Le cours sur l`alimentation entérale

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L’ALIMENTATION
ENTERALE
Evelyne Roosens, Pitié-Salpêtrière
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Il existe 2 méthodes
d'assistance nutritionnelle
- Alimentation parentérale
- Alimentation entérale
Ne pas confondre :
Alimentation parentérale = circuit veineux
Alimentation entérale = tube digestif
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Définition :
Technique d'assistance nutritionnelle
qui consiste à administrer un liquide nutritif ,
adapté aux besoins du patient,
par l'intermédiaire d'une sonde placée
dans le tube digestif.
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Objectif :
Maintenir ou Restaurer
l’état nutritionnel du patient,
quand l’alimentation orale est insuffisante
ou inadaptée
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L’alimentation entérale peut être :
- soit provisoire
- soit définitive
- soit exclusive
- soit en complément d'une alimentation
orale ou parentérale
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I Comment évaluer la dénutrition
1 Critères cliniques
• Poids du patient
Le plus simple est l’évaluation du rapport
poids actuel (PA) / poids habituel (PH)
% Amaigrissement =
PH - PA
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PH
x 100
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La dénutrition est définie par
un amaigrissement
de : 2 kg ou 5 % en 1 mois
ou : 4 kg ou 10 % en 6 mois
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• Indice de masse corporelle (IMC)
IMC = poids / taille2 (adulte)
normale 18,5  IMC  25
dénutrition moyenne IMC  18,5
dénutrition sévère IMC  17 (sujet  70 ans)
dénutrition sévère IMC  20 (sujet  70 ans)
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2 Critères biologiques
• Protéines
nutritionnelles
• Valeurs plasmatiques
normales (g/l)
Albumine
Préalbumine
(transthyrétine)
40-44
0,28-0,34
Transferrine
Retinol binding Protein
2,5-3,1
0,05-0,07
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• Marqueur pronostic global de dénutrition
1- Pas de dénutrition :
- Albuminémie  32 g/l
- Préalbuminémie  140 mg/l
2- Dénutrition modérée :
- Albuminémie  30 g/l
- Préalbuminémie  110 mg/l
3- Dénutrition sévère :
- Albuminémie  20 g/l chez sujet  70ans
 25 g/l chez sujet  70ans
- Préalbuminémie  50 mg/l
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II Comment évaluer en pratique
les besoins nutritionnels
• 1 Besoins énergétiques (BE)
BE = DEB x facteur pathologie
• DEB = Dépense énergétique de base
calculée
selon l’équation Harris et Benedict estimée à :
Homme : 30 kcal/kg/j
Femme : 25 kcal/kg/j
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• Facteurs de correction :
Facteurs dépendant de l’activité physique et
de la pathologie du patient
Activité
Facteurs de correction
1,0
1,2
Alité
Non alité
Pathologie
Facteurs de correction
Fièvre (par°c  37°)
Chirurgie mineure
Traumatisme
Sepsis
SIDA
Brûlure
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1,1
1,2
1,35
1,6
1,6
2
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• 2 Besoins azotés = Acides Aminés
Besoins azotés
• Pré-opératoire
• Post-opératoire
0,15 à 0,2 g d’N/kg/j 0,25 à 0,3 g d’N/kg/j
Chez l’agressé
• Non dénutri
0,25 g d’N/kg/j
• Dénutri
Max 0,35 g d’N/kg/j
Besoin protidique = N x 6,25
Agression = toute pathologie associant un hypercatabolisme
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• 3 Besoins Hydriques
25 à 35 ml/kg/j chez adulte
• 4 Besoins en oligo-éléments et vitamines
Une supplémentation adaptée permettra de :
- prévenir les carences
- optimiser de nombreuses fonctions physiologiques
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III Modalités pratiques de la mise en route
de la nutrition entérale
1 Voies d’abord :
soit naso ou oro-gastrique
soit naso ou oro-duodénale
soit naso ou oro-jéjunale
=> pose en hospitalisation, acte infirmier
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soit sonde de gastrostomie
soit sonde de jéjunostomie
percutanée ou chirurgicale
si durée prévisible > 30 jours
=> pose au bloc opératoire, acte chirurgical
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2 Modalité d’administration des substrats :
1/ Les substrats peuvent être administrés:
• Par gravité simple :
système simple et économique ,
débit approximatif réglé par une molette
=> 25 gouttes / 15 secondes = 200ml/h
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• Par gravité associée à un régulateur de
débit ou nutripompe
Débit régulier certaines pompes sont portables
et permettent au patient une autonomie plus
importante
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2/ Le rythme de passage du mélange peut être :
• Continu sur le nycthémère
essentiellement à la mise en route de l’alimentation
• Discontinu
améliore le confort du patient ambulatoire mais
attention au débit
(risque de régurgitation ou de diarrhées)
Efficacité nutrionnelle identique
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3/ La progression calorique :
Règle :  progressive des apports
Plus la dénutrition est sévère et ancienne
Plus il faut être vigilant et progressif dans
les apports énergétiques
- Par paliers de 500 kcalories
- Pour obtenir un apport global de 2000 kcalories
on peut  jusqu'à 3000 voire 4000 kcalories
en cas de fort catabolisme
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4/ le débit du mélange sera :
En début de réalimentation
- Débit de 50 à 60 ml/h
Puis ensuite :
-  progressive par paliers de 50 ml/h
- pour atteindre un débit moyen de 120 à 150 ml/h
jusqu’à 200 ml/h
(avec un débit maximal de 250 voire 300 ml/h)
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Ces chiffres restent à adapter en fonction
de chaque patient
Le temps de passage d'un flacon de 500 ml
est de 2 à 4 h
Le besoin minimum en vitamines et minéraux est couvert
à partir d’un apport énergétique de 1500 kcalories
Tous les mélanges sont dépourvus de lactose et gluten
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5/ Surveillance au quotidien :
- Vérifier la fixation de la sonde 1/j
- Rincer la sonde du patient plusieurs fois /j
avec de l’eau
- Changer la tubulure toutes les 24 h
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6/ La conservation :
- A température ambiante dans un endroit propre
et sec , à l’abri de la lumière jusqu'à emploi
du produit
- Utilisation du produit dès la mis en place de
la tubulure
- Une fois ouvert, utilisation dans les 24 h
- Date de péremption de ces mélanges stériles
très longue (6 à 12 mois)
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IV Indications et contre indications
L’alimentation entérale est débutée sur prescription
médicale
• 1 Indications:
- Il existe une dénutrition
- Le tube digestif est fonctionnel
- Il n’existe pas de contre indication
Quand l’alimentation orale est impossible
Coma, troubles de la déglutition, affections de la
sphère ORL, stomatologie, maladies neurologiques
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Quand l’alimentation orale est insuffisante
dénutrition, anorexie mentale
hyper-catabolisme, grand brûlé
déficit d’absorption (grêle court)
maladies inflammatoires de l’intestin
(maladie de crohn)
SIDA, fin de vie
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• 2 Contre indications:
- Existence d’une sténose ou d’une occlusion
en aval du segment où sera apportée la nutrition
- Refus du patient
- Hémorragie digestive évolutive
- Diarrhée sévère préexistante à la mise en route
de l’alimentation entérale
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V Composition des mélanges nutritifs
Les mélanges sont liquides, stériles et présentés en poche
de 500ml et 1 litre
Composition des mélanges :
Protides : 15 à 20%
Lipides : 30 à 35% (avec acides gras essentiels)
avec TCM en cas de malabsorption
Glucides : 50 à 55%
Parfois ajout de fibres => régularisation du transit
Osmolarité : 330mosm/l maximum
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I LES MELANGES POLYMERIQUES
 intrégralité de la fonction digestive
avec des concentrations caloriques différentes
1 ) Les mélanges classiques
A) ISOCALORIQUE (1 cal/ml) et protides 15 à 20 %
Sondalis iso, Sondalis fibres
Isosource standart, Isosource fibres
Nutrison standart, Nutrison multifibres
Realdiet standart, Realdiet fibres,
Fresubin original, Fresubin original fibres
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B-1) Les mélanges concentrés :
1,33 à 1,5 kcal/ml et hyperprotidiques à 20%
Rénutyl, Sondalis HP, Sondalis HP fibres
Mégaréal, Mégaréal fibres
Nutrison protein plus, Nutrison protein plus multi fibres
Réaldiet HP/HC, Réaldiet HP fibres
Fresubin HP energy, Fresubin HP fibres
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B-2) Les mélanges concentrés :
1,33 à 1,5 kcal/ml et hyperénergétiques
SONDALIS 1,5, SONDALIS 1,5 FIBRES
NUTRISON ENERGY,NUTRISON ENERGY MULTIFIBRES
FRESUBIN ENERGY, FRESUBIN ENERGY FIBRES
REALDIET HC
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C ) Les mélanges peu concentrés :
(0,75 cal/ml)
SONDALIS 0,75 PLUS
NUTRISON LOW ENERGY
NUTRISON LOW ENERGYMULTIFIBRE
FRESUBIN 1200 COMPLETE
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D ) Les mélanges très peu concentrés
(0,5 cal/ml)
ISOSOURCE LIGHT
NUTRISON PRE
 Intérêt en début de réalimentation pour
hydrater les patients
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E ) Les mélanges riches en fibres
Sondalis fibres,Sondalis HP fibres
Isosource fibres
Mégareal fibres, Réal diet HP fibres
Nutrison multifibres,
Nutrison protein plus multifibres
Fresubin original fibres
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2) Les mélanges nutritifs spécifiques
 pour insuffisant respiratoire :
Respalis boite métal de 375 ml
Caractéristiques :
- hyperprotidique 18 %
- hyperlipidique 55 %
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 Les mélanges pour trouble
de la glycorégulation :
Sondalis G
Novasource diabet
Caractéristiques :
- mélange enrichi en fibres solubles
- composition particulière en glucides
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3) Les mélanges d’immuno-nutrition :
Stresson, Stresson fibres
Crucial
Impact
BUT : limiter la réaction inflammatoire et relancer
la fonction immunitaire
enrichi en anti oxydants (vit C, E, provit A)
enrichi en w 3 et w 6
enrichi en acides aminés spécifiques (arginine, taurine, glutamine)
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UTILISATION : en cas d'agressions sévères
- Chirurgie lourde
- Polytraumatisés
- Traumatismes crâniens
- Grands brûlés
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II Les mélanges semi-élémentaires :
Protides : partiellement hydrolysés
 Di ou Tri peptides
 Acides Aminés
Lipides :
 Acides gras essentiels
 Triglycérides à chaîne moyenne
Glucides :
 Dextrine maltose
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INDICATIONS :
Fonction digestive altérée
Résection intestinale (grêle court)
Maladie inflammatoire (Crohn, grêle radique)
Déficit pancréatique
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PRINCIPAUX MELANGES
Peptamen, Peptamen HN
Novasource peptide
Peptisorb
Survimed OPD
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Conclusion :
La nutrition entérale peut se poursuivre
à domicile, facilement et permettre :
la réinsertion du patient
dans son environnement habituel
la diminution des coûts d’hospitalisation
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LES FIBRES
Résidus fibreux des aliments végétaux, non digérés par
les enzymes digestives chez l’Homme :
lignine, cellulose, hémicellulose, pectine
 rétention de l’eau

 poids des selles

 transit intestinal
 séquestration des acides biliaires et du cholestérol

 absorption du cholestérol
 ralentissement de l’absorption des glucides
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