Les rayonnements ionisants • Définition : Ils sont capables d’ioniser un électron de la couche K de l’hydrogène donc énergie supérieure ou égale à 13,6 eV. • Exemples de rayonnements ionisants = UV, rayons X, cosmiques. • Ils brisent les liaisons covalentes et forment des radicaux libres = délétères pour la vie. • Utiles en médecine : imagerie, radio-thérapie... 1 LES RAYONNEMENTS IONISANTS: , , , X, n° Tout système instable tend vers la stabilité La transformation du noyau entraine l’émission d’un rayonnement Décroissance radioactive 1. Rayonnement Quelques cm dans l’air (quelques MeV) Parcours rectiligne 241Am 237Np + LES RAYONNEMENTS IONISANTS: , , , X, n° 2. Rayonnement (e-, e+) Energie: quelques keV à x MeV Parcours sinueux, quelques m dans l’air (qq mm dans les tissus vivants) 32P 32S + e- LES RAYONNEMENTS IONISANTS: , , , X, n° Tout système instable tend vers la stabilité La transformation du noyau entraine l’émission d’un rayonnement Décroissance radioactive 1. Rayonnement 2. Rayonnement (e-, e+) Rayonnement ionisant Energie: qq MeV Parcours rectiligne, qq cm dans l’air, qq dizaines de µ dans les tissus vivants Energie: qq keV à qq MeV Parcours sineux, qq m dans l’air qq mm dans les tissus vivants LES RAYONNEMENTS IONISANTS: , , , X, n° 4. neutrons Suivant leur énergie, neutrons thermiques (0,025 eV), lents (< 1 keV), intermédiaires, Rapides (15 MeV) Les neutrons agissent par chocs Capturé par les noyaux Noyau excité Désexcitation par émission , , Parcours: - Neutron thermique (quelques dizaines de m) - Neutron rapide (quelques centaines de m) LES RAYONNEMENTS IONISANTS: , , , X, n° 3. Rayonnement électromagnétique ( et RX) se différenciant en fonction de leur origine Rayt : changement dans les niveaux d’E du noyau (quantifié) Rayt de freinage: ralentissement des e- dans la matière Rayt X: changement dans les niveaux d’E des ede l’atome Rayonnement Désexcitation du noyau après émission ou Propagation en ligne droite, Très pénétrant (peu d’interaction) quelques centaines de m (E = 1 Mev) 60Co 60Ni + + (E = 1,17 et 1,33 MeV) Pour arrêter un de E = 1MeV (ex: 60Co): 200 à 300 m d’air…… Rayons X Mécanisme à l’origine des RX: enceinte en verre flux anode d’électrons - collisions (électrons des atomes de l’anode) Cathode (filament de W) Interaction e- - e- useful X-rays - freinage (noyaux des atomes de l’anode) Interaction e- - noyau Spectre des Rayons X En résumé…. • Ces rayonnements sont des désintégrations nucléaires (E de la particule émise ou du rayonnement caractéristique de l’élément considéré) • 3 caractéristiques d’un élément radioactif – nom de la particule ou rayonnement (, , , X, n°) – E de l’émission (eV: keV, MeV) – intensité (cadence de désintégrations: nbre de désintégrations par unité de temps) La première radiographie…pour la première fois, on peut voir les os à l’intérieur du corps W. Roentgen Et tout cela en travaillant avec des tubes cathodiques…. Découverte de la radioactivité naturelle par H.Becquerel Émission par un sel d’Uranium de rayonnements capable d’impressionner une plaque photo Découverte d’un phénomène majeur de la nature Découverte par P.et M.Curie de deux éléments radioactifs: Po et Ra En 1898 , Pierre et Marie Curie annoncent la découverte de deux éléments : le polonium (nom rapellant son pays : la Pologne) et le radium. Elle reçut le prix Nobel de physique en 1903, avec son mari et H.Becquerel ainsi que e prix Nobel de Chimie pour son travail sur le radium et ses composés en 1911. Les premières lésions Première expérience radiobiologique (involontaire) en 1900 par Becquerel : production d ’un érythème cutané 15 jours après exposition au radium. Répétition (volontaire) de la même expérience par Pierre Curie en 1901. Ces 2 expériences marquent le début de la radiobiologie Un peu d’histoire… • 1895 découverte des RX par Roentgen • 1896 découverte de la radioactivité par Becquerel dans un minerai d’uranium • 1898 Extraction du Po et Ra du minerai d’uranium (P. et M.Curie) Prudence! • 1920 conscientisation du danger d’une exposition et esquisse d’une réglementation • 1932 découverte de la radioactivité artificielle par I. et F. Joliot-Curie • 1942 mise en marche de la pile atomique par Fermi • 1945 Bombe atomique sur Hiroshima et Nagasaki Le Nucléaire fait peur Instauration d’un climat de confiance Protection efficace Limiter la probabilité d’un accident et si cela arrive.. rapidité et efficacité des secours Lois de la radioactivité: période radioactive (T) T: loi physique caractéristique de chaque élément radioactif (temps nécessaire pour que la moitié des atomes présents se soit désintégrée spontanément) Au départ N0 noyaux: 1T 2T 3T 10 T Exemple: Ra 226 1600 ans C 14 5730 ans Tc 99m 6 heures I 131 8 jours Th 224 1 seconde ½ N0 ¼ N0 1/8 N0 un millième… Chaîne de décroissance radioactive Activité d’un radioélément • Une source est caractérisée par l’activité qu’elle contient (nombre de noyaux se transformant spontanément par unité de temps), activité variant selon la décroissance radioactive. Unité légale : Becquerel (1 Bq = 1 désintégration par seconde) 1 kBq = 1000 Bq 1MBq = 1000 000 Bq 1 GBq = 1000 000 000 Bq Ancienne unité: Curie (1 Ci = 37 milliards de Bq) Radioactivité naturelle atmosphère rayonnements cosmiques Photons, muons, neutrons, … + radioelements 14C, 7Be, 3H 14C T = 5730 ans s'échange avec 12C stable molécules 14CO2 absorbées par plantes animaux nous .. écorce terrestre rayonnements telluriques radio-elements 40K, 32P, … + familles U, Ra, Rn, Th, Tn granit maisons : alimente air en 222Rn particulièrement nocif car inhalé fixé dans les poumons ! Radioactivité naturelle Historiquement, 1Ci = activité de 1 g radium : 1 Ci = 3,7 1010 Bq = 37 GBq Milieux naturels Eau de pluie Eau de rivière 0,3 à 1 Bq/l 0,07 Bq/l (226Ra et descendants) 0,07 Bq/l (40K) 11 Bq/l (3H) 14 Bq/l (40K essentiellement) 1 à 2 Bq/l (226Ra, 222Rn) 400 Bq/kg 8000 Bq/kg Eau de mer Eau minérale Sol sédimentaire Sol granitique Notre corps : 12000 Bq (6000 dus au 40K) T 109 ans minerai d'uranium à 10% (activité uranium) : 1,3 104 GBq par kg radon (222Rn) contenu dans 1 m3 d'air atmosphérique : 5 Bq sources pour la gammagraphie industrielle : 4 à 40 GBq sources de 60Co pour la radiothérapie : 75 à 200 103 GBq bombe atomique à fissions : 7,4 1013GBq (1 min après l'explosion !) Interaction des rayonnements ionisants avec la matière • Les rayonnements perdent leur énergie en traversant la matière – Action directe sur les électrons par les et – Excitation et ionisation des atomes par les Ionisation de la matière – Excitation des noyaux par les n° • 2 catégories de rayonnements – directement ionisant (, , protons) – indirectement ionisant (, n°: production de particules secondaires chargées) Interaction des rayonnements ionisants avec la matière • Rayonnement directement ionisant ( et ) – Interaction avec les électrons périphériques • Expulsion de l’électron ionisation nbre de paires d’ions • Déplacement d’un électron sur une autre couche excitation de l’atome et émission de photons X 7300 x plus lourd que eTrajectoire rectiligne Très ionisantes (milliers d’atomes dans cellule) Trajectoire sinueuse e- Faiblement ionisant (petit nombre d’atomes dans cellule) Quantification de l’énergie transférée : notion de TEL et DLI Transfert d’énergie linéique ou TEL Le TEL est la quantité d’énergie transférée au milieu cible par la particule incidente par unité de longueur de trajectoire. Unité : keV mm-1 Pour des particules de vitesse faible devant la lumière on a : TEL = K q2 n Z/v2 avec: - k = constante - q = charge de la particule incidente - n = nb d’atomes de la cible par unité de volume - Z = numéro atomique de la cible - v = la vitesse de la particule incidente A chaque interaction la particule transfère une partie de son énergie au milieu jusqu’à ce que sa vitesse soit nulle => une particule chargée donnée d’énergie donnée peut être totalement arrêtée par un écran de nature et d’épaisseur donnée. Le TEL diminue si v augmente (TEL= K q2 n Z/v2) Densité linéique d’ionisation (DLI) ou ionisation spécifique On appelle DLI le nombre de paires d’ions créés par la particule incidente par unité de longueur. Unité= (paires d’ions) mm-1 On a : TEL = Wi.DLI où Wi = énergie moyenne transférée pour chaque ionisation Paritcules chargées légères (𝜷+ , 𝜷− ). - Les trajectoires des particules sont des lignes brisées (particules légères : changement important de direction à chaque interaction). - Dans l’eau la longueur totale de la trajectoire est approchée par la formule : 𝑳(𝒄𝒎) = 𝑬𝟎 (MeV)/2 - dans un milieu de masse volumique la trajectoire est approchée par la formule : 𝑳 𝒄𝒎 = 𝑬𝟎 (𝑴𝒆𝑽)/𝟐𝝆 ( en g cm-3) La distance séparant le point d’entrée de la particule et son point terminal (< trajectoire) s’appelle « profondeur de pénétration moyenne » ou parcours moyen R. Répartition entre ionisations et excitations Distribution des ionisations et excitations dans l'eau pour 1 électron de 1 MeV et 50 keV A 50 keV la vitesse est plus faible, l’interaction est plus forte => il y a plus d’ionisations Paritcules chargées lourdes (𝜶, 𝑰𝒐𝒏). Le TEL et la DLI de ces particules sont importants : Pour une énergie cinétique égale, leur vitesse est faible (TEL = K q2 n Z/v2) Courbe de Bragg dans l’air= évolution de l’ionisation spécifique en fonction du parcours Les trajectoires sont quasi rectilignes (les particules sont peu déviées en raison de leur masse importante) Dans l’air le parcours moyen R est approché par la formule : R (cm)= 0.31 E3/2 E = énergie cinétique en MeV Dans un matériau de masse volumique mat on a : Rmat = Rair air/mat, où est en g cm-3 La profondeur de pénétration moyenne est sensiblement égale à la trajectoire qq cm dans l’air qq dizaines de mm dans les tissus mous Elles sont totalement arrêtées par une feuille de papier et la couche cornée Evolution d'un faisceau mono-énergétique de particules ++: la profondeur de pénétration moyenne R est presque constante, un faisceau est totalement arrêté par une épaisseur suffisante d’écran. Interaction des RI avec la matière: les photons • Rayonnement électromagnétique se différenciant par leur origine – Rayonnement : changement dans les niveaux d’E du noyau (quantifié) – Rayonnement de freinage: ralentissement des e- dans la matière – Rayonnement X: changement dans les niveaux d’E des e- de l’atome Effet photoélectrique Toute l’E du photon cédée à l’e- sous forme d’E cinétique Effet Compton Partie de l’E du photon cédée à l’ePhoton de moindre E Production de paires Photon d’E > 1.02 MeV Noyau avec Z élevé - 1 + E = 0.511 MeV Photons E < 50 keV E entre 50 keV et 20 MeV E > 20 MeV 2 Interaction des avec la matière: Effet photoélectrique • Totalité de l’E transférée à un e- de l’atome Ee = h - EK – Seulement si l’E > EK – Eliaison avec Z et proximité du noyau • Coefficient d’absorption photo-électrique – µphoto-électrique ∞ Z3/E3 Effet important pour les photons de faible E et dans les matériaux lourds • En pratique… – Pb bon matériau pour les écrans de protection contre les RX (permet l’arrêt des RX de faible E et un bon % des autres) – Bon contraste de l’image radio – Effet principal dans la matière organique (Effet majeur pour V > 70kV) car arrêt du RX de faible E et production d’un électron pouvant être biologiquement néfaste Interaction des avec la matière: Effet compton • Partie de l’E du transmise à l’eEc = hO - h hO • Distribution angulaire en énergie Ec h – Pour élevé, E diffusé fort réduite • Conséquence: dégradation importante du spectre d’E des – Détecteur sensible sur un domaine étendu d’E de avec un certaine réponse angulaire – Le diffusé est multidirectionnel • Peu d’influence de Z masse de matière présente! – Efficacité de l’écran de protection ne dépendant pas du matériau choisi • En pratique… – Diffusé encore assez énergétique pour avoir des effets sur image radio (voile) et constituer un danger pour le personnel qui doit se protéger – provient du patient. Diffusé avec l’E des RX et du volume irradié Interaction des avec la matière: matérialisation • E > 1MeV matérialisé en 2 e- avec Ecinétique Erésiduelle = h - 2mOc2 • Distribution en énergie – Pour de haute E, Ecinétique également répartie entre les e– Pour de faible E, E des positons > E des négatons • Distribution angulaire – Pour de haute E, dirigé vers l’avant • Annihilation – Lorsque Ecinétique (+) <<, + est attiré par un apparition de 2 photons de E = 0.511 MeV – Si e- au repos, photon émis dans direction opposée • En pratique…Ne concerne pas le radiodiagnostic - 1 + E = 0.511 MeV - Atténuation globale d’un faisceau de photons 1- Atténuation dans le vide : Divergence dans l’espace d’un faisceau de photons émis par une source ponctuelle Loi géométrique : I = I0/ d2 I0 = intensité du faisceau à une distance unité prise comme référence I = intensité du faisceau à une distance « d » de la source Atténuation globale d’un faisceau de photons 2- Atténuation dans la matière : Atténuation d’un faisceau étroit de photons par interactions= - phénomène aléatoire - disparition progressive du nombre de photons - secondaire aux interactions élémentaires entre les photons et les électrons (et plus rarement entre les photons et les noyaux) - Soit le photon traverse la matière sans interagir - Soit il est totalement absorbé par la matière - Soit il cède une partie de son énergie et ressort avec une direction différente et une énergie plus faible = diffusion Atténuation globale d’un faisceau de photons I = IO e-µx • µ dépend de l’E des incidents et de la nature du matériau absorbant (masse volumique, numéro atomique) Domaine prépondérant d’interaction en fonction de l’E des rayonnements et du Z du matériau absorbant Applications directes de l’atténuation des rayons X dans la matière Radiographies Scanner X => Renseignements anatomiques Coefficients d’atténuation 1- Coefficient d’atténuation linéaire N0= nombre total de photons mono-énergétiques arrivant sur l’écran X = épaisseur d’écran en cm N (x) = N0 e -mx m = coefficient d’atténuation linéaire, unité= cm-1 il dépend : - de la nature du milieu - de la nature (énergie) des photons m = probabilité d’interaction par unité de longueur Libre parcours moyen R= 1/m, en cm 2- Coefficient massique d’atténuation En fait, m dépend de la nature et de l’état physique du matériau => définition d’un coefficient massique d’atténuation prenant en compte ce paramètre : m/, en cm2/g m = coefficient linéaire d'atténuation = masse volumique du matériau traversé On a alors : N (x) = N0 e –(m/) x où x a une dimension de masse surfacique (g/cm2) Couche de demi atténuation ou CDA Définition : la CDA est l’épaisseur que doit avoir un écran pour que le nombre de photons transmis soit divisé par 2 N(CDA) = N0 e -mCDA = ½ N0 => e -mCDA = ½ => -mCDA = ln ½ => CDA = (ln2)/m Valeurs de m, CDA, R et pour certains matériaux Interaction des RI avec la matière: les neutrons interactions avec les noyaux choc élastique : ( neutrons rapides-noyaux légers ) choc inélastique: ( neutrons rapides-noyaux lourds ) capture radiative : ( neutrons lents ) capture non radiative : ( neutrons lents ou rapides ) DANGER: Rayonnements secondaires parcours : air 100 m et ne sont pas arrêtés par Pb tissus vivants : dégâts importants ( protons de recul ) En résumé les écrans de protection + + - Papier Plexi glace eau Mat. faible densité AIR : qqs cm qqs m x n Pb Béton ou Mat. Hydrogéné +Cd qqs 10m qqs 100m