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SAVOIR-FAIRE
LA TRAME VERTE ET BLEUE
EN SEINE-SAINT-DENIS
De la réalité scientifique aux déclinaisons
opérationnelles
Juin 2014
Résultats du projet lauréat de la Stratégie Nationale pour la Biodiversité
« La trame verte et bleue en Seine-Saint-Denis : de la réalité scientifique aux
déclinaisons opérationnelles »
DIRECTION DE LA NATURE DES PAYSAGES ET DE LA BIODIVERSITE
Conseil général de la Seine-Saint-Denis
OBSERVATOIRE DEPARTEMENTAL DE LA BIODIVERSITE URBAINE
Laura Albaric | Pôle aménagement et gestion de l’Observatoire départemental de
la biodiversité urbaine (ODBU)
[email protected]
01 43 93 95 70
MUSEUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
UMR 7204 CENTRE D'ECOLOGIE ET DES SCIENCES DE LA CONSERVATION
Colin Fontaine | UMR 7204 MNHN-CNRS-UPMC, Centre d'Ecologie et des
Sciences de la Conservation (CESCO)
[email protected]
Crédits photographiques & Illustrations
Direction de la Nature, des Paysages et de la Biodiversité CG93 - MNHN
Paris Nord 2 - Steve Eichler - Myr Muratet
Ce document fait partie des Ressources pour un Environnement Vert en Seine-Saint-Denis (REVES), plateforme de partage
des savoirs et des savoir-faire départementaux sur la nature, les paysages et la biodiversité.
Retrouvez toutes les ressources départementales en ligne sur le site http://parcsinfo.seine-saint-denis.fr dans la rubrique
REVES.
2
SOMMAIRE
Introduction
4
La trame verte et bleue en Seine-Saint-Denis : de la réalité scientifique aux
déclinaisons opérationnelles
5
I.
Contexte
5
II.
Objectifs et enjeux
5
III.
Organisation de l’étude
6
IV.
Pilotage et gouvernance du projet
6
Résultats des actions entreprises
I.
Connaissances du territoire et du fonctionnement de la trame verte et
bleue en Seine-Saint-Denis
I - 1.
Evaluation de la connectivité floristique en Seine-Saint-Denis
8
8
8
I - 2.
Analyse territoriale : Proposition d’une enveloppe optimale pour la Trame
Verte et Bleue en Seine-Saint-Denis
10
I - 3.
Conclusions et portée des résultats de l'étude trame verte et bleue du
Département
13
II.
Mise en œuvre opérationnelle de la trame verte et bleue sur le territoire
de la Seine-Saint-Denis :
15
II - 1.
L'expérimentation de terrain pour se confronter à la réalité du territoire
15
II - 2.
La sélection des sites pilotes
15
II - 3.
Présentation des sites pilotes
16
Perspectives: mieux connaître pour mieux aménager et gérer
32
Liste des documents ressources
34
Annexes
35
3
Introduction
Dès 2004, la France marque sa volonté de faire entrer la biodiversité dans le champ de
toutes les politiques publiques, en lançant sa Stratégie nationale pour la biodiversité (SNB).
C’est la concrétisation de l’engagement français au titre de la Convention sur la diversité
biologique. Cette stratégie fixe pour ambition commune de préserver et restaurer, renforcer
et valoriser la biodiversité, en assurer l’usage durable et équitable, réussir pour cela
l’implication de tous et de tous les secteurs d’activité.
En 2011, plusieurs appels à projets ont été lancés par le Ministère de l'écologie, du
développement durable et de l'énergie, afin de soutenir la réalisation de projets répondant
aux engagements de la SNB. Le Département de la Seine-Saint-Denis, en partenariat avec
le Muséum National d'Histoire Naturelle, a répondu en 2011 à l'appel à projets « Élaboration
de trames vertes et bleues urbaines et valorisation de friches » et sa proposition, « De la
réalité scientifique aux déclinaisons opérationnelles », a été sélectionnée en 2012.
Ce rapport présente la démarche et les résultats du projet lauréat de la SNB.
4
La trame verte et bleue en Seine-Saint-Denis :
de la réalité scientifique aux déclinaisons
opérationnelles
I.
Contexte
Le département de la Seine-Saint-Denis présente des espaces naturels insoupçonnés,
riches en biodiversité. Il est aussi très fortement urbanisé et son territoire est très morcelé
entre ces pôles de nature. Par conséquent, le Département fait de la mise en place de la
trame verte et bleue – des circulations entre grands espaces verts de la Seine-Saint-Denis,
dédiées aux espèces de la faune et de la flore – un enjeu majeur, afin de préserver sa
biodiversité urbaine et assurer le bien-être des habitants.
Dans le cadre de la stratégie nationale pour la biodiversité (SNB), le Département de la
Seine-Saint-Denis en partenariat avec le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN), a
souhaité répondre fin 2011, à l’appel à projet du Ministère de l’Écologie, du Développement
durable, des Transports et du Logement : « Élaboration de trames vertes et bleues urbaines
et valorisation de friches ». Le projet du Département a été sélectionné par le Ministère de
l’Écologie, du Développement durable et de l’Energie en 2012.
Le projet départemental a eu pour ambition de toucher l’ensemble des acteurs du territoire
par des actions allant du scientifique à l’opérationnel. Dans l’approche développée, la mise
en place de la trame verte et bleue ne se résume pas à la création d’un maillage vert et bleu
entre les pôles de nature. Il s’agissait de définir la trame verte et bleue départementale et de
partager ce nouveau concept avec les acteurs du territoire, en le rendant compréhensible et
opérationnel. Des aménagements ou des mesures de gestion ont ainsi été proposés afin que
cette trame soit fonctionnelle, à la fois pour les espèces, pour la dynamique des
écosystèmes et pour les hommes…
II.
Objectifs et enjeux
Le projet présenté « La trame verte et bleue en Seine-Saint-Denis : de la réalité scientifique
aux déclinaisons opérationnelles », a deux objectifs principaux :
définir et comprendre le fonctionnement de la trame verte et bleue (TVB) en Seine-SaintDenis sur la base d’un modèle scientifique de connectivités floristiques développé par le
MNHN, afin d’identifier les secteurs où agir en priorité ;
concevoir des outils d’accompagnement et de sensibilisation des acteurs du territoire
pour partager le concept de trame verte et bleue et faciliter l’évolution des pratiques pour
sa préservation, afin, à terme, de pouvoir déployer ces outils auprès des gestionnaires
acteurs de la TVB départementale identifiée.
5
III.
Organisation de l’étude
Le Département de la Seine-Saint-Denis est impliqué depuis longtemps dans des
problématiques liées à la conservation de la biodiversité urbaine et au maintien des
continuités du paysage. Il est en effet, le premier, en 2005, à avoir créé un observatoire de la
biodiversité urbaine, en partenariat avec le MNHN. Grâce aux données de l’Observatoire, le
projet « de la réalité scientifique aux déclinaisons opérationnelles » s’appuie sur une bonne
connaissance de l’état de la biodiversité sur le territoire départemental et de ses enjeux en
matière de conservation.
De 2012 à 2014, le projet proposé s’est décliné en quatre phases :
1.
Un approfondissement des analyses cartographiques du territoire ;
2. La finalisation et validation du modèle scientifique de connectivités floristiques du
MNHN. Ce modèle permet en estimant les flux de dispersion de graines des plantes,
d’évaluer les connectivités entre milieux herbacés peu anthropisés au sein du territoire
départemental. Le modèle a été soumis à une double validation biologique et génétique :
des mesures de distances biologiques pour l’ensemble de la communauté de plantes et
des mesures de distances génétiques entre différentes populations pour une espèce, la
carotte sauvage. Cette seconde partie de validation, extrêmement robuste et jamais
réalisée jusqu’à présent en milieu urbain, a été essentielle pour valider le modèle ;
3. La réalisation d’une carte d’enjeux issue d’une analyse croisée du modèle du MNHN,
de la cartographie des habitats du CBNBP et de l’atlas des habitats naturels et semi
naturels. Cette carte d’enjeux nous a permis d’identifier les secteurs d’intervention
prioritaires, puis, en s’appuyant sur le MOS, identifier les acteurs gestionnaires ou
propriétaires d’espaces verts dans ces secteurs prioritaires ;
4. L’élaboration d’outils de façon concertée et pluridisciplinaire à destination des acteurs
du territoire, aménageurs, gestionnaires d’espaces et habitants de la Seine-Saint-Denis,
pour mettre en place des opérations de mise en œuvre de la trame verte et bleue sur les
zones à enjeux caractérisées préalablement. Notre action a compris des approches
écologique, paysagère, sociologique et urbanistique ciblées sur cinq sites pilotes (un
aménagement linéaire, un espace géré par un bailleur social, un parc d’activités, une
friche urbaine et un réseau de friche). Ce travail a été associé à des actions innovantes
de médiation pour permettre une appropriation des enjeux de trame verte et bleue par les
acteurs du territoire et en priorité les habitants de la Seine-Saint-Denis.
IV.
Pilotage et gouvernance du projet
Au sein du Conseil général de la Seine-Saint-Denis, c'est le Service des Politiques
Environnementales et de la Biodiversité (SPEB) du Département de la Seine-Saint-Denis,
qui a piloté le projet en s’appuyant fortement sur son Observatoire départemental de la
biodiversité urbaine. L’équipe formée était pluridisciplinaire afin de couvrir les enjeux
écologiques, paysagers, cartographiques, urbanistiques et sociologiques liés à la trame verte
et bleue.
Le Muséum National d’Histoire Naturelle, et plus précisément l'UMR 7204 du Centre
d'Ecologie et des Sciences de la Conservation (CESCO), a quant a lui piloté la partie
scientifique du projet, c’est-à-dire la consolidation et validation du modèle des connectivités
mais aussi une partie des réflexions sur la médiation et la concertation.
6
Le laboratoire CESCO développe depuis plusieurs années des travaux de recherche sur la
nature en ville. Une part importante de ces recherches a pour objectif d’étudier et de
comprendre les dynamiques biologiques dans ces milieux fortement fragmentés.
Afin de mener à bien le projet, deux instances de gouvernance ont été créées.
Tout d'abord un comité de pilotage composé des financeurs du projet et des décideurs : le
Département, le MNHN, les services de l’Etat en l'occurrence la DRIEA-UTEA93 et la DRIEE
ainsi que les services de la Région. Le rôle de ce comité de pilotage a été de valider les
grandes étapes du projet et faire respecter les engagements des partenaires. Ce comité de
pilotage a été élargi aux acteurs du projet (gestionnaires et responsables des sites pilotes)
ainsi qu'à d'autres partenaires du territoire (aménageurs, collectivité, associations...) afin
qu'ils prennent connaissance du projet. 33 personnes ont assisté à cette réunion, notons
notamment la présence des structures suivantes : le MNHN, le CBNBP, la Ville de Bobigny,
le groupe immobilière 3 F, la Communauté d'agglomération Plaine Commune, Paris Nord 2,
la Ville de Paris, la Ville de Villepinte, la Ville de Stains, l'établissement public du parc et de
la grande halle de la Villette, Réseau Ferré de France (RFF), le groupement de paysagistes
"Zeppelin Collectif", et l'agence d'Architecture et d'Urbanisme 2DKS.
La création d'un comité technique, composé des experts et référents du projet
(Département, MNHN, DRIEE et DRIEA-UTEA93), est venu en appui technique au comité
de pilotage afin de l'accompagner dans ses décisions.
Enfin, une restitution finale du projet a été faite lors du comité de suivi de l'ODBU le 25 juin
2014, présidé par Mme Josiane Bernard, Vice-présidente du Conseil général de la SeineSaint-Denis en charge de l’écologie urbaine, de l’environnement et de l’assainissement. Ce
comité est ouvert aux professionnels tels que les gestionnaires d’espaces de nature, les
associations naturalistes, les organismes scientifiques, les aménageurs et les opérateurs du
territoire. Plus de 20 entités étaient représentés lors de cette présentation.
7
Résultats des actions entreprises
I.
Connaissances du territoire et du fonctionnement de la trame verte et
bleue en Seine-Saint-Denis
I - 1.
Evaluation de la connectivité floristique en Seine-Saint-Denis1
Contexte
« L’augmentation de la population humaine ainsi que le développement des activités
anthropiques ont pour conséquences la diminution des surfaces d’habitats semi-naturels et
leur morcellement en de nombreux petits îlots, notamment dans les zones urbanisées. Les
études sur le sujet indiquent que le nombre d’espèces subsistant dans chacun de ces îlots
dépend de la taille des îlots, et du fait que ces îlots soient connectés entre eux, c’est-à-dire
que les espèces soient capables de se déplacer d’un îlot à l’autre. Ainsi, plus un îlot est
grand et connecté, plus il accueille d’espèces. Ces connexions entre îlots semi-naturels
permettent aux espèces de disperser d'îlot en îlot et ainsi de conserver une biodiversité
importante. Elles sont donc devenues un enjeu majeur dans la préservation de la
biodiversité.
La fragmentation des habitats semi-naturels est particulièrement intense dans les zones
fortement urbanisées comme la Seine-Saint-Denis. En effet, 50 à 80% des surfaces y sont
totalement imperméabilisées et les habitats semi-naturels restants, tels que des îlots
herbacés peu ou pas gérés, sont le plus souvent de petite taille. Conserver la biodiversité
liée à ces habitats sur ce territoire nécessite donc de s’assurer de la présence de ces îlots et
des connexions entre eux.
La capacité d’un paysage à favoriser le déplacement des espèces entre les îlots n’est pas
homogène, certains espaces étant plus perméables que d’autres. Les méthodes utilisées
pour estimer cette connectivité du paysage font le plus souvent appel à un ou des experts
tant pour cartographier les îlots d’habitat que pour estimer si ces îlots sont connectés entre
eux. Cette dépendance aux avis d’experts rend souvent subjective l'appréciation de la
connectivité d’un paysage. Elle est, de plus, difficile à mettre en place sur de grands
territoires. D’autre part, ce type de travaux est le plus souvent effectué pour une espèce
cible, rendant les résultats difficilement utilisables pour des objectifs de conservation de
l’ensemble de la biodiversité.
La Seine-Saint-Denis à travers son Observatoire Départemental de la Biodiversité Urbaine a
piloté depuis presque 10 ans une grande variété d’études scientifiques sur la trame verte et
bleue en ville en collaboration avec diverses structures (muséum, université, association
naturaliste…). Ces études scientifiques permettent de préciser la réalité du concept de trame
verte et bleue en milieu urbain. Ainsi, depuis 2009, l'équipe du CESCO du Muséum National
d’Histoire Naturelle cherche à mieux comprendre le mode de fonctionnement de la
connectivité au sein du département par l’association de données cartographiques,
d’inventaires floristiques et de modèles de simulation. Ces travaux aboutissant à une
publication scientifique dans une revue de premier plan2 (Muratet et al. 2013) ont permis de
montrer tout d’abord l’importance de l’hétérogénéité du paysage dans la structuration
spatiale des communautés végétales, et ensuite que cette hétérogénéité peut être
approximée de manière objective et répétable par l’utilisation d’imageries satellites.
1
Extrait du rapport du MNHN, Annexe 1- PLATTNER Gilles, LORRILLIERE Romain, MAUREL Noëlie, ABDELKRIM Jawad,
FONTAINE Colin (2014). « Évaluation de la connectivité floristique en Seine-Saint-Denis », Biodiversitaire 6,(à paraître)
2
Muratet A , Lorrilière R, Clergeau P, Fontaine C (2013). Evaluation of landscape connectivity at community level using
satellite-derived NDVI. Landscape Ecology 28(1):95-105
8
Ainsi, faisant suite à ces travaux, l'hypothèse de travail est qu’en ville, la quantité de
végétation présente à un endroit est une bonne approximation de la perméabilité de cet
endroit, c’est-à-dire de sa capacité à laisser les espèces se déplacer. En effet, si la majorité
de la surface des villes est bétonnée et donc fortement inhospitalière, les jardins, les parcs,
les dépendances routières et ferroviaires sont autant d’espaces plus ou moins denses en
végétation et donc plus ou moins hospitaliers pour la flore et la faune qui leur sont associées.
L’objectif de l'étude du MNHN est de contribuer à l’élaboration de la trame verte en SeineSaint-Denis en établissant une cartographie de la connectivité écologique, et cela en
s’affranchissant du dire d’expert. Pour cela, les chercheurs de l'équipe du CESCO ont
développés d’une part des méthodes d’analyse d’imagerie satellitaire permettant de localiser
les îlots herbacés semi-naturels (à savoir, un habitat non soumis à une gestion importante et
non cultivé, composé principalement de plantes spontanées), et d’autre part un modèle de
dispersion des espèces permettant d’estimer la probabilité de connexion entre les îlots. »
Méthode
« Pour évaluer la connectivité du paysage dans le département de Seine-Saint-Denis, le
MNHN a, dans un premier temps, cartographié par télédétection les îlots herbacés peu
gérés. Cette analyse se fait par le biais d'études de photographies aériennes numériques du
territoire.
Les chercheurs du MNHN ont ensuite établi, toujours par télédétection, une carte de la
quantité de végétation sur l’ensemble du département, cela afin d’estimer la perméabilité du
paysage. Enfin, à partir de ces deux cartographies et de relevés botaniques dans les îlots, le
MNHN a paramétré un modèle estimant la connectivité entre ces îlots, identifiant ainsi les
corridors écologiques et les barrières au sein du département.
Dans le contexte de la mise en place de la trame verte dans le département de Seine-SaintDenis, l’objectif de cette étude est de développer une méthodologie permettant d’estimer et
cartographier la connectivité de ce territoire pour les espèces de plantes herbacées
sauvages. L’originalité de cette approche réside dans l’utilisation de méthodes de
télédétection couplées à un modèle de dispersion pour cartographier les îlots herbacés peu
ou pas gérés. Cela permet ensuite d’estimer à quel point le paysage de Seine-Saint-Denis
facilite ou empêche la dispersion des espèces entre ces îlots. Les résultats, en fournissant
des cartes illustrant les connexions entre îlots de végétation herbacée, permettent d’identifier
les zones présentant une bonne connectivité et celles agissant comme des barrières. »
Résultats
« Les résultats de l'étude indiquent un grand morcellement des îlots dans le centre du
département, dû à la structure pavillonnaire du tissu urbain. Ils permettent, de plus, de mettre
en évidence la structuration en quatre principales méta-communautés3, situées au nord et à
l’est du département. Cette structuration en différentes méta-communautés permet de
localiser les barrières qui les séparent, comme par exemple les abords de l’autoroute A1 au
nord du département, qui sépare les méta-communautés jaune et verte de la figure 1. La
localisation de ces barrières peut aider à identifier les zones où des aménagements
bénéfiques à la biodiversité sont nécessaires pour améliorer la connectivité en Seine-SaintDenis. Il est à noter que ces réseaux d’îlots plus ou moins interconnectés dépassent les
frontières administratives du département. Cette discordance entre découpage administratif
et cohérence écologique illustre la nécessité pour les départements limitrophes de
coordonner leurs projets de TVB respectifs pour garantir leur efficacité, dans la perspective
3
Concept écologique qui définit un ensemble de populations d'individus d'une même espèce séparées spatialement ou
temporellement et étant interconnectées par la dispersion
9
du Schéma Régional de Cohérence Ecologique d'Ile-de-France (SRCE). Cela est d’autant
plus important que cette étude montre par ailleurs que le Département et la Région sont les
principaux propriétaires des espaces jouant un rôle important dans la connectivité du
département, ils disposent donc de leviers d’action pour préserver ou améliorer cette
connectivité. »
Figure 1 : Cartographie des connexions entre les îlots herbacés peu ou pas gérés. Les îlots sont représentés par des cercles et
les connexions entre ces îlots prédites par le modèle sont représentées par des segments.
I - 2.
Analyse territoriale : Proposition d’une enveloppe optimale pour la
Trame Verte et Bleue en Seine-Saint-Denis
Contexte
Le département de la Seine-Saint-Denis dispose d’un patrimoine naturel exceptionnel
emblématique. Il accueille un des rares sites Natura 2000 en milieu urbain dense. Par
ailleurs, il se caractérise par la présence d’une biodiversité plus « ordinaire » mais tout
autant indispensable à la préservation du vivant. La Seine-Saint-Denis, c’est aussi une terre
de nombreux projets d’aménagement, des projets d’envergure liés notamment au Grand
10
Paris. De ce fait, la pression foncière y est très importante. C’est pourquoi il semble
important dès aujourd’hui, de définir la trame verte et bleue de la Seine-Saint-Denis et ce,
afin de la porter à la connaissance des aménageurs pour en assurer la prise en compte
dans les futurs projets d’aménagement.
Méthode
Pour définir la trame verte et bleue départementale4, nous avons travaillé à la définition d’une
enveloppe fondée ou intégrant les éléments suivants:
les composants réglementaires inscrits au SRCE d’Ile-de-France,
les corridors et les liaisons inscrits au SRCE d’Ile-de-France,
mais aussi, les sites de la Seine-Saint-Denis à caractère naturel et à forte valeur
écologique identifiés notamment grâce à la cartographie des habitats du CBNBP.
Certaines zones du territoire de la Seine-Saint-Denis n’abritent pas d’espèces rares,
vulnérables, ou plus ou moins menacées mais présentent un intérêt écologique fort. En
effet, il s’agit de zones où la diversité du monde vivant est importante (par exemple : les
friches, les délaissés urbains, ...) ou bien des sites se caractérisant par la présence de
cortèges spécifiques remarquables à l’échelle du territoire départemental: carrières à ciel
ouvert, zones humides... Ce sont des sites qui peuvent potentiellement assurer des
fonctions de « réservoirs », et sont a minima des zones relais identifiées comme majeurs
pour notre territoire car support d’une biodiversité,
la carte de la perméabilité urbaine issue du modèle du MNHN.
Le parti-pris retenu a été de travailler à la définition d’une enveloppe. Il s’agissait d’identifier
les tissus urbains les plus perméables d’un point de vue écologique c’est-à-dire ceux
supports de déplacements des espèces. Certaines d’entre elles empruntent des voies
linéaires (corridors, liaisons) ; d’autres se déplacent par pas japonais. Le modèle du MNHN
a été déterminant dans notre compréhension qu’en milieu urbain dense, il n’est pas
uniquement questions de corridors et de liaisons, mais bien de la capacité du tissu urbain à
faciliter les déplacements des espèces. C'est ce que l'on appelle la perméabilité écologique
du tissu urbain.
L’enveloppe ainsi produite est volontairement large, car en milieu urbain dense et en
mutation, la présence de tout espace vert entre les réservoirs est, en soi, un enjeu.
Résultats
A l’échelle du territoire départemental, l’enveloppe optimale fait ressortir des sous-systèmes
(figure 2). Deux d’entre eux sont ouverts sur les départements limitrophes, le troisième
repose sur le relief du territoire au sud ouest de la Seine-Saint-Denis. Le sous-réseau plus à
l’est, est a priori le plus intéressant car fondé sur des réservoirs d’importance a priori
pérennes, celui à l’ouest semble plus fragile car fondé sur des espaces mutables.
Parallèlement, on constate la présence de liaisons radiales, les voies d’eau, qui pénètrent au
sein du tissu urbain et traversent le cœur de la zone dense.
Enfin, à l’échelle départementale, en dehors de la liaison "canal de l’Ourcq", le cœur
départemental semble aujourd’hui peu propice au déplacement de la faune et de la flore,
malgré une urbanisation relativement peu dense. Pour autant, des corridors locaux existent
bien en cœur urbain mais sont difficiles à appréhender et à analyser à l’échelle
départementale. Des études complémentaires pourraient permettre d’identifier plus
précisément ces trames locales.
4
Annexe 2 - Proposition d’une enveloppe optimale de Trame Verte et Bleue départementale en Seine-Saint-Denis - CG93,
2013
11
Figure 2 : proposition d'une enveloppe optimale pour la TVB de Seine-Saint-Denis - version provisoire, janvier 2013
12
I - 3.
Conclusions et portée des résultats de l'étude trame verte et bleue
du Département
En conclusion, l’étude trame verte et bleue a visé à définir une enveloppe d’intervention
prioritaire pour agir efficacement et augmenter la capacité de notre tissu urbain à permettre
les déplacements et dispersions des espèces. Nous avons souhaité travailler à une
enveloppe plutôt qu’à une carte de corridors ou de liaisons car en milieu urbain, il nous
semble essentiel d’augmenter la capacité de déplacement des espèces par une multitude de
voies pas toutes forcément linéaires. Le modèle du MNHN rend d’ailleurs bien compte de la
question de la perméabilité du tissu urbain : le tissu urbain, en fonction de ses formes
urbaines, de ses surfaces et densités en espaces verts, est plus ou moins favorable à la
dispersion des espèces comme le montre la carte de perméabilité issue du modèle du
MNHN (figure 3).
Figure 3 : (gauche) Carte de perméabilité- ©MNHN juin 2014; (droite) Enveloppe TVB Départementale – ©CG93 janvier 2013
Concrètement, au sein de l’enveloppe optimale que nous avons définie, nous souhaitons
mener différentes actions :
dans l’épaisseur même du tissu urbain afin de le rendre plus perméable : multiplier
les espaces potentiellement relais à proximité de grands réservoirs et ce, afin de
maintenir la biodiversité urbaine présente. C’est en effet, à cette condition qu’il nous
semble possible de lutter voire compenser la fragmentation induite par les projets
d’urbanisation et d’imperméabilisation à venir.
mais aussi préserver les fonctionnalités existantes avérées inscrites au SRCE tout en
en développant des nouvelles avec la création ou la mise en valeur de liaisons
écologiques (fonctionnalités potentielles ou supposées).
Afin de garantir la cohérence entre trame départementale et régionale, l’enveloppe
retenue reprend les composants et les corridors identifiés dans le Schéma régional de
cohérence écologique en les complétant des composants d’intérêt départemental.
Cette carte réalisée à l’échelle départementale, met de ce fait, en lumière les enjeux
départementaux.
13
Des analyses complémentaires à l’échelle plus locale seraient à poursuivre afin de
rendre compte des enjeux plus locaux, communaux et intercommunaux. Il est d’ailleurs
important de préciser que l'ensemble du travail de recherche mené par le MNHN et sa
déclinaison départementale présente quelques limites : c'est une étude à l'échelle
départementale où les données d'entrées ne sont pertinentes qu’à cette échelle. Ainsi la
taille minimale d'interprétation est de l'ordre de 5000m2 (taille minimale des patchs) et les
pixels de cheminement ont une taille d'1ha (100m*100m), donnant une carte précise entre
25 et 50 000ème.
Quel que soit le territoire d’étude concerné (régional, départemental, communal…), il est
important de mettre en évidence que la définition d’une trame verte et bleue en ville passe
par le recensement de toutes les composantes principales et potentielles de cette trame
(espaces verts et humides de plus ou moins grandes tailles) :
réservoirs, zones relais et corridors,
un travail sur l’évaluation du fonctionnement écologique des continuités écologiques et
des liens entre ces espaces (déplacement effectif ou non des espèces animales et
végétales).
Ce travail est nécessaire pour enfin mettre en évidence les enjeux du territoire et
permettre de rétablir ou d’obtenir une trame verte et bleue fonctionnelle. Mais il s’agit
aussi, pour nous, de s’interroger sur l’appropriation des enjeux de la nature en ville
par les habitants, d’identifier les outils d’intégration des fonctionnalités écologiques
dans les aménagements existants ou à venir et de mettre en place des méthodes de
gestion adaptées.
Livrables disponibles sur http://parcsinfo.seine-saint-denis.fr/, rubrique
Ressources pour les professionnels (REVES)
Analyse territoriale : Proposition d’une enveloppe optimale de Trame Verte et Bleue
départementale en Seine-Saint-Denis - CG93, 2013 (version provisoire, actualisation à
venir) (Annexe 2)
Analyse de la connectivité écologique en Seine-Saint-Denis - MNHN, 2014. (rapport
détaillé et synthèse) - PLATTNER Gilles, LORRILLIERE Romain, MAUREL Noëlie,
ABDELKRIM Jawad, FONTAINE Colin (2014). « Évaluation de la connectivité floristique
en Seine-Saint-Denis », Biodiversitaire 6, (à paraître) (Annexe1)
(actualisation à venir)
14
II.
Mise en œuvre opérationnelle de la trame verte et bleue sur le territoire de
la Seine-Saint-Denis :
II - 1.
L'expérimentation de terrain pour se confronter à la réalité du
territoire
Les services départementaux ont souhaité être le plus démonstratif et opérationnel possible
sur le sujet de la trame verte et bleue, très abstrait pour de nombreux acteurs.
Le projet départemental s’est intéressé à l’évolution des pratiques de gestion. Pour ce faire,
les services départementaux ont voulu bien identifier les besoins et les attentes de différents
gestionnaires, pour les accompagner le plus efficacement possible dans l’évolution de leurs
pratiques. Les objectifs de cet accompagnement, pour une évolution des pratiques de
gestion, ont donc été de :
Développer des outils pour sensibiliser les différents acteurs territoriaux et les citadins à
la biodiversité qui les entoure et aux enjeux liés aux connectivités du paysage, pour les
amener à jouer un rôle dans l’amélioration de la trame verte et bleue ;
Mettre en œuvre ces outils sur des sites pilotes identifiés comme secteurs clés de la
déclinaison de la trame verte et bleue urbaine sur le territoire de la Seine-Saint-Denis.
Cinq sites dits "pilotes" ont été sélectionnés afin de rendre compte de ce qu'il était réellement
possible de faire pour améliorer le déplacement des espèces en ville.
II - 2.
La sélection des sites pilotes
La sélection des sites pilotes s’est faite sur la base de l’enveloppe mais aussi de façon à
travailler avec des acteurs « types » dont le rôle était pressenti comme majeur pour le
maintien de la trame verte et bleue sur notre territoire :
les gestionnaires de voirie,
les bailleurs sociaux, qui gèrent un parc très important en Seine-Saint-Denis (environ
189000 logements),
les gestionnaires de zones d’activité qui gèrent au quotidien des surfaces d’espaces
verts très importantes (de grandes zones d’activité sont par ailleurs, présentes au nordest du territoire à proximité de l’arc vert de la Seine-Saint-Denis),
les services aménagement des villes qui travaillent sur le devenir des friches.
L'objectif de travailler plus finement sur 5 sites particuliers avec des gestionnaires différents
devait nous permettre de bien comprendre les pratiques actuelles des gestionnaires et leurs
capacités à les faire évoluer.
Des solutions adaptées à chaque typologie d'acteur ont ensuite été proposées. Deux types
de mesures pouvaient être imaginés : augmenter quantitativement la surface d’espace vert
dans l’enveloppe au sein des 3 sous-réseaux et/ou faire évoluer les pratiques de gestion
actuelles des espaces verts existants afin de le rendre plus fonctionnels.
15
Les cinq sites pilotes identifiés sont :
Une friche, à proximité d'infrastructures de transport, gérée par une commune,
Un réseau de friches sur le territoire d'une communauté d'agglomération,
Un espace géré par un bailleur social,
Un parc d’activité économique,
Une zone d’aménagement linéaire sur une portion du Chemin des Parcs gérée par le
Département.
II - 3.
Présentation des sites pilotes
Les sites pilotes présentés (figure 4) ont été présélectionnés par le Comité technique au
mois de janvier 2013. Pour chacun de ces sites, un descriptif du contexte, des enjeux et des
objectifs est présenté ainsi que les méthodes mises en œuvre et les résultats obtenus.
16
Figure 4 : localisation des cinq sites pilotes du projet Départemental
17
Ancienne gare de déportation de la ville de Bobigny
Figure 5 : Site de l'ancienne gare de déportation de la ville de Bobigny, © Steve Eichler - 2012
Contexte :
Le site d’étude correspond à l’ancienne gare ferroviaire de Bobigny (figure 5), utilisée comme
lieu de départ des juifs de France internés au camp de Drancy de l’été 1943 à l’été 1944. En
treize mois, 22 500 juifs sont déportés de cette gare de marchandises, ce qui lui confère
aujourd’hui son statut de lieu de mémoire et de monument historique. De 1954 à 2005, le
site, utilisé par un ferrailleur, servait de lieu de stockage de métaux. Sur ce site de 3,5 ha, la
ville de Bobigny a le projet de mettre en valeur ce lieu de mémoire en y aménageant un
jardin en friche et en favorisant la biodiversité présente localement.
Ce site situé en zone urbaine dense et pauvre en espaces verts, est entouré par plusieurs
axes de communication (RD115 et future ligne du Tram Express Nord). Il présente de
multiples enjeux au titre de la trame verte et bleue :
sa valeur patrimoniale intrinsèque : c’est un espace calme et paisible où la nature
reprend ses droits, constituant une réserve de biodiversité (un tiers des espèces de
plantes, insectes et d’oiseaux présents en Seine-Saint-Denis, vivent dans les friches
urbaines et ferroviaires5).
sa valeur fonctionnelle au sens de la TVB : il bénéficie d'un potentiel fonctionnel élevé,
grâce à sa localisation, contigüe à des voies linéaires. La zone d’étude peut ainsi être
connectée à l’ouest avec le cimetière parisien de Pantin-Bobigny, au sud avec les friches
herbacées présentes à proximité de la gare de triage de Pantin, et au sud-est avec le
parc départemental de la Bergère et le Canal de l'Ourcq. Une connexion avec un milieu
boisé plus au sud sur la commune de Romainville semble complexe pour la faune - non
volante particulièrement - car le tissu urbain est dense et très faiblement végétalisé.
5
Muratet A, Fontaine C, Shwartz A, Baude M, Muratet M (2011). Terrains vagues en Seine-Saint-Denis. Bibliothèque centrale
du MNHN.
http://parcsinfo.seine-saint-denis.fr/IMG/pdf/journal_art_tvb.pdf
18
Ainsi, l’aménagement, l’entretien, la gestion et l’organisation de la vie de ce lieu doivent
trouver un équilibre entre trois grandes fonctions : i) une fonction mémorielle et symbolique,
ii) une fonction pédagogique liée à cette mémoire, iii) une fonction urbaine consistant à faire
en sorte que le site soit intégré dans son environnement social et urbain. C’est également
l’occasion de mettre en avant la valeur environnementale de ce site.
Actions réalisées
Les services départementaux accompagnés du bureau d’étude Ecoter et du CBNBP
(Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien) ont assisté la ville dans la conception
et la programmation de ce jardin sur le volet biodiversité.
Sur la base d’un diagnostic écologique, un plan de gestion écologique regroupant un
ensemble de propositions de bonnes pratiques de gestion favorisant la biodiversité et
respectant l’accueil du public, a été réalisé.
Enfin, un accompagnement des équipes de l'association d'insertion Etudes&Chantiers, en
charge de la gestion des espaces verts, a été faite par un écologue et les agents de
l'Observatoire départemental de biodiversité urbaine de Seine-Saint-Denis (figure 6).
Figure 6 : Accompagnement de l'association Etudes&Chantiers et action de gestion différenciée, © CG93 - 2013
Résultats
Valeur patrimoniale du site6
147 espèces végétales ont été recensées, dont quatre remarquables, rares, voire très rares,
aux échelles départementale et régionale (figure 7) : le Calament des champs, la Chondrille
à tiges de jonc, la Linaire rampante et le Brome des toits.
Du côté de la faune, une espèce peu commune en Île-de-France et très intéressante a été
repérée. Il s’agit de l’Oedipode aigue-marine (figure 7), orthoptère que l'on retrouve sur les
endroits secs à végétation basse et ouverte et de plus en plus sur des terrains issus des
6
Les données récoltées ont également permis d'alimenter la base de données départementale de l'ODBU ainsi que le SINP
national (Système d'Information sur la Nature et les Paysages).
19
activités humaines comme les carrières et sablières, mais aussi le ballast des voies ferrées.
Oiseaux, chauves-souris, reptiles et autres insectes font également partie du cortège
inventorié. Cette étude conforte les résultats du MNHN sur l'importance de la présence de
ces espaces en milieu urbain.
Figure 7 : Flore et faune remarquable sur le site de l'ancienne gare de Bobigny : le Calament des champs, la Chondrille à tiges
de jonc, la Linaire rampante et le Brome des toits.et l’Oedipode aigue-marine, © CBNBP - 2013
Valeur fonctionnelle
La zone d’étude est composée de friches herbacées et de fourrés arbustifs à arborés. Les
fourrés constituent un lieu de vie pour les oiseaux (passereaux), et un refuge pour les
insectes et reptiles présents sur les parcelles en friche herbacée. Les friches herbacées sont
quant à elles un habitat de vie pour les insectes (rhopalocères et orthoptères notamment) et
les reptiles. Des connexions sont possibles avec des sites présents à proximité (de
superficie restreinte), en empruntant les couloirs de déplacements que représentent les
voies ferrées.
Les aspects fonctionnels ont en effet montré un isolement du site par rapport aux principaux
corridors et noyaux de nature relevés au SRCE. L’étude des fonctionnalités écologiques à
une échelle plus locale montre en revanche de possibles relais, essentiellement par les voies
ferrées.
Livrables disponibles sur http://parcsinfo.seine-saint-denis.fr/, rubrique
Ressources pour les professionnels (REVES)
Un cahier des charges type pour la réalisation d’un diagnostic écologique en milieu
urbain avant tout projet de gestion ou d'aménagement ;
Les rapports des diagnostics botaniques et écologiques réalisés par le CBNBP et Ecoter
ainsi que le plan de gestion écologique du site.
20
Réseau de friches de Plaine Commune
Figure 8 : Friche à Aubervilliers, © Myr Muratet - 2011
Contexte :
Plaine Commune est une communauté d’agglomération regroupant 9 communes à l’Ouest
du département de la Seine-Saint-Denis. Elle dispose, parmi ses compétences, de la gestion
du développement urbain et social, ainsi que celle de l'espace public, dont la gestion des
parcs et jardins. 40% de ce territoire est en mutation, et, dans le cadre de leur Contrat de
Développement Territorial avec le Grand Paris, 4200 logements par an seront à créer.
En 2010, une étude sur la fonctionnalité du réseau de friches urbaines (figure 8) de Plaine
Commune a été menée par le MNHN. Ce travail a permis de mettre en évidence le
fonctionnement en réseau et de le valider scientifiquement. Ces secteurs et liaisons ont été
également reconnus d'intérêt au titre du schéma régional de cohérence écologique (SRCE)
en contexte urbain.
Actions réalisées :
Pour aller plus loin dans cette étude, le projet développé en partenariat avec Plaine
Commune et le Département avait pour objectif de répondre à la question suivante : quelle
position tenir sur le rôle écologique des friches dans la trame verte et bleue au sein d’un
territoire en développement?
L’objectif de ce projet est de croiser les enjeux écologiques et d’aménagement des friches au
sein de ce type de territoire. Cela s’inscrit parfaitement dans les travaux de l’Agenda 21 de la
communauté d’agglomération et de leur étude TVB lancée en 2014, et alimentera les
réflexions du Contrat de développement territorial porté par Plaine Commune.
Ainsi, une analyse sur le territoire de Plaine Commune a été proposée afin de qualifier
l’intérêt écologique des friches, leur fonctionnement en réseau mais aussi leur potentiel de
développement urbain, afin de croiser ces enjeux de conservation et d’urbanisation.
21
L'étude a cherché à savoir si le nombre et la surface des friches urbaines étaient variables
au cours du temps. Une analyse du mode d’occupation des sols (MOS) de 1982 à 2008
pour la classe nommée terrains vacants a été réalisée, afin de connaître l'évolution des
surfaces de ces terrains vacants, le mode d'occupation du sol avant leur transformation en
friche, et leur dynamique d'apparition ou de disparition.
Résultats
L'analyse montre que le nombre de friches et leur surface moyenne sont quasi constants sur
ce territoire. Les terrains vacants (figure 9) couvrent 4 % de Plaine Commune depuis 30 ans.
En revanche, malgré le fait que le nombre de friches présentes est constant, ce ne sont pas
les mêmes qui sont recensées à chaque mise à jour du MOS : les terrains vacants sont
toujours aussi nombreux mais ils se déplacent sur le territoire. A chaque année de mise à
jour du MOS, des surfaces de terrains vacants ont disparu et d’autres sont apparues et ces
apparitions et disparitions se compensent pour donner cette constance dans le temps.
Figure 9 : Répartition des terrains vacants (en noir) sur le territoire de Plaine Commune en 2008 (Source : IAU 2008)
Concernant le passé de ces terrains vacants - leur statut avant de devenir une friche- plus de
la moitié des terrains apparus en 2008 étaient localisés dans des zones d’activité. En ce qui
concerne leur devenir, l'attention a cette fois été focalisée sur les terrains vacants disparus
en 1987 et - comme dans l’analyse précédente -, sur la répartition des surfaces dans les
nouveaux usages. Les 35 ha de terrains vacants existants en 1982 se sont transformés en
29 ha d’espaces bâtis contre seulement 6 ha d’espaces ouverts. Ils ont majoritairement été
reconvertis en activités.
L’ensemble des résultats présentés dans cette étude révèle une dynamique temporelle plutôt
favorable au maintien d’un réseau de friches sur Plaine Commune. L’espace occupé par ces
friches est constant sur le territoire, mais variable spatialement.
Ces résultats restent néanmoins à approfondir en réintroduisant cette image dans un pas de
temps plus large, incluant les grandes vagues d’urbanisation survenues après la Seconde
Guerre mondiale et dans les années 1950-1970 (la construction des grands ensembles).
22
D’autre part, il est à prévoir une accélération de cette dynamique avec le projet du Grand
Paris et l’objectif de création de 4200 logements par an sur ce territoire.
Le croisement avec les projets urbains, n’a pas pu être mené, la note "valeur urbaine" et
"foncière" de chaque friche n’ayant pu être définie au cours de l’étude. Ce travail reste à
mener.
Livrables disponibles sur http://parcsinfo.seine-saint-denis.fr/, rubrique
Ressources pour les professionnels (REVES)
Un document de synthèse sur l’évaluation spatiale et temporelle des enjeux écologiques
liés à la présence des friches sur le territoire de Plaine Commune.
23
Le quartier Moulin Neuf à Stains, groupe Immobilière 3F
Figure 10 : Inauguration du jardin partagé de Moulin Neuf : les "jardinières" rassemblées au jardin, © CG93 - 2013
Contexte :
Le quartier Moulin Neuf à Stains se situe à l’ouest du parc départemental Georges-Valbon
(site Natura 2000, réservoir de Biodiversité identifié dans le SRCE d'Ile-de-France), à
proximité d’une des entrées du parc. Ce quartier a fait l’objet d’une récente opération de
rénovation et ce parc d’habitation et les espaces verts du site sont gérés par le groupe
Immobilière 3F. En tant que gestionnaire de surfaces très importantes d'espaces verts sur le
territoire, ce bailleur joue potentiellement un rôle d'intérêt majeur en Seine-Saint-Denis et en
Ile-de-France. Le projet présenté, porté par I3F, associe également la ville de Stains, Plaine
Commune et le Département.
Actions réalisées :
Le projet mené sur ce site pilote relève plus de la médiation, il vise à l’appropriation des
enjeux de biodiversité et de trames vertes et bleues par les habitants d'un grand ensemble
grâce à l'aménagement d'un jardin partagé en pied d'immeuble. À plus long terme, l’objectif
du Département est aussi d’accompagner le bailleur I3F dans le changement de ses
pratiques de gestion et d’aménagement des espaces verts, en cohérence avec sa stratégie
«nature en ville».
Les services départementaux ont accompagné les partenaires du projet pour la création du
jardin, le montage de la structure de gestion et la recherche de partenaires pour animer le
site. Il a surtout concentré ses efforts sur les actions de médiation.
C’est l'association Le Sens de l'Humus qui a géré les cours de jardinage écologique au jardin
(figure 11). Des animations de découverte de la nature ont également été prises en charge
24
par le Département dans le cadre de l'évènement annuel "24 Heures pour la biodiversité".
Cette expérience a également été l’occasion de valoriser les savoirs locaux, d’améliorer et
de mutualiser les connaissances de chacun des acteurs, de travailler sur la gestion des
déchets… afin de rendre le quartier encore plus agréable à vivre pour ses habitants.
Résultats
Concrètement, en concertation avec les habitants, un jardin partagé hors-sol a été aménagé
en pied d’immeuble. Il s’agissait avant tout de créer ou recréer du lien avec les individus
(favoriser la solidarité, la convivialité, la vie de quartier), tout en abordant le thème de la
nature en ville par l’entrée « jardin ». En abordant le plus simplement possible la notion de
services écosystémiques, l'objectif était que les jardiniers intègrent l’importance de la
biodiversité de proximité et, du même coup, la nécessité de la préserver. Ce projet a permis
de toucher la population du quartier et de créer du lien avec le parc. Les premières récoltes
ont été fructueuses et une exposition photo a permis de rendre compte du travail des
jardiniers. De plus, en redonnant à cet espace vert un usage positif, des effets inattendus ont
été observés, comme par exemple la diminution des jets de déchets par les fenêtres. Des
cours de jardinages se poursuivent ainsi que des animations assurées par les animateurs du
parc Georges-Valbon, à destination des jardiniers habitants du quartier.
Figure 11 : Atelier jardinage, avec l'association "Le Sens de l'Humus" : un jardin luxuriant, © CG93 - 2013
Les résultats des actions réalisées peuvent être listés de la façon suivante :
Mise en place des bacs de jardinage et du substrat (partenariat avec la Ville de Stains,
La Communauté d’Agglomération Plaine Commune, le lieu d’écoute de Moulin Neuf et
I3F) ;
Cours de gestion et de jardinage écologique au jardin (compostage et cours de jardinage
dans les bacs et espaces intermédiaires) avec l’association Le Sens de l’Humus en 2013
et 2014. Une trentaine de personne a participé à ces ateliers;
Inauguration du jardin en présence des habitants et du maire adjoint à la jeunesse et au
sport de la Ville de Stains, Julien Le Glou (figure10) ;
Animation pour les "24H pour la Biodiversité" 2013 et 2014 et lien avec le parc GeorgesValbon ;
Exposition photographique sur le jardin partagé du quartier Moulin Neuf (juin 2014)
(figure 12) ;
Développement du programme d’activités 2014 entre le jardin et le parc départemental
Georges-Valbon. Animations dédiées avec les animateurs du parc Georges-Valbon en
2014 et 2015.
25
Livrables disponibles sur http://parcsinfo.seine-saint-denis.fr/, rubrique
Ressources pour les professionnels (REVES)
Bilan réalisé après la première année de fonctionnement du jardin ;
Article du Biodiversitaire numéro 6 (à paraître) consacré aux actions de médiation
entreprises dans le cadre de la réponse à l'appel à projet "TVB";
Figure 12 : Affiche de l'exposition photo "Le jardin de Moulin Neuf", © CG93 - 2013
26
Le parc d'affaires Paris Nord 2
Figure 13 : vue aérienne du parc d'affaires Paris Nord 2, © Paris Nord 2
Contexte :
Paris Nord 2 est le premier parc d’affaires privé européen, réparti sur 5 communes et deux
départements (le Val d’Oise et la Seine-Saint-Denis) (figure 13). Ce site de 300ha compte
actuellement 70ha d’espaces verts paysagers. Il est situé à proximité du parc départemental
du Sausset (site Natura 2000 et réservoir de biodiversité du SRCE) et s’inscrit dans
l’itinéraire du projet de Chemin des Parcs, porté par le Département de la Seine-SaintDenis.
Partenaire du Département depuis 2011, le projet de Paris Nord 2 mêle à la fois
préservation, création et gestion des continuités écologiques, et médiation scientifique.
Inscrit dans une coopération entre le parc d'affaires, le lycée professionnel du paysage et de
l’environnement Fénelon de la commune de Vaujours et le Département, l'objectif était de
créer un "open verger" ou "verger en libre service", lui-même intégré à un chemin de la
biodiversité : une prairie en partie créée, un "open verger" et des hôtels à insectes (un hôtel
est déjà créé et implanté sur le site de la prairie fleurie).
Actions réalisées :
Dans un premier temps, les élèves du lycée professionnel du paysage et de l’environnement
Fénelon ont travaillé sur des propositions d'aménagement du verger. Trois projets ont été
sélectionnés par un jury technique, puis soumis au vote des salariés. Des panneaux de
présentation des propositions des étudiants ont été réalisés et une exposition sur la
thématique TVB a été présentée aux salariés. Des dégustations de pommes ont été
organisées avec la Société Régionale d'Horticulture de Montreuil (SRHM) dans l'un des
restaurants interentreprises du parc (le plus proche de l'implantation du verger). Les salariés
ont pu donner leur avis sur le goût des fruits et ceux qu'ils auraient voulu voir planter. Enfin,
les étudiants du lycée professionnel ont réalisé les travaux d'aménagement et de plantation
du verger au début du mois de décembre 2013 (figure 14).
27
Figure 14 : Plantation du verger sur le site de Paris Nord 2 par les étudiants du Lycée Fénelon, © CG93 - 2013
Résultats :
Inédite sur notre territoire, la création d'un verger en libre-service, à destination des salariés
du centre d’affaires Paris nord 2 est un levier d’action intéressant pour débattre de la
question de la trame verte et bleue, avec le gestionnaire et les salariés. Par ailleurs, cette
action répond aux objectifs d’amélioration continue que s’est fixés Paris Nord 2 en matière
de prise en compte de l’environnement. À plus long terme, le groupe d'intérêt économique
ambitionne de diversifier les paysages du parc, de créer des habitats favorables à la
biodiversité locale, d’adapter des méthodes de gestion, tout en sensibilisant les salariés aux
questions liées à la biodiversité.
L’objectif des actions entreprises autour de ces aménagements était tout d’abord d’informer
les usagers du parc d’affaires des qualités écologiques de leur lieu de travail (bénéficiant de
bonnes pratiques de gestion depuis plusieurs années) et de son emplacement géographique
stratégique du point de vue des fonctionnalités écologiques. En d’autres termes : leur faire
comprendre comment le parc d’affaires s’inscrit dans une dynamique générale de territoire
en faveur des trames vertes et bleues, en accueillant les espèces de la faune et de la flore et
en facilitant leur circulation.
Cette proposition a permis également de mettre en place des actions de médiation
scientifique pour sensibiliser les usagers du site à une nature de proximité mais également,
les faire devenir acteur de l'aménagement et de la qualité des espaces qui les entourent.
Dans le détail, voici les différentes étapes qui ont été menées lors de ce partenariat :
Concours et sélection des projets des étudiants du Lycée Fénelon pour la création de
"l’open verger",
Présentation de l’exposition « trame verte et bleue » et des propositions des étudiants
dans 2 restaurants interentreprises de Paris Nord 2 durant le mois d’octobre 2013. 1278
personnes ont voté pour leur projet préféré,
Sélection par les salariées du projet étudiant lauréat : « Le verger suspendu » de Claire
Ribeaucourt, 2ème année du Brevet de Technicien Supérieur agricole du lycée
professionnel du paysage et de l’environnement Fénelon de Vaujours,
Dégustation de pommes dans 1 restaurant interentreprises de Paris Nord 2 avec la
Société Régionale d'Horticulture de Montreuil (SRHM) le 17 octobre 2013. Plus de 300
personnes ont participé à la dégustation,
28
Travaux sur le verger en décembre 2013, un reportage photo et vidéo permettent de
revenir sur cet événement,
Animation durant les "24 Heures pour la biodiversité" 2014 et dégustation de fruits avec
la SRHM.
Livrables disponibles sur http://parcsinfo.seine-saint-denis.fr/, rubrique
Ressources pour les professionnels (REVES)
Bilan de la création d’un "open-verger" : L’expérience menée sur le centre d’affaires Paris
Nord 2 - CG93, 2014.
Panneaux de présentation des 3 projets étudiants retenus, et panneaux de l'exposition
"la trame verte et bleue",
Article du Biodiversitaire numéro 6 (à paraître) consacré aux actions de médiation mises
en œuvre dans le cadre du projet TVB du Département de la Seine-Saint-Denis,
Bilan des actions de médiation mises en œuvre dans le cadre du projet TVB du
département de la Seine-Saint-Denis,
Reportage vidéo des travaux de plantation.
29
Le Chemin des Parcs, RD 40, Direction de la Nature des Paysages
et de la Biodiversité du Département de la Seine-Saint-Denis
Figure 15 : Le Chemin des Parcs sur la RD 40, © CG93 -2012.
Contexte :
Le dernier site pilote est constitué par le tronçon T14 du Chemin des parcs sur la RD40 à
Tremblay-en-France (figure 15). Le Chemin des Parcs est un projet départemental visant à
créer un réseau écologique de liaisons douces reliant les espaces verts de Seine-SaintDenis. Ce tronçon, réalisé en 2010, représente 10 ha d’espaces verts répartis sur 3,5 km.
Par ses partis pris d’aménagement et de gestion, le Chemin des Parcs vise à créer des
liaisons écologiques fonctionnelles : création de milieux ouverts et humides, diversification
des habitats et gestion écologique. C’est une déclinaison opérationnelle de la trame verte et
bleue.
Actions réalisées :
Des aménagements favorables à la faune et a la flore ont été réalisés :
reprise des berges du ru du Sausset (figure 16),
plantation en mélange d’essences locales dans des haies libres, diversification des
ressources pour la faune (production de fruits en différentes saisons, plantes mellifères,
etc.),
création de bandes boisées pluristratifiées (figure 16),
mise en place de noues pour casser la vitesse de circulation de l’eau avec des zones
d'infiltration des eaux pluviales.
Conformément à son plan de gestion établi en 2010, le site fait l’objet d’une gestion
différenciée (prairies, friches, fourrés, mares) depuis 3 ans, à laquelle un suivi floristique est
associé (CBNBP).
30
Figure 16 : Le Chemin des Parcs sur la RD 40 : prairie et réaménagement des berges du ru du Sausset, © CG93 -2012.
Résultats :
Dans le cadre de la réponse à l’appel à projet de la SNB, le Département a réalisé une fiche
technique sur la gestion et le suivi du site. Ce document met en évidence l’évolution des
milieux et les objectifs à fixer en termes de qualité et de fonctionnalité des trames vertes et
bleues éco-paysagères. Ce document est diffusable à d’autres gestionnaires ou maîtres
d’ouvrages pour la création de trames vertes et bleues fonctionnelles.
Livrables disponibles sur http://parcsinfo.seine-saint-denis.fr/, rubrique
Ressources pour les professionnels (REVES)
Chemin des parcs : Bilan de la gestion et de l'aménagement du premier tronçon
expérimental - CG93, 2014.
31
Perspectives: mieux connaître pour mieux
aménager et gérer
Communication sur l'avancée du projet
Tout au long du projet, un important travail d'information et de diffusion des connaissances
acquises a été réalisé auprès d’acteurs institutionnels publics et privés et auprès de la
population locale. A titre d’exemples, notons : le comité de pilotage élargi, le comité de suivi
de l’ODBU, présentations aux matinées de l'Observatoire parisien de la Biodiversité,
conférence régionale… et pour le grand public, les 24h pour la Biodiversité, événement porté
par le Département avec la thématique de l'édition 2013 "les trames vertes et bleues".
Un journal de bord en ligne7 permettait également de suivre l'avancement de toutes les
étapes du projet.
Enjeux, orientations et accompagnement
L'appel à projet du Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Energie, lancé
dans le cadre de la Stratégie nationale pour la Biodiversité, a été pour le Département de la
Seine-Saint-Denis une réelle opportunité de développement d'une démarche transversale,
innovante et structurée autour de la trame verte et bleue.
A l’issue de ce projet, les résultats ont permis :
de créer un outil de mesure des connectivités du paysage standardisé, validé et
applicable à tout autre territoire urbanisé ;
une analyse territoriale des enjeux et donc une enveloppe fonctionnelle de la TVB sur la
Seine-Saint-Denis ;
de proposer un ensemble d’outils adaptés à tous les acteurs du territoire sous forme de
guides, fiches, formations et actions de sensibilisation (disponibles en ligne sur le site
Internet des parcs départementaux http://parcsinfo.seine-saint-denis.fr, dans l’onglet
«Ressources pour les professionnels»)
L'impulsion ainsi lancée va permettre de continuer le travail engagé sur la TVB, notamment
le développement d’actions de communication et d'accompagnement en direction des
collectivités et gestionnaires du territoire de la Seine-Saint-Denis, pour la déclinaison de leur
trame verte et bleue à une échelle plus locale.
7
http://parcsinfo.seine-saint-denis.fr/La-trame-verte-et-bleue-en-Seine.html
32
Synthèse du projet
33
LISTE DES DOCUMENTS RESSOURCES
L'ensemble des documents produits au cours du projet "La trame verte et bleue en SeineSaint-Denis : de la réalité scientifique aux déclinaisons opérationnelles" est disponible en
ligne sur le site internet du Département : http://parcsinfo.seine-saint-denis.fr/ dans la
rubrique "Ressources pour les professionnels" (REVES) :
Etudes :
Analyses de la connectivité écologique en Seine-Saint-Denis - MNHN, 2014.
Analyse territoriale : Proposition d’une enveloppe optimale de Trame Verte et Bleue
départementale en Seine-Saint-Denis - CG93, 2013.
Aménagement et valorisation des friches en milieu urbain :
Un cahier des charges type pour la réalisation d’un diagnostic écologique en milieu
urbain avant tout projet de gestion ou d'aménagement - CG93, 2013.
Résultats du diagnostic écologique d'une friche et plan de gestion d'un jardin en friche Ecoter, 2014.
Diagnostic Botanique d'une friche, l'exemple de l'ancienne gare de la ville de Bobigny CBNBP, 2013.
Synthèse sur l’évaluation spatiale et temporelle des enjeux écologiques liés à la
présence des friches sur le territoire de Plaine Commune - CG93, 2014.
Création d'un verger et de jardins partagés en milieu urbain :
Création d’un open-verger : L’expérience menée sur le centre d’affaires Paris Nord 2 CG93, 2014.
Vidéo de la plantation de l'Open Verger - Paris Nord 2, 2014.
Exposition sur la TVB et projet Lauréat du Verger participatif - CG93, Lycée Fénelon,
2013.
Bilan de deux actions de médiations : Moulin Neuf et Paris Nord 2 - CG93, 2014.
Aménagement linéaire éco-paysagé :
Chemin des parcs : Bilan de la gestion et de l'aménagement du premier tronçon
expérimental - CG93, 2014.
Bilan et mise en oeuvre des actions :
Bilan des actions réalisées en faveur de la TVB sur le territoire de la Seine-Saint-Denis :
Cahier spécial TVB du Biodiversitaire n° 6 - CG93, 2014 (à paraître).
Résultats du projet lauréat de la Stratégie Nationale pour la Biodiversité "La trame verte
et bleue en Seine-Saint-Denis : de la réalité scientifique aux déclinaisons
opérationnelles", CG93, 2014 (document présent).
34
ANNEXES
Annexe 1: Analyses de la connectivité écologique en Seine-Saint-Denis - MNHN, 2014.
(rapport détaillé et synthèse)
PLATTNER Gilles, LORRILLIERE Romain, MAUREL Noëlie, ABDELKRIM Jawad,
FONTAINE Colin (2014). « Évaluation de la connectivité floristique en Seine-SaintDenis»,
Annexe 2 : Analyse territoriale : Proposition d’une enveloppe optimale de Trame Verte et
Bleue départementale en Seine-Saint-Denis - CG93, 2013.
35
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