Dr Michael Betz
Spécialiste FMH en radio-oncologie,
responsable de l’Institut de radio-oncologie
Hirslanden Lausanne
Les cancers du sein et de la prostate sont les
deux cancers les plus fréquents, en Suisse et
dans le monde. Ce sont aussi ceux qui sont le
plus souvent traités par radiothérapie.
LE CANCER DU SEIN
SE GUÉRIT DE MIEUX EN MIEUX
C’est le cancer le plus fréquent chez les femmes
et aussi celui qui tue le plus de Suissesses. Cette
maladie touche les femmes de tout âge, même si
elle affecte surtout les plus de 60 ans. Elle se
guérit toutefois de mieux en mieux, grâce aux
progrès effectués dans les domaines du
dépistage, des traitements, de la radiothérapie et
des connaissances sur la pathologie.
Les programmes de dépistage ont eu un grand
impact sur la survie. En témoigne une étude
australienne qui montre que, depuis leur
introduction dans ce pays en 1991, la mortalité a
chuté drastiquement.
Les traitements ont eux aussi évolué grâce à
l’apparition de nouveaux médicaments utilisés en
chimio et hormonothérapie. Par ailleurs,
l’amélioration des connaissances sur la maladie, et
notamment l’élaboration récente de tests géné-
tiques, permet de prescrire des thérapies mieux
adaptées à chaque tumeur et à chaque patiente.
La prise en charge d’une tumeur non
métastasique passe d’abord par l’ablation
chirurgicale de la tumeur. Il faut ensuite prévenir
les récidives locales et à distance. Il s’agit d’un
travail multidisciplinaire qui se pratique en
réseaux. Ces derniers impliquent des oncologues,
des pathologues, des radiologues, des radio-
oncologues, des gynécologues, des chirurgiens
plasticiens, mais aussi des cardiologues, des
médecins traitants, des psychologues, des
infirmières, des physiothérapeutes, des assistantes
sociales, des associations, etc. Il existe par ailleurs
un Réseau Lausannois du Sein, regroupant les
médecins de différentes cliniques ou installés en
ville, qui se réunit une fois par semaine pour
discuter de différents cas.
LA RADIOTHÉRAPIE
RÉDUIT LES RISQUES DE RÉCIDIVE
La radiothérapie a pour objectif de prévenir les
récidives «locales» (dans le sein) et «régionales»
(dans les ganglions avoisinants). Elle est utilisée
au cas par cas après une mastectomie (ablation
totale du sein). Mais elle est employée de manière
quasi-systématique après une chirurgie conser-
vatrice (qui n’enlève que la tumeur et préserve le
sein) dont elle constitue un complément
indispensable. Au point que les patientes qui ne
peuvent pas recevoir de rayons – comme certaines
femmes enceintes – doivent la plupart du temps
subir une mastectomie.
Après une chirurgie conservatrice, la radiothérapie
réduit le risque de récidive d’environ 50%. On
estime aussi qu’en prévenant quatre récidives, on
sauve une vie. Certes, on est amené à irradier de
nombreuses patientes, dont certaines n’en
auraient pas besoin. Malheureusement, on est
encore incapable d’identifier celles qui ont un
risque augmenté de récidive.
La radiothérapie peut entraîner des effets
secondaires, durant ou après le traitement. En
outre, ce dernier est long – en général, 5 à 6
semaines – et il nécessite des séances quotidien-
nes qui durent de 10 à 20 minutes. De manière
générale, le traitement est bien vécu. Toutefois,
l’expérience de ces séances, seule avec la machine,
peut s’avérer parfois éprouvante, notamment en rai-
son de préconceptions sur le mot «radiothérapie».
A L’INVITATION DU GROUPE HIRSLANDEN, LE DR MICHAEL BETZ, MÉDECIN RESPONSABLE DE
L’INSTITUT DE RADIO-ONCOLOGIE HIRSLANDEN LAUSANNE, CLINIQUE BOIS-CERF, A EXPOSÉ LES
DERNIÈRES AVANCÉES DE CES TECHNIQUES, EN SE FOCALISANT SUR LES TRAITEMENTS DES
CANCERS DU SEIN ET DE LA PROSTATE.
M. CHRISTIAN ANGLADA, DIRECTEUR ADJOINT DE LA LIGUE VAUDOISE CONTRE LE CANCER, A
ENSUITE PRÉSENTÉ LES DIFFÉRENTES PRESTATIONS DE CETTE ASSOCIATION. LES NOMBREUSES
QUESTIONS QUI ONT SUIVI LES DEUX INTERVENTIONS TÉMOIGNENT DE L’INTÉRÊT DU PUBLIC QUI A
ASSISTÉ À CETTE CONFÉRENCE, LE 22 MAI 2013 À L’HÔTEL ALPHA-PALMIER.
LA RADIOTHÉRAPIE