Epidémiologie des SDMR en France : de l ’hôpital à la communauté M.L. Joly-Guillou Hôpital Louis Mourier Epidémiologie du SDMR Basée sur la notion de clonalité et d ’épidémie Evenement génétique UK EMRSA 1 EMRSA 15 GISA Japon Diffusion clonale Australie, Inde, Turquie Diffusion UK Australie Irlande USA Chine UK Danemark Diversification sous pression de selection Diffusion France Suisse EMRSA 1..16 UK Espagne, Grèce Allemagne, France Italie USA... Diffusion ? USA 1961 1ère souche UK 1968 1ère épidémie USA 1970 Nelle souche épidémique EMRSA 1 1980 Nelle souche épidémique EMRSA 15 1991 1997 Diffusion des souches de MRSA dans les hôpitaux anglais Ayliffe, Working party report, JHI, 1998 Epidémiologie de la résistance de S. aureus La résistance aux glycopeptides acquise sous pression de selection induction sélection du mutant La résistance à la méticilline acquise au décours d’un évènement génétique jamais en cours de traitement Transmission diffusion clonale Mutation de la cible souches acquises GISA Transmission épidémique acquisition en cours de traitement? Politique d ’hygiène [+++] + Politique d ’antibiothérapie SDMR Transmission épidémique Politique d ’hygiène [+++] Epidémiologie des SDMR Etat des lieux dans le monde 70-85 Suède, Norvège, Pays bas Danemark UK Pologne France Italie, Espagne USA, Australie Arabie Saoudite Russie <1 <1 1.5 5-6 2-5 90-00 < 1% 13% 15 - 20% 22% 30% 50% 33% 14% Ayliffe, CID, 97 ; Voss,EJCMID, Cookson,JHI 99 En 1990 5% des hôpitaux français avaient initié un programme de surveillance 66% en 1995 87% en 1998 en 1995 42% des hôpitaux français menaient une politique de dépistage 50% en 1998 Pelletier, BEH 2001 Evolution de la proportion de SARM dans l ’espèce dans les et de l ’incidence des infections à SARM en France. Incidence/100 admissions 0,6 0,5 0,4 Incidence/1000J 0,3 % SARM/SA 0,2 0,1 0 90 91 92 93 94 95 98 Pelletier, BEH 2001 4 N/1000J 3 réanimations Incidence de SARM pour 1000J hospitalisation enquête AP-HP 2 Court-séjours 1 Long-séjours 0 96 97 98 99 2000 % SARM/SA Long-séjours 80 70 60 50 40 30 20 10 0 réanimations Court-séjours 93 94 95 96 97 98 99 2000 % de SARM dans l ’espèce S. aureus enquête AP-HP Pourquoi dépister les porteurs ? Forte prévalence des SARM dans les services de soins Le risque d ’infection chez un patient porteur de SA est une réalité : RR infection à MRSA >> RR infection à MSSA Pujol, 1996, Am. J. Med. Une thérapeutique difficile surtout avec l ’arrivée des GISA La prévention première : éviter l’acquisition à partir des porteurs Risque de transmission croisée à partir d ’un patient colonisé non isolé : 0.14 Risque de transmission croisée à partir d ’un patient colonisé isolé : 0.009 Jernigan, 1996, Am. J. Epidemiol. dépistage des porteurs = pilier de la stratégie de maîtrise Choix volontaire Durée de portage du SARM chez les patients Patients rehospitalisés : 1/2 vie estimée du portage : 40 mois (Sanford, CID, 1994) Portage de SARM à la réadmission des patients (MacKinnon, JHI 2000) Temps après la 1ere admission 0-1 1-3 3-6 6-9 9-12 12-18 18-24 >24 SARM + (n/t) 5/10 8/18 9/16 9/11 5/8 5/11 5/9 1/1 Répartition des SARM isolés en 1999 à HLM (hors CLS) en fonction de l’âge et de l ’origine des patients <65 ans n=33 >65 ans n=127 (20.6%) (79.4%) Long séjours n = 40 90 importés 37 acquis Inconnu n=6 Autre établissement n = 14 Domicile n = 30 (avec ATCD hospitalisation ou HAD) Répartition des SARM en fonction de l’âge Age (years) <20 20-29 30-39 40-49 50-59 60-69 70-79 80-89 >90 No patients 0 2 5 6 7 13 22 22 2 MacKinnon JHI 2000, UK Whiston Hospital Dépistage dans les centres de long séjour 2 enquêtes de prévalence réalisées à HLM en 1997 et 1999 Centre de Long-Séjour : 170 lits - 30 admissions par an SAMS SAMR 1997 1999 27/120 23/113 23% 22% 33/120 53/113 28% 46.9% En 1999 : 47 porteurs ou colonisés et 6 infections Présence de porteurs de SARM chez les patients de Long séjour UK % patients porteurs de SARM 30 R.A. Cox, JHI, 1999 25 20 15 10 5 Moyenne : 4.7% n=13 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 N° de établissement Dépistage ciblé : définition des patients à risque Les transferts Les anciens porteurs Intérêt d ’une alerte automatisée (Pittet, ICHE1996, UHLIN) Historique d ’hospitalisation Les personnes agées ? Le personnel de soin ? Le portage chez le personnel Il est classiquement transitoire mais certaines observations viennent à l’encontre de ces idées reçues : En 1998 à HLM Présence de SARM dans le liquide gastrique d’un nouveau-né sans facteurs de risque évidents. Le SARM est dans le nez, le PV de la mère qui ne révèle aucun facteur de risque connu de portage de SARM. Mais….elle travaille comme aide-soignante dans un centre de long séjour. Mitsuda, JHI 1999 Portage persistant de SARM chez 2 infirmières de maternité responsable de la transmission à des nouveaux nés Lessing, JHI, 1996 : Persistance sur 27 mois. Allen, JHI 1997 : 8 mois + transmission familiale et contamination de la maison ??? Le personnel de santé est-il un groupe « à risque » HLM : 600 lits - 15 000 admissions , SARM 208 [incidence 1.5%] De novembre 1998 à juin 1999 - 965 prélèvements (écouvillon nasal) anonymes - Toutes les catégories de personnel - hors épidémie échantillons Personnel médical (unités de soins) Personnel de soins (I.D.E., A.S., A.H.) SARM 96 6,3 % (6) 481 9,8 % (46) Personnel de laboratoire Personnel médico-technique Personnel technique Personnel administratif 119 101 50 118 2,5% (3) 3% 2% 0,8 % (1) Total 965 6% (3) (1) (60) Incidence du portage de SARM par spécialité Personnel Patients /100admis pendant la même période Médecines Chirurgies 12.5 % 6% 3% 2.5 % Politique d ’hygiène depuis <2 ans Reanimations 3% 6% Politique d ’hygiène depuis 5 ans. Pédiatrie 2% 0.1 % Long Séjour 36 % 40 % Urgences adultes Maternité 2% 0% 4% 0.3 % 12 souches pour 30 admissions Portage de SARM chez le personnel Largement documenté en période épidémique réanimation en situation épidémique à GISA De avril à octobre 2000 Patients : 6 patients « lourds » + / 12 lits Personnel + : début enquête 1 / 57 fin enquête 0 / 60 Il faut différencier le portage transitoire de certains agents du portage prolongé ou permanent qui constitue un réservoir pour l ’hôpital et fait passer l’agent dans les groupes à risque devant être dépister lors d ’un hospitalisation Portage de SARM chez le personnel dans un service en situation endémique HLM 2000 Patients porteurs de SARM : Personnel porteur (dépistage volontaire) : 14 / 54 [ 26% ] 14 / 72 : [19%] Identité des souches entre patients et personnel à 80% Durée de portage minimum 0 [1 pvt +] - 180 jours n = 6 moyenne : 32 +43 J - Eradication naturelle n = 6 moyenne : 180 J - Traitement local n = 2 > 180j - Traitement général [rhinosinusite] Transmission familial : 21 dépistages 9 maris 12 enfants 3+ 3+ Identité des souches / famille Autres études : Uehara, Japon, JHI 2000 : Portage de MRSA chez le personnel : 9 / 156 [5.6%] Sur les 9 personnes, 5 suivies =>1 élimination spontanée => 4 porteurs permanents Mitsuda, Japon JHI 1999 2 infirmières ayant transmis le SARM dans l ’unité de néonatologie : leurs enfants étaient porteurs de la même souche Autres études : l ’environnement Masterton, JHI 1995 : la maison Cefai, Lanet, 1994 : Animaux familiers : le chien Scott, JHI, 1988 : Un chat dans le CLS : 4 patients infectés et 38% du personnel porteur de SARM. Corcoran : Jusqu’où doit on aller ? fixons les limites du jeu Le dépistage du personnel a t-il un intérêt dans la maîtrise de la lutte contre le SARM questionnaire de fin d’enquête • Compliance de tout le personnel • Prise de conscience d ’un problème de communauté Meilleure observance des mesures Demande de contrôle pour meilleure autoévaluation Peu de véritable angoisse personnelle Aucune démission/ changement de service / refus de s’occuper des patients BMR Proposition de témoignage pour convaincre les autres service Au total Intérêt du dépistage = avant tout la motivation et la sensibilisation du personnel qui est en action auprès du malade : 3 niveaux de sensibilisation général local personnel Certains critiquent le manque de sensibilité du dépistage. (on peut estimer à 60% la sensibilité du dépistage réalisé en France) Celle-ci est importante pour la qualité du travail mais n ’est pas le moteur de la stratégie : Le dépistage doit être protocolé pour faciliter et systématiser la démarche et doit prendre en compte le coût /efficacité Le dépistage fait partie intégrante de la lutte quotidienne contre les BMR Si il s ’agit D ’un choix volontaire pour la maîtrise des BMR dicté par une démarche raisonnable La négation de ce choix c’est refuser l ’ensemble de la stratégie Dans ces conditions, c’est également accepter l es BMR comme un avenir pour tous.