Chapitre II : Variables d’état page 4/20
Nous avons répondu aux deux premières questions, passons à la troisième. La construction
d’une échelle thermométrique comporte plusieurs choix arbitraires. Pour illustrer ce point
faisons un peu d’histoire.
4. Un peu d’histoire : Fahrenheit, Celsius
a) Daniel Gabriel Fahrenheit
Daniel Fahrenheit est un physicien allemand, né à Dantzig en 1686 (actuelle Gdansk en Pologne),
mort à La Haye (Pays-Bas) en 1786. Il crée en 1714 un thermomètre dont les points fixes sont la
température de congélation d’un mélange d’eau et de chlorure d’ammonium et la température
du corps humain. Il leur attribue les températures 0° et 96°.
On peut se demander « Pourquoi ces choix ? » : Ils découlent de l’histoire de la réalisation de ce
thermomètre, d’une succession de décisions arbitraires. Par exemple, le mélange d’eau et de
chlorure d’ammonium permet de recréer en laboratoire la température la plus froide observée
par Fahrenheit à Dantzig et lui attribuer la valeur 0° permet de se servir de températures
positives, sauf cas extrêmes.
b) Anders Celsius
Anders Celsius est un astronome et physicien suédois, né en 1701 et mort en 1744, à Uppsala. En
1742, il invente un thermomètre utilisant comme points fixes la congélation et l’ébullition de
l’eau auxquels il attribue respectivement les températures 100° et 0°. C'est-à-dire l’inverse de
l’usage actuel, ce qui montre encore la part d’arbitraire inhérente { une échelle
thermométrique ! On rapporte que c’est un de ses collègues de l’Université d’Uppsala, Carl Von
Linné, célèbre biologiste, qui proposa d’inverser ce choix.
Nous venons de discuter rapidement la notion de température, variable d’état fondamentale en
Thermodynamique puisqu’elle caractérise l’équilibre thermique. Nous reviendrons sur cette
notion, en particulier pour introduire la température absolue, la température thermodynamique
et donner la définition actuelle de l’échelle Celsius.
D’autre part, tous les systèmes que nous étudierons (solides, liquides, gaz) sont soumis à des
forces de pression. Nous allons donc préciser cette notion.
C. Pression
On fait couramment référence à la pression. La coque d’un sous-marin, le fuselage d’un avion, la
paroi d’un fût résistent aux pressions auxquelles ils sont soumis. Les empreintes des pas d’un
homme, des sabots d’un cheval ou d’un cerf résultent de la pression exercée lors de leur marche
sur le sol. Sans oublier la pression atmosphérique, toujours mentionnée dans les bulletins météo.
1. Notion de pression
Lorsqu’on marche dans la neige, on s’enfonce plus avec des chaussures qu’avec des raquettes. La
pression exercée sur la neige est plus grande dans le premier cas.
Considérons une personne immobile sur un plan horizontal enneigé ! La force qu’elle exerce sur
la neige est égale à son poids dans les deux cas. Mais la surface de contact des chaussures avec la
neige est plus petite que celle des raquettes. Avec les chaussures la force exercée est répartie sur
une plus petite surface. Et la pression est plus grande.