Le Baroque en Italie

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Rappelez-vous: Après la Haute
Renaissance…
Maniérisme
Proto-baroque
Réalisme du Nord de l’Italie
Le maniérisme
(1520-1580)
• Le maniérisme est un style
artificiel, maniéré (reprenant,
s’inspirant la manière de peindre
de Raphaël et de Michel-Ange),
un art de citations d'artistes
classiques s’adressant au goût
éduqué et sophistiqué des castes
sociales élevées…
• Le maniérisme rompt avec
l’équilibre de la composition
classique de la Renaissance.
L’espace est désuni, la lumière
irréelle, les corps déformés, en
torsion, les couleurs acides et
crues.
Le proto-baroque
• Nous considérons un
autre style, apparaissant
vers 1520, préfigurer le
baroque. Nous l’appelons
le proto-baroque.
• Le proto-baroque utilise
les techniques de la
peinture acquises par la
Haute Renaissance (la
perspective linéaire et
atmosphérique, le
sfumato, le clair-obscur)
pour créer de puissants
trompe-l’œil.
Le Corrège (1489/94-1534):
Assomption de la Vierge, 1525,
Cathédrale de Parme
Un troisième courant apparait au nord de l’Italie, nous parlons de
réalisme, car ces peintres (Girolamo Savoldo, Paul Véronèse) traitent
les thèmes religieux en des termes du humble quotidien.
Girolamo Savoldo, Saint Matthieu, vers 1535: l’ange apparait dans un
intérieur humble, le sacré apparait au milieu du profane…
3-5 Le Baroque en Italie
Le terme, le contexte
Le Baroque en Italie: art de la contreréforme
Le Baroque en peinture: Le Caravage, le
Carrache et ses successeurs…
Le Baroque: le nom, le contexte
• Le terme « Baroque » a été employé par les historiens d’art pour
désigner le style dominant de la période 1600-1750. « Baroque »
vient de « baroco » qui signifie « irrégulière, tourmentée,
grotesque ».
• Contexte historique: le baroque va être adopté aussi bien par la foi
catholique nouvellement fortifiée de la Contre-réforme (en Italie,
en Flandres et en Espagne), l’absolutisme (en France) que par
l’Hollande protestante et bourgeoise. Ses formes vont toutefois
dépendre de son contexte comme nous allons le voir.
• Son lien avec la philosophie et la science de son époque est moins
étroit que celui de la Renaissance, tout ces domaines de la
connaissance devenus trop complexes entretemps.
Le Baroque en Italie: Rome, la papauté
et la Contreréforme
• C’est Rome qui, vers 1600, devint le haut lieu du Baroque: la
papauté finançait les arts avec l’intention de faire de Rome la
plus belle ville du monde « pour la plus grande gloire de
Dieux et de l’Église ».
• Dans la ville travaillaient à l’époque les derniers maniéristes
de peu d’intérêt. Cette opportunité attira bientôt les jeunes
peintres du Nord de l’Italie dont le premier fut un homme de
génie: Le Caravage (Caravaggio) (1573-1610)
Le Caravage (1573-1610)
Vers 1597-98,Le
Caravage exécute
plusieurs toiles
monumentales pour
l’église de SaintLouis-des-Français à
Rome, dont L’appel
de Saint Matthieu.
Le Caravage, L’appel de
Saint Matthieu, 1597-98
L’appel de Saint Matthieu
est une toile insolite pour
la Rome de l’époque: ni
Renaissance ni Maniériste,
elle s’apparente à ce
réalisme du Nord de l’Italie
que nous avons vu chez le
Saint Matthieu de Savoldo.
Le Caravage, L’appel de Saint Matthieu,
1597-98, Saint-Louis-des-Français, Rome
Girolamo Savoldo,
Saint Matthieu, vers 1535
Nous comprenons qu’il s’agit d’un thème religieux, non pas par l’à peine
visible auréole du Christ, seul élément surnaturel du tableau, mais
plutôt pour le geste que Christ emprunte à la création d’Adam, et
surtout pour le rayon de soleil qui illumine sa main et son visage, et
aussi celui de Matthieu: comme dans le réalisme du nord de l’Italie, le
sacré apparait au milieu du humble quotidien,.
Mais si nous avons parlé de réalisme avec Savoldo, nous devrions parler
de naturalisme avec Caravage, tellement il traite son sujet, sacré non
seulement en des termes de l’humble quotidien, mais crus de la chair…
Le Caravage, L’incrédulité de Saint Thomas, 1601-02
Le Caravage, 1601-02, Le Sacrifice d’Isaac
La composition met en valeur la
diagonale, souvent par un
dramatique contraste d’éclairage.
Les personnages participant à ces
scènes ressembles aux gens
humbles, ordinaires de l’époque…
Le Caravage, Mise en tombeau,
1602-03
Cette idée que le mystère de la foi
est à la porté de tous correspond
aussi bien à l’idée protestante, et
ainsi nous verrons Caravage inspirer
le nord protestant aussi…
En Italie pourtant, les gens simples,
auxquels ce style pensait s’adresser,
étaient choqués de retrouver leur
semblables dans des tableaux
religieux…
Le Caravage, La mort de la Vierge, 1606
Annibal Carrache
(1560-1609)
À l’époque, c’est la représentation
idéaliste d’un autre peintre qui
plaisait plus: nous voyons ici les
fresques du plafond du palais
Farnèse à Rome, réalisées entre
1597 et 1601, représentant les
amours des Dieux classiques.
Le Carache non seulement
peint ses personnages, mais
les entoure de cadres peints
et de sculpture simulée:
nous y retrouvons le trompe
l’œil inspiré du protobaroque de Corrège…
Le trompe-l’œil: le protobaroque de Corregio:
L’Assomption de la Vierge
Les successeurs de Caracci vont
retenir cette illusion des sens crée
par le trompe-l’œil, rendu
maintenant possible par la parfaite
maîtrise de la perspective, linéaire et
atmosphérique…
Dorénavant les innombrables scènes
en trompe l’œil vont recouvrir les
plafonds des églises et des palais, et
être une des caractéristique les plus
distinctive de la peinture baroque…
Andrea POZZO, (1642-1709), L’Apothéose de St.
Ignazio, 1688-90, Sant Ignazio, Rome
Puissant trompe l’oeil typique de la peinture baroque rendu possible par
la parfaite maîtrise de la perspective (linéaire et athmosphérique)…
Andrea POZZO, L’Apothéose de St. Ignazio (détail), 1688-90, Sant Ignazio, Rome
Dégager l’essentiel:
La peinture baroque en Italie
• La peinture baroque met à profit les découvertes techniques acquises
pendant la Renaissance (la perspective, le clair-obscur et le sfumato)
pour créer des puissants trompe l’œil, l’illusion de la réalité de
l’espace peint, qui prolonge l’espace réel (comme les voûtes d’églises
s’ouvrant vers l’espace infini du ciel…) Nous avons vu ce procédé déjà
dans le proto-baroque du Corrège, puis dans le plafond du palais
Farnèse à Rome de Carracci, puis L’Apothéose de St. Ignazio (1688-90)
d’ Andrea POZZO au plafond de l’église de Sant Ignazio, à Rome.
• Du Nord de l’Italie à Rome arrive un homme de génie dont la
peinture illustre un autre courant de l’art baroque, dont va s’inspirer
le baroque au nord des Alpes: Le Caravage (Caravaggio, 1573-1610).
Dans son œuvre l’influence du réalisme du Nord de l’Italie est poussé
à un tel degré que nous parlons de naturalisme… Le sacré y apparait
parmis les gens simples, et dans les décors modestes.
Le Caravage, influence su
réalisme du nord de l’Italie:
scène religieuse dans un
intérieur humble,
quotidien… Fort contraste
de lumière, diagonale
accentuée.
Le Caravage, L’appel de Saint Matthieu,
1597-98, Saint-Louis-des-Français, Rome
Girolamo Savoldo,
Saint Matthieu, vers 1535
Mais c’est l’illusion des sens crées par le trompe-l’œil rendu possible par
la parfaite maîtrise des techniques de la peinture qui est la
caractéristique le plus distinctive de la peinture baroque en Italie…
Annibal Carrache, les fresques du
plafond du palais Farnèse à Rome les
amours des Dieux classiques (entre
1597 et 1601): cadres, sculptures en
trompe l’oeil
Dorénavant, les innombrables scènes
en trompe l’œil vont recouvrir les
plafonds des églises et des palais.
Andrea POZZO, (1642-1709),
L’Apothéose de St. Ignazio, 1688-90,
Sant Ignazio, Rome
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