La stratégie tunisienne des forêts et parcours (2015

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Ministère de l’Agriculture des Ressources Hydrauliques et de la Pêche
XVème Rencontres internationales d’Echanges méditerranéens en Tunisie
12 - 19 Octobre 2016
La Stratégie Nationale de Gestion Durable des Forêts et
Parcours en Tunisie (2015-2024)
dans un contexte de changements globaux
Habib Abid
Directeur général des Forêts
Tunisie
SOMMAIRE
• Introduction générale (le contexte tunisien).
• La Stratégie Nationale de Développement et de gestion durable des
Forêts et parcours
INTRODUCTION GENERALE
Le Contexte tunisien
Variabilité des
Bioclimats
Situation géographique de
la Tunisie
Forêt et parcours: Quelques indicateurs
• 5.6 millions d’ha (y compris les parcours et les
nappes alfatières), soit 34% du territoire national.
• 800 000 à 1 million d’habitants ; soit 7 à 10% de
la population totale.
• Valeur économique des forêts estimée à 237 MDT,
soit 0.3 à 0.4% du PIB.
• Valeur économique totale (des forêts et des
parcours) estimée à 1055 MDT, soit 4.48% du PIB.
• 44 aires protégées et 41 zones humides classées
Ramsar.
4
Les paysages Forestiers et Pastoraux
LE RESEAU DES AIRES PROTEGEES
La Tunisie compte :
•17 parcs nationaux,
•27 réserves naturelles,
•4 réserves de faune,
•41 zones humides
d'importance
internationale (RAMSAR).
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La Stratégie Nationale de Développement et
de gestion durable des Forêts et parcours
2015 - 2024
Axe 1: Adaptation du cadre institutionnel et juridique du
secteur et renforcement des capacités (Coût: 17,6MDT)
Composantes
Sous composantes/Actions
1. Restructuration de l’Administration
forestière
Restructuration en une structure autonome,
organisée en départements techniques/
Administratifs complémentaires
2. Renforcement des capacités de
l’administration forestière et pastorale
Mise en place d’un processus de Gestion et de
valorisation des connaissances et des données
forestières et pastorales
3. Refonte du code forestier
Révision de nombreuses dispositions et articles: (i)
Les soumissions au régime forestier, (ii) La
répression de délits; (iii) L’accès des populations
forestières aux ressources ; (iv) Les aspects fonciers.
4. Recherches et développement
-
Économie de l’exploitation des zones
montagneuses, forestières et pastorales
Amélioration de la productivité des PFNL, des
technologies de leur valorisation etc..
5. Mobilisation des ressources
financières
Consolidation du partenariat Public/ Privé
6. Assainissement de la situation
foncière des forêts
Mise en œuvre d’un plan directeur d’assainissement
de la situation foncière
Axe 2: Optimisation de la contribution du secteur au
développement socio-économique (Coût: 241,2 MDT)
Composantes
1. Développement socio-
économique des zones forestières
et pastorales
2. Valorisation des ressources
forestières et pastorales
3. Développement du Partenariat
Public-Privé
Sous-composantes/Actions
Appui à l’organisation et au développement
socio-économique des populations (GDA,
SMSA) autour de la cogestion des forêts
aménagées, des parcours et des AP
Élaboration d’une Banque de projets à
l’attention des promoteurs dans les
domaines de la production des plants, la
chasse, l’écotourisme, le reboisement
forestier, etc
- Valorisation des produits forestiers et
pastoraux
- Opportunités de valorisation des AP
gérées et des paysages naturels par
l’écotourisme
- Concessions forestières
Axe 3: Maintien et amélioration des fonctions et services environnementaux
des ressources du secteur (Coût: 256,2 MDT)
Composantes
1. Protection des forêts et
amélioration de leur
productivité
Sous-composantes/Actions
•
•
Mise à niveau des infrastructures de prévention et de
protection
Mise en place d’un système de surveillance ou de
veille pour la protection des forêts contre les feux et
la protection sanitaire
2. Consolidation et amélioration • Mise en œuvre de plans d’aménagement et de
gestion durable des AP
de la gestion des forêts
•
Entretien des aménagements (PV en vigueur):
307000 ha
3. Consolidation de la Gestion
des aires protégées (y compris
les Zones Humides) et la
conservation de la biodiversité
•
Amélioration et suivi de l’efficacité de gestion des
aires protégées.
Information, sensibilisation du public et
amélioration de la communication autour des AP
4. Conservation et valorisation
de la faune sauvage
•
•
Gestion durable des ressources cynégétiques
Promotion de la chasse touristique et du tourisme de
vision.
5. Changements climatiques
•
Recherche/action sur la résilience des écosystèmes
et la séquestration du carbone dans les parcours et
forêts
•
Axe 4: Consolidation et amélioration du capital des
ressources forestières et pastorales (Coût: 334,47 MDT)
Composantes
Sous-composantes/Actions
1. Développement et
amélioration du couvert
forestier
• Reboisement forestier et plantation
pastorales (Domaine public et privé de
l’état, secteur privé, plantations routières,
protection des ouvrages hydrauliques,
etc..)
• Établissement d’un schéma directeur de
reboisement forestier et pastoral
• Recherche-développement sur la
régénération et l’amélioration de la
productivité des forêts tunisiennes.
2. Développement et
amélioration du couvert
pastoral et lutte contre la
désertification
• Mise en œuvre de plans d’aménagement
des parcours collectifs sur 150.000 ha
• Mise en œuvre d’un programme prioritaire
d’amélioration pastorale et de lutte contre
la désertification (150.000 ha)
Schéma de financement/Coûts
58.9%
• Budget national
• 500 MDT
5.9%
• Mécanisme national de
financement
• 50 MDT
10%
7.5 %
17.7%
Coût total de la
stratégie
849 MDT
• Partenaires institutionnels
internes au Ministère de
l’agriculture
• 85 MDT
• Partenaires du secteur privé
• 64 MDT
• Partenaires de
développement de la Tunisie
• 150 MDT
© GIZ
Ministère de l’Agriculture des Ressources Hydrauliques et de la Pêche
XVème Rencontres internationales d’Echanges
méditerranéens en Tunisie
12 - 19 Octobre 2016
LES CHANGEMENTS
CLIMATIQUES EN TUNISIE
Présenté par :
MOKHTAR Ameur
Directeur du Développement Sylvo-Pastoral
Direction Générale des Forêts
E-mail : [email protected]
Plan de l’exposé
• L’approche tunisienne face aux CC
• Elaboration d’études de vulnérabilité
• Etude sur l’adaptation de l’agriculture
et des écosystèmes aux CC
L’approche tunisienne face aux CC
L’approche tunisienne en matière de prévention des impacts
potentiels des changements climatiques s’est basée essentiellement
sur :
 La coordination avec toutes les structures et organisations
internationales et la participation à l’effort mondial de lutte
contre le CC
 Le renforcement du cadre institutionnel.
 L’élaboration des communications nationales au titre de la
Convention sur les CC et leur mise à jour régulière.
 La réalisation d’études de vulnérabilité des écosystèmes et des
secteurs économiques face aux effets potentiels des CC.
 L'élaboration de plans d'action pour l'identification des
méthodes appropriées visant l’adaptation des écosystèmes et des
secteurs économiques au CC.
Elaboration d’études de vulnérabilité des écosystèmes et des secteurs
économiques face aux changements climatiques
Les études de vulnérabilité ont démontré que la situation
géographique de la Tunisie et la fragilité de ses écosystèmes
naturels la rendent particulièrement vulnérable face aux impacts
potentiels de l'élévation de la température moyenne dont, et
surtout :
 l’augmentation du niveau de la mer,
 la réduction des réserves en eau douce à cause de
l’accroissement de la salinisation et de l’évaporation,
 la perturbation de la saison des pluies,
 la régression du rendement économique d’importantes zones
basses du littoral qui sont menacées par l’élévation du niveau de
la mer.
Elaboration d’études de vulnérabilité des écosystèmes et des secteurs
économiques face aux changements climatiques
Dans ce cadre, la Tunisie a œuvré à l’exécution de
nombreux programmes et projets dont les plus
importants sont :
 L'élaboration d’une étude sur l’adaptation de
l’agriculture et des écosystèmes aux changements
climatiques.
 L'élaboration d’une étude sur les impacts de
l’élévation du niveau de la mer sur les écosystèmes
marins et sur l’économie des régions littorales
exposées à ce risque.
Etude sur l’adaptation de l’agriculture et des écosystèmes aux
changements climatiques.
Les projections climatiques pour la Tunisie ont été
construites sur la base des résultats du modèle Had CM3
aux horizons temporels 2020 et 2050. Il s’agit des
premières projections disponibles pour la Tunisie.
 Les résultats sont exprimés à partir de scénarios
régionaux, par rapport à la période de référence 19611990, période marquée par une variabilité déjà forte du
climat.
 Il semble acquis que les phénomènes météorologiques
extrêmes (sécheresses, vents, inondations) vont
augmenter en fréquence et en intensité, notamment à
travers la succession d’années très sèches.
L’analyse de la température
Dévoile une stabilisation à un léger refroidissement, durant la période
1950-1975, alors que la période 1976-2004 est marquée par un
réchauffement dépassant 1°C dans certaines régions et par une plus
forte variabilité des températures et un nombre plus important des
extrêmes absolus.
L’analyse de la pluviométrie
Dévoile une baisse ainsi qu'une plus forte variabilité de la
pluviométrie moyenne annuelle durant la période 1975-2005 que
lors de la période 1950-1974.
Conséquences probables des CC en Tunisie
Les changements climatiques se traduisent pour la
Tunisie par :
• une augmentation de la température moyenne annuelle,
• une baisse modérée des précipitations,
• et une variabilité accrue du climat.
En particulier, les phénomènes extrêmes (sécheresses,
inondations, vent) augmenteront en fréquence et en
intensité, les années très sèches devant se succéder
plus souvent à l’avenir.
Impacts négatifs et dangers potentiels des CC
Augmentation moyenne de la température sur l’ensemble du pays en 2030
+1.1 °C
Différence entre Gabès et Tunis = 1.2 °C
Accentuation de l’augmentation de la température moyenne en 2050
+2.1 °C
Augmentation en 2030 de la fréquence et de l’intensité des années
extrêmes sèches
Les périodes plus sèches et plus humides devraient varier
fortement d’une année à l’autre
Baisse modérée des précipitations
Augmentation de la température en été à l’horizon 2030
Les conséquences des changements climatiques
sur les ressources en eau
Ressources en eau en Tunisie : 4.7 milliards de m3
Eaux de surface :
51 %
Eaux de
souterraine: 49 %
La diminution des
précipitations estivales
augmentera le déficit
hydrique du sol
Les ressources en eaux au
niveau des nappes phréatiques
de forte salinité, des nappes
littorales et des aquifères non
renouvelables,
diminueront
d’environ 28% en 2030
Les eaux de surface
mobilisées diminueront de 5%
environ en 2030.
L’eau exploitable diminuera
légèrement.
Les conséquences des changements climatiques
sur les écosystèmes tunisiens




Les forêts, les maquis et les garrigues : 1,3 million d’ha
Les parcours naturels : 4.3 millions d’ha
Les zones humides : 0.5 millions d’ha
Et les zones désertiques : 6 millions d’ha
A cause de l’augmentation de la température et
de l’inflammabilité élevée de la biomasse,
le risque des grands incendies va s’accroitre
Dans le nord un tel risque aura
des conséquences négatives sur :
la disponibilité des ressources
en eau (réserves et réseaux de
distribution
le patrimoine (destruction de
biens),
Et la population (insécurité).
La résilience des écosystèmes tunisiens,
affaiblis par la pression humaine est en
danger face aux CC.
Les conséquences iront :
 De la dégradation des sols,
 A un déclin des produits traditionnels,
 En passant par un appauvrissement des
services écologiques (protection des
ressources en eau et en sol)
Les conséquences des changements climatiques
Agrosystèmes/Secteur agric
5,5 millions d’ha de terrains cultivés
• Les agrosystèmes réunissent principalement les cultures
pluviales et irriguées, l’élevage et les cultures oasiennes.
• Les indications ci-après présentent les résultats relatifs
à des événements extrêmes définis par des successions
d’années sèches et d’années pluvieuses sur deux (Nord et
Centre) ou trois années (Sud).
• Ces résultats sont calculés par rapport aux objectifs du
planificateur à l’horizon 2016 avec projection
complémentaire aux horizons 2030 et 2050.
Les conséquences des changements climatiques
En cas de succession d’années de sècheresse :
 La production oléicole en sec baissera de 50% en moyenne
aux horizons 2030 et 2050.
 La superficie de l’arboriculture non irriguée baissera à
hauteur de 800 milles ha, soit près de 50% (centre et sud).
En cas d’année à pluviométrie favorable :
 La production oléicole en sec augmentera de 20%.
 L’arboriculture verra ses rendements augmenter de 20%
Elevage
En cas de succession d’années sèches (occurrence forte) :
• Le cheptel (bovins, ovins et caprins) baissera jusqu’à 80% au
Centre et au Sud et de 20% au Nord
En cas d’années à pluviométrie favorable :
•
L’élevage bénéficiera d’une hausse de rendement de 10%
Céréaliculture
Les espèces récentes à fort rendement pourraient se montrer moins
résilientes face aux CC que les espèces natives ou déjà adaptées.
En cas de succession d’années sèches (occurrence forte) :
Les superficies des cultures céréalières du centre et du sud
connaitront une baisse moyenne de 200 milles ha.
En cas d’inondations (occurrence moyenne) :
Il aura baisse de la production des céréales en irrigué à hauteur
de 13% aux horizons 2016 et 2030.
En cas d’années à pluviométrie favorable :
Les cultures pluviales bénéficieront d’une augmentation des
rendements pouvant dépasser les 20%
La stratégie nationale intégrée d’adaptation
Principes directeurs :
 Dépasser la gestion de crise à court terme au
moyen d’une stratégie d’adaptation aux risques liés
aux CC
 Intégrer la variabilité du climat dans la politique
agricole et économique du pays.
 Gérer de manière intégrée, entre les différents
secteurs économiques, les conséquences socioéconomiques grevant le secteur agricole.
La stratégie nationale intégrée d’adaptation
Dans le cas des Ecosystème
Dimension institutionnelle :
Réhabiliter la capacité de résilience des écosystèmes méditerranéens en
renforçant les programmes existants, notamment forestiers et tenant aux
parcours.
Lien avec l’économie et l’aménagement du territoire :
Placer, en plus de la valeur directe des produits des forêts et des autres
écosystèmes, une valeur économique sur les fonctions climatiques régulatrices
des écosystèmes (conservation de l’eau, recharge des aquifères, protection
des sols, atténuation des impacts en cas de fortes pluies et d’inondation,
protection des barrages contre l’envasement, …).
Lien avec l’agriculture et la société :
Encourager les agriculteurs à préserver et entretenir les services fournis par
les écosystèmes. Définir à l’échelle nationale les services requis dans le
cadre de la politique agricole.
Merci pour votre attention
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