Le Royaume d`Arabie Saoudite, carrefour des civilisations

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Le Royaume d’Arabie
Saoudite, carrefour
des civilisations
Le Royaume d’Arabie
Saoudite, carrefour des
civilisations
Rock arts, Al-Shuwayhitiyyah
Al-Jawf
Introduction
The Kingdom of Saudi Arabia
enjoys an eminent position among
the nations of the world. Not only
is it the cradle of Islam and the
land of the two Holy Mosques,
but God has bestowed upon it
immense natural and human
wealth. Furthermore, the Kingdom
plays a major constructive role
in international circles. Along
with its religious, economic, and
political dimensions, the Kingdom
also holds an important cultural
dimension.
Antiquities discovered in the Kingdom demonstrate
that the Arabian Peninsula – of which Saudi Arabia
occupies two-thirds – is one of the oldest areas of
human settlement in the world. Evidence shows
that man settled Arabia more than 1.2 million years
ago and, beginning in the fifth millennium BCE, the
inhabitants of the Arabian Peninsula had entered
into far-reaching relations eventually extending
beyond its borders to Mesopotamia, Syria and the
civilizations of the Mediterranean region. At the
same time, these activities engendered an oasisbased economy ultimately creating large trade
centers.
Le carrefour des
civilisations :
Les découvertes archéologiques prouvent que la péninsule
arabique a été toujours le carrefour des civilisations à
travers les âges. Les meilleurs exemples qui corroborent
cette idée sont :
• Madâin Sâlih : c’est l’un des sites
inscrits par l’Unesco sur la liste du
patrimoine mondial. C’était le foyer
de la civilisation nabatéenne (300
ans av. J. C.). Les façades des
tombes gigantesques représentent
quelques-uns des monuments
extraordinaires du monde ancien
et prouvent que cette terre a été le
carrefour des civilisations.
• Une grande muraille de 11
kilomètres qui entoure l’ancienne
ville de Tayma et qui remonte à
1200 ans avant J.C. Au cours du
VIe siècle avant J.C, cette ville était
la capitale économique du royaume
babylonien sous le règne du Roi
Nabonide.
Large, painted bowl, First half to
mid-1st millennium BC,Tayma
• Il existe de nombreux monuments
préhistoriques à Tayma. On
y a découvert aussi d’autres
monuments qui remontent à
l’époque de Madian et à l’époque
édomienne (début du premier
millénaire avant J.C) ainsi que des
sculptures qui remontent au VIe
siècle avant J.C. Des monuments
remontant à l’époque islamique
primitive ont été découverts
également à Tayma.
• Parmi les monuments les plus
importants dans cette région, il y a :
les grandes murailles, le palais d’AlHamra (Qasr Al-Hamra), le puits de
Haddaj, le château d’Al-Ablaq (Qasr
Al-Ablaq) et le château d’Al-Bejaidi (
Qasr Al-Bejaidi).
• La ville de Thaj, située à l’est de
la péninsule arabique et à l’ouest
de la ville d’Al-Jubayl, représentait
une station importante sur la voie
des caravanes qui s’y arrêtaient
pour s’approvisionner en eau et
en nourriture. Le site de Thaj
comporte des vestiges d’une ville
entière entourée de murailles et
munie de quatre tours.
Funerary
Mask,1st century,
Thaj
Part of a hourse head and body,
Al-maqar, 9000 years (BP)
• Les premières fouilles effectuées
dans les murailles de la ville ont
révélé l’existence de cinq niveaux
de colonisation humaine qui
remontent à la période allant de 500
à 300 ans avant J.C.
• On mentionne aussi le site de
l’ancienne civilisation d’Al-Maqar qui
remonte à 9000 ans. L’implantation
dans cette région a eu lieu avant la
dernière érosion ou [peut-être] au
cours de la dernière période des
grands changements climatiques.
• Les objets archéologiques
découverts dans ce site révèlent
que les habitants primitifs d’AlMaqar ont domestiqué les chevaux
ainsi que d’autres animaux, il y a
9000 ans. Ces objets révèlent aussi
les stratégies que ces habitants
utilisaient dans la chasse et
l’agriculture. Signalons ici que les
études archéologiques antérieures
soutiennent que la domestication
des chevaux a eu lieu, pour la
première fois, il y a 5500 ans en
Asie centrale.
• Le site unique de Jubbah, lui, se
trouve au milieu des dunes de
sables dans le désert du Néfoud
(au nord du Royaume d’Arabie
Saoudite). Il remonte à l’époque
néolithique (-7000 ans) et se
caractérise par les arts rupestres
originaux. Son histoire s’étend sur
trois périodes : la première qui est
la plus ancienne est connue sous
le nom de la période primitive de
Jubbah (-7000 ans) et se distingue
par des sculptures représentant
des êtres humains ou des animaux.
La deuxième période ou la période
thamudienne, elle se caractérise
par des sculptures représentant
des chameaux, des chevaux, des
caribous et des palmiers ainsi que
par des inscriptions thamudiennes.
Quant à la dernière période, elle
se distingue par des sculptures
représentant des hommes montant
sur les chameaux. C’est la période
au cours de laquelle on transporte
les marchandises dans des
caravanes.
Fine carvings, Jubbah
• Il existe un autre site qui remonterait
à l’époque paléolithique. Il s’agit du
site d’As-Schwimes qui représente
un important foyer civilisationnel au
nord de la péninsule arabique. Ce
site comporte plusieurs gravures
rupestres représentant des hommes
de taille normale ainsi que différents
animaux. On y a trouvé également
une frise de 12 mètres de long
comportant des images d’hommes
et d’animaux.
Incense burner 4th–1st century BC
Limestone Qaryat al-Faw
Fragment of a wall painting with a banquet scene
1st–2nd century Qaryat al-Faw
• Parmi les découvertes
archéologiques dans le Royaume,
il y a aussi le village d’Al-Faw (400300 av. J.C). Cette découverte nous
a amenés à revoir les monuments
arabes qui remontent aux siècles
précédant l’avènement de l’Islam.
Le village d’Al-Faw a prospéré
pendant le règne du royaume
de Kindah.
• Les fouilles archéologiques ont
mis au jour de rares sculptures en
bronze et une série extraordinaire
de fresques ainsi qu’un bâtiment
gigantesque en bronze. Toutes ces
découvertes reflètent l’évolution
des modes de vie dans les villes de
la péninsule arabique tout le long
de l’ancienne voie commerciale
menant du Yémen à l’Arabie.
Inscribed plaque adorned with ibex
1st century BC - Qaryat al-Faw
The mahmal arriving at Mecca, photograph by Halldjian (Royal Geographical Society, London), 1908
• Après l’avènement de l’Islam (la
dernière religion) au VIe siècle,
des établissements ont été érigés
tout le long des routes qui relient
la Mecque Honorée à l’Egypte, au
Yémen, à la Syrie, à l’Irak et aux
pays musulmans de l’est. Parmi
les lieux les plus importants qui se
trouvent sur ces routes, il y a la voie
de Zubayda (VIIe siècle).
Wall fresco decoration, 9th century Al-Rabadha
• Le Royaume d’Arabie Saoudite
abrite un grand nombre
d’inscriptions arabes primaires qui
attestent le niveau d’instruction et
d’alphabétisme chez les premiers
habitants de la péninsule arabique.
Map of the pilgrimage roads
Ordre chronologique des
civilisations qui se sont succédé sur
le territoire du Royaume d’Arabie
Saoudite :
Rock Arts, Al-Shuwaymis, Hail
1.Les civilisations préhistoriques
L’époque paléolithique
Les objets découverts jusqu’à présent
ont révélé que d’anciennes colonies
paléolithiques ont existé dans la
péninsule arabique, il y a environ un
million d’années. On peut citer à titre
d’exemple le site de « Chouwayhitiya »
qui se trouve à 30 Kilomètres au nord
de Sakaka (une ville située dans
la province d’Al-Jawf). Des outils
en pierre, très primitifs, y ont été
découverts : des couteaux, des pioches
fabriqués à partir du Quartz. C’est la
preuve qu’il existe une relation entre
ce site et d’autres sites en Afrique
de l’est qui remontent à la période
précédant l’apparition de la civilisation
acheuléenne
L’époque mésolithique
Prehistoric tools
Des traces qui témoignent de
l’existence d’activités humaines dans
des sites qui remontent à l’époque
mésolithique (-5000 ans) ont été
découvertes. Parmi ces traces, il y a
par exemple le puits de Hama dans la
région de Najran.
L’époque
moustérienne
Des traces qui prouvent l’existence
de sites remontant à l’époque
moustérienne ont été découvertes
dans la plupart des régions du
Royaume. En effet, plusieurs sites
existent dans les régions du nord,
du nord-ouest, au centre, au sudouest et dans la région située à
l’est du pays, et plus précisément
au nord-est du Rub al Khali (le
« Quart Vide ») autour de l’oasis
de Yabreen qui remonte à 30.000
ans avant JC.
L’époque néolithique
Des sites prouvant que l’existence
des colonies humaines s’est
prolongée à l’époque néolithique
ont été découverts (-10.000 ans).
Les plus importants en sont :
Al-Thoumama, situé au nord de
Riyad. On y a découvert des
pointes de flèches et des outils qui
rallient à la fois l’aspect utilitaire
et l’aspect artistique. C’est ce
qui les distingue d’ailleurs des
outils de l’époque paléolithique
et de l’époque monothéique, où
prédomine l’aspect utilitaire.
Vessel fragment - Second half of the 3rd
millennium BC - Chlorite - Tarut
Une preuve matérielle confirmant
l’hypothèse selon laquelle des
sociétés humaines s’installèrent
dans la péninsule arabique depuis
9000 ans, a été découverte. Ces
sociétés se fondaient dans leur
mode de vie (de subsistance)
sur l’élevage des mammifères et
possédaient quelques troupeaux
(petits et moyens) de bestiaux.
L’apparition des colonies humaines
à l’époque néolithique s’est
accompagnée du surgissement de
modes de vie saisonniers, en ce
Beaker c. 5300-4700 BC (Ubaid III)
Painted pottery Khursaniyah
sens que les facteurs climatiques
les acculaient à émigrer.
Ces colonies étaient localisées
dans les régions est, centrales,
nord, ouest et le long de plusieurs
vallées dans la péninsule arabique.
Les découvertes archéologiques
prouvent que ces colonies étaient
en contact les unes avec les autres
et que les relations entre la région
est de la péninsule arabique et la
Mésopotamie avaient exercé une
influence considérable à l’époque
obédienne. Cela s’explique par
les déplacements des colonies à
l’époque précéramique.
Parmi les caractéristiques
distinctives de l’époque
paléolithique et de sa culture
matérielle, il y a d’une part, les
outils créés à partir de plaquettes
en granit, et d’autre part, les arts
rupestres qui étaient répandus
surtout dans les régions du nord
et du centre. Le plus grand et le
plus ancien site où l’on trouve ce
type d’arts est peut-être celui de
Jubbah, situé à 100 km au nord
de Haiel, et d’As-Schwimes (qui
se trouve à 250 km, au sud-est de
Haiel).
Man statue - c. middle of
the 3rd millennium BC Limestone Tarut
2. L’aube de la civilisation et le
début de l’époque du commerce :
Dilmun était un foyer civilisationnel
prospère. Il est probable que
les relations avec la civilisation
sumérienne ont provoqué un
changement culturel au sein
de la civilisation de Dilmun. Il
existe des preuves qui confirment
l’existence de sites historiques
entre la péninsule arabique et la
Mésopotamie.
“Al-Hamra cube” 5th–4th century BC
Tayma, Qasr al-Hamra
Les relations extérieures entre les
civilisations qui se sont succédé
dans la péninsule arabique et les
autres civilisations remontent au
début de la période obédienne
dans l’âge préhistorique (c’està-dire aux environs de 5400
avant Jésus-Christ). Il s’agit de
l’époque où les civilisations de la
péninsule arabique ont commencé
à étendre leur influence au-delà
de leurs frontières. Le troisième
millénaire avant Jésus-Christ a vu
l’émergence des premières villes
dans la péninsule arabique, et ce,
le long des côtes du golfe arabique
et des itinéraires commerciaux.
Cette émergence des cités est
la conséquence des relations
précoces avec la Mésopotamie et
de l’expansion des relations avec
les autres civilisations, relations qui
s’étaient développées le long des
itinéraires commerciaux longeant
le golfe arabique au cours du
quatrième millénaire avant JésusChrist.
Les relations entre les civilisations
de la péninsule arabique et celle
de la Mésopotamie avaient donné
lieu à un système commercial
« international » très développé sur
deux plans : garantir la disponibilité
des matières premières telles que
le cuivre venant d’Oman, et fournir
les produits de la mer ainsi que les
produits agricoles.
Ces relations avaient permis
d’établir des liens entres des
civilisations très éloignées comme
les foyers civilisationnels dans la
péninsule arabique, la civilisation
de la Mésopotamie et celle de
la vallée de l’Indus. Les ports
avaient contribué à assurer le
trafic des marchandises entre
ces civilisations importantes et
ont joué un rôle capital dans les
relations entre les principaux
foyers commerciaux comme l’île
de Tarout et la côte d’Al-Qatif.
Le premier réseau commercial
s’était principalement développé
dans les régions est, les régions
centrales et les régions nord-est
du Royaume d’Arabie Saoudite,
et ce, particulièrement au cours
du premier millénaire avant
Jésus-Christ. Parmi les villes
commerciales les plus importantes
à cette époque, on peut citer
Tayma, Didan (actuellement AlOla), Thaj, Najran, Al-Faw, Douma
Al-Jandal et Madyan.
A`midat Arrajajil, AlJawf,
Pre-historic
3.L’époque des royaumes arabes
Les Arabes avaient commencé
à avoir une importance « sur
la scène mondiale » à l’aube
du premier millénaire avant
Jésus-Christ. Les siècles
suivants avaient connu une série
d’événements et de conflits où
la péninsule arabique avait joué
un rôle important. Les Arabes
entretenaient des relations
commerciales avec les civilisations
voisines, mais ils entraient parfois
en guerre contre elles, comme
le montre l’art de la sculpture
assyrienne qui remonte à 650
avant Jésus-Christ.
Au cours du premier millénaire
avant Jésus-Christ, il y avait eu
un renforcement des relations
commerciales entre l’ExtrêmeOrient, la côte de l’Afrique de
l’Est, l’Asie du Sud et la péninsule
Statue of a man 4th–3rd centuries BC
Red sandstone
256 x 80 cm Al-Ula
Flat, painted bowl First half to mid-1st millennium
BC ,Tayma
arabique. Comme
elle était située au
carrefour des itinéraires
commerciaux, la
péninsule
arabique
avait vu la
naissance
de nombreux
royaumes
arabes parmi
lesquels on
peut citer
Edom, Lihyan
et Kindah
qui avaient
tous établi
des royaumes
le long des
principaux itinéraires
commerciaux
terrestres dans la
péninsule arabique.
Quant au sud
de la péninsule
arabique, il avait vu la
naissance du Royaume de Saba,
de Qataban, de l’Hadramaout, de
Ma’in et d’Awsân qui avaient tous
contribué à l’essor du commerce
des épices et des autres produits
qu’ils fournissaient ou importaient
de l’Inde et l’Afrique de l’Est.
Statue of a man, broken at
knee height
4th–3rd centuries BC
Red sandstone
230 x 83 cm
Al-Ula
Les rois et les reines de ces
différentes civilisations avaient
fait construire beaucoup de villes
et établir d’importants systèmes
d’irrigation qui permettaient
d’apporter de l’eau aux champs
et aux fermes. Ils ont également
contribué au développement du
commerce de l’encens et de la
gomme aromatique entre les
régions qui se trouvent au sud
de leur royaume et l’Irak, la Syrie
et l’Égypte où les commerçants
vendaient ces produits.
Les premiers
royaumes arabes
Les villes des premiers royaumes
arabes avaient commencé à
émerger dans différents lieux
de la péninsule arabique. Elles
avaient occupé des endroits
stratégiques le long des itinéraires
caravaniers qui reliaient entre le
nord et le sud, l’est et l’ouest de la
péninsule arabique. Le deuxième
millénaire avant Jésus-Christ avait
vu l’émergence de l’une des plus
anciennes villes arabes, connue
sous l’appellation de la civilisation
de Madyan, dans le nord-ouest de
la péninsule arabique.
Outre les villes qui se trouvaient
au sud de la péninsule arabique
et dont les habitants avaient
pratiqué le commerce de l’oliban
et du myrrhe, de grandes villes
prospères avaient émergé le
long des itinéraires caravaniers
du nord, tels que Tayma, Douma
Al-Jandal et Dedan. L’oasis d’AlOla, connu dans l’Antiquité sous
l’appellation de Dedan, était la
capitale de l’ancien royaume de
Lihyan et avait connu une histoire
riche et impressionnante. Cette
oasis a prospéré en raison de
l’activité de ses habitants qui y
avaient pratiqué l’agriculture et
qui étaient très compétents dans
les domaines du commerce, de
Les royaumes arabes
intermédiaires
Entre les huitième et quatrième
siècles avant Jésus-Christ, de
larges franges de la population
de la péninsule arabique
représentaient des communautés
civilisées qui s’appuyaient dans
leur mode de vie sur l’agriculture
et le commerce des caravanes.
Rock-cut tomb of al-Aswad
(al-Khurayba sandstone cliffs)
l’architecture, de la sculpture et de
l’écriture.
La seconde moitié du premier
millénaire avant Jésus-Christ
avait connu une rivalité entre le
royaume de Lihyan et celui de
Tayma qui cherchaient tous les
deux à tenir sous leur emprise le
commerce caravanier. Erigé au
VI e siècle avant Jésus-Christ, le
royaume Lihyan a duré jusqu’au
IIIe siècle avant Jésus-Christ.
Les Lihyanites avaient laissé
derrière eux un riche patrimoine
d’inscriptions, de temples, d’objets
artistiques qui témoignaient
tous de leurs exploits. Parmi les
monuments historiques d’Al-
Les villes
commerciales
Lihyanite inscription, 5th–2nd
centuries BC, Al-Ula
Ola, on peut évoquer ceux qui
avaient été construits par certains
commerçants de Ma’in qui, dans
le cadre de leurs activités, avaient
voyagé du sud de la péninsule
arabique vers le royaume de
Lihyan. En effet, ces commerçants
avaient taillé leurs tombes dans
les façades rocheuses d’Al-Ola, et
avaient orné certaines d’entre elles
par des sculptures représentant
des lions.
Durant la période qui va du IXe
siècle au IIe siècle avant JésusChrist et durant le règne des
successeurs d’Alexandre le Grand
qui avaient projeté d’envahir la
péninsule arabique, plusieurs
foyers civilisationnels ont continué
à prospérer le long du golfe
arabique pendant le règne des
Assyriens, des Babyloniens, des
Achéménides et des Parthes. La
région orientale de la péninsule
arabique avait connu une période
de stabilité croissante au cours de
l’ère séleucide. La ville de Gerrha
illustre parfaitement la prospérité
et l’aisance matérielle qu’avaient
connues les villes situées à l’est
de la péninsule arabique dont le
rayonnement peut être comparé
à celui des villes situées à
l’ouest de la péninsule
arabique comme
Ma’rib.
Les centres intérieurs de la
péninsule arabique représentaient
des foyers importants du
réseau commercial, car elles
s’échelonnaient le long de
l’itinéraire commercial du sudouest au nord-est de la péninsule
arabique et allaient jusqu’au sud
de la Mésopotamie. Plusieurs
autres villes commerciales situées
le long de l’itinéraire qui allait du
sud-est de Thaj jusqu’aux villages
d’Al-Faw et de Thaj avaient
également prospéré au cours de
cette période (et ce, parce qu’elles
étaient également situées le long
des itinéraires commerciaux).
Parmi les villes commerciales les
plus importantes au cours des
deuxième et premier millénaires
avant JésusChrist, on peut
mentionner :
- La
colonie d’Arcomi
située dans la région dominée par
la montagne de chamr.
Gilt bronze appliqué adorning the bed head,
1st–3rd century, Qaryat al-Faw
- Les villes centrales situées le
long de la vallée de Sirhan comme
Al-Jawf qui a exercé une influence
considérable sur une grande
partie du centre et du nord de la
péninsule arabique au milieu du
premier millénaire avant JésusChrist.
Il y avait eu des changements
qui ont conduit à l’unification des
communautés sur le plateau de
Najd, le long sur du Jebel Tuwaiq
et dans la vallée Al-Dawassir. Le
royaume célèbre de Kindah a
envahi la ville d’Al-Faw et en fait sa
capitale commerciale et politique.
The Najran site
- Najran : cette ville a connu une
longue période de colonisation
dans la région d’Al-Akhdood
qui est mentionnée dans le
Coran (dans la sourate « Les
constellations », il s’agit de la
sourate 85 du Coran. Quant au
verset qui renvoie à la région d’al-
L’ère des royaumes
arabes tardifs
Le conflit violent entre les
empires byzantin et sassanide qui
voulaient exercer leur hégémonie
sur le monde antique avait eu
une influence considérable
sur la péninsule arabique. En
effet, à cause de ce conflit, les
royaumes arabes avaient perdu
leur stabilité et étaient en butte à
des troubles et des agitations. A
cette même époque, le royaume
de Kindah situé au milieu de la
péninsule arabique s’était effondré.
C’était ainsi que la péninsule
Gutter” with inscription, c. 2nd century, Najran
Akhdood, il s’agit du verset 4).
On avait découvert les ruines du
site Al-Akhdood dans le village de
Kabil situé le long de la côte sud
de la vallée de Najran. Ce site est
l’un des importants sites anciens
de Najran.
arabique était devenue l’arène de
violents conflits entre les tribus
au cours de la période connue
sous l’appellation de la période
préislamique ou de l’ignorance.
Alabaster vessels found at Jerash
near Khamis Mushayt, Asir Region
4. L’époque préislamique
À l’époque préislamique, la péninsule arabique était le foyer de
différentes religions. Ses habitants étaient polythéistes et se livraient au
culte des idoles. Il y avait des gens qui faisaient le culte des météorites,
des étoiles, des astres et du soleil. Apparurent aussi le zoroastrisme, le
christianisme et le judaïsme dans des lieux variés.
A stone replica shows the inscriptions of Abraha Al Ashram written in south
Musnad found at Mereghan well in Asir region
Les références historiques indiquent qu’il y avait à cette époque des
personnes monothéistes. De fait, les gens adoraient leurs dieux dans
leurs villages. Quant aux nomades, ils transportaient leurs dieux avec eux
pour les mettre dans des tentes spécifiques lorsqu’ils installèrent leurs
campements. Ces tentes étaient considérées comme des lieux sacrés.
Par ailleurs, il y avait à la péninsule arabique, à cette époque-là, des lieux
variés réservés à l’adoration. On en cite les sommets des montagnes, les
cavernes, les habitations privées, les places publiques, les tentes et les
temples tétraédriques.
À la veille de l’avènement de l’Islam, la péninsule arabique a connu un
bouleversement politique : il s’agissait du déclin du royaume himyarite au
sud et du royaume de Kindah au centre.
Tombstone,10th century, alMa‘la cemetery, Makkah
5. L’époque islamique
Wooden writing box,
8th–10th century,
Al-Rabadha
L’avènement de l’Islam représente un tournant dans
l’histoire de la péninsule arabique. C’est à travers
cette nouvelle religion que s’était réalisée enfin
l’unification de plusieurs régions. L’État Islamique
apparut à Médine l’Illuminée et il étendit son
pouvoir pour couvrir toutes les régions
auxquelles l’Islam parvint. Bien que
l’État islamique ait établi par la suite
sa capitale en Syrie puis en Irak,
la péninsule arabique n’était pas
à l’abri des changements culturels
de l’époque, en particulier au cours
des trois premiers siècles islamiques (du
VIIe au IXe siècle). Les recherches ont confirmé la
présence de villes et de sites archéologiques qui
datent de l’époque du Prophète Muhammad, que la
paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui, comme
Jawatha et sa fameuse mosquée à Al-Ahsa dans
la région est du Royaume d’Arabie Saoudite. Ainsi,
l’histoire de cette ville remonte à l’aube de l’époque
islamique.
Outre les centaines de sites archéologiques
islamiques qui longent les itinéraires du commerce
et du pèlerinage, il y avait plusieurs inscriptions
et gravures qui remontent aux
époques omeyyade et abbasside.
Il y avait par exemple des stations
et des citernes d’eaux tout le long
de l’itinéraire du pèlerinage, connu
sous le nom de « Parcours de
Zoubayda », le site d’Arrabtha au
nord de Médine l’Illuminée,
et les mabayad, près du
village d’Al-Ola. De plus,
il y a le site de Fid dans
la région de Hail, tout
le long du Parcours de
Zoubayda, des sites qui
longent Wadi Hanifa, près
de la ville de Riyad, le site
Addorr à Al-Ahsa et le port
d’Al-Jar près de la ville
d’Yonbou’u.
On a découvert aussi
plusieurs colonies dans la
région sud-est de la péninsule
arabique, en particulier près des
anciennes mines, situées dans
les zones montagnardes. Il y a
encore des centaines de sites
archéologiques contenant des
barrages, tels que le barrage de
Mouawiya à Médine l’Illuminée,
le barrage de Sayssid à At-Taïf
et le barrage Al-Bint à Khaybar.
Qur`anic manuscript, 16th–17th century
Milestone
Late 8th century
Darb Zubayda
De plus, il y a des fontaines, des
puits, des remparts et d’autres
monuments historiques qui
remontent à l’aube de l’époque
islamique confirmant ainsi la
continuité des activités humaines
et culturelles jusqu’à l’avènement
du premier État saoudien à Najd,
qui a élargi son pouvoir pour
englober la majorité des régions
de la péninsule arabique.
La Mecque Honorée
À l’époque préislamique, la
Mecque Honorée est connue sous
plusieurs noms ; on en cite Bakka
et Om Al-Qura. La fondation de la
Maison Sacrée d’Allah (la Kaaba)
remonte à la fin du IIIe siècle
et au début du IIe siècle avant
l’avènement de l’Islam lorsque
le Prophète Abraham et son fils
Ismail, que la paix et la bénédiction
d’Allah soient sur eux, avaient
accompli cette tâche selon les
commandements d’Allah, Exaltésoit-Il, pour être un lieu de Son
adoration. Toutefois, les tribus
arabes rompirent progressivement
avec le monothéisme pour devenir
des associateurs et installer
leurs idoles partout dans Kaaba.
Depuis l’époque d’Abraham,
paix sur lui, les arabes affluèrent
de toutes parts (de la péninsule
arabique) afin d’accomplir les
rites du pèlerinage. La Mecque
se développait, peu à peu, pour
devenir un centre intellectuel,
culturel et commercial prospère.
Elle devint connue en particulier
par les voyages d’hiver et d’été
vers la Syrie et le Yémen.
Médine l’Illuminée
Avant l’avènement de l’Islam,
Yathrib était une vaste
oasis regroupant plusieurs
agglomérations, forts et fermes
sans pour autant comporter une
ville centrale. Quand le Prophète
Muhammad, que la paix et la
bénédiction d’Allah soient sur
lui, émigra vers Yathrib, il acheta
l’endroit où la chamelle s’était
accroupie (sur ordre d’Allah, Exalté
soit-Il) et il y fonda sa Mosquée
qui devint par la suite le centre de
la nouvelle ville.
La Mosquée du Prophète, à
Médine l’Illuminée, occupe une
place particulière parmi les
mosquées du monde parce qu’elle
est construite par le Prophète
lui-même, que la paix et la
bénédiction d’Allah soient sur lui.
En fait, parmi les trois Mosquées
honorées auxquelles il est permis
d’effectuer le voyage rituel, elle
occupe la deuxième place.
La Mosquée du Prophète, que la
paix et la bénédiction d’Allah soient
sur lui, était la capitale de l’État
Islamique naissant et le centre de
l’enseignement de l’Islam du vivant
du Prophète, que la paix et la
bénédiction d’Allah soient sur lui,
et des quatre califes clairvoyants.
A place in Atturif District in Historic Addiriyah
6. L’avènement du premier Etat Saoudien à
Daryia et du deuxième Etat à Riyad :
Abdulaziz’s troops in central Arabia,
photograph by Captain Shakespear in 1910–11,
Royal Geographical Society, London
Au début du XIIe siècle de l’Hégire
(XVIIIe siècle), l’Imam Muhammad
Ibn Saoud avait fondé le premier
Etat saoudien à Daryia. Son règne
commença en 1139 de l’Hégire
(1726). Cet Etat s’était développé
au fil du temps pour devenir stable
et prospère.
En 1231 de l’Hégire (1816),
Muhammad Ali Pacha, le
gouvernant de l’Egypte sous
le règne de l’empire ottoman,
envoya son fils Ibrahim Pacha à
Najd dans le but de détruire l’Etat
saoudien. En 1233 de l’Hégire
(1818), celui-ci arriva avec son
armée à Daryia et monta à l’assaut
de la ville. Les habitants de Daryia
faisaient preuve de courage
et luttaient, avec force, contre
l’ennemi. Cependant, l’Imam
Muhammad Ibn Saoud était obligé
de se rendre pour minimiser les
dégâts et épargner le maximum de
personnes.
Après le ravage qu’avait connu
Daryia et depuis 1238 de l’Hégire
(1820) jusqu’à 1240 (1822), la ville
de Riyad occupait le devant de la
scène de la lutte en raison de ses
grandes capacités défensives. Elle
devint la capitale du second Etat
saoudien sous le règne de l’Imam
Turki Ibn Abdullah.
Al-Masmak Fort
7. La fondation du Royaume d’Arabie Saoudite
moderne
Après avoir quitté Riyad en
1309 de l’Hégire (1891), le Roi
Abdul-Aziz vivait sept mois au
désert où il s’imprégnait des
différentes performances des
tribus arabes et de leur mode de
vie. Il s’adaptait aux épreuves de
la vie et apprenait à supporter
la faim et la soif et à subsister
loin du luxe et des commodités
de la vie. Cette expérience lui
était bénéfique surtout lorsqu’il
décida de s’emparer de la ville
de Riyad. Le matin du jeudi 5
Chawal 1319 de l’Hégire (le
14 janvier 1902), le Roi AbdulAziz et ses hommes montèrent
à l’assaut pour s’emparer de la
forteresse Almasmaq à Riyad. Ce
fut le premier pas pour récupérer
Riyad et le règne de la famille AlSaoud. Il s’agissait ainsi du début
de l’opération de l’unification du
Royaume d’Arabie Saoudite.
Le Royaume d’Arabie Saoudite vit
le jour grâce au Roi Abdul-Aziz Ibn
Abd-Arrahmam Al-Saoud en 1351
King Abdulaziz in Riyadh
returning
from Friday prayer,
photograph by De
Gaury in 1939, Royal
Geographical Society,
London
de l’Hégire (1932) et ce, après
avoir unifié toute la péninsule
arabique et lui avoir choisi comme
capitale la ville de Riyad.
www.scta.gov.sa
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