L`actuelle e`glise Saint-Louis a e`te` construite de 1836 à 1838 par l

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DEPARTEMENT : CHARENTE-MARITIME
C O M M U N E ; ROCHEFORT
EDIFICE
PROPRIETAIRE :
E9llse
Saint-Louis
La Commune
ETENDUE DE LA PROTECTION PROPOSEE :
Inscription à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques en totalité'.
INTERET HISTORIQUE ET ARCHEOLOGIQUE ;
L'actuelle e'glise Saint-Louis a e'te' construite de 1836 à 1838 par l'architecte
municipal Félix GARDE, à l'emplacement de l'ancienne chapelle des capucins
dont seul le clocher, e'difie' en 1768 a e'te' garde', 1*e'glise s'appuyant à l'est
contre lui. Les e'tapes de cette reconstruction et les différents intervenants
nous sont bien connus grâce aux archives communales. Le parti pris retenu, malgré'
. un souci permanent d'e'conomie, est monumental surtout pour l'avant corps, colonnade
corinthienne surmontée d'un fronton triangulaire, précédant un plan basical.
Néo-classique aussi est le système de support à l'intérieur : piliers carres
entre de grandes arcades s'ornant de pilastres ioniques soutenant un entablement
qui court le long de la nef. Les grandes arcades font communiquer la nef avec
.'un bas côte' de part et d'autre, flanque' d'autant de chapelles que de trave'e(5).
Dans sa totalité' l'ensemble de l'intérieur a reçu un de'cor peint dont les éléments
les plus anciens sont dans le choeur et comportent deux scènes de la vie de
Saint-Louis. Ailleurs la peinture et l'or rehaussent les éléments d'architecture^
ou bien figurent un de'cor à l'antique très en vogue dans la seconde moitié' du
XIXe siècle pour les bâtiments publics.
MOTIVATION DE LA PROPOSITION DE PROTECTION :
Un décor peint de cette veine et aussi complet à l'inte'rieur d'une église est
chose unique dans la région. Il y en a eu peu sans doute d'exécutés (autre exemple
Pons) mais aussi il n'a pas toujours e'te e'vident que leur conservation était
opportune. Celui-ci était bien menace' jusqu'à une de'cision de la commune de
le conserver et le mettre en valeur avec si possible l'aide de l'Etat. Mais
la^ proposition de protection se justifie déjà par l'architecture dont le style
néo-classique, si intègre à Rochefort, est exceptionnel parmi les e'glises de
Poitou-Charentes.
Département : CHARENTE-MARITIME
Monument :
Commune :
RQÇHEFORT
Eg lise...Saint-Louis
Adresse ou situation exacte : centre-ville; - Cadastre .section..AX.p.arçelle n° 362
Utilisation actuelle :
Propriétaire :
..?.
-
k*.Commune
Adresse :
-
Occupant :
~
Nature et étendue de la protection :. ...Inscription .à.. ll.Inven.taire..Supplémentaire...ea.totalité'
Le propriétaire consentirait-il au classement éventuel? :
Époques de construction :
°M^
1.836-1.83.8 'clp.çher..:...1 768
Travaux :
Réparation à prévoir d'urgence :
^Ise en .ya^^
Estimation (au besoin sommaire) de ces réparations : .'.
.LfiLtotM^G****^
V
/.
Crédit d'entretien nécessaire :
N.B. — Les trois renseignements précédents devront être fournis par l'Architecte des Bâtiments de France ou éventuellement par
l'Architecte en chef des Monuments historiques.
Renseignements bibliographiques ;
annexe'es
Documents graphiques et photographiques anciens connus
cf pièces annexées
Matériaux de construction :
...Pierre...calcaire
Historique :
....c.f. .pièc.es.-.annexe'es.
Description sommaire :
..-cf..piièces...annexées.
Signature :
Jeanne BERNARD
NE RIEN COLLER SUR CETTE FICHE
SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE
SOURCES
- Archives Nationales ;
.
F21 1879
: Restauration- de l'église St-Louis : p l a n ,
l'encre sur papier calne - Fe'vrier 1835
coupe,
élévation à
. F21 1879 : plan, coupe de l'ancien couvent des Capucins - 1815
+ plan ge'ne'ral : cour, quartier, e'glise
- Archives Départementales :
. 2o 2014 : collège issu du couvent des Capucins loue' en 1813-1815
travaux 1823-1860
. 2o 2033 : * 1869 Travaux à l 1 e'glise Saint-Louis et au presbytère (re'paration
du clocher par Dodin père et fils entrepreneurs, Mme Boulineau
pour la menuiserie et la charpente, Bellaud pour la serrurerie,
Gagnère : peintre).
+ re'paration de la toiture de l'e'glise par Fauron maître-couvreur
à Rochefort.
* 1891 : re'paration des Châssis de bois semi-circulaires et vitre's
près de la voûte, pour en poser en fer.
- Archives Communales : de'pose'es à la Bibliothèque Municipale de Rochefort.
.Délibérations du Conseil Municipal 1833 : 19 octobre 1838
.Rapports de la Commission des Travaux Publics
.Marche's, adjudications, devis divers.
.Correspondances diverses concernant les travaux.
BIBLIOGRAPHIE
- CONMOUE Ch : "Les églises de Saintonge" - t II, p. 86
- CRQZET R : "Dictionnaire des Eglises de France" - t III, p. 150
- GARCEAUD A : "Notice sur la ville et le port de Rochefort'1
1878 Saint-3ean-d'Ange'ly
- LEMONNIER Chanoine : "Histoire Religieuse de Rochefort" p. 19-20 (fin XIXe)
- FERS ON abbé" : "Statistique Historique et Archéologique de l'arrondissement
de Rochefort11 Soc de Geo de Rochefort 1892 p. 1*9 à 180
- ROCHEFORT TROIS SIECLES EN IMAGES : Maury Imprimeur Rochefort - t I 1981
t II 1983
2 /
- THAIRE Albert : "Les Capucins sont magnifiques"...
Remarques de M. Masse, ingénieur et géographe sur la ville
de Rochefort - "Rocc*fortis" 2ème se'rie t II 1967-1971 p.125
- VIAUD O.P. et FLEURY ET : "Histoire de Rochefort" 1845 Rochefort - t II
Sans oublier le journal "Les tablettes des deux Charentes" "un mot sur l'e'glise
Saint-Louis" 33e anne'e - n° 79 - 2 octobre 1840
NOTE HISTORIQUE
L'actuelle église Saint-Louis de Rochefort est issue d'une
reconstruction de l'ancienne chapelle des Capucins. Il existait avant,
en un autre lieu de la ville, une e'glise Saint-Louis, chapelle des
Lazaristes agrandie en 1697. Les Lazaristes tentèrent de faire e'riger
une grande e'glise paroissiale, mais sans succès. Colbert de Terron,
premier intendant de la nouvelle ville de Rochefort, appela une Communauté' de Capucins en 1673, qui eut très vite la confiance des Rochefortais qui se rendirent, de plus en plus nombreux, aux offices des
Capucins. Leur e'glise fut agrandie en 1704- et 1706. Une aile y fut
rajoute'e en 174-5 et, avec l'aide du conseil de ville, un grand clocher
fut construit en 1768. Ce clocher est le seul élément subsistant
de la chapelle des Capucins dans l'actuelle e'glise Saint-Louis.
Au moment de la Révolution, la chapelle des Lazaristes
(ancienne e'glise Saint-Louis) fut fermée puis affecte'e à la Marine
qui en détruit certaines parties mais garda le clocher pour en faire,
ce qui est toujours, la tour des signaux.
En revanche, les capucins eurent un sort meilleur. Certains
avaient consenti à prêter serment. Le 17 août 1791, leur couvent
fut e'rige' en paroisse. Les ce're'monies religieuses paroissiales allaient
donc se faire dans leur chapelle qui reprenait le vocable de SaintLouis. Toutefois, en 1796, le couvent fut vendu comme bien national.
La commune en deviendra propriétaire en 1824- et rebâtira un collège
sur ses ruines.
L'église Saint-Louis est alors en très mauvais état. Un,
rapport de la Commission des travaux publics, date' de juin 1830 montre
l'e'tat de de'labrement de la charpente et la vétusté' de l'ensemble
de l 1 e'dif ice. Le Conseil municipal de'cide unanimement le 30 juin
1830 de consacrer 50 000 Fr. du budget de 1831 pour des travaux à
l'église Saint-Louis, conside'rant que la surface de l'e'glise est
insuffisante pour le nombre de fidèles, que "son e'tat actuel a un
aspect désagréable et qui contraste singulièrement avec le nouveau
collège y attenant et qu'il y a obligation de coordonner la façade
de cette e'glise avec celle du nouvel établissement".
Mais trois ans plus tard rien n'a encore e'te' fait, la
ville ayant e'te" confronte'e à d'autres de'penses plus impe'rieuses telle
la reconstruction de la caserne Tréville. L'église, cependant, menace
ruine, la charpente est dite "pourrie" par la Commission des Travaux
publics. Lors d'une réunion du Conseil municipal du 6 août 1834-,
il est demande' à l'architecte de la ville Félix GARDE de dresser
un projet pre'voyant deux hypothèses : soit la reconstruction totale
de l'édifice, soit sa restauration. C'est finalement 4 projets qui
sont pre'sente's aux e'ius à la fin du mois de septembre suivant.
C'est le moins coûteux qui est retenu, conçu comme une simple
restauration en réutilisant pour le choeur le volume de la sacristie, et en
ajoutant seulement une entrée monumentale. Car on souhaite quand même
que l'édifice soit "assez remarquable et monumental" pour fixer le regard
des étrangers affluant en nombre croissant à Rochefortj qui jouit au loin
d'une réputation au-dessous de la réalité et a déjà assez de déiracteurs".
Quelques modifications seront apportées au projet de façade de Félix GARDE :
la colonnade devra être de l'ordre corinthien et non ionique, les niches et
statues devront être remplacées par des bas reliefs. Les plans et devis modifiés
seront adoptés en Conseil municipal le 24 décembre 1834- : le prix de l'exécution s'élève à 102 997,75 Fr. Il reste à soumettre ce projet au Conseil général
des Bâtiments civils qui l'accepte à peu près en l'état en mars 1835.
Les adjudications se font séparément selon la nature des travaux
à effectuer, dans le courant du mois de juin 1835. L'entreprise CAZEAUX
fera la charpente, la maçonnerie est attribuée à un certain BROSSIER, la
plâtrerie (voûte en plâtre sur lattes, tribune de l'orgue, etc...) à Jérôme
GEAY, la menuiserie à DESCHAMPS..., tous des entrepreneurs locaux dont
les devis sont conservés à la Bibliothèque municipale de Rochefort.
Les démolitions vont pouvoir commencer. Durant tous les travaux,
soit presque trois ans, le culte a lieu dans la chapelle de l'hospice SaintCharles,
Dès janvier 1S36, l'architecte Félix GARDE adresse à la commune
une demande de crédits supplémentaires pour imprévus. En effet, les piles
de la nef, en bien plus mauvais état qu'il ne le pensait, ne peuvent supporter
les charges nouvelles, il faut donc en édifier de toutes pièces. Un devis
supplémentaire est établi en plus de celui qui prévoyait rallongement de
l'église par l'utilisation à l'Est de l'ancienne sacristie et la construction
d'une nouvelle en prolongation du bas-côté Sud. La commune demande alors
des secours au Ministère des Cultes.
Les travaux traînent dans le temps. En juillet 1837 seulement,
Félix GARDE présente un devis estimatif pour les travaux de sculpture :
les 10 chapiteaux des pilastres de la nef, la colonnade du portique d'entrée,
les consoles des portes, les caissons, les bas reliefs. Le devis doit servir
de base à un appel d'offre. Le chiffre en sera plusieurs fois revu. Finalement,
les sculpteurs choisis ne se mettront à la tâche que pendant l'été suivant.
Il s'agit de sculpteurs de la Marine : VAMBOURG qui dirige l'opération,
aidé de CHENIEUX et CHARRIOT.
Pour la de'coration intérieure, là aussi beaucoup de discussions et de projets non retenus pour raison d'économie. Un grand
autel de marbre devait prendre place dans le choeur. Le sculpteur
PREAULT proposa même ses services en septembre 1837 pour 7 500 Fr.
environ. En fin de compte, il fut de'cide' de re'cuperer et arranger
l'ancien autel de bois en lui ajoutant un tabernacle "corinthien"
et, en le repeignant et ajoutant deux anges adorateurs- C'est au
be'ne'fice du Rochelais Philipe Auguste GODEFFROY (9, rue des Augustins)
que fut faite' le 27 avril 1838 1*adjudication des travaux d'ensemble
du de'cor du choeur : boiseries, "peintures à fresques et autres ornements". La condition est qu'il se fasse aider pour ce qu'il ne peut
exe'cuter lui-même, de pre'fe'rence, par des artistes locaux. On trouve
dans les archives, pour les peintures, le nom d ' un certain MOREAU
et de VIVIEN pour le décor de la chapelle de la vierge, le buffet
d'orgue et même la peinture des portes. VIVIEN avait lui-même pre'cédemment be'ne'ficie' d'une adjudication en 1835. Les deux scènes de la
vie de Saint-Louis,
peintes dans le choeur, sont-elles dues à L.
SAVOUROUX, peintre dont on sait par les correspondances, qu ' il a
reçu commande d ' un devis pour "deux grands tab leaux de chaque cote'
du choeur", en 1837?
Par ailleurs, on sait que la chapelle dite des morts fut
repeinte en 19-25 par LESSIEUX. Les anges adorateurs de l'autel sont
exécutes par HUGUENIH en 1838 et on dut lui faire refaire. GODEFFROY,
responsable du de'cor du choeur, fait dresser les deux retables late'raux
en bois, mais il ne pourra mettre à exécution le projet de chaire
qu'il avait présente' en octobre 1837 qui comportait beaucoup de sculpture e'voquant la vie -de Saint 3ean Baptiste. Ce fut 3oseph PILLÊT;
un menuisier de Rochefort, qui livra en octobre 1838, une chaire
en acajou, bois exotique certes, mais sans la moindre sculpture.
L'orgue ne sera pas tout de suite remplace'. En 1837, on
recommande un positif au facteur d'orgue HENRY, à Bordeaux. Un instrument neuf ne sera installe' qu'en 1865, acheté' chez MERKLIN-SCHUTZE
à Paris.
La nouvelle église Saint-Louis est officiellement inaugure'e
le 18 novembre 1838 et bénie par Monseigneur Villecourt, e'vèque de
La Rochelle, en présence de personnalite's telles que le maire : M.
BONNET de LESCURE.
La de'coration inte'rieure ne semble pas finie au moment
de l'inauguration. Les chapelles late'rales seront ame'nage'es plus
tard (1849 : chapelle de la vierge ; 1851 : celle des morts ; 1869
celle de St Joseph ; 1875 : celle des marins ; 1897 : celle de SaintAntoine de Padode).
Les vitraux de ces chapelles ont e'te' exécutes entre 1853
et 1397, notamment par 1'atelier L. LOBIN de Tours (cf. liste en
fin de descriptif). L'état actuel du dépouillement des archives ne
permet pas de savoir si le décor peint des Chapelles a e'te' exe'cute'
par des artistes dont on a pu citer plus haxit les noms. On ne sait
même pas si ceux-ci avaient eu à orner aussi la nef. Le de'cor peint
actuel de la nef semble bien cependant en recouvrir un plus ancien.
Le style de celui qui est visible atteste le dernier tiers du siècle
dernier. C'est peut-être lui est est concerne' par la mention dans
les textes de peintures que l'archiprêtre BOUQUIN fit exe'cuter à
ses frais en 1888. Un autre e'ie'ment est connu : en 1889 fut inaugure'
une chapelle dédiée à Notre-Dame de Lourdes, décorée de peintures
murales de l'abbé' VOYE.
Il est tout-à-fait inte'ressant de pouvoir analyser comment
les contemporains ont reçu le nouvel e'dif ice. La presse locale ( les
'tablettes des deux Charentes") est très critique sur le choix du syle
ne'o-classique : "nous persistons absolument à vouloir être grecs
ou romains", c' est "tout excepte' une e'giise catholique". Mais ce
qui est surtout mis en accusation , c ' est le souci permanent de construire au moindre coût pendant toute la dure'e des travaux, "les combinaisons d'une mesquine parcimonie". "C'est ainsi que, par respect
pour quelques-uns des piliers qu'on voulait conserver, on a e'te' conduit
à reproduire un ordre d'architecture massif, désagréable à l'oeil,
et dont les proportions e'normes contrastent avec le peu d'étendue
du vaisseau et le peu d'e'le'vation de l'édifice".
Les journalistes ont bien souvent la dent dure— et l 1 e'giise Saint-Louis demeure un exemple inte'ressant d'édifice religieux
ne'o-classique (même tardivement conçu) et relativement isole' dans
la re'gion. Ce style d'ailleurs sied assez bien à la monumentalite'
de l'urbanisme et de l'architecture de la ville de Rochefort, ne'e
d'une volonté' royale.
DESCRIPTIF
- Le plan de l'église Saint-Louis est de type basilical. C'est un
grand rectang le pre'ce'de' d ' un portique, autre re'miniscence antique,
de la largeur de la nef. En élévation, il faut de'crire l'édifice
comme ayant une nef dominant très nettement deux collate'raux beaucoup
plus bas, eux-mêtne e'iargis par une série de chapelles.
" La lumière pe'nètre dans l'église par les baies de ces chapelles ,
et par des fenêtres hautes en demi-cercle e'clairant directement la
nef.
~ Le clocher, vestige réemployé de l'ancienne chapelle des Capucins,
flanque le chevet plat. C'est une e'troite mais haute tour carre'e
faite de A- niveaux : la seule fantaisie du premier est un chaînage
d'angle en bossage. Un deuxième niveau apparaît comme un socle à
la partie supérieure plus scuIpte'e ; il est orne' de cercles dessine's
par des moulures et dans un carre', et se termine par une corniche
saillante. Au-dessus, le 3e niveau, entoure' d'une balustrade, s'ouvre
de 4- grandes baies en plein cintre, encadre'es de pilastres ioniques
portant un entablement et un fronton curvilique s'interrompant pour
ne pas masquer le dôme du 4-e niveau. Des pots à feu ornent ce fronton.
Le dôme de pierre, surmonte' d'un e'iégant campanile est perce' de 4
lucarnes à fronton triangulaire.
Ce clocher est un compromis entre des réminiscences baroques et un goût néo-classique.
- Les murs latéraux des bas cote's et du choeur sont divise's horizontalement par deux bandeaux assez secs. Le plus bas est à l'appui des
baies, l'autre un peu plus soigne', prolonge les impostes de leurs
arcs en plein cintre. Ces baies sont au nombre de 5 correspondant
au nombre de trave'es de la nef et des bas cote's, plus une aveugle
au niveau du choeur.
Au sud, une porte rectangulaire surmontée
triangulaire permet un accès direct dans le choeur.
d'un
fronton
- La façade occidentale a un caractère très monumental grâce au portique central en avant de la nef. La façade des bas cote's est divise'e
verticalement par un pilastre plat à effet de bossage, et perce'e
d'une porte rectangulaire identique à celle du mur sud.
Le portique à 4- puissantes colonnes corinthiennes n ' est
pas sans e'voquer, en p lus restreint, le vocabu laire du Panthe'on ou
de La Madeleine. Au-dessus des chapiteaux, un entablement haut porte
une frise à motifs ve'ge'taux en bas relief, dans laquelle on a place'
l'inscription "SAINT LOUIS". Un lourd fronton triangulaire à denticules
couronne le tout.
Sous cette colonnade s'ouvre la porte d'entre'e principale
de l'e'difice. C'est une haute porte rectangulaire encadre'e de moulures
et surmontée d'une corniche soutenue par des consoles à volutes.
Une table sous cette corniche porte la date de 1838 et l'inscription
"Favete ad sanctuarium meum".
~ Inte'rieur : En pe'ne'trant dans l'e'difice, on est immédiatement saisi
par la présence d'un décor peint polychrome qui recouvre et souligne
tous les e'ie'ments d'architecture.
La composition des organes de support suit l'inspiration
néo-classique du portique. De grandes arcades en plein cintre retombant
sur des piliers cruciformes à pilastres séparent le vaisseau central
des bas-côtes. Au-dessus et tout le long de la nef, court un grand
entablement à corniche très saillante qui semble porte' par les pilastres à chapiteaux ioniques. Sur cet entablement retombe la voûte
de la nef, en berceau, exécutée en plâtre, où s'ouvrent en la pénétrant
en lunettes, des fenêtres en demi-cercle. Des doubleaux peints en
trompe - l'oeil en couleurs vives l'égayé, ainsi qu'un semis de fleurs
et de croix.
Moulures, chapiteaux, corniches, sont rehaussés de dorures
et de peinture. Les piliers s'ornent de fausses tables de marbre,
d'arabesques et d'entrelacs végétaux, dans le goût des décors "à
l'antique", chers aux architectes tels HITTORFF qui publie en 1831
son ouvrage intitulé" "La polychronie chez les Grecs".
- Les bas-cotes sont voûtés d'arrêtés sur leurs 5 travées et ont
aussi reçu une peinture décorative. Les travées les plus près du
choeur comportent un retable en boiserie peinte en blanc et dorure,
exécutés par Godeffroy dans le style de l'église.
- Les chapelles latérales aussi sont peintes : voûtes d ' azur e'toile',
par exemple, et des demi-ogives en trompe l'oeil figurent des culs
de four.
~ Le choeur, sur simple plans carre's, est ferme' par une grille basse
en fer forge'. Un grand maître autel à baldaquin supporté" par des
colonnes corinthiennes occupe tout le centre.
C ' est dans le choeur que sont conserve'es les peintures
les plus anciennes. Des cadres peints figurent des panneaux de boiseries portant un blason d'azur à 3 lys d'or aux armes de France
et deux scènes de la vie de Saint-Louis : Saint-Louis rendant justice,
sur le mur sud, et le de'part de Saint-Louis en Croisade, e'vocations
historiques chères à la peinture officielle sous la Restauration.
Ces scènes s'inscrivent dans une sorte de médaillon sur un cartouche.
Il n'y a pas de signature.
Avant de quitter
l'e'glise, il faut dire un mot sur les
vitraux.
Il y a à ^l'e'glise Saint-Louis un ensemble très inte'ressant
et de bonne qualité", de vitraux du siècle dernier exe'cute's entre
1853 et 1897 pour les chapelles et le choeur. Les vitraux colore's
des ouvertures en demi-cercle pe'ne'trant en lunette dans la voûte
de la nef ont sans doute été' exe'cute's vers 1891 ou 1892 après que
l'on ait remplace'^les châssis de bois initiaux par du fer. Les vitraux
des chapelles latérales sont dûs pour la plupart a l'atelier L. LOBIN
de Tours, un a été fait par D. RIGAUD à Toulouse, un autre par O.P.
FLORENCE. Enfin, deux portent les simples initiales H.B. Les deux
vitraux du choeur sont peut-être les plus soigne's et représentent
l'un le de'part de Saint-Louis en croisade, l'autre sa mort.
Liste des vitraux des chapelles latérales et du choeur :
- Au nord, d'ouest en est:
1) grisaille (Lobin ?) ;
2)
^3)
sous un chêne
4)
Baptême du Christ : L. LOBIN, Tours 1877 ;
Chapelle des Marins ; Saint-Louis rendant justice
entoure' de divers saints : D. RIGAUD, Toulouse ;
Grisaille (Lobin ?) ;
5) Nativité' (H.B, pour toute signature).
- Choeur :
1 ) (le plus au nord) : Saint-Louis fait voeu d 1 aller en
Terre Sainte, L. LOBIN, Tours 1865 ;
2) Mort de Saint-Louis, L. LOBIN, Tours 1865.
- Au sud, d'est en ouest :
1) Rois mages rendant visite au Christ et à Marie (signe'
H.B.)
2} Grisaille L. LOBIN, Tours 1861 ;
3) Saint-Goseph et
Jésus avec
Lys blanc, L.
LOBIN,
Tours, 1875 ;
A-) Marie-Madeleine aux pieds du Christ, L. LOBIN, Tours
1853 (chapelle dite des morts) ;
5) "Donner aux pauvres", St Antoine de Padoae (symbole
du painl 3.P. FLORENCE, 1897.
L'église Saint-Louis pre'sente une grande homogénéité' de
style aussi bien pour l'architecture que pour le mobilier et les
éléments de de'cor. C'est une bonne illustration du goût pour le nébclassique qui a peu de représentations dans notre re'gion. Ces arguments
pourraient suffire à justifier une protection au titre des Monuments
Historiques, demande'e par la municipalité' de Rochefort.
Mais i 1 y a p lus. L ' ensemb le de peintures de'coratives
encore complet, même s'il n'est pas pour toutes les parties de l'ejdifice de l'époque de la reconstruction n'est pas en excellent état
et a failli bel et bien disparaître sous le badigeon des tenants
des lieux de cultes "clairs et propres". Une chapelle a déjà subi
ce traitement. Actuellement, la municipalité' est prête à conserver
ces peintures et à les mettre en valeur (une entreprise a déjà e'te'
sollicitée), mais elle souhaite pour cette tâche délicate pouvoir
obtenir l'aide de l'Etat.
FEVU 1987
MINISTÈRE DE LA CULTURE
RECENSEMENT des MONUMENTS ANCIENS de la FRANCE
Département :
*r.i...**.
Commune :
Monument :
Documents annexés :
|
_J
[
I
Eqfo*
1
Fiche de recensement.
Documents photographiques.
Plans et relevés.
Divers.
Documents cadastraux.
Avis de l'Architecte en chef des Monuments historiques :
l.*v
*o-*-v
Avis du Conservateur régional :
Avis de l'Inspecteur général des Monuments historiques
Avis Corephae
13*3.1987
Charente-Maritime
ROCHEFORT SUR MER
Eglise St Louis
L'ancienne église St Louis fut au de'part une chapelle
de lazariste que ceux-ci essayèrent vainement d'e'riger en e'glise
paroissiale. A la Re'volution, celle-ci fut affectée à la Marine
qui la détruisit en partie, ne gardant que la Tour, devenue tour
à signaux encore visible aujourd'hui*
Une Communauté" de Capucins, appelée par Colbert,
s'installa en 1673, et leurs offices attirent une assemble'e de
en plus norabreufc, leur église fut l'objet d 1 agrandissements
successifs* Un campanile fut notamment installe en 1768 qui
subsiste aujourd'hui et sert de clocher à l'église actuelle»
L'e'glise paroissiale Saint-Louis fut reconstruite
en 1835 sur les plans de l'architecte Fe'lix Garde dont les divers
projets, prévoyant soit la reconstruction totale de l'e'difice
soit la reutilisation des e'ie'ments des bâtiments ante'rieurs,
n'ont pu être exe'eute's librement en raison de la médiocrité du
financement. C' est un compromis qui fut choisi. On re'utllise
l'ancien campanile et l'ancienne sacristie qui servit au futur
sanctuaire. On mit en façade un portique colossal, dont la proportion est un peu démesurée par rapport aux e'ie'vations des bascote's dont le dessin en lui-même n'est pas sans qualité'* Les
travaux de décor (sculpture) ont lieu en 1837 pour l'architecture.
Les décorations murales et les divers éléments mobiliers ont
e'te' re'a lise's progressivement a partir de cette date jusqu ' à la
fin du siècle.
On peut citer les plus remarquables :
autels et : - baldaquin centrai, autel tombeau, tabernacle en
retables
bois dore' et anges adorateurs exe'cute's sous le
2e empire, avec re'emploi d'e'ie'ments ante'rieurs
(autel, colonnes)*
- des chapelles orientales, de Saint-Ooseph et de
la Vierge situées part et d'autre du sanctuaire.
- baldaquin de la chapelle des fonts*
menuiseries :- chaire de Ooseph Pillet, menuisier Rochefortais,
1838. buffet d'orgues de style composite, dû
d Merklur Schutze (1865) (avec re'eraploi d'e'ie'ments
plus anciens ?)
Grilles :
- Sainte table, grilles des chapelles du choeur,
des chapelles latérales, grilles séparant la
nef des bas-côtes et grilles Intermédiaires de
la nef.
statuaire ; - tabernacle du Maître autel, anges adorateurs (Hugnenin
1838) ensemble de grandes statues en terre cuite
moulées, avec leurs socles et leurs dais, applique'es contre les piliers de la nef.
décoration : - Ensemble des de'cors peints de cuir, d'arabesques
murale
et de sem^'s de motifs au pochoir, de couleurs
vives rehaussées d'or et quelquefois agrémentes
de toiles maroufle'es ou de décor en trompe l'oeil
(faux ciel)
du choeur ï (tuiles de Savoureux 1837) vie de
Saint-Louis. Les plus anciens Philippe Godeffroy
de LA ROCHELLE 1838.
Chapelles latérales : Chapelle St Louis (ou des
marins) 1875
Chapelle des Fonts
Chapelle des Morts (1869)
repeinte en 1925 par Lessieux)
Vitraux
exécutes entre 1853 et 1899.
- ceux du sanctuaire sur la vie de St Louis {
- les 2 laterux a l'est, sur la Naturte' et l'adoration
des Mages (H.B. Taus 1851)
- celui de Rigaud de Talane (date ?) St Louis rendant
la Justice
- celui des fonts, de Lobin. 1877 j le baptême du
Christ.
- celui de la chapelle des Morts 1851. Pobin - La
Madeleine.
- ensemble des vitraux de la nef (Hautre 1891-92 ?)
Ces éléments de nature diverse s ' intègrent dans 1 ' e'dlf ice grâce
à une polychromie gene'rale qui en relève toutes les parties :
voûtes des bas-cote's , de'cors de faux marbre , de trophe'es et de
me'dai lions, des pilastres, des arcs et des ecoinçons de la nef,
dessins de faux doubleaux et de semis de onot^s sur la voûte centrale*
Au Jourd ' nui très défraîchie , sa lie par les ans et la fumée des
cierges, cette ambiance décorative charge'e, si particulière au
siècle dernier, pourrait être remise en valeur par un nettoyage
et une restauration exécutée avec délicatesse. Des essais de
nettoyage ont été faits sur les peintures des piliers de la nef
qui paraissent probants. En revanche, d'autres enduits sont beaucoup
plus ablme's : dans le choeur qui constitue pourtant la partie
la plus riche et la plus ancienne ; dans les chapelles late'rales
de gauche dont les murs sont exposés aux intempéries de l'Ouest.
En de'pit de leur différence de nature, d'e'poque
et de qualité', il est difficile de re'parer divers décors et
d'imaginer les uns sans les autres. Aussi serait-il plus simple
de proposer une protection globale de l'ensemble de ces décors
(Inscrit sur l'Inventaire des Monuments Historiques) en spe'ciflant simplement les objets ou les immeubles par destination
qui roe'ritéraient, par leur qualité' particulière, d'être pre'sente's
au classement, (autels, chaire, grilles, vitraux).
Malgré' les maladresses du plan ou de certaines proportions, l'architecture de l'église présente une réelle unité'
et offre des morceaux inteVessants ( comme le portique d ' entre'e ),
Elle reste un exemple caractéristique de l'Architecture de la
Restauration, il existe très peu de réalisations dans notre re'gion
et à ce titre me'rite une protection globale. L'Inventaire Supplémentaire me paraît être la mesure qui corresponde à sa qualité'
monumentale et qui serait susceptible d'en assurer la protection
et la conservation.
Ministère de la Culture
SERVICE DEPARTEMENTAL
D ' ARCHITECTURE
La Rochelle le,
30 Janvier 1987
A
-r.
"
ocee
°25 • a Rochelle
ccdex . Téléphone , l7( 46
) . 4l . 09 57
L'Architecte des Bâtiments de France
Chef du S.D.A.
Monsieer le Directeur Régional
des Affaires Culturelles
Conservation Régionale
des Monuments Historiques
102, Grand'Rue
RQCHEFORT SUR MER
Eglise Saint Louis
K/Rèf
y/Réf
:
:
103-87
MH K'°ÛC78
86020
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de 1836 à 1838)
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construction s'est
Certes, des trovaux non négligeables sont à
envisager justement pour rafraîchir et remettre en voleur ce décor
intérieur quelque peu patiné par le temps et la fumée des cierges, mais
1'ensemble de 1'édifice n'est pas en mauvais état ne serait-ce qu'en
raison de l'entretien attentif (restauration récente du clocher et ravalement des façades sur rue) qu'assumé lo ville de ROCHEFORT.
Toutes ces raisons me font souhaiter une protection au titre de l'inventaire, ou mieux un classement, pour cet
intéressant édifice particulièrement représentatif d'une époque largement
en voie de réhabilitation à 1'heure actuelle.
P.J. : copie d'une note
CHARENTE-MARITIME
ROCHEFORT
Eglise Saint-Louis
COREPHAE du 13 mars 1987
Rapporteur M. BROCHARD
Le rapporteur rappelle que c'est l'architecte Félix GARDE qui
est à l'origine des plans de la nouvelle église reconstruite en 1835 sur l'emplacement de l'église des Capucins. Les aménagements intérieurs ont lieu à partir
de 1837. Les vitraux sont exécutés entre 1853 et 1899.
Quant au décor peint, il ne semble pas faire l'unanimité parmi
les membres de la Commission, M. GUILLAUME ne le trouve pas "emballant"
mais rien à cette époque ne semble l'être vraiment. Les proportions de l'église
lui donnent un aspect "collage" rapporté.
M. l'Abbé BLOM précise cependant que deux seuls ensembles de
qualité bien inférieure existent en Charente-Maritime : Saint-Martin de Pons
(dénaturée) et Saint-Vivien de Saintes (dont les peintures ont disparu).
La demande d'Inscription à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments
Historiques en totalité reçoit 14 voix favorabes, 3 défavorables avec 4 abstentions.
CHARENTE-MARITIME
ROCHEFORT
Eglise Saint-Louis
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ROCHEFORT
Eglise Saint-Louis
Cliché : Jeanne Bernard
. 1987
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