LES LEÇONS DE L’ESPRIT CRITIQUE
“Plus l’être humain sera éclairé, plus il sera libre.”
Voltaire
LES LIMITES DE LA LOGIQUE
Leçon n° 3 : La logique n’est pas une garantie de vérité
CONFÉRENCE PAR ÉRIC LOWEN
Association ALDÉRAN Toulouse
pour la promotion de la Philosophie
MAISON DE LA PHILOSOPHIE
29 rue de la digue, 31300 Toulouse
Tél : 05.61.42.14.40
Site : www.alderan-philo.org conférence N°1405-003
LES LIMITES DE LA LOGIQUE
Leçon N°3 : La logique n’est pas une garantie de vérité
Conférence d’Éric Lowen donnée le 2/9/2015
À la Maison de la Philosophie à Toulouse
Depuis son invention par Aristote avec l’organon, la logique est perçue comme une garantie de
vérité. Or, quelque que soit l’intérêt et l’utilité de la logique, la logique ne peut être
autoréférente, elle n’est pas une garantie de vérité même si toute vérité est logique. Cela doit
donc nous amener à la plus extrême prudence dans l’utilisation argumentariste de la logique, à
savoir que ce n’est pas parce qu’elle «logique» qu’une affirmation est fausse. L’utilisation
erronée ou abusive du principe de logique peut même être une source d’obscurantisme.
Association ALDÉRAN © - Conférence 1405-002 : “Le principe de toxicité“ - 17/9/2014 - page 2
LES LIMITES DE LA LOGIQUE
Leçon N°3 : La logique n’est pas une garantie de vérité
PLAN DE LA CONFÉRENCE PAR ÉRIC LOWEN
... le malheur, c’est qu’on peut prouver n’importe quoi
en s’appuyant sur la logique rigoureuse de la raison...
à condition de choisir les postulats appropriés.
Isaac Asimov (1920-1992)
Les robots; Raison
I PRÉSENTATION
1 - Présentation des «Leçons de l’esprit critique»
2 - Le cas de la logique, un cas étonnant car souvent la logique est placée du coté de l’esprit critique
3 - Le problème n’est pas la logique, mais la manière dont elle est considérée et utilisée
4 - Le mythe de la logique et de l’espérance logique (une métaphysication de la logique)
II RETOUR SUR LA LOGIQUE
1 - L’origine historique de la logique : Aristote et l’Organon
2 - Une des disciplines classiques de la philosophie depuis l’antiquité
3 - Le but de la logique : un formalisme permettant de distinguer un raisonnement faux ou vrai
4 - La logique est une construction d’énoncés reposant sur des règles précises d’inférence et de
relations
5 - La logique repose sur une syntaxe explicitée et univoque de symboles, d’axiomes et de relations
6 - Des règles de déduction qui sont la grammaire de la logique, dont les règles d’inférence sont le
vrai et le faux
7 - La logique permet d’obtenir de nouvelles propositions à partir des propositions initiales
8 - Le modèle de la logique deviendra progressivement celui des mathématiques
9 - La logique est donc un système d’énoncés (et non de réalité)
III LES LIMITES DE LA LOGIQUE
1 - Il n’y a pas une logique, mais une pluralité de logiques
2 - Tout dépend de la logique qui sera choisie pour organiser les raisonnements
3 - La logique décrit une construction de nos raisonnements, et non la réalité
4 - Les axiomes primordiaux et les règles d’inférences logiques ne proviennent pas de la logique, ils
sont «entrés» par le logicien
5 - Pour vérifier la véracité d’une affirmation, la logique est impuissante, il faut revenir au réel
(vérificationnisme)
6 - La réalité se moque de la logique
7 - La logique ne nous renseigne que sur la vérité réglementaire d’un énoncé
8 - La véracité du formalisme logique n’est pas une véracité réalistique
9 - La confusion entre la logique de nos raisonnements et la « logique » du monde
10 - Des pans entiers de la réalité sont indéterministes, donc échappent à la logique
11 - La réalité est toujours logique après coup, en fonction de notre connaissance non-logique de la
réalité
12 - La logique n’est pas une voie de connaissance : la logique ne peut pas découvrir l’Amérique
13 - Par la logique, on peut prouver n’importe quoi : l’astrologie ou dieu
14 - La logique, instrument principal de la métaphysique et de la théologie, il n’y a de métaphysique
possible qu’en vertu de l’espérance logique
15 - C’est justement l’utilisation abusive de la logique qui ont entrainé le discrédit de la
métaphysique et de la théologie
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IV LA PHILOSOPHIE ET LA LOGIQUE
1 - L’intérêt principal de la logique est lorsqu’elle se conforme à la logique réalistique
2 - La logique est donc au mieux un instrument pour analyser la construction de nos propositions
selon des règles que nous avons admisses, mais rien de plus
3 - La logique ne garantie donc pas la vérité d’une affirmation, il faut pour cela retourner au réel
4 - L’espérance logique et le mythe de la logique sont des idéalismes platonisants
5 - Idéalismes souvent associés à un sentiment de supériorité sur l’expérience
6 - L’obligation aujourd’hui de sortir la philosophie de l’attraction pour la logique et de l’espérance
logique
7 - Processus comparable de la sortie de la philosophie de la métaphysique
8 - Une critique de la logique presque aussi ancienne que la logique avec les sophistes et les
artistotéliciens
V CONCLUSION
1 - Si la logique est bien un instrument de la pensée, il faut faire notre deuil de l’espérance logique
2 - Même une affirmation logique ou valide logiquement se doit d’être examinée critiquement et
confrontée à l’expérience
ORA ET LABORA
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Document 1 : Première logique développée en occident, la logique d’Aristote est fondée sur un mode de
raisonnement intitulé syllogisme, fondé. Ce raisonnement consiste en deux propositions dont on déduit une
troisième. Le syllogisme démonstratif (déductif) représentait pour lui le procédé par excellence de la science,
qui, en possession des prémisses, arrive à une conclusion certaine. Les deux premières propositions du
syllogisme se nomment prémisses ; la plus générale des deux prémisses se nomme majeure ; la moins
générale, ordinairement la seconde, se nomme mineure. La troisième proposition déduite des deux autres
par une conséquence, légitime ou illégitime, se nomme conclusion. Si les prémisses sont vraies, la
conclusion l’est aussi, pourvu que la conséquence soit légitime. En sorte que si quelqu’un admet les
prémisses, il ne peut nier la vérité de la conclusion qu’en la qualifiant d’illégitime. Pour obtenir une
conséquence légitime, il y a certaines règles à observer. Le syllogisme repose sur le principe de catégories
générales,ce qui est propre à la généralité est propre aux individus de cette généralité. Inversement, ce
qui ne convient pas à l’idée d’une généralité, ne convient à aucun des individus de la même généralité.
Document 2 : Sauf que dans certains cas, de tels raisonnements syllogiques aboutissent à des
paralogismes et des sophismes, des pièges du formalisme du raisonnement logique.
Exemple de sophisme :
Si vous n’êtes pas avec moi, vous
êtes contre moi.
Or, vous n’êtes pas avec moi.
Donc, vous êtes contre moi.
Exemple de paralogisme :
Tous les chats sont mortels.
Or, Socrate est mortel.
Donc, Socrate est un chat.
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