Les discours rapportés

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Les discours rapportés
Ou
comment écrire ce qui se dit
Le discours direct
• Les paroles sont reproduites comme les a
prononcées le locuteur.
• On le trouve après - on l’écrit en
utilisant une certaine ponctuation
• (deux points ouvrez les guillemets, tiret…)
• Présence d’incises possible
• (dit-il, pensa-t-elle, remarquai-je…)
Tous les exemples sont tirés de la Peste d’Albert Camus
• - Dors si tu peux, dit-il. La garde viendra à onze heures
et je vous mènerai au train de midi.
********************
• - Ah ! ceux-là, disait M. Michel, je finirai par les avoir.
********************
• - Hein, docteur, dit-il pendant la piqûre, ils sortent, vous
avez vu ?
• - Oui, dit la femme, le voisin en a ramassé trois.
• - Dors si tu peux, dit-il. La garde viendra à onze heures
et je vous mènerai au train de midi.
********************
• - Ah ! ceux-là, disait M. Michel, je finirai par les avoir.
********************
• - Hein, docteur, dit-il pendant la piqûre, ils sortent, vous
avez vu ?
• - Oui, dit la femme, le voisin en a ramassé trois.
---------------------------------------------------------------• Incises / marques de discours oral /présent
d’énonciation, futur et passé composé situés par rapport
à ce présent.
• Les paroles rapportées au discours direct créent
une sorte de scène.
• Le discours direct s’analyse dans un
commentaire comme les répliques au théâtre.
Le discours indirect
• Un verbe introduit le discours qui a été
prononcé,
• et les paroles sont donc données
« indirectement » puisqu’après le verbe
introducteur
• et dans la même phrase,
• ce qui entraîne des changements syntaxiques
• Le docteur lui demanda s'il avait vu de nouveaux rats.
• Puis il lui dit très vite qu'il lui demandait pardon, il aurait
dû veiller sur elle et il l'avait beaucoup négligée.
• Rieux reçut un jeune homme dont on lui dit qu'il était
journaliste et qu'il était déjà venu le matin.
• Le docteur lui demanda s'il avait vu de nouveaux rats.
• Puis il lui dit très vite qu'il lui demandait pardon, il aurait
dû veiller sur elle et il l'avait beaucoup négligée.
• Rieux reçut un jeune homme dont on lui dit qu'il était
journaliste et qu'il était déjà venu le matin.
---------------------------------------------------------------------------• En rouge = les verbes introducteurs
• Soulignés = les mots qui ont changé entre les paroles
prononcées à l’oral et celles rapportées à l’écrit
• Le docteur lui demanda s'il avait vu de nouveaux rats.
• = « avez-vous vu de nouveaux rats ? »
• Puis il lui dit très vite qu'il lui demandait pardon, il aurait
dû veiller sur elle et il l'avait beaucoup négligée.
• = « je te demande pardon, j’aurais dû veiller sur toi, je
t’ai beaucoup négligée »
• Rieux reçut un jeune homme dont on lui dit qu'il était
journaliste et qu'il était déjà venu le matin.
• « il est journaliste. Il est déjà venu ce matin. »
• Le discours indirect met à distance les paroles
rapportées, par le verbe introducteur et les
changements syntaxiques qui s’en suivent.
• Il peut servir aussi simplement à varier l’énoncé
et permet des jeux dans la façon de présenter
les paroles.
• En tout cas, le narrateur – en plus des locuteurs
- y prend sa place, et il peut être intéressant d’y
réfléchir.
Le discours indirect libre
• Est une façon d’alléger le discours indirect,
• En enlevant notamment le verbe introducteur.
• On y trouve les changements syntaxiques du
discours indirect,
• Et des marques d’oralité du discours direct.
• Il n’est pas si facile à identifier…
• Rieux regarda machinalement vers les recoins
et demanda à Grand si les rats avaient
totalement disparu de son quartier. L'employé
n'en savait rien. On lui avait parlé en effet de
cette histoire, mais il ne prêtait pas beaucoup
d'attention aux bruits du quartier.
• Rieux regarda
machinalement vers les
recoins et demanda à
Grand si les rats avaient
totalement disparu de
son quartier. L'employé
n'en savait rien. On lui
avait parlé en effet de
cette histoire, mais il ne
prêtait pas beaucoup
d'attention aux bruits du
quartier.
Le verbe « demanda à » fait supposer
que Grand va répondre. Du coup, on
comprend que le texte en rouge est sa
réponse.
Pas de verbe introducteur  D.I.L.
Changements syntaxiques du D.I. :
imparfait, troisième personne…
Marques d’oralité comme dans D.D.: « en
effet » « cette histoire »
Reconstitution possible du dialogue :
-Les rats ont-ils totalement disparu ici ?
- Je n’en sais rien. on m’a parlé en effet de
cette histoire, mais je ne prête pas
beaucoup d’attention aux bruits du
quartier.
• Ce discours peut servir à varier la façon de
rapporter les paroles.
• Il crée une certaine distance par rapport aux
paroles rapportées.
• Il peut s’interpréter selon ce que dit le
personnage ou selon sa prise en charge par le
narrateur, selon le texte. Narrateur et
personnage sont très liés par le D.I.L.
• Rieux regarda machinalement vers les recoins et demanda
à Grand si les rats avaient totalement disparu de son
quartier. L'employé n'en savait rien. On lui avait parlé en
effet de cette histoire, mais il ne prêtait pas beaucoup
d'attention aux bruits du quartier.
• Ici, le narrateur paraît s’effacer complètement derrière les
paroles du personnage, mais on n’entend pas sa voix non
plus. Double distance.
A vous :
repérez les passages de D.I.L.
et ce qui nous met sur la voie
• La présence de ce rat mort lui avait paru seulement
bizarre tandis que, pour le concierge, elle constituait un
scandale. La position de ce dernier était d'ailleurs
catégorique : il n'y avait pas de rats dans la maison. Le
docteur eut beau l'assurer qu'il y en avait un sur le palier
du premier étage, et probablement mort, la conviction de
M. Michel restait entière. Il n'y avait pas de rats dans la
maison, il fallait donc qu'on eût apporté celui-ci du
dehors. Bref, il s'agissait d'une farce.
• La présence de ce rat mort lui avait paru seulement
bizarre tandis que, pour le concierge, elle constituait un
scandale. La position de ce dernier était d'ailleurs
catégorique : il n'y avait pas de rats dans la maison. Le
docteur eut beau l'assurer qu'il y en avait un sur le palier
du premier étage, et probablement mort, la conviction de
M. Michel restait entière. Il n'y avait pas de rats dans la
maison, il fallait donc qu'on eût apporté celui-ci du
dehors. Bref, il s'agissait d'une farce.
Reconstitution possible :
- il n’y a pas de rats dans la maison !
- Je vous assure qu’il y en a un sur le palier du premier étage, et probablement
mort !
-Je vous dis et je vous répète qu’il n’y a pas de rats dans la maison. On l’a
apporté du dehors. Bref, c’est une farce !
• La présence de ce rat mort lui avait paru seulement
bizarre tandis que, pour le concierge, elle constituait un
scandale. La position de ce dernier était d'ailleurs
catégorique : il n'y avait pas de rats dans la maison. Le
docteur eut beau l'assurer qu'il y en avait un sur le palier
du premier étage, et probablement mort, la conviction de
M. Michel restait entière. Il n'y avait pas de rats dans la
maison, il fallait donc qu'on eût apporté celui-ci du
dehors. Bref, il s'agissait d'une farce.
Le DIL permet de créer une sorte d’effet comique, dans la distance
entre ce que rapporte le narrateur et ce que dit le concierge – et le fait
que ce soit au passé, comme si cela avait été vérifié, ajoute au comique.
Le subjonctif passé, dans la bouche du concierge accentue le comique
par le décalage des niveaux de langue, alors qu’il est là pour respecter les
règles de concordance…
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