Ces trente  dernières années ont vu  la recrudescence des accords régionaux, 
en d’autres termes la montée en puissance du régionalisme. L’augmentation 
des accords notifiés au GATT et à l’Organisation mondiale du commerce 
(OMC) illustre cette tendance : au 1er janvier 2005, 312 accords ont été 
notifiés depuis la Seconde Guerre mondiale. 
Sur les 124 accords notifiés entre 1948 et 1994, seulement 38 sont restés en 
vigueur, montrant ainsi l’évolution des accords – via un approfondissement 
ou un élargissement du processus. De la création de l’OMC au 15 juin 2006, 
147 étaient encore en vigueur. 
Cette dynamique touche l’ensemble des régions du monde. Des cadres 
institutionnels et/ou des accords commerciaux privilégiés, allant de simples 
forums interrégionaux jusqu’à des unions économiques en passant par des 
zones de libre-échange et des unions douanières, ont été mis en place dans 
la plupart des régions : Amérique latine (MERCOSUR), Amérique du Nord 
(ALENA), Asie Pacifique (ASEAN, CER), Caraïbes (CARICOM), Afrique 
(UEMOA, SADC, CEDEAO, COMESA…), Russie et son voisinage (CEI, 
GUAM…), Europe (UE, partenariat Euro-med, accords ACP)… 
Si l’expérience européenne est le processus le plus abouti en la matière, 
cette recrudescence montre aussi que l’Europe n’est plus l’unique parangon 
de l’intégration. Quelles sont les raisons de cet intérêt.