jmsigward-psychotraumatisme-et-addiction-a-l

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Psycho-traumatisme
et addiction à
l’adolescence
Dr Jean Michel Sigward
PH CHU Martinique
Service du Pr Louis Jehel
1
JMS 14/4/2015
2
adolescents en danger qui sont-ils ?
1.
qu’est-ce qu’une addiction?
1.
les consommations des adolescents
1.
repérer l’adolescent en danger
2.
psychotraumatisme et addiction
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3
Usage – Abus – Addiction
usage
-
consommation d'une substance n'entraînant ni complication ni
dommage
problème de l’usage à risque : grossesse, conduite de véhicules,
consommations festives
abus (DSM), équivalent de l'usage nocif (CIM10)
-
consommation répétée induisant des dommages somatiques,
familiaux, sociaux, voire judiciaires
addiction (dépendance)
-
rupture avec le fonctionnement habituel du sujet, associe
-
des signes de pharmacodépendance : tolérance et sevrage
des signes qui traduisent la recherche compulsive du produit
l'impossibilité d'arrêter la consommation malgré ses conséquences
néfastes
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de l’usage d’alcool à la dépendance
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une conduite est dite addictive lorsque
un sujet est :
- « obligé », de manière compulsive et difficilement
contrôlable, de recourir à un comportement ou à l’usage
d’un produit pour rétablir son homéostasie interne
(soulagement/plaisir)
- cela, bien qu’il ait conscience du caractère potentiellement
nuisible de son comportement
Aviel Goodman
lutte pour contrôler - impossibilité de différer - impulsivité
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extension du champs des addictions
un comportement est susceptible d’avoir certains des
effets des psychotropes comme
-
apaisement
excitation avec parfois accoutumance, symptômes de sevrage,
conséquences somatiques, sociales….
modifications biologiques induites par le comportement
renforcent celui-ci

endorphines par jeûne + hyperactivité des anorexiques
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classification des substances addictogènes
pouvoir addictogène : par ordre décroissant
1.
2.
3.
4.
morphiniques, nicotiniques (tabac)
psychostimulants : cocaïne, crack et amphétamines
alcool
cannabis
classification
1.
2.
3.
sédatifs : dépresseurs du SNC
stimulants : activateurs du SNC
psychodysleptiques : hallucinogènes
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signes de sevrage
psychologique
-
irritabilité / agressivité
anxiété
instabilité
craving
humeur dépressive
trouble appétit
trouble du sommeil
troubles cognitifs
….
physique
-
céphalées
douleurs musculaires
tremblement
sudation
perte d’appétit
nausées
vomissements
diarrhées, spasmes
abdominaux…
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adolescence et consommations
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introduction
la consommation des produits psychoactifs évolue
les enquêtes concernant les plus jeunes manquent
-
-
corrélation forte entre un âge précoce de début des
consommations et
usage nocif et dépendance ultérieure
nécessité
-
synergie des dispositifs de soins en psychiatrie et addictologie
actions spécifiques de santé publique
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adolescence
période complexe, passage de l’enfance à l’adulte
- puberté - changement subi
- crise – rupture – dépassement
individualité / homéostasie
-
insécurité
instabilité
conduites paradoxes : besoin/refus de
dépendance/liberté
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ESCAPAD 2011 / 2008 évolution
reprise de la consommation régulière de tabac et
d’alcool avec augmentation des ivresses ou des
alcoolisations ponctuelles importantes
diminution légère des usages de cannabis
l’expérimentation des autres autres produits illicites,
semble se stabiliser après une phase d’expansion
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de l’expérimentation à la dépendance
Premiers usages : festifs ?
Sentiments de soulagements des tensions internes
assurance apparente
répétition de la consommation
sentiment d’appartenance - groupe de pairs
conséquences négatives, déni du lien entre consommation et perte de
contrôle
aggravation de la détresse interne
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adolescent symptomatique
consommation : adaptation et/ou expression d’un mal-être
notions de vulnérabilité
-
troubles de l’attachement, carences affectives
psychotraumatisme
vulnérabilité à la dépression / dépressivité
caractère auto-renforçateur; effet pathogène propre aux
addictions
addiction rencontre entre
-
un moment
un produit
une personne
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indices d’une consommation
problématique
répercussions physiques dépendance/sevrage, négligence,
risques infectieux, traumatiques…
répercussions psychologiques anxiété-dépression, craving,
désorganisation psychique, hallucinations
répercussions comportementales conduites à risque,
délinquance, prostitution
répercussions sociales tensions familiales, isolement, échec
scolaire, professionnel, problème judiciaire
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facteurs de risque
Facteurs individuels
- psychotraumatismes
- personnalité limite, pathologies de l’agir
- troubles des conduites et oppositionnels, TDHA
- Troubles psychotiques, de l’humeur, anxieux
- sexe (garçon)
- gènes de vulnérabilité, facteurs environnementaux
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facteurs de risque
familiaux contexte familial dysfonctionnel
-
effondrement parental : ruptures, maladie grave, décès
consommations initiées en famille
comportements antisociaux, abus de substances
antécédents de maltraitance physique, d’agression sexuelles,
négligences
environnementaux et culturels
-
poids des pairs et du choix des pairs
absentéisme scolaire…
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psychopathologie des adolescents
consommateurs
pas d’organisation psychique propre au sujet addict
risques de pérennisation de la consommation à l’adolescence
-
-
organisation psychique fragile favorise le passage de
l’expérimentation à la dépendance
processus de séparation-individuation se réactualise à
l’adolescence, il sollicite fortement les assises identitaires ou
narcissiques
la séparation qui ne peut être élaborée est contournée par la
dépendance au psychotrope qui donne un temps l’illusion de la
maîtrise et de l’autonomie (adaptation)
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repérer l’adolescent en danger
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adolescents en danger qui sont-ils ?
pratiques actuelles de consommation
opposer drogues licites / illicites : une impasse pour
l’équipe médico-sociale ou une illusion médicale
-
les toxiques qui ont le pouvoir addictogène le plus
puissant ne sont pas nécessairement illicites
-
offre / demande : expérimentation et dépendance
sont fortement corrélés à l’offre
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adolescents en danger qui sont-ils ?
pratiques addictives…
addictions avec produit
- tabac, alcool, médicaments psychotropes
- cannabis
- cocaïne – crack, héroïne
- drogues de synthèse ecstasie, LSD
créativité dans les modes de consommation
- inhalation de substances chimiques…
- cocktails
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adolescents en danger qui sont-ils ?
pratiques comportementales actuelles
nouvelles technologies
- texting – réseau sociaux
- jeux vidéo, jeux en réseau (jeux de rôle)
expérimentation et/ou conduites ordaliques
- jeu du foulard
- jeux de hasard, jeu d’argent
- body art, scarifications
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effets des comportements addictifs
les premières consommations, quels effets ?
-
ébriété – plaisir, euphorie agréable
symptômes neuro-végétatifs – désagréables
ivresse - désinhibition
déconnection - soulagement des tensions
perte du contact – coma
les premiers comportements addictifs quels effets ?
-
déconnection : confusion entre soulagement des tensions et plaisir
excitation
la première consommation, quelles résonnances émotionnelles ?
une expérience modifiant la perception de soi et de l’environnement
-
un produit - une personnalité - un contexte
« je suis normal quand j’en prends »
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adolescents en danger qui sont-ils ?
En danger d’utiliser des conduites addictives avec ou sans
substance pour faire face
Adolescent est un être en construction, en maturation, en
équilibre précaire
-
-
Transgression, expérimentation
Conduites hédonistes
Périodes de mal-être
Qu’est-ce qui va conduire de l’expérimentation à l’addiction ?
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adolescents en danger qui sont-ils ?
de l’expérimentation à la dépendance
Différencier une conduite d’expérimentation d’un
comportement symptomatique
- Expérimentation : partie intégrante du processus de
l’adolescence
- Consommation comme expression d’une souffrance
Continuum entre banalisation et dramatisation
Placer le curseur entre dédramatisation et dé-banalisation
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les signes qui devraient interroger
-
précocité de l’expérimentation
-
usage abusif dès les premières consommations
-
polyconsommations
-
désocialisé, environnement instable, consommation parentale
-
conduites addictives sans produits : comportements à risque
(ordalie) répétés, jeux pathologiques…
-
Conduite à fonction « anesthésiante » (déconnection) des
comportements addictifs à visée « auto-thérapeutique »
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les troubles survenus dans l’enfance
devraient interroger
-
les rêves qui évoluent
-
-
jeux répétitifs
-
-
-
des rêves effrayants sans contenus reconnaissables
aux cauchemars généralisés
Exprimant des aspects du traumatisme
Façon de reconstituer, de revivre le traumatisme
sentiment de ne pas avoir de futur ou création de
présage catastrophique
restriction des affects et diminution des intérêts pour
les activités
somatisations variées
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idées toutes faites
adolescents consommateurs
-
brebis galeuse contaminant les enfants innocents, indemnes
de toute difficulté antérieure
comme si, le discours social visait à
-
-
masquer les causes des cpts addictifs
dériver l’attention vers des groupes-émissaires, des
coupables qui pensent ou agissent différemment
expliquer le trafic complémentaire de l’avidité des
consommateurs
décrire le rétablissement comme dépendant uniquement de
l’arrêt des consommations : désintoxication, au besoin sous la
contrainte qui les sortirait de l’hédonisme, de la paresse et
mettrait au travail
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adolescence considérée comme une
crise mais…
l’adolescence est un processus de maturation
pas de parallélisme entre les manifestations bruyantes et
pathologie
nécessité d’évaluer le fonctionnement psychique
tout adolescent difficile ne relève pas de la psychiatrie
mais d’aménagements avec la famille, l’environnement
scolaire et social
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les patients consultant dans une
structures spécialisées en addictologie
deux grandes catégories : 35-40 ans et 15-25 ans
premiers contacts avec les produits
-
précoce, souvent dans la préadolescence
d’emblée abusive, les consommations sont perçues comme «
résolutives, libératrices » des tensions, elles « fascinent
les difficultés liées aux consommations, mises en avant,
masquent la fonction de celles-ci et empêchent l’accès aux
soins
événements de vie, carences affectives et traumatiques ont
souvent précédé la prise de toxique
JMS 14/4/2015
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fonction du symptôme
il ne peut plus ne pas consommer
symptomatologie addictive est vécue par le patient et sont
entourage comme
inutile, inadaptée, illogique
même si le patient rationalise et/ou banalise ses consommation
addiction, une adaptation créative
-
événement isolé ou répété
à un contexte de vie
utile, adaptée et logique
JMS 14/4/2015
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adaptation à la survie
rien n’est figé…
les carences affectives de la petite enfance, les
événements de vie adverses ou traumatiques font le lit
-
des organisations limites de la personnalité
des troubles limites
des adaptations de la personnalité en lien avec un
traumatisme psychique
des troubles associés : troubles anxieux, dépression,
addictions et somatisations
JMS 14/4/2015
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Psychotraumatisme et
addictions
JMS 14/4/2015
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prévalence du syndrome de stress posttraumatique et addiction
usagers de drogues
-
30 à 59% des patients traités pour usage de drogues
présentent un SSPT (Stewart et al., 2000)
89% ont vécu un événement traumatique dans leur vie
(Farley et al., 2004)
patients présentant une histoire traumatique
-
Prévalence de l’utilisation de substances est multipliée de
1,5 à 5,5
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39
prévalence SSPT et addiction
étude australienne : Mills et col. mars 2005
-
-
-
-
92% : patients dépendants à l’héroïne ont été exposés à
un psycho-traumatisme
prévalence presque identique dans les deux sexes 93
et 89%
risque de développer un SSPT : 61% femme contre
37% homme
42% ont présenté un SSPT d’une durée moyenne de
9,5 ans
JMS 14/4/2015
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JMS
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trouble psycho-traumatique
trouble anxieux invalidant survenant de façon différée (de 3 mois
à plusieurs années) après exposition à un événement violent,
inattendu, perçu comme une menace vitale
-
peur intense de mourir, sentiment d’horreur, d’impuissance
effraction submerge les capacités d’intégration psychique et
affective et compromet l’insertion sociale
-
-
troubles dissociatifs : torpeur, détachement, dépersonnalisation…
symptômes intrusifs : événement constamment revécu
évitement des stimuli qui éveillent la mémoire du traumatisme
anxiété, troubles de la concentration, irritabilité, activation
neurovégétative, hypervigilance
JMS 14/4/2015
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SSPT et troubles associés
dans 50 % à 65 % des cas SSPT est diagnostiqué
-
80% des personnes vont présenter des troubles psychiatriques
associés
- dépression : 65%, risque suicidaire
- addictions : 60%
- somatisations : 60%
- troubles anxieux : 45% (Shulte 1995)
dans 35 à 50% il n’est pas diagnostiqué
-
difficultés à faire le lien entre symptômes et événement ⇨
souffrance psychique et difficultés diagnostiques
pas de traitement spécifique proposé
JMS 14/4/2015
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la mémoire traumatique
hypothèse neurobiologique
qui sous tend la mémoire traumatique
et les conduites dissociatives ?
JMS 14/4/2015
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la mémoire traumatique
mécanisme de sauvegarde exceptionnel
état de stress dépassé :
⇒ risque vital cardio-vasculaire et neurologique
⇒ réponse émotionnelle non intégrée
phénomène d’échappement mettant en jeu le système
limbique : amygdale et hippocampe
JMS 14/4/2015
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la mémoire traumatique :
réponse émotionnelle à un stress
perception du danger ⇒
1 activation de l’amygdale
réponse émotionnelle (fuite – affrontement)
-
NC, débit cardiaque, glycogenèse (Adrénaline, Cortisol)
transmet les informations
-
cortex associatif préfrontal : analyse du danger et prise de décision
hippocampe : traite, stocke souvenirs et apprentissages, mémoire de
rappel et contextuelle (repères spatio-temporaux)
2 modulation ou extinction par cortex associatif et
hippocampe (de la réponse au danger activée par amygdale)
3 intégration de l’évènement
JMS 14/4/2015
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Faire face au danger
intégration de l’évènement traumatique ?
Voie longue
corticale
danger
PEUR
ajustement réponse à la peur
cortex associatif préfrontal
analyse le danger et module la réponse
(représentations et concepts)
amygdale
hippocampe
stocke apprentissage et souvenirs
module par mémoire contextuelle
-
+
Réponse émotionnelle
adrénaline
-
GABA
Endorphines
GABA
Voie rapide
sous corticale
Comportementale
S g périaqueducale
SNA
+
Axe HHS
Motivationnelle
cortisol
Striatum JMS 14/4/2015
Nx accumbens
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Dissociation péri-traumatique
Menace vitale ⇒ effondrement de tous les repères
Arrêt de modulation de l’amygdale par le cortex associatif
et hippocampe
⇒ Taux toxiques : adrénaline (infarctus de stress), cortisol
(neurotoxicité)
Extinction de la réponse émotionnelle
⇒ Déconnexion de l’amygdale (sécrétion d’endorphines et substances
kétamine-like)
Alors même que la violence se poursuit …
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trauma
Reviviscences : événement
insoutenable ne peut être intégré
Déconnexion
cortex – hippocampe / amygdale
 état dissociatif et sentiment d’étrangeté
(déconnexion cortex / sensations et émotions)
Ajustement de la
réponse au stress
 perte des repères, mémoire implicite isolée
Amygdale
(déconnexion hippocampe)
 analgésie
Morphine
Héroïne
Cocaïne
…
-
Mémoire émotionnelle
-
Endorphines
GABA
Alcool, BZD…
terreur
Risque vital
- hyperadrénergie
- hypercortisolémie
HHS
SNA
JMS 14/4/2015
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dissociation péri-traumatique
violence extrême ⇒ effondrement de tous les repères
conséquences
arrêt de la souffrance physique et psychique
impression d’étrangeté, d’irréalité et dépersonnalisation
la mémoire émotionnelle ne peut être
-
ni traitée, ni intégrée
elle reste « piégée » dans l’amygdale
hypersensible à tout ce qui évoque le traumatisme
JMS 14/4/2015
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conduites addictives et dissociation
elles interrompent la souffrance liée au syndrome de
répétition qui n’a pu être évité
elles (re)déclenchent la déconnexion de la mémoire
émotionnelle
-
addiction avec ou sans produits (automutilations, TS…)
participent ainsi à l’évitement des symptômes de répétition
tout en augmentant le niveau de stress secondairement
anesthésie affective et physique est d’autant plus efficace
qu’elle reproduit la structure des violences subies
JMS 14/4/2015
50
dissociation péri-traumatique
addictions renforcent les conduites d’évitement
et de contrôle
-
-
inconscientes, ces conduites ont pour fonction
d’empêcher le déclenchement de la mémoire
traumatique
adaptations dont l’impact relationnel et socioprofessionnel à terme sera handicapant
JMS 14/4/2015
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complexité de la clinique des conduites
« dissociantes »
paradoxales
-
le sujet psycho-traumatisé ayant des conduites addictives n’est
plus sans réponse face aux reviviscences
mais la déconnexion et les conduites addictives entretiennent le
trouble
déroutantes
-
pour les victimes
-
-
sentiment de honte, de culpabilité amplifiés
sentiment de vulnérabilité, d’étrangeté, de dépersonnalisation
pour les professionnels
-
impression « d’absence », de « manipulation » découlent des
conduites d’évitement pour l’interlocuteur
JMS 14/4/2015
52
dissociation fonctionnelle
comportements addictifs avec ou sans produits
aboutissent à l’installation
d’une dissociation fonctionnelle
système de survie
psychobiologique et émotionnel
dont le but est la régulation des actions
adaptatives
JMS 14/4/2015
53
conduites addictives :
fonctionnelles - dysfonctionnelles
« Je suis normal quand j’en prends »
activation de la dissociation
péri traumatique ?
(leurre pharmacologique)
la dissociation structurelle est
- un mode d’adaptation
- un repère relationnel
- un éprouvé corporel
JMS 14/4/2015
54
clinique
JMS 14/4/2015
55
Cas clinique : Lionel
Lionel 19 ans consulte à la demande de ses parents
pour un trouble d’allure psychotique
- Il dit avoir mauvaise haleine, se sent moqué par les
jeunes filles qu’il croise
- Malgré les soins dentaires ce symptôme persiste,
l’isole socialement et l’empêche de fréquenter les
cours à l’université
Associé à une angoisse intense, le trouble
« délirant » est isolé et contraste avec une bonne
qualité relationnelle (pas de signes de discordance
affective pas de froideur affective)
JMS 14/4/2015
56
anamnèse
Lors des premières consultations, il évoque
- Des relations de qualité avec sa sœur cadette et ses
parents
- Ne décrit pas d’antécédent personnels médicaux ou
psychiatriques, ni familiaux
Cette description d’une adolescence « sans problème »
contraste avec le caractère envahissaant du symptôme
délirant apparemment isolé
Un traitement neuroleptique, sultopride 50 puis 100 mg
apaisera ses troubles « délirant » et anxieux suffisamment
pour que Lionel parle de son histoire et de celle de sa
famille
JMS 14/4/2015
57
aspect systémique transgénérationnel
Lionel a grandi dans un milieu aisé, ses grands parents d’origine
modeste ont réussi
Sa mère est décrite comme dépressive, son père a une relation de
complicité avec son fils, qu’il protège en se retirant de la compétition
Son oncle, sans enfant, vit par procuration
- Il répare ses frustrations d’adolescent et ses troubles anxieux avec
crises de panique, en permettant à son neveu d’accéder à ses désirs
sans y fixer des limites
- Suite au départ de son père, il a été un substitut paternel pour son
jeune frère, a soutenu sa mère en gardant secret sa TS altruiste
JMS 14/4/2015
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événement traumatique
À 17 ans, Lionel a été menacé de mort lors du vol de son tel
mobile
- À la suite, il consomme de façon intensive du cannabis
- La consommation contient le syndrome de stress posttraumatique
-
Les reviviscences
Son sentiment de culpabilité d’avoir perdu son téléphone
Sa honte de n’avoir pas su se défendre blessure identitaire
JMS 14/4/2015
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crise d’ado ou trouble psychiatrique ?
À sa peur de la séparation (perte), répond son
désengagement
Peu confiant, il donne à voir une image « grandiose »
de lui même qui contraste avec son repli identitaire
La proximité affective avec son amie le stimule et
l’inquiète
-
Sa sexualité est compulsive sans satisfaction intériorisée
Il s’inquiète de ses performances sexuelles
JMS 14/4/2015
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crise d’ado ou trouble psychiatrique ?
Il préfère l’action à la réflexion pour se dégager des
tensions
- Il trouve dans les jeux d’argent, la conduite
automobile à risque un apaisement temporaire de ses
tensions
Morose, il s’estime peu, a peu confiance en lui-même
- Cherche des repères étayant, externes pour le
contenir, le limiter
JMS 14/4/2015
61
la « solution » addictive devient le
problème
Les consommations cumulées de cannabis associées à
l’alcool (binge drinking) qui dans un premier temps ont
apaisé les tensions émotionnelles amplifient les troubles
-
-
Anxiété, impulsivité, labilité émotionnelle
Perte de motivation, T. de la concentration, de la mémoire
Impulsivité, labilité émotionnelle
Sentiment d’intrusion – interprétations « persécutives »
Jusqu’à les organiser sous la forme de
-
Claustrophobie avec attaques de panique
Dépressivité
JMS 14/4/2015
62
Prise en soins
JMS 14/4/2015
63
parcours de soins
Début des
CPT
addictifs
Découverte
des CPT par
les proches
Demande
d’aide par
un tiers
Demande
de soin du
patient
JMS 14/4/2015
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programme thérapeutique
PES pluridisciplinaire associe et coordonne
-
psychothérapie individuelle et familiale
médicale et psychiatrique : hospitalière et ambulatoire
participation aux groupes de dépendants abstinents
prise en charge sociale, éducative, scolaire en fonction du contexte
judiciaire éventuel
redéfinit les symptômes : utiles – adapté – logiques
-
-
Consultations externes qui vont encadrer le sevrage et la postcure
Hospitalisation : contrat de sevrage – espace de sécurité
Postcure programmée avant le sevrage
coordination du programme
JMS 14/4/2015
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qui demande quoi pour qui ?
demande portée par un tiers
- famille
- éducation nationale
- santé : MT, urgences, spécialistes,…
- services sociaux
- police – justice (pour mineurs, AEMO)
demande portée par le patient
JMS 14/4/2015
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un modèle trans-théorique de changement
Ressources personnelles
Cycle de Prochaska et
DiClemente
JMS 14/4/2015
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« Il n’y a pas de drogué heureux »
Pr Claude Olievenstein
Merci de votre attention
JMS 14/4/2015
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scories
JMS 14/4/2015
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personnalité addictive
Il n’existe pas de type de personnalité addictive spécifique
ou unique
Tous les modes d’organisation de la personnalité, toutes les
personnes souffrant de troubles psychiatriques peuvent développer
des comportements addictifs
Toutes personnes placées dans certaines conditions oppressantes
de fonctionnement relationnel peut développer des conduites
addictives
Conséquences
-
le « drogué » peut être chacun d’entre nous
Le comportement addictif peut devenir une identité qui masque
les questions existentielles - déni des troubles de la personnalité
JMS 14/4/2015
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Justice et addictologie
JMS 14/4/2015
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Comment mettre en place un suivi médical ?
Présentation volontaire
Une personne qui consomme des substances illicites peut
se rendre dans un établissement de soins pour se faire
aider
Dans ce cas, elle peut :
- à sa demande expresse, bénéficier de l'anonymat
ne pourra être poursuivie au titre de la répression de
l'usage illicite de stupéfiants
JMS 14/4/2015
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Comment mettre en place un suivi médical ?
Signalement par un médecin ou une AS
Un médecin ou une assistante sociale peuvent signaler à
l’ARS le cas d'une personne usant de façon illicite de
stupéfiants.
L’ARS
- Ordonne la réalisation d'une enquête sur la vie familiale,
professionnelle et sociale de la personne
- Demande un examen médical :
-
-
Révèle une intoxication => obligation de suivre une cure de
désintoxication dans l'établissement de son choix. À défaut,
l’ARS peut en désigner un d'office
Ne révèle pas d'intoxication, la personne demeure sous
surveillance médicale par un médecin de son choix ou un
praticien agréé pendant une durée définie par l’ARS
JMS 14/4/2015
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injonction thérapeutique
Mesure alternative aux poursuites pénales
-
Pas de poursuites ou de sanction pénale si le justiciable se soumet aux
soins
Prononcée par le procureur de la République, le juge des enfants, le juge
des libertés et de la détention ou une juridiction de jugement
L'autorité judiciaire adresse la personne à un médecin relais
-
-
Réalise un premier examen pour déterminer :
- la nécessité de la mesure prononcée
- le cas échéant, ses modalités.
Il organise la prise en charge sanitaire et contrôle l'état de santé de la
personne soumise à l'injonction. Ce contrôle a lieu tous les 3 mois
Le patient demeure libre de choisir le médecin qui traitera sa
dépendance.
JMS 14/4/2015
74
obligation de soins pré-sententielle
contrôle judiciaire
Délit en lien direct ou non avec le trouble addictif
Pathologie addictive repérée par l’enquête rapide faite dans le cadre
de l’incarcération préventive : évaluer l’insertion familiale, sociale et
professionnelle du prévenu
Paradoxale : s’y soumettre c’est reconnaître sa culpabilité
OS peut avoir une influence sur le jugement
-
En pratique pas utilisée pour révoquer le contrôle judiciaire
Certificat médical
-
Atteste de la venue et de la fréquence des consultations
Utilisation du contexte de l’OS pour la rédaction du certificat dans le
respect des règles de la déontologique médicale
Objectif psychologique du certificat
-
Tenter de favoriser la demande de soins après le jugement
Pas de rendez-vous fixé après la date du jugement
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obligation de soins post-sententielle
contrôle judiciaire
Dans le cadre du sursis mise à l’épreuve ou de la libération
conditionnelle
Certificat médical délivré au patient qui le remet au délégué à la
probation SPIP, atteste de la présence et de la fréquence des
consultations, pas d’information médicale
Question du délinquant – toxicomane
-
Utilisation de la consultation pour faire parler indirectement la personne
d’elle même au travers de sa connaissance du système judiciaire
Fonction de la consultation
-
Relativement peu suivi, l’affaire étant jugée, le condamné sait que le
risque de révocation pour non respect de l’OS est faible
Les consultations s’inscrivent souvent dans le cadre d’une relation
investie avec l’agent de probation et le juge d’application desJMS
peines
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point de vue de l’adolescent
et de ses proches
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le comportement addictif
vu par l’entourage
-
-
troubles du
comportement
provocation de
l’autorité : crise
d’adolescence
vu par l’adolescent
-
sédation de l’angoisse
recherche de
sensation/plaisir
provocation de
l’autorité parentale car
en attente de contenant
affectif
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perception de la consommation
Par l’entourage
-
-
-
« Je dois l’empêcher de
consommer, le problème c’est le
produit »
« J’ai tout fait pour l’aider à s’en
sortir »
« toucher le fond » : est-il
possible de laisser faire?
Contrôler les consommations
apparait comme la solution du
problème
Par le jeune
-
se détendre
être accepté par ses pairs
« Je suis normal quand j’en
prends »
Consommer permet de gérer
les conflits, les émotions
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