Histoire de la
France
révolutionnaire
Troisième cours :
La monarchie constitutionnelle
(1789-1792)
Troisième cours :
1 – Les journées d’octobre
2 Le nouvel ordre
3 Économie
4 État et Église
5 Contre-révolution et surenchère
révolutionnaire
6 Politique étrangère
7 Le sort de Louis XVI
1 – Les journées d’octobre
Les dispositions prises par l’Assemblée en août ne
permettent pas la résolution des problèmes. Malgré la
bonne récolte de l’été 1789, la nourriture manque, car
le chaos dans les campagnes nuit à la circulation des
approvisionnements qui n’arrivent tout simplement pas.
À Paris, ces problèmes sont aggravés par le chômage :
les domestiques se retrouvent sans moyen de
subsistance, pendant que les boutiquiers et artisans de
luxe perdent une partie significative de leurs revenus.
À ces difficultés viennent s’ajouter la tension politique,
relancée par les élections municipales : Bailly,
devenu maire, convoque des élections qui conduisent à
la formation d’un conseil municipal très représentatif.
Les députés ne joueront pas un rôle très important dans
la prise de décision, mais l’intérêt de ces élections réside
dans le bouillonnement de la vie publique qu’elles
provoquent. Loin de calmer l’effervescence politique, ce
processus la décuple.
Commence la différenciation entre le radicalisme de la
commune de Paris et une assemblée nationale plus
prompte au compromis.Si les plus aisés dominent
cette dernière, l’existence de la commune de Paris
favorise la politisation des masses populaires.
Paris compte 60 districts très variés et les quartiers
pauvres sont plus radicaux. Le contrôle de la mairie sur
ces derniers demeure théorique et ils réclament une
décentralisation et une démocratie directe. De nouveaux
noms font alors leur apparition (Brissot, Danton).
La tension ne baisse pas en septembre et la population
cherche un bouc émissaire,l’aristocratie et le roi. Pour
elle, rien n’a vraiment changé.
Paris a un moyen de plus qu’avant le 14 juillet, disposant
de la Garde nationale pour se défendre et faire entendre
ses griefs. À la fin de l’été, elle est composée de près de
30 000 hommes, commandés par La Fayette.
Lorsque se répand la rumeur de l’arrivée à Versailles
du régiment de Flandre,on s’inquiète d’un coup de
force. Le climat est d’autant plus tendu que l’on débat
alors à du veto, débat derrière lequel le roi se retranche
pour ajourner sa sanction aux décrets du 4août.
C’est dans cette atmosphère que l’opinion apprend
l’événement du banquet offert le 1er octobre par le roi
au régiment de Flandres, au cours duquel les officiers
piétinèrent la cocarde tricolore, symbole de la révolution.
Les appels à une marche sur Versailles se multiplient et
le 5 octobre,les femmes de Paris prennent l’initiative
de cette marche. La Fayette tente de maîtriser ses
hommes, mais la Garde nationale décide de suivre les
femmes.
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