Les Goliaths - patrice bonafonte

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Les Goliaths
par Patrice BONAFONTE*
Les Goliaths (genre Goliathus) sont des insectes coléoptères de la famille des
Scarabaeidae, sous-famille des Cetoniinae (cétoines), tribu des Goliathini. Toutes les espèces que
comporte ce genre sont endémiques d’Afrique tropicale à l’exception d’une espèce, Goliathus
albosignatus, qui se rencontre en Afrique subtropicale du sud-est. C’est dans les forêts tropicales
humides du continent que ces coléoptères ont atteint leur plus grande diversité.
Les larves de Goliathus se rencontrent peu fréquemment dans la nature du fait de leurs
besoins alimentaires nécessairement riches en protéines. Comme chez les espèces de quelques
autres genres de Cetoniinae (telles celles nord-américaines du genre Cotinis) les larves de
Goliaths se développent dans le sol, sachant que la plupart des autres espèces de Cetoniinae ont
leur développement larvaire dans la matière végétale en décomposition (bois putréfié, terreau,
accumulations de feuilles en décomposition...). Dans des conditions optimales (alimentaires et
climatiques), les larves se développent rapidement et atteignent leur taille maximum en
approximativement quatre mois. Cette période de développement est suspendue durant trois
brèves pauses durant lesquelles la larve mue. Dans le cas des plus grandes espèces de Goliathus
tel G. goliathus ou G. orientalis, les larves atteignent 130 millimètres de longueur et un poids de
plus de 100 grammes.
Vers la fin de la saison des pluies, la larve ayant achevé sa croissance s’enterre dans le sol et se
confectionne une cellule à parois relativement minces à l’aide de terre agglutinée avec ses
excréments. Dans cette coque, elle se métamorphosera au cours de la saison sèche tropicale. La
construction de la cellule terminée, la larve s’immobilise pendant quelques semaines, et durant
cette période se ratatine légèrement et présente un aspect froissé (perte d’eau). C’est la phase
prénymphale. A la fin de cette phase la nymphe apparaît débarrassée de la dernière exuvie
larvaire. Durant le passage de la larve en prénymphose à la nymphe un bouleversement total des
cellules s’accomplit. Le stade nymphal laisse deviner, par transparence, l’aspect de l’imago.
La phase nymphale dure plusieurs mois. Au terme de celle-ci, l'adulte éclot rejetant
l’enveloppe nymphale, les ailes et les élytres (étuis cornés recouvrant l’abdomen de l’insecte)
encore mous, d’une position en partie ventrale, sont ramenés sur la face dorsale, l’hémolymphe
parcourant le réseau de canaux irriguant ces organes facilitant ce mouvement. Plusieurs jours
seront nécessaires à l’exosquelette pour atteindre la rigidité voulue.
Le coléoptère rentre alors en quiescence jusqu’à l’arrivée de la saison des pluies. De fortes
précipitations imbibent alors le sol ramollissant la coque permettant à l’imago de fracturer
l’enveloppe qui le retient prisonnier. Il émerge du sol et prends son essor. Les Goliaths adultes
s’alimentent de matières riches en sucre comme la sève de certains arbres ou les fruits mûrs. Le
stade imaginal est dédié à la reproduction donc, préalablement, à la recherche d’un partenaire.
En résumé, le développement larvaire se poursuit durant la saison des pluies, la nymphose
se déroule pendant la saison sèche et l’adulte apparaît au retour de la saison des pluies.
En captivité, les adultes peuvent vivre près d’une année après l'émergence de nymphose.
Dans la nature leur longévité est nettement plus courte.
Les Goliaths, comme tous les Cetoniinae, pour prendre leur envol étalent leurs ailes
membraneuses, normalement repliées sous les élytres, sans ouvrir ceux-ci, leur forme permettant
à l’aile de sortir latéralement. Les six pattes, comme dans la majorité des coléoptères, possèdent à
l’extrémité des tarses un article, appelé onychium, se terminant par deux griffes. Celles-ci, bien
développées, leur permettent de s’agripper aux troncs et branches des arbres lors de recherche de
nourriture ou d’un partenaire. Les pattes sont plus développées chez le mâle ceci facilitant
l’accouplement.
* [email protected]
Les mâles ont sur la tête, dirigées vers l’avant et divergeant, deux protubérances qui,
d’après certains, serviraient de levier lors d’affrontement entre eux.
Les femelles, dépourvues de ces "cornes", ont un clypeus épaissi favorisant le fouissement
en terre pour la dépose de la ponte.
Morphologiquement, un des traits saillants du genre Goliathus, en dehors des particularités
céphaliques des mâles et femelles, est le dessin pronotal alternant des bandes sombres et claires
plus ou moins larges et incurvées.
Les différentes espèces
Il est généralement admis que le genre Goliathus comprend cinq espèces, certaines avec
quelques sous-espèces :
Goliathus goliatus Drury (1770). L’usage courant omet le ‘H’ dans le nom d’espèce.
Elytres brunes à rouille, très variables.
Cameroun,
Centrafrique,
Congos, Gabon,
Kenya, Nigeria,
Tanzanie et
Ouganda.
Goliathus regius Klug (1835).
Larges bandes noires sur les côtés des élytres. Larges taches blanches..
Burkina Faso, Ghana, Guiné,
Côte d’Ivoire, Nigeria et Sierra
Leone.
Goliathus cacicus Voet (1779). Ou cassicus selon certians auteurs.
Pronotum fauve (mâles). Elytres avec iridescence bleuâtre.
Burkina Faso, Ghana, Guiné,
Côte d’Ivoire, Nigeria et Sierra
Leone.
Goliathus orientalis Moser (1909).
Nombreux petites points blancs entourés de noir.
Congos et Tanzanie.
Goliathus albosignatus Boheman (1857)
Bandes noires transverses incurvées. De l’orange sur les élytres. Non représenté en timbres.
Malawi, Mozambique, Afrique du
Sud, Tanzanie et Zimbabwe.
Photos © C. Campbell's NATURAL WORLDS
tirées du site «Goliathus. The African Goliath Beetles» :
http://www.naturalworlds.org/goliathus/index.htm
Les timbres émis
Goliathus goliatus
AJMAN 1972
BENIN 2000
BURUNDI 1970
BURUNDI 1970
BERNERA 2000
BURUNDI 1970
LESOTHO 2001
CENTRAFRIQUE 1985
CENTRAFRIQUE 1993
MADAGASCAR 1993
MALI 1978
MADAGASCAR 1998
NIGERIA 1986
RIO MUNI 1965
RIO MUNI 1965
SOMALIE 1998
ZAMBIE 2005
SOMALIE 1998
Goliathus regius
CONGO 1991
MALI 1994
TCHAD 1996
TOGO 1955
Goliathus cacicus
COTE D’IVOIRE 1978
CONGO 1999
SIERRA LEONE 1996
Goliathus orientalis
CONGO 1971
CENTRAFRIQUE 1985
ZAMBIE 2005
On peut aussi trouver des émissions illégales, généralement faites pour tromper les
collectionneurs, comme par exemple ces deux blocs du Congo et de Timor représentant
Goliathus regius. On a vraiment l'impression que c'est le même imprimeur qui a fabriqué
ces deux blocs...
Et un timbre de Batoum (1983) représentant un Goliathus orientalis (timbre en bas à
droite).
Les Premier Jours
Ci-après deux premiers jours représentant des Goliaths. : Goliathus orientalis au Zimbabwé,
Goliathus regius au Togo. Mais il en existe beaucoup d’autres…
Tous mes remerciements à monsieur Jean-Claude BOURDONNE pour la relecture et la correction
du texte.
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