 % en classe 1. Par contre, si lʼon connait la
classe de drainage dʼun site, la probabilité de rencontrer SOA varie de 34,9 % en classe 6 à
48,3 % en classe 1.
Lʼon est ici devant une espèce ubiquiste, dont la présence nʼexplique pas le drainage. Cʼest
donc une espèce non indicatrice, donc de peu dʼintérêt de prédiction.
Tableau 3. Fréquences pondérées de Gaultheria procumbens sur le drainage
Classe
1
2
3
4
5
6
Total
R(K)
180
1551
2167
568
154
255
4875
P(K)
11
30
11
3
3
5
63
P(K)/R(K)*100
6,1
1,9
0,5
0,5
1,9
2,0
12,9
Fn (E/L)
47,3
14,7
3,9
3,9
14,7
15,5
100
63
Ce calcul montre que si lʼon ne connait pas la classe de drainage, les % de probabilité de
rencontrer SOA varient de 0,5 % en classe 3 et 4 à 6,1 % en classe 1. Par contre, si lʼon connait
la classe de drainage dʼun site, la probabilité de rencontrer SOA varie de 47,3 % en classe 1 à
3,9 % en classe 3 et 4.
Lʼon est ici devant une espèce indicatrice du drainage, ayant donc une grande valeur de
prédiction, puisque les classes 1 et 2 totalisent 62 % de probabilité de présence de lʼespèce.
Mais lʼespèce étant peu fréquente en général, cette prédiction demeure quand même fragile.
Tableau 4. Fréquences pondérées du Sorbier dʼAmérique sur le type dʼhumus
Classe
Mull
Moder
Mor
Anmoor
Organique
Tourbe
N/A
Total
R(K)
68
571
3492
5
290
434
15
4875
P(K)
20
295
1623
3
92
155
2
2190
P(K)/R(K)*100
29,4
51,7
46,5
60,0
31,7
35,7
13,3
268,3
Fn (E/L)
11,0
19,3
17,3
22,4
11,8
13,3
5,0
100
Dans ce cas-ci, lʼon observe que si lʼon connait le type dʼhumus comme étant un anmoor, la
probabilité de trouver le sorbier sʼélève à 60 %. Par contre, si lʼon se fie aux fréquences
pondérées, cette probabilité chute à 22 %, ce qui est plus réaliste étant donné quʼil nʼy a eu que
5 relevés sur 4875 effectués sur anmoor, ce qui est très faible comme échantillonnage, et donc
peu fiable.
2.2.3. Présence/absence ou abondance/dominance ?
Dans lʼétat actuel, il semble que seule la présence de lʼespèce ait été prise en compte.
Cependant, si quelque coefficient dʼabondance-dominance (Braun-Blanquet) a été noté dans les
relevés de végétations, il y aurait un avantage à les utiliser pour affiner le profil statistique des
espèces. En effet, la seule présence dʼune espèce dans une place-échantillon en dit moins sur
son lien avec les conditions de la station que de savoir quʼelle couvre plus de 80 % de la station,
ou quʼelle est presque seule dans les limites du relevé de végétation. Abondante, elle peut être
interprétée comme étant en équilibre avec le milieu écologique quʼelle colonise, et rare, elle lʼest
peut-être par nature – certaines espèces petites ou grandes ne forment pas de grandes colonies
–, mais elle est peut-être présente par accident, ou nʼêtre le reflet que de conditions microstationnelles distinctes de lʼenvironnement global de la station – butte xérique ou dépression
humide, trouée de lumière ou zone dʼombre...
64
Les tableaux synthèses ont leur place dans la présentation des résultats, mais jʼy ajouterais soit
le nombre total dʼéchantillons de chacune des classes, soit, la FRN. Je préfèrerais cette
dernière. Sinon, ces tableaux donnent une impression souvent fausse, lorsque les échantillons
sont faibles dans certaines classes. Ce nʼest pas parce quʼon a trouvé 1 fois une espèce dans
un échantillonnage de deux placettes que lʼon peut prétendre que sa probabilité de la trouver sur
le terrain est de 50 %.
2.3. Requêtes
Le processus de requête proposé pour prédire la présence dʼune espèce sur le territoire en
utilisant les liens entre cette lʼespèce et les conditions du milieu associées aux peuplements
forestiers de la carte écoforestière du SIF nous parait probant, mais encore faudra-t-il le valider
sur le terrain. Cependant, il serait peut-être intéressant 1) dʼautomatiser la requête à partir des
profils statistiques générés par les tableaux, et 2) dʼutiliser, à titre de contre-vérification, la
fréquence normalisée à la place de la fréquence relative, et 3) dʼintégrer une valeur
dʼabondance/dominance en remplacement de la seule présence/absence. La première
suggestion permettra peut-être dʼaccélérer le processus et de le rendre plus facilement itératif si
lʼon tente de modifier les regroupements de classe. Les deux autres suggestions permettront de
voir à quel point lʼécologie de lʼespèce est mieux cernée, et plus cohérente avec la réalité du
terrain.
3. Conclusion
Les tableaux produits dans ce premier travail de caractérisation sont très pertinents pour
systématiquement caractériser lʼécologie des espèces, et encore plus pour prédire leur présence
sur le territoire dʼapplication.
Nous considérons toutefois que quelques ajouts méthodologiques pourraient dans une
deuxième étape améliorer cet outil déjà très intéressant.
Une analyse des variables retenues en regard de leurs classes (nombre et effectifs) pourrait
facilement mener à une meilleure base de données et donc à une meilleure information dans le
sens scientifique du terme (théorie de lʼinformation ; entropie), et permettre de faire ressortir les
espèces discriminantes et informatives, de celles qui semblent trop ubiquistes en raison de leurs
profils statistiques plats.
65
À cette amélioration, sʼajouterait celle apportée par lʼajout de la fréquence normalisée qui devrait
permettre de mieux préciser la présence dʼune espèce sur un site particulier, pour autant que
lʼespèce soit indicatrice. Cʼest une question posée par le responsable de cette partie de la
recherche, qui écrivait dans un courriel que « Plusieurs caractéristiques écoforestières se
démarquent peu quant à la présence du sorbier dans la base de données. Cela rend dʼautant
plus difficile la confection dʼune requête appropriée. » Cʼest le cas fréquent des espèces qui ont
une large amplitude écologique, pour lesquelles la FRN pourrait conférer une valeur plus
discriminante pour certaines variables.
Toutefois, il faut retenir que la présence dʼune espèce est généralement associée à plusieurs
facteurs dont certains sont parfois presque du ressort du hasard.
Peut-être peut-on aussi améliorer le niveau de prédiction de la présence dʼune espèce sur un
territoire donné si son profil statistique reposait plutôt sur lʼabondance/dominance, qui est
normalement notée sur le terrain, que sur la seule valeur binaire de présence/absence.
Enfin, nous pensons que ces caractérisations devraient aussi contribuer à améliorer le contenu
des fiches signalétiques discutées dans la première partie de ce rapport.
B. Recommandations générales sur les deux volets du projet
Ce travail de compilation et dʼanalyse effectué par lʼéquipe de Parc sacré constitue une
excellente base pour asseoir les politiques culturelles des Pekuakamiulnuatsh, conserver leurs
savoirs et connaissances, ainsi que pour soutenir leurs analyses en regard des divers projets et
activités de développements en cours et à venir sur leur Nitassinan. Ce travail est une étape
essentielle, mais il doit se poursuivre sʼil veut atteindre ces objectifs. Pour que ce faire, nous
proposons quelques recommandations qui découlent de lʼanalyse du présent rapport.
1. Fiches signalétiques
1.1. Un bilan. Faire le bilan de ce qui a été accompli et de ce qui reste à faire en regard des
objectifs premiers. Cela pourrait mener non pas à une révision des objectifs, mais à leur
affinement et aux priorités à leur accorder.
1.2. Publication. Ce travail doit mener à la publication de ses résultats. Cependant, dans
lʼétat actuel, un travail de vulgarisation des connaissances acquises est à faire. Cette
66
vulgarisation peut, entre autres choses, prendre plus dʼune forme, selon le public visé,
mais elle doit dʼabord passer par un certain nombre de travaux :
ü
Une révision du format des fiches, c.-à-d. champs dʼinformation (sections et
variables descriptives), et données à inclure dans ces champs (classes ou état des
variables) ; voir section 2 du présent rapport ;
ü
Un glossaire des informations techniques contenues dans les champs dʼinformation
et les valeurs descriptives ;
ü
Une intégration des connaissances acquises par le travail dʼanalyse des données
du SIF ;
ü
Le développement des informations et des connaissances sur les usages
traditionnels des plantes, et lʼétablissement dʼune typologie de ces usages et de
leur niveau dʼimportance au regard tant de leur valeur patrimoniale intrinsèque que
de leurs profils statistiques sur leur fréquence et leur abondance.
ü
Pratiques de production. Ce champ mérite aussi réflexion et recherche, tout au
moins pour certaines espèces plus précieuses du point de vue de leur utilité, et plus
susceptibles de disparaitre, ou tout au moins de diminuer en abondance.
2. Base de données statistique
2.1. Augmenter les effectifs
Les
4 875
échantillons
utilisés
couvrent
essentiellement
le
Nitassinan
des
Pekuakamiulnuatsh. Toutefois cette limite territoriale nʼest pas une unité écologique,
particulièrement du point de vue des bioclimats. Il serait donc judicieux dʼaméliorer les
effectifs de la base de données actuelle en y ajoutant tous les relevés du SIF – ainsi que
ceux réalisés par dʼautres grandes études –situés dans les mêmes domaines bioclimatiques
que ceux qui traversent le Nitassinan. Cette amélioration des effectifs permettrait de
consolider, voire de nuancer les profils écologiques des espèces.
2.2. Traitement statistique
Nous avons proposé quelques ajouts au traitement des données provenant du SIF, dont :
ü Mesure de la fiabilité méthodologique des relevés du SIF ;
ü Amélioration des effectifs des classes de certaines variables par regroupement ;
ü Ajout dʼun calcul de fréquence normalisée ;
67
ü Essai dʼintégration des données dʼabondance/dominance à la place des données de
présence/absence ;
ü Automatisation des requêtes sur la base des profils statistiques.
ü
2.3. Validation sur le terrain
Bien quʼune certaine validation ait été expérimentée, il serait nécessaire de lʼassujettir à un
protocole statistique dʼéchantillonnage simple couvrant les grandes conditions écologiques
dominantes, en respectant notamment la zonation bioclimatique.
2.4. Intégration aux fiches signalétiques
Les connaissances produites par lʼanalyse des données du SIF ont la qualité dʼêtre
uniformes pour tous les échantillons, contrairement à celles des fiches signalétiques, où la
description de certaines variables est dépendante de sources bibliographiques diverses.
Bibliographie
Jurdant, M., J. Beaubien, J.L. Bélair, J.C. Dionne et V. Gerardin, 1972. Carte écologique de la
région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Volume 1. Lʼenvironnement et ses ressources : identification,
analyse et évaluation. Centre de recherche forestière des Laurentides, Service canadien des forêts ;
Environnement Canada. Rapport dʼinformation Q-F-X-31.
Gerardin V. 1977. An Integrated Approach to the Determination of Ecological Groups in
Vegetation Studies. PhD dissertation, Univ. of Connecticut, USA. 236 p.
Gerardin V., 1979. Lʼinventaire du Capital-Nature du territoire de la Baie-James : Les régions
écologiques et la végétation des sols minéraux. Tome 1 : méthodologie et description. Environnement
Canada, direction des terres et Société de développement de la Baie James. 398 p.
68
Annexe 3 – Projet ARUC - Tetauan
NITUHKULIN NUHTSHIMITSHUAP | PLANTES INDIGÈNES ET MÉDICINALES EN MILIEU
ILNU | ASSOCIATION DU PARC SACRÉ
Exploration des différents types dʼinstallations visant la reproduction des plantes
médicinales indigènes en milieu contrôlé : étude de faisabilité dans la communauté ilnu
de Mashteuiatsh.
RÉSUMÉ DU PROJET DE RECHERCHE
Évaluer lʼintérêt, la faisabilité et la pertinence dʼun projet de serre, pépinière, tunnel ou autre
installation visant la culture de plantes médicinales indigènes dans la communauté ilnu de
Mashteuiatsh. Évaluer le potentiel de culture des plantes médicinales indigènes utilisées par les
Pekuakamiulnuatsh
en
milieu
naturel
ou
contrôlé,
afin
dʼélaborer
une
stratégie
dʼapprovisionnement communautaire qui respecte les valeurs, le territoire et le mode de vie ilnu.
AXE DE RECHERCHE
Aménagement collaboratif de l'habitat et des milieux viables.
OBJECTIF GÉNÉRAL
Développer lʼautonomie et la prise en charge de milieux de vie durables et culturellement
adaptés par les collectivités.
OBJECTIFS SPÉCIFIQUES
Évaluer lʼintérêt dʼun tel projet pour les Pekuakamiulnuatsh.
Déterminer les besoins et les fonctions des installations horticoles.
Mettre en commun les données horticoles et architecturales pour évaluer la faisabilité de mettre
en place des installations horticoles en milieu urbain ou forestier, sur le Nitassinan.
Poursuivre lʼévaluation du potentiel de reproduction des plantes médicinales indigènes en serre
et leur propagation en milieu naturel.
Regrouper lʼinformation existante par la réalisation dʼune revue de littérature.
69
CONTEXTE DE LA RECHERCHE
Depuis lʼété 2010, lʼAssociation du Parc Sacré, en collaboration avec ses partenaires locaux
et régionaux, le Conseil des Montagnais Pekuakamiulnuatsh Takuhikan, le Musée
amérindien de Mashteuiatsh et la Forêt modèle du Lac-Saint-Jean, a entamé une recherche
visant à répertorier, à inventorier et à documenter les savoirs et connaissances traditionnels
des Pekuakamiulnuatsh sur les plantes médicinales. La présente demande sʼinsère dans les
activités de recherche de cet inventaire, qui non seulement sʼest affairé, depuis plus de 2
ans, à collecter le patrimoine culturel ilnu, mais aussi à regrouper ces informations dans une
base de données, à laquelle nous avons ajouté les caractéristiques écologiques touchant
aux espèces végétales utilisées, dans leur occurrence et leur abondance sur Nitassinan, le
territoire ancestral ilnu. Le projet dʼInventaire des savoirs et connaissances des
Pekuakamiulnuatsh sur les plantes médicinales (ISCPPM) visait en premier lieu à
sauvegarder et à protéger ce patrimoine, tout en le rendant accessible aux membres de la
communauté, en particulier les jeunes. Dans une vision plus large, et en étroite relation avec
la mission de lʼAssociation du Parc Sacré, le projet ISCPPM veut favoriser le développement,
lʼautonomie et la prise en charge de la communauté dans une perspective de gestion
intégrée
des
ressources,
entre
autres
grâce
à
la
création
dʼemplois
pour
les
Pekuakamiulnuatsh en territoire.
Le projet que nous vous présentons ici sʼinscrit dans la suite logique de ce projet dʼinventaire
qui en est maintenant à sa troisième phase. Dans la perspective dʼévaluer lʼintérêt et la
faisabilité de créer des installations qui serviront à cultiver et/ou à propager les plantes
médicinales indigènes utiles aux Pekuakamiulnuatsh, nous souhaitons explorer les
différentes avenues possibles qui sʼoffrent à la communauté, tant du point de vue
architectural, horticole que dans une perspective dʼaménagement du territoire. Nous avons
déjà, à cet effet, entrepris une revue de littérature évaluant le potentiel de reproduction des
espèces en milieu contrôlé sur 45 des 84 espèces végétales contenues dans notre base de
données.
VISION
Une serre à Mashteuiatsh pour
Favoriser lʼaccès aux ressources de la forêt et la santé collective, permettre la transmission du
savoir et la formation en lien avec les plantes médicinales, développer des emplois en lien avec
la forêt.
GESTION DU PROJET
Conseil dʼadministration, Association du Parc Sacré, Mashteuiatsh
Géraldine Laurendeau, Chargée du projet dʼinventaire (ISCPPM)
Paul Vézina, Chargé de suivi du projet dʼinventaire, employé de Pekuakamiulnuatsh Takuhikan
PARTENAIRES
Musée amérindien de Mashteuiatsh
Conseil des Montagnais du Lac-Saint-Jean
Forêt modèle du Lac-Saint-Jean
ÉTUDIANTS
Marie-Joëlle Tétreault, Étudiante à la maitrise en Architecture
Giancarlo Marino, Biologiste, Étudiant en aménagement de la forêt
BUDGET
12 000$
RÉSULTATS ATTENDUS
Revues de littératures et rapports synthèse (architecture et horticulture).
Fiches horticoles (70 espèces)
Proposition de projet en architecture.
71
ACTIVITÉS
A. VOLET ARCHITECTURAL
1. Réalisation dʼune revue de littérature qui tiendra compte des éléments suivants :
Considération des projets de serres existants
Type dʼactivités (horticole, formation) sʼy déroulant
Utilisation dʼespèces végétales indigènes relatives à la forêt boréale
Projets réalisés en milieux autochtones
Pertinence culturelle du projet
Impact sur le développement des collectivités
Réponse aux besoins des communautés (approvisionnement, santé, éducation)
Valeur éco-énergétique du projet
2. Projet de serre à Mashteuiatsh, évaluation des besoins et proposition architecturale
Rencontre avec lʼAssociation du Parc Sacré et évaluations des besoins
Entrevues avec les Pekuakamiulnuatsh pour cibler lʼintérêt
Choix de lʼemplacement des serres
Disponibilité et choix des matériaux, type de construction
Aménagement/espace intérieur vs types dʼactivités
Valeur culturelle, transmission du savoir
Considération écologique et énergétique du bâtiment
3. Proposition architecturale et rapport synthèse.
B. VOLET HORTICOLE
1. Réalisation dʼune revue de littérature qui tiendra compte des éléments suivants :
Considération des travaux existants sur 70 espèces végétales de la forêt boréale
Essais de culture de plantes indigènes en serres
Propagation dʼespèces indigènes en milieu naturel
Plantes ou arbres ayant une utilisation médicinale connue des Pekuakamiulnuatsh
Relation avec le couvert végétal, le type de sol, les caractéristiques écologiques
Potentiel végétatif des espèces mentionnées
Taux de réussite des expériences visant la reproduction des végétaux
71
72
ANNEXE 3
Affiche présentée lors de la rencontre des
partenaires en décembre 2012
72
73
ANNEXE 3
Texte et proposition de Marie-Joëlle Tétreault, projet de fin dʼétudes
Étudiante à la maitrise en Architecture, Université Laval.
Supervisée par André Casault.
CULTURE DU NITASSINAN. PARTAGE ET MISE EN VALEUR DU SAVOIR SUR LES
PLANTES MEDICINALES DANS LA COMMUNAUTE ILNU DE MASHTEUIATSH.
Ce projet vise le partage et la mise en valeur du savoir sur les plantes médicinales au
sein de la communauté ilnu de la réserve autochtone de Mashteuiatsh, au Lac Saint-Jean. Il se
traduit par la mise en place dʼune serre communautaire et de son réseau dʼinstallations et de
jardins à travers le village. Le projet est initié par lʼAssociation du Parc Sacré, un organisme local
sans but lucratif ayant pour mission de promouvoir la santé globale par les plantes médicinales
ainsi que la sauvegarde et la transmission des savoirs et connaissances ancestrales.
Les plantes médicinales poussent naturellement en forêt, sur le territoire, que les
ilnuatsh44 nomme le Nitassinan, Les Pekuakamiulnuatsh45 connaissent bien la forêt boréale pour
l'avoir occupée et utilisée pendant plusieurs millénaires. Mais leur sédentarisation, advenue
depuis plus ou moins un siècle, amena une diminution progressive des pratiques de leur mode
de vie traditionnel en territoire et par conséquent, de ces savoirs. La poursuite des pratiques
traditionnelles en forêt est nécessaire pour assurer la continuité de leur culture (Laurendeau,
2011)46. De la même manière, le savoir sur les plantes médicinales peut difficilement se faire
sans ce lien avec le territoire. Par contre, la réalité actuelle est telle que les membres de la
communauté nʼont pas tous accès au territoire. De plus, certaines espèces de plantes
médicinales sont plus difficile à trouver en forêt et parfois même, tendent à disparaitre. Un
besoin se faire sentir au sein de la communauté pour assurer la disponibilité et lʼaccessibilité
aux ressources médicinales de la forêt.
Le projet de serre se divise en trois volets : communauté, partage et entreprenariat. Le
premier volet communautaire et culturel, vise à conserver les savoirs et pratiques traditionnelles
44 Ilnuatsh est le pluriel d'Ilnu.
45 Les Pekuakamiulnuatsh sont les Innus (prononcé et écrit Ilnu à Mashteuiatsh) du Lac-Saint-Jean.
46 Laurendeau, G. Usages des plantes par les Pekuakamiulnuatsh. Étude sur la transmission des savoirs dans la communauté ilnu
de Mashteuiatsh, Mémoire de Maîtrise en Ethnologie des francophones en Amérique du Nord, Département dʼhistoire, Faculté des
Lettres, Université Laval, Québec, 142 p.
73
74
et à promouvoir la santé au sein de la communauté. Traditionnellement, le partage du savoir se
faisait à lʼoral. Malgré les changements importants qui se sont opérés sur le mode de vie
nomade traditionnel, ce projet se veut à lʼimage de ce partage oral du savoir : dynamique et
évolutif. Il se traduit par une installation paysagère et architecturale, composée de jardins
intérieurs et extérieurs qui amèneront le visiteur à acquérir un savoir sur les plantes médicinales,
à le mettre en pratique et à le partager. Inspirées des bâtons à message, moyen de
communication utilisé traditionnellement sur le territoire, ces installations deviendront dʼabord et
avant tout des lieux de partage et de rencontre pour les membres de la communauté.
LʼAssociation du Parc Sacré mène également des projets dʼaménagement paysager de plantes
indigènes, générant un revenu pouvant soutenir les autres activités visées par la serre. Ce
deuxième volet entrepreneuriat permettra dʼeffectuer le lien entre les jardins et les plantes
produites dans la serre. Ces jardins feront partie intégrante du parcours à travers le village,
assurant une visibilité et une mise en valeur des plantes. Cette initiative a également des
retombés communautaires puisquʼelle engage des jeunes de la communauté en réinsertion
sociale pour la plantation et lʼentretien des jardins.
Le dernier volet, celui du partage, vise lʼouverture des savoirs à une communauté
extérieure. Les intérêts dʼune communauté plus large pour les médecines alternatives se
développent. Mashteuiatsh est également une destination touristique estivale convoitée. Il y a
ainsi un potentiel de développement dans le partage du savoir à plus grande échelle qui est à la
fois un moyen de préserver la culture ainsi quʼun vecteur économique important au sein de la
communauté. Ainsi, les visiteurs pourront entreprendre un parcours à travers le village et son
boisé pour découvrir les plantes médicinales et leur utilisation.
Cʼest à travers ce réseau de partage du savoir sur les plantes médicinales que le projet
vise à préserver cet aspect fondamental de la culture ilnu et de son rapport au territoire.
Coupe. Image Marie-Joëlle Tétreault
74
75
Intérieur de la serre. Image Marie-Joëlle Tétreault
Aménagement et extérieur de la serre. Image Marie-Joëlle Tétreault
75
76
Plan dʼimplantation à Mashteuiatsh. Image Marie-Joëlle Tétreault
zone d’intervention
sentiers informels
sentiers formers
prolongements de sentiers
zones boisées
emplacements possibles
des bâtons à message
installations jardins
Parcours formels et informels, site d’intervention
76
77
Annexe 3 – Tableau des typologies de serres (Marie-Joëlle Tétreault)
Typologie
Opération
Coût
Demande en énergie
Productivité
Exemples
0
La fenêtre serait la plus petite échelle de culture intérieure.
Ci-contre, une expérience d’agriculture urbaine grâce à un
système de jardin suspendu hydroponique, modulaire, faible en
consommation d'énergie, optimisant la lumière disponible. Ces
jardins verticaux permettent facilement et à moindre coût de
démarrer un jardin dans sa propre fenêtre.
$
Cette serre en fenêtre, de type «bow window» permet de
maximiser l’ensoleillement ainsi que d’avoir un meilleur contrôle
de l’environnement. Celle-ci est composée de verre et d’une
structure d’alluminium. Cette petite serre peut occasionner des
surchauffes en été, d’où l’importance de panneaux ouvrant pour la
ventilation.
SERRES ACCOLÉES À UN RÉSIDENCE
Fenêtre
Source: http://www.manutritionniste.com/7-idees-dagriculture-urbaine/window-farms/
Bow window
Source: http://www.aos.org/Default.aspx?id=467
$$
Une telle serre accolée à la résidence permet une économie de
moyen par l’utilisation d’un mur mitoyen. Les panneaux de
polycarbonate ainsi que la structure en bois sont des matériaux
économiques et simples à construire.
Serre accolée
Source: http://www.sundancesupply.com/LeantoPhoto.html
$$$
Cette serre attenante à un maison bioclimatique a été contruite à
partie de pare-brises de voiture récupérés. Sa construction est de
plus grande ampleur et plus complexe que la serre vue ci-haut. Ce
type de serre peut contribuer à chauffer la résidence passivement
en hiver.
Source: http://photographe.zevillage.org/news/une-2cv-recycle-en-maison-ecologique
Serre accolée
SERRES AUTOPORTANTES
$
200
Chassis froid
$$$
600 - 1000
Serre solaire passive
$$$$
Cette petite structure autoportante peut permettre de partir des
boutures pour ensuite les transplantée en terre. Ce chassis froid,
ou mini-serre est peu couteûse et peut être installée librement sur
un balcon ou sur un terrain ensoleillé. Elle est constituée de pin et
de plexiglass.
Ce projet s’implante dans la région de Ladakh dans le nord de l’Inde,
région très éloignée au climat extrême rendant la pratique de l’agriculture
et la tenue d’une alimentation saine difficile. L’agriculture en serre offre
une possibilité intensive de production agricole où l’environnement et les
délais peuvent être contrôlés avec de meilleurs rendements. Ces serres
solaires passives sont opérables à l’année et utilisent majoritairement des
matériaux disponibles localement pour lesquels des contraintes de
construction, d’entretien et de coûts sont moindres. La technologie est
basée sur cinq concepts: gains solaires, emmagasinage de la chaleur,
redistribution de la chaleur, masse thermique efficace, ventilation naturelle.
Source: http://www.trefle.com/a-vendre/outillage-jardinage-bricolage-maison/serre-quadruple-1-180-cm-pin-traite-plexiglassaccueil-amena_97185683-loc-france-chateauneuf-les-martigues_13026.html
Source: solargreenhouse.org
Cette serre prête-à-monter en cèdre rouge de l’ouest peut-être achetée
en magasin et montée sur place. Elle ne nécessite pas d’expertise
spécialisée en consruction. Elle n’utilise pas de système de chauffage et
peut être ventilée naturellement. Les paroies sont en polycarbonate.
2600
Source: http://www.homedepot.ca/produit/serre-en-cedre-prete-a-monter-de-8-pi-x-12-pi/991793
Serre solaire passive
$$$$
$
20 000
Cette serre pour plantes indigène est un projet mené par la communauté
autochtone de Keweenaw Bay au Michigan. Réalisée en été 2010, la serre
en dôme géodésique de 33 pieds, est alimentée uniquement pas l’énergie
solaire. Elle est en fonction, malgré le climat nordique de la région,
pendant toute l’année. La serre vise à produire de plantes indigènes afin
de fournir les outils écologiques supplémentaires nécessaires à la
restauration de milieux naturels dégradés, à être un outil éducatif et
récréatif pour les membres de la communauté de tous âge
Source: http://wingsandseeds.org/2010/07/12/kbicindigenous-plant-restoration-geodesic-dome-solar-powered-greenhouse/
Dome géodésique
$$$$
$
61 000
Serre à «arche gothique»
$$$$
$$
100 000
Cette serre d’environ 1100m2, située à Inuvik, au Territoires du
Nord-Ouest, est un ancien aréna reconverti par le remplcement de la
toiture par un vitrage en polycarbonate. La serre est séparée en deux
secteurs distincts : d’une part la serre communautaire avec des lots alloués
aux habitants de la communauté pour cultiver des plantes diverses,,
principalement des légumes, et de l’autre une serre commerciale
produisant des plantes de parterre ainsi que des légumes hydroponiques.
L’aspect commercial de la serre permet de couvrir les coûts d’opération
et de gestion de la serre. La serre présente un avantage important pour
une communauté éloignée ou les produits frais sont rares et très couteux.
Cette serre communautaire de 90m2, construite en 2007, est située à
Iqaluit, au Nunavut. Elle est le fruit d’un projet entamé en 2001. Un
problème présent dans une communauté si nordique et éloignée est la
disponibilité des produits frais. Le but du projet est donc de cultiver des
légumes frais à proximité, plutôt que de compter sur les fruits et légumes
vieillissants qui sont amenés par avion à grands frais à la fois pour le
consommateur et pour l’environnement. La serre est divisée en lots. La
culture se fait dans des bacs surélevés, dans des pots sur des tablettes ou
suspendus. La serre est ventilée mécaniquement et peut être chauffée en
hiver.
Source: http://www.cityfarmer.org/inuvik.html
Source: http://sybaritica.me/2012/06/14/nunavut-the-iqaluitcommunity-green
Serre hollandaise
$$$$
$$$
Ces serres commerciales pour plantes indigènes se situent à Cranbrook,
dans la région East Kootenay en Colombie-Britannique. La pépinière, qui
est à 51% la propriété de la communauté autochtone, emploi à la fois des
membres de la communauté et des gens externes à celle-ci. Elle cultive 80
différentes espèces de plantes indigènes. Celles-ci servent au reboisement
de sites industriels ou miniers. Les installations sont composées de trois
serres chauffées. Les objectifs du projet sont de partager le savoir sur les
plantes indigènes au sein de la communauté, de fournir des emplois et un
revenu à la communauté et de contrer la diminution de l’abondance des
plantes indigènes en milieu naturel en raison des perturbations
agro-industrielles et autres.
Source : http://www.panoramio.com/photo/6451474
Tunnel
$$$$
$$$$
Cette serre, située dans l'arrondissement Ahuntsic-Cartierville, sur le toit
d'un immeuble industriel, est la première serre commerciale de
l’Amérique du Nord située sur le toit d’un immeuble. Les Fermes Lufa ont
mis sur pied cette serre en 2011. Elle occupe une superficie équivalente à
celle d'un terrain de soccer. Une trentaine de variétés de légumes,
principalement des feuillages, des herbes, des concombres et des tomates,
y sont produites et vendues selon une formule d'abonnement à des
paniers hebdomadaires. L'offre, pouvant satisfaire 2000 personnes, est
complétée par des légumes racines produits localement. Les produits sont
mis en vente moins de 24 heures après la cueillette et, bien que non
certifiés biologiques, sont produits selon les mêmes paramètres, sans
pesticides et sans OGM
Source: http://www.lapresse.ca/lesoleil/actualites/environnement/201102/05/01-4367452-pre
miere-serre-commerciale-sur-un-toit-urbain.php
Serre industrielle
77
Annexe 4 Inventaire des savoirs et connaissances des
Pekuakamiulnuatsh sur les plantes médicinales phase IV | 2013–2014
Domaines dʼactivités :
1.0 Améliorer les moyens dʼexistence durable des communautés dépendantes de la forêt en
améliorant les capacités, les ressources matérielles et sociales des communautés;
2.0 Développer une gestion durable et intégrée des ressources du milieu forestier et ainsi mettre
en valeur les ressources forestières non ligneuses et le patrimoine autochtone en lien avec la
pratique dʼilnu aitun;
3.0 Organiser, recueillir et partager lʼinformation par le réseautage et grâce à lʼimplantation dʼune
base de données sur les plantes médicinales.
Sous-domaines dʼactivités :
Produits forestiers non ligneux
Plantes médicinales
Patrimoine autochtone
Occupation et utilisation du territoire et des ressources
But et objectifs du projet :
Généraux
- Étudier la faisabilité de développer des produits forestiers non ligneux en forêt boréale incluant
les produits forestiers non industriels et les produits bio-pharmaceutiques, dans le but de
contribuer à lʼamélioration de la santé communautaire;
- Mettre en valeur les ressources floristiques;
- Favoriser le développement et lʼautonomie des communautés, développer des partenariats et
des échanges dʼexpertise entre les acteurs du milieu;
79
Culturels et écologiques
- Valider et synthétiser les informations existantes sur les pratiques, les savoirs traditionnels, la
langue et lʼécologie des plantes médicinales ilnus présentes sur le Nitassinan;
- Reconnaître, valoriser et transmettre ces connaissances grâce aux outils développés et à la
formation;
Économiques
- Évaluer lʼintérêt, le potentiel et la faisabilité de reproduire les plantes indigènes médicinales en
milieu naturel ou controlé;
- Évaluer le potentiel de mise en marché de produits transformés.
PARTENAIRES
Pekuakamiulnuatsh Takuhikan
Société de développement économique Ilnu
Musée amérindien de Mashteuiatsh
Alain Cuerrier et son équipe, IRBV, Université de Montréal (phytochimie)
Mélanie Sheehy, Coopérative forestière de Ste-Rose
ARUC-Tetauan, Université Laval
79
80
DETAILS DES ACTIVITES DU PROJET A REALISER EN PHASE IV
Informations culturelles et écologiques existantes
- ANALYSE ET VALIDATION DES CONTENUS ÉCOLOGIQUES (OCCURRENCE ET ABONDANCE)
ET
ETHNOGRAPHIQUES (SAVOIRS ET LANGUE)
- SYNTHÈSE EN VUE DʼUNE PUBLICATION
Phytochimie
- SÉLECTION DES ESPÈCES SELON LEURS FONCTIONS BASÉE SUR UNE GRILLE MULTI-CRITÈRES
- RECHERCHE APPROFONDIE DE LA PHYTOCHIMIE DES ESPÈCES CIBLÉES
Développement de produits
- ESSAI ET SÉLECTION DE PRODUITS
- CUEILLETTE ET TRANSFORMATION
- FORMATION EN CUEILLETTE ET EN TRANSFORMATION
- ÉLABORATION DʼUNE ÉTHIQUE DE CUEILLETTE APPLIQUÉE
Horticulture et aménagement
- DÉVELOPPEMENT DʼUN MODÈLE DE SERRE AUTONOME
- ESSAIS HORTICOLES
80
81
Annexe 5 - Sondage à la population | Développement de produits
A. IDENTIFICATION
Homme
_____
Femme
_____
Autochtone
____
Non autochtone
____
Âge :
18 – 25 ans
_____
26 – 35 ans
_____
36 – 45 ans
_____
46 – 59 ans
_____
60 et + ans
_____
Résidence :
Mashteuiatsh ____
St-Prime ____
Roberval ____
Région du Lac-Saint-Jean ____
Région du Saguenay ____
Ailleurs au Québec ____
B. UTILISATION DE PRODUITS NATURELS
1. Vous êtes-vous déjà soigné avec des plantes?
oui ____
non ____
2. À quelle fréquence utilisez-vous des remèdes naturels?
Jamais ___
1 fois/an ___ 1 fois/mois ___
1 fois/semaine ___
+1 fois/sem. ____
81
82
3. Quels types de produits naturels utilisez-vous? (Cochez 1 ou plusieurs choix)
Infusions de plantes (tisane, décoction)
____
Goutte, teinture mère
____
Huile essentielle
____
Produit cosmétique
(savon, crème, shampoing, etc.)
____
Baume et onguent
____
Produit domestique (nettoyants, récurrents, éponges)
____
Fumigation (encens, etc.)
____
Capsule, comprimé, gellule à base de produit naturel
____
Autre (précisez)
_________________________________
4. À quels types de traitement faites-vous confiance pour vous soigner? (Cochez.)
Savoirs traditionnels autochtones
____
Herboristerie
____
Naturopathie
____
Acuponcture et médecine chinoise
____
Chiropratie, ostéopathie
____
Homéopathie
____
Produits pharmaceutiques
____
Autres (précisez)
______________________________
C. PRODUITS NATURELS, PLANTES ET SAVOIRS TRADITIONNELS
5. Seriez-vous intéressé à consulter un homme/femme-médecine traditionnel ilnu?
oui ____
non ____
ne veut pas répondre ____
6. Aimeriez-vous pouvoir vous procurer des remèdes traditionnels ilnus dans votre
communauté?
oui ____
non ____
ne veut pas répondre ____
82
83
7. Quels types de produits seriez-vous succeptible dʼacheter?
Plante en vrac
____
Infusion de plantes (tisane, décoction)
____
Goutte, teinture mère
____
Huile essentielle
____
Produit cosmétique
(savon, crème, shampoing, etc.)
____
Baume et onguent
____
Produit domestique (nettoyants, récurrents, éponges)
____
Fumigation (encens, etc.)
____
Capsule, comprimé, gellule à base de produit naturel
____
Produit alimentaire (fines herbes, confitures, etc.)
____
Autre (précisez)
_______________________________________
8. Êtes-vous favorable au développement de produits naturels à base de plantes?
Par un organisme de Mashteuiatsh?
oui ____
non ____
Issu dʼun partenariat entre un organisme de Mashteuiatsh et de lʼextérieur?
oui ____
non ____
9. Seriez-vous susceptible dʼacheter des plantes que vous utilisez pour vous soigner?
oui ____
non ____
83
PLANTES TRADITIONNELLES
Soigner
Acheter
Épinette rouge - Mélèze
____
____
Sorbier- Mascobina
____
____
Thé du Labrador
____
____
Thé des bois
____
____
Herbe à dindes - Achillée millefeuille
____
____
Salsepareille
____
____
Framboisier sauvage
____
____
If du Canada
____
____
Bleuets
____
____
Petites merises
____
____
Cerisier à grappe
____
____
Quatre-temps
____
____
Petit thé
____
____
Épinette noire
____
____
Épinette blanche
____
____
Bouleau à papier
____
____
Bouleau jaune
____
____
Tremble
____
____
Peuplier baumier
____
____
Savoyane – racine jaune
____
____
Graines rouges
____
____
Cannerges sauvages
____
____
Immortelle
____
____
Tripe de roche
____
____
Pin gris (Cyprès)
____
____
Pin blanc
____
____
Sapin
____
____
Hart rouge – aulne rouge
____
____
Aulne
____
____
Saule
____
____
Prêle
____
____
85
Herbe bleue – Dièreville chèvrefeuille
____
____
Clintonie boréale
____
____
Comptonie voyageuse
____
____
Bois de savane – Kalmia
____
____
Épilobe
____
____
Cèdre
____
____
Frêne
____
____
Verge dʼor
____
____
Herbe crapaud – Sarracénie
____
____
Quenouilles
____
____
Fougères
____
____
Fraisier
____
____
Gadelles
____
____
Nénuphar
____
____
Lycopodes
____
____
Soigner
Acheter
Fines herbes
____
____
Menthe
____
____
Mélisse
____
____
Bardane (toques)
____
____
Pissenlit
____
____
Actée
____
____
Trèfle rouge
____
____
PLANTES NON TRADITIONNELLES
Autres (précisez)
__________________________________________________
__________________________________________________
__________________________________________________
__________________________________________________
85
86
CULTURE DE PLANTES SAUVAGES
10. Croyez-vous quʼil serait intéressant de cultiver des plantes sauvages, pour pouvoir
sʼapprovisionner sans détruire les milieux naturels?
oui ____
non ____
11. Selon vous, à quoi devrait servir les installations horticoles? Dans quel but devrait-on cultiver
ces plantes? (Cochez un ou plusieurs choix.)
Approvisionner la communauté en plantes dans un but communautaire
____
Développer des produits naturels pour la vente
____
Faire du reboisement, de lʼaménagement paysager
____
Donner de la formation, des ateliers, faire de la transmission
____
Offrir une variété des produits alimentaires sauvages
____
Expérimenter la possibilité de cultiver certaines plantes
____
12. Y a-t-il, selon vous, certaines plantes qui ne devraient pas être vendues?
Plantes traditionnelles
____
Plantes à valeur spirituelle
____
Espèces fragiles ou menacées
____
Plantes ayant une certaine toxicité
____
Autre (précisez) __________________________________________
13. Si vous avez cochez une ou plusieurs cases à la question 12, pourriez-vous nommer les
plantes que vous considérez ne devant pas êtres vendues? Vous pouvez vous baser sur la liste
des noms de plantes à la question 9.
____________________________________________________________________________
____________________________________________________________________________
____________________________________________________________________________
__________________________
MERCI DʼAVOIR RÉPONDU AU SONDAGE.
86
Annexe 6 – Exemple de fiche technique et étude de marché (en cours)
Fiche technique – Exemple de Achillea millefolium (Annick Gill)
COMPILATION DES DONNÉES DU MARCHÉ
Types de produits : Huile essentielle, tisane, décoction
Les feuilles et les fleurs, très aromatiques, sont préparées en tisane. Les feuilles fraîches
remplacent la sauge dans les recettes.
Plante ornementale connue, il existe de nombreux cultivars attrayants et disponibles en
plusieurs couleurs. On lʼutilise également séchée comme élément de décoration. En Europe, on
la cultivait avec le thym et la camomille pour obtenir une belle pelouse, plus résistante à la
sécheresse que les pelouses de graminées.
Lʼachillée peut être utilisée comme teinture (bleue) pour médicaments et pour produits
alimentaires. Elle entre aussi dans la composition de multiples produits de toilette et
cosmétiques. Dans certaines régions, lʼespèce est utilisée contre lʼérosion des versants et
autres terrains inclinés.
Lʼachillée sert également à la production de miel par les abeilles.
Prix/quantité/ potentiel de cueillette/abondance
Parties aériennes (fleurs et feuilles)
Au Québec, la quantité annuelle de fleurs séchées biologiques produite sʼélève à 100 kg et croît
dʼenviron 15 % par année. En 2003, le prix au kilogramme se chiffrait à 16,50 $. Cette même
année, le kilogramme dʼhuile essentielle provenant des fleurs dʼachillée correspondait à 2 583 $.
Certains pays du Maghreb sont de grands concurrents au niveau du marché du chamazulène, le
colorant bleu. Ils y cultivent une espèce apparentée, la matricaire, et produisent du chamazulène
à coût moindre. La concurrence pour ce produit est donc forte. En ce qui concerne les fleurs
88
séchées, certaines herboristeries doivent les acheter à lʼextérieur de la province, ne pouvant
obtenir la quantité désirée au Québec, sauf par petites quantités. Il devient alors plus laborieux
de faire affaire avec plusieurs personnes quʼavec un seul producteur. Au Québec, la possibilité
de développement pour la production de lʼachillée existe dans la mesure où un producteur, ou
encore un groupe de producteurs, puisse fournir une quantité relativement importante et
standardisée.
La production mondiale dʼhuile essentielle dʼachillée millefeuille est de 800 tonnes par année,
une quantité dont la valeur est estimée à 88 millions de dollars US. Il semble que le marché de
lʼachillée en général soit bien développé en Europe. Toutefois, le catalogue Richters indique que
le marché des fleurs est limité et que des équipements spéciaux seraient nécessaires pour
pouvoir être compétitif sur le marché international. Les fleurs dʼachillée sont cueillies au moment
de la pleine floraison, de juin à septembre, avant que leur coeur ne brunisse. La tige doit être
coupée à environ 2 cm sous les fleurs. La récolte se fait à la main pour le marché de
lʼherboristerie, alors quʼil est possible de mécaniser la récolte pour le marché des huiles
essentielles. Lʼextraction de ces dernières ne requiert pas la même qualité que le marché de
lʼherboristerie. Pour la cueillette des feuilles en guise dʼaromate, elle se fait le matin quand la
rosée est évaporée et avant les grandes chaleurs de la journée. Les cueillir de préférence avant
la floraison.
MÉTHODES ET ÉTAPES DE TRANSFORMATION
Étapes de transformation
Sécher la plante dans un séchoir approprié, comme pour toutes les plantes médicinales, de
préférence à lʼabri de la lumière. Les fleurs ne doivent pas être trop vieilles, cʼest-à-dire que leur
centre ne doit pas avoir eu le temps de brunir. Lʼachillée sèche très bien, étant donné son faible
pourcentage dʼeau. Les feuilles quʼon emploie pour remplacer la sauge sont séchées à lʼombre,
tout comme les fleurs, dans un endroit bien aéré. Elles sont ensuite placées dans un contenant
hermétique et gardées au frais, à lʼabri de la lumière, pour conserver leurs qualités.
Le séchage est une étape cruciale garante de la qualité du produit. Il faut donc respecter
rigoureusement les conditions du séchage pour augmenter les possibilités de commercialisation.
Les sommités fleuries de lʼachillée doivent être séchées immédiatement après la récolte. Il faut
88
89
dʼabord enlever les parties mortes et étaler les plantes, le plus vite possible, en une seule
couche. Lʼachillée ayant tendance à brunir, le séchage doit se faire à la noirceur et à une
température entre 35 et 40 °C. Il faut aussi éviter le tassement, qui provoque lʼoxydation et le
brunissement. Les fleurs contiennent entre 65 et 70 % dʼʼeau. Dans de bonnes conditions, le
séchage devrait être complété à lʼintérieur de 48 heures et le produit final devrait contenir
environ 10 % dʼʼeau. Il ne doit subsister aucune trace dʼhumidité qui provoquerait des
moisissures et rendrait la récolte impropre à la consommation. Au terme du séchage, les fleurs
doivent être encore blanches, alors que les feuilles et les tiges doivent être vertes.
Le rapport de séchage est de 2,4 à 2,6 kg de plantes fraîches pour 1 kg de matière sèche
contenant 5 à 8 % dʼhumidité. Dès que les plantes sont sorties du séchoir, il faut trier les parties
mortes ou brunes. Par la suite, selon le marché auquel les plantes sont destinées, on peut
préparer les sommités fleuries séchées de lʼachillée sous deux formes : entières ou hachées. Si
lʼon opte pour un marché qui demande de la plante hachée, il est important dʼavoir un bon
moulin, de même que la grosseur de couteaux adéquate pour offrir un produit dont la dimension
est conforme. Immédiatement après le tri et le hachage, sʼil y a lieu, il faut entreposer lʼachillée
dans des emballages adéquats. En effet, il faut éviter de laisser les plantes à lʼair libre dans
lʼentrepôt car elles pourraient alors être exposées à des risques de contamination, ce qui
engendrerait une diminution de leur qualité.
Si la récolte dʼachillée fraîche est transformée en huile essentielle, elle doit être transportée
rapidement à la distillerie. Le matériel végétal est placé dans un distillateur qui, par un principe
dʼentraînement à la vapeur, pourra extraire lʼhuile essentielle. Lʼopération peut durer jusquʼà 12
heures. Le produit obtenu est une huile de couleur bleu acier, qui dégage un puissant arôme
camphré. Sur le marché, cette huile est rare, chère et très recherchée, encore plus si elle est
biologique.
Il est conseillé dʼentreposer les plantes séchées légèrement tassées. Le produit destiné au
marché de lʼherboristerie doit être emballé dans des sacs de polyéthylène de grade alimentaire,
scellés hermétiquement, par exemple avec des cordelettes, afin de limiter les risques de
contamination. Ces sacs de polyéthylène seront remis dans un autre contenant : sac de papier
brun (recyclable), boîte ou baril de carton ou encore dans un sac tressé. Il est impératif de
protéger le produit de la lumière. Idéalement, chacun des sacs aura le même poids,
généralement 15 kg, afin dʼen faciliter le transport et la réception chez lʼacheteur.
89
90
Lʼemballage interne doit porter une fiche signalétique comprenant les informations suivantes :
nom de la plante, du cultivar et du producteur, date et lieu de la récolte, de conditionnement et
dʼemballage. Un numéro de lot correspondant aux registres de production, de séchage et
dʼentreposage, doit être attribué conformément au cahier des charges de lʼorganisme de
certification biologique. Ce numéro de lot doit permettre de retracer le produit tout au long de sa
production à la ferme et servir de point de référence pour les acheteurs, en cas de rappel.
Les plantes absorbent les odeurs environnantes, sont sensibles à la lumière et peuvent
facilement perdre une partie de leurs propriétés si les conditions dʼentreposage ne sont pas
optimales. Le lieu dʼentreposage doit être propre, sans odeur, sombre, sec et sa température
doit être plutôt fraîche et constante. Dans dʼexcellentes conditions, les plantes pourront être
gardées environ un an et demi. Par ailleurs, lʼendroit doit être facilement accessible pour le
chargement des plantes dans un camion de transport. Lʼun des ennemis majeurs lors de
lʼentreposage est la vermine. Il est donc essentiel de mettre les sacs dans des barils ou tout
autre contenant bien fermé. Il est très important dʼutiliser des emballages de qualité afin dʼéviter
leur rupture pendant le transport. Les plantes doivent être protégées de toute contamination
possible. Le transporteur devrait fournir une attestation de propreté. Les dates de livraison et les
coûts de transport sont généralement négociés et indiqués dans le contrat avec lʼacheteur.
Références :
http://www.agrireseau.qc.ca/agriculturebiologique/documents/guide-achillee.pdf
http://www.gaspesielesiles.upa.qc.ca/fhtm/pfnl/Achill%C3%A9e.pdf
90
91
Étude de marché (en cours) – Caroline Lambert
TABLE DES MATIÈRES
1. INTRODUCTION ET MISE EN CONTEXTE
A Kanatukuliuetsh Uapikun
B Activités de Kanatukuliuetsh Uapikun
C. Sondage à la population
2.
RÉSUMÉ DES ÉTUDES SUR LES PRODUITS FORESTIERS NON-LIGNEUX
A. Points clés
B. Définition des PFNL
C. Classification des PFNL
3.
LE MARCHÉ
A. Les produits
B. Les types de produits
4.
APERCU ET CARACTÉRISTIQUES DU SECTEUR DES PFNL AU SLSJ
5.
PROFIL DES ENTREPRISES AU SLSJ VERUS LE QUÉBEC
A. Les produits
B. Les types
6.
TENDANCES DE LʼINDUSTRIE POUR LES PFNL
7.
RISQUES ET DÉFIS
8.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
RÉFÉRENCES
91
92
1. INTRODUCTION ET MISE EN CONTEXTE
Depuis 2010, Kanatakuliuetsh Uapikun lʼAssociation du Parc Sacré en collaboration avec Forêt
Modèle du Lac-Saint-Jean et le Musée Amérindien de Mashteuiatsh est le promoteur du projet
dʼinventaire des savoirs et des connaissances des Pekuakamiulnuatsh sur les plantes
médicinales.
Le but de cette recherche était de répertorier, de documenter et de rassembler les savoirs et les
connaissances sur les plantes pour ainsi les transmettrent, les reconnaître et les protéger.
Cet inventaire a permis dʼidentifier 84 espèces de plantes sur Nitassinan. Aux fins de cette
étude, nous avons sélectionné 25 plantes parmi les principales identifiées par les
Pekuakamiulnatsh pour leurs propriétés médicinales et qui permettraient à lʼAssociation du Parc
Sacré de faire de la transformation de produits, les faire connaître et de les vendre à plus grande
échelle mais en tenant compte de sa part de marché local.
En considérant les recherches qui ont été menées jusquʼà maintenant sur les produits forestiers
non ligneux (PFNL) dont les plantes médicinales font partie, nous devions sélectionnées divers
produits et regardé leur mise en marché. La présente recherche permettera de valider la mise
en valeur des produits foretiers non ligneux pour lʼAssociation du Parc Sacré.
A KANATUKULIUETSH UAPIKUN
Fondée en 2001, Kanatukuliuetsh Uapikun lʼAssociation du Parc Sacré est une organisation à
but non lucratif. Sa mission est de promouvoir la santé globale par les plantes médicinales ainsi
que de favoriser la sauvegarde et la transmission des savoirs et connaissances ancestrales sur
les plantes médicinales.
Les produits et services disponibles sont:
ü Service de tisane
ü Vente de plantes médicinales
ü Aménagement paysager
ü Atelier éducatifs et formation
92
93
B. PORTRAIT DES CATÉGORIES DʼACTIVITÉS
Fabrication de café et de thé (Scian 31192):
Cette classe canadienne comprend les établissements dont l'activité principale est la torréfaction
du café, la fabrication d'extraits de café et de thé, y compris les produits lyophilisés et
instantanés, le mélange de thé, la fabrication de tisanes. Sont inclus les établissements dont
l'activité principale est la fabrication de succédanés de café et de thé.
Pépinières forestières et récolte de produits forestiersÉU (Code scian 113210)
Cette classe canadienne comprend les établissements faisant appel à deux procédés de
production distincts, ceux dont l'activité principale est la culture des arbres pour des fins de
reforestation et ceux dont l'activité principale est la récolte de produits forestiers.
Floriculture (code scian 2012 : 111422)
Cette classe canadienne comprend les établissements dont l'activité principale est la culture
protégée ou en plein champ de produits de floriculture et la production de matériel de
propagation.
Service dʼaménagement paysager (561730)
Cette classe canadienne comprend les établissements dont l'activité principale consiste à offrir
des services d'entretien paysager et/ou de plantation d'arbres, d'arbustes, de plantes, de
pelouses ou de jardins, et les établissements qui, en plus des activités susmentionnées, ont
pour activité la construction (installation) d'allées piétonnières, de murs de soutènement, de
terrasses en bois, de clôtures, d'étangs et de structures similaires.
Magasins de suppléments alimentaires (aliments de santé)ÉU (446191)
Cette classe canadienne comprend les établissements dont l'activité principale consiste à
vendre au détail des suppléments alimentaires, tels que vitamines, suppléments nutritifs et
93
94
suppléments énergétiques. Ces établissements peuvent aussi vendre au détail une gamme
limitée d'aliments de santé.
Culture de noix et de fruits (sauf les agrumes)CAN (11133)
Cette classe canadienne comprend les établissements dont l'activité principale est la culture des
noix et des fruits, sauf les agrumes.
Culture en pépinière et arboriculture ÉU (111421)
Cette classe canadienne comprend les établissements dont l'activité principale est la culture,
sous abri ou en plein champ, de produits de pépinière et d'arbres, et les plantes ligneuses à
courte rotation destinées à la production de pâte et d'arbres à replanter qui, normalement, ont un
cycle de croissance de moins de dix ans.
Services d'architecture paysagère (541320)
Cette classe canadienne comprend les établissements dont l'activité principale consiste à
planifier, concevoir et administrer l'aménagement de terrains pour des projets tels que des parcs
et d'autres aires de loisirs, des aéroports, des routes, des hôpitaux, des écoles, des lotissements
et des zones commerciales, industrielles et résidentielles en s'appuyant sur une connaissance
des caractéristiques des lieux, de l'emplacement des bâtiments et des ouvrages, de l'utilisation
des terrains et des plans d'aménagement paysager.
C. SONDAGE À LA POPULATION
La participation à ce sondage (voir aussi annexe 5) a contribué à dresser un portrait détaillé des
perceptions relatives à lʼenvironnement, la culture, les usages et les besoins, ce qui permettra
de mettre en évidence des priorités de développement de produits et dʼactivités à lʼAssociation
du Parc Sacré – Kanatukuliuetsh Uapikun.
Méthodologie utilisée : le questionnaire a 13 énoncés à compléter. Lʼinterviewer est sur place
pour donner les directives ainsi que pour répondre aux questions.
94
95
Les personnes/groupes interrogés/ciblés ;
ü Le groupe des sentinelles de Mashteuiatsh 4 ;
ü Le Conseil dʼadministration du Musée Amérindien de Mashteuiatsh ;
ü Les employés du Musée amérindien de Mashteuiatsh 3 ;
ü Séance ouverte à la population 1 ;
ü Le conseil des aînés 3 ;
ü Conseil dʼadministration de lʼAssociation du Parc Sacré 3 ;
ü Lors des fêtes des Neiges 1 ;
ü La société de développement Ilnu de Mashteuiatsh 4 ;
ü Coordonnatrice santé des jeunes de Mashteuiatsh 1 ;
Résultats
Territoires occupés ;
ü Nord de Gérardville 4 ;
ü Nord de Sainte-Hedwidge de Roberval 1 ;
ü Branche ouest, Pierriche 1 ;
ü Aucun territoire 3 ;
2. RÉSUMÉ DES ÉTUDES SUR LES PFNL
a. Points clés
Lʼétude réalisée visait à repondre aux questions ci-bas :
ü Quelle est la définition à adopter ?
ü Quelle est leur classification ?
ü Quel est le marché cible ?
ü Quelle est sa taille en terme de revenu potentiel ?
ü Quels sont les principaux acteurs ?
ü Quels sont les produits/services offerts ?
95
96
b. Définitions des produits forestiers non ligneux (PFNL)
Le Réseau Canadien des Produits Forestiers Non Ligneux définit les PNFL comme
«étant des ressources botaniques et mycologiques, les services connexes provenant des forêts
et de terres sous-utilisées, autre que le bois dʼoeuvre, le bois à pâte, les bardeaux de fente, et
tout autre produit ligneux ou agricole traditionnel. Les PFNL comprennent notamment des
aliments tels que les champignons sauvages, les plantes médicinales et un vaste éventail de
produits tels que les produits végétaux provenant de forêts aménagées et non aménagées, des
terres agricoles sous-utilisées et des systèmes agroforestiers.»
«Les produits forestiers non-ligneux sont tous les produits dʼorigine biologique, autres que le
bois, provenant des forêts, dʼautres terrains boisés et dʼarbres hors-forêt, et possédant une
valeur économique. Ils peuvent être le résultat de la récolte en milieu naturel, produits en mode
agro-forestier ou récoltés sur des arbres hors-forêt.» (La table régionale des PFNL)
Pour ce qui est de la définition adoptée par le Centre dʼexpertise sur les produits
agroforestiers (CEPAF) «les produits forestiers non ligneux sont des produits ou des sousproduits, dʼorigine dʼespèces végétales47 indigènes ou neutralisées, autres que la matière
ligneuse (fibre) destinée à lʼindustrie du bois dʼoeuvre, de la pâte et papier, du bois de chauffage
ou du charbon. Les PFNL sont récoltés et cultivés sous couverts forestiers ou en champs, à
condition quʼils proviennent des forêts ou des zones associées à la végétation arbustive ou
arboricole, tels que les friches, les sous-bois, les forêts, les haies brise-vent et les plantations
aménagées.»
c. Classification des produits forestiers non ligneux
Les PFNL peuvent être classés en quatre catégories :
•
Les produits de lʼalimentation qui regroupent, entre autres, les fruits sauvages, les
champignons et les produits de lʼérable ;
47 Exclure les espèces végétales qui ont subi des modifications génétiques et les cultivars issus dʼhybridation.
96
97
•
Les produits ornementaux qui comprennent notamment les arbres de Noël et les
couronnes de Noël ;
•
Les produits pharmaceutiques et nutraceutiques qui incluent notamment les extraits
de lʼif du Canada, les champignons, le ginseng et la gomme de sapin ;
•
Les produits manufacturés et les matériaux qui englobent les huiles essentielles, les
résines, les alcools, etc.
Source : Table régionale des PFNL 2012
3. MARCHÉ CIBLE
Étude de marché par CEPAF (2008)
•
Petits fruits (par ordre dʼimportance);
Bleuets sauvages:
Canneberges sauvages:
Les baies dʼamélanchier:
Lʼaronia noir:
Camarine:
Chicoutai: goût et molécules
Le sureau blanc: en colorant
Vorne trilobée: potentiel mais peu connu
•
Champignons sauvages (frais, surgelés ou séchés):
Chaga: médicinal, tendance marinade, poudre vinaigre etc.
•
Plantes médicinales: (racines, fraîches ou séchés en extrait ou en poudre)
Le ginseng à cinq folioles
La sangunaire du Canada
Lʼhydraste du Canada:
Le polygala de Virginie: marché en croissance
Lʼactée à grappe noire: marché en croissance
Lʼasaret: marché en croissance
97
98
Autres PFNL:
If du Canada: marché provincial et national
La marguerite blanche: provincial et Canada
Le rosier rugeux:
La tête de violon: surgelé: international
Le thé du Labrador: huile essentielle: international
Le sapin baumier: usage ornemental stable niveau national et marque le pas vers
lʼinternational.
Les huiles essentielles et la gommes de sapin: international, surtout aux États-Unis.
Écorce de bouleau: possible croissance
Potentiel commercial selon le Centre de développement des bioproduits (Biopterre 20112012)
•
Aireille à feuilles étroite
Bolet cèpe
•
Airelle vigne dʼIda
Chaga
•
Amélanchier
Chanterelle
•
Armillaire ventru
Morille
•
Aronia noir
•
Canneberge-Atoca
•
Tête de violon
•
Viorne trilobée
•
Thé du Labrador
•
Pin blanc
•
Rosier rustique
•
Cerisier de virginie
•
Chicouté
98
99
Potentiel commercial selon DʼAoust, biologiste conseil (janvier 2010)
Groupe 1 : les espèces ombrophiles à cultiver en sous-bois :
•
Lʼactée à grappes noires;
•
Lʼhydraste du Canada;
•
La sanguinaire du Canada;
•
Le ginseng à cinq folioles;
•
Lʼasaret du Canada;
Groupe 2 : les espèces arbustives à cultiver en ouverture ou en bordure de forêt :
•
Lʼaronia noire
•
Lʼactée à grappes noires
•
Le sureau du Canada
•
Lʼamélanchier
•
La viorne trilobée
•
Groupe 3 : Les champignons sauvages à cultiver en sous-bois :
•
Le shiitake
•
Les pleurotes
•
Les ganodermes
Groupe 4 : Les espèces sauvages récoltables en milieu naturel :
•
La fougère à lʼautruche
•
Champignons variés
•
Le thé du Labrador
•
La canneberge sauvage
•
Les autres petits fruits comestibles rencontrés sur le terrain.
Observations complémentaires de lʼauteur ;
La Coptide du Groenland devrait être investiguée beaucoup plus.
99
100
Plantes sélectionnées par Kanatukuliuetsh uapikun (liste janvier 2013)
Prioritaires
Plantes dʼintérêts
1. Achillée Millefeuille
12. If du Canada
2. Sapin baumier
13. Viorne tribolée
3. Épinette noire/blanche
14. Usnée barbue
4. Mélèze larcin
15. Airelle vigne dʼIda
5. Sorbier dʼAmérique
16. Amélanchier spp.
6. Aralie spp.
17. Rosier sauvage/églantier
7. Coptide du Groenland
18. Arctostaphylos uva-ursi
8. Thé du Labrador
19. Cornouiller du Canada
9. Ronce du mont Ida
20. Gaultherie couchée
10. Airelle à feuilles étroites
21. Sumac vinaigrier
11. Bouleau blanc/jaune
22. Thé du Canada
23. Comptonie voyageuse
24. Cornouiller stonolifère
25. Dièvre chèvrefeuille
100
101
4. APERÇU ET CARACTÉRISTIQUES DU SECTEUR AU SLSJ
Le portrait de la forêt publique du SLSJ
La forêt de cette région sʼétend sur 104 035 km2. Elle comprend 70 % de résineux, 22 % de
peuplements mélangés et 8 % de feuillus. La forêt de cette région a un fort potentiel économique
grâce à la variété de produits forestiers non ligneux (PFNL) quʼelle possède. On y retrouve:
ü Les huiles essentielles;
ü Les champignons;
ü Les bleuets;
ü Les canneberges;
ü Les épices;
ü Les tisanes;
ü Des médicaments;
ü La production acéricole;
ü La production dʼarbres de Noel;
ü La récolte de la sève de bouleau.
« Le groupe de travail Ressources forestières non ligneuses de la Forêt modèle du Lac-SaintJean explore activement plusieurs opportunités de développement des PFNL. Voici quelques
projets en cours et planifiés :
ü réseau de bleuetières collectives en forêt boréale aménagées selon le concept
forêt/bleuet;
ü récolte et transformation de la sève de bouleau;
ü potentiel de cueillette des champignons forestiers;
ü modèle de commercialisation collective des champignons forestiers et autres produits
forestiers non ligneux.
101
102
En 2008, la Coopérative forestière de Girardville a obtenu une aide financière via la Politique
nationale de la ruralité 2007-2014 pour soutenir un laboratoire rural visant la commercialisation
des produits forestiers non ligneux, dont :
ü épices (à partir de 23 plantes comestibles);
ü huiles essentielles pour parfums (épinette noire, sapin baumier, thé du Labrador);
ü ligne de produits cosmétiques;
ü R&D (utilisation innovatrice de molécules présentes dans les plantes de la forêt boréale).
En 2009, la Coopérative forestière de Girardville a obtenu une aide financière pour fabriquer des
produits non ligneux tirés de végétaux48.
5. LE PROFIL DES ENTREPRISES AU SAGUENAY-LAC-SAINT-JEAN VERSUS LE QUÉBEC
Lʼétude menée par Le Groupe AGÉCO, nous indique quʼil y a 122 entreprises au Saguenay-LacSaint-Jean du secteur des PFNL. Leur enquête a permis de recueillir des informations sur 11
entreprises du SLSJ et 51 entreprises du Québec.
Seulement 11 entreprises ont répondu au sondage du Groupe AGÉCO sur les 122. Les résultats
ont démontré que « quatre dʼentre elles, soit le tiers des entreprises, ont déclaré effectuer des
activités de transformation des PFNL. (…) Le tiers des entreprises sont impliquées aux trois
étapes, soit dans la récolte, la transformation et la vente de PFNL. Au Québec, le pourcentage
des entreprises répondantes impliquées dans la transformation des produits est sensiblement
plus élevé (73 %), tout comme la proportion dʼentreprises (65 %) est impliquée aux trois
niveaux. »49
« Pour près de la moitié des entreprises de PFNL du SLSJ (45 %) et de lʼensemble du Québec
(43 %), les PFNL constituent leur unique secteur dʼactivité. »50
48 Commission régionale sur les ressources naturelles et le territoire du Saguenay-Lac Saint-Jean, 2011. Portrait de la ressource
forêt du Saguenay-Lac Saint-Jean. Préparé par le Groupe Optivert,p.181.
49 Groupe Agéco, 2012. Planification stratégique du secteur des PFNL au Saguenay-Lac-Saint-Jean, préparer pour le comité
sectoriel PFNL du Créneau dʼexcellence Agriculture nordique, Rapport Complet, ACCORD Saguenay-Lac-Saint-Jean, p.5
50 Idem p.6.
102
103
Même si la période de récolte est de courte durée, « en 2011, près de la moitié des entreprises
(45 %) ont été en activité moins de cinq mois par année et les deux tiers moins de huit mois.
Dans le reste du Québec, une proportion beaucoup plus importante dʼentreprises ont été en
activité toute lʼannée soit 70 % contre 27 % au SLSJ. »51
a. Leurs produits
Au SLSJ, plus de 63 % des produits sont récoltés ou transformés par les entreprises. Tandis
quʼau Québec, 107 produits sont récoltés.
Près des trois quarts des produits récoltés par les entreprises du SLSJ sont des plantes de
sous-bois et les champignons sauvages. Le plus grand nombre dʼentreprises récoltent le thé du
Labrador, le thé des bois ainsi que les champignons (bolet, chanterelle, matsutake et morille).
La marguerite, le rosier, le thé du Labrador, le thé des bois, la livèche, le sapin, le thuya ainsi
que les champignons (bolet, chanterelle, matsutake et armillaire ventru) sont les PFNL les plus
récoltés au Québec.
b. Leurs types de produits fabriqués
Toujours selon lʼétude du Groupe AGÉCO, les entreprises qui transforment les PFNL, font
principalement des produits alimentaires (36 % des entreprises), des produits de santé naturels
(PSN) et aliments fonctionnels (18 %) au SLSJ tandis quʼau Québec, les produits alimentaires
les plus produits sont les plantes herbacées en épices, les tisanes et les produits de lʼérable.
Pour les PSN, ce sont les cosmétiques et les huiles essentielles qui sont les plus importantes.
51 Groupe Agéco, 2012. Planification stratégique du secteur des PFNL au Saguenay-Lac-Saint-Jean, préparer pour le comité
sectoriel PFNL du Créneau dʼexcellence Agriculture nordique, Rapport complet, ACCORD Saguenay-Lac-Saint-Jean, p.6
103
104
6. Les tendances de lʼindustrie selon les 4 types de PFNL
Selon lʼétude du Groupe AGÉCO sur les 11 entreprises au SLSJ, les produits alimentaires
représentent 36 %, PSN 18 %, les produits aromatiques et manufacturiers 0 %, les produits
ornementaux 0 %, et les produits transformés 64 %.
7. RISQUES ET DÉFIS
Certification, lois, et réglementation pour la consommation
Lʼachat ainsi que la consommation de produits seront influencés par les certifications de ces
produits : produits de santé, certifiés biologiques, équitables, locaux ou naturels. Avant la
transformation, les produits qui seront ciblés dans la présente étude devront se soumettre aux
lois et règlements en vigueur concernant le marché à entreprendre ainsi quʼà la certification y
étant associée, de la cueillette jusquʼau produit fini (MAPAQ, ACIA). Aux normes de salubrité
sʼajoute un autre élément, la traçabilité des produits.
8. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Étapes dʼanalyse à prévoir :
-
la croissance;
-
la contribution des acteurs pour le financement;
-
la prévision des ventes du secteur et du marché restant à prouver;
-
la forte concurrence;
-
les entreprises déjà en place et celles qui ont du financement.
Ce qui est facilitant pour lʼAssociation du Parc Sacré cʼest étendu du territoire qui a pour la
cueillette.
104
105
RÉFÉRENCES
Agrinova, 2008. Portrait des cultures fruitières indigènes et en émergence au Québec, tome 1 et
2. Agriculture et agroalimentaire Canada, Agriculture Pêcheries et Alimentation, Québec.
DʼAoust, Vincent, 2010. Étude du potentiel de récoltes et de cultures des PFNL dans les forêts
privées de Lanaudière et de la Mauricie, rapport final présenté à la Coopérative Forvalco, 38 pages.
De Baets N. et Lebel. N., 2007. Lʼagroforesterie au Québec. Mémoire présentée à la Commission
pour lʼavenir de lʼagriculture et de lʼagroalimentation québécois (CAAAQ).
De Baets N., Gariépy, S. et Vézina, A. 2007. Le portrait de lʼagroforesterie au Québec.
Gouvernement du Canada.
Commission régionale sur les ressources naturelles et le Territoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean,
2011. Portrait de la ressource forêt du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Préparé par le Groupe Optivert, 218
pages et annexes.
Drapeau, Rénald, La culture de la Viorne Trilobée au Saguenay-Lac-Saint-Jean, projet réalisé
dans le cadre des frais à lʼinvestissement (PPFI) en R&D en collaboration avec Les Jardins MariaChapdelaine inc, 10 pages.
Groupe Agéco, 2012. Planification stratégique du secteur des PFNL au Saguenay-Lac-SaintJean, préparer pour le comité sectoriel PFNL du Créneau dʼexcellence Agriculture nordique, Rapport
complet, ACCORD Saguenay-Lac-Saint-Jean,75 p.
Statistique Canada 2008 à 2012. Tableau 001-0009 - Superficie, production et valeur à la ferme
des fruits frais et pour la conserve, selon la province, annuel, CANSIM (base de données).
Sites Internet
Centre de développement des bioproduits Biopterre, 2011. Produits forestiers non ligneux, description et
potentiel commercial, consulter en ligne le 19 février 2013 www.Biopterre.com
Centre de développement des bioproduits Biopterre, 2011. Fruits dʼarbustes, Récolte de fruits à valeur
commerciale protocole dʼinventaire de la ressource, consulter en ligne le 22 février 2013,
www.Biopterre.com
Centre de développement des bioproduits Biopterre, 2011. Petits fruits, Récolte de fruits à valeur
commerciale protocole dʼinventaire de la ressource, consulter en ligne le 22 février 2013,
www.Biopterre.com
UPA. 2003. Le rosier sauvage,
www.gaspesielesiles.upa.qc.ca
Églantier.
Consulter
en
ligne
le
22
février
2013,
UPA. 2003. Le Thé du Labrador ou Léon du Groenland. Consulter en ligne le 22 février 2013,
www.gaspesielesiles.upa.qc.ca
105
106
Annexe 7 – États financiers 2012-2013 !
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