III 1948-1991 : le Moyen-Orient pendant la guerre froide
y construire, à terme, un État pour les juifs. En Palestine, ces derniers se sont dotés
d’institutions politiques, de structures économiques et syndicales, mais aussi d’une or-
ganisation d’autodéfense, la Haganah. Mais les Palestiniens refusent toute immigration
juive. En 1936, la "Grande Grève" des Arabes oblige les Britanniques à envisager un
partage de la Palestine (Texte 2 p. 265, "La révolte des Arabes de Palestine... "). Une
résistance palestinienne se développe, sévèrement réprimée par les Britanniques; mais,
à l’approche de la guerre en Europe, ces derniers acceptent finalement de restreindre
l’immigration juive sans toutefois satisfaire les nationalistes palestiniens.
3. La Seconde Guerre mondiale et ses conséquences
•Le Moyen-Orient joue un rôle fondamental dans la Seconde Guerre mondiale, en raison
de l’importance stratégique du canal de Suez et des champs pétrolifères. Les nationa-
lismes arabes doivent s’effacer devant les impératifs de la guerre : les Britanniques
prennent le contrôle de la Syrie au détriment des Français, et soumettent l’Iran en com-
mun avec les Soviétiques - avec un accord prévoyant l’évacuation de l’Iran dans les six
mois suivant la fin de la guerre - et doivent rétablir par la force leur autorité en Irak,
devenu le centre de ralliement des nationalistes arabes antibritanniques.
•Les lendemains de la Seconde Guerre mondiale sont marqués par la fin des mandats
européens sur le Moyen-Orient : les Français doivent abandonner leurs mandats sur
le Liban et la Syrie en 1946. Pour autant, l’indépendance des Etats arabes signifie un
second échec du panarabisme, qui devient dès lors plus un rêve qu’une réalité. Dans le
même temps, les États-Unis, sortis de leur isolationnisme, affirment leur présence dans
la région. Dès 1945, le Pacte de Quincy est conclu entre le président Roosevelt et le roi
saoudien afin de permettre l’accès des Etats-Unis au pétrole saoudien en échange d’une
protection militaire et d’une aide en matériel militaire américaine. Au total, la guerre a
entraîné la fin de la prépondérance européenne au Moyen-Orient.
•De plus, la Palestine en tant qu’État disparaît de la carte du Moyen-Orient. Les Bri-
tanniques évacuent la région et, en novembre 1947, le plan de partage voté par l’ONU
entraîne la création de l’État d’Israël, proclamé par David Ben Gourion le 14 mai 1948,
et la première guerre entre les Israéliens et leurs voisins (carte 1 p. 265, "La créa-
tion de l’État d’Israël").Tsahal (Forces de défense d’Israël, FDI) remporte le conflit
contre une coalition comprenant l’Egypte, l’Irak, la Syrie, la Transjordanie et le Liban.
Des centaines de milliers de Palestiniens - 800 000 - se réfugient dans Gaza, la Cisjor-
danie et le Liban, chassés ou partis de leur plein gré dans l’espoir de revenir une fois
Israël vaincu et détruit. Les Palestiniens deviennent un peuple sans terre.
III 1948-1991 : le Moyen-Orient pendant la guerre froide
1. Le Moyen-Orient, un enjeu Est-Ouest
•Comme d’autres régions du monde, le Moyen-Orient devient l’enjeu de la rivalité entre
les États-Unis et l’URSS. Dans le cadre de la politique d’endiguement, les États-Unis
soutiennent l’Arabie saoudite et la Turquie, qui devient membre de l’OTAN en 1952,
l’Irak et l’Iran - jusqu’en 1979 (Texte 5 p. 269, "Les Etats-Unis et le pétrole ira-
nien"). Israël devient également l’allié privilégié des Américains à partir des années
1960. L’URSS soutient l’Égypte du colonel Nasser, l’Irak, la Syrie, le Sud Yémen et
défend officiellement la cause des Palestiniens qui réclament la création d’un État in-
dépendant. Les passages stratégiques font l’objet d’une surveillance maritime particu-
lièrement vigilante. Toutefois, certaines alliances ne restent pas figées et les équilibres
régionaux se modifient : ainsi, l’Iran devient ouvertement hostile aux États-Unis et à
Jean-Christophe Delmas 3