IFSI CHU Martinique Septembre 2016 Dr H. FRANCOIS 1 Pour le chirurgien: façon inhabituelle d’aborder l’enseignement de la pathologie digestive. Mais en fait: - Correspond souvent à la réalité pratique - En particulier pour les urgences: un patient peut se présenter avec un diagnostic connu, mais bien souvent il consulte pour les conséquences d’une obstruction de ce que l’on désigne sous le nom de TUBE DIGESTIF 2 Pour autant, ne représentent pas la totalité de la pathologie digestive, puisque cette façon d’analyser la pathologie ne concerne pas: - Les processus infectieux (appendicite, péritonite, abcès etc.) Les maladies inflammatoires (recto-colite hémorragique, iléite de Crohn etc.) La gastro-entéro médicale - Certains cancers digestifs non obstructifs Donc à intégrer dans le reste de la pathologie 3 SUFFIXES -tomie= section, ouverture (ex. laparotomie, entérotomie, gastrotomie, colpotomie -ectomie= ablation (ex. gastrectomie, colectomie, cholécystectomie, hystérectomie, splénectomie) -stomie= bouche, entre deux viscères,(ou anastomose) ex. gastro-jéjunostomie, ou anastomose gastrojéjunale) entre un viscère et la peau. On donne alors le nom du viscère suivi ou non de "cutanée" (ex. gastrostomie cutanée, colostomie cutanée) -rrhée= écoulement (ex. leucorrhée, lymphorrhée) -ite= inflammation (ex. gastrite, oesophagite, appendicite) 4 PREFIXES dys- = gène, difficulté (ex. dysphagie, dyspepsie, dysurie, dyspareunie) pneumo-= présence d'air suivi du nom de l'organe (pneumopéritoine, pneumothorax, pneumaturie) RACINES Souvent grecques ou latines ou les 2! Ou autres langues Ex: gastro- vient du grec gastros = estomac Estomac vient du latin stomachus ou du grec stomachos Cholécyste vient du latin cholé et cyste, mais aussi du grec kholê et kustis: cholécystectomie vient donc du latin et du grec! Rate vient du néerlandais, mais splénectomie vient du grec!!!! Bon courage 5 Tumeur, (de tumere= enfler) est une grosseur sans préjuger de sa nature. Par abus de langage, ce terme sous-entend souvent la malignité! Tumeur bénigne: ex. fibrome utérin, adénome du sein ou de la thyroïde Tumeur maligne: néoplasme, néoformation, néo, ou encore tous les termes désignant la nature du cancer, tel que sarcome, carcinome, épithélioma, lymphome etc.) 6 œsophage *Rappel anatomique et physiologique: *Œsophage = conduit musculo-muqueux de 25 cm, reliant le pharynx à l’estomac *Animé de contractions péristaltiques qui assurent le progression du bol alimentaire, même tête en bas!!! *Lors de la déglutition, l’épiglotte vient fermer la glotte pour éviter le passage du bol dans les voies aériennes *Le bas de l’œsophage est muni d’un sphincter ou cardia et surtout possède un mécanisme anti-reflux (cardiotubérositaire) empêchant la remontée du contenu gastrique dans l’œsophage *La traversée du diaphragme se fait par le hiatus œsophagien *L’ œsophage se raccorde à l’estomac en formant l’angle de 7 Hiss œsophage *Hernie hiatale = à travers le hiatus oesopagien * Elle est dite par glissement ou par roulement, suivant que le cardia remonte dans le médiastin ou reste dans l’abdomen * Prédominance féminine * Peut se voir chez le nouveau-né * Le plus souvent asymptomatique * Parfois signes de reflux: pyrosis ou régurgitations * Peut se compliquer: * Reflux : RGO * Œsophagite peptique 8 * Hémorragie distillante œsophage *Hernie hiatale *Exploration: * Rx Pulmonaire: sans intérêt * Fibroscopie oeso-gastro-duodénale * Jeune strict (manger, boire, fumer) de 6 heures * En général sous AL * Décubitus latéral gauche * Introduction par la bouche (ou nez) * Permet des biopsies * TOEGD: exceptionnel *Traitement: mesures hygiéno-diététiques. AntiH2, protecteur muqueuse. Chirurgie si complications 9 œsophage *Reflux gastro-oesophagien *Signes cliniques *Pyrosis, régurgitations *Mais aussi signes moins évocateurs: toux nocturnes, asthme, signes ORL (enrouements) douleurs pseudo-angineuses) *Favorisé par surpoids et grossesse *Exploration: *Fibroscopie oeso-gastro-duodénale *pHmétrie des 24h: une sonde reliée à un enregistreur permet de mesurer le pH du bas œsophage et le nombre de reflux par 24h. 10 œsophage *Reflux gastro-oesophagien *Traitement médical *mesures hygiéno-diététiques *Inhibiteur pompe à neutrons *Protecteurs muqueuse (Gaviscon®) *Traitement chirurgical *Fundo-plicature associée à l’amélioration de la valve antireflux *Le plus souvent par cœlioscopie *Resserrement de l’orifice hiatal 11 œsophage *Autres complications *Oesophagite peptique *Classée en 4 stades par la fibroscopie, selon le nombre et la répartition des érosions (Classif. De Savary-Miller) *Traitement médical ou chirurgical suivant le stade (Cf RGO) *Endobrachyoesophage *Présence de muqueuse gastrique dans le bas œsophage. Risque de cancérisation *Traitement chirurgical 12 œsophage *Rappel anatomique: on décrit 3 portions * Œsophage cervical (15 à 25 cm arcades dentaires) * Œsophage thoracique (25 à 35 cm AD * Œsophage abdominal (30 à 40 cm AD) se terminant par le cardia. *Epidémiologie: 3° cancer digestif en France * Terrain éthylo-tabagique mais aussi endobrachi- œsophage, oesophagite caustique (absorption de caustiques (acide, soude, Destop®) * Prédominance masculine (3 H. pour 1 F.) * Maxi entre 60 et 70 ans * 3400 cas/an en 2011 en Métropole, 15 en Mque, 13 œsophage *Type de cancer: *En général ulcéro-végétant, entrainant une sténose (=rétrécissement) irrégulière *Plus des 2/3 siègent au niveau des tiers moyen et inférieur *Pronostic très mauvais (diagnostic tardif, terrain fragilisé, type de cancer, TTT lourd) *Histologie: *80% des cas sont épidermoïdes, donc à partir de la muqueuse habituelle de l’œsophage *20% sont des adénocarcinomes, à partir de cellules de type gastrique, situées dans 14 l’œsophage (brachy-œsophage) œsophage *Signes cliniques: * Dysphagie: gêne à la déglutition, du fait du rétrécissement. Installation progressive: signe de la moulinette. Parfois paradoxale * Altération EG: le sujet meurt de faim avant de mourir de son cancer. Amaigrissement peut être considérable (10 à 30 kilos!) * Autres signes souvent tardifs: « hypersialorrhée » liée en fait à l’impossibilité d’avaler sa salive, dysphonie, dyspnée, toux liée à une fistule oeso-trachéale, douleur thoracique interscapulaire. * Examens complémentaires: * Bilan biologique: permet d’évaluer l’état général (anémie, perturbation électrolytique). Les marqueurs tumoraux (SCC dans ce cas) ont un intérêt pour la surveillance, mais pas pour le diagnostic. * Radio pulmonaire: pas d’intérêt pour le diagnostic 15 œsophage * Examens complémentaires: * Fibroscopie oeso-gastrique: permet d’affirmer le diagnostic grâce aux biopsies, et de situer la tumeur et son degré de sténose, parfois non franchissable * Echographie abdo, surtout hépatique: peut montrer des métastases * TDM thoraco-abdominale injectée: permet le bilan d’extension et d’opérabilité (envahissement local, régional et à distance) * Transit contrasté en cas de tumeur infranchissable * Écho-endoscopie œsophagienne, (sous AG) surtout dans les petites tumeurs, pour évaluer l’extension pariétale et la présence de ganglions * Fibroscopie bronchique: extension régionale * TEP-Scan: extension régionale et à distance * EFR: bilan d’opérabilité 16 œsophage * A l’issue du bilan: * Classification TNM : * T= Tumeur, Tis (in situ) à T4 * N= Ganglions lymphatiques = Nodes en anglais (N0 ou N1) * M= métastases (M0 ou M1) * Discussion du dossier en RCP (Réunion de Concertation Plurisiciplinaire) pour définir stade et stratégie * oesophagectomie + ou – étendue en utilisant l’estomac ou le colon pour refaire le circuit digestif * Radiothérapie adjuvante (en complément de la chirurgie) ou exclusive, sans chirurgie, mais associée à de la chimiothérapie * Radiothérapie palliative, associée à de la chimiothérapie * Abstention thérapeutique * Traitement endoscopique palliatif, par dilatation, pose d’endoprothèse, gastrostomie d’alimentation (chirurgicale ou par endoscopie = GPR) 17 œsophage *Indications: * Patients classés T1-T2, N0, M0 (moins de 20% des cas) peuvent être proposés pour la chirurgie à visée curative, en fonction de l’EG, de l’opérabilité etc. mortalité opératoire de 5% ou plus, morbidité élevée, survie globale à 5 ans inférieure à 20% * Patients classés T3 et/ou N+: radio-chimiothérapie exclusive, ou chirurgie, survie globale à 5 ans inférieure à 5% * Patients classés T4 et tous T avec M1 ne bénéficieront que de traitement palliatifs. Survie de quelques semaines à quelques mois. Au total, « mauvais » cancer 18 œsophage *Problèmes moteurs, perturbant le péristaltisme: * Achalasie ou mégaoesophage: due à une dénervation des fibres musculaires et à une absence de relâchement du cardia. Souvent muette et de découverte tardive * Fibroscopie: pas de tumeur * Transit contrasté: œsophage en chaussette * Manométrie: fait le diagnostic * Traitement endoscopique (dilatation pneumatique) ou chirurgical (cardiomyotomie de Heller * Maladie des spasmes diffus: problèmes de dénervation également, mais étagées, avec ondes péristaltiques de forte amplitude, mais qui ne se propagent pas 19 estomac *Rappel anatomophysiologique: *Poche faisant suite à l’œsophage et se vidant dans le duodénum par le pylore *3 parties: fundus, corps et antre *Paroi comporte séreuse, musculeuse et muqueuse *Rôle de brassage des aliments *Sécrétion acide, mais remontées alcalines par pylore possibles 20 estomac *Epidémiologie: 2° cancer digestif (après les cancers colo-rectaux) *Incidence en baisse. 7 à 8000 nouveaux cas/an en France, plus élevée en Martinique et en Asie (surtout Japon) Environ 80 cas/an en Mque *Favorisé par alimentation riche en salaison, pauvre en fruit. *Rôle de Helico-bacter pylori *Terrain prédisposant: gastrite chronique, ulcère gastrique, 21 estomac *Type de cancer: *Ulcéré, bourgeonnant, infiltrant, ou mixte *Le plus souvent sur petite courbure *Peut entrainer une sténose si antro-pylorique *Pronostic médiocre sauf si découverte précoce *Histologie: *La grande majorité sont des adénocarcinomes de type intestinal ou alors des ADK infiltrants ou linites, de pronostic effroyable *Autres histologies: t. stromales, lymphomes, léiomysarcomes 22 estomac *Signes cliniques: *Douleur épigastrique, soit banale, soit de type ulcèreuse *Altération EG, anémie, anorexie élective (viande) *Dysphagie dans les cancers du cardia *Vomissements si sténose *Examen clinique pauvre, sauf si évolué: gros foie irrégulier, ganglion de Troisier 23 estomac *Examens complémentaires: *Bilan biologique: permet d’évaluer l’état général (anémie, perturbations électrolytiques, protidemie, albumine). Les marqueurs tumoraux (ACE) ont un intérêt pour la surveillance, mais pas pour le diagnostic. *Bilan hépatique *Radio pulmonaire: pas d’intérêt pour le diagnostic. Peut montrer des métastases 24 estomac *Examens complémentaires: * Fibroscopie oeso-gastrique: permet d’affirmer le diagnostic grâce aux biopsies, et de décrire et situer la tumeur * Echographie abdo, surtout hépatique: peut montrer des métastases, des lithiases vésiculaires associées * TDM thoraco-abdomino-pelvienne injectée: permet le bilan d’extension et d’opérabilité (envahissement local, régional et à distance) * Echo-endoscopie gastrique, (sous AG) surtout dans les petites tumeurs, pour évaluer l’envahissement pariétal, la présence de ganglions ou de liquide * TEP-Scan éventuel: extension régionale et à distance * EFR éventuel: bilan d’opérabilité 25 estomac *A l’issue du bilan: * Classification TNM : * T= Tumeur, Tis (in situ) à T4 * N= Ganglions lymphatiques = Nodes en anglais (N0 ou N1) * M= métastases (M0 ou M1) * Discussion du dossier en RCP (Réunion de Concertation Plurisiciplinaire) * Chirurgie à visée curative: gastrectomie des 2/3, des ¾, voire totale suivant le siège, associée à un curage ganglionnaire. Rétablissement du circuit par anastomose gastrojéjunale le plus souvent. 26 estomac *Chirurgie à visée palliative:(sans espoir de guérison, mais permet d’améliorer le confort de survie) *Chirurgie dite de propreté +/- associée à de la chimiothérapie et/ou à de la radiothérapie *Dérivation interne *Traitement endoscopique par pose d’endoprothèse, 27 estomac *Indications: *Patients classés T1-T2, N0, M0 seront proposés pour la chirurgie, en fonction de l’EG, de l’opérabilité etc. survie à 5 ans peut dépasser 25%, fonction du stade *Patients classés T3 et/ou N+: radio-chimiothérapie exclusive, ou chirurgie palliative, survie globale à 5 ans inférieure à 5% *Patients classés T4 et tous T avec M1 ne bénéficieront que de traitement palliatifs. Survie de quelques semaines à quelques mois. 28 *Rappel anatomophysiologique * Foie= plus gros viscère du corps humain (1,5 à 2 kg) * Fonction d'épuration, de synthèse et de stockage * Sécrète la bile (phospholipides et sels biliaires) stockée dans la vésicule biliaire, et évacuée par les canaux biliaires puis par le cholédoque dans le duodénum * Rôle dans la digestion des lipides 29 *Rappel anatomo-physiologique * Il peut se former dans la vésicule des pierres, ou lithiases: * 80% à bases de bilirubinate de calcium donc radio-opaque * 15% à base de cholestérol radio-transparent * 5% pigmentaires * Taille variable: de qq cm à plusieurs cm * Très fréquents: plus de la moitié de la population (F>H, plus >50 ans) * Peut se voir chez l’enfant drépanocytaire +++ * Le plus souvent asymptomatique, mais parfois révélées par des complications liées à la migration dans les voies biliaires: colique hépatique, cholécystite, 30 angiocholite lithiase *Colique hépatique: Due à un calcul qui passe ou tente de passer par le canal cystique *Douleur de siège épigastrique ou hypochondre droit parfois G, parfois pseudo-ulcéreuse *Irradiation postérieure et vers épaule droite *Non calmée par prise alimentaire *Calmée par position en chien de fusil: le sujet ne bouge plus. La colique hépatique est dite pathétique (la colique néphrétique est frénétique = agitation!) *Parfois accompagnée de vomissements *Il n’y a ni ictère ni fièvre *L’hypochondre droit peut être sensible (S. de Murphy) 31 lithiase *Colique hépatique: Diagnostic et CAT * ASP: peu d’intérêt. Permet d’éliminer autre pathologie * Echo-tomographie hépato-vésiculaire: * Examen non invasif * Calculs hyperéchogènes avec cône d’ombre * Voies biliaires non dilatées * Ne voit pas toujours les calculs si < 7 mm * Biologie: * Bilan hépatique a priori non perturbé (ASAT, ALAT, Ph. Alcalines, GGT, bilirubine totale, libre et conjuguée) * NFS et CRP normale 32 lithiase *Traitement * La lithiase étant devenue symptomatique, on propose une intervention: cholécystectomie le plus souvent sous cœlioscopie (https://youtube/TAhIajQF4vw) *patient prévenu du risque de conversion = laparotomie * Lithiase de découverte fortuite: pas d’indication chir. 33 lithiase *Cholécystite aigue: description *Due à un calcul qui reste bloqué dans le canal cystique et qui entraine une infection de la vésicule *Douleur de siège épigastrique ou hypochondre droit parfois G *L’hypochondre droit présente une défense (S. de Murphy) *Irradiation postérieure et vers épaule droite *Non calmée par prise alimentaire *Parfois accompagnée de vomissements *Le patient est fébrile 34 lithiase *Cholécystite aigue: diagnostic *ASP: peu d’intérêt sauf diagnostic différentiel *Echo-tomographie hépato-vésiculaire: * Examen non invasif * Calculs hyperéchogènes avec cône d’ombre * Vésicule dilatée à paroi épaissie >3 mm * Voies biliaires non dilatées * S. de « Murphy échographique » * Biologie: comme pour colique, mais hyperleucocytose et CRP élevée * Bilan hépatique peut être perturbé 35 lithiase *Cholécystite aigue: Traitement *Traitement antibiotique et antalgique *Cholécystectomie: * Soit très rapidement, dans les 24 à 48h, avant que la vésicule ne soit trop épaissie (cœlioscopie) * Soit après « refroidissement » de l’infection, plusieurs semaines après la crise (cœlioscopie avec risque de conversion en laparotomie) * Soit en urgence en cas de non amélioration (pyocholécyste, péritonite biliaire, voire d’iléus biliaire, lié au passage d’un gros calcul dans le tube digestif) 36 lithiase *Calcul du cholédoque: angiocholite * Due à un calcul qui reste bloqué dans la voie biliaire principale, responsable de douleurs, d’infection de la VBP, de rétention biliaire discontinue * Tableau douloureux fébrile d’ictère variable * Signes cliniques: * Le patient est fébrile * Signes cliniques d’ictère: sclérotique, muqueuses, urines foncées, selles décolorées, prurit 37 lithiase *Angiocholite: diagnostic * ASP: peu d’intérêt *Echo-tomographie hépato-vésiculaire: * Calculs hyperéchogènes de la vésicule * Voies biliaires dilatées * Calculs parfois visibles dans la VBP, parfois empierrement *Echo-endoscopie, TDM et Bili-IRM pour visualiser les lithiases de la VBP *Biologie: hyperleucocytose et CRP élevée, fonction rénale peut être perturbée * Bilan hépatique perturbé, avec des signes d’ictère cholostatique: augmentation GGT, Ph. Alc. Bilirubine surtout conjuguée 38 lithiase *Angiocholite: Traitement comporte 2 impératifs *1) Traiter la lithiase de la VBP: parfois en urgence extrême *CPRE (cathé rétrograde) qui permet de visualiser et de réaliser une sphinctérotomie endoscopique *Intervention directe sur la VBP si CPRE impossible *Pose d’une endoprothèse *2) Eliminer le réservoir à calcul: *Cholécystectomie par Coelioscopie ou laparotomie suivant le contexte et l’étape précédente, qui peut être différée, le geste salvateur ayant été fait. 39 pancréatite aiguë *Rappel anatomo-physiologique: * Pancréas= glande endocrine, dont Insuline produite par les îlots de Langerhans, déversée dans le sang * Pancréas= glande exocrine, produisant le suc pancréatique, déversé dans le duodénum par le canal de Wirsung, et l’ampoule de Vater, au niveau de la papille, en même temps que le cholédoque. 40 pancréatite aiguë *Rappel anatomo-physiologique: * Schématiquement, le suc pancréatique participe à la digestion des graisses et des protides: le pancréas produit donc ce qu’il faut pour s’auto-digérer, mais sous forme pro-active, qui va s’activer dans le tube digestif. (enzymes pancréatiques) 41 les pancréatites *Symptômes d’atteinte pancréatique *Douleur épigastrique, irradiant vers la gauche, parfois transfixiante, calmée par position fœtale et aspirine *Ictère cholostatique, type calcul (variable) ou de type tumoral (nu, progressif, sans rémission) *Altération état général (AEG) *Stéatorrhée: selles graisseuses, visibles sur le papier ou dans la cuvette, liées à la non digestion des graisses 42 les pancréatites *Examens biologiques * Syndrome inflammatoire: NFS CRP * Transa et P.Alc. Augmentées si étiologie biliaire * Lipasémie augmentée (> Nx3) *Imagerie: * ASP: surtout pour diagnostic différentiel * Echographie abdo: peut évoquer le diagnostic et orienter vers origine biliaire * TDM: établit le diagnostic de P. aigue ou de P. chronique. Permet pour les aiguës de dresser un score de gravité (critères de Balthasar) * Bili-IRM et pancréato-IRM * Écho-endoscopie: cf calculs voies biliaires 43 les pancréatites *Pathologies possibles: *Pancréatite aiguë: inflammation aiguë du pancréas, origine calculeuse ou toxique (alcool) ou infectieuse (oreillons) * Diagnostic sur écho, TDM et biologie *Pancréatite chronique: involution scléreuse (alcool+++) 44 les pancréatites Prise en charge *Pancréatite aiguë: peut être très grave * Traitement dépend de la cause: si calcul responsable, CPRE qui permet une sphinctérotomie endoscopique * Le plus souvent traitement médical symptomatique (antalgique, antispasmodique, antibiotique, diète, perfusion…. * Dans quelques cas, chirurgie, soit pour évacuer des nécroses, soit du fait d’une erreur de diagnostic, soit plus tardivement pour traiter des pseudo-kystes *Pancréatite chronique: parfois simule un cancer *Abstinence alcoolique+++ *Traitement symptomatique, surtout douleur *Enzymes pancréatiques pour améliorer la digestion 45 cancers pancréatiques * 3 localisations: tête (80%), corps et queue) * Dans tous les cas, mauvais pronostic car diagnostic tardif. * Cancer de la tête du pancréas: symptôme principal = ictère nu, progressif sans fièvre + AEG * Cancer du corps: pas d’ictère, mais douleurs et AEG (-20 à -30 kg) * Cancer de la queue: pas d’ictère, syndrome tumoral * Examen clinique: ictère, AEG * Biologie: bilan standard non perturbé. Cholestase si tête * Marqueurs tumoraux: CA19.9 et ACE (si très élevés) Valeur surtout pour surveillance * Imagerie: * Echo: syndrome tumoral, dilatation VBP * Echo-endoscopie: pour petite tumeur +++ permet biopsie * TDM+++ thoraco-abdominopelvienne. * Bili-IRM et pancréato-IRM 46 * CPRE cancers pancréatiques: traitement *Traitement à visée curatrice: survie globale 20% à 5 ans! * Concerne à peine 5 à 10% des cas! * DPC (duodéno-pancréatectomie-céphalique) ou pancréatectomie totale; Chirurgie lourde (3 à 6 heures) suites parfois compliquées * Chimiothérapie pré et/ou post-op. * Traitement palliatif: survie de qq mois ou semaines * Chirurgical: dérivation biliaire et digestive * Médical: chimiothérapie et/radiothérapie * Endoscopique: mise en place d’une endo-prothèse par cathérétrograde, qui permet de lever la rétention biliaire 47 Occlusions intestinales ou ileus *Définition: arrêt +/- complet du transit intestinal, matières et gaz = AMG *Urgence médico-chirurgicale très fréquente, quotidienne dans un service d’urgence *Peut être organique: lésion organique, « c’est la route qui a un problème »: rétrécissement, chaussée abimée etc..) *Peut être fonctionnelle: le fonctionnement intestinal est perturbé. La route peut être excellente, mais les feux rouges sont mal réglés => embouteillage 48 Occlusions intestinales ou ileus *Occlusions organiques: * soit par obstruction (tumeur, corps étranger, tumeur de voisinage, hématome pariétal sous anticoagulant +++) * soit par strangulation (torsion ou volvulus, étranglement dans une hernie ou par une adhérence, invagination) avec risque rapide de nécrose (en 6 heures) donc urgence extrême 49 Occlusions intestinales ou ileus *Occlusions fonctionnelles: ileus paralytique * Causes iatrogènes (neuroleptiques, morphiniques) +++ * Iléus réflexes: sur foyer septique, en post-op (« avez-vous eu des gaz » phrase clef d’une visite en chirurgie), ou pour éviter toute ambiguité: « avez-vous pété ». C’est parfois le voisin qui répond. 50 Occlusions intestinales ou ileus * Signes cliniques (« au lit du malade » * Classiquement 4 signes majeurs, mais dont certains peuvent être absents: * Douleurs, parfois intenses « douleurs du miserere » = ayez pitié) * Vomissements, + importants si occlusion haute, plus rares si origine colique * AMG: parfois difficile à faire préciser pour les gaz * Météorisme (ou ballonnement) abdominal * Le reste de l’examen recherche des cicatrices abdo, les orifices herniaires, les signes traduisant un retentissement général, en particulier signes de déshydratation extracellulaire (oligurie, hypotension tachycardie, pli cutanée * Les touchers pelviens complètent l’examen: le doigt intrarectal ou vaginal se trouve très près du péritoine et peut toucher une tumeur ou déclencher une douleur en cas de péritonite ou d’hémopéritoine. * Prise de la température +++ occlusion fébrile! Orientation+++ 51 Occlusions intestinales ou ileus *Examens paracliniques biologiques: * Recherche de syndrome infectieux sur NFS et CRP, évocatrice d’une cause infectieuse * Recherche du retentissement ionique et rénal +++ (ionogramme, créatinine) * Autres examens pouvant orienter le diagnostic ou nécessaires à l’intervention: bilan hépatique, bilan de coagulation, lipasémie (pancréatite aiguë) 52 Occlusions intestinales ou ileus * Examens paracliniques: * ASP (radio d’abdomen sans préparation ou standard) Idéalement de face et debout: niveaux hydro-aériques, pneumopéritoine * TDM, injecté si fonction rénale correcte confirme le diagnostic, et peut montrer la cause et le siège * Echotomographie: peu informative du fait des gaz qui gênent l’examen * Coloscopie: dans les occlusions basses, permet parfois de voir une sténose, de dévolvuler un colon sigmoïde, ou d’exsuffler une dilatation colique (syndrome d’Ogilvie) ou encore de poser une prothèse 53 Occlusions intestinales ou ileus *Conduite à tenir: * Prise des paramètres vitaux * Poser une voie veineuse avec G 5 et électrolytes * Poser une sonde naso-gastrique * Une fois le diagnostic établi: * Occlusion fonctionnelle: traitement médical (SNG, alimentation IV, stimulateur du transit) * Occlusion organique (ou doute diagnostic) intervention en urgence extrême ou différée selon la cause) pouvant aller de la laparotomie simple, à l’exérèse d’une lésion tumorale en passant par la résection d’une portion nécrosée de l’intestin, en particulier si intervention trop tardive. * L’évolution spontanée peut se faire vers le choc hypovolémique (3° secteur), vers le choc septique, vers la perforation avec péritonite qui peut être gravissime 54 Cancers colorectaux *Rappel anatomo-physiologique: *Portion de l’intestin comprise entre la fin du grêle (valvule iléocaecale) et l’anus *Comporte plusieurs segments (voir schéma) dont certains sont mobiles et vont pouvoir être amenées à la peau (colostomies) caecum, transverse et sigmoïde. *Le rectum a un rôle de réservoir (ampoule) qui permet de stocker les selles avant évacuation 55 Cancers colorectaux *Rappel anatomo-physiologique: *Paroi formée de séreuse, de musculeuse, de sous-séreuse et de séreuse qui est tapissé de cellules à mucus *Pas de rôle dans la digestion, mais participe à la réabsorption de l’eau et des électrolytes, surtout le colon droit *Possède une flore bactérienne très importante 56 Cancers colorectaux *Epidémiologie: * Premier cancer digestif en France avec plus de 30 000 nouveaux cas par an. Plus de 150 en Martinique (50 cas/ans il y a 30 ans) * Age moyen de survenue: 60 ans * Sexe ratio = 1 * Favorisé par régime pauvre en fibre et riche en viande rouge. Charcuteries ? * Sous-groupe à risque très élevé: * polypose adénomateuse familiale, autosomique, qui dégénère à partir de 20 à 25 ans * Syndrome de Lynch * Sous-groupe à risque élevé: antécédents perso ou familiaux de polypose, RCH * Sous-groupe à risque moyen: les autres, qui totalisent 80% des cas * Le polype fait le lit du cancer => 57 campagne de dépistage Cancers colorectaux *Anapath: * Les adénomes et les polypes sont considérés comme des lésions précancéreuses => se méfier du risque de lésions multiples * Les cancers sont en général ulcéro-végétant, en lobe d’oreille * Parfois infiltrant * Évolution vers la sténose (rétrécissement) responsable d’une occlusion quand elle est complète * 75% des cas sur rectosigmoïde * 95% des cas sont des adénocarcinomes liberkuniens (ADK) * Métastases principales au foie 58 Cancers colorectaux *Clinique: circonstances de découverte * Rectorragies (sang rouge) ou méléna (sang noir) principal symptôme, qui a l’avantage d’attirer l’attention et de faire peur. Base du dépistage * Constipation récente * Alternance diarrhée-constipation * Altération de l’état général * Occlusion ou péritonite par perforation * Examen: * Assez pauvre. Tumeur rarement palpable (sauf rectale au TR) * Hépatomégalie irrégulière * TR: tumeur rectale peut être perçue au doigt * Se méfier d’explications du type « hémorroïdes » 59 Cancers colorectaux *Biologie: * NFS: apprécie le retentissement de l’hémorragie sur le taux d’hémoglobine * Reste du bilan à visée pré-opératoire * Les marqueurs tumoraux servent à la surveillance (ACE et CA 19.9 * imagerie: * RP * Echo-tomographie abdo: recherche méta hépatiques * TDM thoraco-abdo-pelvienne: bilan d’extension et lésionnel * IRM pelvienne dans cancer du rectum * Endoscopie: * Coloscopie totale (sous AG) après préparation colique. Décrit et situe la lésion et permet les biopsies * Echo-endoscopie: cancer du rectum 60 Cancers colorectaux: traitement *Traitement à visée curatrice: résection R0 * Ablation d’une portion de colon emportant la tumeur, voire tout le colon * Ablation des ganglions satellites (curage) * Indications: * À droite: hémi colectomie D * À gauche: hémi colectomie G * Transverse: soit un segment, soit le coté D ou G suivant siège * Sigmoïde: résection sigmoïdienne, débordant sur le colon G ou sur le rectum suivant le siège * Haut rectum: comme le sigmoïde * Moyen rectum: résection basse, avec confection d’un réservoir * Bas rectum: amputation abdomino-périnéale, avec colostomie définitive * Dans certains cas, on peut avoir recours à une colostomie 61 temporaire Certaines interventions sont réalisables par coelioscopie 62 Cancers colorectaux: traitement *Traitements adjuvants: *Chimiothérapie *Radiothérapie dans les cancers du rectum *Le traitement sera décidé en RCP en fonction de la stadification: *Classification TNM *Classification histologique de Dukes (de A à D) basée sur la profondeur du cancer dans la paroi colique, sur l’existence ou non d’atteinte ganglionnaire, et sur l’existence ou non de localisation à distance *Survie fonction du stade (de 95% à 5 ans pour les stades A à 5% pour les stades D 63 Cancers colorectaux: traitement *Traitement à visée palliative *Supprimer les inconvénients liés au cancer *Si l’état le permet, colectomie adaptée *Si occlusion: colectomie, ou colostomie en amont de la tumeur, ou mise en place d’une endoprothèse qui pourra permettre de passer un cap, ou qui sera définitive *Chimiothérapie ou thérapie ciblée 64