LYCÉE JULES-FERRY (PARIS)
INTRODUCTION
Il y a un mystère de l’occupation de la France en 1940… À l’entrée en
guerre, le pays a l’une des plus puissantes armées au monde. Les travaux
récents des historiens ont montré que la Wehrmacht est loin de pouvoir
tenir la comparaison en septembre 1939, et ce d’autant qu’une grande
partie de ses contingents est engagée en Pologne, et pourtant… En nombre
comme en qualité, les chars et les avions français et alliés sont supérieurs à
ce que peut aligner l’Allemagne en septembre 1939.
Et pourtant le 10 mai 1940 commence une offensive allemande qui
paralyse l’armée française, rend rapidement désespéré tout repli et toute
reconstitution de lignes sur la Somme, l’Aisne, la Loire… Et pourtant la
dynamique d’invasion est alors immensément plus foudroyante qu’en 1914
alors même que la bataille des frontières avait été elle aussi un lourd échec
pour le commandement français. L’armée mécanisée a annihilé l’avantage
de la profondeur stratégique qui avait permis à la France d’arrêter les
invasions depuis si longtemps. Avançant à pratiquement 50 kilomètres par
jour, une armée mécanisée et blindée envahit la France en une campagne
incroyablement rapide. Qu’on en juge : Après la percée à Sedan et en
Belgique, la Somme est franchie le 5 juin, la Marne le 12, la Seine le 15 et la
Loire le 17…
Le 14 juin, Paris, ville ouverte, est atteinte par les colonnes
allemandes. Huit jours plus tard, ceux que De Gaulle appelle des
« gouvernants de rencontre » ont demandé l’armistice. La France est
occupée, Paris sera la capitale des institutions d’occupation allemande et
non celle de cet État français que créent le Maréchal Pétain et ses partisans.
Pour les Allemands, la France est une prise de choix, et sa conquête
représente très vraisemblablement l’un des points culminants de l’euphorie
nationale allemande : enfin la défaite de 1918 est-elle effacée, enfin le
monde d’ennemis est-il conjuré ! Les autorités allemandes qui s’installent en