L`économie politique joue au niveau de la distribution des revenus

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Agnus Madisson et la
comptabilité de la croissance
Analyse empirique de la croissance en 4 actes.
Amélioration du facteur travail, du facteur
capital, des deux à la fois, l’introduction de
variables exogènes supplémentaires
Td avec analyse en cours du texte anglais
L’approche régulationniste
• Une approche historique inspirée par l’Ecole historique
française des Annales, Fernand Braudel, et Ernest Labrousse.
On s’interesse au temps long de l’histoire économique et
sociale afin de cerner les transformations profondes.
• Une approche institutionnaliste. Le fonctionnement
spontanné de l’économie capitaliste est profondément
instable. C’est le cadre institutionnel dans lesquel il est
encastré qui permet de lui donner une stabilité relative et
provisoire. Marx Polanyi
• Une macroéconomie postkeynésienne plus kaleckienne que
keynésienne, avec un intérêt plus marqué pour les questions
de répartition et d’offre
De la révolution française au Fordisme
La révolution fr et toute crise institutionnelle majeure
indique un décallage entre la régime d’accumulation
et le mode de régulation.
Le régime d’accumulation caractérise l’ensemble des
mécanismes économiques, les conditions de l’offre, de la
demande.
Le mode de régulation évoque le cadre institutionnel, c’est à
dire l’ensemble des lois, conventions, routines qui
organisent la vie économique et extra-économique
Le bloc politique dominant, la noblesse et le clergé perd de sa
puissance face à la bourgeoisie et plus largement au Tiers état
Louis XVI réunit les Etats Généraux pour faire face à la dette de l’Etat.
Les députés du Tiers état réclament de profondes réformes que le Roi n’acceptera pas…
L’ordre ancien reposait sur une économie agraire où le
contrôle des territoires, de l’espace était essentiel
(physiocratie).
La première révolution industrielle, accompagnée de
la révolution agricole vont participer à un essor de
l’industrie. L’influence de l’industrie étant également
renforcée par les besoins en matière militaire.
L’économie étant toujours largement fondée sur la
contrôle de territoires et l’accès des ressources rares
les besoins militaires augmentent et avec eux le
développement industriel.
Mais le développement industriel sape progressivement
les bases sur lesquels repose l’ancien régime, une
économie essentiellement agraire
Décallage entre l’ordre politique et
l’ordre économique
La noblesse possède tout le pouvoir politique mais
n’a pas le droit de mener des activités
économiques ou uniquement dans des activités
limitées.
La bourgeoisie organise la production économique
sans disposer de pouvoir politique.
C’est cette tension profonde qui va conduire à la
révolution de 1789.
L’étincelle, les mauvaises récoltes de 1788 et la
part des jeunes dans la population
1) La déclaration universelle des droits de l’Homme et du
citoyen de 1789
Article premier
Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales
ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.
Article II
Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et
imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la
résistance à l’oppression.
2) la nuit du 4 août 1789 (la grande peur)
Abolition des droits seigneuriaux suite aux révoltes paysannes dénonçant le droit de
propriété de la Noblesse.
Mais l’abolition des droits seigneuriaux apporte également comme conséquence la fin
des droits associés à la condition de serf.
Les seigneurs devaient protection à leur serf. Désormais, seul les plus riches peuvent
racheter les terres, soit il se retrouve dans une position de métayer, sans les devoirs,
les corvées, ni les protections associées.
3) Le décret d’Allarde 1791 suppression des corporations
(Turgot 1776)
2 mars 1791 Le décret d’Allarde supprime les corporations, introduisant un
changement radical dans l’économie et l’organisation du travail. Les corporations
étaient des regroupements de personnes exerçant le même métier. Cette structure
née au Moyen-Âge permettait à un corps de métiers d’exercer un monopole par
secteur, souvent par ville, et d’avoir un certain poids politique. Mais elle subissait
depuis le début du siècle la concurrence avec un modèle industriel capitaliste
reposant sur la libre concurrence.
4) Loi le Chapelier 1791, interdiction des syndicats
Art. 1. L'anéantissement de toutes espèces de corporations des citoyens du même état
ou profession étant une des bases fondamentales de la constitution française, il est
défendu de les rétablir de fait, sous quelque prétexte et quelque forme que ce soit.
Art. 2. Les citoyens d'un même état ou profession, les entrepreneurs, ceux qui ont
boutique ouverte, les ouvriers et compagnons d'un art quelconque ne pourront, lorsqu'ils
se trouveront ensemble, se nommer ni président, ni secrétaires, ni syndics, tenir des
registres, prendre des arrêtés ou délibérations, former des règlements sur leurs
prétendus intérêts communs.
L’ensemble de ces réformes conduit à une inversion du
rapport entre le politiques et l’économique
Dans l’ancien régime toutes les activités économiques étaient régies soit par les
règles des corporations, soit par les règles religieuses, avec des taxes à chaque entrée
de village… , la propriété n’était pas entièrement garantie, les besoins du roi pouvant
conduire à leur remise en cause partielle.
Désormais, l’affirmation du droit de propriété, la liberté d’établissement, l’absence de
syndicat produit un environnement économique très libéral favorable à
l’industrialisation du pays, mais qui va générer une nouvelle catégorie sociale, les
ouvriers pauvres. Dès lors c’est l’économique qui prime sur le politique.
On assiste à une inversion des ordres institutionnels décrit avec précision dans la
Grande Transformation de K. Polanyi (1944)
Cette configuration sociopolitique va susciter de nombreux conflits mais la
révolution des 3 glorieuses de 1830 résulte majoritairement de tensions entre la
bourgeoisie qui commence à s’imposer nettement à l’ordre ancien de Charles X,
La révolution de 1848 constitue encore majoritairement un conflit entre « l’ancien
régime restauré » et la bourgeoisie qui aspire à plus de libertés publiques, naissance
de la seconde république.
C’est la commune de Paris en 1971 qui préfigure les
luttes modernes entre la bourgeoisie et le mouvement
ouvrier qui va structurer tout le XXeme siècle.
La défaite de Sedan met fin au Second Empire. C’est la troisième
république qui va accorder d’importantes lois relatives libertés
publiques ainsi qu’aux premiers droits sociaux.
Vers 1870 apparaît
la seconde révolution industrielle fondée sur la chimie
• Les nouvelles sources d’énergie avec l’électricité et le pétrole (dynamo
en 1871, transport à distance de l’électricité, hydroélectricité –1878 -,
lampe à incandescence – 1879 -, moteur à explosion - 1893 – et moteur
diesel ouvrent un avenir au pétrole)
• Les nouveaux moyens de communication (téléphone – 1876 -, phonographe
– 1877 -, TSF – années 1890 -, cinéma – 1895 -)
• L’essor de la chimie (textiles artificiels, matières plastiques, engrais, parfums
et colorants de synthèse)
L’expansion de l’aluminium devenu grâce à l’électrolyse un métal moins
coûteux. De son côté la métallurgie du fer connaît de nouveaux progrès.
•
• Les nouveaux moyens de transport ( – la marine à vapeur supplante la
marine à voile -, bicyclette, émergence de l’automobile, invention de l’aviation)
et création de nouvelles voies de communication (Suez, Panama, chemins de
fer transcontinentaux).
•
Réduction de la mortalité sous l’impulsion des travaux de Pasteur.
Introduction du Taylorisme aux États-Unis vers 1880
Le 22 mars 1841 : interdiction du travail des enfants de
moins de 8 ans. Il faut l'entendre comme protection de
l'enfant membre de la famille.
Le 19 mai 1874 : Interdiction du travail des moins de 13 ans
et on décide de créer le corps des inspecteurs du travail. Ce
sont des lois de protection familiale.
Le 2 novembre 1892 : interdiction du travail de nuit pour les
femmes et les enfants avec limitation progressive à 10
heures par jour du travail des femmes ainsi que pour les
moins de 18ans.
Le 13 juillet 1906 : le repos hebdomadaire obligatoire.
Loi du 21 mars 1884 relative à la création des syndicats professionnels
Article premier.
Sont abrogés la loi des 14-17 juin 1791 et l'article 416 du Code pénal. Les articles
291, 292, 293, 294 du Code pénal et la loi du 18 avril 1834 ne sont pas applicables
aux syndicats professionnels.
Décembre 1892: loi sur l'arbitrage en cas de conflit. Il est facultatif mais fortement
recommandé. La première instance est à l'échelle du canton : le juge de paix.
1901 loi sur la liberté d’association
Mars 1919 : il est possible de rédiger des conventions collectives : les statuts
ouvriers seraient collectifs.
Décembre 1936 : l'arbitrage est rendu obligatoire. On est au lendemain des grèves
avec occupation d'usines.
C’est le front populaire et les accords de Matignon qui accordent les premiers
congés payés 2 semaines, les droits syndicaux, hausses des salaires 40 heures
hebdomadaire
Durant la seconde partie du XIXe la condition ouvrière est particulièrement
difficile, car elle ne bénéficie plus des protections de l’ancien régime, règles
religieuses interdisant le travail dominical …
et la machinisme introduit des conditions de travail plus rigoureuses qu’à la
campagne, la nuit ou l’hiver ne ralentissement plus le travail
Au tournant du XIX, on observe le passage de crises
d’ancien régime à des crises économiques modernes
Les gains de productivités induits par les progrès techniques et organisationnels
dans l’industrie (Taylorisme puis Fordisme) et l’agriculture va conduire à de
nouvelles crises, les crises de surproduction.
La crise d’ancien régime étaient essentiellement liées à de mauvaises récoltes.
Les quantités de grain insuffisant conduisait à une montée rapide des prix du blé
et donc du pain.
Ceci étant souvent renforcé par des phénomènes de stockage spéculatif qui
conduisait régulièrement à des révoltes. La révolution française éclate aussi pour
ce type de motifs.
Les crises modernes conduisent non pas à des hausses de prix mais à des baisses
avec l’apparition du phénomène de déflation.
Dans les économies précapitalistes, les crises sont des crises de sous-production.
Dans les économies capitalistes, les crises sont des crises de surproduction, liées
à des problèmes de répartition des revenus.
Les débats autours de la loi sur les débouchés
Dans un économie d’Ancien Régime, les conditions de l’offre sont dominantes.
C’est dans ces circonstances que J-B Say met en place sa loi sur les débouchés: « toute
offre crée sa propre demande ».
Il ne peut exister de déséquilibre sur l’ensemble des marchés en dehors de phénomènes
perturbateurs comme le présence des monopoles ou d’intervention politique.
Le présuppose principal est que l’argent n’est qu’un voile sans utilité intrinsèque. Dans
cette conception, on ignore le temps, la production, et la répartition.
Bien avant Keynes, Sismondi et Malthus vont souligner l’importance de la demande
globale et de son insuffisance pour expliquer les déséquilibres persistants entre l’offre et
la demande.
Mais c’est Keynes qui va apporter le modèle de l’Equilibre de sous
emploi en modifiant la conception de la monnaie
L’argent peut être désirée pour lui-même, c’est la préférence pour
la liquidité qui peut conduire à des phénomènes de thésaurisation
massif (la trappe à liquidité).
La crise des années 1930 et la déflation qui s’en suit vont apporter la
preuve de l’importance de la demande effective dans l’équilibre
macroéconomique.
Mais déjà en 1937, la crainte des déficits excessifs conduit à une
nouvelle récession.
Seule la Guerre va permettre les dépenses publiques suffisantes
pour combler l’insuffisance de la demande privée.
Polanyi, le fascisme et le stalinisme comme l’expression d’un retour
de la domination du politique après un siècle de domination de
l’économique.
C’est la politique qui dirige l’économique dans un but précis, le
réarmement et la guerre pour le nazisme, le développement forcené
de l’industrie lourde pour la stalinisme afin de parvenir à établir les
conditions économiques du socialisme.
La fascisme constitue un fordisme contrarié. C’est le premier pays à
sortir de la crise des années 1930 à travers un effort militaire qui va
permettre aux excès de productivité d’être orientés vers la
production d’armement. Mythes et paradoxe de l'histoire économique, Paul
Bairoch. Voir aussi Baslé, Vidal, Mazier Quand les crises Durents ….
Les États-Unis en dépit de la mise en œuvre du New-Deal ne
parviennent pas à sortir complètement de la crise avant la Seconde
Guerre Mondiale.
Durant le premier quart du XXeme siècle les excès de productivité vont être en
partie dépensés par la bourgeoisie dans des dépenses somptuaires, si bien que le
risque de surproduction sera un peu contenue.
Mais la guerre va également jouer un rôle « utile » dans la mesure où le capital
détruit devra être remplacé et les dépenses publiques occasionnées relance la
demande globale.
Mais s’est surtout grâce à l’émergence de la norme de consommation fordienne
que va pouvoir provisoirement s’extirper le capitalisme des ses propres
contradictions.
Pour Marx la période qui va s’ouvrir après la seconde guerre mondiale n’était pas
concevable.
En principe, son modèle de croissance élargie indique une tendance à la baisse des
profits. La disparition du profit ruine le ressort principal de l’économie capitaliste.
Ceci entraîne une succession de crises et de guerres qui sont advenues mais qui
n’ont pas conduit à l’abandon complet de la propriété des biens de production,
mais plutôt à la formation d’une économie mixte.
Mais la vision de Marx centrée sur l’industrie et le caractère
insurmontable du conflit de classe lui interdisent de pouvoir penser
une sortie sociale démocrate à la crise capitaliste à travers le régime
fordien.
Fordisme entendu comme régime de croissance assurant une mise
en cohérence entre la nombre de production et la norme de
consommation. C’est-à-dire la capacité à réguler les tendances qui
conduisent habituellement l’économie capitaliste à la crise de
surproduction.
Il n’envisage qu’un type d’innovation, les innovations de procédés
centrée sur la production et l’accumulation en oubliant les
innovations de produits centrés sur la consommation.
Mais l’idéologie marxiste aura permise d’un certaine manière
l’émergence d’un contre-pouvoir salarié.
Le fordisme en France peut être défini comme le régime de
croissance qui combine 5 caractéristiques essentielles :
- d’abord, une organisation du travail qui partant du taylorisme, pousse encore
la parcellisation des tâches, la mécanisation des processus productifs
(convoyeur) et une séparation complète entre conception et exécution (colles
blancs/colles bleus) ;
- ensuite les salariés obtiennent la garantie d’un partage des gains de
productivité, autrement que par le jeu des pénuries de main-d’œuvre qui se
manifeste lorsque l’accumulation devient trop vive.
La conjonction de ces deux caractéristiques définit le rapport salarial fordien ;
L’Etat joue un rôle essentiel en institutionnalisant les accords salariaux.
- Le mode de concurrence est oligopolistique, autrement dit la concurrence sur
le marché des biens et services est limitée.
- Le régime monétaire est fondé sur le crédit. Enfin la production et de la
demande s’opère principalement sur un espace national.
Le cercle vertueux fordien
Hausse du
pouvoir d’achat
salarial
Salaires indexés sur les gains
de productivité
Hausse régulière de la
consommation de biens
d’équipement qui favorise le
développement de l’industrie
Hausse des gains de
productivité
Rendements d’échelle croissants,
planification optimale des
investissements
Mécanique du fordisme
Productivité
du travail
Salaire réel
Consommation
Négociation
collective
Système de
crédit
Taux de
profit
Investissement
Production
Emploi
M. Aglietta (1998)
Déréglements du fordisme
• les conflits de répartition sont toujours présents, ils
conduisent à une inflation rampante.
• Le contrôle du crédit par les autorités monétaires favorise
cette dérive inflationniste qui se concrétise dans de nombreux
pays par des réajustements de change réguliers.
• L’insertion internationale dans le régime fordien repose sur
l’hégémonie du dollar, le système monétaire de change fixe
de Bretton Woods
• La parité or du dollar est dénoncée par Nixon en 1971.
La crise du fordisme 3 facteurs essentiels
(1) la salarisation endogène
– Le mouvement de salarisation endogène et la codification du rapport salarial.
Avec l’industrialisation la taille des collectifs de travail s’accroît renforçant
d’autant le pouvoir des syndicats, soit la constitution d’un bloc politique fort
fondé sur une base professionnelle.
En régime, les salaires augmentaient en ligne avec les gains de
productivité, mais la réduction progressive des gains de productivité ne s’est
pas accompagnée d’une réduction des exigences salariales en raison de la
salarisation.
Durant l’essor du régime fordiste, l’Etat est intervenu pour limiter les
exigences salariales tout en garantissant de nombreuses avancées sociales. Les
salaires sont indexés sur les prix. Cette indexation favorisera les phénomènes
de spiral salaires/prix à la fin des années 1970 et 1980. C’est l’inflation qui
conduira au basculement des politiques économiques keynésiennes vers les
politiques d’offre.
La crise du fordisme 3 facteurs essentiels
(2) les préférences endogène
– La transformation endogène des préférences des consommateurs avec le développement du
pouvoir d’achat. Un des aspects de la norme oligopolistique de la production résidait
dans la production de biens en grande quantité, normalisés et de faible qualité comme
moyen d’extraction de gains de productivité.
L’augmentation des revenus produit les effets T. Veblen traditionnels, des effets de
différenciation. Les produits ordinaires sont délaissés et la part des produits supérieurs
s’accroît. La demande pour les biens supérieurs, personnalisé réduit tendanciellement
les échelles de production.
De plus la montée des gains de productivité limite les besoins en main d’œuvre
dans l’industrie et accroît la demande de service. Or, ce secteur est traditionnellement
caractérisé par de faibles gains de productivité.
La crise du fordisme 3 facteurs essentiels
(3) l’extraversion endogène
– Pour maintenir une croissance importante des gains de productivité, le fordisme a
besoin de produire sur des échelles toujours plus larges, ce qui conduit à un processus
d’extraversion endogène.
La recherche de débouchés extérieurs est d’autant plus nécessaire que la
demande interne se modifie.
Mais réciproquement ces besoins produisent une montée de la concurrence
internationale favorisée par la baisse des coûts de transport, les accords de libre
échange, et l’apparition de nouveaux acteurs; les NPIA et les BRICS.
Tous ces éléments vont participer à la déstabilisation du régime de concurrence
oligopolistique de la période fordienne.
La révolution libérale conduite par Milton Friedman et par les auteurs issus
du courant des anticipation rationnelles.
L’inflation des années 70/80 est le résultat des politiques laxistes en
matière monétaire: la masse monétaire croit plus vite que la richesse
produite si bien que le pouvoir d’achat de la monnaie diminue.
L’inflation constitue un problème car elle prélève du pouvoir d’achat à
certains agents économiques tout en en distribuant à d’autres.
Et surtout, elle conduit à dérégler le fonctionnement du marché.
Les entreprises lorsqu’elle observe une augmentation des prix ne
savent si cela est du à une augmentation générale des prix ou une
augmentation touchant leur secteur spécifique nécessitant des
investissement plus important pour face à une demande plus
soutenue. C’est la perte d’information véhiculée habituellement par les
prix qui déstabilise les équilibres de marché.
Aux Etats-Unis la dérive inflationniste donne lieu à une montée très forte des taux
d’intérêt de la banque centrale afin de casser l’inflation (P. Volker)
La crise fordienne est patente lorsque le
gouvernement socialiste relance en 1981.
• La relance à contre-courant produit des effets positifs mais
limités sur l’activité et ne permet de réduire la montée du
chômage. Par contre elle se traduit par une explosion des
déficits extérieurs, trois dévaluation ont lieu en 18 mois.
• En 1983, les politiques de relance sont abandonnées, car elles
ont perdu l’essentiel de leur efficacité en raison de la montée de
la contrainte extérieure.
• C’est le virage de la rigueur, suivie par la politique de franc fort,
de désinflation compétitive. Ensuite elles seront relayées par les
politiques d’ancrage du franc au Deutsche Mark
•
Finalement le déccrochage entre les gains de productivité et les salaires conduit à la fois à
une forte dérive inflationniste ainsi qu’une érosion des profits, puis de l’investissement et
donc à une montée du chômage.
•
La réduction des profits va être renforcée par les chocs pétroliers de 1973 et surtout 1979.
Le rapport salarial dominant va reporter la charge supplémentaire sur les entreprises,
réduisant les profits et conduisant à une réduction importante de l’investissement à la fin
des années 1970.
•
La stagflation conduit au basculement des politiques économiques
•
Inspirée de la synthèse classicokeynésienne fondée sur la modélisation IS-LM-Philipps, elles
vont perdre en crédibilité à partir du 1er choc pétrolier où elles ne parviennent plus à
rétablir la croissance et contrôler l’inflation.
•
C’est les tenants de l’offre défavorable à l’internvetion de l’Etat qui va prendre le haut du
pavé d’un point de vue académique, d’un point de vue des politiques économiques, les
choses seront moins nettes avec l’expérience des Reaganomics aux Etats-Unis.
•
En Europe, la relance française de 1981 est sa relative inefficacité conduit à un basculement
à partir de 1983. Le virage de la rigueur: désinflation compétitive et maintien du franc fort,
intégration européenne
M.Husson (1999 ) : « Une modération salariale peu modérée »
Part des salaires dans la valeur ajoutée =
Masse salariale totale des salariés (en valeur)
production totale (en valeur)
w.l w 1
w/ p
salaire réel
 .


p. y p y / l
y / l productivité du travail
w : Salaire nominal
l : Quantité de travail utilisée
p : Pr ix
y : Production
Depuis les années 1980, la part salariale a diminué. En union européenne, elle
est passée de 76% en 1980 à 68% en 1998, soit une baisse de 8 points de Pib.
Cf. Graphique 1.
On en conclut donc que depuis les années 1980, la productivité du travail a
augmenté plus vite que le salaire réel, étant donnée que la part des salaires
dans la valeur ajoutée a diminué.
La sensibilité des salaires à la conjoncture
On remarque que le lien entre salaire et activité est pro-cyclique c'est-à-dire que le
salaire réel augmente plus vite dans les phases ascendantes du cycle lorsque
l’activité est soutenue (moyennant quelques délais).
Inversement lorsque le rythme de l’activité se ralentit, la croissance du salaire réel
ralentit également. Le salaire réel suit l’activité (pro cyclicité).
M.Husson
1) De 1960 à 1974, le salaire réel augmente à peu près à la même vitesse que la
productivité :
5,0 % par an contre 4,9 %, de telle sorte que la part des salaires reste à peu près
constante (tableau 1).
2) La récession de 1974-75 ouvre une période intermédiaire marquée par un net
ralentissement de la productivité qui augmente de 2,7 points par rapport à la
sous-période précédente. Le ralentissement du salaire réel est important mais
cependant moins marqué de telle sorte que la part des salaires augmente pour
atteindre un maximum en 1982.
3) La décennie des années 1980 correspond à une très forte baisse (huit points)
de la part des salaires. Elle résulte d’un très net freinage du salaire réel qui ne
progresse que de 0,4 % par an entre 1982 et 1989. alors que la productivité du
travail croît à un rythme annuel de 2,2 %
4) A partir de 1989 et jusqu’avant la crise, le rythme de progression de la
productivité du travail baisse à nouveau (1,2 % par an en moyenne).
La progression du salaire réel est un peu inférieure, de telle sorte que la part des
salaires continue à baisser doucement.
M.Husson
M.Husson
Une estimation économétrique* du salaire sur deux sous-périodes
Le taux de croissance du salaire nominal est expliqué par les déterminants
suivants :
indexation sur les prix, avec retard ; indexation sur la productivité du travail,
modulée par le taux de chômage ; effet du Smic réel. La régression estimée
s’écrit :
L’économie politique joue au niveau de la distribution
des revenus et de la répartition/défintion des droits
Aussi toute modification du cadre institutionnel relève de
l’économie politique puisqu’elle nécessite l’émergence
d’un accord entre les acteurs
Enfin, les performances d’une économie dépendent de la
cohérence de ses institutions.
C’est ici que l’économie politique
rejoint la politique économique
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