LYCÉE JULES-FERRY (PARIS)
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MÉMORIAL
des vingt-quatre élèves juives du
lycée Jules-Ferry déportées pendant
la Seconde Guerre mondiale
1942-1944
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Biographies établies par
Les élèves de Troisième 3
du collège Jules-Ferry
Sous la direction de
Monique Epelbaum,
professeur d’Histoire-Géographie
Introduction de
Christian Ingrao,
Chargé de recherches au CNRS
Institut d’Histoire du Temps Présent (IHTP)
CNRS UPR 301
Association historique du lycée Jules-Ferry (Paris)
2015
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MÉMORIAL DES ÉLÈVES DÉPORTÉES (1942-1944)
Photographie de couverture : Foyers de soldats allemands dans le café Wepler, place de
Clichy, 18e arrondissement, 1944. © Roger Berson / Roger-Viollet
Mise en page : Pierre Porcher
Ouvrage publié avec le concours du lycée Jules-Ferry.
© Association historique du lycée Jules-Ferry (Paris 9e), 2015.
ISBN en cours
Dépôt légal : février 2015.
Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n'autorisant, aux termes des alinéas 2
et 3 de l'article L.122-5, d'une part, que les
« copies ou reproductions strictement
réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective »
et,
d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et
d'illustration,
« toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le
consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite »
(alinéa 1er
de l'article L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce
soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du
Code pénal.
LYCÉE JULES-FERRY (PARIS)
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ONT PARTICIPÉ
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MÉMORIAL
des vingt-quatre élèves juives du lycée Jules-Ferry déportées
pendant la Seconde Guerre mondiale
1942-1944
Les élèves volontaires de la classe de Troisième 3, lecteurs et chercheurs de
documentation au Mémorial de la Shoah et dans les archives du lycée :
Constant Benfradj
Anna Finot
Anaïs Hetzel
Lou Jezequel
Tristan Jullien
Metissa Kouassi
Emmanuelle Mbongue
Noah Poisson
Rosa Pradinas
Lucas Preux
Arianna Restrepo-Jimenez
Sabianka Bencsik
Raphaelle Benzimra
Tifène Caroff-Vogin
Flore Joucaviel
Lili Jullian
Ahmed Metawie
Thibault Pailler
Luca Panzani
Lina Wang
Sous la direction de
Monique Epelbaum, professeur d’Histoire-Géographie
Lycée Jules-Ferry, Paris
En collaboration avec
Patrick Jehan, professeur d’Histoire-Géographie
Lycée Jules-Ferry, Paris
Pierre Porcher, professeur d’Histoire-Géographie
Lycée Léonard-de-Vinci, Levallois-Perret
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MÉMORIAL DES ÉLÈVES DÉPORTÉES (1942-1944)
LYCÉE JULES-FERRY (PARIS)
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INTRODUCTION
Il y a un mystère de l’occupation de la France en 1940… À l’entrée en
guerre, le pays a l’une des plus puissantes armées au monde. Les travaux
récents des historiens ont montré que la Wehrmacht est loin de pouvoir
tenir la comparaison en septembre 1939, et ce d’autant qu’une grande
partie de ses contingents est engagée en Pologne, et pourtant… En nombre
comme en qualité, les chars et les avions français et alliés sont supérieurs à
ce que peut aligner l’Allemagne en septembre 1939.
Et pourtant le 10 mai 1940 commence une offensive allemande qui
paralyse l’armée française, rend rapidement désespéré tout repli et toute
reconstitution de lignes sur la Somme, l’Aisne, la Loire… Et pourtant la
dynamique d’invasion est alors immensément plus foudroyante qu’en 1914
alors même que la bataille des frontières avait été elle aussi un lourd échec
pour le commandement français. L’armée mécanisée a annihilé l’avantage
de la profondeur stratégique qui avait permis à la France d’arrêter les
invasions depuis si longtemps. Avançant à pratiquement 50 kilomètres par
jour, une armée mécanisée et blindée envahit la France en une campagne
incroyablement rapide. Qu’on en juge : Après la percée à Sedan et en
Belgique, la Somme est franchie le 5 juin, la Marne le 12, la Seine le 15 et la
Loire le 17…
Le 14 juin, Paris, ville ouverte, est atteinte par les colonnes
allemandes. Huit jours plus tard, ceux que De Gaulle appelle des
« gouvernants de rencontre » ont demandé l’armistice. La France est
occupée, Paris sera la capitale des institutions d’occupation allemande et
non celle de cet État français que créent le Maréchal Pétain et ses partisans.
Pour les Allemands, la France est une prise de choix, et sa conquête
représente très vraisemblablement l’un des points culminants de l’euphorie
nationale allemande : enfin la défaite de 1918 est-elle effacée, enfin le
monde d’ennemis est-il conjuré ! Les autorités allemandes qui s’installent en
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