Term L, histoire-géographie LMA, 2012-2013
Thème 3 – Puissances et tensions dans le monde de la fin de la Pre-
mière Guerre mondiale à nos jours
Question 2 – Un foyer de conflits
Cours
Le Proche et le Moyen-Orient, un foyer de conflits de-
puis la fin de la Première Guerre mondiale
Note : références des documents, Nathan, TLES, 2012, Coll. Le Quintrec.
I Introduction
Le Moyen-Orient désigne pour les Britanniques une région allant de l’Égypte à l’Afgha-
nistan et du Sud du Caucase à la Péninsule arabique, en englobant le Proche-Orient -
cette dernière expression est française et désigne les États bordiers de l’Est méditerra-
néen. Situé au cœur de "l’arc des crises", c’est l’un des principaux foyers de conflits dans
le monde, c’est-à-dire de rapports de forces, de rivalités entre États ou forces politiques,
à l’échelle locale comme à l’échelle internationale. Ces conflits sont liés à plusieurs fac-
teurs - politiques, religieux, ethniques, rivalités pour les ressources naturelles, etc., qui
se superposent parfois, ce qui rend cet espace particulièrement dicile à analyser. De
nombreux conflits qui caractérisent cet espace trouvent leur origine dans l’histoire, c’est
pourquoi on choisira une organisation chronologique pour le développement, sans pour
autant oublier la permanence, la résurgences ou l’apparition de certains enjeux.
II 1918-1948 : une région sous influence étrangère
1. L’influence des grandes puissances depuis 1918 (Carte p. 263)
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, le Moyen-Orient qui était en grande
partie sous le contrôle de l’Empire ottoman est divisé en plusieurs États indépendants
par le traité de Sèvres (1920) qui ocialise le démembrement de l’Empire. Français
et Britanniques se partagent la région en établissant des mandats, lors de la conférence
de San Remo (1920 également), c’est-à-dire une tutelle accordée par la SDN à une
grande puissance, dont l’objectif est théoriquement de guider le territoire concerné vers
l’indépendance. Le Royaume-Uni n’a donc pas respecté sa promesse de créer un grand
royaume arabe dans la région, ce qui constitue un premier échec pour le "panarabisme"
et crée une première cause de rancœur à l’égard des Occidentaux.
Les deux puissances européennes ne tiennent donc pas compte des aspirations natio-
nales et les frontières qu’elles tracent sont artificielles. Ainsi, la France reçoit un mandat
sur la Syrie, dont elle détache le Liban pour satisfaire aux revendications des chré-
tiens maronites, légèrement majoritaire dans la région et protégés par la France pen-
dant la période ottomane. Les Britanniques obtiennent un mandat sur la Palestine et sur
la Mésopotamie (l’Irak et la Transjordanie) et continuent d’exercer leur influence sur
l’Égypte et les émirats du Golfe persique - Koweït, Qatar, Oman, Yémen. En eet, les
premiers gisements de pétrole, découverts en Iran et en Irak avant la Première Guerre
mondiale, représentent déjà un enjeu pour les Britanniques.
Jean-Christophe Delmas 1
1 LE PROCHE ET LE MOYEN-ORIENT, UN FOYER DE CONFLITS...
Les premiers États indépendants voient le jour dans la région, sur les décombres de
l’Empire ottoman. En 1924, la Turquie devient une république laïque dirigée par Mus-
tapha Kemal Atatürk. La même année, l’émir wahhabite Abd al-Aziz Ibn Saoud s’em-
pare de la Mecque et fonde le royaume d’Arabie saoudite en 1932. Les Britanniques
accordent l’indépendance à l’Irak en 1932 et à l’Égypte en 1936. En Perse, les militaires
renversent l’Empire des Qajar et le pays, qui devient l’Iran en 1935, accède à l’indépen-
dance en 1925. On voit donc apparaître dans la région des États laïques et largement
tournés vers l’Occident - Turquie, Iran - mais également des États ultra-conservateurs
sunnites, comme l’Arabie saoudite. De même, on assiste à un essor de mouvements is-
lamistes dans l’entre-deux-guerres, comme les Frères musulmans en Égypte. Il faut dire
que le Moyen-Orient est une mosaïque de religions : les musulmans sont très majori-
taires, mais divisés entre sunnites et chiites ainsi que d’autres groupes très minoritaires,
comme les druzes ou les kharidjites. Les chrétiens sont dispersés en onze communau-
tés diérentes, certaines catholiques - les maronites au Liban, d’autres orthodoxes -
les coptes en Égypte. Il faut également compter avec la diaspora juive, dispersée dans
l’ensemble de la région.
2. La montée des tensions entre les deux guerres
Dans les diérents États de la région, des nationalismes autonomes se développent.
Ainsi, , la Transjordanie "(" d’un côté " du Jourdain) devient la patrie des Jordaniens,
tandis qu’en Cisjordanie (" de l’autre côté " du Jourdain), un nationalisme palestinien
se développe. Le seul point commun de ces nationalistes arabes est de réclamer le
départ des Occidentaux. À côté du débat sur l’identité arabe, du panarabisme et du
panislamisme, émergent donc des nationalismes locaux en Égypte, au Liban, en Syrie,
etc. Mais jusqu’aux années 1950 le nationalisme arabe demeure une notion floue et ne
s’arme pas réellement comme une force politique. D’autres peuples de la région n’ont
pas d’État comme les Kurdes qui son partagés entre quatre pays : la Turquie, l’Irak,
l’Iran et la Syrie. Minoritaires au sein de ces États, ils sont régulièrement victimes de
persécutions. Les puissances européennes se heurtent à des insurrections, comme la
France face aux druzes - musulmans hétérodoxes - du sud-Liban entre 1925 et 1927 et
les Britanniques qui répriment la révolte des populations arabes en Palestine, opposées
à l’immigration juive (1936).
Les tensions commencent également à porter sur le partage des ressources pétrolières
de l’Irak et opposent cette fois les puissances occidentales. En 1928, les Accords dits
"de la Ligne rouge" redistribuent les parts d’exploitation au sein de l’Irak Petroleum
Company (IPC), fondée en 1927 à la place de la Turkish Petroleum Company (TPC) et
dont les capitaux sont partagés entre Britanniques, Français et Américains. De fait, ces
accords partagent le Moyen-Orient - y compris la péninsule arabique - entre les majors
partenaires de la TPC. À cette occasion, les Américains prennent pied dans l’exploi-
tation pétrolière au Moyen-Orient pour la première fois. (Texte 4 p. 269, "L’accord
d’Achnacarry... ")
Un autre point de tension est lié au développement de l’immigration juive en Pales-
tine. Conformément à leurs promesses de la Déclaration de Balfour de novembre 1917
(Texte 3 p. 265, "La déclaration de Balfour"), les Britanniques y ont favorisé l’en-
trée de nombreux juifs, implantés dans le Yishouv. À la fin des années 1930, les juifs
sont plus de 400 000 et représentent un peu moins du tiers des habitants de la Pa-
lestine. Ils sont animés par le sionisme, qui est à la fois une idéologie et une action
concrète, né à l’initiative de Theodor Herzl à la fin du XIXesiècle pour coordonner
et rationaliser les flux migratoires des juifs en les orientant vers le Proche-Orient pour
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III 1948-1991 : le Moyen-Orient pendant la guerre froide
y construire, à terme, un État pour les juifs. En Palestine, ces derniers se sont dotés
d’institutions politiques, de structures économiques et syndicales, mais aussi d’une or-
ganisation d’autodéfense, la Haganah. Mais les Palestiniens refusent toute immigration
juive. En 1936, la "Grande Grève" des Arabes oblige les Britanniques à envisager un
partage de la Palestine (Texte 2 p. 265, "La révolte des Arabes de Palestine... "). Une
résistance palestinienne se développe, sévèrement réprimée par les Britanniques; mais,
à l’approche de la guerre en Europe, ces derniers acceptent finalement de restreindre
l’immigration juive sans toutefois satisfaire les nationalistes palestiniens.
3. La Seconde Guerre mondiale et ses conséquences
Le Moyen-Orient joue un rôle fondamental dans la Seconde Guerre mondiale, en raison
de l’importance stratégique du canal de Suez et des champs pétrolifères. Les nationa-
lismes arabes doivent s’eacer devant les impératifs de la guerre : les Britanniques
prennent le contrôle de la Syrie au détriment des Français, et soumettent l’Iran en com-
mun avec les Soviétiques - avec un accord prévoyant l’évacuation de l’Iran dans les six
mois suivant la fin de la guerre - et doivent rétablir par la force leur autorité en Irak,
devenu le centre de ralliement des nationalistes arabes antibritanniques.
Les lendemains de la Seconde Guerre mondiale sont marqués par la fin des mandats
européens sur le Moyen-Orient : les Français doivent abandonner leurs mandats sur
le Liban et la Syrie en 1946. Pour autant, l’indépendance des Etats arabes signifie un
second échec du panarabisme, qui devient dès lors plus un rêve qu’une réalité. Dans le
même temps, les États-Unis, sortis de leur isolationnisme, arment leur présence dans
la région. Dès 1945, le Pacte de Quincy est conclu entre le président Roosevelt et le roi
saoudien afin de permettre l’accès des Etats-Unis au pétrole saoudien en échange d’une
protection militaire et d’une aide en matériel militaire américaine. Au total, la guerre a
entraîné la fin de la prépondérance européenne au Moyen-Orient.
De plus, la Palestine en tant qu’État disparaît de la carte du Moyen-Orient. Les Bri-
tanniques évacuent la région et, en novembre 1947, le plan de partage voté par l’ONU
entraîne la création de l’État d’Israël, proclamé par David Ben Gourion le 14 mai 1948,
et la première guerre entre les Israéliens et leurs voisins (carte 1 p. 265, "La créa-
tion de l’État d’Israël").Tsahal (Forces de défense d’Israël, FDI) remporte le conflit
contre une coalition comprenant l’Egypte, l’Irak, la Syrie, la Transjordanie et le Liban.
Des centaines de milliers de Palestiniens - 800 000 - se réfugient dans Gaza, la Cisjor-
danie et le Liban, chassés ou partis de leur plein gré dans l’espoir de revenir une fois
Israël vaincu et détruit. Les Palestiniens deviennent un peuple sans terre.
III 1948-1991 : le Moyen-Orient pendant la guerre froide
1. Le Moyen-Orient, un enjeu Est-Ouest
Comme d’autres régions du monde, le Moyen-Orient devient l’enjeu de la rivalité entre
les États-Unis et l’URSS. Dans le cadre de la politique d’endiguement, les États-Unis
soutiennent l’Arabie saoudite et la Turquie, qui devient membre de l’OTAN en 1952,
l’Irak et l’Iran - jusqu’en 1979 (Texte 5 p. 269, "Les Etats-Unis et le pétrole ira-
nien"). Israël devient également l’allié privilégié des Américains à partir des années
1960. L’URSS soutient l’Égypte du colonel Nasser, l’Irak, la Syrie, le Sud Yémen et
défend ociellement la cause des Palestiniens qui réclament la création d’un État in-
dépendant. Les passages stratégiques font l’objet d’une surveillance maritime particu-
lièrement vigilante. Toutefois, certaines alliances ne restent pas figées et les équilibres
régionaux se modifient : ainsi, l’Iran devient ouvertement hostile aux États-Unis et à
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1 LE PROCHE ET LE MOYEN-ORIENT, UN FOYER DE CONFLITS...
Israël après la révolution islamique de 1979. À l’inverse, l’Égypte et l’Irak deviennent
les alliés des Américains à partir de 1980.
Les puissances européennes perdent leur influence dans la région. En 1956, le colonel
Nasser décide de nationaliser le canal de Suez, jusqu’alors exploité par une compa-
gnie franco-britannique. Cette décision entraîne immédiatement une intervention mi-
litaire conjointe des Français, des Britanniques et des Israéliens, qui occupent militai-
rement les sites stratégiques en Égypte. Mais l’intervention est condamnée par l’ONU
et l’URSS menace de soutenir son allié égyptien. Les Etats-Unis font pression sur la
France et le Royaume-Uni, qui sont contraints de retirer leurs troupes. Défaite des an-
ciennes puissances européennes, la crise de Suez fait renaître pour un temps le rêve de
l’unité arabe et du non-alignement.
À partir des années 1960, les États de la région profitent de la dépendance occiden-
tale à l’égard du pétrole pour se réapproprier leurs ressources. En 1960, l’Iran, l’Irak,
l’Arabie saoudite et le Koweït fondent l’Organisation des pays exportateurs de pétrole
(OPEP), à l’origine de deux " chocs pétroliers " en 1973 et 1979. Face aux États in-
dustrialisés impliqués dans la guerre froide, cette organisation, qui s’ouvre à d’autres
États comme le Venezuela et l’Indonésie, apparaît comme l’une des rares organisations
internationales à échapper à la logique de la guerre froide.
2. Les guerres israélo-arabes et le conflit israélo-palestinien
Israël subit des attaques depuis la frontière égyptienne et le Sinaï. Pour les faire cesser,
elle s’allie en 1956 avec la France et le Royaume-Uni lors de la crise de Suez qui a pour
origine la nationalisation du canal de Suez par le colonel Nasser. L’oensive franco-
britannique se double donc d’une oensive israélienne en Egypte. Les alliés doivent
retirer leurs troupes sous la pression des grandes puissances et des casques bleus sont
déployés à Gaza et le long de la frontière Egyptienne. Mais cette victoire montre que
l’indépendance de l’Etat israélien est bien établie.
Dans le contexte de guerre froide, Israël devient l’allié privilégié des Etats-Unis tan-
dis que les Etats arabes sont soutenus par l’URSS. L’arontement israélo-arabe de-
vient donc un conflit de la guerre froide. En 1967, les Etats arabes voisins massent des
troupes à la frontière israélienne. Les israéliens déclenchent une guerre préventive : ils
détruisent l’aviation arabe et écrasent l’armée égyptienne dans le désert du Sinaï qu’ils
occupent (Texte 2, "Résolution 242" et carte 3 p. 267). La "guerre des six jours" est
une nouvelle victoire pour les israéliens, comme la "guerre du Kippour" en 1973, dé-
clenchée par une oensive égyptienne. La paix est finalement signée avec l’Egypte en
1979 - les accords de Camp David (Photo 4 p. 267) -, mais Israël doit continuer de
faire face à l’opposition de l’Organisation de la Palestine (OLP) de Yasser Arafat et à la
révolte des Palestiniens dans les territoires occupés (les Intifadas se succèdent). (Texte
3 p. 276, "La Charte de l’OLP, 1968")
Israël intervient également à plusieurs reprises au Liban : en 1978, l’armée israélienne
entre au Sud Liban afin de créer une zone tampon protégeant son territoire des raids de
combattants palestiniens de l’OLP. Tsahal se retire rapidement mais laisse L’Armée du
Liban Sud, son alliée, combattre les Palestiniens de l’OLP. En 1982, pour faire cesser
les attaques des Palestiniens contre son territoire, Israël lance l’opération " Paix en
Galilée ". Tsahal fait le siège de Beyrouth et l’occupation israélienne dure trois ans, ce
qui ne met pas fin à la guerre civile. Des accords de paix israélo-libanais sont signés,
mais ils ne sont pas reconnus par la Syrie ni par l’OLP. Le conflit se complique encore
avec la formation du Hezbollah, mouvement armé chiite libanais, soutenu par l’Iran et
la Syrie, lequel devient l’adversaire principal d’Israël.
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III 1948-1991 : le Moyen-Orient pendant la guerre froide
3. Des conflits périphériques permanents
Ces conflits échappent de plus en plus à la logique de la guerre froide et trouvent leur
origine dans des causes régionales multiples. C’est le cas par exemple de la longue
guerre entre l’Iran et l’Irak (1980-1988). En 1979, Saddam Hussein accède au pouvoir
en Irak à la tête du parti Baas et s’appuie sur la minorité sunnite du pays. La même
année, le retour de l’ayatollah Khomeini en Iran entraîne la création d’une République
islamique chiite. (Texte de Khomeiny p. 286) À ces causes religieuses (sunnites contre
chiites), ethniques (Arabes contre Perses) et géopolitiques s’ajoute un ancien conflit
frontalier entre l’Irak et l’Iran, concernant le fleuve Chatt-el-Arab, situé dans la pro-
vince du Khuzestan qui délimite la frontière entre les deux Etats et se jette dans le Golfe
persique. Côté irakien, les villes de Bassorah et de Fao sont accessibles aux pétroliers
grâce au fleuve. Côté iranien, on trouve la ville portuaire de Khorramshar et les ra-
neries d’Abadan. L’enjeu du pétrole et de l’accès au Golfe persique représente donc un
autre facteur auquel il faut ajouter l’ambition personnelle de Saddam Hussein. Il lance
ses troupes sur l’Iran, persuadé que la guerre sera courte. La région du Chatt-el-Arab
est occupée ainsi que plusieurs villes au centre et au nord de l’Iran. Mais l’agression de
l’Irak et l’intense propagande du régime de Téhéran galvanisent les Iraniens qui s’en-
rôlent en masse dans l’armée. La guerre dure huit ans et conduit à un quasi statu quo
dans la région.
En revanche, la guerre d’Afghanistan (1979-1989) s’inscrit bien dans une logique de
guerre froide. En 1979, les Soviétiques interviennent militairement pour secourir le
gouvernement communiste menacé par les milices tribales. Les troupes de l’Armée
rouge contrôlent les principales villes, mais s’enlisent dans les combats contre les
moudjahidines soutenus par les États-Unis. La guerre dure dix ans et laisse un pays
politiquement éclaté aux mains des chefs de milices tribales. De 1992 à 1996, un nou-
veau conflit éclate entre les forces gouvernementales du commandant Massoud et les
talibans qui veulent créer un État fondé sur la charia. Ces derniers l’emportent et l’Af-
ghanistan devient la base arrière du terrorisme islamiste et en particulier d’Al-Qaïda.
À ces conflits, il faut ajouter la guerre civile quasi-permanente qui déchire le Liban
des années 1970 à 1990 (Carte p. 280, "La mosaïque libanaise"). À partir de 1975,
une guerre civile éclate entre les Phalanges armées maronites (chrétiennes) et les Pa-
lestiniens au Liban et leurs alliés arabes sunnites. Les camps de réfugiés palestiniens
sont pris pour cible par les phalanges chrétiennes et, de leur côté, les Palestiniens mas-
sacrent des civils chrétiens et mènent une guérilla urbaine. Le conflit s’étend et en-
traîne une première intervention militaire de la Syrie, inquiète du basculement possible
de l’équilibre des forces dans un Etat qu’elle considère comme appartenant à sa zone
d’influence. Israël intervient à son tour. Au début des années 1980, le conflit se com-
plique encore avec la formation du Hezbollah, mouvement armé chiite libanais, soutenu
par l’Iran et la Syrie, lequel devient l’adversaire principal d’Israël. (Texte 5 p. 281, "
La Charte du Hezbollah) Les attentats-suicides qu’il organise contre les Occidentaux
à Beyrouth entraînent le départ des forces internationales qui quittent la capitale. En
1988, le pays se divise à nouveau lorsque le maronite Michel Aoun est nommé Pre-
mier ministre : la majorité des arabes sunnites soutiennent un second gouvernement
pro-syrien dirigé par le sunnite Selim Hoss. Aoun entreprend alors une " guerre de
libération " contre la Syrie. En 1989, les accords de Taëf (Arabie Saoudite) sont si-
gnés : ils prévoient une répartition équilibrée des pouvoirs au Liban. Toutefois, le pays
reste en partie occupé par la Syrie et le Hezbollah continue de mener depuis le Sud des
attaques contre Israël, qui bombarde ses positions à plusieurs reprises.
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