La Répression de la Résistance, à partir d*exemples locaux

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Concours Résistance et
Déportation
Session 2011
La Répression de la Résistance,
à partir d’exemples locaux
: présentation de la situation de la France
occupée et de la Saône-et-Loire pendant la période
1940-1944
: diversité des organismes de répression,
des victimes et des formes de répression, à partir
d’exemples locaux
: documents supplémentaires
Introduction
• La Saône-et-Loire a été un département où, du fait
d’une multitude de faits résistants, la répression de la
Résistance par Vichy et les forces d’occupation a été
importante. Malheureusement les acteurs ou témoins de
cette période sont de plus en plus rares. Aussi, nous
avons décidé de travailler le sujet par l’intermédiaire
d ’ archives publiques disponibles aux Archives
départementales de Saône-et-Loire (archives du cabinet
du préfet de Saône-et-Loire librement communicable
depuis 2004) et aux archives municipales de Mâcon.
Nous en profitons pour remercier le personnel de ces
centres d ’ Archives et notamment Mme MARIOTTE
(Archives départementales) et M. METROT (Archives
municipales).
Néanmoins, nous avons eu la chance de rencontrer M.
JUILLARD, de Bussières, qui a été déporté. Il est venu
nous parler de son arrestation et sa déportation le jeudi
16 décembre dans notre collège.
Son père fut également déporté. Monsieur Juillard nous a
soumis l’idée que dans son seul village, la répression
avait eu un visage multiple. Nous le remercions
vivement. Dans ce travail, nous allons, dans une
première partie, évoquer assez rapidement la situation
de la France et de la Saône-et-Loire pendant les années
noires puis, dans une deuxième partie, nous étudierons
quelques exemples locaux qui montrent la diversité de
cette répression.
Durant l ’ entre-deux-guerres, l ’ Europe a connu une
montée des dictatures.
Diapositive suivante : carte extraite de notre manuel scolaire (édition
Magnard, page 59)
Aussi, la crise économique a particulièrement touché
l ’ Allemagne. Dans ce contexte, Adolf Hitler arrive au
pouvoir et écrase toute concurrence potentielle. Il met en
place le système des camps de concentration (où il
enferme ses opposants). Son système est totalitaire et
raciste. L ’ Allemagne annexe l ’ Autriche et la
Tchécoslovaquie en 1938-1939. Après avoir signé un pacte
de non agression avec l ’ URSS, ils se partagent la
Pologne. Le 3 septembre 1939, la Grande-Bretagne et la
France déclarent la guerre à l’Allemagne. En mai 1940, la
Wehrmacht applique la tactique de la Blitzkrieg et envahit
les Pays-Bas, la Belgique et la France. Le Maréchal Pétain,
appelé au pouvoir, signe un armistice le 22 juin 1940. Le
Maréchal Pétain prend tous les pouvoirs à la tête de l’Etat
Français (dit régime de Vichy car sa capitale se trouve
dans cette ville) qui a remplacé la République.
Charles De Gaulle, un jeune colonel se trouve à Londres et
le 18 juin 1940 a lancé un appel à continuer le combat.
C’est le début de la Résistance qui s’organisa donc à
l’extérieur de la France puis à l’intérieur où, dès 1940, des
Français refusent la politique de collaboration du Maréchal
Pétain.
La situation de la France est alors originale dans l’Europe
occupée puisque le territoire est divisée en plusieurs zones
notamment une zone Nord occupée par l’armée allemande
(où les fonctionnaires de Vichy ne peuvent rien faire sans
l’accord des Allemands) et une zone Sud administrée par
l’Etat Français.
Diapositive suivante : : carte extraite de notre manuel scolaire
La Résistance va donc avoir plusieurs objectifs :
condamner l’occupation allemande et/ ou le régime de
Vichy.
Le département de Saône-et-Loire est un des
départements traversé par la ligne de démarcation
• Dès 1940, la résistance se forme. Il y a en premier des actes
isolés. Par exemple Claudius Juillard, père de Raymond Juillard
qui, alors qu’’après le 17 juin les Allemands sont au repos dans le
village de Bussières, vole une caisse de grenade dans un véhicule
militaire allemande (un Half-track).
• Les passages clandestins débutèrent dès l’été de 1940. Nombreux
furent ceux, ouvriers, paysans, cheminots de Chalon-sur-Saône et
de Paray-le-Monial qui commencèrent ainsi leur carrière de
résistants. Ce furent les communistes (ayant rejoint la vague
résistante suite à la rupture du pacte germano-soviétique à partir
du 22 juin 1941) qui commencèrent le plus rapidement la
propagande clandestine, rejoints par la suite par les réfractaires au
STO (Service du Travail Obligatoire, en 1943). A Bussières,
Claudius Juillard et son fils, ainsi que Lapalus cachent des jeunes
hommes dans des fermes de la région de Bussières
Les tracts distribués sont antivichystes, comme le montre l’archive suivante:
Lettre du commissaire de police de Mâcon au préfet de Saône-et-Loire,
datée
du
4
décembre
1940.
Dans cette lettre il est fait état d ’ une enquête en novembre en vue
d’identifier des porteurs d'insignes « Croix de Lorraine ». Une grande
partie du rapport relate des jets de tracts en novembre ce qui a amené des
perquisitions chez plusieurs jeunes communistes. Chez Charles PERRIN,
Marcel PERRIN et Antonin BOULAY des tracts ont été trouvés, ils ont été
arrêtés.
Source : Archives départementales de Saône-et-Loire, cote 1081 W 7
Verso du document précédent :
Les réseaux (crées de l’extérieur, soit par la BCRA (Bureau Central de
Renseignement et d ‘Action : le service de renseignement et d'actions clandestines
de la France libre) soit par les services secrets britanniques afin d’agir sur le
terrain : récolte d’information, sabotage, évasion) et les mouvements (création
spontanée de la résistance intérieure, cherchant à recruter le plus de « militants »,
notamment en distribuant des tracts antyvichistes) sont mis en place durant les
années 1942 et 1943.
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Les réseaux étaient très nombreux en Saône-et-Loire, les recenser serait une
entreprise difficile, ingrate, peut-être même utopique. Pour cette raison, penchons
nous sur le seul réseau Alliance. Il fut créé en 1940, à Vichy, par le commandant
Loustaunau-Lacau – sous le couvert de la Légion française des combattants – dont
il avait été nommé délégué adjoint par le maréchal Pétain. Le réseau alliance fut
l’un des premiers et des plus importants services de renseignements militaires
sous l’occupation. Il fonctionnait en quelque sorte en marge du gaullisme et de
toute sujétion, influence politique. Pour ce réseau, la France était divisée en
secteurs géographiques. La région Bourgogne comprenait la Saône-et-Loire,
l’Yonne et la Côte-d’Or. Un des centres en était Autun, où, en 1942, avait été mise
en place la section Forteresse.
Le réseau fonctionne parfaitement pendant plus d’un an ; les renseignements
étaient transmis à Londres dans les plus brefs délais. D’après Marie-Madeleine
Fourcade (qui était devenue chef de ce réseau après l’arrestation de son
fondateur) : « Le travail de la section Forteresse était hautement apprécié par ceux
qui continuaient la guerre Outre-Manche. Ils nous bombardaient de questions sur
cette région qui stratégiquement les intéressait. »
Mais en septembre 1943, le réseau fut décimé par de nombreuses arrestations
dans toute la France
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Pour les mouvements, prenons pour exemple Combat. Il fut fondé par Henri
Frenay, officier affecté en novembre 1940 au 2eme bureau de l’armée d’armistice,
dont il démissionna en janvier 1941.
En 1942, le mouvement était constitué avec ses différents services, les uns civils :
ROP (recrutement, organisation, propagande), SR (renseignements), NAP
(noyautage des administrations publiques), AS (Armée Secrète), GF (groupes
francs). Pendant les années 1942-1943 une partie de l’histoire d’Henry Frenay et
de sa plus proche collaboratrice Berty Albrecht, eut pour cadre la Saône-et-Loire,
dans les régions de Mâcon et de Cluny et de l’autre côté de la Saône, la ville de
Saint-Laurent-lès-Mâcon (Ain) où ils logèrent parfois chez le pharmacien Albert
Cousin.
L'invasion de la zone libre en novembre 1942 par les Allemands à la suite du
débarquement des Alliés en Afrique du Nord oblige Combat à plonger encore plus
dans la clandestinité, puisqu'il faut affronter la Gestapo, très bien organisée. Le
cloisonnement et les précautions sont renforcés. Les courriers sont codés, les lieux
de rendez-vous sont désignés par des lettres et sont pris généralement en dehors
de Lyon, qui devient peu à peu la "capitale de la Résistance". Combat est aussi
infiltré par des agents de la Gestapo ou de l'Abwehr.
En janvier, l'idée de fusion des trois grands mouvements de la zone sud (Combat,
Libération et Franc-Tireur) s'installe peu à peu et aboutit entre février et mars avec
la naissance des Mouvements unis de la Résistance (M.U.R). Le Comité Directeur
de chaque mouvement perd beaucoup de son importance. Combat est représenté
dans le Comité Directeur des M.U.R. par Henri Frenay, qui est aussi "Commissaire
aux Affaires Militaires" des trois réseaux. Les organes de presse des trois réseaux
restent indépendants. Ainsi, le journal Combat continue d'exister séparément des
autres. La structure de Combat est conservée pour les M.U.R, c'est-à-dire qu'il
existe un comité directeur, une branche des Affaires politiques, une autre des
Affaires Militaires...
Diapositive suivante : Document des archives municipales de Mâcon
Document provenant des archives municipales de Mâcon, cote H 49
A Bussières, Verzé, Berzé-la-Ville, la Grande du Bois, Cenves Claude
Juillard ravitaille le maquis (nourriture, cartes d’alimentations). Il
distribue également des tracts. Victor Lapalus, cultivateur et
vigneron et qui habite à Pierreclos, près de Bussières, fournit
animaux, blé et vin (il cache également lui même des réfractaires au
STO). Claude Juillard a été arrêté par les gendarmes français alors
que son fils le fut par la Gestapo. Emile Delettre, caché à Bussières
(il aidait Claude Juillard à la confection des tracts) est arrêté dans
son village de Thoissey (Ain) par la Milice, organisation vichyste. Il
sera fusillé.
Ces organismes de répression ont été aidés de différentes façons par
des collaborateurs. Des lettres anonymes ont dénoncés des
personnes comme Lapalus.
Aussi, le livre de M. Juillard nous éclaire sur le rôle d’un agent
retourné, infiltré dans les maquis. Fernand Garcia, alias Canton est
employé par les Allemands à partir de juillet 1943. Son action va
provoquer l’arrestation des principaux chefs de l’Armée secrète en
Saône-et-Loire. Voici des extraits des rapports qu’il envoyait (nous
avons mis des extraits où il cite la commune de Bussières)
Les victimes sont aussi bien des distributeurs de tracts,
souvent communistes, des sédentaires qui aident le
Maquis (les Juillard, Lapalus), des maquisards (comme
Paul Meyer, Jean Gardenet, voir annexe 1). Mais il ne
faut pas trop faire de catégories, puisque certains
distributeurs de tracts sont devenus ensuite maquisards
(Charles Perrin) ou sédentaires (Claude Juillard)
METTRE fichier
Ils sont de tout âges (R. Juillard a 19 ans, son père 48 et
M. Lapalus)
Internés, fusillés, déportés, abattus sommairement, le sort
des résistants arrêtés fut divers. Nous allons distinguer
la répression qui garde un aspect « légale » (du moins
aux yeux des autorités allemandes) de la répression
sauvage caractéristique de l’année 1944.
Dans cette partie, nous parlerons des victimes de répression
ayant été jugée avant d’être condamnées. Cela se produisait surtout
avant 1944 : 1944 est marquée par la répression sauvage.
Juillard, père et fils
Raymond et Claude ont été jugés par le Conseil de Guerre
allemand avant d’être déportés.
Meyer, Gardenet
Ces maquisards ont aussi été jugés par le Conseil de Guerre,
mais ont été condamnés à mort.
Répression à Romenay (voir annexe 4)
Le 14 juin 1944, deux soldats allemands sont tués par un
groupe de personnes armées de passage à Romenay. Après cette
fusillade mortelle, plusieurs personnes ont été arrêtées dont un
homme étranger au village, nommé Pageaut
Le 16 juin 1944, des soldats allemands, au cours d ’ une
intervention, ont incendié la boulangerie Gueurce et fusillé l’homme
étranger au village (Mr Pageaut) mais les autres personnes arrêtées
ont été relâchées. Le village a été évacué.
Répression à la Madeleine
Un homme, père de 10 enfants a été tué à 100 mètres de chez
lui car il avait gardé des balles de la guerre 1914-1918. Pour
commencer ils l’ont battu, puis l’ont tué. Cette personne avait une
balle dans le cou et une balle au cœur.
Pendant une nuit, une cinquantaine de soldats allemands ont
fait irruption chez une épicière. Elle a eu cinq minutes pour prendre
ses affaires et partir. Ils ont mis le feu à sa maison et à son commerce.
Répression à Huilly
Le 2 avril 1944, deux jeunes cultivateurs sont tués dans la commune
d’Huilly par un Officier Allemand. Son motif est que les deux auraient essayé de
se jeter sur lui, ce qui est totalement faux : les deux jeunes étaient absolument
inoffensifs et la position des cadavres indique qu’ils n’ont pas quitté la table.
Dans les diapositives suivantes, vous trouverez des documents des archives
municipales (Mâcon) , et départementales (Saône-et-Loire) .
Annexe 1: Armée Secrète
GREYFIÉ-de-BELLECOMBE Jean, Clément, Marie (de) (Bardin, Beaurivage)
Né le 4 novembre 1900 à Jacob-Bellecombette (Savoie), mort le 20 février
1944 à Lyon, officier du 5è régiment de dragons, à Mâcon (Saône-et-Loire).
Il commandait le groupe d'escadrons à cheval du 5e régiment de dragons.
Il fut chef départemental (zone-sud) de l'ORA et l'adjoint du chef de l'AS Maurice
Pagenel (Danglars). Il participa au camouflage de matériel de son régiment, dès le
7 septembre 1940, dans certains châteaux de la région: Charnay-lès-Mâcon, Flagy,
Saint-Jean-le-Priche, Vaudebarrier. Il dirigea une filière de franchissement de la
ligne de démarcation avec l'aide des cheminots. Il était alors commissaire militaire
en gare de Mâcon et son intérêt allait particulièrement aux prisonniers évadés
d'Allemagne. Cette filière fonctionna à peu près normalement jusqu'au courant de
1943.
Dénoncé par un agent de la police allemande infiltré dans le maquis de Beaubery
(Saône-et-Loire), il fut arrêté le chez lui à Mâcon, le 23 janvier 1944, transféré à
Lyon-Montluc, il mourut sous la torture, son corps fut retiré de la Saône, le 21
février 1944.
SOURCES: André Jeannet, Marie-Hélène Velu,.- Commandant de gendarmerie
Vial, relation de son séjour à Mâcon, 1973.
Annexe 2 : Paul Meyer, Jean-Baptiste Gardenet
MEYER Paul (Robin)
Né le 8 février 1905 à Lörrach (Allemagne), mort le 1er février 1944 à Lyon
(Rhône), adjudant-chef au 5è régiment de dragons, à Mâcon (Saône-et-Loire),
chef de peloton AMD pendant l’année 1942.
Prisonnier de guerre évadé, il reprit du service dans l'armée d'armistice, en 1940.
Après la dissolution de son régiment, en novembre 1942, consécutif à l'occupation
de la zone libre, il travailla aux Ponts et Chaussées, à Mâcon. Il participa au
camouflage des armes de son unité dissoute, dès avant le 11 novembre 1942. Il fut
agent P2 du réseau Marco Polo, et le commandant du maquis de Beaubery (Saôneet-Loire), en janvier 1943. Ses seconds étaient Gaston Gireaud (Petit-Jules), et
Oliver Ziegel (Claude) autres sous-officiers du 5e régiment de dragons. Ce maquis
eut pour fonction première le camouflage de personnes recherchées C'est le sousofficier Louis Salin (Ricou) du 5e régiment de dragons qui en fut à l'origine, dès le
15 octobre 1942.
Paul Meyer(Robin) fut détaché auprès de l'AS en qualité de conseiller technique et
de chef départemental des maquis.
À la fin d’avril 1943, les premiers réfractaires arrivèrent, envoyés par les
organisations de résistance de l’Ain, Pont-de-Vaux en particulier. Ils furent installés,
en petits groupes, chez des agriculteurs, à Beaubery même ou dans des communes
ou hameaux du voisinage. Une équipe cantonna au lieu-dit les Pierres, à Vérosvres
(Saône-et-Loire), dans un vieux bâtiment le Cabanon
À partir du mois de mai 1943, il devint impossible de loger les nouveaux arrivants
chez les agriculteurs, un groupe d’une vingtaine de garçons constitua un camp au
Vernier à Pain, hameau de Beaubery, commandés par Raymond Bohn. Le 6
novembre 1943, un coup de main contre les Chantiers de Jeunesse de Cormatin
(Saône-et-Loire), permit d'équiper les maquisards de blousons de cuirs et de
brodequins. Cette action incita les Allemands à intervenir le 11 novembre 1943, ils
attaquèrent le maquis qui dut se replier sous la conduite de Gireaud.
Le 13 novembre, Paul Meyer, fait prisonnier, fut emmené à la prison de LyonIMontluc avec quinze maquisards condamné à mort, le 15 janvier 1944, il fut fusillé, à
Lyon (La Doua), le 1er février 1944 avec quatorze de ses hommes.
Son chef, le capitaine d'Aboville commandant le 5e escadron du 5ème régiment de
dragons dans un rapport du 28 novembre 1942, écrivait: Chef splendide, ayant fait
de son peloton une unité remarquable par sa discipline et son allant. Subjugue tous
ses sous-ordres. Adjoint précieux pour son commandant d'unité. Sportif, jeune,
intelligent, d'un caractère ouvert et facile, énergique, autoritaire, capable des
initiatives les plus heureuses et les plus astucieuses. Elément de 1er ordre.
Ne pourra jamais mériter assez d’éloges.
SOURCES: archives Claude Rochat.- Archives départementales de Saône-et-Loire –
Attentats terroristes. – Témoignage de Raymond Barault.
GARDENET Jean-Baptiste
Né le 17 juin 1922, mort le 1er février 1944 à Villeurbanne (Rhône), étudiant.
Fils d'un notaire de Mâcon, il s'engagea dans le maquis de Beaubery (Saône-etLoire) que les Allemands attaquèrent, le 11 novembre 1943. Il fut fait prisonnier le 14
novembre, condamné à mort, le 15 janvier 1944, et fusillé à La Doua (Lyon). Il était
aussi agent du réseau Marc Breton depuis novembre 1942
SOURCES: Enquête sur la déportation
Annexe 3 : Juillard, père et fils
JUILLARD Claude, Marie.
Né le 9 juin 1895 à Cenves (Rhône) , artisan maçon à Bussières (Saône-etLoire), militant communiste depuis 1928, secrétaire de la cellule n° 107 du
village qui comptait douze adhérents et se montrait une des cellules les plus
actives du rayon, en 1932.
Secrétaire du syndicat agricole de Bussières, Juillard était membre du comité
d'organisation de la Confédération générale des paysans travailleurs en 1928 (voir
J. Grue).
Candidat du Parti communiste à l'élection législative partielle de Mâcon des 512 juillet 1931, Juillard obtint 821 voix (3% des inscrits) au premier tour, 357 au
second. L'année suivante, à nouveau candidat les 1er-8 mai à Mâcon, il progressa
avec 1066 voix au premier tour (4% des inscrits) à 511 au second.
Conseiller municipal, maire de Bussières il fut déchu, le 29 janvier 1940, par le
conseil de préfecture interdépartemental de Lyon.
En février 1943, il accueillit et hébergea des réfractaires au STO. Il organisa
matériellement leur camouflage en les répartissant dans les maquis ou chez les
fermiers du Mâconnais. Ces réfractaires constituèrent les premiers éléments du
maquis FTPF du Bois Clair à Berzé-le-Châtel et des Sans Culottes à Verzé
(Saône-et-Loire). Il organisa aussi le ravitaillement de ces hommes par l'achat de
bêtes de boucherie, de vin, de farine.
Arrêté par la police française, le 27 juillet 1943, il fut interné à Saint-Sulpice-la-Pointe
(Tarn) par arrêté du préfet de Saône-et-Loire en date du 13 août 1943. Un agent de
la Gestapo infiltré dans la Résistance permit de démanteler plusieurs maquis et
l'arrestation, entre autres, de Claude Juillard qui fut déporté, le 30 juillet 1943 à
Buchenwald (Allemagne) où il arriva le 6 août. Il fut fut rapatrié le 8 mai 1945 (son fils
Raymond suit).
SOURCES: AD 71, W125222.- Arch. Nat. F7/13130, octobre 1932. - L'Humanité,
avril 1932 (orthographie son nom Juilliard).- Jean Maitron, Dictionnaire du
Mouvement ouvrier français.
JUILLARD Raymond
Né le 19 mars 1926 à Bussières (Saône-et-Loire), étudiant, fils du précédent,
maire de Bussières (Saône-et-Loire), en 1956.
À dix-sept ans, en 1943, il secondait son père dans la distribution de tracts et
journaux clandestins. Il faisait parvenir aux maquisards de Berzé-la-Ville (Saône-etLoire) les tickets d'alimentation que lui donnait, pour cela, le secrétaire de mairie de
son village, Bussières.
Arrêté le 27 août 1943, à Bussières, par la police allemande, il fut déporté le 14
décembre 1943 à Buchenwald (Allemagne) où il arriva le 16 décembre, puis BergenBelsen et Sandbostel. Il y retrouva son père. Il fut libéré le 28 avril 1945, par les
Canadiens.
ŒUVRES: La caisse de grenades, l'auteur, Mâcon, 1997.- Mémorial de Buchenwald.
Annexe 4 : Romenay
Annexe 5 : Perrin
PERRIN Charles
Né le 26 août 1910 à Épinal (Vosges), mort le 10 mars 1975 à Villeurbanne
(Rhône), ouvrier tourneur sur métaux, militant communiste.
Mobilisé le 5 septembre 1939, il fit la campagne de Lorraine. Le 26 juillet 1940, il
était démobilisé.
Rentré à Mâcon (Saône-et-Loire), il renoua avec le PC qui le nomma à l'État-major
de la région RI2, commissaire aux opérations FTPF dont il fut un rouage primordial,
responsable de l'OS en zone sud du département de Saône-et-Loire.
Perrin fut arrêté le 20 novembre 1940, à Mâcon, sous l’inculpation de propagande
antigouvernementale, il fut interné au Fort-Barraux (Isère) le 16 septembre 1941. Le
tribunal correctionel de Mâcon, le condamna à un an de prison, le 31 décembre
1941. Le 22 novembre 1942, il était transféré dans le Tarn, au camp de SaintSulpice-la-Pointe d’où il s’évada le 25 mars 1943.
Incorporé au maquis du Thyl (Savoie) le 7 avril 1943, il y fut nommé chef de groupe
le 1er mai 1943. Il fut muté en Saône-et-Loire (zone sud) où, avec Jean Martin, il
organisa le maquis FTPF des Sans Culottes, il y fut nommé chef de camp le 1er
juillet 1943.
Ce maquis composé de réfractaires au STO, compta entre quarante et cinquante
hommes répartis en trois groupes. Il fut attaqué par les gendarmes et les GMR, le 28
août 1943, sept maquisards furent faits prisonniers et incarcérés à Lyon, livrés aux
Allemands ils furent déportés. Les rescapés se dispersèrent dans d'autres groupes
de la région.
Les actions qu’ils menaient étaient “simples“: vols de tickets d’alimentation dans
les mairies, destruction de pylônes de lignes électriques, récupération de vélos
dans l’usine Monet-Goyon, à Mâcon – pour faciliter les déplacements.
Le 10 août 1943, il fut affecté à l’État-Major régional des FTPF des Savoies et
promu au grade de lieutenant.
Le 2 novembre 1943, il fut nommé commandant du secteur X (Savoies, Isère,
Hautes-Alpes) avec le grade de capitaine puis, en janvier 1944, commandant de
l’interrégion lyonnaise (Savoies, Isère, Hautes-Alpes, Rhône, Saône-et-Loire, Ain,
Jura) et MOI.
Le 15 mai 1944, un coup de filet de la Gestapo de Lyon se solda par la
décapitation de l'État-major interrégional et ses membres fusillés, le 16 juin 1944
à Saint-Didier-de-Formans (Ain). Seul le commissaire technique interrégional,
membre clandestin du Komintern échappa à l'arrestation, c'est lui qui dénonça
ses camarades.
Perrin bien que touché cinq fois dont deux fois à la tête et au cou échappa à la
mort.
SOURCES: Michel Aguettaz, Francs-Tireurs et Partisans Français dans la
Résistance savoyarde, Presses Universitaires de Grenoble 1995.- Archives
diverses
Document provenant des archives municipales de Mâcon, cote H 49
Merci à:
M André Jeannet, dont les ressources bibliographiques nous
auront été d’un grand secours
Mme Mariotte, M Metrot, pour leur aide aux archives
(respectivement) départementales et municipales
Notre professeur d’Histoire-Géographie, pour nous avoir appris
l’existence de ce concours, nous avoir aidé à nous organiser, nous mettre en
relation avec les archives…Merci!
M Raymond Juillard, dont les livres nous ont aidé, et qui est
venu en personne nous expliquer son histoire
Et à tous ceux que l’on ne cite pas mais qui nous auront aidé,
Merci !
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