Faux texte - Paroles de sages

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Désir tardif
d’enfant
• Yolande Caroit-Cambazard
• Service Gynécologie-Obstétrique
CHU NANTES
A. Généralités
1. Réel phénomène de
société
• Amélioration des techniques
contraceptives
• Mariage tardif
• Carrière professionnelle
• Seconde union
• PMA
1. Réel phénomène de
société
• 2 à 3 % des naissances
2. 2 populations
• Primipares âgées
– Complications obstétricales liées à l’âge
• Multipares âgées
– Complications liées à l’âge
– Complications liées à la multiparité
3. Définitions
• Parturientes âgées
– Femmes à partir de 40 ans
• Parturientes d’âge maternel très
avancé (very advanced maternal age)
– Femmes à partir de 45 ans
4. Réserve ovarienne
• Apparition des gonocytes primordiaux
dès le 21ème jour de fécondation
• 1ers ovocytes dès la 12ème semaine de
vie fœtale
• 5ème mois de vie fœtale : 7 millions
d’ovocytes
4. Réserve ovarienne
•
•
•
•
34 SA : 700 000 à 2 millions
Naissance : 700 000
19 ans : 300 000
50 ans : 1500
5. Fécondabilité d’un
couple
• 25 % par cycle à 25 ans
• 12 % à 35 ans
• 6 % à 42 ans (avec 50 % d’avortements
spontanés, soit 3 % d’enfants de retour
à la maison !)
Baisse de la fécondité après 35 ans !!!!
5. Infécondité
• France : 1 couple sur 7, 1 sur 10 a
recours à la PMA
• A 30 ans : 6 femmes sur 100 seront
sans enfant
• A 40 ans : 36 femmes sur 100 seront
sans enfant
5. Infécondité
• Le déclin de la fécondité s’explique
par :
–
–
–
–
Vieillissement ovocytaire
Diminution du capital folliculaire
Augmentation de la pathologie utérine
Moindre fréquence des rapports sexuels
5. Infécondité
• « Un enfant quand je veux »
« Un enfant quand je peux ! »
(Belaisch Allart J)
6. Ménopause
• France : Age moyen de la ménopause :
49 ans
• Mais 10 % des femmes seront
ménopausées à l’âge de 45 ans
• 1% avant 40 ans
• 0,1 % avant 30 ans
Christin- Maître S, Annales d’endocrinologie 2006 ; 67 : 557-566
7. Age de la 1ère grossesse
• France : 30 ans
• Désir de grossesse de plus en plus
tardif (> 35 ans)
8. Augmentation des
grossesses multiples
• 3 % après 40 ans contre 2,15 % avant 30 ans
• 3 facteurs :
– Age
– PMA
– Augmentation des naissances
Risques des grossesses multiples
B. Pathologies de la
grossesse
er
1 trimestre
1. Avortements spontanés
• 11,7 % entre 30 et 34 ans
• 17 % entre 35 et 39 ans
•33,8 % après 40 ans
•53,2 % après 45 ans
(Warbuton D In Perinatal Genetics)
1. Avortements spontanés
• 60 % de ces avortements
précoces sont liés à des
anomalies chromosomiques
(Boue J, Teratology 1975 ; 12, 11-26)
2. Aberrations
chromosomiques
• Les anomalies chromosomiques
augmentent avec l’âge : 1,6 % à 28
ans
•2,21 % à 40 ans
•4% à 42 ans
(Sifroi JP, Reproduction Humaine et Hormones 1991 ; 4, 185-191)
2. Aberrations
chromosomiques
• La Trisomie 21 représente la
moitié des atteintes
chromosomiques imputables à
l’âge maternel
2. Aberrations
chromosomiques
• Naissances des T21 :
– 10,4 sur 10 000 à 40 ans
– 18,3 pour 10 000 à 42 ans
–
44,1 pour 10 000 à 45 ans
– 107 pour 10 000 à 48 ans
(Hecht CA, Prenat Diagn 1994 ; 14, 729-738)
2. Aberrations
chromosomiques
• Les T 13, 18 et les anomalies
sexuelles augmentent avec l’âge
(47 XXX, 47 XXY)
(Hecht CA, Prenat Diagn 1994 ; 14, 729-738)
3. GEU
• 7 % après 40 ans contre 1,7 %
entre 20 et 24 ans
(Nybo Andersen AM , BMJ 2000 ; 320, 1708-1712)
4. IVG
• 7 % du total des IVG en 2000, soit
47 % des conceptions survenant à
40 ans et au-delà
(Nisand I)
5. Malformations
congénitales
• Augmentent avec l’âge :
– 3,5 % vers 20 ans
–
5 % au-delà de 40 ans
(Cleary-Goldman J, Obstet Gynecol 2005 ; 105 : 983-990)
6. Maladies
Trophoblastiques
• Augmentent avec l’âge
(La Vecchia C, J Natl Cancer Inst 1984 ; 73 : 639-642)
B. Complications de
la grossesse
1. Pathologies
chroniques associées
•
•
•
•
•
•
HTA
Fibromes
Diabète
Obésité
Pathologies cardiaques
Pathologies thyroïdiennes…
2. Diabète gestationnel
• A. Qui dépister ?
–
Age > 35 ans : risque x 2 à 3
– IMC > 25 kg/m2
– ATCD de diabète chez les apparentés de 1er
degré
– ATCD personnels de diabète gestationnel ou
d’enfant macrosome
2. Diabète gestationnel
• B . Quand dépister ?
– 1ère consultation prénatale :
• On estime à 30 % le taux de diabète de type 2
méconnus et à 15 % la proportion de DG qui sont
des diabètes de type 2
• Augmentation de la prévalence de diabète de type 2
chez les femmes en âge de procréer
=> Recherche d’un diabète de type 2 méconnu
en présence des facteurs de risque :
Glycémie à jeun
2. Diabète gestationnel
• B . Quand dépister ?
– 2. Idéalement, à la consultation
préconceptionnelle
=> Recherche d’un diabète de type 2 méconnu
en présence des facteurs de risque :
Glycémie à jeun
2. Diabète gestationnel
• B . Quand dépister ?
– 3. Sinon 24-28 SA :
• Car, c’est à cette date, que la tolérance glucosée
maternelle se dégrade
2. Diabète gestationnel
• B . Quand dépister ?
– 4. Plus tard, :
• Si pas de dépistage antérieur sur facteurs de risque,
ou biométries > 97ème percentile ou hydramnios
=> Glycémie à jeun
2. Diabète gestationnel
• C . Comment dépister ?
– 1 . 1er trimestre :
• Glycémie à jeun
2. Diabète gestationnel
• C . Comment dépister ?
– 2 . 24-28 SA :
• HGPO 75g de glucose :
– Glycémie à jeun
– A1h
– A2h
2. Diabète gestationnel
• D . Critères diagnostiques
– 1 . 1er trimestre :
• Diabète de type 2 :
– Glycémie à jeun > 1,26 g/l (7 mmol/l)
• Diabète gestationnel :
– Glycémie à jeun > 0,92 g/l (5,1 mmol/l)
2. Diabète gestationnel
• D . Critères diagnostiques
– 2 . 24-28 SA :
• Diabète gestationnel : HGPO 75g de glucose :
– Glycémie à jeun > 0,92 g/l (5,1 mmol/l)
– ET/OU Glycémie à 1 heure > 1,80 g/l (10 mmol/l)
– ET/OU Glycémie à 2 heures > 1,53 g/l (8,5 mmol/l)
2. Diabète gestationnel
• E. Traitements
– 1. Prise en charge diététique :
• Apport calorique selon IMC préconceptionnel, la
prise de poids gestationnelle et les habitudes
alimentaires
• Apport recommandé : entre 25 et 35 kcal/kg/j
• Restriction calorique recommandée en cas
d’obésité : elle ne doit pas être inférieure à 1600
kcal/j
• Apports en hydrates de carbone : 40 à 50 % de
l’apport calorique total
• Apport glucidique réparti en 3 repas et 2 à 3
collations
2. Diabète gestationnel
• E. Traitements
– 2. Autosurveillance glycémique :
• 6 fois par jour : à jeun et 2 h après le début du
repas
• Objectifs :
– Glycémie à jeun < 0,95 g/l
– Glycémie à 2 h < 1,20 g/l
2. Diabète gestationnel
• E. Traitements
– 3. C. Activité physique :
• 30 minutes 3 à 5 fois / semaine
2. Diabète gestationnel
• E. Traitements
– 4. Insulinothérapie :
• Si objectifs glycémiques non atteints après 7 à 10
jours de règles hygiéno-diététiques
• Antidiabétiques oraux : non recommandés
2. Diabète gestationnel
• F. Pronostic
– Risque ultérieur accru de diabète de type 2 : X
7 !!!!!!!!!!
– Le risque augmente avec le temps et persiste
au moins 25 ans
– Récidive nouvelle grossesse = 50 % !
3. HTA et Pré-éclampsie
• HTA gravidique est augmentée dès 40
ans
• Augmentation de la pré-éclampsie,
surtout chez nullipares
• Augmentation de la pré-éclampsie liée
aussi à l’IMC
(Luke B, Hum Reprod 2007 ; 22 : 1264-1272)
4. Placenta praevia
x8
• Placenta praevia
chez les
nullipares âgées / nullipares jeunes
(20-29 ans)
(Gilbert W, Obstet Gynecol 1999 ; 93 : 9-14)
4. Placenta praevia
• 2 % des femmes de 40 ans
(Cleary Goldman J, Obstet Gynecol 2005 ; 105 : 983-990)
4. Placenta praevia
• L’âge maternel est un facteur de
risque indépendant, lié aux anomalies
de vascularisation de l’endomètre
(Ananth CV, Obstet Gynecol 1996 ; 88 : 511-516)
4. Placenta praevia
• Le placenta accreta augmente avec la
parité et les ATCD de césariennes ;
mais l’âge avancé constitue un facteur
de risque supplémentaire
C. Pathologie du
travail et modes
d’accouchement
1. Termes dépassés
• Taux identique, quel que soit l’âge des
patientes
• Déclenchements plus fréquents après 40
ans
(Joseph KS , Obstet Gynecol 2005 ; 105 : 1410-1418)
2. Anomalies de
présentation foetale
• Plus fréquentes
• 7,6 % de présentations non céphaliques à
40 ans versus 5 % entre 20 et 34 ans
=> Augmentation
(Audipog 2002-2003)
des césariennes
3. Anomalies du travail
• Plus fréquentes
• Plus de dystocies, plus de travail long,
plus d’extractions instrumentales
• Plus de césariennes
(Treacy A, Am J Obstet Gynecol 2006 ; 195 : 760-763)
3. Anomalies du travail
• Augmentation des
césariennes avant travail et
en urgence
3. Anomalies du travail
• Causes multiples :
–
–
–
–
–
–
Utérus fibromateux et ATCD de myomectomie
Pathologies gravidiques
Anomalies de présentation
Macrosomie
Travail long et dystocique
PMA
3. Anomalies du travail
• Mais l’âge est un facteur de risque
indépendant : le comportement de
l’obstétricien et l’anxiété de la gestante
jouent certainement un rôle non
négligeable…
4. Hémorragies de la
délivrance
• Plus fréquentes, surtout lors du 1er
accouchement
(Jolly M, Hum Reprod 2000 ; 15 : 2433-2443)
5. Suites de couches
• Séjour plus long
• Augmentation allaitement maternel
• Risque accru de thrombose après 35 ans
– Embolie pulmonaire : 0,15 % après 40 ans
contre 0,05 % avant
(Jolly M, Hum Reprod 2000 ; 15 : 2433-2443)
D. Mortalité
maternelle
1. Définition
• « Tout décès de femme survenu au cours
de la grossesse ou dans un délai de 42
jours après son issue, quelle que soit sa
durée, sa localisation, de toute cause liée
ou aggravée par la grossesse ou les soins
qu’elle a pu motiver, à l’exception des
causes accidentelles ou fortuites »
2. La France et le Monde
ème
• France = 13
rang des pays
européens, plus mauvais que le moyenne
européenne
• Même niveau que le Portugal et l’Irlande, et
loin derrière la Suède la mieux placée
• Mais … attention aux recueils des
données…
2. La France et le Monde
• Mais… France = un des meilleurs
indicateurs de natalité
• 827 000 naissances en 2011
2. La France et le Monde
9 / 100 000
• France =
(75 à 80 morts
maternelles par an)
• Moyenne pour les pays européens : 6,3 / 100 000
• Pays sous-développés :
– 1,6 à 2 % au Sierra Leone, en Afghanistan, au Niger
– En Inde, la mortalité maternelle est la même en 1
semaine que la mortalité maternelle annuelle en
Europe
(Milliez J, Int J of Gyn Obst 2009 ; 106 : 120-121)
2. La France et le Monde
• Les Etats-Unis ne sont pas mieux lotis :
– Plus de 2 femmes meurent chaque jour …
– 13,3 / 100 000 en 2006, avec des extrêmes à
Washington et à New-York (34,9) et chez les
femmes noires (83,6)
(Amnesty International 2010)
3. Les causes
•Plus de la moitié
peuvent être évités
!!!!!!!!
(Amnesty International 2010)
3. Les causes
• Les hémorragies du postère
partum : 1 cause (87 %
évitables !!!!!!!) : Traitement
inadéquat et retard au
diagnostic !!!!!!!!
3. Les causes
•
•
•
•
•
Embolies amniotiques
HTA
Maladie thrombo-embolique
Infections
Complications anesthésiques…
4. Les circonstances du
décès
• Disparité nationale
• Nationalité :
– X 2 pour les étrangères
– maximale pour les femmes d’Afrique
Subsaharienne
– Non augmentée pour les femmes
européennes et d’Afrique du Nord
4. Les circonstances du
décès
• L’âge :
– Le risque par rapport aux femmes de 20 ans
est :
• X 3 entre 35 et 39 ans
•X 5 entre 40 et 44 ans
•X 15 après 45 ans
4. Les circonstances du
décès
• La césarienne :
– présente dans
50 à 60 % des
décès
– Risque significatif
X 3 par rapport à la voie basse
– Anesthésie, infections, thrombo-embolies
4. Les circonstances du
décès
•50 % des décès sont
évitables
5. L’évitabilité
• Mesures inappropriées
• Retard à la décision
• Erreur de stratégie
5. L’évitabilité
•« Le bon geste au
bon moment au bon
endroit » !!!!!!!!!
E. Etat des enfants à
la naissance
1. Prématurité
• Augmentation de la prématurité
–
8,3 % après 40 ans, versus 5,8 % entre
20 et 29 ans
• Surtout prématurité consentie, du fait des
pathologies maternelles et foetales
(Joseph KS , Obstet Gynecol 2005 ; 105 : 1410-1418)
2. Poids de naissance
• Le poids de naissance moyen diminue
avec l’âge
(Luke B, Hum Reprod 2007 ; 22 : 1264-1272)
3. Mortalité néonatale
• Augmentation des morts in utéro et de la
mortalité néonatale
(Luke B, Hum Reprod 2007 ; 22 : 1264-1272)
F. Grossesses
après 45 ans
1. Complications
•
•
•
•
Plus de pré-éclampsie
Plus de diabète
Plus de césariennes
Plus de prématurité (16,2 % versus 9,6 %
dans le groupe 30-34 ans chez les
primipares)
• Plus de RCIU
(Luke B, Hum Reprod 2007 ; 22 : 1264-1272)
2. Bilan préconceptionnel
après 45 ans
• Biologie (glucido-lipidique, NFS plaq, coag,
bilan hépatique)
• Cs cardiologique
• Mammographie
• Certificat obstétricien ne contre-indiquant
pas la grossesse
F. Grossesses
après 50 ans
1. Epidémiologie
• Grossesses spontanées rarissimes
– 30 naissances par an
– 45 IVG
– 25 FCS
(INED 1993)
• Don d’ovocytes à l’étranger
2. Pronostic obstétrical
• Augmentation des risques pour la mère et
le ou les enfants !!!!!!!
• Bilan pré-conceptionnel…avant don
d’ovocyte
3. Problèmes soulevés
• Problèmes éthiques
– Y-a-t-il un âge pour être mère ? Grand-mère ?
– Comment gérer les réveils nocturnes des
petits à 50 ans, l’adolescence à 65 ans et quid
de parents très âgés ?
– Majoration des risques d’être orphelin tôt
dans sa vie…
– Coût de telles grossesses ?
3. Problèmes soulevés
• Problèmes éthiques
– Peut-on comme les hommes repousser l’âge
d’être mère ?
– Au nom du féminisme, les femmes doiventelles absolument tout faire comme les
hommes ?
– L’égalité n’exclut pas la différence…
A. Conclusions
1. Fécondité
• Fécondité des couples diminue
rapidement avec l’âge, surtout à partir
de 35 ans
• Il est nécessaire de prendre en charge
rapidement les patientes qui consultent
pour infécondité, après 35ans
• En PMA, le taux de grossesses
obtenues après 40 ans chute de moitié
2. Pathologies du 1er
trimestre
• A 40 ans et plus, les risques d’anomalies
chromosomiques et de malformations
congénitales augmentent
=> Echographies !!!!!!
3. Pathologies
préexistantes
• A 40 ans et plus, les pathologies
préexistantes augmentent, notamment
l’HTA
=> Consultation préconceptionnelle et consultation
spécialisée
4. Pathologies en cours
de grossesse
• En cas de grossesse tardive, l’HTA
chronique, l’hypertension artérielle
gravidique et la pré-éclampsie sont plus
fréquentes
4. Pathologies en cours
de grossesse
• Le placenta praevia est plus fréquent chez
les femmes de plus de 40 ans; placenta
accreta et HRP restent surtout liés à la
multiparité
5. Pathologies au cours
du travail et modes
d’accouchements
• Le taux de césariennes est
considérablement augmenté chez les
patientes de 40 ans et plus, primipares et
multipares confondues
6. Mortalité maternelle
• La mortalité maternelle ne diminue pas et
le risque augmente considérablement
après 35-40 ans , en raison des pathologies
obstétricales et médicales préexistantes à
la grossesse.
• La césarienne n’en permet certainement
pas la réduction…
• « Les mères, les nouveau-nés et les enfants
représentent le bien être d’une société et son
potentiel à venir. Si leurs besoins en matière de
santé ne sont pas satisfaits, toute la société en
souffrira. »
Lee Jong-Wook
Directeur de l’OMS de 2003 à 2009
La maternité à
l’adolescence
(Mémoire Amandine Filou 2011)
• Yolande Caroit-Cambazard
• Service GynécologieObstétrique CHU NANTES
« Elle avait cette grâce fugitive de
l’allure qui marque la plus délicate
des transitions, l’adolescence, les
deux crépuscules mêlés, le
commencement d’une femme
dans la fin d’un enfant »
Les travailleurs de la mer (1866)
Victor Hugo
A. Généralités
1. Définition
• Adolescere : « grandir vers… »
• Petit Larousse « période de la vie entre
l’enfance et l’âge adulte pendant laquelle
se produit la puberté et se forme la pensée
abstraite »
1. Définition
• Transformations corporelles,
psychologiques, cognitives, sexuelles et
sociales
• Construction sociale
2. Fréquence
• 2 600 000 adolescentes en France
• 4,7 % de la population globale
2. Fréquence
en France
• Taux de grossesse chez les femmes
de 10 à 18 ans : 2,4 %
0,8 %
• 1/3 menées à terme :
des
naissances en 2008
• Un des taux les plus faibles en Europe
(Rey A-M)
3. Fréquence dans le Monde
•
•
•
•
Suisse : 0,4 % des naissances
Royaume-Uni : 2,6 % des naissances
Russie : 4,6 % des naissances
USA : 4,8 % des naissances
3. Profils des adolescentes
• « Il serait tout à fait exceptionnel
que les adolescentes deviennent
mères par ignorance, naïveté, ou
par inaptitude à utiliser les
moyens de contraception »
(Faucher P, Gynécologie Obstétrique Fertilité, 2002 ; 30 (12) : 944-952)
2. Profils des adolescentes
• 3 profils :
– 1. Grossesse, vérification de l’intégrité
du corps et des organes de reproduction
(« culturelle »)
– 2. Grossesse, prise de risques
– 3. Grossesse, recherche d’un objet de
comblement des carences de l’enfance
(Marcelle D, 2000)
4. Sexualité
• 1ers rapports sexuels en France : 17
ans et 6 mois
• Autour de 100 % de rapports à 19 ans
(Durand S, 2001)
4. Sexualité
• En 2007, ¾ des adolescentes ont
recours à une méthode contraceptive
lors de leur 1er rapport (38 % utilisent la
pilule)
(Robin G, Gynécologie Obstétrique et Fertilité. 2007 ; 35 (10) : 952-967)
4. Sexualité
• Rapports souvent mal ou non protégés
• Absence totale de contraception plus
fréquente chez les ados (9,4 % contre
3,6 % chez les adultes)
• Proportion d’échec de préservatif plus
élevée (17,8 % contre 11,5 %)
(Zufferey M, Médecine et Hygiène 1992 ; 50 : 1277-1284)
4. Sexualité
• Manque d’expérience
=> échec de contraception
• Sentiment de toute puissance et
d’invulnérabilité
• Opposition active au discours de
prévention des adultes
• Prise de risques
(Bonierbale-Branchereau M, Mises à jour en Gynécologie Médicale 2003 : 5-19)
4. Sexualité
• Grossesse et maternité = signes
d’indépendance et de détachement
5. Fécondité
• Très élevée
B. Caractéristiques
sociales et familiales
des patientes
1. Informations générales
• 1. Age à l’accouchement
– 17, 5 ans
• 2. Origine ethnique
– 80 % d’origine étrangère
• 3. Grossesses culturelles
– La moitié des patientes
2. Informations socioéconomiques
• 1. Situation professionnelle des mères
–63 % sans activité
–30 % sont scolarisées au moment de la
grossesse : la déscolarisation est un facteur
de risque de grossesse précoce
– 4 % ont une profession
2. Informations socioéconomiques
• 2. Couverture sociale
– 74,3 % des adolescentes assurées
sociales, seules 2,6 % ont la Sécurité
Sociale et une mutuelle, 23 % ont la
Sécurité Sociale et la CMU et 47,8 %
n’ont pas de mutuelle
2. Informations socioéconomiques
• 3. Situation familiale
–63 % sont célibataires (83 %
connaissent le père de l’enfant)
– Même si l’adolescente est en couple, l’union
sera rompue dans 75 % des cas dans les 5
ans
2. Informations socioéconomiques
• 4. Le père
– Majeurs dans la moitié
des cas
– La majorité sont sans activité
2. Informations socioéconomiques
• 5. Type de logement
– 42 % des adolescentes vivent chez leurs
parents
– 18 % dans la belle-famille
–11,5 % vivent avec le père de l’enfant
2. Informations socioéconomiques
• 6. Contexte de grossesse
– 40 % sont désirées
–
2,4 % de viols (surtout avant 15
ans)
2. Informations socioéconomiques
• 7. Parité
– 90 % sont primipares
B. Pathologies de la
grossesse
er
1 trimestre
1. IVG
• En augmentation depuis les
années 1990
• 220 000 IVG par an en France
• 13 000 (5,7 %) chez les moins de
18 ans
• 11,5 pour 1000 chez les mineures
1. IVG
• 61,9 % 14-15 ans
• 50,4 % 16-17 ans
• 1 grossesse sur 3 sera menée à
terme (FCS)
(Uzan M, La grossesse et l’accouchement des adolescentes. EMC ; 2008. 6p)
B. Complications de
la grossesse
1. Anémie
• 40 % avant l’accouchement
=> Faible niveau socio-économique
2. MAP
• Augmentation de la prématurité
–
10 %
3. RCIU
• Augmentation
– 13 %
C. Pathologie du
travail et modes
d’accouchement
1. Voie basse
• La majorité des adolescentes
accouchent normalement avec
peu d’épisiotomies
• Durée du travail est courte = 6
heures
• 21 % d’extractions instrumentales
2. Césarienne
• 12 % de césariennes, donc taux
faible…mais patiente très jeune
• En France : 20 % de césariennes sur
la population générale
E. Suites de
couches
1. Allaitement maternel
• Plus de la moitié des patientes
allaitent (en augmentation) : meilleur
accompagnement de ces jeunes
mamans avec renforcement du lien
mère-bébé
A. Conclusions
1. Risques majeurs
• Psychologiques
• Sociaux
1. Risques majeurs
• Grossesse à haut risque
– Médical
– Social
– Psychologique
1. Risques majeurs
• Rappelons :
–
–
–
–
–
–
–
–
–
–
Précarité
Pas de travail
Violences
Isolement
Suivi tardif
Pas de SS
Plus de prématurité
Plus de RCIU
Augmentation de la mortalité infantile
Risque de 2ème grossesse rapidement
2. Que faire ?
• 1. Prise en charge médico-psycho-sociale :
– Réseaux entre les structures de soins et associatives
pour permettre aux adolescentes un accès plus facile
à une aide médicale, sociale et psychologique dès la
découverte de la grossesse
– Rupture de l’isolement des adolescentes enceintes et
en post-partum (maisons maternelles)
– UGOMPS
– Suivi de la grossesse
– Organiser l’accueil de l’enfant
2. Que faire ?
• 2. A la sortie de la maternité :
– Prescription d’une contraception adaptée à la
sortie de la maternité ++++++
– Hébergement à la sortie de la maternité
– Suivi post-natal nécessaire pour accompagner
la relation mère-enfant, limiter les risques pour
l’enfant et éviter rapidement une nouvelle
grossesse (PMI, réseau social, visite postnatale…)
2. Que faire ?
• 2. A la sortie de la maternité :
– Eviter déscolarisation avant et après
l’accouchement
– Faciliter le retour à l’école et la reprise d’un
projet professionnel
2. Que faire ?
• 3. IVG
– Accessible jusqu’à 14 SA
– Informations
– Possible sans autorisation parentale
– Pas de frais pour les mineures
2. Que faire ?
• 4. Contraception
– Droit à la contraception
– Informations sur les différents moyens
– Lieux d’information et de prescription
2. Que faire ?
• 4. Contraception
– Contraception d’urgence délivrée sans prescription en
2000
• NORLEVO* : 1 cp dans les 72 heures
– « Si vous êtes mineure : Vous pouvez obtenir le Norlevo® et le
Lévonorgestrel Biogaran®, gratuitement et de manière
anonyme :
Dans une pharmacie. N’hésitez pas à poser vos questions à votre
pharmacien, qui est là pour vous conseiller. Dans un centre de
planification ou d’éducation familiale. Renseignez-vous auprès
de votre mairie, il en existe dans tous les départements. Auprès
de l’infirmière scolaire de votre établissement, si vous êtes
collégienne ou lycéenne.
– A noter : vous ne pouvez pas obtenir l’Ellaone® dans les mêmes
conditions. »
(Ameli)
2. Que faire ?
• 4. Contraception
– Contraception d’urgence
• ELLAONE* : 1 cp dans les 5 jours suivant le rapport
sexuel
– L'ulipristal acétate est un modulateur synthétique sélectif
des récepteurs de la progestérone actif par voie orale qui
agit en se liant avec une forte affinité aux récepteurs de la
progestérone humaine. Le mécanisme d'action primaire
est l'inhibition ou le retard de l'ovulation
– Il faut une ordonnance
– 98 % d’efficacité
2. Que faire ?
• 4. Contraception
–Seul moyen de vivre de façon
plus adaptée l’étape de
l’adolescence pour éviter
l’adolescence avortée
(Uzan M)
2. Que faire ?
• 5. Education à la sexualité
– Au sein de l’école
3. Et vous, que pouvezvous faire ?
• 1. Loi de 2009
– Depuis la loi HPST du 21 juillet 2009, les
sages-femmes peuvent pratiquer des
consultations de suivi gynécologique et de
contraception auprès des femmes en bonne
santé….
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