introeco2004-2014ch4

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Chapitre 4
La théorie moderne des
marchés
Au-delà de la magie du marché
• L’économiste néo-classique reconnaît volontiers
les limites du marché : besoin de l’Etat (bien
collectifs, sanctions et règles…).
• Défauts majeurs de ce monde idéal :
 l’information économique est transmise sans
coûts entre acheteurs et vendeurs
 pas d’intermédiaires, prix unique
 la connaissance économique ne peut être tenue
secrète.
 tous les savoir-faires sont connus de tous
L’information et la connaissance au
cœur de la théorie moderne
• La théorie néo-classique peut sembler
«éloignée» de l’observation.
• La théorie moderne des marchés met
alors l’accent sur les problèmes liés aux
coûts d’obtention de l’information et de la
connaissance économiques
• On retrouve alors les notions « de
marchandage, de tricherie, d’accords
incitatifs… »
• Intérêt : expliquer plus de phénomènes.
Les faits non-expliqués par la
théorie classique
• Durée de vie longue des entreprises
• Prix plus élevé que le coût marginal
• Existence de produits dangereux, pas
fiables (qualité imparfaitement connue)
• Existence d’entreprises fiables et d’autre
peu fiables
• Existence de chômage («rationnement»)
• Existence de discriminations en matière
d’embauche, de crédits ou de
licenciements.
Plan du chapitre
La théorie moderne des marchés modifie
l’analyse classique sans la réduire à néant.
De quelle façon?
 Section 1 : L’entreprise
 Section 2 : Le marché du travail
 Section 3 : Les marchés financiers
Section 1 :
L’entreprise dans la théorie
moderne des marchés
Entreprise et clientèle
«Le terme d’«entreprise» dans son
acception d’origine semble avoir été
intimement associé à la signification
originelle du mot client. Fournir au marché
des briques ou des tripes était le fait
d’établissements ordinaires, assez
semblables à ceux que décrit la théorie
classique. Dans les termes mêmes de l’un
des premiers analystes modernes de la
nature de l’entreprise, l’activité qui
caractérise cette dernière est celle
d’«adapter au client l’article ou le service»
offerts». R. Coase 1937.
Comment représenter une
entreprise?
• Les faits: les durées de vie des entreprises sont longues.
Pourquoi?
• L’entrée sur un marché ne se fait pas sans coûts 
difficultés d’entrée maintenues par les anciennes
entreprises. Comment?
• Asymétrie :
 l’entrant doit subir un coût de transaction : faire
connaître sont produit.
 les anciens ont déjà une réputation auprès des clients.
Pour «entrer», pratiquer un prix plus bas ou vendre d’un
meilleur produit : exercice plus facile pour une entreprise
déjà établie.
 Une entreprise est donc un «stock de clients» (part
de marché)
Les marchés de clientèle
• Définition : un marché de clientèle est un
marché où il n’y a pas de «commissaire priseur»
pour déterminer le prix d’équilibre.
• Hypothèses :
 l’acheteur et le vendeur n’observent pas les prix
pratiqués sur ce même marché
 les acheteurs ne peuvent pas connaître les prix
des autres transactions
 si un offreur décide de baisser son prix, les
acheteurs n’arbitrent pas immédiatement en sa
faveur, car ils gardent leurs habitudes.
 coûteux pour une entreprise d’acquérir de
nouveaux clients = «barrière à l’entrée».
Equilibre sur un marché de
clientèle
• Equilibre concurrentiel : si les vendeurs
anticipent un prix élevé, alors le prix effectif sera
bas  itération vers l’équilibre concurrentiel (cf
chapitres précédents).
• Equilibre non-concurrentiel  la stratégie de
prix se décide en fonction des écarts par rapport
aux autres (déterminant des parts de marché): si
le prix moyen est surestimé, alors le prix moyen
effectif sera plus bas  équilibre lorsque
l’anticipation de la moyenne correspond au prix
moyen effectif.
• Proposition : le prix d’équilibre sur un marché de
clientèle est toujours supérieur au prix
concurrentiel.
Illustration graphique : le secteur
Prix
Demande adressée
au secteur
Offre sur un marché de clientèle
= (coût unitaire) x (taux de marge)
M
C
Offre classique
= coût unitaire
Production du secteur
Illustration graphique : l’entreprise
= 1/n du secteur
Prix
Demande adressée
À l’entreprise
M
Profit pur
Coût totaux
Production du secteur
Offre de l’entreprise
sur un marché de clientèle
= (coût unitaire) x (taux de marge)
C
Offre de l’entreprise
classique
= coût unitaire
Pourquoi le prix d’équilibre reste-t-il
au dessus du prix «classique»?
• Théorie classique : si le prix est au dessus du
coût marginal de production, alors une des
entreprises à intérêt à baisser son prix et ainsi
attirer plus de client et vendre plus.
• Pourquoi cet argument ne tient plus?
 sans frictions  baisse de prix = plus de clients
car l’information est complète.
 Plus vrai avec frictions : baisse de prix
aujourd’hui = un client de plus demain 
investissement : rentabilité par rapport aux
placements des profits purs? Il existe une limite
à cette rentabilité qui détermine la baisse des
prix.
Le mal causé par cette politique de
fixation des prix
• En élevant son prix, l’entreprise prélève
une taxe sur le consommateur : si toutes
les entreprises pratiquent le prix nonconcurrentiel, alors le pouvoir d’achat des
employés et des investisseurs diminuent.
• Que peut-on faire? Subventionner pour
encourager l’effort (travail et épargne).
• Comment financer? En prélevant les
profits purs (remède si tout est taxé).
Le problème de la qualité des
produits
• Théorie classique : la qualité est
parfaitement observable
• Théorie moderne : il est possible d’être
déçu par la qualité du bien acheté
• Exemple des luttes de défense des
consommateurs : ceux-ci ne sont pas
toujours informés des dangers liés à
l’utilisation des produits (voiture,
aliments,…).
Est-ce un vrai problème?
• La théorie classique montre que non. Pourquoi?
Supposons qu’il soit possible de construire la
voiture la plus sûre. Pourquoi n’est-elle pas mis
en vente?
Tout simplement car la disponibilité à payer des
consommateur, révélée par leurs achats,
indique qu’ils ne sont pas prêt volontairement à
financer ces innovations.
Les imposer, comme le demande les
associations de consommateur revient à taxer le
consommateur.
La réponse de la théorie moderne
• Les arguments classiques reposent sur
une hypothèse (trop) forte : si un nouveau
bien (meilleur) est produit, cela se sait
immédiatement.
• Pour la théorie moderne, il existe des
coûts d’information (communication,
marketing)  frictions = frein à la pression
de la concurrence vers une meilleure
qualité des produits (même frein que ceux
qui auraient permis une baisse des prix).
Protéger le consommateur
• Dans ce cadre, les associations de
consommateur ont un rôle positif à jouer.
Lequel?
• Implication de la théorie : les coûts de
transactions (publicité) incitent à diffuser
les produits contenant uniquement de
«petits» progrès de qualité (facilement
compréhensible pour le conso)
• Comment faire pour palier cette
insuffisance de la qualité des biens
produits? La réglementation
Critique de la réglementation
• Les producteurs de règlements sont des
bureaucrates plus intéressés (?) par le
fonctionnement de leur service que par l’analyse
coût/avantage de l’effet de leurs textes sur le
marché.
• Sur des marchés peu concurrentiels, des
monopoles peuvent « acheter » celui qui
réglemente.
• Les normes accroissent la valeur informative de
la publicité. Risque d’abus de la part des
administration qui réglementent.
Le prix comme indicateur de qualité
• Sans information précise, le prix peut constituer
un indicateur de la qualité
• Ex.: produit acheté une fois dans sa vie. La
qualité est inconnue. Le vendeur du produit
«moyen» a intérêt à vendre plus cher pour
indiquer au nouveau client que son produit est
de bonne qualité.
• Ceci explique également pourquoi le prix peut
être plus élevé que le prix «classique».
• Même si les consommateur comprennent plus
tard que ce bien n’est pas le meilleur, il existe
toujours des nouveaux consommateurs que l’on
peut «tromper».
Section 2 :
Le marché du travail et la
théorie moderne des marchés
Entreprise, salaire et chômage
• Marx : il existe une «armée de réserve»
 les gens ne sont pas employés en
permanence. Mais les cabines de
téléphone non plus !!!
• Le chômage est-il autre chose que
l’inutilisation volontaire de ressources ?
Est-ce une mauvaise chose ? Si oui, que
faire pour lutter contre le chômage ?
Entreprise, salaire et chômage
• Pourquoi les propriétaires des usines
n’embauche-t-il pas ces chômeurs enrôlés
involontairement au chômage?
Avantage : pression à la baisse du salaire et
donc baisse des coûts
• Des machines sont inemployées car elles ne
sont pas disponibles là où l’on en a le plus
besoin. Mais le chômage est plus qu’un simple
problème d’inadéquation géographique
• Les vendeurs ne sont pas rationnés : ils baissent
leurs prix. Un chômeur n’est pas assuré de
vendre ce qu’il sait faire.
Réponses à ces énigmes : la
théorie moderne des marchés
• Pourquoi le chômage est un résultat
«normal» de l’équilibre économique?
• Pourquoi le volume du chômage est plus
important que ce qu’implique les coûts de
mobilité de la main d’œuvre?
• Pourquoi une fraction du chômage est
involontaire?
• Pourquoi ce chômage est une mauvaise
chose?
L’entreprise et la gestion des
ressources humaines
• La théorie classique : tout le monde fait
«bien» son travail.
• Si de nouveaux offreurs arrivent, alors les
salaires baissent  concurrence entre les
employés jusqu’à ce que tout le monde
trouve une place.
• Même après ces ajustements à la baisse
du salaire, tout le monde fait bien son
travail  surveillance parfaite sans coût.
• Réalisme ???
Salaire et incitations
• La théorie moderne : il est possible mais
coûteux de surveiller l’effort fourni par les
employés (problème d’information).
• Accorder une prime aux salariés 
incitation : l’entreprise n’est plus
contrainte de contrôler en continu
(contrôles aléatoires) car l’employé est
conscient de la sanction (perte de la
prime) s’il «triche».
• Optimalité : la prime doit être compensée
par l’économie des coûts de surveillance.
Un modèle de ce marché du travail
• si l’individu travaille sans tricher, il gagne:
vh = w-e avec w=salaire et e= coût de l’effort
• si l’individu triche alors, il gagne, soit le
salaire s’il «ne se fait pas prendre», soit,
s’il se fait prendre, le revenu moyen (A)
d’un offreur de travail à la recherche d’un
emploi, c’est-à-dire
vt = π×A + (1- π)×w
• Condition de participation: min(vh,vt) ≥ A
Un modèle de ce marché du travail
• Comment l’entrepreneur doit fixer le
salaire pour que personne ne triche?
– Condition : vt ≤ vh
– Limite: w t.q. vt = vh
 w-e = π×A + (1- π)× w
 π×w = e + π×A
 w = A + e/π
• D’où w ≥ A, cas de « l’équilibre classique »
Leçon à tirer
• Le salaire versé par l’entreprise est supérieur à
celui de l’équilibre classique  Il est efficace de
donner des incitations pour que les ressources
s’orientent vers les usages productifs.
• Problème : que font les autres entreprises?
 Si tout le monde est confronté au même
problème, alors toutes les entreprises versent
une prime.
 Calculer une prime en pensant que les autres
entreprises versent un salaire concurrentiel n’est
pas un équilibre.
Où se trouvent les primes des
autres entreprises dans l’exemple?
• En fait, A est un revenu « alternatif »: avec
une proba u, l’individu reste au chômage
et obtient b, et avec une proba 1-u, il
obtient un autre emploi, payé w
 A = u×b + (1-u)×w
• En intégrant ce résultat dans le salaire
fixé par l’entrepreneur, on a alors :
w = u×b + (1-u)×w + e/π
 w = b + e/(π × u) ≥ b
De quoi dépend la prime?
• Dans le cas « classique », comme ne
« rien faire » rapporte b, il suffit de payer
w=b pour faire travailler.
• Ici, il y a une prime = e/(π × u)
• e : plus l’effort est coûteux (e grand), plus
l’incitation à tricher est grande…et donc
plus il faut la compenser.
• π : peu de contrôle => grande prime
• u : beaucoup de chômage => petite prime
Le salaire d’équilibre
• Le salaire classique ne peut pas être le
salaire d’équilibre  les anticipations
doivent donc être basées sur un niveau de
salaire intégrant les primes versées par
chacun.
• L’entrepreneur est déçu : la prime
n’implique pas d’écart de salaire avec les
autres entreprises.
• A l’équilibre le salaire est supérieur au
salaire classique : il faut verser la prime ne
serait-ce que pour rester concurrentiel.
Leçon à tirer de la hausse du
salaire d’équilibre
• Les coûts du travail augmentent => baisse
des embauches.
• Accroissement de l’offre car le travail est
mieux rémunéré.
• A l’équilibre, il y a plus d’offreurs de travail
que de postes.
• Ceux qui n’ont pas de travail sont prêts à
travailler pour un salaire plus bas (le
salaire classique), mais il ne peuvent pas :
chômage involontaire.
Equilibre sur le marché du travail
Salaire, productivité
Chômage
involontaire par
entreprise
Salaire
d’équilibre
Salaire
classique
Offre de travail
par entreprise
Productivité marginale
du travail
et demande de
travail par entreprise
Emploi
Emploi
d’équilibre classique
Emploi
Propriétés de cet équilibre
• La prime initialement prévue pour inciter
les employés à bien travailler dans cette
entreprise plutôt que d’en trouver une
autre instantanément (équilibre classique),
incite maintenant à ne pas devenir
chômeur. Le salaire reste bien incitatif.
• Le même équilibre peut être obtenu en
arguant que les entreprises versent une
prime pour limiter les démissions.
Critique des «classiques»
• Plutôt que de verser une prime, l’employeur peut
exiger le versement à l’embauche d’un dépôt
remboursable si l’employé n’a pas triché (n’a
pas démissionné).
• L’entreprise reverse à ses employés les dépôts
des tricheurs (démissions).
• Dépôt optimal demandé tel que le coût de la
triche (démission) soit entièrement supporté par
l’employé.
• Problème : à la place de l’employé, peut-on
croire que toutes les entreprises reversent le
dépôt? Argument fragile
Le chômage involontaire est une
mauvaise chose : que faire ?
• Du point de vue de l’entreprise, une
personne au chômage «coûte» moins
chère. Pour le chômeur, l’emploi est
préféré. Absence d’accord car probabilité
de triche
• Taxer les démissions.
• Mais il n’existe pas de mesure permettant
réduire à néant le chômage. Si les
économies socialistes n’ont pas de
chômage, elle ne sont pas à l’abri des
négligences.
Autres problèmes liés aux
ressources humaines
• La discrimination  coûts liés au traitements par
individu.
• La course au diplôme  se distinguer par la
formation.
• Le recrutement  coûts liés à la publicité et à la
sur-enchère pour attirer des candidats.
• La recherche d’un emploi  coûts liés à
l’activité de prospection.
• Les manufactures peu sûres  accident du
travail = risque : prime ?
• Les syndicats  défense des intérêt des
insiders au dépend des outsiders
Equilibre et frictions sur le marché
du travail
chômage
Productivité
d’équilibre
Profits purs
Salaire
d’équilibre
C
E
Masse salariale
A
Offre de travail
par l’employé
Productivité marginale
Demande de
travail effective
Emploi
d’équilibre
Emploi
Section 3 :
La finance, les banques et la
monnaie
Le problème de l’allocation du
capital
• L’allocation de l’épargne nationale entre
différents usages productifs concurrents
est cruciale pour la réussite du système
économique.
• La théorie classique montre que les
marchés suffisent à assurer l’optimalité de
cette allocation : tous les emprunteurs
saisissent les opportunités rentables et
tous les préteurs sont informés de ces
projets.
• Que nous enseigne la théorie moderne?
Financement de l’entreprise
• Théorie classique : quiconque peut
emprunter au taux d’intérêt d’équilibre.
Comment?
• Investir = s’engager sur un projet qui verse
des revenus demain.
• Problème: on ne connaît pas l’avenir avec
certitude, donc comment connaître la
rentabilité d’un projet lorsque l’on est
préteur (épargnant)?
• Solution : les prix contingents 
rémunérations qui dépendent de l’état de
la nature, i.e. de la réalisation des aléas.
Financement de l’entreprise
• La théorie moderne : il existe des
imperfections sur le marché du capital.
Pourquoi?
• Le risque d’aléa moral :
L’emprunteur peut avoir des coûts de
gestion de ses risques si importants qu’il
sera «négligeant» sur la sélection de ces
projets
Le préteur, peut être remboursé
partiellement, car l’information est
imparfaite et la responsabilité de
l’emprunteur limitée.
Entreprise et responsabilité (I)
• La croissance augmente la taille des entreprises
et donc nécessite une évolution de la structure
financière.
• Première phase de développement : la détention
directe  responsabilité illimitée. La «famille»
peut être poursuivie en justice pour rembourser
son emprunt sur la base de l’ensemble de ses
biens.
• Dans cette première phase, la responsabilité
illimité tend à réduire la demande de crédit, car
«peur de compromettre son avenir».
Entreprise et responsabilité (II)
• Deuxième phase : le capitalisme de
marché  constituer une société où les
actionnaires ne sont responsables qu’à
hauteur des parts souscrites 
responsabilité limitée.
• Si l’entreprise cause un sinistre, les
créanciers ne peuvent poursuivre les
débiteurs qu’à auteur des parts détenues.
• C’est alors le créancier qui doit s’assurer
du «sérieux» des affaires.
Le rationnement du crédit
• Mettons-nous à la place d’un banquier:
• Une masse de projet demande des
financements.
• Le banquier n’a pas la compétence pour
superviser ses projets : ce sont les
entrepreneurs qui s’engagent à le faire
(savoir-faire)  tout erreur de leur part
peut entraîner des pertes.
• Le préteur s’expose alors à un aléa
(asymétrie d’information, idem à celle
décrite sur le marché du travail).
Exemple : le cas classique
• Supposons que des projets ayant un
rendement de 10% demandent un
financement.
 Les emprunteurs vérifient tout.
 Si une banque pratique un taux d’intérêt
inférieur à 10% alors toutes les entreprises
s’adressent à elle.
 Le taux remonte à 10%
 Les entreprises ne font ni profits, ni
pertes.
Exemple : la théorie moderne
• Supposons que l’entrepreneur ne se
fatigue pas à tout vérifier : le rendement
est alors inférieur à 10% car « risques »
 Pas de profit, mais toujours pas de perte.
Pourquoi?
 Du fait de la responsabilité limitée : le
directeur touche sa rémunération, les
salariés aussi, mais le préteur bénéficie
d’un rendement de moins de 10%.
 Pas d’incitation à travailler au mieux 
problème de l’aléa moral pour le préteur.
Comment prêter des fonds?
• Le créancier a alors intérêt à accepter une
rémunération moins importante pour
inciter l’emprunteur à bien conduire ses
affaires  plus d’attention permet d’éviter
le risque de défaut.
• Il existe alors des emprunteurs insatisfaits
sur le marché : certains sont prêts à verser
des taux plus importants aux banques sur
des projets de même type.
• Les banques n’accordent pas ces crédits
supplémentaires, car la hausse du taux
d’intérêt induite désinciterait les
entrepreneurs.
Théorie moderne des taux d’intérêt
Taux de rendement
anticipé
Taux de rendement
anticipé
MODERNE
CLASSIQUE
45°
45°
Rc
Taux de rendement exigé
par le prêteur
Rm
Rc
Taux de rendement exigé
par le prêteur
Analyse de cet équilibre (I)
• Au-delà de Rm, le risque associé au projet
croît de telle sorte que les coûts associés
à la vérification nécessitent que la banque
rémunère (baisse de taux) de façon «trop»
importante l’entrepreneur.
 l’incitation de l’emprunteur diminue
«trop»
• Exiger Rm lorsque l’on prête anticipé
que certain projets ne seront pas bien
conduits :
le rendement moyen anticipé < Rm
Analyse de cet équilibre (II)
• Autre raison de rationner le crédit :
 Exiger des taux élevés de
remboursement tend à sélectionner les
projets à hauts risques  sélection
adverse
• Problème de l’efficacité de cet équilibre :
les prêteurs ont tendance à sélectionner
les projets dont les caractéristiques sont:
«Risque peu, gagne petit»
Analyse de cet équilibre (III)
• Les actions sont moins risquées que
l’entreprenariat.
• Les actions sont plus liquides : vente sans
l’accord de ses associés.
• Ces deux premiers points permettent de
collecter plus facilement des fonds, même
si les prêteurs sont ensuite moins
confiants.
• Autre problème de la responsabilité
limitée: avec l’actionnariat populaire, qui
s’occupe de la gestion de l’entreprise?
Le problème de la direction
• Motiver le directeur pour qu’il agisse de
façon à obtenir le meilleur rendement.
Comment atteindre cet objectif ?
• Le problème : le directeur peut avoir des
intérêts personnels divergeant de ceux
des actionnaires.
• De plus, il est a priori mieux qualifié et
mieux informé que les actionnaires.
• Les actionnaires n’ont pas le temps de
tout contrôler.
Direction et problème de
financement
• Les propriétaires, en intéressant les dirigeants
aux résultats, peuvent les inciter à manager au
mieux les projets.
• Toutefois, le problème d’une gestion imparfaite
induit une baisse du rendement des
investissements.
• La valeur des actions de ces sociétés est donc
moindre (elles rapportent moins)
 elles donnent un plus faible pouvoir d’achat
en capital pour l’entreprise.
Le «risque de gestion» tend donc à réduire les
accroissement de capital des sociétés.
Gestion imparfaite et
sous-investissement en capital
Taux de rendement
Rendement des actifs des autres
placements : logements, voitures.
Rendements décroissants
e
Rendement des actifs des sociétés
dans le cas classique
Rendements décroissants
Rendement des actifs des sociétés
dans le cas moderne : existence de
coûts de gestion
Portion détournée
Portion allouée
au sociétés vers d’autres investissements
Fraction du capital allant
aux sociétés
Gestion imparfaite et
sous-investissement en capital
Taux de rendement
Rendement des actifs des autres
placements : logements, voitures.
Rendements décroissants
e
Rendement des actifs des sociétés
dans le cas classique
Rendements décroissants
Rendement des actifs des sociétés
dans le cas moderne : existence de
coûts de gestion
Portion détournée
Portion allouée
au sociétés vers d’autres investissements
Fraction du capital allant
aux sociétés
Leçon à tirer
• Le risque de «mauvaise gestion» des
sociétés implique une réduction de
l’investissement dans ce secteur.
• Davantage de capitaux investis dans les
autres secteurs.
• Un taux d’intérêt, le même partout, plus
faible que dans le cas classique.
• Ainsi, les marchés des capitaux ne placent
pas dans les projets les plus risqués (aléa
moral), et sous-investissent dans les
sociétés, sur-investissent dans le capital
non-productif (risque de gestion).
Les OPA comme régulateur ?
• Les Offres Publiques d’Achat peuvent
émaner d’une autre société qui voit que la
gestion est mauvaise et peut mieux faire.
• Concurrence entre les équipes de gestion
 maximisation du rendement pour
l’actionnaire.
• Ce retour de la théorie classique
(régulation par le marché et la
concurrence) est-il vraisemblable? Que
nous apprend la théorie moderne ?
OPA et passager clandestin
• Supposons qu’avec la mauvaise gestion les
actions aient une valeur V**.
• Leur valeur est V* si la société est bien gérée.
• OPA où le repreneur réalise un bénéfice pour un
prix V, tel que V**<V< V*.
• Intérêt du petit actionnaire : temporiser
attendre que l’entreprise soit rachetée et mieux
gérée : la valeur de son capital passe de V** à
V* sans être dépossédé.
• Ce comportement de free rider (passager
clandestin)  échec de l’OPA si tout le monde
agit ainsi.
La monnaie : un actif particulier?
• Les faits : tous les échanges dans nos
sociétés (modernes ou primitives)
s’effectuent grâce à de la monnaie 
intermédiaire des échanges.
• Théorie classique : il n’existe pas de
monnaie  tous les biens sont «liquides»,
tout le monde est digne de confiance
• Dans ce monde, il suffit de promettre le
remboursement à terme, les créanciers
pouvant même s’assurer contre le risque
de mort des débiteur. Réalisme ???
Information et monnaie
• Comment expliquer l’existence de
monnaie : Aléa moral  les
reconnaissances de dettes ne sont pas
sûres (problème d’information sur la
crédibilité du débiteur).
• « Nous avons confiance en Dieu. Tous
les autres paient comptant »
• Avec quoi payer? Rappel sur le troc :
Le troc et ses limites : la noncoïncidence des souhaits
A a des pommes puis du pain
et des bananes
B a du pain puis des pommes
et des bananes
C a des bananes puis du pain
et des pommes
B
bananes
pommes
pain
pain
pommes
Problème :
Si A ne veut pas de
bananes, comment
fait C pour avoir
des pommes?
A
bananes
C
Le troc, ses limites : l’économie
monétaire comme solution à la
la non-coïncidence des souhaits
B
Les agent sont mono-maniaques
A mange du pain et a des pommes
B mange des bananes et du pain
C mange des pommes et a des bananes
bananes
monnaie
pain
monnaie
pommes
A
C
monnaie
Solution avec de la monnaie:
C peut vendre des bananes
à B contre de la monnaie.
Avec cette monnaie,
il achète à A des pommes, etc…
A vend ses pommes a C puis
achete avec la monnaie du pain
B vend son pain a A puis
achete avec la monnaie des bananes
C vend ses bananes puis
achete avec la monnaie des pommes
La théorie moderne de la monnaie
• Les biens n’achète pas des biens. Seule la
monnaie achète les biens.
• Quelle forme prend cette monnaie?
• En l’absence de contrainte légale, toutes les
entreprises privées pourraient créer leur
monnaie.
• Problèmes :
 Crédibilité de cette monnaie,
 L’entente sur un étalon de valeur,
 Coûts d’information sur les prix relatifs.
 L’Etat doit nécessairement coordonner
l’émission de monnaie.
Conclusion du chapitre
Les coûts liés à l’obtention de l’information et la
connaissance économique sont élevés.
• La production est trop faible (coût d’acquisition
de la clientèle) et de trop faible qualité (prix
indicateur de qualité)
• Il existe du chômage et des discriminations
• Trop peu de capitaux sont investis dans les
sociétés.
 l’équilibre économique dans la théorie moderne
n’est pas efficace, contrairement à celui de la
théorie classique.
Que faire ?
• Tous les agents lorsqu’ils échangent, ont un
comportement d’autoprotection qui limite
l’efficacité économique.
• Le socialisme : une solution?
 un socialisme de marché n’assure pas que les
bureaucrates des entreprises (socialistes)
concurrentes agissent autrement que ceux
d’une économie libérale.
 un socialisme sans marché (communisme)
n’assure pas que les dirigeants n’agissent pas
selon leurs propres intérêts, qui ne coïncident
avec ceux de l’Etat.
 Les problèmes liés à l’information (contrôle…)
persistent.
Réglementer et réformer
• Au sein de l’entreprise, au niveau de l’Etat
ou de l’organisation mondiale des marché,
les «défaillances du marché» incitent à
• Réglementer,
• Développer des organismes de contrôles,
• Accroître le pouvoir des tribunaux.
• Problème : la taille de l’Etat, ou des
institutions, tend à croître  arbitrage
coûts/avantage de la réglemenation.
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