les-intoxications-medicamenteuses-1

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LES INTOXICATIONS
MEDICAMENTEUSES
Dr. Vanessa LOPEZ
UF de Radiopharmacie
Service de Médecine Nucléaire
Cours IFSI 2e Année 2016
PLAN
1.
2.
QUELQUES CHIFFRES …
TOXIDROME ou SYNDROME D’ORIGINE TOXIQUE :
- Syndrome anticholinergique
- Syndrome adrénergique ou sympathicomimétique
- Syndrome cholinergique
- Syndrome opioïde
- Syndrome myorelaxant
- Syndrome stabilisant de membrane
- Syndrome sérotoninergique
- Syndrome hyperthermie maligne
- Syndrome pyramidal
- Syndrome extra-pyramidal
- Cas particulier du Paracétamol
3.
TRAITEMENT :
- Les antidotes et antagonistes
- L’épuration digestive
- Le lavage gastrique
- le charbon activé
- L’épuration rénale
- L’épuration extra-rénale
1. QUELQUES CHIFFRES…(1)




Entre 150.000 et 200.000 intoxications aiguës volontaires
sont hospitalisées en France chaque année, 90% sont
d’origine médicamenteuse.
15% des 11.000 décès par suicide enregistrés chaque
année.
Une intoxication est à l’origine de 2% environ des
accidents de la vie courante, soit plus de 100.000
intoxications chaque année.
Les centres antipoison français reçoivent environ
200.000 appels / an.
La mortalité des intoxications aiguës est assez faible (<
1%) pour l’ensemble des intoxications
médicamenteuses.
1. QUELQUES CHIFFRES… (2)
La question du traitement optimal est néanmoins posé,
en termes d’efficacité, de charge de travail et de coût.

On peut distinguer quelques grandes tendances
actuelles :
- l’importance du traitement symptomatique précoce,
- un certain renouveau dans l’utilisation des antidotes

- une réévaluation de l’efficacité des méthodes d’épuration,
digestive en particulier.
2. TOXIDROME OU SYNDROME
D’ORIGINE TOXIQUE




Ensemble de symptômes cliniques, biologique et/ou
électrocardiographique évocateur d’une pathologie toxique.
Toxidrome = tableau clinique caractéristique mais non
spécifique d’une intoxication, (non spécifique d’une étiologie
toxique)
Une poly-intoxication ou des complications peuvent modifier
le tableau clinique. Une même classe médicamenteuse ou
même produit peut induire un ou plusieurs toxidromes.
Intérêts de connaître les principaux toxidromes :
- pouvoir évoquer une pathologie toxique dans les
situations douteuses ou difficiles,
- poser l’indication ou la contre indication d’un antidote,
- un élément d’évaluation de la gravité et de la
surveillance.
La surveillance clinique des intoxications doit être constante
et rapprochée, d’autant que l’évolution diverge de celle
attendue.
PLAN
1.
TOXIDROME ou SYNDROME D’ORIGINE TOXIQUE :
- Syndrome anticholinergique
- Syndrome adrénergique ou sympathicomimétique
- Syndrome sérotoninergique
- Syndrome cholinergique
- Syndrome opioïde
- Syndrome myorelaxant
- Syndrome stabilisant de membrane
- Syndrome hyperthermie maligne
- Syndrome pyramidal
- Syndrome extra-pyramidal
- Cas particulier du Paracétamol
Les Paramètres à surveiller
PA et fréquence cardiaque, ECG
 Fréquence Respiratoire
 Température
 Diaphorèse et sialorrhée
 Coloration de la peau
 État de conscience
 Pupilles
 Convulsions
 Rétention urinaire
 Péristaltisme

2. TOXIDROME OU SYNDROME
D’ORIGINE TOXIQUE
a) Syndrome anticholinergique
(Antidépresseurs tri et tétracycliques, phénothiazines, quinidine,
atropine, antihistaminiques, antiparkinsoniens, datura)



= blocage du récepteur muscarinique cholinergique au niveau
du système nerveux central et/ou périphérique.
Manifestations neuropsychiques : confusion, hallucinations,
un délire, dysarthrie, mydriase bilatérale, tremblements
accentués par les efforts, agitation, mouvements tonicocloniques.
signes neuro-végétatifs : sécheresse des muqueuses, rétention
d’urine (globe vésical), constipation, tachycardie.
Signes neurologiques : coma +++ , agitation convulsions qui
sont précoces et en font la gravité.
2. TOXIDROME OU SYNDROME
D’ORIGINE TOXIQUE
2. TOXIDROME OU SYNDROME
D’ORIGINE TOXIQUE
b) Syndrome adrénergique sympathicomimétique
(Théophilline, caféine, salbutamol, amphétamines, cocaïne à faible
dose, LSD, éphédrine et phénylpropanolamine)




Troubles sont d’ordre neurologique (effets psychostimulants): tremblements, agitation et convulsions avec
survenue d’un accident cérébral possible
Troubles cardio-vasculaires avec palpitations, tachycardie
sinusale, hypotension ou hypertension artérielle et troubles
du rythme ventriculaire.
Gastrites, hémorragies digestives, mydriase.
Hyperglycémie une acidose métabolique de type lactique, une
hypokaliémie, une hyperleucocytose et une
hypophosphorémie.
2. TOXIDROME OU SYNDROME
D’ORIGINE TOXIQUE
c) Syndrome sérotoninergique :
(IMAO, ISRS, lithium, antidépresseurs tricycliques, ecstasy et le L-tryptophane)
Mécanisme d’action :
- excès de sérotonine
- La sérotonine est un neuromédiateur qui intervient dans la
thermorégulation, la régulation du sommeil, de l’humeur, et de l’appétit.
Signes cliniques :
- nausées, agitation, comportement agressif, paresthésies
- agitation, confusion
- tremblements, myoclonies
- hypertonie, rigidité musculaire (trismus, rhabdomyolyse)
- mydriase, sueurs profuses, hyperthermie, frissons
- HTA, tachycardie, tachypnée
Diagnostic différentiel :
Syndrome malin des NL
2. TOXIDROME OU SYNDROME
D’ORIGINE TOXIQUE
d) Syndrome cholinergique
(Insecticides organophosphorés, carbamates, physostigmine,
champignons vénéneux)

L‘ACH est un neuromédiateur du SNA et ce au niveau central
comme au niveau périphérique.

Syndrome muscarinique
douleurs abdominales (++), nausées, vomissements
myosis (+++), bronchoconstriction (+++), bradycardie (+)
vomissements (+++), diarrhée (++), hypersalivation
Syndrome nicotiniques
tachycardie (+), HTA
fasciculations (++), crampes, paralysie notamment des muscles
respiratoires
Effets centraux
délire (++), anxiété, confusion
convulsions, coma
Paralysie des centres respiratoires.


2. TOXIDROME OU SYNDROME
D’ORIGINE TOXIQUE
e) Syndrome opioïde
(Morphine, morphino-mimétique, méthadone)






Dépression respiratoire avec un ralentissement de la
fonction respiratoire
Perte du contrôle volontaire de la respiration.
Dépression du SNC (coma avec myosis serré).
Nausées, vomissements, iléus.
Bradycardie sinusale, hypotension artérielle.
OAP
Les toxidromes du royaume

La reine :
Grosse dame surexcitée au visage rouge écarlate
et
aux yeux entièrement noirs, elle peine à articuler
tellement
sa bouche est sèche et son coeur bat la chamade.
Elle a un globe vésical majestueux, et ses bruits
intestinaux se sont éteints.
Les toxidromes du royaume

La reine :
Grosse dame surexcitée au visage rouge écarlate
et
aux yeux entièrement noirs, elle peine à articuler
tellement
sa bouche est sèche et son coeur bat la chamade.
Elle a un globe vésical majestueux, et ses bruits
intestinaux se sont éteints.
Syndrome anticholinergique
Les toxidromes du royaume

Le roi belliqueux :
Il court, s’énerve, s’impatiente, parle fort ! Tout
comme
la reine, il est rouge comme une tomate. Sa pression
s’élève
à la moindre contradiction, son coeur bat haut et
fort.
Ses pupilles sont dilatées. On dirait même que les
yeux
vont lui sortir de la tête. Voilà qu’il s’énerve
davantage ! Il
tremble, devient fiévreux et va même jusqu’à entrer
en
convulsions. Et contrairement à la reine, dont la peau
est
sèche, lui dégouline de transpiration !
Les toxidromes du royaume

Le roi belliqueux :
Il court, s’énerve, s’impatiente, parle fort ! Tout
comme
la reine, il est rouge comme une tomate. Sa pression
s’élève
à la moindre contradiction, son coeur bat haut et
fort.
Ses pupilles sont dilatées. On dirait même que les
yeux
vont lui sortir de la tête. Voilà qu’il s’énerve
davantage ! Il
tremble, devient fiévreux et va même jusqu’à entrer
en
convulsions. Et contrairement à la reine, dont la peau
est
sèche, lui dégouline de transpiration !
Syndrome adrénergique
Les toxidromes du royaume

L’héroïne :
Maigrichonne, pâle, somnolente, son pouls est
difficilement
perceptible. Comme sa respiration, tout va au
ralenti. Elle a deux microscopiques points noirs
en guise
de pupilles. Ses intestins, tout comme ceux de la
reine,
se font discrets.
Se serait-elle laisser tenter par les belles fleurs
de pavot
qui poussent dans le pré voisin ?
Les toxidromes du royaume

L’héroïne :
Maigrichonne, pâle, somnolente, son pouls est
difficilement
perceptible. Comme sa respiration, tout va au
ralenti. Elle a deux microscopiques points noirs
en guise
de pupilles. Ses intestins, tout comme ceux de la
reine,
se font discrets.
Se serait-elle laisser tenter par les belles fleurs
de pavot
qui poussent dans le pré voisin ?
Syndrome opioïde
Les toxidromes du royaume

Le fou du roi :
Ses pupilles sont minuscules et son coeur bat lentement,
tout comme chez notre héroïne. Contrairement à cette
dernière, toutefois, il s’énerve et s’agite. Il est tellement
cinglé
qu’il en semble confus ! Il transpire, bave, s’échappe
dans son pantalon. Oups! Aurait-il une gastro-entérite ?
Vomissements, diarrhées s’ensuivent !
Notre clown a deux faces ! En effet, peu de temps après,
il se ramollit, ses muscles ne le portent plus et il
s’effondre.
Son coeur s’accélère tandis que sa pression artérielle
monte
en flèche. Il a les artères temporales à fleur de peau ! Ses
pupilles se dilatent. Il entre dans le coma, puis se met à
s’agiter sous l’action de violentes convulsions
généralisées.
Les toxidromes du royaume

Le fou du roi :
Ses pupilles sont minuscules et son coeur bat lentement,
tout comme chez notre héroïne. Contrairement à cette
dernière, toutefois, il s’énerve et s’agite. Il est tellement
cinglé
qu’il en semble confus ! Il transpire, bave, s’échappe
dans son pantalon. Oups! Aurait-il une gastro-entérite ?
Vomissements, diarrhées s’ensuivent !
Notre clown a deux faces ! En effet, peu de temps après,
il se ramollit, ses muscles ne le portent plus et il
s’effondre.
Son coeur s’accélère tandis que sa pression artérielle
monte
en flèche. Il a les artères temporales à fleur de peau ! Ses
pupilles se dilatent. Il entre dans le coma, puis se met à
s’agiter sous l’action de violentes convulsions
généralisées.
Syndrome cholinergique
2. TOXIDROME OU SYNDROME
D’ORIGINE TOXIQUE
f) Syndrome de myorelaxation
(BZD et apparentés, myorelaxants, barbituriques, carbamate, alcool)
Coexistence d’effets anxiolytiques, sédatifs, anticonvulsivants et myorelaxants ( ces 4 effets sont
variables selon les molécules et de la dose ingérée.)
 Dysarthrie, confusion et troubles de la vigilance :
somnolence ou coma calme, hypotonique,
hyporéflexique, sans signe de localisation.
 Tachycardie ou bradycardie sinusale, hypotension
artérielle.
 Dépression respiratoire centrale et périphérique a
l’origine de pneumopathie d’inhalation.

2. TOXIDROME OU SYNDROME
D’ORIGINE TOXIQUE
g) Syndrome stabilisant de membrane
(Antidépresseur tri et tétra-cycliques, chloroquine, béta bloquants,
antiarythmiques de classe I, dextropropoxyphène, cocaïne,
carbamazépine, et les phénothiazines.)
= cardiotoxicité directe par blocage des canaux sodiques


Troubles cardiologiques (sur l’ECG : un aplatissement diffus
des ondes T, un allongement du QT, un élargissement des QRS
et d’arythmie ventriculaire). Évolution ultime => une
bradycardie réfractaire suivie d’asystolies ou de troubles
sévères du rythme ventriculaire.
La forme grave associe : convulsions, un syndrome de détresse
respiratoire aigu, une hypokaliémie, et une acidose
métabolique.
=> L’intérêt de l’ ECG est d’établir le diagnostic positif, de
suivre l’évolution et d’indiquer la thérapeutique.
2. TOXIDROME OU SYNDROME
D’ORIGINE TOXIQUE
h) Syndrome d’hyperthermie maligne :
(Psycho stimulants type ecstasy, neuroleptiques, halogénés)





Mécanisme d’action :
une libération du calcium dans le réticulum sarcoplasmique du
muscle strié provoque une contraction musculaire permanente et
une augmentation de la température corporelle (théorie
périphérique).
blocage des récepteurs D2 pré et post synaptiques qui stimule le
système cholinergique et induit un syndrome extrapyramidal
(théorie centrale).
Signes cliniques :
une hyperthermie > à 38°C,
troubles de la conscience, des troubles neurovégétatifs, une
hypertonie généralisée des membres, ou une rigidité des muscles du
cou.
Sur le plan biologique il peut exister une rhabdomyolyse.
2. TOXIDROME OU SYNDROME
D’ORIGINE TOXIQUE
i) Syndrome pyramidal :
(Hypoglycémiants, antidépresseurs polycycliques, phénothiazines,
antihistaminiques, méprobamate, lithium cocaïne à forte dose)
Mécanisme d’action : altération de la voie motrice volontaire
principale.
Signes cliniques :
un coma agité, associé à des myoclonies et des convulsions
j ) Syndrome extra-pyramidal :


(Phénothiazines, butyphérones, thioxanthènes, benzamides substituées)
= une altération sur l’ensemble des noyaux gris moteurs, des fibres
afférentes et efférentes situées dans les régions sous corticales et sous
thalamiques.
Signes cliniques :
un coma (rare),
un syndrome parkinsonien avec des mouvements
choréoathétosiques, des tremblements, une hyperréflexie, une
hypertonie, akinésie
2. TOXIDROME OU SYNDROME
D’ORIGINE TOXIQUE
Cas particulier du Paracétamol :






Toxique pour une dose ingérée > ou = à 125mg/kg soit 6-15g
pour un adulte.
Il provoque une cytolyse hépatique (nécrose centrolobulaire)
2 à 3 jours après sa prise.
Dans les formes les plus sévères une tubulopathie aigue.
La paracétamolémie n’est interprétable qu’à partir de la 4ème
heure. Avant cette heure, c’est la dose ingérée présumée qui
motivera le début du traitement par la N Acétyl cystéine
(antidote) sans attendre le dosage.
Le nomogramme permet de déterminer le risque d’hépatite
cytolytique en fonction de la paracétamolémie et de l’heure
d’absorption.
La N Acétyl cystéine n’est pleinement efficace qu’administrée
dans les 8 premières heures
Nomogramme ou diagramme de Rumack
Matthew ou de Prescott
Nomogramme ou diagramme de Rumack
Matthew ou de Prescott
 Le



nomogramme n'est utilisable que si :
l’'ingestion aiguë est unique
le moment de l'ingestion est connu
le patient n'a pas de facteurs risques (affection
hépatique, alcoolisme chronique, induction du
métabolisme hépatique, malnutrition).
PRISE EN CHARGE

Chez les patients, non à risques :
En cas de dose ingérée connue d'au-dessous de la dose toxique
minimale*  pas de traitement immédiat procéder au dosage de la
paracetamolémie.
 En cas de dose ingérée connue d'au dessus de la dose toxique
minimale* ou en cas de dose inconnue, commencer le traitement par
la N-acétylcystéine dans les huit heures suivant l'ingestion + dosage
de la paracetamolémie.


Charbon activé: Si un patient se présente en l'espace
d'une heure suivant l'ingestion de + de 7.5 g,
administrer une dose unique de charbon activé
(suspension aqueuse) par voie orale. S'il est prévu de
donner la N-acétylcystéine per os, différer le traitement
de 1-2 h après l'administration de charbon activé.
UTILISATION DE L’ANTIDOTE :
LA N ACÉTYL CYSTÉINE
 Dose
totale 300 mg/kg, durée totale 20h.
 Efficacité optimale dans les 8 à 10 h suivant
l’ingestion.
IV en Europe.
 Effets secondaires :



nausées, vomissements,
réactions anaphylactoïdes plus rares
31
3. TRAITEMENT
1. LES ANTIDOTES ET ANTAGONISTES :
a) Définition :
Un antidote est un véritable médicament dont l’action
spécifique a pu être établie chez l’animal et chez
l’homme, capable soit de modifier la cinétique du
toxique, soit d’en diminuer les effets au niveau de
récepteurs ou de cibles spécifiques, et dont l’utilisation
améliore le pronostic vital ou fonctionnel de
l’intoxication
Certains antidotes peuvent modifier à eux seuls
l’évolution clinique de l’intoxication ; d’autres
constituent une thérapeutique d’appoint au traitement
symptomatique.
3. TRAITEMENT
1.
LES ANTIDOTES ET ANTAGONISTES :
b) Mécanismes d’action :
3 grands mécanismes :

Modification de la toxicocinétique : diminution de la
biodisponibilité du toxique limite son accès à la cellule ou à
l’organe cible.
limitant la résorption du toxique par adsorption (charbon
activé) ou formation de complexes insolubles éliminés par
les fèces (neutralisation des fluorures par les sels de calcium)
neutralisant le toxique dans le compartiment sanguin
(chélateurs des métaux, hydroxocobalamine (CN),
immunothérapie)
inhibant l’activation d’un métabolite toxique (éthanol ou
fomépizole pour les glycols et le méthanol)
favorisant une voie d’élimination (chélation des métaux
lourds) ou détoxication (N-acétylcystéine, thiosulfate de
sodium)
3. TRAITEMENT

Modification de la toxicodynamie :
en déplaçant le toxique de son récepteur, l’antidote s’oppose à
ses effets au niveau biochimique le plus fin par :
- un antagonisme spécifique (naloxone, flumazénil)
.C’est aussi le mode d’action des bêtamimétiques,
bêtabloquants et de l’atropine
- une manipulation de constante d’affinité (oxygène
hyperbare)

La réactivation d’un récepteur enzymatique
(pralidoxime), par rupture d’une liaison covalente
spontanément irréversible. =>Traitement «spécifique» des
effets du toxique. L’antidote agit en aval du site d’action du
toxique et corrige les conséquences biochimiques (glucagon) et
métaboliques (glucose, vitamine K).
3. TRAITEMENT
c) Indications :


La plupart des intoxications aiguës ne nécessitent qu’une
réanimation symptomatique. Le traitement spécifique est
rarement indispensable en urgence.
L’indication d’un antidote doit tenir compte :
- de la durée d’action respective du toxique et de l’antidote.
Ex :la naloxone a une durée d’action plus courte que la
plupart des opiacés qu’elle doit antagoniser =>nécessité
d’injections répétées ou d’une perfusion
- du risque iatrogène : l’utilisation sans précaution de
naloxone peut faire apparaître des signes de sevrage aigu en
cas de dépendance aux opiacés. L’utilisation sans précaution
du flumazénil dans une intoxication polymédicamenteuse
peut être responsable de l’apparition de convulsions.
- de la faible disponibilité et du coût souvent élevé de
l’antidote (anticorps anti-digitalique, immuno-sérum
spécifique).
3. TRAITEMENT
Ainsi l’antidote :

peut être utile en urgence : c’est le cas du flumazénil et de la
naloxone, utilisés comme aide au diagnostic de troubles
neuropsychiques, d’un coma, ou pour lever une dépression
respiratoire aiguë

est indispensable dans les premières heures de l’évolution d’une
intoxication potentiellement grave par un toxique lésionnel
(paracétamol) alors que les signes cliniques sont absents

peut optimiser une thérapeutique symptomatique déjà éprouvée.
=> En pratique, l’utilisation d’un antidote reste limitée
TOXIQUES
ANTIDOTES
Méthanol / Ethylène Glycol
Alcool éthylique ou 4-méthylpyrazole
AVK
Vitamine K1
Atropiniques
Physostigmine
Arsenic / Mercure
Dimercaprol (BAL®)
BZD
Flumazénil (Anexate®)
Cyanures
Hydroxycobolamine dans thiosulfate de Na
(Cyanokit®)
EDTA Dicobaltique(Kéloyanor®)
Digitaliques
Ac anti-digitaliques (Digidot®)
Insecticides organophosphorés
Carbamates
Atropine
Pralidoxine (Contrathion®)
Opiacés
Naloxone (Narcan®)
Paracétamol
N-Acétylcystéïne (Fluimicil®)
Poisons méthémoglobinisants
Bleu de méthylène
3. TRAITEMENT
2. L'EPURATION DIGESTIVE :




L’épuration digestive ne modifie pas la gravité immédiate
d’une intoxication.
une véritable prescription médicale raisonnée et ne doit pas
être systématique.
CI : en fonction de la nature du toxique (produits caustiques,
agents moussants, hydrocarbures, et dérivés du pétrole), et
pour des raisons inhérentes aux patients (troubles de la
conscience non intubé, antécédents de chirurgie gastrique,
varices œsophagiennes, ulcère gastrique évolutif).
Remise en cause par de nombreux auteurs
2.1 Les vomissements provoqués
le sirop d’ipéca : aucun intérêt si n’est pas réalisé tout de suite
après ingestion.
3. TRAITEMENT
2.2 Le lavage gastrique :





N’est pas une urgence et ne doit se faire que dans des conditions de sécurité
parfaites dans le strict respect des contre-indications.
L’intoxication la plus fréquemment rencontrée dans les services d’urgence ingestion de psychotropes, peu de symptômes, admission plus de trois heures
après l’ingestion - ne justifie pas un lavage gastrique.
Seules les ingestions aiguës récentes d’un toxique lésionnel ou de toxiques
fonctionnels à fort potentiel toxique peuvent justifier un lavage gastrique.
Quant à l’indication de mise en place d’une sonde naso-gastrique pour
aspiration digestive, parfois recommandée en pré-hospitalier, elle ne repose
que sur des données anecdotiques non validées.
Le lavage gastrique ne doit pas être envisagé à moins que le patient n’ait
ingéré une quantité de toxique menaçant le pronostic vital et qu’il puisse être
réalisé dans les 60 minutes suivant l’intoxication. Même dans ce cas, aucun
effet clinique bénéfique n’a été retrouvé dans les études contrôlées…».
3. TRAITEMENT
2.3 Le charbon activé :





Les seules preuves d’efficacité du charbon activé administré en une
dose unique sont des preuves pharmacocinétiques obtenues chez le
volontaire sain avec des doses non toxiques des produits étudiés
(retard du pic de concentration plasmatique).
Efficace dans ces conditions vis à vis de nombreux produits, mais il
n’existe aucune preuve d’efficacité du charbon activé en clinique
humaine.
Sa place dans le traitement des intoxications aiguës n’est pas très
claire. Il est en tous cas ni plus ni moins efficace que le lavage
gastrique dans la plupart des situations toxiques aiguës ; par contre,
il est simple à administrer et présente peu d’effets secondaires.
L’administration de charbon activé peut être envisagée si le patient
a ingéré une quantité potentiellement toxique d’un poison
(adsorbable par le charbon activé).
Administration à dose unique ou doses répétées (++Carbamazépine,
Phénobarbital, Théophylline, …).
3. TRAITEMENT
3. L’épuration rénale :
 La plupart des toxiques ont un métabolisme
hépatique exclusif, le volume de la diurèse n’a donc
aucune incidence sur leur épuration.
 L’intérêt de l’épuration rénale suppose qu’une
proportion significative du toxique est éliminée
sous forme active par voie rénale
 L’amélioration de l’épuration par augmentation du
volume de la diurèse ou manipulation du pH
urinaire ne concerne ainsi qu’un très petit nombre
de produits : le phénobarbital, l’aspirine, ou les
herbicides chlorophénoxy (alcalinisation +++)
3.TRAITEMENT
4. L’épuration extra-rénale :
a) l’hémodialyse :
 Meilleure indication grâce aux progrès de l’analyse
toxicologiques
 +++ le méthanol, l’éthylène-glycol, le lithium
b) l’exsanguino-transfusion :
 Le traitement des hémolyses intravasculaires
d’origine toxique, mais aussi celui des
méthémoglobinémies graves ne répondant pas au
traitement spécifique par le bleu de méthylène
 Traitement d’urgence des intoxications aiguës
graves par les chlorates de sodium ou de potassium
(hémolyse et méthémoglobinémie)
4. CONCLUSION
L’antidote vient le plus souvent en complément du
traitement symptomatique ; il n’est le seul
traitement de l’intoxication que dans un petit
nombre de cas.
 L’épuration digestive ne doit plus être
systématique.
 L’épuration rénale n’a que de rares indications
validées et la notion de diurèse forcée doit être
abandonnée.
 L’hémodialyse a quelques indications bien codifiées
(intoxication grave par le méthanol).

LA IATROGENIE MEDICAMENTEUSE
PLAN
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
Définitions
Quelques chiffres
Iatrogénie et automédication
Iatrogénie et inobservance des traitements
Conséquences cliniques
Médicaments en cause
Circonstances
Prévention de l’iatrogénie médicamenteuse
Pharmacovigilance
DEFINITIONS

Accidents thérapeutiques

« Ne recouvre pas la seule intervention du médecin, mais tout ce
qui est du domaine de l'action médicale (thérapeutique ou
diagnostique), y compris par extension, l'automédication »

Ensemble des effets néfastes des traitements pour les malades,
qu'il y ait ou non caractère évitable.

Les effets indésirables sans mauvais usage des thérapeutiques, ou
aléas non fautifs (allergie imprévisible, impasse thérapeutique,…)

Les effets indésirables avec mauvais usage des thérapeutiques,
que ce « mauvais usage » soit le fait du médecin ou d'autres
soignants (le pharmacien ou l'infirmière), du malade lui-même,
par automédication inappropriée ou mauvaise observance du
traitement.

Les iatrogénies directement imputables aux effets indésirables
des médicaments sont habituellement bien connues.
QUELQUES CHIFFRES
Incidence de la iatrogénie :
- 4% à 10 % des hospitalisations seraient imputables
à un évènement iatrogène [1]. Parmi ces
évènements, 25 à 50% seraient en rapport avec une
imprudence ou une erreur, du prescripteur
notamment ou du malade lui-même, donc «
théoriquement évitable » .
 Peu de données en Médecine Générale : 0,5 - 2 %
des consultations en médecine générale liées à des
effets indésirables des médicaments.

IATROGENIE ET AUTOMEDICATION
(1)
15 % des admissions aux urgences sont imputables
à un EI médicamenteux(enquête APNET 2003).
 Deux types de pratiques :

les médicaments d'automédication ou par conseil du
pharmacien (réputés peu dangereux).
 improvisée par le recours aux médicaments de la «
pharmacie familiale » (réels dangers : médicaments
dangereux, périmés, sans notices, parfois en grande
quantité, accessibles aux enfants ...).
=> expose ainsi à trois types de dangers : automédication
inappropriée, tentative d'autolyse ; accident chez les
enfants.

IATROGENIE ET AUTOMEDICATION
(2)
Certains médicaments sont dangereux ex : aspirine,
antalgiques dérivés des AINS => hémorragie
digestive.
 L'automédication concerne aussi les populations à
risques (personnes âgées et poly pathologies...)
danger d'interactions entre des traitements prescrits
par le médecin et auto prescrits.

IATROGENIE ET INOBSERVANCE DES
TRAITEMENTS
Arrêt d'un traitement indispensable (quelquefois à
cause d’un effet indésirable bénin) peut aggraver
une maladie (insuffisance coronaire, HTA,
diabète...).
 Qualité de l'observance fortement influencée par la
relation médecin-malade (bien-fondé d’une
prescription « personnalisée », efforts d'explications
du médecin).

CONSEQUENCES CLINIQUES

Motifs d’hospitalisation (enquête APNET) :
Hypoglycémie,
 Ulcère gastroduodénal compliqué, autre saignement,
 Hypotension orthostatique avec malaises
 Hypokaliémie, insuffisance rénale,
 Manifestation allergique.


Motifs de consultation de médecine générale :
Troubles cutanés (29 %)
 Affections gastro-intestinales (29 %)
 Troubles neuropsychiques (27 %)

MEDICAMENTS EN CAUSE

Les plus fréquents / accidents graves :
Diurétiques (troubles métaboliques, insuffisance rénale)
 Anticoagulants (hémorragie,...)
 Anti-inflammatoires non stéroïdiens (hémorragie,..).
 Inhibiteurs de l'enzyme de conversion (HTA, IR)



Les psychotropes seraient, quant à eux,
responsables de 10 à 30 % des hospitalisations
iatrogènes en urgence, surtout chez les personnes
âgées (mauvaises pratiques : mauvaises indications,
associations médicamenteuses injustifiées, dangereuses et
trop nombreuses, posologies excessives ou à l'inverse infrathérapeutiques,traitements trop prolongés, …
Le risque individuel de iatrogénie médicamenteuse est de
15% environ à 65 ans contre 6 % à 60 ans [2]
CIRCONSTANCES (1)


Aléas non fautifs, à imputer en l'absence de toute erreur ou
imprudence de quiconque : allergie imprévisible, impasse
thérapeutique, absence de recommandations
thérapeutiques, …
Imprudences, négligences et erreurs : posologie excessive
(surdosage), mauvaise indication (d’abord un bon
diagnostic...), traitement trop prolongé (dépendance et
tolérance), non-respect d'une CI (risque de surdosage)
=>Iatrogénies médicamenteuses évitables car dues à : une
insuffisance des connaissances du prescripteur, ou erreurs
d'exécution des ordonnances.
CIRCONSTANCES (2)
Erreurs de prescription : erreur de médicament, de
forme galénique ou de voie d'administration, erreur
de posologie (dose ou de fréquence des prises),
prescription simultanée de deux (ou plus)
médicaments qui vont interagir, erreur de malade,
omission de renseignements indispensables à
l'exécution de l'ordonnance.
 Interactions médicamenteuses : se caractérisent par
un changement de la réponse à un médicament
(intensité, durée,...) induit par la présence d’un
autre médicament.

CIRCONSTANCES (3)

Surdosage et toxicité des médicaments : erreur de
prescription, mésusage accidentel ou volontaire de
la part du patient, présence d’un facteur de risque
(insuffisance hépatique et/ou rénale... avec non
respect des précautions / CI), apparition d’effets
toxiques d’autant plus « rapidement » que l’index
thérapeutique est étroit, idiosyncrasie : l’effet ne
survient que chez des gens qui présentent une
particularité (souvent génétique) mais l’effet est en
général dose-dépendant, exagération de l’effet
recherché (hypoglycémiants, anticoagulants,…).
CIRCONSTANCES (4)

Dépendance et tolérance
Pharmacodépendance : perte de liberté de s’abstenir du
médicament
 Tolérance : l’administration répétée induit une
diminution des effets d’une dose fixe; nécessite
d’augmenter les doses afin d’obtenir l’effet recherché.
=> Durée limitée (1 mois) de la prescription des
hypnotiques.


Réactions immuno-allergiques : après une
sensibilisation de plusieurs jours, ou lors d’un nième
contact = tentative de protection de l’organisme contre une
substance qui lui est étrangère. Imprévisible, hormis ceux
qui l’ont déjà présenté une fois (manifestations cutanéomuqueuses, vasculaires, hémato, rénale,…
PREVENTION IATROGENIE
MEDICAMENTEUSE

Mieux connaître pour mieux prévenir :
Recueil de données sur le terrain
 Étude des pratiques thérapeutiques
 Évaluation régulière du risque. = Mission actuelle des
CRPV

Formation, information (formations initiale et
continue) : médecin, pharmacien, IDE. Education
thérapeutique des patients.
 Informatisation :

logiciels d'aide à la prescription (risques,
incompatibilités, IM,accès aux recommandations...)
 l’informatisation du dossier médical

PHARMACOVIGILANCE

Identification, évaluation, et prévention du risque des EI résultant de
l’utilisation des médicaments (Art.R. 5144-35 CSP)

Pourquoi déclarer ?
 Nécessité de santé publique (seuls EI les + importants sont
détectés lors des essais)
 Identification de nouveaux risques => mises en garde, limitations
d’utilisation, retrait du produit.

Qui doit déclarer ?
Tout membre d’une profession de santé

Que faut il déclarer ?
EI, EI grave, EI inattendu, le mésusage (utilisation non conforme aux
recommandations) à l’exclusion de l’usage abusif.

Comment déclarer ?
Au CRPV sur fiche Cerfa (http://agmed.sante.gouv.fr)
PHARMACODEPENDANCE
DÉFINITION DE L’OMS
« État psychique et quelquefois physique résultant
de l'interaction entre un organisme vivant et une
drogue. Cette interaction se caractérise par des
modifications du comportement et par d'autres
réactions qui engagent toujours fortement l'usager
à prendre la drogue de façon continue ou
périodique afin de retrouver des effets physiques
ou quelquefois d'éviter le malaise de privation. Cet
état peut s'accompagner ou non de tolérance. Un
même individu peut être dépendant de plusieurs
drogues. »

Sujet en état de dépendance vis à vis d’un
médicament (+++ stupéfiants) est incapable d’en
contrôler l’usage.

État de dépendance ou toxicomanie = utilisation de
substances toxicomanogènes à des fins non
thérapeutiques
-
Dépendance psychique : liée à une sensation de
« plaisir » à consommer le toxique.
-
Dépendance physique : il s’agit d’une adaptation
physiologique de l’organisme au produit => L’arrêt
de la consommation du PA s’accompagne de
manifestations physiques (sevrage).
La pharmacodépendance peut être +/accompagnée de tolérance ou accoutumance se
traduisant par une réduction progressive de
l’activité du produit, obligeant le consommateur à
augmenter régulièrement les doses.

Symptômes du sevrage sont sévères surtout si
dépendance aux stupéfiants : morphine, héroïne,
opium,… voire à l’alcool (delirium tremens).

Autres médicaments (hypnotiques,
anxiolytiques,…) ou certaines drogues « licites »
(tabac, alcool, café,…) sont également susceptibles
d’induire un état de dépendance psychique et/ou
physique.
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