1 INVENTAIRE DES SAVOIRS ET CONNAISSANCES DES PEKUAKAMIULNUATSH SUR LES PLANTES MEDICINALES | RAPPORT FINAL PHASE 3 | 31 MARS 2013 Numéro de projet Date Promoteur de projet 213-2223 31 mars 2013 Association du Parc Sacré Chargé de projet Chargé de suivi Géraldine Laurendeau Paul Vézina 2 3 Les renseignements contenus dans le présent document ont été obtenus en partie grâce au financement fourni par Ressources naturelles Canada dans le cadre du Programme des collectivités forestières du Service canadien des forêts. 4 Résumé Faire lʼinventaire des savoirs et connaissances des Pekuakamiulnuatsh permet de découvrir la valeur des espèces végétales de notre forêt et leurs utilisations par les populations autochtones, mais aussi dʼélaborer des principes directeurs pour lʼutilisation, la protection des savoirs tout en considérant une exploitation des ressources forestières non ligneuses dans une perspective de gestion durable et intégrée des ressources, et en vue de favoriser le développement des communautés autochtones dans le respect de leurs traditions. LʼAssociation du Parc Sacré de Mashteuiatsh, en activité depuis 11 ans, travaille à rassembler et à transmettre les savoirs et connaissances traditionnels sur les plantes médicinales détenus par les membres de la communauté ilnue de Mashteuiatsh par lʼentremise dʼactivités éducatives de transmission du savoir et de formation. Lʼassociation documente ces savoirs à lʼaide dʼentrevues et de sorties dʼidentification en forêt quʼelle réalise grâce à la participation des porteurs de traditions et aînés de la communauté. Une documentation systématique a débuté en 2008, alors que Géraldine Laurendeau a collaboré avec lʼAssociation du Parc sacré afin de réaliser et analyser des entrevues faites auprès dʼaînés et porteurs de tradition pour rassembler les savoirs et connaissances des Pekuakamiulnuatsh sur les plantes médicinales dans une base de données prévue à cet effet. Ce travail se poursuit depuis lʼété 2010 dans le cadre de lʼInventaire des savoirs et connaissances des Pekuakamiulnuatsh sur les plantes médicinales (ISCPPM), projet de recherche réalisé par lʼAssociation du Parc sacré de Mashteuiatsh et financé par la Forêt modèle du Lac-Saint-Jean. Depuis sa deuxième phase, lʼAssociation du Parc sacré sʼest aussi adjoint les services de M. Paul Vézina, ingénieur forestier qui, pour sa part, a le mandat de réaliser un portrait de végétation des espèces ciblées présentes sur le Nitassinan. Les informations colligées dans une base de données virtuelle disponible pour consultation à la communauté et aux gens qui en font la demande, pourra aussi servir la transmission, la protection et à la conservation du patrimoine naturel, de la biodiversité et du patrimoine culturel immatériel (les connaissances traditionnelles autochtones). La diversité des informations rassemblées dans la base de données permettent de mieux connaître la pharmacologie, la phytochimie des plantes et leur potentiel de reproduction et de culture dans une perspective de développement de nouveaux produits de santé naturels basés sur les connaissances traditionnelles. Cʼest une source dʼinformation inestimable pour comprendre la forêt et les éléments qui la constituent. 5 Équipe de projet, ressources externes et institutions partenaires Promoteur Association du Parc Sacré de Mashteuiatsh - Kanatakuliuetsh uapikun Équipe de projet Géraldine Laurendeau, Chargée de projet, volet ethnologique Paul Vézina, Chargé de suivi, volet écologique Annick Gill, Assistante horticole Marie-Claire Gervais, Assistante technique Sonia Robertson, Assistante de recherche Mercédès Valin, Assistante de recherche Caroline Lambert, Technicienne en études de marchés Ressources externes Vincent Girardin, PhD Écologie végétale, Consultant Alain Cuerrier, PhD Biologie végétale, Chercheur à lʼIRBV, Université de Montréal Giancarlo Marino, Professionnel de recherche, Reproduction et aménagement des espèces Marie-Joëlle Tétreault, Étudiante à la Maîtrise en Architecture, Université Laval Institutions partenaires Musée amérindien de Mashteuiatsh Société dʼhistoire et dʼarchéologie de Mashteuiatsh Pekuakamiulnuatsh Takuhikan (Conseil des Montagnais du Lac-Saint-Jean) ARUC-Tetauan, Université Laval CEDFOB 6 Table des matières RÉSUMÉ ............................................................................................................................................................. 4 ÉQUIPE DE PROJET, RESSOURCES EXTERNES ET INSTITUTIONS PARTENAIRES ........................... 5 TABLE DES MATIÈRES .................................................................................................................................... 6 PRÉSENTATION GÉNÉRALE ........................................................................................................................................ 8 MISSION ET VISION DE LʼASSOCIATION DU PARC SACRÉ .......................................................................................... 8 EXPERTISE ................................................................................................................................................................. 8 OBJECTIFS DU PROJET EN LIEN AVEC LE PLAN STRATÉGIQUE DE LA FMLSJ ........................................................... 9 II. ACTIVITÉS DE LA PHASE III EN COURS ................................................................................................. 11 A. VOLET ETHNOGRAPHIQUE .................................................................................................................................. 11 Collecte des données et validation ..................................................................................................................... 11 Analyse et intégration des données .................................................................................................................... 12 Assistante de recherche ...................................................................................................................................... 12 B. VOLET ÉCOLOGIQUE. PORTRAIT ET INVENTAIRE DE LA VÉGÉTATION ................................................................. 13 Base de données Echo2000 ................................................................................................................................ 15 Portrait des espèces ............................................................................................................................................ 15 Requêtes cartographiques .................................................................................................................................. 16 Ajustement des requêtes et validation terrain ................................................................................................... 17 C. VOLET COMMUNICATION ..................................................................................................................................... 18 D. VOLET RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT .......................................................................................................... 19 Projet Nituhkulin Nuhtshimitshuap : plantes indigènes et médicinales en milieu ilnu au sein de l’ARUC – Tetauan (Université Laval) .................................................................................................................................. 19 Revues de littérature – Potentiel de reproduction des espèces ......................................................................... 20 Revues de littérature – Pharmacologie et phytochimie des espèces ................................................................. 20 Étude de marché et développement de produits ............................................................................................... 21 III. CONCLUSION ............................................................................................................................................. 22 ANNEXES ......................................................................................................................................................... 24 ANNEXE 1 – EXEMPLE DE FICHES SYNTHÈSE .......................................................................................... 1 ANNEXE 2 – RAPPORT DU CONSULTANT EN ÉCOLOGIE – VINCENT GIRARDIN .............................. 43 ANNEXE 3 – PROJET ARUC - TETAUAN ..................................................................................................... 68 7 ANNEXE 4 INVENTAIRE DES SAVOIRS ET CONNAISSANCES DES PEKUAKAMIULNUATSH SUR LES PLANTES MÉDICINALES PHASE IV | 2013–2014 .............................................................................. 78 ANNEXE 5 - SONDAGE À LA POPULATION | DÉVELOPPEMENT DE PRODUITS ................................ 81 ANNEXE 6 – EXEMPLE DE FICHE TECHNIQUE ET ÉTUDE DE MARCHÉ (EN COURS) ....................... 87 ANNEXE 7 – ÉTATS FINANCIERS 2012-2013 ........................................................................................... 106 8 I. Introduction Présentation générale Lʼinventaire des savoirs et connaissances des Pekuakamiulnuatsh sur les plantes médicinales a débuté à lʼété 2010. Il est à la fois la suite dʼun projet de recherche entamé lors dʼune maîtrise en Ethnologie, mais surtout la consolidation des efforts soutenus, entre autres, par lʼAssociation du Parc Sacré de Mashteuiatsh – Kanatakuliuetsh uapikun depuis 11 ans pour transmettre les connaissances liées aux plantes médicinales dans la communauté ilnu de Mashteuiatsh et de sensibiliser la population aux méthodes de guérison traditionnelles. Pour la troisième année consécutive, lʼAssociation du Parc Sacré est le promoteur du projet dont le rapport final vous est présenté ici. Mission et vision de lʼAssociation du Parc sacré L'Association du Parc Sacré - Kanatukuliuetsh uapikun (APS-KU) est une organisation dʼéconomie sociale située à Mashteuiatsh et qui fait rayonner la culture des Premières Nations par le biais des connaissances et pratiques traditionnelles liées aux médecines du Nitassinan. Cʼest un lieu de rencontre et dʼéchanges intergénérationnels qui permet le partage et lʼappropriation dʼun mode de vie sain en lien avec la tradition autochtone, la nature et ses produits. Lʼassociation réalise des activités de recherche, de sauvegarde, de protection et de transmission des savoirs traditionnels et offre des services qui visent la prise en charge et lʼamélioration de la santé globale des Pekuakamiulnuatsh et autres Nations du Québec. Grâce à ses actions, lʼAssociation du Parc Sacré contribue à maintenir vivante la culture des Pekuakamiulnuatsh. Expertise LʼAssociation du Parc Sacré – Kanatakuliuetsh uapikun, en activité depuis 11 ans, travaille à rassembler et à transmettre les savoirs et connaissances traditionnels sur les plantes 9 médicinales des membres de la communauté ilnue de Mashteuiatsh par lʼentremise dʼactivités éducatives de transmission du savoir et de formation. Lʼassociation documente ces savoirs à lʼaide dʼentrevues et de sorties dʼidentification en forêt quʼelle réalise grâce à la participation des porteurs de traditions et aînés de la communauté. Ses activités sont destinées aux jeunes et aux adultes qui cherchent à se réapproprier la culture traditionnelle ilnue et qui veulent apprendre à identifier, à cueillir, à transformer et à utiliser les plantes médicinales faisant partie de la pharmacopée ilnue et présentes sur le territoire ancestral, le Nitassinan. Une documentation systématique a débuté en 2008, alors que Géraldine Laurendeau, étudiante à la maîtrise en ethnologie à lʼUniversité Laval, a collaboré avec lʼAssociation du Parc Sacré – Kanatakuliuetsh uapikun afin de réaliser des entrevues auprès des aînés et porteurs de tradition pour rassembler les savoirs et connaissances des Pekuakamiulnuatsh sur les plantes médicinales. Ce travail se poursuit depuis lʼété 2010 dans le cadre de lʼInventaire des savoirs et connaissances des Pekuakamiulnuatsh sur les plantes médicinales, projet de recherche réalisé par lʼAssociation du Parc Sacré – Kanatakuliuetsh uapikun et financé par la Forêt modèle du Lac-Saint-Jean. Lʼinformation recueillie est placée dans une base de données qui est rendue accessible à la communauté par lʼentremise de la Société dʼhistoire et dʼarchéologie de Mashteuiatsh, située dans les locaux du Musée amérindien de Mashteuiatsh. Depuis sa troisième phase, le projet sert aussi à documenter le potentiel de reproduction et de culture, la pharmacologie et la phytochimie des espèces médicinales dans le but de développer des produits de santé naturels basés sur les savoirs ancestraux. Objectifs du projet en lien avec le plan stratégique de la FMLSJ Faire lʼinventaire des savoirs et connaissances des Pekuakamiulnuatsh permet de découvrir la valeur des espèces végétales de notre forêt et leurs utilisations par les populations autochtones, en considérant une exploitation des ressources forestières non ligneuses dans une perspective de gestion durable et intégrée des ressources, en vue de favoriser le développement des communautés autochtones dans le respect de leurs traditions. La base de données qui résulte de ce travail de recherche est inestimable puisquʼelle concède les savoirs collectifs sur les plantes médicinales appartenant à la tradition orale et collige également les documents écrits existants qui contiennent des connaissances traditionnelles sur les plantes médicinales des groupes appartenant à la grande famille 10 linguistique algonquienne. De plus, cette base de données contient les caractéristiques écologiques des espèces et leur portrait éco-forestier développé suite à l'analyse des points d'observation écologique du ministère des Ressources naturelles (MRN). Cette analyse a permis la confection de requêtes cartographiques localisant le potentiel dʼoccurrence des espèces ciblées par les aînés en forêt boréale. Cette base de données permet aussi lʼintégration de données variées sur la pharmacologie, la phytochimie des espèces (composantes actives) et les savoirs herboristiques, autant que des données sur leur potentiel de reproduction en milieu naturel ou contrôlé. Lʼannexe 1 donne lʼexemple de ce qui a été colligé au cours des trois phases du projet sur quatre espèces dʼimportance utilisées par les Pekuakamiulnuatsh. Ce projet répond donc à un besoin urgent de documenter la langue, les pratiques et les connaissances traditionnelles qui ont toujours été transmises oralement chez les Pekuakamiulnuatsh et qui sont par conséquent appelées à disparaître avec le départ des aînés si rien n'est entrepris pour les préserver. La base de données favorise lʼaccès au savoir et elle permet, à plus long terme, de développer des outils de préservation et de transmission de la culture, des outils de gestion, de mise en valeur et de conservation, ainsi que de développer des produits originaux issus de la pharmacopée autochtone, par lʼutilisation des ressources nonligneuses de la forêt boréale présentes sur le territoire ancestral. 11 II. Activités de la phase III en cours Dans cette section du rapport, nous évoquons brièvement les activités qui ont été réalisées au cours de la phase III de lʼISCPPM. Il y a en tout quatre volets : le volet ethnographique, le volet écologique, le volet communication et le volet plus présent cette année, celui de la recherche et du développement. A. Volet ethnographique Collecte des données et validation Les activités liées au volet ethnographique qui se sont déroulées au cours de la Phase III du projet sont la continuité de ce qui a été mené lors des deux années précédentes. Nous avons poursuivi la collecte de données ethnographiques lors dʼactivités en territoire, mais principalement dans le cadre dʼentrevues réalisées auprès dʼaîné(e)s de la communauté. Lʼutilisation des plantes médicinales du Nitassinan est le principal sujet dʼenquête. Par contre, le questionnaire a été modifé afin dʼy introduire des questions en lien avec les modes de transmission et le développement de produits, ce qui nous permet de connaître lʼopinion des porteurs de savoirs quand à la diffusion des résultats et à lʼacceptabilité sociale des projets de développement futur de lʼAssociation du Parc Sacré (APS), soit le développement de produits de santé naturels et la culture de certaines plantes en milieu contrôlé. Bien que les aînés de la communauté ilnue de Mashteuiatsh nʼaient pas tous été interviewés, un seuil a été atteint en terme de données sur lʼutilisation des plantes médicinales puisque maintes informations ont été répétées de manière récurrente par la majorité des porteurs de savoir. Ces informations colligées dans la base de données donnent un bel aperçu de ce que sont les savoirs et connaissances traditionnelles des Pekuakamiulnuatsh sur les plantes médicinales aujourdʼhui, bien que les espèces végétales ne soient pas toujours décrites de manière exhaustive. Une validation des savoirs a été entamée afin de vérifier les informations et de valider les espèces et leur nom en nehlueun, la langue des Pekuakamiulnuatsh. Le processus doit se poursuivre dans lʼidée de publier les résultats, par la conception dʼun guide sʼadressant principalement aux membres des Premières Nations, mais aussi au grand public. 12 Analyse et intégration des données À la fin de la Phase II, un poste de travail fut installé à lʼASP et la nouvelle base de données FileMaker y fut transférée, ainsi que les document relatif à celle-ci. Le contenu des données provenant des phases I et II fut intégré au nouveau système, incluant la lʼidentification des plantes, le numéro dʼherbier, la documentation écrite et la synthèse des entrevues. Plusieurs mises à jour ont eu lieu au cours de lʼété et de lʼautomne, entre autres en ce qui concerne les images disponibles servant à identifier les espèces. Quelques modifications restent encore à faire à la nouvelle base de données FileMaker afin dʼajuster le contenu des champs Environnement et caractéristiques écologiques, contenu révisé par notre consultant en écologie, Vincent1 Girardin. Dʼautres données restent à être intégrées à la base de données, soit les modifications apportées par la validation du savoir traditionnel, les données sur la phytochimie et la reproduction des espèces. Lʼensemble des informations colligées sur 84 espèces végétales ainsi que lʼHerbier des Pekuakamiulnuatsh (plus de 50 espèces séchées), ont été déposés aux archives de la Société dʼhistoire et dʼarchéologie de Mashteuiatsh (SHAM), situées dans les locaux du Musée amérindien de Mashteuiatsh (MAM). Les documents provenant de cette recherche sont classés et archivés dans un Fonds prévu à cet effet, identifié par le numéro de Fonds P40 – Association du Parc Sacré. Assistante de recherche À lʼété 2012, nous avons embauché une assistante de recherche qui avait comme mandat de co-réaliser les entrevues avec les aînés et de participer à lʼintégration des données ethnographiques et documentaires dans la base de données, de prendre part aux activités de transmission de lʼAPS et de faire de la prise de vue et de son lors des entrevues et des activités en territoire. Sonia Robertson, fondatrice de lʼassociation a tenu ce rôle pendant plusieurs semaines. Une nouvelle assistante, Mercédès Valin, sʼest jointe à lʼéquipe au mois de décembre et a poursuivi le travail entamé précédemment. Comme nous lʼavons mentionné plus tôt, nous croyons avoir atteint en quelque sorte un seuil ethnographique au niveau des données touchant lʼutilisation traditionnelle des plantes. Par 1 Voir le rapport à lʼannexe 2. 13 contre, un travail de validation reste à faire et celui-ci sera poursuivi dans les mois qui viennent avec une aînée de la communauté, spécialiste des savoirs traditionnels sur les plantes médicinales, soit Madame Thérèse Bégin, qui a rejoint récemment lʼéquipe de lʼAPS. B. Volet écologique. portrait et inventaire de la végétation Le volet écologique avait comme principal objectif d'évaluer l'abondance des espèces médicinales identifiées par les aînés de la communauté sur le Nitassinan (cf. carte ci-après). Les résultats obtenus vont servir la communauté à diverses fins, notamment sur le plan d'études d'impacts des projets de développement industriel en territoire et d'évaluation d'opportunités de développement d'entreprises locales basées sur la mise en valeur durable des ressources du milieu. L'information écologique constitue aussi un complément obligé aux savoirs traditionnels des aînés lors de leur transmission aux générations futures. Dans un premier temps, une recherche documentaire a été réalisée afin de caractériser la morphologie des espèces, leur reproduction et leur milieu de croissance (cf. fiches synthèse à l'annexe 1). Cette recherche s'est réalisée tout au long des deux dernières phases du projet. L'information écologique est par la suite précisée avec l'évaluation du potentiel d'occurrence. À cet égard, la phase II du projet a permis de développer la méthodologie localisant les sites offrant les meilleurs potentiels pour retrouver les espèces. Au cours de la phase III, les activités se sont concentrées vers l'établissement des requêtes cartographiques et leur validation terrain. Le résultat final se retrouve sous forme de fiches descriptives par espèce et une cartographie sommaire localisant leur abondance sur le territoire de la réserve faunique Ashuapmushuan qui fait actuellement l'objet d'une prise en charge par les Pekuakamiulnuatsh. Les textes qui vont suivre résument les activités qui ont été réalisées en ce qui concerne le volet écologique du projet, avec une mention particulière pour la phase III. 14 Carte du Nitassinan de Mashteuiatsh. 15 Base de données Echo2000 La base de données Echo 2000 contient les points d'observation écologique qui ont été observés lors de l'élaboration du cadre écologique forestier du MRNF. La présence et le recouvrement des espèces y sont structurés par strates (arbres, arbustes, éricacées, latifoliées, fougères, mousses et lichens). Un ensemble de caractéristiques écologiques stables (dépôt, drainage, texture, pH, etc.) des sites a également été relevé lors des observations. Une telle information géoréférencée s'est avérée très pertinente en tant qu'inventaire car elle est disponible pour tout le Québec dont le Nitassinan, qui couvre quelque 92 000 km². Plus de 4000 points d'observation ont été utilisés à cette fin. Les données contenues dans la base ont nécessité un travail de structuration afin de permettre la création d'un fichier par espèce2 indiquant leur présence dans l'une ou l'autre des strates de végétation. Ce travail a été réalisé au cours de la phase II du projet. Portrait des espèces Un portrait synthèse a été réalisé en analysant la table d'attribut des fichiers de présence. L'objectif était d'identifier quelles sont les caractéristiques biophysiques apparaissant sur les cartes écoforestières qui permettent le mieux d'expliquer la présence des espèces. À cette fin, des tableaux croisés dynamiques3 ont permis de compiler la proportion des points d'observation que l'on retrouve pour chacune des variables écologiques. L'exemple de la savoyane (Coptis trifolia) est présenté au tableau suivant (voir aussi les fiches synthèse en annexe 1). 2 Un total de 45 fichiers ont été constitués parmi les 84 espèces identifiées par les aînés de la communauté. 3 Utilisation du chiffrier Excel. 16 Requêtes cartographiques L'information des portraits synthèse a servi à élaborer des requêtes cartographiques visant à localiser les peuplements écoforestiers présentant les meilleures probabilités d'occurrence. Au cours de la phase II, l'analyse des données, le portrait synthèse, l'élaboration des requêtes cartographiques, la localisation des peuplements potentiels et la validation terrain ont été réalisés pour 5 espèces jugées prioritaires (Prunus pensylvanica, Sorbus americana, Coptis trifolia, Larix laricina et Betula papyrifera) et servant de prototypes pour valider la méthodologie retenue. Les sorties terrain ont eu lieu dans la partie sud de la réserve faunique Ashuapmushuan, territoire où convergent 3 sous-domaines bioclimatiques. Plusieurs discussions ont été tenues à cette occasion sur les sites avec Gordon Moar, un aîné de la communauté. 17 Ajustement des requêtes et validation terrain Les requêtes cartographiques ont été réalisées, pour l'ensemble des 45 espèces sélectionnées, au cours de la phase III. Les requêtes sont réalisées en les appliquant à la description écoforestière de chaque enregistrement de la base de données Echo2000. Le nombre de points sélectionnés pour une espèce donnée est par la suite comparé à son fichier de présence et un pourcentage d'occurrence en est simplement déduit. Même si la base de données peut être considérée comme fiable, il est important de valider les résultats sur le terrain. À cette fin, quelque 65 points d'observation ont été établis au cours des mois d'août et septembre 2012 suivant un plan de sondage visant à procurer 3 échantillons par espèce. L'échantillonnage consistait à identifier des peuplements sélectionnés par les requêtes et à établir les points d'observation dans un endroit représentatif de la strate végétale. Toutes les espèces étaient identifiées à chaque point à l'intérieur d'un rayon de 11,28 mètres. En outre, le type écologique était vérifié de même que l'appellation cartographique du peuplement. Les probabilités d'occurrence dans la base de données Echo2000 et celles issues du sondage terrain apparaissent sur les fiches modèles des espèces (cf. annexe 1). Ces pourcentages sont indicateurs du potentiel d'occurrence que l'on devrait retrouver dans un peuplement écoforestier sélectionné par la requête correspondante. Certaines requêtes n'ont pas de probabilité d'occurrence. C'est le cas des espèces qui ont été trop peu échantillonnées dans la base Echo2000 pour différentes raisons, comme par exemple les espèces de tourbières. Les requêtes ont dans ces cas été élaborées à partir des informations documentées. Des fiches modèles incluant le portrait synthèse, les requêtes cartographiques ainsi qu'une cartographie des sites potentiels sont présentées pour quatre espèces à l'annexe 1 (Aralia nudicaulis, Coptis trifolia, Larix laricina, Sorbus americana). Il est important de mentionner que les espèces ciblées peuvent se trouver sur des sites non identifiés par leur requête respective, mais les sites à potentiel élevé d'occurrence sont une information de base recherchée pour des projets nécessitant un approvisionnement en matériel végétal, tout en constituant un indicateur de choix sur l'abondance et la répartition des espèces pour une évaluation d'impact. L'information est certainement d'importance majeure pour la pratique des activités traditionnelles des Pekuakamiulnuatsh, en particulier lʼutilisation des plantes à des fins médicinales, alimentaires, domestiques ou encore spirituelles. 18 C. Volet communication Au cours de cette troisième phase, nous voulons mettre de lʼavant le volet communication, soit le partage des résultats du projet. En collaboration avec la Forêt modèle du Lac-Saint-Jean, les chargés de projet participent à lʼorganisation dʼun colloque sur la question des savoirs traditionnels autochtones et du territoire, thème proposé mais non réalisé au cours de la phase II. Ce colloque permettra, entre autres, de présenter une partie des résultats de lʼISCPPM et dʼéchanger avec les acteurs du milieu, que ce soit dʼautres communautés autochtones, forêts modèles, chercheurs, entrepreneurs ou avec le grand public. Deux jours de rencontres et de partage dʼidées, de présentation de projets, de conférence et ateliers auront lieu au début du mois de mai 2013. Des films seront aussi au menu, dont un court métrage documentaire sur le projet dʼInventaire lui-même, réalisé par Philippe Belley et les Films de La Baie. En mars 2013, les chargés de projet se sont aussi rendus dans la communauté ilnue de Pessamit afin de présenter le projet dʼinventaire lors dʼun colloque organisé par le CEDFOB portant sur les créneaux novateurs en foresterie, sur le thème des perspectives de développement des produits forestiers non ligneux (PFNL) et l'agroforesterie en contexte boréal. Nous avons aussi abordé la question de la publication avec nos informateurs, pour savoir si cela serait une solution pour faciliter la transmission, dans un but pédagogique. À ce stade, la question de la propriété intellectuelle doit être abordée avec les collaborateurs dans la communauté et les partenaires du projet, Pekuakamiulnuatsh Takuhikan et le Musée amérindien de Mashteuiatsh. La perspective dʼune publication semble être une voie pour la protection et la continuité des connaissances mais il est nécessaire que ce processus soit fait de manière à respecter lʼaspect confidentiel du patrimoine ilnu, en ce qui concerne lʼutilisation de la flore médicinale. Ce processus doit se poursuivre dans les mois à venir. 19 D. Volet recherche et développement Projet Nituhkulin Nuhtshimitshuap : plantes indigènes et médicinales en milieu ilnu au sein de lʼARUC – Tetauan (Université Laval) Lʼan dernier, une approche avait été faite durant la phase II par la chargée de projet pour participer au projet de recherche ARUC - Tetauan « Habiter le Nitassinan mak Innu Assi », partenariat de recherche université-communauté initié par lʼUniversité Laval et dont Mashteuiatsh fait partie. Un projet4 a donc été déposé auprès du comité paritaire de lʼARUC – Tetauan en septembre dernier afin dʼobtenir du financement pour réaliser une étude de faisabilité de serres ou dʼinstallations horticoles en milieu boréal ilnu. Lʼobjectif principal du projet est de développer l’autonomie et la prise en charge de milieux de vie durables et culturellement adaptés par les collectivités. Ce projet, qui sʼintègre par ses objectifs communs avec lʼISCPPM, permet dʼévaluer l’intérêt, la faisabilité et la pertinence d’un projet de serre, pépinière, tunnel ou autre installation visant la culture de plantes médicinales indigènes dans la communauté ilnu de Mashteuiatsh ou sur Nitassinan. Il sert aussi à évaluer le potentiel de culture des plantes médicinales indigènes utilisées par les Pekuakamiulnuatsh en milieu naturel ou contrôlé, pour élaborer une stratégie d’approvisionnement communautaire qui respecte les valeurs, le territoire et le mode de vie ilnu. En novembre 2012, un financement de 12 000$ fut accordé pour réaliser ces activités (c.f. annexe 3). Deux revues de littératures ont été réalisées entre le mois de décembre et février (poursuite de la revue horticole5 et revue de littérature sur les précédents de serres en termes architecturaux). Des rencontres avec des groupes et personnes ciblés furent organisés durant l’hiver afin de mieux comprendre les besoins de la communauté et de déterminer les fonctions de la serre. Le projet se poursuit jusqu’au printemps 2013 et culminera avec une proposition de solution et un rapport sur la faisibilité du projet6. Bien que le projet soit supervisé et coordonné par l’Association du Parc Sacré de Mashteuiatsh, ce sont principalement deux étudiants de l’Université Laval qui y travaillent : Marie-Joëlle Tétreault, étudiante à la maitrise en architecture 4 Voir Proposition de projet de recherche en annexe 3. 5 Détails à la section suivante du rapport. 6 Pour les détails du projet en cours, se référer à lʼannexe 3. 20 (volet architecture), et Giancarlo Marino, étudiant en aménagement écosystémique de la forêt (volet horticole). Une affiche a été présentée lors de la rencontre des partenaires qui s’est tenue à Mashteuiatsh en décembre 2012 où Paul Vézina (chargé de projet) et Caroline Lambert (membre du Conseil d’administration de l’APS) étaient présents pour informer le public et répondre aux questionx concernant le projet. Revues de littérature – Potentiel de reproduction des espèces Une revue de littérature sur la reproduction in vivo et in vitro de 45 des espèces végétales indigènes contenues dans la base de données fut réalisée à la fin de la phase II du projet dʼISCPPM, afin de connaître lʼavancement des travaux scientifiques sur lʼhorticulture et le potentiel de reproduction des espèces ciblées en milieu naturel et contrôlé. Giancarlo Marino, professionnel de recherche en foresterie et biologiste ayant travaillé à cette documentation, vint présenter les résultats dans la communauté en septembre 2012. Dans le cadre du projet ARUC présenté ci-haut, il a poursuivi ce travail en fouillant la littérature scientifique plus particulièrement sur la question de la reproduction végétative. Il sʼest aussi penché sur 25 espèces supplémentaires7. Ce travail aura servit à mieux connaître le potentiel de reproduction des plantes indigènes et médicinales dans le but de les cultiver pour ne pas nuire à la ressource. Certaines de ces espèces sont fragiles aux perturbations, et nous devons tenir compte de lʼimpact de la cueillette dans le cas où elles seraient utilisées en continu pour la fabrication et la vente de produits. Revues de littérature – Pharmacologie et phytochimie des espèces Une revue de littérature a aussi été réalisée par le chercheur en ethnobotanique Alain Cuerrier et ses étudiants à lʼInstitut de recherche en biologie végétale de lʼUniversité de Montréal (Cuerrier, A., M. Rapinski et Y. Tandland, 2012) afin de faire ressortir les connaissances scientifiques actuelles apportées par les travaux de recherche en pharmacologie et en phytochimie. Basée sur la liste des 45 espèces végétales soulignées précédemment, la 7 Un exemple du type dʼinformation comptabilisé se trouve dans les fiches synthèse en annexe 3. 21 synthèse des résultats fut aussi présentée à Mashteuiatsh en septembre 2012. Une rencontre eut lieu afin de discuter de la possibilité de mettre sur pied un projet en partenariat avec lʼéquipe de recherche de Monsieur Cuerrier pour la suite de notre projet. À ce stade, un choix préalable dʼespèces intéressantes a été fait8, mais nous souhaitons pouvoir analyser et comparer celles-ci selon une grille multi-critères élaborée à cet effet afin de mieux cerner les plantes les plus intéressantes pour le développement de produits naturels. Considérant que peu dʼétudes existent sur les espèces qui nous intéressent, et les coûts reliés à ces types de recherche, il sera nécessaire de chercher du financement supplémentaire pour poursuivre la recherche sur les composantes actives des plantes sélectionneés et commercialisables, en collaboration avec les chercheurs de lʼIRBV détenant lʼexpertise spécifique à ce domaine. Cela est indispensable pour mettre en marché des produits de santé naturel et pour obtenir leur homologuation auprès de Santé Canada. Étude de marché et développement de produits Le travail réalisé par Annick Gill, assistante horticole embauchée durant lʼété, consiste à évaluer le marché existant des plantes médicinales. Annick a mis sur pied des fiches techniques9 contenant diverses informations touchant la transformation et la vente des plantes. Elle a entre autres colligé les revues de littérature et les données existantes du marché dans un document, ce qui nous permet de mettre en perspective les différents aspects : économique, horticole, phytochimique, technique, etc. Ces fiches techniques servent à déterminer quelles espèces végétales utilisées par les Pekuakamiulnuatsh peuvent être transformées et possiblement commercialisées sans danger, en connaissant leurs propriétés et leurs composantes chimiques, leur homologuation existante ou pas, ou encore pour identifier celles dont le travail reste encore à faire à différents niveaux. Ces informations servent aussi au développement de prototypes de produits, ce qui devra se poursuivre dans les prochains mois. Depuis janvier 2013, Caroline Lambert a mis la main à la pâte pour poursuivre lʼétude de marché et compiler les données disponibles, mais ce travail reste encore à compléter. 8 Voir annexe 6. 9 Exemple à lʼannexe 6. 22 Dans la perspective de mieux connaître lʼopinion des membres de la communauté de Mashteuiatsh, un sondage10 a été présenté à des groupes cibles afin dʼévaluer lʼacceptabilité sociale de la transformation et la vente de produits traditionnels. Différents groupes ont été ciblés à cet effet, afin dʼentamer un dialogue sur le sujet avec lʼAssociation du Parc Sacré et les collaborateurs du projet. Ce processus cherche à mieux définir les orientations de lʼorganisme quand à son développement et à mieux connaître les besoins des Pekuakamiulnuatsh en plantes médicinales traditionnelles. III. Conclusion LʼAssociation du Parc Sacré de Mashteuiatsh envisage de sʼinvestir dans la mise en marché de produits utilisés traditionnellement et contribuant au bien-être de la collectivité, conformément à sa mission. Cette activité permettra dʼaméliorer lʼaccessibilité des produits médicinaux traditionnels pour la population et les praticiens autochtones, de créer des emplois directement liés à la pratique dʼIlnu aitun et de favoriser lʼentreprenariat et la création de projets dʼéconomie sociale auprès des membres. À cet égard, il apparaît profitable de cibler les produits les plus abondamment utilisés traditionnellement, ceux qui traitent les problèmes de santé les plus fréquents chez les Ilnus, de même que ceux offrant une valeur ajoutée supérieure et par conséquent les meilleures opportunités de rentabilité. Ces activités à caractère socio-économique nécessitent la confection de plans dʼaffaires complets intégrant les aspects de la quantité et la qualité de lʼapprovisionnement, la production et transformation des produits ainsi que des études de marché. De plus, lʼAssociation du Parc Sacré évalue présentement la possibilité de mettre en place une serre passive et autonome qui pourrait, à moindre coût, permettre la reproduction dʼespèces indigènes utiles en complément de la cueillette de produits sauvages. Cette technologie écologique permettrait de préserver certaines espèces fragiles aux prélèvements ou aux perturbations naturelles et humaines. La phase IV du projet11 proposé à la Forêt modèle du Lac-Saint-Jean en mars 2013 met lʼemphase sur des activités de développement qui 10 Sondage à lʼannexe 5. 11 Voir la phase IV du projet à lʼannexe 4. 23 permettraient à lʼAssociation du Parc Sacré et à ses potentiels collaborateurs de créer de lʼactivité économique dans la région. TSHINISHMUNITIN! 24 Annexes Annexe 1 (p. 1) Exemple de fiches synthèse Annexe 2 (p. 43) Rapport du consultant en écologie – Vincent Girardin Annexe 3 (p. 68) Projet ARUC – Tetauan Annexe 4 (p. 78) Inventaire des savoirs et connaissances des Pekuakamiulnuatsh sur les plantes médicinales phase IV | 2013–2014 Anexe 5 (p. 81) Sondage à la population | Développement de produits Annexe 6 (p. 87) Exemple de fiche technique et étude de marché (en cours) Annexe 7 (p. 106) États financiers 2012-2013 1 Annexe 1 – Exemple de fiches synthèse Fiche 1 IDENTIFICATION Aralia nudicaulis Uapushuminan Aralie à tige nue Salsepareille Sarsaparilla SAVOIRS TRADITIONNELS AUTOCHTONES Ilnuatsh de Mashteuiatsh (entrevues) Médicinal Racine et fruit : Décoction ou mastication de la racine contre la toux, les infections, la diarrhée et pour soigner le système urinaire, en cas de cystite entre autres. On la nomme le ginseng sauvage pour ses propriétés énergisantes. Sa racine constitue un aliment de survie en forêt. Fait baisser la fièvre. Contre les maux de ventre, traite les intestins. Pour les femmes (menstruations). Traite la grippe, le diabète, la nervosité. Alimentaire Fruit comestible 2 Documentation écrite Innus de Mingan (Uâpush-ushkâtiâpîa) Seules les femmes connaissent ce lexème (terme). L’utilisation indiquée n’est pas certaine. Il est probable que les racines étaient autrefois préparées en tisane par décoction : le tout aurait servi à combatrtre la diarrhée ou encore les infections causées par le toux (Clément, 1990). PÉRIODE DE CUEILLETTE Racine 1 au 15 septembre ou dès que les nuits sont sous 0°C et que les feuilles commencent à tomber. Fruit À la fin de lʼété ou lorsque les fruits sont mûrs (août/septembre). REVUE DE LITTÉRATURE (Cuerrier, A., M. Rapinski et Y. Tendland, 2012 Synthèse des informations trouvées dans la littérature scientifique sur quarante-sept plantes médicinales de la pharmacopée des Pekuakamiulnuatsh, Jardin botanique de Montréal, Institut de recherche en biologie végétale, Université de Montréal pour lʼAssociation du Parc Sacré, non-publié). a. Aralia nudicaulis L. Pharmacologie : Activité antimycobactérienne : Rhizomes Contre Mycobacterium tuberculosis H37Ra; Acitvité anticancérigène : Rhizomes Contre le cancer du côlon et leucémie Fruits Contre le cancer de lʼutérus (cellules HeLa) 3 Phytochimie : Alcools : Falcarinol, panaxydol; Herboristerie : La plante (A. nudicaulis) jouerait sur le système hormonal. Donc, elle entre dans le traitement dʼacné, arthrite en plus de faciliter lʼaccouchement. b. Aralia hispida Vent. Pharmacologie : Activité antimicrobienne Rhizome (activité plus réduite pour la partie aérienne) : Contre Candida albicans, Cladosporium cucumerinum, Bacillus subtilis, Escherichia coli, Aedes aegypti, Biomphalaria glabrata; Phytiochimie : Polyacétylènes : falcarinone, falcarinolone, falcarindione; Autres : saponines. Herboristerie : Plante utilisée pour ses propriétés toniques, altératives et diurétique. 4 PORTRAIT DOCUMENTÉ DE LʼESPÈCE (Aralia nudicaulis) IDENTIFICATION Nom de l’espèce en latin/synonymes Nom en nelueun Uapushuminan (fruit du lièvre) Nom commun Salsepareille Nom français Aralie à tige nue Nom anglais Wild Sarsaparilla Autres TAXINOMIE Aralia nudicaulis L noms autochtones + Uâpush-­‐ushkâtiâpia (racine du lièvre) (Mingan) provenance Wâposocipihk (Woods Cree) Autres noms Famille de l’espèce Araliacées Indigénéité + origine Indigène Port Latifoliée Dimensions 30 à 40 cm Tige glabre issue d’un rhizome, ne portant qu’une seule feuille Tige/Rameau/Branche divisée en 3 parties elles-­‐mêmes subdivisées habituellement en 5 autres segments. Composée d’une quinzaine de folioles ovales (5-­‐13 cm) finement Feuille dentées. Petite fleur blanche groupée avec d’autres sur l’une ou l’autre des Fleur 3 ombelles habituelles qui surgissent sur une autre tige, plus MORPHOLOGIE courte que la tige feuillée. Fruit/Cône/Graine Baie pourpre très foncé. Écorce Système racinaire Rhizome traçant souterrain ou rampant Enracinement/profondeur Très superficiel Similitude/confusion Mode de REPRODUCTION reproduction/propagation Végétatif (rhizomes); graines Floraison/maturité Estivale Fructification Estivale Production des graines Fin de l’été Maturité sexuelle 5 Fréquence Annuelle Abonbance Faible Mode de dispersion Oiseaux Dormance Vivace Germination Moyenne Essai de culture Culture facile Potentiel d’aménagement Oui CARACTÉRISTIQUES BIOPHYSIQUES ENVIRONNEMENT Habitat Forêts mixtes ou résineuses mésiques ; brûlis, rochers Sol Type/composition Épaisseur/profondeur Indifférent Drainage Bon à modéré Dépôt Minéral Texture Moyenne Acidité Acide à peu acide Tolérance à l’ombre Semi-­‐tolérant à tolérant Stade de succession Intermédiaire à terminal Associations végétales Longévité Vivace Distribution géographique Partout USAGES VALEURS ENVIRONNEMENT (suite) Valeur écologique Statut de l’espèce Aucun Utilisation écologique Valeur faunique Plusieurs animaux et oiseaux se nourrissent de ses fruits Présence des animaux Utilisation (nourriture/protection/reproduction) Usage médicinal Usage alimentaire Vin, root beer 6 @5.).6$)*&\0)>Y&" I*<"&*:5$0)&*<]5?&".T6)$50*6T"3*:./&"03"*<"*%]"&:Y3" 2.6%$6*0#<$36#%$&*+21^95#T".) 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Elle préfère nettement les forêts à dominance feuillue (67% À 76%). Elle se distingue peu quant aux perturbations d'origine, bien que près de la moitié des sites après coupe totale et épidémie sévère témoignent de sa présence. Les perturbations moyennes de coupe partielle avec épidémie légère et de coupe partielle seule ne s'appliquent qu'aux peuplements à dominance résineuses et ne sont donc pas retenues dans la requête. Les forêts avec densité>40% et hauteur >12 m donnent les meilleures proportions de points avec présence de l'espèce. Les drainages imparfaits (29%) à très mauvais (17%) sont à éviter, de même que la classe d'âge de 120 ans (10%). On 8 note une forte présence d'aralie à tige nue sur les dépôts littoraux de la vallée du Saint-Laurent. 9 REVUE DE LITTÉRATURE (REPRODUCTION/HORTICULTURE) Marino, Giancarlo, 2013), Les plantes médicinales des Pekuakamiulnuatsh. Revue de littérature sur la culture de plantes indigènes en serre et sur le potentiel de propagation de ces plantes en milieu naturel, Mashteuiatsh, Association du Parc Sacré, non-publié. Habitat Lʼaralie est une espèce tolérante à l'ombre12, dominante du sous-étage des forêts mixtes et des forêts de conifères13. On la retrouve aussi dans les bosquets, les zones riveraines, les bords des prairies et les tourbières121. Elle est utilisée comme espèce indicatrice dans la classification de la végétation forestière du Cap Enragé, dans le Parc national du Bic (Québec)122. Les sols sont acides (pH 5-6), avec une granulométrie qui varie de loameuse-fine à loameuse-grossière121. Potentiel de reproduction végétative Aralia nudicaulis est une vivace rhizomateuse14. Les longs rhizomes rampants favorisent la multiplication végétative15, la quelle se produit à intervalles réguliers par des pousses qui se développent perpendiculairement aux rhizomes16. Les populations naturelles sont souvent des monocultures extensives, constituées d'un entrecroisement complexe dʼindividus17. Une colonie peut être constituée de centaines de clones18, lesquels peuvent pousser jusquʼà 11 mètres de la plante parent121 et atteindre une densité de 37 individus par mètre carré19. Chaque clone peut se 12 http://www.rook.org/earl/bwca/nature/herbs/aralianud.html 13 http://www.fs.fed.us/database/feis/plants/forb/aranud/all.html 14 Flanagan L.B., Moser W.1985. Flowering phenology, floral display and reproductive success in dioecious, Aralia nudicaulis L. (Araliaceae). Oecologia 68: 23–28. 15 Brouillet L., Hay S.G., Goulet I., Marie-Victorin. Flore laurentienne, 3e édition. Boucherville (QC): Éditions Gaëtan Morin; 2002. 16 Barrett S.C.H., Thomson J.D.1982. Spatial pattern, floral sex ratios, and fecundity in dioecious Aralia nudicaulis (Araliaceae). Canadian Journal of Botany 60: 1662-1670. 17 Kenkel N.C. 1995. Markovian spatial-inhibition models for established clonal populations. Abstracta Botanica 19: 29-33. 18 Barrett S.C.H. 1984. Variation in floral sexuality of diclinous Aralia (Araliaceae). Annals of the Missouri Botanical Garden 7(1): 278-288. 19 Edwards J. 1985. Effects of herbivory by moose on flower and fruit production of Aralia nudicaulis. Journal of Ecology 73: 861-868 10 déconnecter de son rhizome dʼorigine et fonctionner indépendamment20. Toutefois, les connexions entre les pousses individuelles peuvent persister pendant plusieurs années, ce qui suggère que la fragmentation d'un clone se produit rarement21. À cause de la fragmentation des parties souterraines, ainsi que de lʼextension et de la complexité du système de rhizomes, il est pratiquement impossible dʼisoler parfaitement un clone pur22. Techniques de propagation expérimentées Une méthode efficace de régénération dʼAralia cordata à partir d'embryons somatiques a été développée en 200123. Des inflorescences de la plante ont été utilisées pour effectuer les suspensions cellulaires embryogènes qui ont permis dʼobtenir des embryons somatiques à des stades précoces. Ces derniers ont été élevés dans un milieu liquide de Murashige et Skoog (MS) contenant différentes concentrations dʼacide abscissique (ABA). Pour la régénération, les embryons cotylédonaires matures ont été transférés dans un milieu MS solide pendant six semaines. La fréquence de régénération des plantes à partir des embryons matures a été proportionnelle à la concentration dʼABA (de 0,76 μM à 3,8 μM). La fréquence la plus élevée a été de 60,7 %. Par la suite, les plantules ont été transférées en chambre de croissance et placées dans des pots en plastique contenant de la vermiculite. À cette étape, le taux de survie a été de 90 %. Toutes les plantes transférées dans le sol en serre ont survécu. Les résultats de cette recherche indiquent que la procédure de micropropagation peut être appliquée pour effectuer une propagation de masse efficace dʼAralia cordata. Dai et coll. (2011)24 ont développé un système rapide et répétitif de régénération dʼAralia elata par embryogenèse somatique primaire et secondaire. Lʼembryogenèse primaire somatique a été induite en utilisant des disques foliaires, des pétioles et des segments de racines individuellement cultivées pendant cinq semaines sur un milieu de culture de Schenk et Hildebrandt (SH) avec 0 à 5 mg/L dʼAcide indole-3-butyrique (AIB). Des concentrations 20 Bawa K.S., Keegan C.R.,Voss R.H. 1982. Sexual dimorphism in Aralia nudicaulis L. (Araliaceae). Evolution 36(2): 371-378. 21 Edwards J. 1984. Spatial pattern and clone structure of the perennial herb, Aralia nudicaulis L. (Araliaceae). Bulletin of the Torrey Botanical Club 111: 28-33. 22 Barrett S.C.H., Helenurm K. 1981. Floral sex ratios and life history in Aralia nudicaulis L. (Araliaceae). Evolution 35:752–762. 23 Lee, K.S.; Lee, J.C.; Soh, W.Y. 2002. High frequency plant regeneration from. Aralia cordata somatic embryos. Plant Cell, Tissue and Organ Culture 68: 241–246. 24 Dai J.L., Tan X., Zhan Y.G., Zhang Y.Q., Xiao S., Gao Y., Xu D.W., Wang T., Wang X.C., You X.L. (2011). Rapid and repetitive plant regeneration of Aralia elata Seem. via somatic embryogenesis. Plant Cell Tissue Organ Cult 104(1):125–130. 11 optimales d'AIB de 3, 2, et 0,3 mg/L ont conduit à l'embryogenèse somatique avec un taux de réussite du 100 %. Les embryons somatiques primaires ont été utilisés pour procéder à l'embryogenèse somatique secondaire. Trois traitements ont été examinés, dans une série de gradients: 0,3 à 4,0 mg/L d' AIB, 10 à 70 g/L de saccharose et 0,2 à 3,0 mg/L dʼABA. Les résultats indiquent que lʼAIB est plus efficace que le saccharose et l'ABA, et que 3 mg/L est la concentration la plus appropriée pour lʼembryogenèse somatique secondaire. Les embryons somatiques primaires et secondaires ont germé facilement et ils se sont développés en plantules normales après deux semaines, dans le milieu de culture pour les plantes ligneuses (WPM), avec 20 g/L de saccharose. Une fois rendues à 4-5 cm de longueur, les plantules ont été transférées dans un mélange de mousse de tourbe et sable (1:1 v/v). Après quatre semaines dans des conditions de serre, le taux de survie a été de 89 %. Peak et coll. (2001)25 ont mis en place un système différent de propagation par embryogenèse somatique qui a été effectué à l'aide d'une suspension liquide de cellules embryogènes déterminées. Plus de 500 000 embryons somatiques dʼépines dʼAralia elata, à différents stades de développement, ont été récoltés à partir d'un bioréacteur BTBB (balloontype bubble bioreactor) de 10 litres, au bout de six semaines de culture. Le développement successif des embryons dans un milieu solide et, éventuellement, dans le terrain ont également réussi. 25 Paek K.Y., Hahn E.J. & Son S.H. 2001. Application of bioreactors for large-scale micropropagation systems of plants. In Vitro Cellular and Development Biology – Plant 37: 284-292. 12 Fiche 2 IDENTIFICATION Coptis trifolia Uishaushkemiku Coptide du Groenland Savoyane Goldthread SAVOIRS TRADITIONNELS AUTOCHTONES Ilnuatsh de Mashteuiatsh (entrevues) Antiseptique contre les infections. Ulcères et autres maux de la bouche. Régulateur du système. Problèmes respiratoires. Maux de reins, colonne, dos. Brûlements et ulcères dʼestomac. Guérit les plaies, les maladies de peau (psoriasis, eczéma). Enlève la soif. Antidouleur, antiscobutique. Nettoie le sang. Documentation écrite Ilnuatsh de Mashteuiatsh At Pt. Bleue, the stems and leaves are boiled to make a wash for sore eyes, lips, and mouth. (Tantaguideon, 1932). Traite les maux de gorge, maux de bouche et de dents, tonique. (Association des métis et indiens hors réserves, 1982) 13 Algonquin At River Desert, a tea is prepared from the rhizomes for the threatment of heart disease and for the relief of toothache. At Grand Lake Victoria and at Barrière the tea is used for the treatment of diarrhea and also as an eyes wash. Its use as an eye wash was also reported by informants from Obedjiwan and Weymontaching (Black, 1973) Mi’kmaq The Micmac use the roots as medicine (Speck and Dexter 1950). According to Wallis (1922) they use a plant identified only by the common name goldroot. It is chewed raw to treat chapped or cut lips (dans Black, 1973). Abénakis The Abenaki use the roots for a cough medicine (Rousseau, 1947). Attikamekw At Manouan the roots are boiled and the infusion used to treat serious colds and repiratory ailments. A cloth dipped into this infusion is applied to sore or infected eyes (Raymond, 1945). PÉRIODE DE CUEILLETTE Racine cueillie à la fin de lʼété et à lʼautomne, mais généralement en septembre. PHARMACOLOGIE, PHYTOCHIMIE, HERBORISTERIE (Cuerrier, A., M. Rapinski et Y. Tendland, 2012) Coptis trifolia (L.) Salisb. Phytochimie : Alcaloïdes : Coptisine, coptine, berbérine; Coumarines : Épiberbérine, groenlandicine, scopolétine, β -sitostérol, 7-(10′-hydroxygéranyl)scopolétin-10′-O-β-d-glucopyranoside; 14 PORTRAIT DOCUMENTÉ DE LʼESPÈCE (Coptis groendlandica) IDENTIFICATION Nom de l’espèce en Coptis trifolia (L.) Salisb. latin/synonymes Coptis trifolia groenlandica Coptis groenlandica Fern. u Nom en nelueun Uishaushkemik Nom commun Savoyane Nom français Coptide du Groenland Nom anglais Goldthread Autres noms autochtones + TAXINOMIE provenance Autres noms Famille de l’espèce Renonculacées Indigénéité + origine Indigène Port Latifoliée Dimensions 5 à 10 cm Tige/Rameau/Branche Petite tige aérienne (10 cm), glabre. Feuille Basilaire longuement pétiolée, petite (3 cm) trilobée, dentée, vert foncé luisant ; persistantes (sempervirentes). Fleur Petite fleur solitaire blanche formée de 5 à 7 sépales qu’on peut MORPHOLOGIE confondre avec des pétales. Sur une hampe. Fruit/Cône/Graine Capsule, terminée en pointe, en ombelle. Écorce Système racinaire Rhizome jaune, filiforme, à saveur amère. Enracinement/profondeur Très superficiel Similitude/confusion 15 Mode de Vivace (rhizome). REPRODUCTION reproduction/propagation Floraison/maturité De mai à juillet suivant la latitude Fructification Production des graines Maturité sexuelle Fréquence Abonbance Mode de dispersion Dormance Germination Essai de culture Potentiel d’aménagement CARACTÉRISTIQUES BIOPHYSIQUES ENVIRONNEMENT Habitat Forêts de conifères à mousse sur sites frais à humide. Sol Substrat : humus organique de type mor. Type/composition Épaisseur/profondeur Indifférent. Drainage Modéré à imparfait. Dépôt Indifférent. Texture Indifférent. Acidité Acide à très acide.. Tolérance à l’ombre Tolérant. Stade de succession Terminal. Associations végétales Rubus pubescens 16 Lonicera canadensis Cornus canadensis Aralia nudicaulis Kalmia angustifolia Maianthenum canadense Clintonia borealis Vaccinium angustifolium Picea mariana Oxalis montana Abies balsamea Rhododendron groenlandicum Tsuga canadensis Mitchella repens Alnus incana Gaultheria hispidula Rubus idaea Sphagnum spp. Croissance Longévité Distribution géographique Générale au Québec. ENVIRONNEMENT (suite) Valeur écologique VALEURS Statut de l’espèce On trouve de moins en moins de savoyane, du à la fragilité de son système racinaire et à la déforestation. Utilisation écologique Valeur faunique Présence des animaux Utilisation (nourriture/protection/reproduction) Usage médicinal USAGES Feuilles utilisées en faible quantité par la gélinotte huppée Antiseptique; tonique; antiscorbutique; stomachique. Usage alimentaire Usage domestique Teinture du cuir. Usage rituel antimicrobien; antibiotique; 17 @5.).6$)*&]0)>Y&" I*<"&*:5$0)&*<^5?&".T6)$50*6T"3*:./&"03"*<"*%^"&:Y3" 95:)$&*D.5"0<%60<$36*+9VS95#T".) V.$D$0" @".)#.?6)$50 B"0&$)/ Z6#)"#. [D" B/:\)& B.6$06D" !"#$%%#& '$()"&*+,"#$%%#&- '$()"&*+./&$0"#(- 1/&$0"#( 2#3#0 !! "# $% $& !' 7.8%$& 95#:" ;:$</=$" !.$3>" 9>6?%$& @%60)6)$50 2#3#0" $! $& $$ &( !) '% !% 7.8%$& 95#:"A/:$</=$" 95#:" B/:/.$&&"="0) ;:$</=$" 9>6?%$& C".D%6& 2#3#0" "( $# $# (% $' $( &# $# EFGHFFI JFGEFI KFGJFI LMGKFI 1/D/0N 2#3#0" !) $! $& $& $$ !' OLL' HP'GLL' HL'GHP' P'GHL' K'GP' L'GK' 2#3#0" $* $" $' !% $* $$ !' HF*60& QF*60& MF*60& PF*60& RF*60& HLF*60& 2#3#0" $( $& !% $# $$ $! !' S%63$6$."& !%#T$5GD%63$6$."& !%#T$6)$%"& U63#&)."& '6.$0& $' !* ') $* !( U$))5.6#( V.D60$W#"& 2%)/.6)$50 ;5%$"0& 153 '" (# *( &' &' 16:$<" 750 '5</./ X=:6.,6$) '6#T6$& 4.Y&*=6#T6$& '* !$ $' $% $% (* 45)6% $& 18 ABONDANCE ET OCCURRENCE DE LʼESPÈCE ET CARTOGRAPHIE Requête cartographiqhue - COPTIS GROENDLANDICA (COG) REQUÊTE CARTOGRAPHIQUE (( "TYPE_COUV" = 'M' OR "TYPE_COUV" = 'R' ) AND( "ORIG_ECO" = 'BR' OR "ORIG_ECO" = 'CT' OR "ORIG_ECO" = 'ES' OR "ORIG_ECO" = 'HT' ) AND( "DEPOT" = '7E' OR "DEPOT" = '7T' OR "DEPOT" = '7TM' OR "DEPOT" = '7TY' OR "DEPOT" = '8AY' OR "DEPOT" = '8C' OR "DEPOT" = '8E' OR "DEPOT" = 'M7T' OR "DEPOT" = 'R7T' ) AND ("DRAINAGE" = '40' OR "DRAINAGE" = '41' OR "DRAINAGE" = '42' OR "DRAINAGE" = '44' OR "DRAINAGE" = '50' OR "DRAINAGE" = '51' OR "DRAINAGE" = '54' OR "DRAINAGE" = '60' OR "DRAINAGE" = '61' OR "DRAINAGE" = '62')) OR(( "TYPE_COUV" = 'M' OR "TYPE_COUV" = 'R') AND ( "PERT_ECO" = 'BP' OR "PERT_ECO" = 'CE' OR "PERT_ECO" = 'CP' OR "PERT_ECO" = 'DP' OR "PERT_ECO" = 'EL' OR "PERT_ECO" = 'HP' OR "PERT_ECO" = ' ' ) AND ( "DEPOT" = '7E' OR "DEPOT" = '7T' OR "DEPOT" = '7TM' OR "DEPOT" = '7TY' OR "DEPOT" = '8AY' OR "DEPOT" = '8C' OR "DEPOT" = '8E' OR "DEPOT" = 'M7T' OR "DEPOT" = 'R7T' ) AND ("DRAINAGE" = '40' OR "DRAINAGE" = '41' OR "DRAINAGE" = '42' OR "DRAINAGE" = '44' OR "DRAINAGE" = '50' OR "DRAINAGE" = '51' OR "DRAINAGE" = '54' OR "DRAINAGE" = '60' OR "DRAINAGE" = '61' OR "DRAINAGE" = '62')) DESCRIPTION DES SITES RECHERCHÉS Types de couvert forestier : Mixtes Résineux Perturbations dʼorigine: Brûlis Coupe Chablis Épidémie Perturbation moyennes: Brûlis partiel Coupe + épidémie Chablis partiel Coupe partielle Dépérissement partiel Épidémie légère Aucune Dépôts de surface : Organiques Drainage : Imparfait Mauvais Très mauvais RÉSULTATS DU SONDAGE TERRAIN NOMBRE DE PARCELLES INVENTORIÉES SELON REQUÊTE 3 MENTION DE LA PLANTE RECHERCHÉE POURCENTAGE D'OCCURRENCE SUIVANT LA REQUÊTE 1 33% PROPORTION DE L'ENSEMBLE DES PARCELLES AVEC PRÉSENCE DE L'ESPÈCE 31% PROBABILITÉ DʼOCCURRENCE DANS LA BASE ECHO 2000 SUIVANT LA REQUÊTE 71% REMARQUES L'espèce est présente dans plus de la moitié des points d'observation écologique disponibles dans la base de données. Nous retenons les types de couvert mixtes et résineux car les couverts feuillus présentent des résultats sous la moyenne générale. Nous écartons les peuplements sans type de couvert, densité, hauteur et âge, soit les perturbations totales récentes même sʼils représentent 43% des points avec présence de savoyane. Lorsque les densités et hauteurs sont présentes, elles se distinguent peu entre elles. Elles ne sont donc pas utilisées dans la requête. C'est le cas aussi pour l'âge. Nous retenons les dépôts organiques au drainage imparfait à très mauvais. La requête combine les sites avec perturbations dʼorigine à ceux avec perturbations partielles, dans les deux cas sur les mêmes dépôts/drainages. 19 20 POTENTIEL DE REPRODUCTION/HORTICULTURE (Marino, G. 2013) Habitat Coptis groenlandica est souvent associée aux habitats froids, humides et pauvres en éléments nutritifs75. Elle pousse bien sur les sols podzoliques et acides (pH de 4,0 à 5,0). La coptide a de la difficulté à tolérer des températures estivales supérieures à 26 °C76. Elle préfère les terrains de peu à modérément bien drainés, à basse et moyenne altitude. Cette espèce sʼétablit fréquemment dans ou à proximité de tourbières de différents types. Elle est commune aussi dans les forêts de conifères et dans les fossés en bordure de route. Elle pousse souvent librement sur des lits de sphaigne et dʼautres types de mousses, en particulier dans les marais boisés. On la retrouve associée avec d'autres plantes aimant l'humidité (Gaultheria procumbens, Gailtheria hispidula, Cornus canadensis26) et avec différentes espèces dʼarbres, plus souvent des conifères. La coptide est généralement associée à des sites sous ou à proximité de l'épinette noire et de la pruche75, ainsi que du cèdre blanc et du sapin baumier78. Au Labrador, elle couvre un large éventail de zones, des marécages aux sites bien drainés. La savoyane n'est pas tolérante aux perturbations et elle disparaît après l'exploitation forestière. Toutefois, il n'est pas clair si sa disparition est due à la perte de lʼabri qui était fourni par la couverture des arbres ou à des dégâts mécaniques aux racines75. Potentiel de reproduction Aussi appelé savoyane, elle se propage à partir des rhizomes et tend à former des colonies. Les rhizomes lui permettent de survivre aux feux de faible intensité. Toutefois, ses rhizomes sont suffisamment près de la surface pour être tués par les incendies de gravité modérée. Après le feu, si les rhizomes sont encore vivants, ils répondent avec une reproduction végétative vigoureuse, mais on nʼobserve pas de production de semences27. En effet les graines sont difficiles à obtenir28. Le meilleur résultat de culture est obtenu en semant les graines à 26 http://www.henriettesherbal.com/eclectic/dmna/coptis.html 27 http://www.fs.fed.us/database/feis/plants/forb/copgro/all.html 28 http://www.rook.org/earl/bwca/nature/herbs/coptis.html 21 l'extérieur dès qu'elles sont mûres29. Ils doivent être maintenus humides jusqu'à la germination76. La germination se produit après un hiver et la fleuraison au bout de deux. La propagation est également possible par boutures de racines ou simplement en divisant les touffes de la plante au printemps77. Les plantes achetées en pépinière doivent être mises dans le sol au printemps ou à automne, distanciées lʼune de lʼautre de 15 à 30cm. À lʼhiver il serait préférable de protéger les racines en plaçant du paillis avec des feuilles de chêne sur le sol. Le tout devrait être partiellement retiré au printemps76. 29 http://www.wildflower.org/plants/result.php?id_plant=COTR2 22 Fiche 3 IDENTIFICATION Larix laricina Uatshinakan Mélèze laricin Épinette rouge Tamarack, American Larch SAVOIRS TRADITIONNELS AUTOCHTONES Ilnuatsh de Mashteuiatsh (entrevues) La décoction des jeunes pousses, des jeunes branches avec cônes, de l'écorce ou la mastication de l'écorce ou de jeunes branches constitue un bon tonique général, un bon préventif et remède contre la grippe, le rhume, la toux, la pneumonie, les ulcères d'estomac, la jaunisse et pour soigner les reins, les poumons, les bronches et les yeux. Mélanger cette décoction à des rognons (tondreux) de castor pour soigner les reins et contre la grippe et les attaques plus sérieuses. Cataplasme de l'écorce pour désinfecter et faire cicatriser les plaies. Pour les nouveaux nés dont le nombril a du mal à cicatriser. Bois pourri en poudre sur les fesses de bébés en rougeurs. Aux fins préventives, pour renforcir le système immunitaire, pour soigner les reins et pour combattre les brûlements d'estomac, la grippe et les attaques sérieuses, on suggère une décoction en combinaison avec l'écorce de sorbier, toujours potentiellement majorée de rognons de castor. Elle serait la meilleure médecine et soignerait tout. La décoction 23 de mélèze peut devenir laxative si prise en grande quantité. Tonique, immunostimulant, purifiant, désinfectant, digestif, estomac, stomachique. Documentation écrite Ilnuatsh de Mashteuiatsh Onguent pour les blessures, pneumonie, psoriasis de la peau, tisane, ulcères d’estomac (Association des métis et indiens hors réserves, 1982). Wood Cree The warm boiled inner bark was applied to wounds to draw out infection and promote healing (Wash, unpublished, dans Leighton, 1985). The inner bark and according to some, the wood also, were boiled to make a poultice to aid healing of frostbite or deep cuts. In both cases, the decoction was used to wash the wound. An unspecified part of the tree was an ingredient in a treatment, involving eight different kinds of tree, for vomiting (Leighton, 1985). Algonquin At Grand Lake Victoria and at Barrière larch needles and inner bark are used as a source of cough medicine and to prepare poultices for treating infections. At Barrière it is also used in combination with ground pine (Lycopodium spp.) for a medicinal tea. It is also used as medicine at Obedjiwan (Black, 1973). The Abitibi Indians apply green strips of inner bark to burns and make a tea to treat sore throat (Jenkins, 1939 dans Black, 1973). Attikamekw The Manouan Indians make a laxative tea from the young branches (Raymond, 1945). Abénakis The Abenaki use the bark to make a cough medicine (Rousseau, 1947). PÉRIODE DE CUEILLETTE Écorce cueillie vers la mi-mai à la montée de la sève, mais peut être prélevée à lʼannée. 24 PHARMACOLOGIE, PHYTOCHIMIE, HERBORISTERIE (Cuerrier, Rapinski et Tendland, 2012) Pharmacologie : Activité antimicrobienne Aiguilles et branches Bactéricide contre Mycobacterium intracellulare; Antifongique contre Trichophyton mentagrophytes; Inhibition (activité faible) de Bacillus coagulans et Alcaligene xylosowydans. Activité antivirale Aiguilles et branches Rhinovirus type 1-A Herpès Simplex 1 Lʼécorce a également montré un certain potentiel à traiter les problèmes de goutte. Phytochimie : Flavonoïdes : Taxifoline; Lignanes : Isolaricirésinol, laricirésinol, sécoisolaricirésinol, polyphénols oligomériques; Monoterpènes : Bornéol, acétate de bornéol, camphène, car-3-ene, citronellol, limonène, myrcène, sabinol, terpinolène, α-pinène, β-pinène, α-terpinéol, β-phellandrène; Sesquiterpènes : Caryophyllène, humulène, longifolène, nérolidol; Triterpènes : Lupéol; Phytostérols : Campestérol, β-sitostérol; Autres : Benzenoïdes, diterpènes, phénylpropanoïdes, stilbènes. 25 PORTRAIT DOCUMENTÉ DE LʼESPÈCE – Larix laricina IDENTIFICATION Nom de l’espèce en latin/synonymes Larix larcina (Du Roi) K. Koch Nom en nelueun Uatshinakan Nom commun Épinette rouge Nom français Mélèze laricin Nom anglais Eastern larch, tamarack Autres noms autochtones + TAXINOMIE provenance Autres noms Famille de l’espèce Pinacées Indigénéité + origine Indigène Port Arbre conifère, cime étroite, tronc élancé et droit. Dimensions 15 à 20 m; ≤ 50 cm Tige/Rameau/Branche Branches horizontales ou souvent ascendantes. Ramures coniques et claires. Feuille Aiguille molle (2-­‐5 cm) aplatie sur le dessus ; carénée en dessous, réunie en faisceaux de 15 à 60. Les aiguilles se colorent d’un jaune vif à l’automne et tombent. Fleur Fruit/Cône/Graine Cône femelle ; petit cône trapu et ovoïde (1 à 2 cm). Écorce L’écorce est gris bleuâtre chez l’arbre jeune, puis elle se divise en MORPHOLOGIE petites écailles brun rougeâtre et arrondies. Système racinaire Fasciculé Enracinement/profondeur Superficiel Similitude/confusion 26 Mode de Graines ;marcotte REPRODUCTION reproduction/propagation Floraison/maturité Printanière fin avril début mai Fructification Automnal Production des graines Jusqu’à 2000 cônes (300 000 graines)/arbre à tous les 3-­‐6 ans Maturité sexuelle 15 ans à 40 ans Fréquence 3 à 6 ans Abonbance Prolifique Mode de dispersion principalement Vent ; écureuils ; gravité. Dormance 1 an. Germination Moyen Essai de culture Plantation forestière et en tourbière, Potentiel d’aménagement Oui. Ensemencement ou reboisement des sites perturbés. Aussi bouturage et marcottage (limite nord de son aire). Élagage naturel prononcé. ENVIRONNEMENT Peuplement pur; mélangé aux forêts résineuses humides à très humides, tourbières et milieu riverain; . Il pousse mieux sur des sols Habitat bien drainés bien qu'il se retrouve le plus souvent en tourbière, dans CARACTÉRISTIQUES BIOPHYSIQUES le sud. Sol Type/composition Épaisseur/profondeur Moyenne à épaisse Drainage Excessif à très mauvais Dépôt Minéral et organique Texture Indifférent 27 Acidité Acide à peu acide Tolérance à l’ombre Intolérant Stade de succession Pionnier à terminal Associations végétales Picea mariana Cornus stolonifera Betula glandulosa Chamaedaphne calyculata B. pumila Andromeda glaucophylla Vaccinium spp. Rhododendron groenlandicum Salix spp Alnus incana Abies balsamea Picea glauca Betula papyrifera Populus tremuloides Sphagnum spp. Thuja occidentalis Fraxinus nigra Acer rubrum Croissance Rapide Longévité 180 ans Distribution géographique Partout sauf en arctique ENVIRONNEMENT (suite) Valeur écologique Oui Statut de l’espèce Aucun Utilisation écologique Revégétalisation des zones tourbeuses perturbées. Valeur faunique Présence des animaux Faible valeur de protection du couvert en raison de la chute annuelle des aiguilles. Nourriture : Tétra des savanes, lièvre (écorce et ramilles), porc-­‐ Utilisation (graines). Le caribou consomme une petite quantité de feuilles. Site de nidification pour le balbuzard et le pygargue à tête blanche. Usage médicinal S E G A S U VALEURS (nourriture/protection/reproduction) épic (cambium), écureuil, autres petits mammifères et oiseaux 28 Usage alimentaire Usage domestique Traineaux, cordages, coussins. Usage rituel NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES : TRES GRANDE AMPLITUDE ECOLOGIQUE LIEE A SA LARGE DISTRIBUTION http://www.fs.fed.us/database/feis/plants/tree/larlar/all.html LEBOEUF, Michel, Arbres et plantes forestières du Québec et des Maritimes (2007), Éd.Michel Quintin, 391p. Artisannat chez les Cris (Appeau à bernaches) 29 @5.).6$)*&\0)>Y&" I*<"&*:5$0)&*<]5?&".T6)$50*6T"3*:./&"03"*<"*%]"&:Y3" U6.$(*%6.$3$06*+'^U95#T".) V.$D$0" @".)#.?6)$50 B"0&$)/ _6#)"#. ZD" B/:[)& B.6$06D" !"#$%%#& '$()"&*+,"#$%%#&- '$()"&*+./&$0"#(- 1/&$0"#( 2#3#0 ! ! " ## $ 7.8%$& 95#:" ;:$</=$" !.$3>" 9>6?%$& @%60)6)$50 2#3#0" % $ ! #! & ## % 7.8%$& 95#:"A/:$</=$" 95#:" B/:/.$&&"="0) ;:$</=$" 9>6?%$& C".D%6& 2#3#0" #% $ #& & ' ( & ) EFGHFFI JFGEFI KFGJFI LMGKFI 1/D/0N 2#3#0" # ' ( ## ) $ OLL' HP'GLL' HL'GHP' P'GHL' K'GP' L'GK' 2#3#0" ' " ( ) ( ) $ HF*60& QF*60& MF*60& PF*60& RF*60& HLF*60& 2#3#0" $ $ % " " ## $ S%63$6$."& !%#T$5GD%63$6$."& !%#T$6)$%"& U63#&)."& '6.$0& * $ #) !! #% U$))5.6#( V.D60$W#"& 2%)/.6)$50 ;5%$"0& 153 & '& & * #" 16:$<" 750 '5</./ X=:6.,6$) '6#T6$& 4.Y&*=6#T6$& * ' * #! !" '* 45)6% % 30 ABONDANCE ET OCCURRENCE DE LʼESPÈCE ET CARTOGRAPHIE Requête cartographiqhu - LARIX LARICINA (MEL) REQUÊTE CARTOGRAPHIQUE ( "GES_CODE" = 'CME' OR "GES_CODE" = 'EME' OR "GES_CODE" = 'MEE' OR "GES_CODE" = 'MEL' OR "GES_CODE" = 'MEME' ) AND ("CDR_CODE" = '40' OR "CDR_CODE" = '41' OR "CDR_CODE" = '43' OR "CDR_CODE" = '50' OR "CDR_CODE" = '51' OR "CDR_CODE" = '60') DESCRIPTION DES SITES RECHERCHÉS Groupements d'essences: • présence de mélèze dans l'appellation Drainage: • Imparfait à très mauvais RÉSULTATS DU SONDAGE TERRAIN NOMBRE DE PARCELLES INVENTORIÉES SELON REQUÊTE 0 OCCURRENCE DE LA PLANTE RECHERCHÉE 0 POURCENTAGE D'OCCURRENCE SUIVANT LA REQUÊTE 0 PROPORTION DE L'ENSEMBLE DES PARCELLES AVEC PRÉSENCE DE L'ESPÈCE 1% PROBABILITÉ DʼOCCURRENCE DANS LA BASE ECHO 2000 SUIVANT LA REQUÊTE 100% REMARQUES Le mélèze ne se retrouve que dans 340 points d'observation écologiques du Nitassinan, soit 7%. Dans la base de données, il figure dans tous les points où il est utilisé pour décrire le groupement d'essences. Pour décrire les sites potentiels, la requête utilise donc le groupement d'essences, mais également les mauvaises conditions de drainage qui caractérisent les sites où on le retrouve normalement. Les types de dépôts fluviatiles, lacustres et organiques peuvent aussi être utilisés, mais le nombre de peuplements sélectionnés seraient trop restreints et la requête atteint déjà 100% d'occurrence. 31 32 POTENTIEL DE REPRODUCTION/HORTICULTURE (Marino, G., 2013) Habitat Lʼépinette rouge (Larix laricina) se retrouve sur les terrains humides, tourbeux et granitiques. La distribution est générale dans son habitat. Son aire géographique est très vaste et elle se plaît aux habitats les plus divers. Son impuissance à supporter lʼombre des autres arbres est probablement la raison de sa prédilection pour les tourbières, où tant de concurrents plus ou moins calciphiles sont éliminés. Dans la formation de nos tourbières, il y a un stade de mélèze succédant au stade des éricacées ; mais le mélèze est à son tour déplacé par lʼépinette noire au fur et à mesure du dessèchement. Vers 1874 une mouche à scie (Lygaeone-matus erichsonii) détruisit presque complètement cette espèce ; seulement les jeunes pousses échappèrent de lʼextinction. Cinquante ans plus tard, lʼespèce avait reconquis complètement sa place au soleil30. Potentiel de reproduction Larix laricina se reproduit principalement par pollinisation des cônes femelles à partir du pollen libéré par les cônes males31. Lʼarbre se reproduit aussi par boutures, toutefois il y a une importante diminution de l'enracinement des boutures entre la première et cinquième année de vie de lʼarbre. La réussite de lʼenracinement des boutures du mélèze laricin peut dépendre aussi de leur position dans la canopée : les boutures prévenantes des branches inférieures présentent un pourcentage de réussite plus élevé de celles qui sont originaires des branches supérieures32. Techniques de propagation expérimentées Une expérience de marcottage aérien a été faite sur 18 arbres. Les racines se sont formées dans moins du 6 % des cas33. 30 Brouillet L., Hay S.G., Goulet I., Marie-Victorin. Flore laurentienne, 3e édition. Boucherville (QC): Éditions Gaëtan Morin; 2002. 31 Powell G.R. and Tosh K.J. 1991. The pollination mechanism and development after bud burst of cones of Larix laricina. Can. J. Bot. 69: 1179-1187. 32 Peer K.R. and Greenwood M.S. 2001. Maturation, topophysis and other factors in relation to rooting in Larix. Tree Physiol. 21: 267–272. 33 Chouinard, L. 1956. Essai de Marcottage en l'air de Betula papyrifera, Populus tremuloides, Larix laricina et Abies balsamea. [Trials of air-layering with Betula papyrifera, Populus tremuloides, Larix laricina and Abies balsamea.] Corp. Ingen. Forest. Quebec. Conf. Texte 36:47-53. 33 Fiche 4 IDENTIFICATION Sorbus americana Mashkuminan Sorbier dʼAmérique Cormier, mascoubina American Mountain Ash SAVOIRS TRADITIONNELS AUTOCHTONES Ilnuatsh de Mashteuiatsh (entrevues) Ingérer les fruits (riches en vitamine C) contre les affections des voies urinaires (diurétique), la diarrhée et pour soigner le cœur. Fruits ou décoction de la feuille contre la constipation, pour purger. Décoction des feuilles contre les calculs rénaux et pour soigner les reins. Décoction de la branche contre la grippe, l'inflammation des poumons et les maux d'estomac, notamment contre les coliques des enfants. Décoction du bois contre la grippe et le scorbut. Décoction de l'écorce comme tonique général (renforcie, fortifie), en médecine préventive. Contre les étourdissements, un surplus de bile, le mal de cœur et de ventre. À des fins préventives, pour se renforcir le système immunitaire, pour soigner les reins et pour combattre les brûlements d'estomac, la grippe et les attaques sérieuses, on suggère de le combiner avec l'écorce de mélèze, potentiellement majorée de rognons de castor. Elle serait la meilleure médecine car elle soignerait tout. Cicatrisant en externe. Maladies de coeur, consomption, amaigrissement (donne 34 de l’appétit), faiblesse. Digestif, désintoxicant, laxatif, diurétique, purifiant. Contre la fièvre, les rhumatismes, les maux osseux. Documentation écrite Ilnuatsh de Mashteuiatsh En compresse contre lʼinflammation des poumons. Peut se faire également pour quelquʼun qui a pris du froid. Innus de Mingan Pour les hommes, lʼécorce bouillie peut être préparée sous forme de pâte (comme apueiminânakashi – petites merises -, dʼailleurs, la «mélasse» fabriquée avec cette dernière espèce peut être ajoutée à la préparation de celle-ci); la pâte est appliquée localement dans les cas de douleurs corporelles, de rhumatisme ou dʼarthrite. Pour les femmes, cette espèce est destinée à plusieurs fins: (1) les feuilles sont séchées, battues dans la paume de la main jusquʼà consistance granuleuse puis utilisée (mâchée?) pour les maux de gorge; (2) lʼécorce peut être grattée et bouillie, la préparation servant en tisane dans les cas de toux (de la «gomme» du bout des feuilles peut être également ajoutée avant de bouillir); (3) lʼécorce interne placée dans un linge chaud et humide sert de compresse pour les enflures; (4) lʼécorce peut encore être préparée en tisane par décoction pour les maladies du coeur ou les maux de dents (Clément, 1990). Innus de Tadoussace et Escoumins The berries of the Mountain Ash (Sorbus americana), maskəә’man, ‘’bear berries’’, so called because they are a favorite food of bears, are good for people to eat. The bark of the tree is boiled and the decotion is drunk to stimulate the appetite and to purify the blood (Speck, 1917). Algonquin At River Desert a tea is made from the inner bark which is used as a cold remedy. This same use is also reported at Barrière and at Obedjiwan. At Grand Lake Victoria and at Barrière the terminal buds as well as the inner bark are used. At River Desert it also serves as a tonic in a combination tea with sweet flag (Acorus calamus) (Black, 1973). 35 Mi’kmaq The Micmac-Montagnais drink a root infusion for colic according to Howley (Speck, 1917). Cree A decoction of the peeled sticks was imbibed for the treatment of back pain. A decoction of the inner bark taken from the stem base of plants not producing berries was used to treat backaches and rheumatism (S. decora) (Leighton, 1985). Usage alimentaire Le fruit est cueilli après la gelée et mangé en confiture. PÉRIODE DE CUEILLETTE Les fruits après la gelée, l’écorce à l’année. PHARMACOLOGIE, PHYTOCHIMIE, HERBORISTERIE (Cuerrier, Rapinski et Tandland, 2012) Pharmacologie : Activité antioxydante de lʼécorce, des feuilles et des fruits. 36 PORTRAIT DOCUMENTÉ DE LʼESPÈCE (Sorbus americana) IDENTIFICATION Nom de l’espèce en Sorbus americana Marsh. latin/synonymes Pyrus americana L. Nom en nelueun Mashkuminan Nom commun Sorbier, cormier, ormier, mascobina Nom français Sorbier d'Amérique Nom anglais American moutain-­‐ash Autres noms autochtones + TAXINOMIE provenance Autres noms Famille de l’espèce Rosacées Indigénéité + origine Indigène Port Arbuste ou très petit arbre, branches étalées, parfois multi-­‐tiges. Dimensions Peut atteindre 3-­‐9 m de hauteur et 10 à 25cm de D.B.H. Tige/Rameau/Branche Plante presque complètement glabre, tige longues de 5 à 10 cm Feuille Composée de 13-­‐15 folioles (5-­‐8 cm de longueur) lancéolées, acuminées, nettement denticulées. Dessus vert pâle, dessous plus pâle. Alterne. Fleur Blanche, en cyme aplatie. Corymbe de 5 à 10 cm. Fruit/Cône/Graine Fruit est une baie rouge ou orangé, globuleuse, luisante, de 4 à 6 MORPHOLOGIE mm de diamètre, groupée. Écorce Système racinaire Fibreux Enracinement/profondeur Intermédiaire Similitude/confusion Mode de Par graines, rejets de souche REPRODUCTION reproduction/propagation Floraison/maturité Mai à juillet Fructification Maturation en août. PErsistents et disponibles pour les oiseaux tout l’hiver Production des graines Maturité sexuelle Fréquence 37 Abonbance 325000 graines/kg. Peut atteindre une densité de 375 tiges/ha sur sites non broutés (4-­‐6 tiges/ha sur sites broutés); bonne densité sur sites avec présence éparse d'espèces résineuses et feuillues; faible densité sur sites avec résineux matures denses ou sites reboisés Mode de dispersion Graines dispersées par les oiseaux. Dormance Germination Essai de culture Potentiel d’aménagement Ensemencement de graines non stratifiées à l'automne ENVIRONNEMENT Humide, bord de marécages jusqu'au coteaux rocheux, peu se Habitat retrouvé en milieu boisé, sur le bord des routes et dans des aires semi-­‐ouvertes; Commun dans les ouvertures en forêt, dispersés en bordures, le long des routes et dans peuplements semi-­‐ouverts Sol Sites plutôt humides et riches (e.g. bordure de marais). Forme de croissance altérée sur sols relativement secs Type/composition Épaisseur/profondeur Drainage Modéré à bien drainé Dépôt Occasionnellement rocailleux et plus sec Texture Podzols et Brunisols. 1,7% M.O., 7% argile (pour la culture) Acidité 4,7-­‐6,0 Tolérance à l’ombre Intolérant CARACTÉRISTIQUES BIOPHYSIQUES Espèces préclimaciques. Considéré comme espèce de succession, Stade de succession mais peu être présent en faible densité dans les stades avancés des peuplements SAB/EP Taxus canadensis Acer Spicatum Associations végétales Clintonia borealis Dryopteris disjuncta Rubus idaeus var. strugosis Abies balsamea 38 Lonicera canadensis Lycopodium annotium Linnea borealis Mitella nuda Circeau alpina Aralia nudicaulis Croissance Lente Longévité Relativement courte Général mais plus abondant en forêt de conifères. De l'ouest des Distribution géographique Grands-­‐Lacs en passant par le sud de la Baie James jusqu'à Terre-­‐ Neuve et les états du nord-­‐est des É-­‐U. ENVIRONNEMENT (suite) Valeur écologique Espèce de succession. Statut de l’espèce Utilisation écologique Valeur faunique Brise-­‐vent. Présence des animaux Castor, ours noir Brout préférentiel de l'orignal (feuilles, ramilles et écorce) et du chevreuil. La martre, le lièvre et la gélinotte huppée broutent également le sorbier. Les fruits sont consommés Utilisation (nourriture/protection/reproduction) par plusieurs oiseaux et petits mammifères: gélinotte huppée, lagopède, tétras, merle d'Amérique, grives, geais, écureuils, rongeurs. Un des aliments les plus appréciés du chevreuil. Peut consttiuer plus de 57% de la diète d'été de USAGES VALEURS l'orignal selon la disponibilité. Considéré comme passable comme couvert faunique. Usage médicinal Antiscorbutique, fortifiante Usage alimentaire Fruits comestique. Gelée Usage domestique Canot, raquette Usage rituel 39 @5.).6$)*&\0)>Y&" I*<"&*:5$0)&*<]5?&".T6)$50*6T"3*:./&"03"*<"*%]"&:Y3" ^5.?#&*6=".$3606*+^V295#T".) V.$D$0" @".)#.?6)$50 B"0&$)/ _6#)"#. ZD" B/:[)& B.6$06D" !"#$%%#& '$()"&*+,"#$%%#&- '$()"&*+./&$0"#(- 1/&$0"#( 2#3#0 !" #! ## $% %& 7.8%$& 95#:" ;:$</=$" !.$3>" 9>6?%$& @%60)6)$50 2#3#0" %$ %! !" %' !! "( %# 7.8%$& 95#:"A/:$</=$" 95#:" B/:/.$&&"="0) ;:$</=$" 9>6?%$& C".D%6& 2#3#0" & )* !% )! !$ !' 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Cela rend d'autant plus difficile la confection d'une requête appropriée. Une démarche en deux étapes a été utilisée. Un des paramètres qui se démarquent le plus quant à la présence du sorbier sont le type de couvert mixte (65%) et les perturbations moyennes de coupe + épidémie et le dépérissement partiel. Un examen plus attentif de la base de données révèle que les groupements d'essences mixtes avec feuillus intolérants (Fi) et ceux avec érable rouge (Eo) présentent un potentiel élevé (plus de 70% en général) d'occurrence de sorbier et ce, sans tenir compte des autres paramètres. Une telle requête localise des points d'observation avec présence de sorbier surtout dans les domaines de la sapinière à bouleau jaune et de la sapinière à bouleau blanc. Une requête avec uniquement les perturbations moyennes de coupe partielle avec épidémie légère et de dépérissement partiel obtient à elle seule des points d'observation avec une proportion élevée de présence de sorbier. Cette requête permet de sélectionner plus de points dans le domaine de la pessière. La requête résultante combine les deux paramètres: (peuplements mixtes avec Fi ou Eo) ou peuplements avec perturbations moyennes de coupe partielle avec épidémie ou de dépérissement partiel. 73% des points sélectionnés par la requête finale ont une présence de sorbier. 41 42 POTENTIEL DE REPRODUCTION/HORTICULTURE (Marino, G., 2013) Habitat La distribution du Sorbier dʼAmérique est générale dans la forêt du Nord, mais il est peu grégaire. Il est plus abondant dans la grande forêt de conifères34. Le sorbier est intolérant à lʼombre, raison pour laquelle on le retrouve souvent dispersé sur les hautes terres, le long des bords des bois et des routes. Cette espèce indigène préfère les habitats humides des bords de marais à versants rocheux12 mais il peut pousser aussi bien sur des sols secs. Dans les endroits humides, il ressemble à un arbre. Dans les sols rocheux et secs, il devient étalé et a un port plus arbustif13. Sorbus americana a montré une distribution d'âge stationnaire dans les peuplements vierges épinette-sapin35. Ses graines sont largement dispersées par les oiseaux12 Potentiel de reproduction Il sʼagit dʼune espèce qui se prête bien à la propagation artificielle36. Après coupe du tronc de lʼarbre, une nouvelle germination débute à partir de la souche37. Les semences doivent être soumises à 60 jours ou plus de stratification à froid (de 0,6 à 5 °C). En alternative, les graines de sorbier peuvent être semées non stratifiées au début de l'automne ou à lʼhiver. Les semailles effectuées en juillet ou en août sont également satisfaisantes pour la germination au printemps suivant. La culture du sorbier exigence des sols avec un pH compris entre 4,7 et 6,0, un minimum de 1,7 % de matière organique. En pépinière, il faut le former à basse tige avec un petit tronc, ou à multitiges38. Cette dernière méthode convient pour les sujets servant à la naturalisation. La taille doit toujours être modérée39. Le Sorbier dʼAmérique se reproduit bien sur une large gamme de peuplements forestiers. Les meilleures conditions de reproduction se retrouvent dans les peuplements mixtes de bouleau, sapin et épinette. Les semis sont assez rustiques et résistants aux insectes et aux maladies12. 34 Brouillet L., Hay S.G., Goulet I., Marie-Victorin. Flore laurentienne, 3e édition. Boucherville (QC): Éditions Gaëtan Morin; 2002. 35 Leak, WB 1975. Age distribution in virgin red spruce and northern hardwoods. Ecology 56 (6): 1451-1454 36 Wilde, S. A. 1946. Soil-fertility standards for game food plants. Journal of Wildlife Management. 10(2): 77-81. 37 http://www.rook.org/earl/bwca/nature/trees/sorbusam.html 38 http://www.fs.fed.us/database/feis/plants/tree/sorame/all.html 39 Tortorici F. 1994. La taille des végétaux ligneux, Les sorbiers (2e partie). Québec Vert, Mars: 52, 53 43 Annexe 2 – Rapport du consultant en écologie – Vincent Girardin Rapport dʼanalyse des fiches signalétiques et sur la méthodologie, les bases de données et les requêtes sur les plantes médicinales Par Vincent Gerardin 10 avril 2013 44 Contenu A. Commentaires sur les fiches signalétiques des 45 plantes médicinales retenues 45 1. INTRODUCTION ........................................................................................................................... 45 2. FORMAT DES FICHES ................................................................................................................... 45 2.1. IDENTIFICATION ............................................................................................................................... 46 2.1.1. Taxinomie ...................................................................................................................... 46 2.1.2. Morphologie .................................................................................................................. 46 2.1.3. Reproduction ................................................................................................................. 46 2.1.4. Environnement ............................................................................................................... 47 2.1.5. Valeurs et usages ........................................................................................................... 48 2.1.6. En résumé ....................................................................................................................... 48 3. ESPÈCES IMPORTANTES ............................................................................................................... 49 4. CONCLUSION .............................................................................................................................. 50 Annexe 1. Exemple de standardisation des classes des variables des fiches signalétiques des plantes médicinales .......................................................................................................................................... 52 Annexe 2. Exemple de fiche signalétique simplifiée ............................................................................. 56 Annexe 3. Quelques sources d’information utilisées pour la révision des fiches signalétiques ............ 58 B. NOTE SUR LA MÉTHODOLOGIE, LES BASES DE DONNÉES ET LES REQUÊTES SUR LES PLANTES D’INTÉRÊT 59 1. INTRODUCTION ........................................................................................................................... 59 2. Méthodologie 59 2.1. DONNÉES DE BASE ............................................................................................................................ 59 2.2. PROFILS STATISTIQUES ...................................................................................................................... 60 2.2.1. Analyse des tableaux ..................................................................................................... 60 2.2.2. Calcul des fréquences 2.2.3. 2.3. 3. 61 Présence/absence ou abondance/dominance ? ........................................................... 63 REQUÊTES ...................................................................................................................................... 64 CONCLUSION .............................................................................................................................. 64 Bibliographie .................................................................................................. Erreur ! Signet non défini. C. RECOMMANDATIONS GÉNÉRALES SUR LES DEUX VOLETS DU PROJET ........................................... 65 45 A Commentaires sur les fiches signalétiques des 45 plantes médicinales retenues 1. Introduction Dans le cadre de lʼinventaire des savoirs et connaissances des Pekuakamiulnuatsh sur les plantes médicinales,40 deux travaux distincts et complémentaires ont été menés. Dʼun côté, une compilation des connaissances botaniques, écologiques et dʼusage au sens large des termes, et de lʼautre la préparation dʼune base de données et dʼune méthode dʼextraction menant à la prédiction de localisation des espèces sur le territoire. Dans ce rapport nous nous intéressons à la première partie de ce projet. La révision des 45 fiches signalétiques a porté essentiellement sur la validation empirique et bibliographique des informations contenues dans la base de données, et lʼajout dʼinformation, particulièrement dans les champs non remplis. Certaines remarques ponctuelles ont déjà été consignées dans un premier rapport, et nous nʼy ferons appel que pour illustrer certaines remarques et recommandations. Dans un premier temps, nous faisons état du format des fiches signalétiques, du sens donné aux variables descriptives, de la codification des informations et de la cohérence du tout. 2. Format des fiches Par format, nous entendons le choix des informations et des variables descriptives. Une première remarque sʼimpose pour toutes les variables présentées : leurs objectifs doivent être présentés, elles doivent être décrites en termes clairs et la typologie des états de ces variables bien établie. À titre dʼexemple, nous fournissons en annexe 1 une ébauche des typologies qui pourraient être appliquées dans une version subséquente à cette première étape de récolte dʼune information qui peut être qualifiée de brute. Ceci ne signifie pas quʼil faut se passer de descriptions en clair, non codées, mais il faut alors juger de la nécessité de le faire, au regard des objectifs et de la singularité ou de la redondance de lʼinformation textuelle ajoutée. Nous allons brièvement passer en revue toutes les sections de la fiche modèle. 40 Peut-être serait-il préférable dʼétendre le champ dʼintérêt au-delà des aspects médicinaux puisque plusieurs espèces présentent aussi des intérêts dʼun autre ordre, artisanal, alimentaire, domestique, etc. Dʼailleurs, certaines de ces plantes nʼont pas dʼintérêt médicinal connu. Lʼon pourrait ainsi parler de plantes médicinales et patrimoniales. 46 2.1. Identification 2.1.1. Taxinomie De manière générale, cette section reprend de lʼinformation existante dans une littérature connue, notamment dans les flores applicables au Québec et en Amérique du Nord. Lʼinformation sur la taxinomie – ou taxonomie – est nécessaire pour bien nommer les espèces dans la langue scientifique, mais aussi dans les langues (français, nehlueun et anglais) vernaculaires. Un commentaire : On devrait limiter la liste des synonymes aux espèces dont le nom a récemment changé, comme Pinus divaricata ancien nom de Pinus Banksiana. Par contre, Populus tremuloides nʼa pas de synonymes, puisque cette espèce nʼa pas changé réellement de nom. 2.1.2. Morphologie Lʼimportance de cette sous-section mérite réflexion. En effet, lʼinformation qui y est consignée nʼest quʼun résumé de ce que lʼon peut retrouver dans la littérature, et notamment dans les flores. Il y a peut-être trop dʼinformations qui de toute façon ne peuvent réellement pas aider à lʼidentification des espèces. Certaines variables qui seraient intéressantes à compléter, comme celles sur le système racinaire sont peu documentées. Cʼest pourquoi cette section nʼapparait pas être dʼun grand intérêt. Le champ Similitude/confusion pourrait très bien remonter dans la section taxinomie. 2.1.3. Reproduction Dans la perspective de la culture et de lʼaménagement de ces espèces, cette section présente un intérêt certain. Il faudrait toutefois voir à mieux définir la signification des variables et de leurs conditions ou classes. À ce point de vue, il y a peut-être trop de variables. Par contre, les deux champs Essai de culture et Potentiel dʼaménagement ne sont pas à leur place. Ces champs sont, de toute évidence, intéressants, mais il faudra bien cerner lʼobjectif, le rôle, le contenu et le vocabulaire. Pour le moment, ces champs nʼapportent pas grand-chose, mais ils devraient être bien documentés. Nous pensons quʼils 47 devraient faire lʼobjet dʼune sous-section à part, qui pourrait sʼintituler Aménagement et culture. 2.1.4. Environnement Cette section fait appel à des connaissances à la fois empiriques et bibliographiques. Elle cherche à cerner les conditions écologiques dans lesquelles la plante en question peut sʼinstaller. Lʼon fait alors référence à ce que lʼon appelle lʼécologie végétale, laquelle repose sur lʼintégration de plusieurs sciences naturelles. Contrairement à lʼidentification des espèces, il nʼy a pas de manuel de référence de lʼécologie des espèces, et les quelques annotations des botanistes sur leur « habitat » ne sont pas dʼune grande précision. Dʼautre part, les informations bibliographiques sont parfois inadaptées aux conditions environnementales qui prévalent au Québec, notamment pour les espèces qui ont une distribution géographique qui déborde largement les limites méridionales du Québec. Comme dans les autres sections, mais plus encore, il y a donc nécessité de concevoir un cadre descriptif rigoureux soutenu par une typologie efficace. Le champ Associations végétales mérite une attention particulière, si lʼon souhaite y trouver une information précise sur les espèces étroitement associées à la présence de lʼespèce caractérisée. Pour le moment, ce champ laisse penser par son nom que lʼon parle des associations végétales au sens phytosociologique de lʼexpression. Cependant, les informations qui sʼy trouvent semblent plutôt provenir de listes dʼespèces qui ont pu être relevées dans des études particulières. Il y a matière à réflexion sur ce sujet, afin que lʼinformation fournie soit quelque peu utile. Certaines espèces ont une écologie très variable. Ainsi, Picea mariana ne peut être traitée simplement, car son écologie est très dépendante de la région, ou plutôt de la zone bioclimatique dans laquelle est croit. Au sud du Québec, elle se cantonne dans les milieux humides, mais en milieu boréal et subarctique elle colonise tous les sols, épais ou très minces, très secs ou très humides, et toutes les conditions climatiques, en adoptant même des formes prostrées (krummholz). Cʼest un peu la même chose pour les lichens, qui colonisent avant tout les sites xériques, mais aussi parfois certaines tourbières ombrotrophes dont la surface est sèche en été, ou en hiver là où le couvert neigeux est très mince. 48 Comment contourner ce problème ? Lʼon pourrait soit limiter la description de ces espèces à grande amplitude écologique aux conditions régionales correspondant à lʼutilisation traditionnelle du territoire par les Ilnus, ou alors développer une fiche plus explicite qui subdiviserait la section Environnement en quelques grandes zones climatiques. 2.1.5. Valeurs et usages Cʼest volontairement que nous faisons une sous-section de ces deux thèmes, car nous pensons quʼils doivent être traités séparément, et que lʼon doit y adjoindre les champs Essais de culture et Potentiels dʼaménagement. Cette section est dʼune importance majeure, puisque cʼest elle qui va donner toute sa dimension culturelle et patrimoniale au projet. Là encore, il sera nécessaire de bien cerner la nature de lʼinformation que lʼon souhaite y consigner. Par contre, peut-être quʼici la nécessité dʼune typologie rigoureuse nʼest pas souhaitable ni réaliste. Lʼon pourrait plutôt favoriser une description en clair plutôt que des données codées, et ce dʼautant plus quʼune part de lʼinformation de cette section est de nature empirique et provient dʼenquêtes anthropologiques. 2.1.6. En résumé Lʼinformation contenue dans ces fiches signalétiques est de nature très variable, et peut parfois donner une fausse impression de précision. Il y a encore dans ces fiches une certaine inconstance dans le sens donné aux champs descriptifs, qui devrait être corrigée par une recherche de standardisation des classes des variables. Lʼinformation parfois trop détaillée devrait être regroupée et simplifiée. Plusieurs champs se chevauchent, comme ce qui concerne la faune, ou les sols (type/composition, dépôt et texture) ou un même type dʼinformation se retrouve tantôt dans un champ, tantôt dans lʼautre. Pour pallier plusieurs de ces problèmes dʼinconstance dans la qualité de lʼinformation, lʼon pourrait faire un relevé de toutes les valeurs descriptives présentées pour ensuite tenter de les normaliser. Un glossaire sera une nécessité. 49 Dans certains cas, lʼinformation fournie est très précise, voire trop précise pour être une généralité. Si cette information est jugée nécessaire, il serait alors important de citer la source, voire aller jusquʼau numéro de page. Pour ce qui concerne la section identification, si lʼon souhaite conserver les sous-sections morphologie et reproduction, des experts en botanique et en physiologie végétales pourraient être avantageusement sollicités. 3. Espèces importantes Parmi les objectifs fixés à ce travail de caractérisation, il y a celui de pouvoir identifier les plantes qui furent et sont encore importantes pour la conservation de la culture des Pekuakamiulnuatsh et de mesurer les impacts que pourraient avoir certaines activités humaines, notamment au cours des procédures dʼévaluation environnementales. De ces deux points de vue, celui de lʼimportance culturelle des espèces à propriétés médicinales, alimentaires ou rituelles, et de celui du suivi de la présence de ces espèces, il faut dʼabord distinguer les espèces communes, répandues des espèces plutôt peu fréquentes. Il faut aussi distinguer les espèces vulnérables aux changements des conditions écologiques de celles qui sʼadaptent facilement à ces changements. Par exemple, dans le rapport de Géraldine Laurendeau (201141), lʼépinette noire, le sapin baumier ou le peuplier faux-tremble qui sont classées comme des essences « prioritaires », sont aussi très communes et très abondantes dans la zone boréale. Ce qui les rend très accessibles pour des usages traditionnels, et peu susceptibles de disparition, notamment à cause de leur grande capacité de régénération après perturbation. En outre, formant des peuplements très souvent à lʼétat pur, elles peuvent très facilement être localisées par consultation des inventaires forestiers. Mais dans la même liste des espèces prioritaires se trouvent le cerisier de Virginie, la savoyane du Groenland et le polypode de Virginie. Ces trois espèces sont moins répandues que les premières, voire rares pour le polypode, et plus sensibles aux perturbations humaines, même peut-être menacées, non pas de disparaitre totalement, mais de se confiner dans les seuls territoires protégés, comme lʼon peut le soupçonner pour la savoyane ou le polypode qui supportent mal lʼabsence brutale dʼun couvert forestier. 41 Laurendeau, G. 2011. Inventaire des savoirs et connaissances traditionnels des Pekuakamiulnuatsh sur les plantes médicinales. Phase II : Regroupement des plantes médicinales par importance. Mashteuiatsh, 21 juin 2011. Non publié. 50 Dʼoù la nécessité dʼun exercice de classement de ces plantes qui permettrait de concentrer les futures recherches sur celles qui présentent à la fois un grand intérêt patrimonial et une grande fragilité en regard de lʼaménagement du territoire. Pour que ce travail se fasse, il faudra dʼabord améliorer les connaissances quant à lʼintérêt de chacune de ces espèces, connaissances à la fois empiriques, comme celles que détiennent les anciens et ceux qui perpétuent ces traditions, et à la fois scientifiques dans les domaines de la biologie, de la pharmacie et de la médecine. Il faudra aussi améliorer les connaissances portant sur leur abondance, leur répartition sur le territoire et leur vulnérabilité, ainsi que sur les meilleures pratiques de conservation en aménagement forestier, et de production en milieu artificiel. 4. Conclusion Quels sont les objectifs premiers de ces fiches : dresser un bilan des connaissances ou documenter une argumentation pour lʼanalyse des impacts de projets dʼutilisation industrielle du Nitassinan ? Probablement les deux, et les réponses à cette question détermineront la nature de poursuite de ce travail qui nʼen est quʼà lʼétape de collection des informations brutes. Ces 45 fiches sont en quelque sorte la compilation de données éparses, récoltées dans des flores, comme la Flore laurentienne de Marie-Victorin, ou sur des sites web, comme ceux qui sont cidessous. Ces fiches sont le premier niveau dʼinformation, ce sont les données brutes qui ne sont donc pas destinées à être publiées, mais serviront de base pour des publications vulgarisées à venir. Devant la complexité technique de la poursuite du travail, il faudrait peut-être reprendre le format des fiches pour nʼy conserver que les informations permettant de répondre à cet objectif prioritaire. À titre dʼexemple, nous en proposons un modèle en annexe 2. Dans une perspective de publication et de vulgarisation, sous quelque forme que ce soit, les présentes fiches doivent être utilisées pour en générer dʼautres, limitées dans les informations à ce qui est aisément accessible. Par exemple, ce qui concerne la description de la plante nʼapparait pas nécessaire puisquʼelle existe déjà dans les flores et autres sources dʼinformation spécialisée. Lʼinformation concernant lʼécologie de lʼespèce est nécessaire, mais elle doit être alors exacte, tout en étant vulgarisée. Que faire ? Dans une seconde phase du travail, il faudrait se pencher dʼabord sur les objectifs à poursuivre, objectifs qui dirigeront peut-être vers un nouveau format de fiche, où les variables retenues le seront pour leur intérêt réel, où ces variables seront décrites et leurs classes 51 définies, et le vocabulaire utilisé standardisé, normalisé, mais aussi vers des domaines de recherche plus centrés sur les valeurs patrimoniales de ces espèces sauvages. Annexe 1. Exemple de standardisation des classes des variables des fiches signalétiques des plantes médicinales IDENTIFICATION Nom de l’espèce en En italique, avec auteurs TAXINOMIE latin/synonymes Nom en nehlueun Nom commun Nom français Nom anglais Autres noms autochtones + provenance Autres noms Famille de l’espèce Indigénéité + origine Indigène (au Québec) ; introduite Port Arbre, arbuste, arbrisseau, latifoliée (stolonifère, en rosette), MORPHOLOGIE graminoïde, érigé, prostré… muscinal (mousses et lichens), Dimensions Hauteur, et diamètre maximal (pour les arbres) Tige/Rameau/Branche Feuille Forme ; taille ; couleur Fleur Fruit/Cône/Graine Écorce Système racinaire Pivotant, fasciculé, traçante Enracinement/profondeur Très superficiel (≤ 25 cm) ; superficiel (25 à 100 cm) ; profond (≥ 100 cm) N O I T Mode C U D O R Similitude/confusion P E 52 Espèce ressemblante de Graine, végétatif (marcottage, drageonnement, rhizome, stolon) 53 reproduction/propagation Floraison/maturité Période de floraison Fructification Période de fructification Production des graines Âge de maturité de la plante, surtout pour les arbres, arbustes et Maturité sexuelle arbrisseaux Fréquence Annuelle ; cycle de production importante en années ; … Abondance Prolifique, moyenne, faible Mode de dispersion Vent ; gravité ; eau ; mammifères ; oiseaux Dormance Période et durée de dormance Germination Taux : faible (≤ 20 %) ; moyen (20-­‐50 %) ; élevé (≥ 50 %) Essai de culture Y a-­‐t-­‐il eu des essais connus ? Références Potentiel d’aménagement ??? Oui ; non ENVIRONNEMENT Combinaison des formations végétales (biocénose) dominantes et Habitat des conditions de dépôt et de drainage (biotope) dominantes CARACTERISTIQUES BIOPHYSIQUES Sol Type/composition Épaisseur/profondeur Drainage ??? Très mince (≤ 5 cm) ; mince (5-­‐30 cm) ; moyenne (30-­‐100 cm) ; épaisse (100 cm +) ; indifférent Excessif (1) ; bon (2) ; modéré (3) ; imparfait (4) ; mauvais (5) ; très mauvais (6) ; indifférent Roc ; glaciaire ; fluvio-­‐glaciaire ; fluviatile ; lacustre ; marin ; Dépôt organique (tourbe) ; colluvionnaire ; éolien ; minéral (tout sauf organique) ; indifférent Texture Grossière (sable et gravier) ; moyenne (sable loameux et loam) ; 54 fine (limon et argile) ; sans objet (roc et tourbe) ; indifférent Acidité Neutre (pH ≥ 6,0) ; peu acide (pH 5,0-­‐6,0) ; acide (pH 3,5 à 5,0) ; très acide (pH ≤ 3,5) ; indifférent Tolérance à l’ombre Tolérant ; semi-­‐tolérant ; intolérant ; indifférent Stade de succession Pionnier ; intermédiaire ; terminal (climacique) ; tous les stades On présente des plantes qui peuvent accompagner l’espèce Associations végétales Croissance Longévité Uniquement pour les arbres, arbustes et arbrisseaux : rapide, moyenne, lente Uniquement pour les arbres, arbustes et arbrisseaux : courte (≤ 50 ans) ; moyenne (50 à 100 ans) ; longue (≥100 ans) Réfère plus ou moins à la carte des domaines bioclimatiques du Distribution géographique Québec. Méridionale (érablière à sapinière à bouleau jaune : ≤ 48° N) ; boréale inférieure (sapinière à bouleau blanc : ≤ 49° N) ; boréale supérieure (pessière à épinette noire et mousses : ≤ 52° 55 N) ; subarctique (landes boisées à épinette noire et lichens : ≤ 56° VALEURS N) ; arctique (toundra : ≤ 62° N) ; ubiquiste (partout) Valeur écologique Statut de l’espèce Vulnérable, menacée, aucun Utilisation écologique ? Valeur faunique Quelle différence avec les deux points suivants, surtout le 2e ? Présence des animaux Utilisation (nourriture/protection/reproductio Nourriture ; protection ; reproduction ; USAGES n) Usage médicinal Énumération Usage alimentaire Énumération Usage domestique et industriel Énumération Usage rituel Énumération NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES : LISTE DES REFERENCES UTILISEES 56 Annexe 2. Exemple de fiche signalétique simplifiée IDENTIFICATION Nom scientifique et synonymes Cornus stolonifera, MORPHOLOGIE TAXINOMIE Cornus sericea Famille Cornacées Nom en nehlueun Mukutushpi, Kapishashish Autres noms autochtones Mikuâpemuk (Mingan) Nom commun Hart-­‐rouge, Aulne rouge, Saule rouge Nom français Cornouiller stolonifère Nom anglais Red-­‐osier dogwoow, red willow Port Arbuste (1 à 3 m) Fleur Blanches, cyme aplatie en corymbe Fruit/Cône/Graine Drupe blanc bleuâtre, globuleuse Mode u de Reproduction végétative, marcottage, drageonnage, stolon reproduction/propagation ou par graine ENVIRONNEMENT Biotope Zone riveraine, tout sol bien à mal drainé Biocénose Forêts, taillis, friches agricoles Tolérance à l’ombre Héliophile Stade de succession Pionnier, après feu, coupe, abandon de culture Espèces associées Alnus spp.; Salix spp. Ribes spp. Crataegus spp. Distribution, fréquence abondance et Indigène ; général dans le Québec ; zone boréale tempérée ; moyennement fréquent, mais souvent abondant dans un environnement favorable. 57 VALEURS/USAGES/POTENTIELS Utilisation écologique Brise-­‐vent, contrôle de l’érosion, stabilisateur des sols, réhabilitation des sites humides Nourriture, ombre, nidification pour de nombreux oiseaux, Utilisation faunique rongeurs, canards, ours, castor, chevreuil, orignal, lièvre, perdrix, et animaux domestiques prédateurs Vermifuge, antidiurétique, tonique, ophtalmologie, reins, gorge Usage médicinal sèche, vomitif, légèrement narcotique, anti-­‐démangeaisons dues à l’herbe à puces. Usage alimentaire Fruits comestibles, mais peu gouteux Flèches et arcs, capteurs de rêves, outils, brosse à dents, tannage Usage domestique des peaux, teinture végétale rouge, vannerie Usage rituel Fumigation Période de récolte Fruits et tiges en automne Potentiel de d’aménagement culture et Facile à cultiver, nécessite d’entretenir la formation qui évolue vers un stade forestier. 58 Annexe 3. Quelques sources dʼinformation utilisées pour la révision des fiches signalétiques Flores http://www.fs.fed.us/database/feis/plants/ http://www.fs.fed.us/database/feis/plants/tree/ http://www.efloras.org/object_page.aspx?object_id=6487&flora_id=1 http://www.wdt.qc.ca/w3dictiofr/treesna2srch.asp Marie-Victorin. Flore laurentienne Fernald M. L. Grayʼ s Manuel of Botany Écologie des espèces Gerardin V. 1977. An Integrated Approach to the Determination of Ecological Groups in Vegetation Studies. Gerardin V., 1979. Lʼinventaire du Capital-Nature du territoire de la Baie-James : Les régions écologiques et la végétation des sols minéraux. 59 A. Note sur la méthodologie, les bases de données et les requêtes sur les plantes dʼintérêt 1. Introduction Dans le cadre de lʼinventaire des savoirs et connaissances des Pekuakamiulnuatsh sur les plantes médicinales42, deux travaux distincts et complémentaires ont été menés. Dʼun côté, une compilation des connaissances botaniques, écologiques et dʼusage au sens large des termes, et de lʼautre la préparation dʼune base de données et dʼune méthode dʼextraction menant à la prédiction de localisation des espèces sur le territoire. Dans ce rapport nous nous intéressons à cette deuxième partie de ce programme de recherche. 2. Méthodologie 43 2.1. Données de base Dʼun point de vue méthodologique, lʼutilisation des données dʼinventaire écologique du service des inventaires forestiers (SIF) du ministère des Ressources naturelles nous apparait logique, car cʼest lʼinventaire le plus complet à disposition. Quoique lʼinventaire se limite aux terrains forestiers, cʼest celui qui recèle le plus grand nombre de relevés. La base de données constituée à partir du SIF comprend 4 875 relevés provenant essentiellement (près de 90 %) du Nitassinan des Pekuakamiulnuatsh. Toutefois, il serait intéressant dʼétendre le territoire couvert en respectant les grandes zones bioclimatiques qui se retrouvent dans le Nitassinan. Ainsi, il serait possible de regrouper les données dʼinventaire couvrant tout le domaine de la sapinière à bouleau blanc et de la pessière à mousse de lʼouest ; ainsi que les domaines de la sapinière et de lʼérablière à bouleau jaune. En faisant cela, non seulement augmenterait-on lʼéchantillonnage, mais aussi la précision des profils écologiques des espèces. Un autre avantage, serait dʼinclure des territoires ancestraux dʼautres Premières nations de la Baie-James jusquʼà la Côte-Nord. 42 Peut-être serait-il préférable dʼétendre le champ dʼintérêt au-delà des aspects médicinaux puisque plusieurs espèces présentent aussi des intérêts dʼun autre ordre, artisanal, alimentaire, domestique, etc. Dʼailleurs, certaines de ces plantes nʼont pas dʼintérêt médicinal connu. Lʼon pourrait ainsi parler de plantes médicinales et patrimoniales. 43 La méthodologie que nous discutons est présentée dans le rapport de Vézina (2013). 60 En outre, dʼautres inventaires pourraient être intégrés à cette base de données, comme celui effectué au tournant des années 70 par le Service canadien des forêts (Jurdant et coll., 1972 ; Gerardin, 1977) qui comporte quelque 500 relevés écologiques et phytosociologiques, et celui de lʼinventaire du Capital-Nature du territoire de la Baie-James, tout au moins pour les régions écologiques les plus méridionales (Gerardin, 1979) qui comportent près de 180 relevés. Une recherche bibliographique plus poussée permettrait probablement de récupérer dʼautres données compatibles ayant été récoltées par exemple au cours de projets dʼévaluation dʼimpacts. Les tableaux constitués à partir des données du SIF sont une base de données très intéressante à consulter et analyser. À la vue de certaines caractéristiques écologiques que fait ressortir cette base de données, nous pensons quʼil serait cependant nécessaire dʼévaluer la qualité des données récoltées sur le terrain. Non pas que nous mettions en doute la qualité globale des inventaires écologiques forestiers, mais ceux-ci ayant été réalisés par de très nombreuses équipes, et exigeant des compétences scientifiques et techniques de haut niveau, nous pensons quʼil serait bon de discuter et dʼévaluer les méthodes utilisées dans ces inventaires, notamment sur les aspects taxinomiques (bonne identification de lʼespèce), pédologiques (bonne identification du dépôt, de sa texture et surtout du drainage), voire géomorphologiques, ainsi que sur la méthode de sélection et dʼhomogénéité des stations échantillonnées. 2.2. Profils statistiques 2.2.1. Analyse des tableaux Les tableaux construits à partir des données du SIF sont très instructifs à plusieurs niveaux, particulièrement pour permettre de comprendre le domaine et lʼamplitude écologique de chacune des espèces retenues. Toutefois, pour certains paramètres, leur lecture est peu concluante, surtout par le très grand nombre de classes de certaines variables, et ce à cause des trop faibles effectifs que cet éclatement engendre. Cʼest particulièrement le cas pour les groupements dʼessences qui comporte 88 classes, et dont les effectifs égaux ou supérieurs à 50 ne se retrouvent que dans 19 classes. Pour dʼautres variables, comme perturbation moyenne qui comporte 10 classes dont 4 dʼentre elles combinent 99 % des 4 869 échantillons, et une classe, celle sans perturbation, couvre 57 % de tous les échantillons, ce sont aussi les classes qui sont à revoir. Il serait certainement plus intéressant de recombiner les classes de cette variable pour en faire peut-être un facteur 61 plus discriminant. Cette réorganisation des classes peut être unique et sʼappliquer à toutes les espèces, ou au cas par cas. 2.2.2. Calcul des fréquences Lʼinterprétation des données de fréquences observées est très liée à ces quelques principes de base, comme le nombre de classes, et la répartition des effectifs dans chacune dʼelle. Comme principe général, lʼon pourrait dire quʼidéalement, le nombre de classes devrait être modéré, et que les effectifs de ces classes devraient approcher au mieux une égale répartition. Les fréquences en seraient ainsi comparables entre les classes dʼune même variable. Mais comme les effectifs des classes sont, en partie, liés à la réalité du terrain – par exemple, en milieu collinéen, les milieux mésiques – sols de texture moyenne et bien à modérément bien drainés – , il est normal de retrouver plus dʼéchantillons dans ces classes que dans les classes extrêmes – sols de texture grossière, ou très fine, et excessivement ou très mal drainés. Si lʼorganisation du plan dʼéchantillonnage est statistiquement valide, et que le classement de chacune des variables considère bien la variation de ses états, il ne reste alors que les mesures statistiques qui peuvent être modulées pour faire ressortir lʼinformation que détiennent les données recueillies et organisées. Le paramètre statistique de base de toute analyse est la fréquence, qui indique combien de fois en pourcentage une espèce dans notre cas, a été observée dans une situation, une classe précise. Mais cette fréquence est souvent marquée par la qualité de lʼéchantillonnage, ce que nous venons de voir. Sans entrer dans des mesures statistiques complexes, ce qui pourrait être objet de recherches ultérieures, la fréquence brute peut facilement être améliorée par des calculs visant à normaliser la valeur des fréquences, c.-à-d. les rendre comparables en terme de capacité dʼinterprétation. La fréquence utilisée dans les tableaux statistiques que nous analysons est le rapport entre le nombre de présences observées dʼune espèce dans une classe de la variable étudiée et le nombre dʼéchantillons effectués dans cette classe. Cette fréquence relative, quoiquʼintéressante, ne tient pas compte de la qualité de lʼéchantillonnage (nombre dʼéchantillons/classe) ni du nombre de classes du facteur. Pour remédier, partiellement, à ce problème, une fréquence normalisée pourrait être utilisée. Son calcul est présenté au tableau 1 qui suit. Cette formulation a été appliquée à trois situations, pour lesquelles lʼon discute brièvement de lʼinterprétation à donner aux résultats (tableaux 2, 3, 4). 62 Tableau 1. Calcul de la fréquence normalisée (Gerardin, 1977 ; 1979) Lʼavantage de la fréquence normalisée est quʼelle peut être associée, se rapprocher dʼune probabilité dʼoccurrence dans chacune des classes. Autrement dit, si une espèce a été échantillonnée 100 fois, les fréquences normalisées donnent la probabilité en % dʼoccurrence dans chacune des classes de la variable. Tableau 2. Fréquences pondérées du sorbier dʼAmérique (SOA) sur le drainage Classe 1 2 3 4 5 6 Total R(K) 180 1551 2167 568 154 255 4875 P(K) 87 709 1007 233 65 89 2190 P(K)/R(K)*100 48,3 45,7 46,5 41 42,2 34,9 258,6 Fn (E/L) 18,7 17,7 18,0 15,9 16,3 13,5 100 Ce calcul montre que si lʼon ne connait pas la classe de drainage, les % de probabilité de rencontrer SOA varient de 13,5 % en classe 6 à 18,7 % en classe 1. Par contre, si lʼon connait la classe de drainage dʼun site, la probabilité de rencontrer SOA varie de 34,9 % en classe 6 à 48,3 % en classe 1. Lʼon est ici devant une espèce ubiquiste, dont la présence nʼexplique pas le drainage. Cʼest donc une espèce non indicatrice, donc de peu dʼintérêt de prédiction. Tableau 3. Fréquences pondérées de Gaultheria procumbens sur le drainage Classe 1 2 3 4 5 6 Total R(K) 180 1551 2167 568 154 255 4875 P(K) 11 30 11 3 3 5 63 P(K)/R(K)*100 6,1 1,9 0,5 0,5 1,9 2,0 12,9 Fn (E/L) 47,3 14,7 3,9 3,9 14,7 15,5 100 63 Ce calcul montre que si lʼon ne connait pas la classe de drainage, les % de probabilité de rencontrer SOA varient de 0,5 % en classe 3 et 4 à 6,1 % en classe 1. Par contre, si lʼon connait la classe de drainage dʼun site, la probabilité de rencontrer SOA varie de 47,3 % en classe 1 à 3,9 % en classe 3 et 4. Lʼon est ici devant une espèce indicatrice du drainage, ayant donc une grande valeur de prédiction, puisque les classes 1 et 2 totalisent 62 % de probabilité de présence de lʼespèce. Mais lʼespèce étant peu fréquente en général, cette prédiction demeure quand même fragile. Tableau 4. Fréquences pondérées du Sorbier dʼAmérique sur le type dʼhumus Classe Mull Moder Mor Anmoor Organique Tourbe N/A Total R(K) 68 571 3492 5 290 434 15 4875 P(K) 20 295 1623 3 92 155 2 2190 P(K)/R(K)*100 29,4 51,7 46,5 60,0 31,7 35,7 13,3 268,3 Fn (E/L) 11,0 19,3 17,3 22,4 11,8 13,3 5,0 100 Dans ce cas-ci, lʼon observe que si lʼon connait le type dʼhumus comme étant un anmoor, la probabilité de trouver le sorbier sʼélève à 60 %. Par contre, si lʼon se fie aux fréquences pondérées, cette probabilité chute à 22 %, ce qui est plus réaliste étant donné quʼil nʼy a eu que 5 relevés sur 4875 effectués sur anmoor, ce qui est très faible comme échantillonnage, et donc peu fiable. 2.2.3. Présence/absence ou abondance/dominance ? Dans lʼétat actuel, il semble que seule la présence de lʼespèce ait été prise en compte. Cependant, si quelque coefficient dʼabondance-dominance (Braun-Blanquet) a été noté dans les relevés de végétations, il y aurait un avantage à les utiliser pour affiner le profil statistique des espèces. En effet, la seule présence dʼune espèce dans une place-échantillon en dit moins sur son lien avec les conditions de la station que de savoir quʼelle couvre plus de 80 % de la station, ou quʼelle est presque seule dans les limites du relevé de végétation. Abondante, elle peut être interprétée comme étant en équilibre avec le milieu écologique quʼelle colonise, et rare, elle lʼest peut-être par nature – certaines espèces petites ou grandes ne forment pas de grandes colonies –, mais elle est peut-être présente par accident, ou nʼêtre le reflet que de conditions microstationnelles distinctes de lʼenvironnement global de la station – butte xérique ou dépression humide, trouée de lumière ou zone dʼombre... 64 Les tableaux synthèses ont leur place dans la présentation des résultats, mais jʼy ajouterais soit le nombre total dʼéchantillons de chacune des classes, soit, la FRN. Je préfèrerais cette dernière. Sinon, ces tableaux donnent une impression souvent fausse, lorsque les échantillons sont faibles dans certaines classes. Ce nʼest pas parce quʼon a trouvé 1 fois une espèce dans un échantillonnage de deux placettes que lʼon peut prétendre que sa probabilité de la trouver sur le terrain est de 50 %. 2.3. Requêtes Le processus de requête proposé pour prédire la présence dʼune espèce sur le territoire en utilisant les liens entre cette lʼespèce et les conditions du milieu associées aux peuplements forestiers de la carte écoforestière du SIF nous parait probant, mais encore faudra-t-il le valider sur le terrain. Cependant, il serait peut-être intéressant 1) dʼautomatiser la requête à partir des profils statistiques générés par les tableaux, et 2) dʼutiliser, à titre de contre-vérification, la fréquence normalisée à la place de la fréquence relative, et 3) dʼintégrer une valeur dʼabondance/dominance en remplacement de la seule présence/absence. La première suggestion permettra peut-être dʼaccélérer le processus et de le rendre plus facilement itératif si lʼon tente de modifier les regroupements de classe. Les deux autres suggestions permettront de voir à quel point lʼécologie de lʼespèce est mieux cernée, et plus cohérente avec la réalité du terrain. 3. Conclusion Les tableaux produits dans ce premier travail de caractérisation sont très pertinents pour systématiquement caractériser lʼécologie des espèces, et encore plus pour prédire leur présence sur le territoire dʼapplication. Nous considérons toutefois que quelques ajouts méthodologiques pourraient dans une deuxième étape améliorer cet outil déjà très intéressant. Une analyse des variables retenues en regard de leurs classes (nombre et effectifs) pourrait facilement mener à une meilleure base de données et donc à une meilleure information dans le sens scientifique du terme (théorie de lʼinformation ; entropie), et permettre de faire ressortir les espèces discriminantes et informatives, de celles qui semblent trop ubiquistes en raison de leurs profils statistiques plats. 65 À cette amélioration, sʼajouterait celle apportée par lʼajout de la fréquence normalisée qui devrait permettre de mieux préciser la présence dʼune espèce sur un site particulier, pour autant que lʼespèce soit indicatrice. Cʼest une question posée par le responsable de cette partie de la recherche, qui écrivait dans un courriel que « Plusieurs caractéristiques écoforestières se démarquent peu quant à la présence du sorbier dans la base de données. Cela rend dʼautant plus difficile la confection dʼune requête appropriée. » Cʼest le cas fréquent des espèces qui ont une large amplitude écologique, pour lesquelles la FRN pourrait conférer une valeur plus discriminante pour certaines variables. Toutefois, il faut retenir que la présence dʼune espèce est généralement associée à plusieurs facteurs dont certains sont parfois presque du ressort du hasard. Peut-être peut-on aussi améliorer le niveau de prédiction de la présence dʼune espèce sur un territoire donné si son profil statistique reposait plutôt sur lʼabondance/dominance, qui est normalement notée sur le terrain, que sur la seule valeur binaire de présence/absence. Enfin, nous pensons que ces caractérisations devraient aussi contribuer à améliorer le contenu des fiches signalétiques discutées dans la première partie de ce rapport. B. Recommandations générales sur les deux volets du projet Ce travail de compilation et dʼanalyse effectué par lʼéquipe de Parc sacré constitue une excellente base pour asseoir les politiques culturelles des Pekuakamiulnuatsh, conserver leurs savoirs et connaissances, ainsi que pour soutenir leurs analyses en regard des divers projets et activités de développements en cours et à venir sur leur Nitassinan. Ce travail est une étape essentielle, mais il doit se poursuivre sʼil veut atteindre ces objectifs. Pour que ce faire, nous proposons quelques recommandations qui découlent de lʼanalyse du présent rapport. 1. Fiches signalétiques 1.1. Un bilan. Faire le bilan de ce qui a été accompli et de ce qui reste à faire en regard des objectifs premiers. Cela pourrait mener non pas à une révision des objectifs, mais à leur affinement et aux priorités à leur accorder. 1.2. Publication. Ce travail doit mener à la publication de ses résultats. Cependant, dans lʼétat actuel, un travail de vulgarisation des connaissances acquises est à faire. Cette 66 vulgarisation peut, entre autres choses, prendre plus dʼune forme, selon le public visé, mais elle doit dʼabord passer par un certain nombre de travaux : ü Une révision du format des fiches, c.-à-d. champs dʼinformation (sections et variables descriptives), et données à inclure dans ces champs (classes ou état des variables) ; voir section 2 du présent rapport ; ü Un glossaire des informations techniques contenues dans les champs dʼinformation et les valeurs descriptives ; ü Une intégration des connaissances acquises par le travail dʼanalyse des données du SIF ; ü Le développement des informations et des connaissances sur les usages traditionnels des plantes, et lʼétablissement dʼune typologie de ces usages et de leur niveau dʼimportance au regard tant de leur valeur patrimoniale intrinsèque que de leurs profils statistiques sur leur fréquence et leur abondance. ü Pratiques de production. Ce champ mérite aussi réflexion et recherche, tout au moins pour certaines espèces plus précieuses du point de vue de leur utilité, et plus susceptibles de disparaitre, ou tout au moins de diminuer en abondance. 2. Base de données statistique 2.1. Augmenter les effectifs Les 4 875 échantillons utilisés couvrent essentiellement le Nitassinan des Pekuakamiulnuatsh. Toutefois cette limite territoriale nʼest pas une unité écologique, particulièrement du point de vue des bioclimats. Il serait donc judicieux dʼaméliorer les effectifs de la base de données actuelle en y ajoutant tous les relevés du SIF – ainsi que ceux réalisés par dʼautres grandes études –situés dans les mêmes domaines bioclimatiques que ceux qui traversent le Nitassinan. Cette amélioration des effectifs permettrait de consolider, voire de nuancer les profils écologiques des espèces. 2.2. Traitement statistique Nous avons proposé quelques ajouts au traitement des données provenant du SIF, dont : ü Mesure de la fiabilité méthodologique des relevés du SIF ; ü Amélioration des effectifs des classes de certaines variables par regroupement ; ü Ajout dʼun calcul de fréquence normalisée ; 67 ü Essai dʼintégration des données dʼabondance/dominance à la place des données de présence/absence ; ü Automatisation des requêtes sur la base des profils statistiques. ü 2.3. Validation sur le terrain Bien quʼune certaine validation ait été expérimentée, il serait nécessaire de lʼassujettir à un protocole statistique dʼéchantillonnage simple couvrant les grandes conditions écologiques dominantes, en respectant notamment la zonation bioclimatique. 2.4. Intégration aux fiches signalétiques Les connaissances produites par lʼanalyse des données du SIF ont la qualité dʼêtre uniformes pour tous les échantillons, contrairement à celles des fiches signalétiques, où la description de certaines variables est dépendante de sources bibliographiques diverses. Bibliographie Jurdant, M., J. Beaubien, J.L. Bélair, J.C. Dionne et V. Gerardin, 1972. Carte écologique de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Volume 1. Lʼenvironnement et ses ressources : identification, analyse et évaluation. Centre de recherche forestière des Laurentides, Service canadien des forêts ; Environnement Canada. Rapport dʼinformation Q-F-X-31. Gerardin V. 1977. An Integrated Approach to the Determination of Ecological Groups in Vegetation Studies. PhD dissertation, Univ. of Connecticut, USA. 236 p. Gerardin V., 1979. Lʼinventaire du Capital-Nature du territoire de la Baie-James : Les régions écologiques et la végétation des sols minéraux. Tome 1 : méthodologie et description. Environnement Canada, direction des terres et Société de développement de la Baie James. 398 p. 68 Annexe 3 – Projet ARUC - Tetauan NITUHKULIN NUHTSHIMITSHUAP | PLANTES INDIGÈNES ET MÉDICINALES EN MILIEU ILNU | ASSOCIATION DU PARC SACRÉ Exploration des différents types dʼinstallations visant la reproduction des plantes médicinales indigènes en milieu contrôlé : étude de faisabilité dans la communauté ilnu de Mashteuiatsh. RÉSUMÉ DU PROJET DE RECHERCHE Évaluer lʼintérêt, la faisabilité et la pertinence dʼun projet de serre, pépinière, tunnel ou autre installation visant la culture de plantes médicinales indigènes dans la communauté ilnu de Mashteuiatsh. Évaluer le potentiel de culture des plantes médicinales indigènes utilisées par les Pekuakamiulnuatsh en milieu naturel ou contrôlé, afin dʼélaborer une stratégie dʼapprovisionnement communautaire qui respecte les valeurs, le territoire et le mode de vie ilnu. AXE DE RECHERCHE Aménagement collaboratif de l'habitat et des milieux viables. OBJECTIF GÉNÉRAL Développer lʼautonomie et la prise en charge de milieux de vie durables et culturellement adaptés par les collectivités. OBJECTIFS SPÉCIFIQUES Évaluer lʼintérêt dʼun tel projet pour les Pekuakamiulnuatsh. Déterminer les besoins et les fonctions des installations horticoles. Mettre en commun les données horticoles et architecturales pour évaluer la faisabilité de mettre en place des installations horticoles en milieu urbain ou forestier, sur le Nitassinan. Poursuivre lʼévaluation du potentiel de reproduction des plantes médicinales indigènes en serre et leur propagation en milieu naturel. Regrouper lʼinformation existante par la réalisation dʼune revue de littérature. 69 CONTEXTE DE LA RECHERCHE Depuis lʼété 2010, lʼAssociation du Parc Sacré, en collaboration avec ses partenaires locaux et régionaux, le Conseil des Montagnais Pekuakamiulnuatsh Takuhikan, le Musée amérindien de Mashteuiatsh et la Forêt modèle du Lac-Saint-Jean, a entamé une recherche visant à répertorier, à inventorier et à documenter les savoirs et connaissances traditionnels des Pekuakamiulnuatsh sur les plantes médicinales. La présente demande sʼinsère dans les activités de recherche de cet inventaire, qui non seulement sʼest affairé, depuis plus de 2 ans, à collecter le patrimoine culturel ilnu, mais aussi à regrouper ces informations dans une base de données, à laquelle nous avons ajouté les caractéristiques écologiques touchant aux espèces végétales utilisées, dans leur occurrence et leur abondance sur Nitassinan, le territoire ancestral ilnu. Le projet dʼInventaire des savoirs et connaissances des Pekuakamiulnuatsh sur les plantes médicinales (ISCPPM) visait en premier lieu à sauvegarder et à protéger ce patrimoine, tout en le rendant accessible aux membres de la communauté, en particulier les jeunes. Dans une vision plus large, et en étroite relation avec la mission de lʼAssociation du Parc Sacré, le projet ISCPPM veut favoriser le développement, lʼautonomie et la prise en charge de la communauté dans une perspective de gestion intégrée des ressources, entre autres grâce à la création dʼemplois pour les Pekuakamiulnuatsh en territoire. Le projet que nous vous présentons ici sʼinscrit dans la suite logique de ce projet dʼinventaire qui en est maintenant à sa troisième phase. Dans la perspective dʼévaluer lʼintérêt et la faisabilité de créer des installations qui serviront à cultiver et/ou à propager les plantes médicinales indigènes utiles aux Pekuakamiulnuatsh, nous souhaitons explorer les différentes avenues possibles qui sʼoffrent à la communauté, tant du point de vue architectural, horticole que dans une perspective dʼaménagement du territoire. Nous avons déjà, à cet effet, entrepris une revue de littérature évaluant le potentiel de reproduction des espèces en milieu contrôlé sur 45 des 84 espèces végétales contenues dans notre base de données. VISION Une serre à Mashteuiatsh pour Favoriser lʼaccès aux ressources de la forêt et la santé collective, permettre la transmission du savoir et la formation en lien avec les plantes médicinales, développer des emplois en lien avec la forêt. GESTION DU PROJET Conseil dʼadministration, Association du Parc Sacré, Mashteuiatsh Géraldine Laurendeau, Chargée du projet dʼinventaire (ISCPPM) Paul Vézina, Chargé de suivi du projet dʼinventaire, employé de Pekuakamiulnuatsh Takuhikan PARTENAIRES Musée amérindien de Mashteuiatsh Conseil des Montagnais du Lac-Saint-Jean Forêt modèle du Lac-Saint-Jean ÉTUDIANTS Marie-Joëlle Tétreault, Étudiante à la maitrise en Architecture Giancarlo Marino, Biologiste, Étudiant en aménagement de la forêt BUDGET 12 000$ RÉSULTATS ATTENDUS Revues de littératures et rapports synthèse (architecture et horticulture). Fiches horticoles (70 espèces) Proposition de projet en architecture. 71 ACTIVITÉS A. VOLET ARCHITECTURAL 1. Réalisation dʼune revue de littérature qui tiendra compte des éléments suivants : Considération des projets de serres existants Type dʼactivités (horticole, formation) sʼy déroulant Utilisation dʼespèces végétales indigènes relatives à la forêt boréale Projets réalisés en milieux autochtones Pertinence culturelle du projet Impact sur le développement des collectivités Réponse aux besoins des communautés (approvisionnement, santé, éducation) Valeur éco-énergétique du projet 2. Projet de serre à Mashteuiatsh, évaluation des besoins et proposition architecturale Rencontre avec lʼAssociation du Parc Sacré et évaluations des besoins Entrevues avec les Pekuakamiulnuatsh pour cibler lʼintérêt Choix de lʼemplacement des serres Disponibilité et choix des matériaux, type de construction Aménagement/espace intérieur vs types dʼactivités Valeur culturelle, transmission du savoir Considération écologique et énergétique du bâtiment 3. Proposition architecturale et rapport synthèse. B. VOLET HORTICOLE 1. Réalisation dʼune revue de littérature qui tiendra compte des éléments suivants : Considération des travaux existants sur 70 espèces végétales de la forêt boréale Essais de culture de plantes indigènes en serres Propagation dʼespèces indigènes en milieu naturel Plantes ou arbres ayant une utilisation médicinale connue des Pekuakamiulnuatsh Relation avec le couvert végétal, le type de sol, les caractéristiques écologiques Potentiel végétatif des espèces mentionnées Taux de réussite des expériences visant la reproduction des végétaux 71 72 ANNEXE 3 Affiche présentée lors de la rencontre des partenaires en décembre 2012 72 73 ANNEXE 3 Texte et proposition de Marie-Joëlle Tétreault, projet de fin dʼétudes Étudiante à la maitrise en Architecture, Université Laval. Supervisée par André Casault. CULTURE DU NITASSINAN. PARTAGE ET MISE EN VALEUR DU SAVOIR SUR LES PLANTES MEDICINALES DANS LA COMMUNAUTE ILNU DE MASHTEUIATSH. Ce projet vise le partage et la mise en valeur du savoir sur les plantes médicinales au sein de la communauté ilnu de la réserve autochtone de Mashteuiatsh, au Lac Saint-Jean. Il se traduit par la mise en place dʼune serre communautaire et de son réseau dʼinstallations et de jardins à travers le village. Le projet est initié par lʼAssociation du Parc Sacré, un organisme local sans but lucratif ayant pour mission de promouvoir la santé globale par les plantes médicinales ainsi que la sauvegarde et la transmission des savoirs et connaissances ancestrales. Les plantes médicinales poussent naturellement en forêt, sur le territoire, que les ilnuatsh44 nomme le Nitassinan, Les Pekuakamiulnuatsh45 connaissent bien la forêt boréale pour l'avoir occupée et utilisée pendant plusieurs millénaires. Mais leur sédentarisation, advenue depuis plus ou moins un siècle, amena une diminution progressive des pratiques de leur mode de vie traditionnel en territoire et par conséquent, de ces savoirs. La poursuite des pratiques traditionnelles en forêt est nécessaire pour assurer la continuité de leur culture (Laurendeau, 2011)46. De la même manière, le savoir sur les plantes médicinales peut difficilement se faire sans ce lien avec le territoire. Par contre, la réalité actuelle est telle que les membres de la communauté nʼont pas tous accès au territoire. De plus, certaines espèces de plantes médicinales sont plus difficile à trouver en forêt et parfois même, tendent à disparaitre. Un besoin se faire sentir au sein de la communauté pour assurer la disponibilité et lʼaccessibilité aux ressources médicinales de la forêt. Le projet de serre se divise en trois volets : communauté, partage et entreprenariat. Le premier volet communautaire et culturel, vise à conserver les savoirs et pratiques traditionnelles 44 Ilnuatsh est le pluriel d'Ilnu. 45 Les Pekuakamiulnuatsh sont les Innus (prononcé et écrit Ilnu à Mashteuiatsh) du Lac-Saint-Jean. 46 Laurendeau, G. Usages des plantes par les Pekuakamiulnuatsh. Étude sur la transmission des savoirs dans la communauté ilnu de Mashteuiatsh, Mémoire de Maîtrise en Ethnologie des francophones en Amérique du Nord, Département dʼhistoire, Faculté des Lettres, Université Laval, Québec, 142 p. 73 74 et à promouvoir la santé au sein de la communauté. Traditionnellement, le partage du savoir se faisait à lʼoral. Malgré les changements importants qui se sont opérés sur le mode de vie nomade traditionnel, ce projet se veut à lʼimage de ce partage oral du savoir : dynamique et évolutif. Il se traduit par une installation paysagère et architecturale, composée de jardins intérieurs et extérieurs qui amèneront le visiteur à acquérir un savoir sur les plantes médicinales, à le mettre en pratique et à le partager. Inspirées des bâtons à message, moyen de communication utilisé traditionnellement sur le territoire, ces installations deviendront dʼabord et avant tout des lieux de partage et de rencontre pour les membres de la communauté. LʼAssociation du Parc Sacré mène également des projets dʼaménagement paysager de plantes indigènes, générant un revenu pouvant soutenir les autres activités visées par la serre. Ce deuxième volet entrepreneuriat permettra dʼeffectuer le lien entre les jardins et les plantes produites dans la serre. Ces jardins feront partie intégrante du parcours à travers le village, assurant une visibilité et une mise en valeur des plantes. Cette initiative a également des retombés communautaires puisquʼelle engage des jeunes de la communauté en réinsertion sociale pour la plantation et lʼentretien des jardins. Le dernier volet, celui du partage, vise lʼouverture des savoirs à une communauté extérieure. Les intérêts dʼune communauté plus large pour les médecines alternatives se développent. Mashteuiatsh est également une destination touristique estivale convoitée. Il y a ainsi un potentiel de développement dans le partage du savoir à plus grande échelle qui est à la fois un moyen de préserver la culture ainsi quʼun vecteur économique important au sein de la communauté. Ainsi, les visiteurs pourront entreprendre un parcours à travers le village et son boisé pour découvrir les plantes médicinales et leur utilisation. Cʼest à travers ce réseau de partage du savoir sur les plantes médicinales que le projet vise à préserver cet aspect fondamental de la culture ilnu et de son rapport au territoire. Coupe. Image Marie-Joëlle Tétreault 74 75 Intérieur de la serre. Image Marie-Joëlle Tétreault Aménagement et extérieur de la serre. Image Marie-Joëlle Tétreault 75 76 Plan dʼimplantation à Mashteuiatsh. Image Marie-Joëlle Tétreault zone d’intervention sentiers informels sentiers formers prolongements de sentiers zones boisées emplacements possibles des bâtons à message installations jardins Parcours formels et informels, site d’intervention 76 77 Annexe 3 – Tableau des typologies de serres (Marie-Joëlle Tétreault) Typologie Opération Coût Demande en énergie Productivité Exemples 0 La fenêtre serait la plus petite échelle de culture intérieure. Ci-contre, une expérience d’agriculture urbaine grâce à un système de jardin suspendu hydroponique, modulaire, faible en consommation d'énergie, optimisant la lumière disponible. Ces jardins verticaux permettent facilement et à moindre coût de démarrer un jardin dans sa propre fenêtre. $ Cette serre en fenêtre, de type «bow window» permet de maximiser l’ensoleillement ainsi que d’avoir un meilleur contrôle de l’environnement. Celle-ci est composée de verre et d’une structure d’alluminium. Cette petite serre peut occasionner des surchauffes en été, d’où l’importance de panneaux ouvrant pour la ventilation. SERRES ACCOLÉES À UN RÉSIDENCE Fenêtre Source: http://www.manutritionniste.com/7-idees-dagriculture-urbaine/window-farms/ Bow window Source: http://www.aos.org/Default.aspx?id=467 $$ Une telle serre accolée à la résidence permet une économie de moyen par l’utilisation d’un mur mitoyen. Les panneaux de polycarbonate ainsi que la structure en bois sont des matériaux économiques et simples à construire. Serre accolée Source: http://www.sundancesupply.com/LeantoPhoto.html $$$ Cette serre attenante à un maison bioclimatique a été contruite à partie de pare-brises de voiture récupérés. Sa construction est de plus grande ampleur et plus complexe que la serre vue ci-haut. Ce type de serre peut contribuer à chauffer la résidence passivement en hiver. Source: http://photographe.zevillage.org/news/une-2cv-recycle-en-maison-ecologique Serre accolée SERRES AUTOPORTANTES $ 200 Chassis froid $$$ 600 - 1000 Serre solaire passive $$$$ Cette petite structure autoportante peut permettre de partir des boutures pour ensuite les transplantée en terre. Ce chassis froid, ou mini-serre est peu couteûse et peut être installée librement sur un balcon ou sur un terrain ensoleillé. Elle est constituée de pin et de plexiglass. Ce projet s’implante dans la région de Ladakh dans le nord de l’Inde, région très éloignée au climat extrême rendant la pratique de l’agriculture et la tenue d’une alimentation saine difficile. L’agriculture en serre offre une possibilité intensive de production agricole où l’environnement et les délais peuvent être contrôlés avec de meilleurs rendements. Ces serres solaires passives sont opérables à l’année et utilisent majoritairement des matériaux disponibles localement pour lesquels des contraintes de construction, d’entretien et de coûts sont moindres. La technologie est basée sur cinq concepts: gains solaires, emmagasinage de la chaleur, redistribution de la chaleur, masse thermique efficace, ventilation naturelle. Source: http://www.trefle.com/a-vendre/outillage-jardinage-bricolage-maison/serre-quadruple-1-180-cm-pin-traite-plexiglassaccueil-amena_97185683-loc-france-chateauneuf-les-martigues_13026.html Source: solargreenhouse.org Cette serre prête-à-monter en cèdre rouge de l’ouest peut-être achetée en magasin et montée sur place. Elle ne nécessite pas d’expertise spécialisée en consruction. Elle n’utilise pas de système de chauffage et peut être ventilée naturellement. Les paroies sont en polycarbonate. 2600 Source: http://www.homedepot.ca/produit/serre-en-cedre-prete-a-monter-de-8-pi-x-12-pi/991793 Serre solaire passive $$$$ $ 20 000 Cette serre pour plantes indigène est un projet mené par la communauté autochtone de Keweenaw Bay au Michigan. Réalisée en été 2010, la serre en dôme géodésique de 33 pieds, est alimentée uniquement pas l’énergie solaire. Elle est en fonction, malgré le climat nordique de la région, pendant toute l’année. La serre vise à produire de plantes indigènes afin de fournir les outils écologiques supplémentaires nécessaires à la restauration de milieux naturels dégradés, à être un outil éducatif et récréatif pour les membres de la communauté de tous âge Source: http://wingsandseeds.org/2010/07/12/kbicindigenous-plant-restoration-geodesic-dome-solar-powered-greenhouse/ Dome géodésique $$$$ $ 61 000 Serre à «arche gothique» $$$$ $$ 100 000 Cette serre d’environ 1100m2, située à Inuvik, au Territoires du Nord-Ouest, est un ancien aréna reconverti par le remplcement de la toiture par un vitrage en polycarbonate. La serre est séparée en deux secteurs distincts : d’une part la serre communautaire avec des lots alloués aux habitants de la communauté pour cultiver des plantes diverses,, principalement des légumes, et de l’autre une serre commerciale produisant des plantes de parterre ainsi que des légumes hydroponiques. L’aspect commercial de la serre permet de couvrir les coûts d’opération et de gestion de la serre. La serre présente un avantage important pour une communauté éloignée ou les produits frais sont rares et très couteux. Cette serre communautaire de 90m2, construite en 2007, est située à Iqaluit, au Nunavut. Elle est le fruit d’un projet entamé en 2001. Un problème présent dans une communauté si nordique et éloignée est la disponibilité des produits frais. Le but du projet est donc de cultiver des légumes frais à proximité, plutôt que de compter sur les fruits et légumes vieillissants qui sont amenés par avion à grands frais à la fois pour le consommateur et pour l’environnement. La serre est divisée en lots. La culture se fait dans des bacs surélevés, dans des pots sur des tablettes ou suspendus. La serre est ventilée mécaniquement et peut être chauffée en hiver. Source: http://www.cityfarmer.org/inuvik.html Source: http://sybaritica.me/2012/06/14/nunavut-the-iqaluitcommunity-green Serre hollandaise $$$$ $$$ Ces serres commerciales pour plantes indigènes se situent à Cranbrook, dans la région East Kootenay en Colombie-Britannique. La pépinière, qui est à 51% la propriété de la communauté autochtone, emploi à la fois des membres de la communauté et des gens externes à celle-ci. Elle cultive 80 différentes espèces de plantes indigènes. Celles-ci servent au reboisement de sites industriels ou miniers. Les installations sont composées de trois serres chauffées. Les objectifs du projet sont de partager le savoir sur les plantes indigènes au sein de la communauté, de fournir des emplois et un revenu à la communauté et de contrer la diminution de l’abondance des plantes indigènes en milieu naturel en raison des perturbations agro-industrielles et autres. Source : http://www.panoramio.com/photo/6451474 Tunnel $$$$ $$$$ Cette serre, située dans l'arrondissement Ahuntsic-Cartierville, sur le toit d'un immeuble industriel, est la première serre commerciale de l’Amérique du Nord située sur le toit d’un immeuble. Les Fermes Lufa ont mis sur pied cette serre en 2011. Elle occupe une superficie équivalente à celle d'un terrain de soccer. Une trentaine de variétés de légumes, principalement des feuillages, des herbes, des concombres et des tomates, y sont produites et vendues selon une formule d'abonnement à des paniers hebdomadaires. L'offre, pouvant satisfaire 2000 personnes, est complétée par des légumes racines produits localement. Les produits sont mis en vente moins de 24 heures après la cueillette et, bien que non certifiés biologiques, sont produits selon les mêmes paramètres, sans pesticides et sans OGM Source: http://www.lapresse.ca/lesoleil/actualites/environnement/201102/05/01-4367452-pre miere-serre-commerciale-sur-un-toit-urbain.php Serre industrielle 77 Annexe 4 Inventaire des savoirs et connaissances des Pekuakamiulnuatsh sur les plantes médicinales phase IV | 2013–2014 Domaines dʼactivités : 1.0 Améliorer les moyens dʼexistence durable des communautés dépendantes de la forêt en améliorant les capacités, les ressources matérielles et sociales des communautés; 2.0 Développer une gestion durable et intégrée des ressources du milieu forestier et ainsi mettre en valeur les ressources forestières non ligneuses et le patrimoine autochtone en lien avec la pratique dʼilnu aitun; 3.0 Organiser, recueillir et partager lʼinformation par le réseautage et grâce à lʼimplantation dʼune base de données sur les plantes médicinales. Sous-domaines dʼactivités : Produits forestiers non ligneux Plantes médicinales Patrimoine autochtone Occupation et utilisation du territoire et des ressources But et objectifs du projet : Généraux - Étudier la faisabilité de développer des produits forestiers non ligneux en forêt boréale incluant les produits forestiers non industriels et les produits bio-pharmaceutiques, dans le but de contribuer à lʼamélioration de la santé communautaire; - Mettre en valeur les ressources floristiques; - Favoriser le développement et lʼautonomie des communautés, développer des partenariats et des échanges dʼexpertise entre les acteurs du milieu; 79 Culturels et écologiques - Valider et synthétiser les informations existantes sur les pratiques, les savoirs traditionnels, la langue et lʼécologie des plantes médicinales ilnus présentes sur le Nitassinan; - Reconnaître, valoriser et transmettre ces connaissances grâce aux outils développés et à la formation; Économiques - Évaluer lʼintérêt, le potentiel et la faisabilité de reproduire les plantes indigènes médicinales en milieu naturel ou controlé; - Évaluer le potentiel de mise en marché de produits transformés. PARTENAIRES Pekuakamiulnuatsh Takuhikan Société de développement économique Ilnu Musée amérindien de Mashteuiatsh Alain Cuerrier et son équipe, IRBV, Université de Montréal (phytochimie) Mélanie Sheehy, Coopérative forestière de Ste-Rose ARUC-Tetauan, Université Laval 79 80 DETAILS DES ACTIVITES DU PROJET A REALISER EN PHASE IV Informations culturelles et écologiques existantes - ANALYSE ET VALIDATION DES CONTENUS ÉCOLOGIQUES (OCCURRENCE ET ABONDANCE) ET ETHNOGRAPHIQUES (SAVOIRS ET LANGUE) - SYNTHÈSE EN VUE DʼUNE PUBLICATION Phytochimie - SÉLECTION DES ESPÈCES SELON LEURS FONCTIONS BASÉE SUR UNE GRILLE MULTI-CRITÈRES - RECHERCHE APPROFONDIE DE LA PHYTOCHIMIE DES ESPÈCES CIBLÉES Développement de produits - ESSAI ET SÉLECTION DE PRODUITS - CUEILLETTE ET TRANSFORMATION - FORMATION EN CUEILLETTE ET EN TRANSFORMATION - ÉLABORATION DʼUNE ÉTHIQUE DE CUEILLETTE APPLIQUÉE Horticulture et aménagement - DÉVELOPPEMENT DʼUN MODÈLE DE SERRE AUTONOME - ESSAIS HORTICOLES 80 81 Annexe 5 - Sondage à la population | Développement de produits A. IDENTIFICATION Homme _____ Femme _____ Autochtone ____ Non autochtone ____ Âge : 18 – 25 ans _____ 26 – 35 ans _____ 36 – 45 ans _____ 46 – 59 ans _____ 60 et + ans _____ Résidence : Mashteuiatsh ____ St-Prime ____ Roberval ____ Région du Lac-Saint-Jean ____ Région du Saguenay ____ Ailleurs au Québec ____ B. UTILISATION DE PRODUITS NATURELS 1. Vous êtes-vous déjà soigné avec des plantes? oui ____ non ____ 2. À quelle fréquence utilisez-vous des remèdes naturels? Jamais ___ 1 fois/an ___ 1 fois/mois ___ 1 fois/semaine ___ +1 fois/sem. ____ 81 82 3. Quels types de produits naturels utilisez-vous? (Cochez 1 ou plusieurs choix) Infusions de plantes (tisane, décoction) ____ Goutte, teinture mère ____ Huile essentielle ____ Produit cosmétique (savon, crème, shampoing, etc.) ____ Baume et onguent ____ Produit domestique (nettoyants, récurrents, éponges) ____ Fumigation (encens, etc.) ____ Capsule, comprimé, gellule à base de produit naturel ____ Autre (précisez) _________________________________ 4. À quels types de traitement faites-vous confiance pour vous soigner? (Cochez.) Savoirs traditionnels autochtones ____ Herboristerie ____ Naturopathie ____ Acuponcture et médecine chinoise ____ Chiropratie, ostéopathie ____ Homéopathie ____ Produits pharmaceutiques ____ Autres (précisez) ______________________________ C. PRODUITS NATURELS, PLANTES ET SAVOIRS TRADITIONNELS 5. Seriez-vous intéressé à consulter un homme/femme-médecine traditionnel ilnu? oui ____ non ____ ne veut pas répondre ____ 6. Aimeriez-vous pouvoir vous procurer des remèdes traditionnels ilnus dans votre communauté? oui ____ non ____ ne veut pas répondre ____ 82 83 7. Quels types de produits seriez-vous succeptible dʼacheter? Plante en vrac ____ Infusion de plantes (tisane, décoction) ____ Goutte, teinture mère ____ Huile essentielle ____ Produit cosmétique (savon, crème, shampoing, etc.) ____ Baume et onguent ____ Produit domestique (nettoyants, récurrents, éponges) ____ Fumigation (encens, etc.) ____ Capsule, comprimé, gellule à base de produit naturel ____ Produit alimentaire (fines herbes, confitures, etc.) ____ Autre (précisez) _______________________________________ 8. Êtes-vous favorable au développement de produits naturels à base de plantes? Par un organisme de Mashteuiatsh? oui ____ non ____ Issu dʼun partenariat entre un organisme de Mashteuiatsh et de lʼextérieur? oui ____ non ____ 9. Seriez-vous susceptible dʼacheter des plantes que vous utilisez pour vous soigner? oui ____ non ____ 83 PLANTES TRADITIONNELLES Soigner Acheter Épinette rouge - Mélèze ____ ____ Sorbier- Mascobina ____ ____ Thé du Labrador ____ ____ Thé des bois ____ ____ Herbe à dindes - Achillée millefeuille ____ ____ Salsepareille ____ ____ Framboisier sauvage ____ ____ If du Canada ____ ____ Bleuets ____ ____ Petites merises ____ ____ Cerisier à grappe ____ ____ Quatre-temps ____ ____ Petit thé ____ ____ Épinette noire ____ ____ Épinette blanche ____ ____ Bouleau à papier ____ ____ Bouleau jaune ____ ____ Tremble ____ ____ Peuplier baumier ____ ____ Savoyane – racine jaune ____ ____ Graines rouges ____ ____ Cannerges sauvages ____ ____ Immortelle ____ ____ Tripe de roche ____ ____ Pin gris (Cyprès) ____ ____ Pin blanc ____ ____ Sapin ____ ____ Hart rouge – aulne rouge ____ ____ Aulne ____ ____ Saule ____ ____ Prêle ____ ____ 85 Herbe bleue – Dièreville chèvrefeuille ____ ____ Clintonie boréale ____ ____ Comptonie voyageuse ____ ____ Bois de savane – Kalmia ____ ____ Épilobe ____ ____ Cèdre ____ ____ Frêne ____ ____ Verge dʼor ____ ____ Herbe crapaud – Sarracénie ____ ____ Quenouilles ____ ____ Fougères ____ ____ Fraisier ____ ____ Gadelles ____ ____ Nénuphar ____ ____ Lycopodes ____ ____ Soigner Acheter Fines herbes ____ ____ Menthe ____ ____ Mélisse ____ ____ Bardane (toques) ____ ____ Pissenlit ____ ____ Actée ____ ____ Trèfle rouge ____ ____ PLANTES NON TRADITIONNELLES Autres (précisez) __________________________________________________ __________________________________________________ __________________________________________________ __________________________________________________ 85 86 CULTURE DE PLANTES SAUVAGES 10. Croyez-vous quʼil serait intéressant de cultiver des plantes sauvages, pour pouvoir sʼapprovisionner sans détruire les milieux naturels? oui ____ non ____ 11. Selon vous, à quoi devrait servir les installations horticoles? Dans quel but devrait-on cultiver ces plantes? (Cochez un ou plusieurs choix.) Approvisionner la communauté en plantes dans un but communautaire ____ Développer des produits naturels pour la vente ____ Faire du reboisement, de lʼaménagement paysager ____ Donner de la formation, des ateliers, faire de la transmission ____ Offrir une variété des produits alimentaires sauvages ____ Expérimenter la possibilité de cultiver certaines plantes ____ 12. Y a-t-il, selon vous, certaines plantes qui ne devraient pas être vendues? Plantes traditionnelles ____ Plantes à valeur spirituelle ____ Espèces fragiles ou menacées ____ Plantes ayant une certaine toxicité ____ Autre (précisez) __________________________________________ 13. Si vous avez cochez une ou plusieurs cases à la question 12, pourriez-vous nommer les plantes que vous considérez ne devant pas êtres vendues? Vous pouvez vous baser sur la liste des noms de plantes à la question 9. ____________________________________________________________________________ ____________________________________________________________________________ ____________________________________________________________________________ __________________________ MERCI DʼAVOIR RÉPONDU AU SONDAGE. 86 Annexe 6 – Exemple de fiche technique et étude de marché (en cours) Fiche technique – Exemple de Achillea millefolium (Annick Gill) COMPILATION DES DONNÉES DU MARCHÉ Types de produits : Huile essentielle, tisane, décoction Les feuilles et les fleurs, très aromatiques, sont préparées en tisane. Les feuilles fraîches remplacent la sauge dans les recettes. Plante ornementale connue, il existe de nombreux cultivars attrayants et disponibles en plusieurs couleurs. On lʼutilise également séchée comme élément de décoration. En Europe, on la cultivait avec le thym et la camomille pour obtenir une belle pelouse, plus résistante à la sécheresse que les pelouses de graminées. Lʼachillée peut être utilisée comme teinture (bleue) pour médicaments et pour produits alimentaires. Elle entre aussi dans la composition de multiples produits de toilette et cosmétiques. Dans certaines régions, lʼespèce est utilisée contre lʼérosion des versants et autres terrains inclinés. Lʼachillée sert également à la production de miel par les abeilles. Prix/quantité/ potentiel de cueillette/abondance Parties aériennes (fleurs et feuilles) Au Québec, la quantité annuelle de fleurs séchées biologiques produite sʼélève à 100 kg et croît dʼenviron 15 % par année. En 2003, le prix au kilogramme se chiffrait à 16,50 $. Cette même année, le kilogramme dʼhuile essentielle provenant des fleurs dʼachillée correspondait à 2 583 $. Certains pays du Maghreb sont de grands concurrents au niveau du marché du chamazulène, le colorant bleu. Ils y cultivent une espèce apparentée, la matricaire, et produisent du chamazulène à coût moindre. La concurrence pour ce produit est donc forte. En ce qui concerne les fleurs 88 séchées, certaines herboristeries doivent les acheter à lʼextérieur de la province, ne pouvant obtenir la quantité désirée au Québec, sauf par petites quantités. Il devient alors plus laborieux de faire affaire avec plusieurs personnes quʼavec un seul producteur. Au Québec, la possibilité de développement pour la production de lʼachillée existe dans la mesure où un producteur, ou encore un groupe de producteurs, puisse fournir une quantité relativement importante et standardisée. La production mondiale dʼhuile essentielle dʼachillée millefeuille est de 800 tonnes par année, une quantité dont la valeur est estimée à 88 millions de dollars US. Il semble que le marché de lʼachillée en général soit bien développé en Europe. Toutefois, le catalogue Richters indique que le marché des fleurs est limité et que des équipements spéciaux seraient nécessaires pour pouvoir être compétitif sur le marché international. Les fleurs dʼachillée sont cueillies au moment de la pleine floraison, de juin à septembre, avant que leur coeur ne brunisse. La tige doit être coupée à environ 2 cm sous les fleurs. La récolte se fait à la main pour le marché de lʼherboristerie, alors quʼil est possible de mécaniser la récolte pour le marché des huiles essentielles. Lʼextraction de ces dernières ne requiert pas la même qualité que le marché de lʼherboristerie. Pour la cueillette des feuilles en guise dʼaromate, elle se fait le matin quand la rosée est évaporée et avant les grandes chaleurs de la journée. Les cueillir de préférence avant la floraison. MÉTHODES ET ÉTAPES DE TRANSFORMATION Étapes de transformation Sécher la plante dans un séchoir approprié, comme pour toutes les plantes médicinales, de préférence à lʼabri de la lumière. Les fleurs ne doivent pas être trop vieilles, cʼest-à-dire que leur centre ne doit pas avoir eu le temps de brunir. Lʼachillée sèche très bien, étant donné son faible pourcentage dʼeau. Les feuilles quʼon emploie pour remplacer la sauge sont séchées à lʼombre, tout comme les fleurs, dans un endroit bien aéré. Elles sont ensuite placées dans un contenant hermétique et gardées au frais, à lʼabri de la lumière, pour conserver leurs qualités. Le séchage est une étape cruciale garante de la qualité du produit. Il faut donc respecter rigoureusement les conditions du séchage pour augmenter les possibilités de commercialisation. Les sommités fleuries de lʼachillée doivent être séchées immédiatement après la récolte. Il faut 88 89 dʼabord enlever les parties mortes et étaler les plantes, le plus vite possible, en une seule couche. Lʼachillée ayant tendance à brunir, le séchage doit se faire à la noirceur et à une température entre 35 et 40 °C. Il faut aussi éviter le tassement, qui provoque lʼoxydation et le brunissement. Les fleurs contiennent entre 65 et 70 % dʼʼeau. Dans de bonnes conditions, le séchage devrait être complété à lʼintérieur de 48 heures et le produit final devrait contenir environ 10 % dʼʼeau. Il ne doit subsister aucune trace dʼhumidité qui provoquerait des moisissures et rendrait la récolte impropre à la consommation. Au terme du séchage, les fleurs doivent être encore blanches, alors que les feuilles et les tiges doivent être vertes. Le rapport de séchage est de 2,4 à 2,6 kg de plantes fraîches pour 1 kg de matière sèche contenant 5 à 8 % dʼhumidité. Dès que les plantes sont sorties du séchoir, il faut trier les parties mortes ou brunes. Par la suite, selon le marché auquel les plantes sont destinées, on peut préparer les sommités fleuries séchées de lʼachillée sous deux formes : entières ou hachées. Si lʼon opte pour un marché qui demande de la plante hachée, il est important dʼavoir un bon moulin, de même que la grosseur de couteaux adéquate pour offrir un produit dont la dimension est conforme. Immédiatement après le tri et le hachage, sʼil y a lieu, il faut entreposer lʼachillée dans des emballages adéquats. En effet, il faut éviter de laisser les plantes à lʼair libre dans lʼentrepôt car elles pourraient alors être exposées à des risques de contamination, ce qui engendrerait une diminution de leur qualité. Si la récolte dʼachillée fraîche est transformée en huile essentielle, elle doit être transportée rapidement à la distillerie. Le matériel végétal est placé dans un distillateur qui, par un principe dʼentraînement à la vapeur, pourra extraire lʼhuile essentielle. Lʼopération peut durer jusquʼà 12 heures. Le produit obtenu est une huile de couleur bleu acier, qui dégage un puissant arôme camphré. Sur le marché, cette huile est rare, chère et très recherchée, encore plus si elle est biologique. Il est conseillé dʼentreposer les plantes séchées légèrement tassées. Le produit destiné au marché de lʼherboristerie doit être emballé dans des sacs de polyéthylène de grade alimentaire, scellés hermétiquement, par exemple avec des cordelettes, afin de limiter les risques de contamination. Ces sacs de polyéthylène seront remis dans un autre contenant : sac de papier brun (recyclable), boîte ou baril de carton ou encore dans un sac tressé. Il est impératif de protéger le produit de la lumière. Idéalement, chacun des sacs aura le même poids, généralement 15 kg, afin dʼen faciliter le transport et la réception chez lʼacheteur. 89 90 Lʼemballage interne doit porter une fiche signalétique comprenant les informations suivantes : nom de la plante, du cultivar et du producteur, date et lieu de la récolte, de conditionnement et dʼemballage. Un numéro de lot correspondant aux registres de production, de séchage et dʼentreposage, doit être attribué conformément au cahier des charges de lʼorganisme de certification biologique. Ce numéro de lot doit permettre de retracer le produit tout au long de sa production à la ferme et servir de point de référence pour les acheteurs, en cas de rappel. Les plantes absorbent les odeurs environnantes, sont sensibles à la lumière et peuvent facilement perdre une partie de leurs propriétés si les conditions dʼentreposage ne sont pas optimales. Le lieu dʼentreposage doit être propre, sans odeur, sombre, sec et sa température doit être plutôt fraîche et constante. Dans dʼexcellentes conditions, les plantes pourront être gardées environ un an et demi. Par ailleurs, lʼendroit doit être facilement accessible pour le chargement des plantes dans un camion de transport. Lʼun des ennemis majeurs lors de lʼentreposage est la vermine. Il est donc essentiel de mettre les sacs dans des barils ou tout autre contenant bien fermé. Il est très important dʼutiliser des emballages de qualité afin dʼéviter leur rupture pendant le transport. Les plantes doivent être protégées de toute contamination possible. Le transporteur devrait fournir une attestation de propreté. Les dates de livraison et les coûts de transport sont généralement négociés et indiqués dans le contrat avec lʼacheteur. Références : http://www.agrireseau.qc.ca/agriculturebiologique/documents/guide-achillee.pdf http://www.gaspesielesiles.upa.qc.ca/fhtm/pfnl/Achill%C3%A9e.pdf 90 91 Étude de marché (en cours) – Caroline Lambert TABLE DES MATIÈRES 1. INTRODUCTION ET MISE EN CONTEXTE A Kanatukuliuetsh Uapikun B Activités de Kanatukuliuetsh Uapikun C. Sondage à la population 2. RÉSUMÉ DES ÉTUDES SUR LES PRODUITS FORESTIERS NON-LIGNEUX A. Points clés B. Définition des PFNL C. Classification des PFNL 3. LE MARCHÉ A. Les produits B. Les types de produits 4. APERCU ET CARACTÉRISTIQUES DU SECTEUR DES PFNL AU SLSJ 5. PROFIL DES ENTREPRISES AU SLSJ VERUS LE QUÉBEC A. Les produits B. Les types 6. TENDANCES DE LʼINDUSTRIE POUR LES PFNL 7. RISQUES ET DÉFIS 8. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS RÉFÉRENCES 91 92 1. INTRODUCTION ET MISE EN CONTEXTE Depuis 2010, Kanatakuliuetsh Uapikun lʼAssociation du Parc Sacré en collaboration avec Forêt Modèle du Lac-Saint-Jean et le Musée Amérindien de Mashteuiatsh est le promoteur du projet dʼinventaire des savoirs et des connaissances des Pekuakamiulnuatsh sur les plantes médicinales. Le but de cette recherche était de répertorier, de documenter et de rassembler les savoirs et les connaissances sur les plantes pour ainsi les transmettrent, les reconnaître et les protéger. Cet inventaire a permis dʼidentifier 84 espèces de plantes sur Nitassinan. Aux fins de cette étude, nous avons sélectionné 25 plantes parmi les principales identifiées par les Pekuakamiulnatsh pour leurs propriétés médicinales et qui permettraient à lʼAssociation du Parc Sacré de faire de la transformation de produits, les faire connaître et de les vendre à plus grande échelle mais en tenant compte de sa part de marché local. En considérant les recherches qui ont été menées jusquʼà maintenant sur les produits forestiers non ligneux (PFNL) dont les plantes médicinales font partie, nous devions sélectionnées divers produits et regardé leur mise en marché. La présente recherche permettera de valider la mise en valeur des produits foretiers non ligneux pour lʼAssociation du Parc Sacré. A KANATUKULIUETSH UAPIKUN Fondée en 2001, Kanatukuliuetsh Uapikun lʼAssociation du Parc Sacré est une organisation à but non lucratif. Sa mission est de promouvoir la santé globale par les plantes médicinales ainsi que de favoriser la sauvegarde et la transmission des savoirs et connaissances ancestrales sur les plantes médicinales. Les produits et services disponibles sont: ü Service de tisane ü Vente de plantes médicinales ü Aménagement paysager ü Atelier éducatifs et formation 92 93 B. PORTRAIT DES CATÉGORIES DʼACTIVITÉS Fabrication de café et de thé (Scian 31192): Cette classe canadienne comprend les établissements dont l'activité principale est la torréfaction du café, la fabrication d'extraits de café et de thé, y compris les produits lyophilisés et instantanés, le mélange de thé, la fabrication de tisanes. Sont inclus les établissements dont l'activité principale est la fabrication de succédanés de café et de thé. Pépinières forestières et récolte de produits forestiersÉU (Code scian 113210) Cette classe canadienne comprend les établissements faisant appel à deux procédés de production distincts, ceux dont l'activité principale est la culture des arbres pour des fins de reforestation et ceux dont l'activité principale est la récolte de produits forestiers. Floriculture (code scian 2012 : 111422) Cette classe canadienne comprend les établissements dont l'activité principale est la culture protégée ou en plein champ de produits de floriculture et la production de matériel de propagation. Service dʼaménagement paysager (561730) Cette classe canadienne comprend les établissements dont l'activité principale consiste à offrir des services d'entretien paysager et/ou de plantation d'arbres, d'arbustes, de plantes, de pelouses ou de jardins, et les établissements qui, en plus des activités susmentionnées, ont pour activité la construction (installation) d'allées piétonnières, de murs de soutènement, de terrasses en bois, de clôtures, d'étangs et de structures similaires. Magasins de suppléments alimentaires (aliments de santé)ÉU (446191) Cette classe canadienne comprend les établissements dont l'activité principale consiste à vendre au détail des suppléments alimentaires, tels que vitamines, suppléments nutritifs et 93 94 suppléments énergétiques. Ces établissements peuvent aussi vendre au détail une gamme limitée d'aliments de santé. Culture de noix et de fruits (sauf les agrumes)CAN (11133) Cette classe canadienne comprend les établissements dont l'activité principale est la culture des noix et des fruits, sauf les agrumes. Culture en pépinière et arboriculture ÉU (111421) Cette classe canadienne comprend les établissements dont l'activité principale est la culture, sous abri ou en plein champ, de produits de pépinière et d'arbres, et les plantes ligneuses à courte rotation destinées à la production de pâte et d'arbres à replanter qui, normalement, ont un cycle de croissance de moins de dix ans. Services d'architecture paysagère (541320) Cette classe canadienne comprend les établissements dont l'activité principale consiste à planifier, concevoir et administrer l'aménagement de terrains pour des projets tels que des parcs et d'autres aires de loisirs, des aéroports, des routes, des hôpitaux, des écoles, des lotissements et des zones commerciales, industrielles et résidentielles en s'appuyant sur une connaissance des caractéristiques des lieux, de l'emplacement des bâtiments et des ouvrages, de l'utilisation des terrains et des plans d'aménagement paysager. C. SONDAGE À LA POPULATION La participation à ce sondage (voir aussi annexe 5) a contribué à dresser un portrait détaillé des perceptions relatives à lʼenvironnement, la culture, les usages et les besoins, ce qui permettra de mettre en évidence des priorités de développement de produits et dʼactivités à lʼAssociation du Parc Sacré – Kanatukuliuetsh Uapikun. Méthodologie utilisée : le questionnaire a 13 énoncés à compléter. Lʼinterviewer est sur place pour donner les directives ainsi que pour répondre aux questions. 94 95 Les personnes/groupes interrogés/ciblés ; ü Le groupe des sentinelles de Mashteuiatsh 4 ; ü Le Conseil dʼadministration du Musée Amérindien de Mashteuiatsh ; ü Les employés du Musée amérindien de Mashteuiatsh 3 ; ü Séance ouverte à la population 1 ; ü Le conseil des aînés 3 ; ü Conseil dʼadministration de lʼAssociation du Parc Sacré 3 ; ü Lors des fêtes des Neiges 1 ; ü La société de développement Ilnu de Mashteuiatsh 4 ; ü Coordonnatrice santé des jeunes de Mashteuiatsh 1 ; Résultats Territoires occupés ; ü Nord de Gérardville 4 ; ü Nord de Sainte-Hedwidge de Roberval 1 ; ü Branche ouest, Pierriche 1 ; ü Aucun territoire 3 ; 2. RÉSUMÉ DES ÉTUDES SUR LES PFNL a. Points clés Lʼétude réalisée visait à repondre aux questions ci-bas : ü Quelle est la définition à adopter ? ü Quelle est leur classification ? ü Quel est le marché cible ? ü Quelle est sa taille en terme de revenu potentiel ? ü Quels sont les principaux acteurs ? ü Quels sont les produits/services offerts ? 95 96 b. Définitions des produits forestiers non ligneux (PFNL) Le Réseau Canadien des Produits Forestiers Non Ligneux définit les PNFL comme «étant des ressources botaniques et mycologiques, les services connexes provenant des forêts et de terres sous-utilisées, autre que le bois dʼoeuvre, le bois à pâte, les bardeaux de fente, et tout autre produit ligneux ou agricole traditionnel. Les PFNL comprennent notamment des aliments tels que les champignons sauvages, les plantes médicinales et un vaste éventail de produits tels que les produits végétaux provenant de forêts aménagées et non aménagées, des terres agricoles sous-utilisées et des systèmes agroforestiers.» «Les produits forestiers non-ligneux sont tous les produits dʼorigine biologique, autres que le bois, provenant des forêts, dʼautres terrains boisés et dʼarbres hors-forêt, et possédant une valeur économique. Ils peuvent être le résultat de la récolte en milieu naturel, produits en mode agro-forestier ou récoltés sur des arbres hors-forêt.» (La table régionale des PFNL) Pour ce qui est de la définition adoptée par le Centre dʼexpertise sur les produits agroforestiers (CEPAF) «les produits forestiers non ligneux sont des produits ou des sousproduits, dʼorigine dʼespèces végétales47 indigènes ou neutralisées, autres que la matière ligneuse (fibre) destinée à lʼindustrie du bois dʼoeuvre, de la pâte et papier, du bois de chauffage ou du charbon. Les PFNL sont récoltés et cultivés sous couverts forestiers ou en champs, à condition quʼils proviennent des forêts ou des zones associées à la végétation arbustive ou arboricole, tels que les friches, les sous-bois, les forêts, les haies brise-vent et les plantations aménagées.» c. Classification des produits forestiers non ligneux Les PFNL peuvent être classés en quatre catégories : • Les produits de lʼalimentation qui regroupent, entre autres, les fruits sauvages, les champignons et les produits de lʼérable ; 47 Exclure les espèces végétales qui ont subi des modifications génétiques et les cultivars issus dʼhybridation. 96 97 • Les produits ornementaux qui comprennent notamment les arbres de Noël et les couronnes de Noël ; • Les produits pharmaceutiques et nutraceutiques qui incluent notamment les extraits de lʼif du Canada, les champignons, le ginseng et la gomme de sapin ; • Les produits manufacturés et les matériaux qui englobent les huiles essentielles, les résines, les alcools, etc. Source : Table régionale des PFNL 2012 3. MARCHÉ CIBLE Étude de marché par CEPAF (2008) • Petits fruits (par ordre dʼimportance); Bleuets sauvages: Canneberges sauvages: Les baies dʼamélanchier: Lʼaronia noir: Camarine: Chicoutai: goût et molécules Le sureau blanc: en colorant Vorne trilobée: potentiel mais peu connu • Champignons sauvages (frais, surgelés ou séchés): Chaga: médicinal, tendance marinade, poudre vinaigre etc. • Plantes médicinales: (racines, fraîches ou séchés en extrait ou en poudre) Le ginseng à cinq folioles La sangunaire du Canada Lʼhydraste du Canada: Le polygala de Virginie: marché en croissance Lʼactée à grappe noire: marché en croissance Lʼasaret: marché en croissance 97 98 Autres PFNL: If du Canada: marché provincial et national La marguerite blanche: provincial et Canada Le rosier rugeux: La tête de violon: surgelé: international Le thé du Labrador: huile essentielle: international Le sapin baumier: usage ornemental stable niveau national et marque le pas vers lʼinternational. Les huiles essentielles et la gommes de sapin: international, surtout aux États-Unis. Écorce de bouleau: possible croissance Potentiel commercial selon le Centre de développement des bioproduits (Biopterre 20112012) • Aireille à feuilles étroite Bolet cèpe • Airelle vigne dʼIda Chaga • Amélanchier Chanterelle • Armillaire ventru Morille • Aronia noir • Canneberge-Atoca • Tête de violon • Viorne trilobée • Thé du Labrador • Pin blanc • Rosier rustique • Cerisier de virginie • Chicouté 98 99 Potentiel commercial selon DʼAoust, biologiste conseil (janvier 2010) Groupe 1 : les espèces ombrophiles à cultiver en sous-bois : • Lʼactée à grappes noires; • Lʼhydraste du Canada; • La sanguinaire du Canada; • Le ginseng à cinq folioles; • Lʼasaret du Canada; Groupe 2 : les espèces arbustives à cultiver en ouverture ou en bordure de forêt : • Lʼaronia noire • Lʼactée à grappes noires • Le sureau du Canada • Lʼamélanchier • La viorne trilobée • Groupe 3 : Les champignons sauvages à cultiver en sous-bois : • Le shiitake • Les pleurotes • Les ganodermes Groupe 4 : Les espèces sauvages récoltables en milieu naturel : • La fougère à lʼautruche • Champignons variés • Le thé du Labrador • La canneberge sauvage • Les autres petits fruits comestibles rencontrés sur le terrain. Observations complémentaires de lʼauteur ; La Coptide du Groenland devrait être investiguée beaucoup plus. 99 100 Plantes sélectionnées par Kanatukuliuetsh uapikun (liste janvier 2013) Prioritaires Plantes dʼintérêts 1. Achillée Millefeuille 12. If du Canada 2. Sapin baumier 13. Viorne tribolée 3. Épinette noire/blanche 14. Usnée barbue 4. Mélèze larcin 15. Airelle vigne dʼIda 5. Sorbier dʼAmérique 16. Amélanchier spp. 6. Aralie spp. 17. Rosier sauvage/églantier 7. Coptide du Groenland 18. Arctostaphylos uva-ursi 8. Thé du Labrador 19. Cornouiller du Canada 9. Ronce du mont Ida 20. Gaultherie couchée 10. Airelle à feuilles étroites 21. Sumac vinaigrier 11. Bouleau blanc/jaune 22. Thé du Canada 23. Comptonie voyageuse 24. Cornouiller stonolifère 25. Dièvre chèvrefeuille 100 101 4. APERÇU ET CARACTÉRISTIQUES DU SECTEUR AU SLSJ Le portrait de la forêt publique du SLSJ La forêt de cette région sʼétend sur 104 035 km2. Elle comprend 70 % de résineux, 22 % de peuplements mélangés et 8 % de feuillus. La forêt de cette région a un fort potentiel économique grâce à la variété de produits forestiers non ligneux (PFNL) quʼelle possède. On y retrouve: ü Les huiles essentielles; ü Les champignons; ü Les bleuets; ü Les canneberges; ü Les épices; ü Les tisanes; ü Des médicaments; ü La production acéricole; ü La production dʼarbres de Noel; ü La récolte de la sève de bouleau. « Le groupe de travail Ressources forestières non ligneuses de la Forêt modèle du Lac-SaintJean explore activement plusieurs opportunités de développement des PFNL. Voici quelques projets en cours et planifiés : ü réseau de bleuetières collectives en forêt boréale aménagées selon le concept forêt/bleuet; ü récolte et transformation de la sève de bouleau; ü potentiel de cueillette des champignons forestiers; ü modèle de commercialisation collective des champignons forestiers et autres produits forestiers non ligneux. 101 102 En 2008, la Coopérative forestière de Girardville a obtenu une aide financière via la Politique nationale de la ruralité 2007-2014 pour soutenir un laboratoire rural visant la commercialisation des produits forestiers non ligneux, dont : ü épices (à partir de 23 plantes comestibles); ü huiles essentielles pour parfums (épinette noire, sapin baumier, thé du Labrador); ü ligne de produits cosmétiques; ü R&D (utilisation innovatrice de molécules présentes dans les plantes de la forêt boréale). En 2009, la Coopérative forestière de Girardville a obtenu une aide financière pour fabriquer des produits non ligneux tirés de végétaux48. 5. LE PROFIL DES ENTREPRISES AU SAGUENAY-LAC-SAINT-JEAN VERSUS LE QUÉBEC Lʼétude menée par Le Groupe AGÉCO, nous indique quʼil y a 122 entreprises au Saguenay-LacSaint-Jean du secteur des PFNL. Leur enquête a permis de recueillir des informations sur 11 entreprises du SLSJ et 51 entreprises du Québec. Seulement 11 entreprises ont répondu au sondage du Groupe AGÉCO sur les 122. Les résultats ont démontré que « quatre dʼentre elles, soit le tiers des entreprises, ont déclaré effectuer des activités de transformation des PFNL. (…) Le tiers des entreprises sont impliquées aux trois étapes, soit dans la récolte, la transformation et la vente de PFNL. Au Québec, le pourcentage des entreprises répondantes impliquées dans la transformation des produits est sensiblement plus élevé (73 %), tout comme la proportion dʼentreprises (65 %) est impliquée aux trois niveaux. »49 « Pour près de la moitié des entreprises de PFNL du SLSJ (45 %) et de lʼensemble du Québec (43 %), les PFNL constituent leur unique secteur dʼactivité. »50 48 Commission régionale sur les ressources naturelles et le territoire du Saguenay-Lac Saint-Jean, 2011. Portrait de la ressource forêt du Saguenay-Lac Saint-Jean. Préparé par le Groupe Optivert,p.181. 49 Groupe Agéco, 2012. Planification stratégique du secteur des PFNL au Saguenay-Lac-Saint-Jean, préparer pour le comité sectoriel PFNL du Créneau dʼexcellence Agriculture nordique, Rapport Complet, ACCORD Saguenay-Lac-Saint-Jean, p.5 50 Idem p.6. 102 103 Même si la période de récolte est de courte durée, « en 2011, près de la moitié des entreprises (45 %) ont été en activité moins de cinq mois par année et les deux tiers moins de huit mois. Dans le reste du Québec, une proportion beaucoup plus importante dʼentreprises ont été en activité toute lʼannée soit 70 % contre 27 % au SLSJ. »51 a. Leurs produits Au SLSJ, plus de 63 % des produits sont récoltés ou transformés par les entreprises. Tandis quʼau Québec, 107 produits sont récoltés. Près des trois quarts des produits récoltés par les entreprises du SLSJ sont des plantes de sous-bois et les champignons sauvages. Le plus grand nombre dʼentreprises récoltent le thé du Labrador, le thé des bois ainsi que les champignons (bolet, chanterelle, matsutake et morille). La marguerite, le rosier, le thé du Labrador, le thé des bois, la livèche, le sapin, le thuya ainsi que les champignons (bolet, chanterelle, matsutake et armillaire ventru) sont les PFNL les plus récoltés au Québec. b. Leurs types de produits fabriqués Toujours selon lʼétude du Groupe AGÉCO, les entreprises qui transforment les PFNL, font principalement des produits alimentaires (36 % des entreprises), des produits de santé naturels (PSN) et aliments fonctionnels (18 %) au SLSJ tandis quʼau Québec, les produits alimentaires les plus produits sont les plantes herbacées en épices, les tisanes et les produits de lʼérable. Pour les PSN, ce sont les cosmétiques et les huiles essentielles qui sont les plus importantes. 51 Groupe Agéco, 2012. Planification stratégique du secteur des PFNL au Saguenay-Lac-Saint-Jean, préparer pour le comité sectoriel PFNL du Créneau dʼexcellence Agriculture nordique, Rapport complet, ACCORD Saguenay-Lac-Saint-Jean, p.6 103 104 6. Les tendances de lʼindustrie selon les 4 types de PFNL Selon lʼétude du Groupe AGÉCO sur les 11 entreprises au SLSJ, les produits alimentaires représentent 36 %, PSN 18 %, les produits aromatiques et manufacturiers 0 %, les produits ornementaux 0 %, et les produits transformés 64 %. 7. RISQUES ET DÉFIS Certification, lois, et réglementation pour la consommation Lʼachat ainsi que la consommation de produits seront influencés par les certifications de ces produits : produits de santé, certifiés biologiques, équitables, locaux ou naturels. Avant la transformation, les produits qui seront ciblés dans la présente étude devront se soumettre aux lois et règlements en vigueur concernant le marché à entreprendre ainsi quʼà la certification y étant associée, de la cueillette jusquʼau produit fini (MAPAQ, ACIA). Aux normes de salubrité sʼajoute un autre élément, la traçabilité des produits. 8. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS Étapes dʼanalyse à prévoir : - la croissance; - la contribution des acteurs pour le financement; - la prévision des ventes du secteur et du marché restant à prouver; - la forte concurrence; - les entreprises déjà en place et celles qui ont du financement. Ce qui est facilitant pour lʼAssociation du Parc Sacré cʼest étendu du territoire qui a pour la cueillette. 104 105 RÉFÉRENCES Agrinova, 2008. Portrait des cultures fruitières indigènes et en émergence au Québec, tome 1 et 2. Agriculture et agroalimentaire Canada, Agriculture Pêcheries et Alimentation, Québec. DʼAoust, Vincent, 2010. Étude du potentiel de récoltes et de cultures des PFNL dans les forêts privées de Lanaudière et de la Mauricie, rapport final présenté à la Coopérative Forvalco, 38 pages. De Baets N. et Lebel. N., 2007. Lʼagroforesterie au Québec. Mémoire présentée à la Commission pour lʼavenir de lʼagriculture et de lʼagroalimentation québécois (CAAAQ). De Baets N., Gariépy, S. et Vézina, A. 2007. Le portrait de lʼagroforesterie au Québec. Gouvernement du Canada. Commission régionale sur les ressources naturelles et le Territoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean, 2011. Portrait de la ressource forêt du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Préparé par le Groupe Optivert, 218 pages et annexes. Drapeau, Rénald, La culture de la Viorne Trilobée au Saguenay-Lac-Saint-Jean, projet réalisé dans le cadre des frais à lʼinvestissement (PPFI) en R&D en collaboration avec Les Jardins MariaChapdelaine inc, 10 pages. Groupe Agéco, 2012. Planification stratégique du secteur des PFNL au Saguenay-Lac-SaintJean, préparer pour le comité sectoriel PFNL du Créneau dʼexcellence Agriculture nordique, Rapport complet, ACCORD Saguenay-Lac-Saint-Jean,75 p. Statistique Canada 2008 à 2012. Tableau 001-0009 - Superficie, production et valeur à la ferme des fruits frais et pour la conserve, selon la province, annuel, CANSIM (base de données). Sites Internet Centre de développement des bioproduits Biopterre, 2011. Produits forestiers non ligneux, description et potentiel commercial, consulter en ligne le 19 février 2013 www.Biopterre.com Centre de développement des bioproduits Biopterre, 2011. Fruits dʼarbustes, Récolte de fruits à valeur commerciale protocole dʼinventaire de la ressource, consulter en ligne le 22 février 2013, www.Biopterre.com Centre de développement des bioproduits Biopterre, 2011. Petits fruits, Récolte de fruits à valeur commerciale protocole dʼinventaire de la ressource, consulter en ligne le 22 février 2013, www.Biopterre.com UPA. 2003. Le rosier sauvage, www.gaspesielesiles.upa.qc.ca Églantier. Consulter en ligne le 22 février 2013, UPA. 2003. Le Thé du Labrador ou Léon du Groenland. Consulter en ligne le 22 février 2013, www.gaspesielesiles.upa.qc.ca 105 106 Annexe 7 – États financiers 2012-2013 ! ! "#$%#&'"(%)! *%)! )'$+"()! %&! ,+##'"))',#%)! *%)! -%./'.'0"/1#/'&)2! )/(! 1%)! -1'#&%)! 0%*","#'1%)! -2')%!"""!3!%&'&)!4"#'#,"%()!!567585679! ! ! ! (:;:<=!>:?@A<@!B:!CA!DEA?:!""! F! F! F! F! F! F! F! F!!!!!!!!!!!! F! !!!G!H9GI66! 4J<A<K:L:<@!B:!CA!DEA?:!"""!401)M! F! F! F! F! F! F! F! F!!!!!!!!!!!!!!!N6!666I66! (%$%#/!&+&'1!*%!1'!-2')%!"""! F! F! F! F! F! F! F! F! HO!H9GI66! 4J<A<K:L:<@!'(/,!PQR>R!DA>!CS/<J;:>?J@R!1A;ACT!;UJ>!@AVC:A=!DAQ:!?=J;A<@:! F! F! F! 75!666I66! ! ! *%-%#)%)! 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