Organisation d’autopromotion avec entreprise La vocation coopérative Logique de la présentation Cette présentation est destinée aussi bien aux organisations d’auto-promotion (OAP) membres du cluster sécurité alimentaires qu’aux ONG nationales dont le programme comprend l’assistance aux organisations d’auto-promotion (tontines, groupements, coopératives locales) La méthode de gestion doit être un outil au service de la réussite d’un projet. Pour mieux comprendre le fonctionnement et la gestion d’une OAP, il nous faut donc comprendre la nature du projet qu’est une OAP. En effet, la fonction justifie l’outil; ce n’est pas l’outil qui doit chercher sa fonction. Préalable: Quelques définitions pour parler la même langue Qu’est-ce qu’un acteur? On appellera ici « acteur » une personne ou un groupe de personnes ayant un objectif et mobilisant ses ressources pour l’atteindre. On utilise donc le mot « acteur » pour signifier que cette personne ou ce groupe prend action, ou encore agit sur son environnement pour atteindre un objectif. Le capital Le capital d’un acteur, ce sont ses moyens, ses ressources, dont il dispose pour mener à bien une action. Ce qu’il faut retenir: les agriculteurs, les artisans, les commerçants, les ONG, nous sommes tous des acteurs, nous avons tous besoin de capital pour atteindre nos objectifs et agir. Le capital, quelle est sa nature? Il existe plusieurs types de capital. On distingue en général trois types principaux: Le capital financier et matériel: l’argent et le matériel dont on dispose pour mener l’action Le capital humain: toutes les compétences et connaissances qu’on va pouvoir mettre en œuvre pour réaliser l’action Le capital naturel: les ressources naturelles qu’on va pouvoir valoriser pour mettre en œuvre l’action. Exemple de l’agriculteur: Le capital financier et matériel: l’épargne qu’il possède avant de mener l’action, sa charrue et ses bœufs ou sa houe… Le capital humain: sa connaissance des pratiques agricoles, sa force de travail… Le capital naturel: la parcelle qu’il cultive, la richesse de son sol, la source d’eau qu’il va pouvoir exploiter pour arroser son champs… Le capital, quelques propriétés (1) Quand on « investit » du capital, c’est-à-dire quand on l’utilise pour mener une action, la quantité de capital qu’on retrouve à la fin change quasiment toujours. Un « bon » investissement tendra à faire augmenter le capital Un « mauvais » investissement le fera diminuer Les différents types de capitaux peuvent être « interchangeable » ou « convertibles » Exemple: Si je ne maitrise pas une technique agricole particulière (capital humain), je peux utiliser mon capital financier pour obtenir temporairement l’utilisation de cette technique en payant en technicien. Si personne dans ma structure ne connait la comptabilité (capital humain), je peux engager un salarié pour acquérir cette compétence. Si je n’ai pas de charrue (capital financier et matériel), je peux essayer de réunir des amis pour cultiver un champ plus grand (capital humain) Il n’y a rarement qu’une seule solution à un problème si on a conscience du capital que l’on possède. Le capital, quelques propriétés (2) Quantité de capital et action: deux types de relation Certaines actions nécessitent parfois (souvent) une quantité minimum de capital pour pouvoir être menées. Exemple: l’acquisition d’une charrue nécessite du capital financier en quantité définie (le prix de la charrue) Pour ce type d’action, la capacité progressera par seuil avec l’augmentation du capital (si j’ai 1 fois le prix de la charrue en épargne, je peux acheter une charrue. Si j’ai 1,5 fois le prix de la charrue, je ne peux toujours qu’acheter une charrue. Il faudra attendre que j’ai 2 fois le prix de la charrue pour acheter deux charrues.) Pour certaines action, la capacité augmente en continu avec le capital Le potentiel de production de ma parcelle (ceteris paribus) est directement lié à sa surface. Dès que la surface augmente, la production potentielle augmente. Cela n’exclue cependant pas que l’exploitation de ce potentiel peut nécessiter l’acquisition de matériel supplémentaire. Les difficultés rencontrées par les acteurs Les challenges rencontrés tout au long des filières agricoles (de la fourche à la fourchette) Production Transformation Conservation Commercialisation Les acteurs limités par leur capital Il reste un petit peu de capital aux agriculteurs, mais trop peu pour le valoriser. Que faire? Producteurs individuels et leur capital Capital supplémentaire Capital nécessaire nécessaire pour cultiver plus pour cultiver 0,6 Ha de 0,6 Ha Unité de capital Additionner le capital non utilisé pour créer de la capacité challenges de la production: exemple des achats groupés Cout des intrants pour un agriculteur individuel: Cout total si tout était négocié en un groupe Cout total si chaque agriculteur achète séparément: challenges de la commercialisation: exemple de la vente groupée Commerçant cherchant a acheter des matières premières Coûts annexes pour le commerçant Recettes de Coût d’achat vente par lepar le acceptable commerçant commerçant challenges de la commercialisation: exemple de la vente groupée Commerçant cherchant a acheter des matières premières Coûts annexes pour le commerçant Recettes de Coût d’achat vente par le par le acceptable commerçant Du pourquoi au comment Répondre aux besoins Trouver des solutions adaptées Une structure de gouvernance participative Une structure égalitaire: 1 membre – 1 voix Valoriser un capital partagé Partager un risque Une gestion structurée et contrôlée Ne plus dépendre d’une assistance incertaine Une structure économiquement viable et capable de croître pour produire de nouveaux services Une structure de gouvernance participative Une structure égalitaire: 1 membre – 1 voix Prévu dans les statuts: Assemblée générale Elle doit permettre aux membres de s’exprimer sur les services qu’ils désirent recevoir de la part de la coopérative et de l’utilisation qu’ils veulent faire des bénéfices. Chaque membre a le droit de s’exprimer et d’être entendu au même niveau, indépendamment de l’apport fait au capital. Bureau exécutif élu Il est là pour s’assurer que les souhaits des membres sont réalisables et pour s’assurer qu’ils sont mis en œuvre de manière responsable. Le bureau exécutif ne peut empêcher une action souhaitée par les membres que si celle-ci met en danger la viabilité de la coopérative. Il doit faire valider ses propositions aux membres de la coopérative Une gestion structurée et contrôlée Les outils de gestion habituellement présentés Le livre de caisse et la comptabilité Permet de suivre les activités et d’identifier éventuellement les activités qui sont déficitaires et celles qui rapportent. Le compte de résultat Prévisionnel pour savoir si la coopérative risque de ne pas fonctionner Fin d’année pour vérifier que le résultat est bon et connaitre le bénéfice/la perte Le bilan Garde une trace de la valeur de tout ce que possède la coopérative et de la façon dont cela a été financé. Une structure économiquement viable et capable de croître pour produire de nouveaux services Les outils de gestion sont également là pour ne pas faire d’erreur stratégique ou financière. En particulier les documents de gestion prévisionnelle qui permettent d’anticiper sur la rentabilité d’une activité La coopérative doit au moins avoir un résultat équilibré Le chiffre d’affaire de la coopérative n’est pas son bénéfice. Seul le bénéficie peut être redistribué aux membres. Les bénéfices ne doivent pas systématiquement être reversés aux membres mais peuvent servir pour faire grandir le capital de la coopérative et créer de nouveaux services Réussite d’une organisation d’autopromotion Ne pas confondre outils et finalités Le plus important: Service utile pour les membres et inaccessible autrement Viable d’un point de vue social, économique et environnemental Le mode de gestion doit émaner des finalités et doit appartenir aux membres Il est possible de proposer d’autres modes de gestion adaptés au contexte et aux membres, mais pour cela il faudra accorder utilité, viabilité, habitudes et cadre institutionnel. Ce n’est pas toujours facile.