Politique linguistique italienne

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Politique linguistique italienne
TROIS PARCOURS A ANALYSER
• Histoire de la langue italienne
• Politiques adoptées à partir de 1861 ( Royaume d’Italie)
• Accademia della Crusca
1. Cursus historique
Chute de l’empire Romain en 476 d.C
Fragmentation linguistique orale
concept de «VULGAIRE»
Premiers documents écrits en 960 d.C
( «4 Placiti» de Cassino )
Treizième siècle: vraie affirmation du vulgaire car on l’utilise dans les textes
littéraires, ce qui mènera à sa consacration définitive au cours du quatorzième
siècle ( même prestige du latin, Dante, Petrarca )
Quinzième siècle: retour au culte du latin , l’humanisme provoque l’envie de se
rapprocher du monde classique et des anciens écrivains. Mais à la fin du siècle le
vulgaire redevient populaire ( Lorenzo il Magnifico, Poliziano ). 1470: On
commence à rechercher des règles grammaticales à adopter , grâce à la
littérature et à l’imprimerie.
Seizième siècle: On décide quel type de vulgaire il faut adopter au niveau
national. Le modèle toscan l’emporte sul les autres, grâce notamment à Pietro
Bembo, écrivain qui promouvoit le vulgaire de Petrarca pour la poésie et celui di
Boccaccio pour la prose.
Dix-septième siècle: Age du Baroqque, beaucoup d’innovations linguistiques dont la
majorité seront oubliées rapidement. . En 1612 «l’Accademia della Crusca» publie le
premier dictionnaire officiel, strictement basé sur le vulgaire florentin de 1300.
Introduction de mots provenant du latin ( domaine scientifique: cellula, condensare), et
de mots influencés par la domination étrangère ( cioccolata, dettaglio)
Dix-huitième siècle: La France joue un rôle fondamental pour le lexique du vulgaire.
Influence de l’illuminisme, du culte de la raison, surtout dans la prose. Mode, intéraction
sociale, alimentation, vie militaire, théatre et musique. Voici les secteurs les plus
influencés.
Dix-neuvième siècle (première moitié): Polémique entre Classicisme et Romantisme. Les
classiques refusent les mots d’origine française, les romantiques veulent une langue
moderne qui puisse mener à l’unification politique de l’Italie. L’affirmation de la
bourgeoisie établit le succès des romantiques. Médecins, professeurs, chercheurs,
notaires et militaires partagent le besoin d’une langue homogène capable de remplacer
les dialectes.
Dix-neuvième siècle (deuxième moitié): Poésie encore liée à la tradition, alors que la
prose s’est complètement convertie. 1840: I promessi Sposi. Après 1861: un lent
processus d’unification linguistique commence. 1877: obbligation d’aller à l’école
pendant deux ans. Niveau d’analphabétisme encore élevé à la fin du siècle.
Vingtième siècle: La diffusion de la langue italienne l’emporte sur les dialectes grâce à
plusieurs phénomènes: scolarisation, nouveaux moyens de communication, conversion
du langage poétique ( futuristes et hermétiques). Comme les pays les plus prestigieux
au niveau scientifique sont anglophones, beacoup d’anglicismes sont introduits dans la
langue ( baby sitter, bestseller, blue jeans, clacson, computer, guard rail, hostess, jeep,
killer, pullover )
2. Mesures adoptées après 1861
1867: programmes scolaires du Ministre de l’Education Coppino
1868: Emilio Broglio forme une commission guidée par Alessandro Manzoni
afin de promouvoir l’usage de la «buona lingua» parmi les classes
populaires. Il s’agit du florentin contemporain cultivé. Polémique entre
Manzoni et Graziadio Isaia Ascoli.
1870: Nouveau dictionnaire d’italien publié, valable de 1870 à 1897
Il n’y a pas de véritables mesures linguistiques jusqu’à la fin du siècle
Epoque fasciste :
Mussolini veut l’unité linguistique totale. Politique
dirigiste et autoritaire. Action répressive menée chez les polyglottes qui
habitaient les zones de frontière. Ce sont notamment les habitants du Tyrol du
Sud qui sont ciblés. Dans cette région l’italien devient la seule langue
d’enseignement, de la presse et de l’administration
A partir des années 1930, le fascisme commence à mener une forte politique
contre les dialectes , un processus qui avait déjà commencé entre 1922 et
1924 avec les programmes scolaires du Ministre Gentile. Mussolini adopte une
série de normes afin d’éliminer les barbarismes de la langue du monde
intellectuel, et ensuite à diffuser ce concept parmi toute la population.
Limitation de la presse
1926: Formation de l’Académie d’Italie: Bruno Migliorini : technique
d’application des primcipes de la glottotechnique, qui ne consiste pas à
repousser les mots étrangers, mais à les transformer afin de former des
néologismes de façon raisonnable. Voilà que certains mots comme
«chauffeur» et «régisseur» deviennent «autista» et «regista».
Première République: Les articles 3, 6 , 9 et 21 de la Constitution touchent
le sujet de la langue. Ces articles se basent sur les principes d’égalité et de
liberté linguistique. D’un côté l’italien est reconnu comme langue officielle
mais la Constitution garantit des droits aux minorités linguistiques (article 6)
Deuxième République; 1999: harmonisation de la législation italienne aux
principes formulés par les institutions internationales. Loi 482 qui ressent de la
logique qui lie la sauvegarde des langues mineuresà leur ancrage territorial.
Ainsi, tous les mots qui ne respectent pas ce paramètre cessent d’être
sauvegardés. Cependant, le rapport entre langues et dialectes reste un facteur
central
Vingt-et-unième siècle: Immigration: Selon une statistique de 2010, l’Italie a
accuelli 4.919.000 immigrés de 2000 à 2010, ce qui implique une prise en
charge d’éxigences linguistiques qui n’ont pas eu une réponse institutionnelle
concrète
2007: La Constitution reconnaît l’italien comme langue officielle de la
République ( article 12 )
Marché linguistique: l’italien s’est formé en retard par rapport aux autres langues
européennes principales, ce qui ne le met pas dans la condition d’être considéré
comme l’une des langues les plus influentes. Visibilité modeste car l’horizon
planétaire des dynamiques socio-culturelles et économiques prévoit un groupe de
langues comme l’anglais, le français et l’espanyol qui sont pratiquées dans la
communication, dans les bureaux, dans les écoles et dans les activités économiques
de beaucoup de pays tout en représentant de véritables langues secondes de ces
mêmes nations. Ainsi, l’italien est peu utilisé dans les organismes internationaux.
2001: Tentatif d’instituer le Conseil Supérieur de la langue italienne, mais la loi n’est
pas approuvée. On a cherché a créer un organisme comme «la Délégation Générale
à la langue française et aux langues de France»
3. L’Accademia della Crusca
1570-1580: La «Brigata dei crusconi» commence à se réunir pour avoir des
conversations de plaisenterie ayant le but de se détacher de l’Académie de
Florence. Parmi les fondateurs il faut mentionner Leonardo Salviati, qui contribue
de façon importante à affirmer la volonté littéraire de la Crusca
25 Mars 1585: Fondation officielle de l’Académie . Le but est de promouvoir la
primauté du vulgaire florentin
1612: Premier dictionnaire publié à Venise. Pendant trois siècles l’Académie
représente le trésor le plus riche de la langue commune, ainsi que le lien le plus
fortà l’intérieur de la communauté italienne, étant l’instrument pour tous ceux qui
souhaitent écrire en bon italien
1923: changements considérables: Giovanni Gentile reconstitue l’ordre interne de
l’Académie qui prévoit l’interruption de l’imprimerie du vocabulaire, et par
conséquent l’abolition de l’activité lexico-graphique.
1937: Formation du Centre d’études de philologie afin de promouvoir l’étude et
l’édition critique des anciens textes et des écrivains classiques de la littérature
italienne, de l’origine au dix-neuvième siècle
1953: Participation de l’Académie au premier Congrès international d’études italiens à
Cambridge
1955: Les travaux de rédaction du nouveau vocabulaire recommencent
1963: Suite à l’élection du nouveau Président Giacomo Devoto, une collaboration avec
le Conseil National des Recherches commence, ce qui mène, après un premier
financement, à rendre possible l’idée du vocabulaire.
1964: Le Président Devoto annonce officiellement que les travaux préparatoires
pour la récupération de l’activité lexicographique sont en train de reprendre place
1965: L’Académie forme un cours de préparation pour les futurs compilateurs,
sous la direction de Aldo Duro. L’intention d’écrire un vocabulaire juridique est
également considérée
1971: Table ronde internationale sur les problèmes de léxicographie organisée par
la Crusca, où participent les organismes linguistiques des principaux pays
européens. Ce sont les organismes qui s’occupent de rédiger les dictionnaires des
langues de leurs pays ( Trésor de la langue française, Vocabulaire allemand,
Séminaire de léxicographie espanyole, Vocabulaire d’ancien écossais ). Des
rapports sont établis entre les nombreux participants. Le projet vise, comme
l’annonce le Président, à créer un vocabulaire spécifique.
Le nouveau vocabulaire ne doit pas représenter une petite société cultivée mais il
doit documenter la formation historique et le développement de la langue
nationale selon tous ses aspects et ses applications, pour les littéraires, les
scientifiques, les foyers
Bref, pour toute la société intellectuellement, socialement, et techniquement
innovée. Ce sera aussi un instrument d’enquête accompli dans la mesure du
possible, ouvert à la compréhension historique et à la fonctionnalité opérative de
tous les domaines de l’activité humaine
Malheureusement ce projet ne sera jamais mené jusqu’au bout à cause de
problèmes économiques
1982 : la collaboration avec le Centre des Recherches Nationales s’écroule
1983: Institution de «l’Oeuvre du Vocabulaire italien» à l’intérieur de Centre, qui se
distingue de l’Académie tout en partageant le siège de Villa Castello avec la Crusca
depuis 2001.
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