Transfert de cellules germinates 489
Domm (1963) et Meyer (1964), apres avoir utilise ce resultat pour suivre la
migration des cellules germinales, ont constate que cette richesse en glycogene
diminue a la fin du cinquieme jour d'incubation et s'annule completement dans
le courant du 7e jour. Chez le Poulet et le Dindon, la meme technique, legere-
ment modifiee dans ses temps, peut s'etendre a la mise en evidence des cellules
germinales primordiales contenues dans le feuillet profond du croissant germinal
isole et etale sur lamelle (Reynaud, 1967). Elle va done etre appliquee sous cette
forme a tous les embryons normaux ou irradies recuperes entre le stade de la
ligne primitive (15 h d'incubation) et celui du repli cephalique (21 h). Les
individus recuperes entre 3 et 6 jours d'incubation sont evidemment trop
developpes pour etre examines in toto; aussi, apres avoir ete colores par la
technique preconisee par Meyer (1960), ils sont inclus dans la paraffine et
coupes a
5
fi ou a 7,5 fi. Seule une region troncale comprenant tres largement
les ebauches gonadiques est conservee. Chez les embryons sacrifies ou morts
au-dela du 6e jour d'incubation, on disseque et on conserve l'ensemble du
mesonephros et de la gonade. Celui-ci est fixe au Bouin et colore, apres section,
suivant une technique histologique courante: hemalun de Mayer, hematoxyline-
eosine ou trichromique de Masson.
Les feuillets entoblastiques provenant de blastodermes irradies au stade de
la ligne primitive (15 h) ont ete compares a des feuillets temoins. Chez ceux-ci,
on trouve constamment de nombreuses cellules germinales primordiales, recon-
naissables non seulement a leurs granulations P.A.S.
(
+ ) mais encore a leur
grande taille, environ double de celle des cellules entoblastiques banales, et a
leur gros noyau montrant souvent deux masses irregulieres de chromatine. En
outre, a partir du stade du prolongement cephalique, la presence de pseudopodes
est frequente chez ces cellules (Fig. 3
A).
Chez les blastodermes irradies depuis
quelques heures, on a pu observer les premieres phases de la destruction des
gonocytes. Les cellules germinales sont souvent hypertrophiees, jusqu'a quatre
et cinq fois plus grosses que les cellules entoblastiques. Leurs enclaves glyco-
geniques et leurs granules vitellins sont tres rarefies (Fig. 3B). On rencontre
meme quelques cellules a l'aspect totalement vide (Fig. 3C). Enfin, chez les
blastodermes parvenus au stade du repli cephalique (21 h), les gonocytes
primordiaux adherant au feuillet germinal profond ne presentent pas de
pseudopodes.
L'examen des ebauches gonadiques d'embryons temoins de 3 a 6 jours
d'incubation revele la presence de nombreux gonocytes primaires, en tous
points comparables aux cellules germinales du croissant de Swift, et donnant
en particulier une intense reaction cytoplasmique P.A.S. positive (Fig. 3D, E).
L'observation des glandes sexuelles chez les temoins de plus de
6
jours d'incuba-
tion permet de retrouver de tres nombreux gonocytes primaires ou de tres nom-
breuses gonies incorpores a l'epithelium et aux cordons germinatifs. Les gono-
cytes ont pu etre denombres chez six embryons temoins ages de 3 a 7 jours
d'incubation (tableau 1). Les nombres obtenus, auxquels on a adjoint des