Le potentiel spontané (complément de cours)

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Cours 2 Le potentiel Spontané
R. Bayer
Le potentiel spontané (complément de cours)
1- Rappels (hydrogéologie):
L’eau dans le sol est caractérisée par son état d’énergie et le
potentiel énergetique total de l’eau résulte de l’addition des
forces qui agissent sur elle. De l’eau sous pression « peut faire
du travail » en perdant de la pression (énergiecapacité à
travailler !). L’eau en altitude peut faire du travail en perdant
de l’altitude. Ces deux formes d’énergie sont une conséquence
de la pesanteur. L’eau en mouvement peut faire du travail en
perdant de la vitesse. L’eau du sous sol « frotte » sur la roche
quand elle se déplace et dépense de l’énergie pour rester en
mouvement. De l’eau en mouvement perd donc de la pression
ou (et) de l’altitude.
La charge hydraulique est une mesure de l’énergie que
possède l’eau à cause de son altitude , de la pression et de son
mouvement.
La charge hydraulique en un point d’un fluide incompressible et
soumis à la seule pesanteur est définie par:
h=u2/2g+p/ρg+z





où u est la vitesse du fluide, z la cote comptée positivement vers le
haut, ρ est la masse volumique du fluide, p est la pression en fluide,
et g la pesanteur. La charge hydraulique peut décroître seulement
dans la direction du fluide. Si le fluide est immobile, sa charge est
constante dans l’espace. En milieu poreux, on parlera de vitesse de
filtration ou vitesse moyenne du fluide U à l’échelle d’un volume
élémentaire représentatif. Dans ces milieux, les vitesses sont lentes,
on néglige le terme cinématique et on ne considère que la charge
statique ou cote piézometrique (altitude de la surface libre de l’eau
dans un piezometre en équilibre avec la pression atmosphérique):
h=p/ρg+z
Pour un milieu non saturé, on parle plutôt de potentiel hydraulique
noté Φ et de potentiel de pression Ψ avec Ψ=p/ρg. On assimile
souvent la pression en fluide à ce potentiel de pression, en
exprimant la pression en hauteur d’eau.
En milieu isotrope saturé et en régime permanent, l’écoulement
s’exprime par la loi de Darcy dans sa forme la plus générale:
U=-k/μ (grad p + ρg grad z) (les vecteurs sont en caractère
gras)

U est la vitesse moyenne d’écoulement, μ est la
viscosité cinématique. k est la perméabilité
intrinsèque du milieu poreux, indépendamment
du fluide considéré. Si on passe à l’eau
considérée comme incompressible, on note par
K=k ρg /μ la perméabilité pour l’eau (ou
conductivité hydraulique à saturation). La loi de
Darcy s’exprime par :


U=-K grad h
Ainsi le mouvement d’eau est orthogonal aux
isopièzes et sera opposé au gradient hydraulique


2- Electrocinétisme
En faisant circuler un courant électrique dans un
tube rempli d’un cristal de roche pulvérisé et
saturé, on s’aperçoit qu’il s’établit un transfert de
fluide vers la cathode (phénomène électroosmotique) et qu’il y a proportionnalité entre le
courant électrique et la quantité de fluide
transférée. Cette remarque est valable pour le
phénomène réciproque, l’électrocinétisme. La
notion de double couche est avancée pour
expliquer le phénomène (Helmoltz, 1879).



Equation de Helmoltz
On considère un capillaire cylindrique dans lequel se trouve un électrolyte
binaire monovalent. Un différentiel de pression hydraulique est appliqué aux
extrémités du tube qui génère un écoulement du fluide. Il se produit un
courant d’advection à travers la section du capillaire créé par l’entraînement
des cathions en excès dans la couche diffuse. Ce courant dépend de la
vitesse du fluide et de la densité de charge des cathions. Pour assurer la
neutralité électrique du fluide, un champ électrique E est engendrée de telle
manière que le courant de conduction (ou courant de retour proportionnel à
σf E, σf étant la conductivité électrique du fluide) compense électriquement
le courant d’advection. Plus la conductivité du fluide va être faible plus le
champ électrique généré va être fort !
Ainsi, moyennant quelques hypothèses, il est possible d’établir une relation
entre le champ électrique E et le différentiel de pression hydraulique ΔP
aux bornes du capillaire de longueur Δz (équation de HelmoltzSmoluchowski), soit :



E= - (ε ζ/η σf) . ΔP/ Δz n= - (ε ζ/η σf) grad P
Avec ε la permittivité du fluide, ζ le potentiel électrique du plan de
glissement, η la viscosité cinématique du fluide.
Sachant que E=-grad V- ΔV/ Δz n, on en déduit la relation liant le
différentiel de potentiel électrique aux bornes du capillaire au différentiel de
pression hydraulique appliqué :

ΔV = (ε ζ/η σf) . ΔP

Si le potentiel électrique du plan de glissement ζ
est négatif, la différence de potentiel est
négative pour un différentiel de pression positif.
Autrement dit, la prise en compte de la loi de
Darcy nous permet d’affirmer que le potentiel
électrique croit dans la direction d’écoulement
du fluide






Electrocinétisme en milieu poreux isotrope et homogène
Dans le cas d’un milieu poreux isotrope homogène saturé par un
électrolyte en équilibre chimique avec les grains, il est possible
d’écrire les relations constitutives de l’électro-cinétisme. Ainsi le
courant électrique macroscopique résulte du courant de conduction
de la roche saturée et du couplage électrocinétique, soit:
 J= - σr gradV + σr (ε ζ/η σf) . grad P
Dans le cas où l’eau est en mouvement sous l’effet de la variation
de la pression et de l’altitude, l’expression précédente se transforme
en :
 J= - σr gradV + σr (ε ζ/η σf) . grad ρg h
h ayant été définie préalablement comme la hauteur pièzométrique.
La conservation de la charge (div( J)=0) nous permet de
transformer l’expression précédente en:
 Grad V = (ε ζ ρ g /η σf) . grad h =L grad h
L est le coefficient de couplage électrocinétique en hauteur
pièzométrique et varie le plus souvent entre –0.01 et –1mV par
centimètre d’eau.



Introduisant la loi de Darcy, le gradient du potentiel
électrique et la vitesse de déplacement sont reliés par
Grad V = -K (ε ζ ρ g /η σf) U
Si ζ est négatif (majorité des cas) le potentiel croit dans
le sens d’écoulement du fluide et le courant électrique
est opposé au sens d’écoulement. Ainsi sur le terrain les
anomalies de potentiel engendrées par la circulation des
fluides par rapport à une zone de référence non
perturbée sont d’amplitude allant de la dizaine à la
centaine de millivolts.
ΔV>0






3- Effet électrothermique
Sous l’effet d’un gradient thermique, les charges électriques se
séparent car il existe un différentiel de diffusion thermique entre les
donneurs d’ion de la matrice et les ions et les électrons du fluide.
Les lignes de gradient du potentiel suivent les lignes de gradient de
température. Dans les roches, la valeur moyenne du coefficient
d’électro-couplage est de l’ordre de –0.3 mV /°C. Cet effet est
difficile a mettre en évidence car toujours mélangé à des effets
électrocinétiques. Il ne dépasse pas quelques dizaines de millivolts,
amplitudes inférieures aux anomalies observées sur les champs
géothermiques ou sur les volcans.
4- Potentiels de membrane
a- Potentiel de diffusion
Dans un électrolyte qui diffuse la différence de mobilité entre les
ions entraîne des vitesses de migration différentes et la création
d’un champ électrique de rappel. On peut montrer que
ΔV= -α (Ia-Ic)/(Ia+Ic)Log (C1/C2)


où Ia , Ic, C1 et C2 sont respectivement la mobilité des anions et
des cathions et les concentrations de la solution. Pour NaCl à 25°C,
ΔV (en millivolts) = -11.6 Log (C1/C2).

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


b- Potentiel d’exclusion membranaire
Lorsqu’on applique un gradient de concentration entre les deux extrémités
d’une membrane poreuse, l’espace attribuée aux ions de signe identiques
aux ions de la surface des grains (co-ions repoussés par les ions en surface
des grains) est moins important que celle des ions de la couche diffuse
(contre-ions). La diffusion est moins efficace pour les co-ions que pour les
contre ions. Un champ électrique est donc créé. Ce phénomène affecte
surtout les argiles (voir figure).
Les phénomènes de diffusion et de membranaires sont observés en forage :
la figure jointe montre un puits recoupant de l’argile et des grès saturés par
une solution plus salée que la boue de forage. Supposons que la quantité
d’électrolyte est plus forte dans la solution du grès que celle de la boue de
forage. Les ions Cl – migrent plus vite que les ions Na+ des grès vers la
boue ce qui génère un potentiel Vj (effet de diffusion ou potentiel de
jonction liquide). La solution salée diffuse aussi vers le forage via l’argile.
Cela est equivalent à une diffusion membranaire et iI existe un potentiel
d’exclusion membranaire Vm associé au passage de Na+ dans l’argile et au
blocage des ions Cl- en limite (5 fois plus élevé que le potentiel de diffusion
précédent). On observe alors une chute de potentiel d’amplitude au
passage argile-grès (figure jointe) qui peut atteindre plusieurs dizaines de
millivolts. En fait, le potentiel dit électrochimique correspondant à ces deux
phénomènes est de la forme :
ΔV= -K Log (C1/C2) (en millivolts)
C1 et C2 sont respectivement les concentrations en NaCl du grès et de la
boue, K dépend de la température absolue et vaut 71 pour NaCl à 25°C.
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
5- Potentiel d’oxydo-réduction
a- L’effet des métaux
Les mécanismes d’oxydo-réduction dans le sol génèrent
des anomalies de potentiel spontané. Nous nous
interessons dans un premier temps aux corps
conducteurs métalliques (métaux purs ou sulfures de
métaux ou oxydes métalliques (magnétite)) ou
graphitiques enfouis dans le sol.
L’expérience de terrain nous apprend que de telles
structures peuvent être associées en surface à des
fortes anomalies négatives de potentiel spontané
pouvant atteindre plusieurs centaines de millivolts
d’amplitude. Pourquoi ? En laboratoire, le simple fait de
mettre la partie inférieure d’une masse pyriteuse (FexS
1-x) enracinée partiellement dans un milieu saturé en
eau, fait naître un potentiel spontané (figure ci-jointe)
alors qu’en absence d’eau le potentiel est nul.
L’existence d’un potentiel spontané traduit une
dissymétrie chimique du système métal/rocheélectrolyte qui va se comporter comme une véritable
pile. Cette dissymétrie provient de l’existence d’une zone
supérieure oxydée (réductrice) reposant sur une zone
saturée réduite (oxydante). Il s’agit là d’une véritable
cellule électrochimique qui transforme l’énergie chimique
en énergie électrique et dans laquelle la partie
supérieure joue le rôle de cathode et la partie inférieure
le rôle d’anode. Cela s’apparente au schéma classique
d’une pile à gaz ou de type Daniell (voir figure cidessous).
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
Rappelons qu’il existe naturellement une différence de potentiel
entre le métal (conductivité métallique) et la roche (conductivité
électrolytique) (exemple Fe/Fe 3+aqu ou Fe/Fe 2+aqu qui
constituent des demi-piles). La zone supérieure est riche en
dioxygène qui diffuse dans le sol jusqu’au corps métallique.
L’oxygène oxyde le fer en solution autour du métal (Fe 2+  Fe 3+
) tandis que le couple redox profond peut être assimilé à Fe/Fe 2+.
La partie supérieure est oxydée (donc réductrice) tandis que la
zone saturée est réduite (donc oxydante). Comme dans le cas d’une
pile, la séparation des 2 couples « redox » permet de générer un
courant de charges électriques entre l’anode et la cathode :
En surface à la cathode (milieu 1) : (Ox1 +n1 e-  Red1) n2
En profondeur à l’anode (milieu 2) : (Red2 Ox2 +n2 e-) n1
La force électromotrice de la pile dépend de la différence des
potentiels des deux couples redox. Un flux d’électrons parcourt le
conducteur de l’anode à la cathode alors que des courants ioniques
s’organisent autour du conducteur pour fermer le circuit (cations du
bas en eau et anions du haut en bas).

A l’anode, les réactions d’oxydation localisées à
la surface du conducteur métallique produisent
des électrons. L’élement chimique le plus
electro-actif est l’ion ferreux. La réaction
prépondérante est Fe2+Fe3+ +e-. A la
cathode, les électrons sont consommés par des
réactions de réduction mettant en jeu l’oxygène
et le fer ferrique , soit pour l’oxygène
O2+4H++4e-2H2O.





Dans ce schéma, le niveau hydrostatique joue un rôle important car
il conditionne la dissymétrie du système. Ainsi les gisements de
métaux dans la zone non saturée présentent généralement des
faibles anomalies de PS. Il n’est pas nécessaire que la partie
supérieure du métal soit fortement oxydée pour créer des anomalies
élevées. Bien au contraire ! Les parties oxydées et hydratées sont
des faibles conducteurs empêchant le courant de se propager.
Une théorie sommaire du phénomène permet de quantifier le
potentiel associé à la pile : celle-ci est approximée par deux sources
de courant –I (cathode B) et +I (anode A). Si la base du corps
métallique est très profonde alors pour un point M en surface le
potentiel est de la forme :
V(M)= -Iρ/4π(1/BM+1/B’M)
où B’ est l’image de B par rapport à la surface du sol et ρ la
résistivité du sous-sol .
La figure ci-dessous donne la forme du potentiel mesuré en surface
pour un corps infini vers le bas (effet de la cathode) et un corps
d’extension limité vers le bas (effet combiné de la cathode et de
l’anode). L’anomalie de potentiel est négative et centrée sur le toit
du corps. Sa dissymétrie est un indicateur du pendage de la
structure.
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

b- L’activité bactérienne
.
La dégradation de la matière organique est
activée au départ par la percolation des eaux de
pluie et le fluide résultant est chargé en matière
organique, en anion et cations inorganiques (Fe,
Na, K, Ca,….) et micro-organismes . La
dégradation implique de nombreux processus
en milieu aérobie (T croit, CO2, H2O) ou
anaérobie (hydrolyse par les enzymes puis
acidification par les bactéries, solubilité des
éléments inorganiques, puis méthanisation par
les bactéries, puis maturation avec réapparition
de l’oxygène et potentiel redox fort…).




La biodégradation entraînent des réactions d’oxydation de la matière
organique et une réduction chimique des éléments inorganiques
accepteurs d’électrons (O2, Fe3+, Mn3+,…) avec une progression
des réactions de réduction depuis la zone centrale (CO2 
méthanisation ) au front redox (passage O2 réduit à la zone non
affectée par la bio- dégradation).
Les bactéries se développent en utilisant la matière organique
(oxydation source d’énergie) mais ont besoin d’accepteurs
d’électrons (réduction).
Les recherches récentes sur les bactéries marines montrent que les
biofilms incluant des bactéries sont capables de transférer des
électrons entre des zones de potentiel redox différents, comme des
conducteurs électroniques. Selon certains auteurs, la source de PS
serait localisée sur la surface phréatique. En effet, l’interface zone
de vadose/aquifère correspond à une zone de forte croissance des
biofilms et d’activité bactérienne (forte concentration en oxygène et
en matière organique). Le transfert des électrons dans les gisements
métalliques est équivalent à celui à travers les biofilms en limite de
deux zones réduites en profondeur (aquifère) et oxydée (zone
vadose) (voir modèle de Naudet, figure ci-dessous).


6- Piézoélectricité
Des cristaux comme le quartz génèrent une tension électrique
quand ils sont soumis à une contraite donc à une déformation. D’où
l’idée émise par quelques auteurs d’en faire une source possible de
signaux électriques accompagnant les séismes ! La figure ci-dessous
exolique le principe de l’émission de ce type de signaux. Avant la
rupture les charges de polarisation du quartz sont compensées par
les charges du fluide inclus dans les pores. La chute rapide de la
polarisation du quartz a lieu lors de la rupture tandis que la
relaxation dans le fluide peut être plus lente. Le phénomène
s’accompagne de l’émission d’une onde électromagnétique. Puis la
roche revient à son équilibre électrique. Ce phénomène a été
observé en laboratoire mais pas sur le terrain ! Il faudrait pour cela
atteindre des variations de pression de 0.1 MPa /s


7- Séismoélectricité
Une onde sismique produit dans un milieu poreux un
mouvement du fluide par rapport à la matrice solide.
D’où l’existence d’un effet électrocinétique. Le champ
electromagnétique reste attaché à la à l’onde sismique
sauf aux interfaces (chimiques, de porosité ou
perméabilité) qui génèrent des ondes électromagétiques
qui se propagent à des vitesses proches de la vitesse de
la lumière (le phénomène inverse existe !). C’est un effet
de très faible amplitude (1mV à 60 cm d’une source
sismique de type masse).


8- Exemples d’observations de terrain
- Suivi d’écoulement des eaux. Le potentiel spontané peut être
utilisé pour suivre les fuites d’eau d’un barrage artificiel, pour suivre
le rabattement d’une nappe pendant un pompage, pour observer la
circulation forcée entre 2 forages. Un très bel exemple est présenté
sur un site comprenant le lac de Roseland et de la Gittaz (Savoie)
dont le niveau varie annuellement (météorologie et production
électrique). Notez la très bonne correlation entre le niveau de
Roseland et la PS (2 à 5 mV/mètre d’eau) s’expliquant par un
écoulement vertical selon Trique et al. (2002). L’expérience « Hot
dry Rock » de Soultz (Alsace illustre aussi clairement la relation
entre les effets de surpression dans un forage d’injection, la
séismicité provoquée et la montée de la PS en surface au voisinage
du forage d’injection (voir figure ci-dessous

Les panaches de pollution. Nous avons vu que le
potentiel redox est sensible à la matière organique dans
les dépôts d’ordure et à leur biodégradation par les
bactéries, à condition que le milieu contienne des
oxydants et des réducteurs spécifiques. La cartographie
de la PS permet de déterminer l’extension du front
redox. En effet, les zones polluées montrent des
anomalies de PS fortes et négatives associées à la zone
réduite par l’activité bactérienne et la zone superficielle
non contaminée oxydée (état naturel) (voir figure cidessous).

Les volcans. Ils constituent des objets où la PS se manifeste de manière
spectaculaire (amplitude de plusieurs centaines de mV en général, voir
figure ci-dessous l’exemple du volcan Miyake-Jima au Japon). La principale
cause est relative à l’effet électrocinétique alors que les effets
électrochimiques et électrothermiques ont un effet secondaire. L’effet
dipolaire observé résulte des eaux météoritiques qui s’infiltrent et génèrent
des anomalies négatives (effet de la topographie) et de la montée au
sommet des fluides chauffés créant une anomalie positive. La chaleur
apportée par les dykes et les chambres magmatiques des volcans eentraîne
des mouvements de convection et une montée des fluides au niveau du
cône central, produisant ainsi une anomalie positive centrale. Dans certains
cas (Piton de la Fournaise, La Réunion), les fumerolles sont associées à des
anomalies positives atteignant le volt. Ces anomalies de PS évolueront au
cours du temps en fonction de l’activité volcanique. Les champs
géothermiques sont aussi associés à des anomalies de PS provoquées par
des effets thermoélectriques, de diffusion ionique et de circulation de
fluides chauds. Le signal peut être complexe car dépendant du gradient de
la température, de la concentration et de la pression hydraulique)


Les phénomènes associés aux séismes.
Les précurseurs. Dans un volume limité englobant une faille
active, la théorie de la dilatance nous permet d’avancer l’idée que la
rupture est précédée de l’ouverture des fissures parallèles à la
contrainte principale, augmentant ainsi la porosité et la
perméabilité. La pression du fluide diminue et un flux hydrique
s’organise dans ce volume pouvant entraîner un potentiel spontané
mesurable en surface. Les variations de PS à l’échelle du jour à
quelques mois avant le séisme constituent de véritables
précurseurs (voir l’exemple du séisme de 1974 en Californie cidessous où une anomalie de 90 mV a été perçue 55 jours avant la
rupture).


- Les signaux co-sismiques. L’origine et la nature de ces signaux
sont fort discutées actuellement. L’exemple ci-dessous se rapporte à
trois séismes de magnitude supérieure à 7.5 ayant eu lieu en mer au
Japon. Le signal est enregistré à partir d’un dipôle vertical. On voit
parfaitement l’arrivée des ondes P et S avec une amplitude
proportionnelle à l’accélération du sol et non à sa vitesse.
- Les corps conducteurs (métaux ou graphite). L’expérience
KTB en Allemagne (forage très profond) illustre très bien l’anomalie
de PS en surface ou en puits, associée à la présence de graphite sur
une longueur de plus de 1 km. Un autre exemple de données PS en
forage est présenté sur la figure suivante où des pyrites recoupées
par les forages sont à l’origine du signal.



9- Mise en œuvre de la méthode de PS
Nécessité d’utilisation d’électrodes impolarisables. Nous savons que toute
hétérogénéité dans la matière (température, pression, concentration) génèrent des
forces dites d’hétérogénéité qui ne sont pas équivalentes pour un ion ou un électron
par exemple. L’équilibre d’un système résultera alors d’un équilibre entre ces forces et
les forces coulombiennes. Deux structures différentes en contact génèrent des forces
d’héterogénéité intenses dans la zone de transition. A l’équilibre, elles sont
compensées par les forces coulombiennes (notion de double couche par exemple) et
une différence de potentiel de contact (ou force électromotrice de contact) apparaît.
Ainsi cette force électromotrice peut être faible ou forte selon la nature des milieux.
Elle est forte pour un contact électrolyte – métal. On peut alors parler de polarisation
spontanée entre l’électrode et le sol et un potentiel peut être mesuré sans pour cela
invoquer les autres phénomènes précédemment discutés. La différence de potentiel
entre deux électrodes M et N n’est jamais nulle car la système n’est jamais
symétrique (composition de l’électrolyte, Ph, concentration). Il faut donc utiliser des
électrodes impolarisables pour mesurer la PS entre les deux électrodes attribuable au
sol. On utilise pour cela une électrode métallique baignant dans une solution de sel
du métal de l’électrode. On utilise généralement les couples Ag/AgCl ou Cu/CuSO4
(voir figure ci-dessous). La nature du contact ne change pas quand on inverse le sens
du courant. La ddp est importante au niveau du contact « métal/ sel de métal » mais
le système est symétrique car l’électrolyte est le même surtout si la température est
la même.
Mode opératoire. Deux opérateurs suffisent ! On dispose de deux électrodes
impolarisables, l’une fixe et l’autre exploratrice. Dans un premier temps on réalise une
prospection à large maille. Lorsqu’une anomalie supérieure a la dizaine de mV est
découverte, on resserre l’échantillonnage. On établiera ultérieurement une carte ou
de profils de PS en prenant un potentiel de référence extérieur à la zone d’étude.
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