Le Pays de Pount :
Ce pays est mentionné par Sénoris qui se fait le relais du récit de Qaâ et du voyage entrepris
sous Hatshepsout pour en ramener des pierreries. Bien que le Moyen-Âge ait un peu perdu le
contact avec ce pays qui sera identifié sous le nom de royaume du prêtre Jean, de nombreux
textes mentionnent son existence dans l’Antiquité. La plus ancienne expédition dans ce
royaume remonterait à la Ve dynastie soit au XXVe siècle avant notre ère. On en trouve
quelques mentions vers 2000 av J.C puis on le voit une dernière fois lors d’une expédition
envoyée par Thoutmosis III au XVe siècle avant notre ère. Parfois appelé « Ta Neterou » qui
signifie « Pays des dieux » les romains le situaient aux alentours de la Mer Rouge et les
Hébreux dans la péninsule arabique en faisant le pays de la reine de Sabah. Aujourd’hui les
historiens sont assez partagés, certains le situant au sud du Soudan, d’autres en Ethiopie ou en
Somalie et les derniers sur les deux bords de la Mer Rouge. Dans l’Antiquité romaine pré-
impériale, la connaissance géographique de la région s’arrête malheureusement à Méroé. Il
faudra attendre les voyages de Vasco de Gama pour que l’Occident redécouvre ce pays.
Toujours est-il que d’après les hiéroglyphes muraux laborieusement décryptés sur le temple
de Deir el-Bahari, la nature du trésor ramené du pays de Pount sous Hatshepsout est
parfaitement identifié : de l’or, de l’ivoire, du bois d’ébène, des peaux de panthère, une
panthère vivante, une girafe et surtout des arbres à encens qui ont été plantés sur les terrasses
du temple funéraire. Pas de pierreries donc. Les expéditions postérieures auraient servi à
drainer des masses de granit pour l’édification de plusieurs statues.
Alexandrie : C’est à contrecoeur que j’écris un paragraphe sur cette ville qui n’est qu’à peine
effleurée dans cet album dont elle porte pourtant le nom. Mais comme c’est le titre de l’album
et la capitale des Lagides je pense qu’il est assez intéressant de la revisiter.
La ville a été construite selon un plan en damier par l’architecte Deinocratès vers 331 av J.C
sur les ordres d’Alexandre le Grand qui donna à la ville le nom « Alexandrie d’Egypte ». Le
site en lui-même est médiocre du point de vue de l’accessibilité par la mer du fait d’une
barrière de récifs se trouvant près de la côte. C’est d’ailleurs la dangerosité du site qui a été la