La rentrée cauchemardesque de
François Hollande
Par Nanou et Stan
Progression manuelle
Pour François Hollande, les vacances doivent sembler extrêmement lointaines. Le président de la République
n'en finit plus de faire face aux mauvaises nouvelles, entre annonce de la croissance zéro, critiques à
l'intérieur de sa majorité sur le cap fixé, mauvais chiffres du chômage et déballage de sa vie privée avec le
livre de son ancienne compagne Valérie Trierweiler. La démission ce jeudi du secrétaire d'Etat Thomas
Thévenoud, en raison de problèmes fiscaux, se révèle un nouvel épisode d'une rentrée cauchemardesque
pour le chef de l'Etat.
14 août : la France va devoir faire avec une croissance nulle. Avant de partir en vacances, Manuel Valls avait prévenu que la
rentrée serait difficile sur le plan économique. Effectivement, les chiffres que publie l'Insee sur le produit intérieur brut (PIB)
de la France ne sont pas très réjouissants. Croissance nulle au second trimestre et pas beaucoup mieux pour 2015... Le
ministre des Finances, Michel Sapin, a beau reconnaître qu'il y a une «panne», pour l'opposition c'est un nouveau constat
d'échec. Le lendemain, François Hollande reste combatif. De retour de vacances, il déclare que «la France, cinquième
puissance économique du monde (…) entend, par les réformes qu'elle engage, rester à ce niveau».
20 août : Duflot flingue «le président de personne». L'ex-ministre du Logement du gouvernement Ayrault n'y va pas de
main morte. Dans un livre, «De l'intérieur. Voyage au pays de la désillusion» (Fayard), Cécile Duflot attaque violemment
François Hollande : «A force d'avoir voulu être le président de tous, il n'a su être le président de personne», «Contre la dette
c'est un discours d'affichage non suivi d'effet», «Il passe son temps à fixer des objectifs qu'il ne peut pas tenir»... La députée
écologiste de Paris multiplie les formules au vitriol contre le Président de la République. «J'ai fait le même chemin que des
millions de Français. J'ai voté Hollande, cru en lui et été déçue... J'ai essayé de l'aider à tenir ses promesses, de l'inciter à
changer la vie des gens, de le pousser à mener une vraie politique de gauche. Et j'ai échoué. Alors je suis partie», explique-t-
elle encore dans cet ouvrage.
Logement
25 août : remaniement après les critiques de Montebourg et d'Hamon. Arnaud Montebourg, ministre de l'Economie,
réclame un changement de cap dans la politique économique menée par le gouvernement. Lors de sa fête de la Rose à
Frangy (Saöne-et-Loire), il est accompagné par le ministre de l'Education nationale Benoît Hamon qui, dans nos colonnes, a
assuré ne pas être «loin des frondeurs» du PS. Pour Matignon, la «ligne jaune» est franchie. Manuel Valls fulmine et met
Hollande devant ses responsabilités : «C'est Montebourg ou moi», prévient le Premier ministre. Le lundi 25 août, le
gouvernement remet sa démission. Alors que l'annonce vient d'en être faite, Hollande prononce un discours sur l'île de Sein
sous la pluie pour les commémorations du 70e anniversaire de la Libération. Divisée, c'est surtout sa majorité qui semble
prendre l'eau. Le lendemain, le gouvernement Valls II est annoncé. Exit Montebourg, Hamon, Filippetti et place au tournant
libéral avec la nomination d'Emmanuel Macron, ancien banquier d'affaires, à Bercy.
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